Rapport de Stage M Robotique
Rapport de Stage M Robotique
Rapport de Stage
Réalisé par
AOUDIA Massinissa
Lynda, pour leur soutien indéfectible, leur patience et leur amour tout au long
de mon parcours.
Je n’oublie pas mes amis et collègues pour leur soutien moral, leur aide
i
Table des matières
Introduction générale 1
ii
4.6 Partie Préparation du Produit – Définition des Besoins en Matériel . . . . . . . . . . . 46
4.7 Objectif du Processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.8 Constitution du Système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.9 Circulation des Liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.10 Modes de Fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.11 Liste des Électrovannes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.12 Spécifications de Production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.13 Choix des langages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.14 Interface Homme-Machine (IHM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.15 Choix des protocoles de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.16 Architecture fonctionnelle du réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.17 Justification des choix technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Conclusion générale 76
Annexes 77
Annexe 2. Entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Annexe 2. Choix de matériel et chiffrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Annexe 2. Entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Annexe 2. Entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Annexe 4. Déclaration des variables automates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Annexe 5. Entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
iii
Table des figures
2.1 PID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Modélisation 3D des cuves – première configuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Schéma de principe de fonctionnement de la ligne de production . . . . . . . . . . . . 13
iv
4.10 SUIT Essai de l’IHM dans l’environnement de simulation TwinCAT . . . . . . . . . . . 66
4.11 l’implémentation du protocole de communication entre les différents appareils du système
de la ligne de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.1 PDCA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.2 Diagramme de GANTT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.3 L’Agenda Quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
v
Liste des tableaux
vi
Liste des abréviations
Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence Industrie du futur d’I-le-De
— CMQE-IDF
=
France
— GEMMA= Graphe d’Evénements, de Modes et de Mécanismes Associés
— RA = Réalité Augmentée
— RV = Réalité Virtuelle
vii
Introduction générale
1
Chapitre 1
Découverte du CMQ-IDF et
Technologies Innovantes
Plan
1 Le Centre d’Innovation 4.0 d’Évry : un outil au service du CMQE IDF . . 4
7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Chapitre 1. Découverte du CMQ-IDF et Technologies Innovantes
sectionLe Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence - Industrie du Futur Île-de-France
(CMQE IDF)
Le Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence (CMQE) Industrie du futur d’Île-de-France
est un réseau structurant au service de la transformation industrielle et numérique de la région. Il répond
à un enjeu économique stratégique régional en accompagnant les mutations de l’industrie à travers la
formation, l’emploi et l’innovation.
Le CMQE IDF a obtenu le label « Campus des Métiers et des Qualifications » le 1er août
2018 pour une durée de 4 ans, renforcé en 2022 par le label d’excellence. Ce label est attribué par
une commission interministérielle impliquant les rectorats, les ministères de l’Éducation nationale, de
l’Enseignement supérieur, du Travail et de l’Économie, ainsi que les collectivités territoriales.
Porté par l’Université d’Évry, le CMQE IDF regroupe un large réseau francilien de partenaires
publics et privés, incluant :
— la Région Île-de-France.
3
Chapitre 1. Découverte du CMQ-IDF et Technologies Innovantes
Lieu totem du CMQE IDF, le Centre d’innovation 4.0 d’Évry est une plateforme technologique
de démonstration, de formation et de recherche dédiée à l’Industrie du Futur.
Il constitue une véritable usine-école où sont appliquées les technologies avancées de l’industrie
4.0 dans des conditions proches du réel. Ce centre symbolise la transition numérique et technologique
des entreprises industrielles.
— Proposer un espace d’expérimentation pour les projets collaboratifs entre laboratoires, entreprises
et formateurs.
— Servir de vitrine technologique pour démontrer l’impact des innovations (robotique, cobotique,
jumeaux numériques, IoT industriel, IA, etc.).
4
Chapitre 1. Découverte du CMQ-IDF et Technologies Innovantes
Le CMQ-IDF collabore avec des partenaires stratégiques dans les domaines de l’automatisation,
de la connectivité et de l’intelligence artificielle :
Fournisseurs et partenaires industriels
Partenaires institutionnels : Gouvernement, Région Île-de-France, Grand Paris Sud, Territoires
d’Industrie, France 2030,
5
Chapitre 1. Découverte du CMQ-IDF et Technologies Innovantes
— Robot collaboratif Baxter : utilisé pour la formation, l’automatisation flexible et les démonstrations
pédagogiques.
— Réalité augmentée (RA) avec HoloLens : superposition d’éléments virtuels dans un environnement
réel.
— Réalité virtuelle (VR) avec HTC Vive : immersion complète pour la formation et la
simulation industrielle.
— Réglage et assurés le bons états des informations échangées avec les autres systèmes des équipements ;
6
Chapitre 1. Découverte du CMQ-IDF et Technologies Innovantes
— Sessions de formation sur la conception mécanique (via des logiciels comme SolidWorks, 3D
Dassault systémes , etc.).
Tous les vendredis, je prends part à des réunions d’équipe afin de proposer des solutions
innovantes, contribuer à l’amélioration continue du centre et échanger sur les axes de développement.
1.7 Conclusion
7
Chapitre 2
Plan
1 Schéma P&ID : Modélisation et Conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
II.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons notre projet portant sur l’automatisation et l’intégration
d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons non alcoolisées. Cette initiative s’inscrit dans une
démarche d’optimisation industrielle visant à améliorer la productivité, la qualité, la traçabilité et
la sécurité dans l’environnement de production.
La ligne de production envisagée est constituée de deux phases principales :
La mise en place d’un tel système de production en continu nécessite une étude d’installation
rigoureuse dès les premières étapes du projet. Cette phase initiale est essentielle pour garantir une
conception efficace, sécurisée et conforme aux exigences industrielles. Étant donné que certains équipements,
tels que les cinq cuves de préparation, étaient déjà disponibles, notre travail a débuté par l’élaboration
du schéma PID (Piping and Instrumentation Diagram), qui représente l’ensemble des équipements, des
canalisations, ainsi que les instruments de mesure et de contrôle du procédé.
Cette modélisation a ensuite été complétée par la conception des schémas électriques indispensables
à l’automatisation de l’installation. Pour ce faire, nous avons utilisé deux logiciels développés par
Autodesk : AutoCAD Electrical, pour la réalisation des schémas électriques détaillés, et AutoCAD
Plant 3D, pour la modélisation des installations de tuyauterie et d’instrumentation en trois dimensions.
L’utilisation conjointe de ces outils nous a permis d’assurer une intégration cohérente et conforme aux
standards industriels.
Les sections suivantes détaillent les différentes étapes de conception, les logiciels utilisés, les choix
techniques effectués, ainsi que les tâches concrètes menées dans le cadre de ce projet d’automatisation.
Le schéma P&ID représente les connexions entre les différents équipements, notamment les
cuves, les pompes, les vannes et les capteurs. Il permet de :
9
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
Après l’élaboration du schéma P&ID, nous avons conçu les schémas électriques permettant
l’automatisation du processus. Ceux-ci incluent :
L’outil permet de générer des schémas électriques précis en intégrant des bibliothèques de
composants standards. Les étapes de conception incluent :
10
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
Après avoir identifié les équipements déjà disponibles, notamment les cinq cuves de préparation,
notre travail s’est concentré sur le choix des éléments de tuyauterie nécessaires pour assurer les
connexions entre ces différentes unités. Cette étape est essentielle afin de garantir un écoulement
optimal du produit, tout en respectant les contraintes d’espace, d’hygiène et de maintenance.
Nous avons utilisé le logiciel AutoCAD Plant 3D pour modéliser l’ensemble de l’installation
et déterminer avec précision :
— Les distances entre les cuves, en tenant compte de leur position réelle dans l’atelier de production ;
— Les hauteurs de passage des tuyaux, pour assurer un bon écoulement par gravité ou via
pompage, tout en évitant les conflits avec d’autres équipements ou structures ;
— Le diamètre des tuyaux, défini en fonction du débit requis, de la nature du produit (viscosité,
pression) et des normes sanitaires applicables ;
— Les types de raccords et de matériaux, adaptés aux produits alimentaires, avec une préférence
pour l’acier inoxydable en raison de sa résistance à la corrosion et sa conformité aux normes
d’hygiène.
11
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
12
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
Comme illustré dans la figure 2.3, la ligne de production est structurée en deux grandes parties.
La première concerne la préparation du produit, réalisée au niveau des cuves, interconnectées
par un réseau de tuyauterie conçu à l’aide du logiciel AutoCAD Plant 3D.
La seconde partie est dédiée à la ligne de remplissage robotisée, où le produit est automatiquement
conditionné dans des bouteilles grâce à une machine de remplissage assistée par un robot
collaboratif (Cobot).
Ce schéma met en évidence les flux de matière ainsi que les liaisons fonctionnelles entre
les différentes unités de l’installation.
Par ailleurs, l’analyse du processus et des observations terrain a permis de représenter la logique
de fonctionnement de cette ligne, découpée en cinq phases principales :
• Phase 2 : Remplissage
Les bouteilles, positionnées dans les godets, sont remplies automatiquement à l’aide d’une
machine de remplissage.
13
Chapitre 2. Automatisation et intégration d’une nouvelle ligne de fabrication de boissons
• Phase 5 : Palettisation
Les bouteilles bouchées sont ensuite palettisées dans des caisses vides, prêtes à être stockées
ou expédiées.
2.4 Conclusion
La réalisation des schémas P&ID et électriques constitue une étape fondamentale dans le
développement de la ligne de process continu. Ces documents servent de base pour l’étape suivante,
qui concernera l’étude du logiciel de contrôle et l’implémentation de l’automatisation du système.
14
Chapitre 3
Plan
1 Introduction aux Systèmes Automatisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.1.1 Introduction
Un système est dit automatisé lorsqu’il est capable d’exécuter un cycle de travail de manière
autonome, après avoir reçu une consigne initiale de la part d’un opérateur. Ce dernier se limite
généralement à des fonctions de supervision, comme le démarrage ou l’arrêt du processus.
Le système automatisé réalise ensuite une suite d’opérations logiques et/ou physiques, selon une
séquence prédéfinie, sans nécessiter d’intervention humaine durant le déroulement du cycle. Il s’appuie
pour cela sur des dispositifs de commande (tels que les automates programmables), des capteurs, des
actionneurs, et parfois une interface homme-machine (IHM) pour l’interaction et la surveillance.
— La Partie Opérative (PO) : C’est la partie physique du système automatisé. Elle comprend
l’ensemble des éléments qui réalisent concrètement les actions : moteurs, vérins, convoyeurs,
16
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
machines-outils, etc. Elle reçoit les ordres de la PC et agit sur l’environnement réel. Elle comprend
aussi les capteurs qui informent la PC sur l’état du système.
La partie commande d’un système automatisé a pour rôle principal de transmettre des ordres
aux actionneurs. Ces ordres sont générés à partir des informations reçues des capteurs, des consignes
saisies par l’opérateur, ou bien issues du programme embarqué dans le système.
Cette unité est généralement constituée de pré-actionneurs, ainsi que d’ordinateurs industriels
intégrant des mémoires et des programmes. L’élément central de cette structure est souvent un automate
programmable industriel (API), qui est un ordinateur spécialisé conçu pour le pilotage de systèmes
automatisés source1.
Parmi les pré-actionneurs les plus couramment utilisés, on retrouve :
17
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Ces dispositifs ont pour fonction d’acheminer l’énergie (qu’elle provienne du réseau électrique,
de batteries, ou de systèmes pneumatiques/hydrauliques) vers les actionneurs. Ils permettent ainsi
l’exécution d’un mouvement précis, conforme aux besoins du processus .
Appelée aussi partie puissance d’un système automatisé, c’est la partie qui effectue et exécute
les ordres reçus de la partie commande. Elle consomme selon le type de technologie utilisé de l’énergie
électrique, pneumatique ou hydraulique, elle comporte des capteurs et des actionneurs .
3.1.5.1 a) Actionneurs
Les actionneurs sont le plus souvent des moteurs, des électrovannes, des vérins, capables de
produire un phénomène physique, tel qu’un déplacement linéaire ou rotatif, un dégagement de chaleur
ou une émission de lumière à partir de l’énergie qu’ils reçoivent .
18
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
3.1.5.2 b) Capteurs
Un capteur est un élément de la partie opérative qui permet de recueillir des informations et de
les transmettre à la partie commande, il est capable de détecter avec ou sans contact un phénomène
physique dans son environnement (présence ou déplacement d’un objet, chaleur, lumière).
19
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Elle représente le pupitre de dialogue homme-machine équipé des organes de commande permettant
la mise en/hors énergie de l’installation, la sélection des modes de marche, la commande manuelle des
actionneurs, la mise en référence, le départ des cycles, l’arrêt d’urgence, etc. Elle permet également
la visualisation de l’état du processus à tout instant. Elle doit être sous tension dans le cas d’une
technologie câblée et en mode « RUN » du programme en cas d’une technologie programmée
— Suppression des tâches ou actions physiques peu ou pas gratifiantes pour l’homme ;
— Pouvoir accéder à des milieux de travail hostiles. (chimique, nucléaires . . .) ou des sites inaccessibles
à l’homme (mer, espace) ;
— Augmenter la sécurité ;
Tout au début, les parties commandes étaient réalisées avec une technologie câblée basée
sur l’utilisation de l’électronique, des relais électromagnétiques et de systèmes pneumatiques où ces
différentes parties étaient interconnectées par un câblage représentatif de la machine.
En rapport avec les contraintes technologiques d’un circuit câblé, ce type d’équipement présente
des inconvénients tels qu’un manque de souplesse compliquant la mise au point du dispositif et rendant
difficile toute modification. Le câblage des séquenceurs est parfois très complexe et encombrant lorsque
plusieurs coffrets ou armoires sont nécessaires pour la protection mécanique des châssis, ajouté à cela,
la difficulté d’y intégrer des fonctions externes, telles que des temporisateurs, des compteurs ou des
multiplexeurs. La réalisation en logique câblée représente une solution figée qui nécessite d’être reprise
intégralement en cas de modification du cycle de fonctionnement du système automatisé.
L’avènement de la technologie programmée, notamment avec l’apparition des automates programmables,
permet une meilleure fluidité vis-à-vis des modifications à effectuer, car il s’agit de remplacer seulement
20
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
le programme à exécuter et contient aussi des fonctions internes à l’automate, telles que des temporisateurs,
compteurs décompteurs, fonctions logiques, etc.
En logique programmée, le fonctionnement d’un équipement initialement représenté par un
schéma électrique à contact, un logigramme ou un diagramme fonctionnel est traduit en équations
booléennes et en un programme d’instructions. Dans la méthode générale de conception en logique
programmée, l’algorithme et sa représentation graphique en algorigramme permettent de bien définir la
structure générale des différents programmes. L’évolution de la logique programmée est liée à l’évolution
des opérateurs complexes en technologie intégrée .
Au-delà de leur intérêt technologique, comprendre les origines et l’évolution des automates
programmables est essentiel pour saisir leur rôle actuel dans l’industrie. L’introduction de nouvelles
technologies dans le secteur industriel est souvent freinée par la complexité de la formation du personnel,
ce qui explique la persistance de certains paradigmes de programmation aujourd’hui dépassés mais
encore utilisés.
L’histoire moderne du contrôle automatisé débute au xviie siècle avec les premiers régulateurs de
vitesse mécaniques employés dans les moulins, puis s’enrichit au xviiie siècle avec les machines à vapeur.
Au début du xxe siècle, l’essor de l’électricité et des techniques de traitement du signal permet la mise
au point des régulateurs PID (Proportionnel, Intégral, Dérivé), capables de maintenir automatiquement
une trajectoire ou une consigne — comme celle d’un navire — malgré des perturbations externes (vent,
courants, etc.).
Parallèlement, apparaissent les systèmes de logique câblée, ou logique à relais, fondés sur
l’utilisation de relais électromagnétiques commutant les signaux selon une logique prédéfinie. Ces
systèmes, purement combinatoires, ont dominé l’industrie jusqu’à la fin des années 1960. Face à la
complexité croissante des lignes de production et à la nécessité d’adaptabilité, un ingénieur de General
Motors a formulé le besoin d’un système reconfigurable sans modifications physiques constantes des
relais ou des câblages. En réponse, l’entreprise Bedford Associates a conçu en 1969 le premier PLC
(Programmable Logic Controller) baptisé MODICON (MOdular DIgital CONtroller ).
Initialement programmés en langage assembleur ou en Fortran, les PLC ont rapidement
adopté un langage graphique inspiré de la logique à relais : le ladder diagram. Ce choix visait à faciliter
leur prise en main par les automaticiens sans nécessiter une formation approfondie en programmation
informatique.
21
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Aujourd’hui, de nombreux fabricants proposent des automates avec leurs propres environnements
de programmation et architectures matérielles. Pour répondre à cette diversité et favoriser l’interopérabilité,
la norme CEI 61131-3 a été introduite. Elle définit un ensemble de langages standards pour la
programmation des automates, facilitant ainsi leur utilisation dans des environnements industriels
hétérogènes.
Les automates programmables industriels (PLC : Programmable Logic Controllers) sont largement
utilisés dans l’industrie pour le contrôle et la supervision de processus automatisés. Ils permettent
d’assurer le bon déroulement d’une séquence d’actions, en activant des sorties digitales ou analogiques
selon une logique déterminée. De plus, ils intègrent les signaux provenant de capteurs — connectés
aux entrées du système — afin d’adapter le comportement de la chaîne de production, notamment en
matière de sécurité.
Le choix d’un PLC dépend de plusieurs critères : la facilité d’implémentation, les fonctionnalités
attendues, le coût, ainsi que la fiabilité. En effet, certaines applications critiques requièrent des contrôleurs
conformes à des normes strictes de sûreté et de fonctionnement. La figure 3.5 illustre les différentes
solutions de contrôle envisagées selon les exigences fonctionnelles du système.
Un aspect important dans cette évolution est l’émergence de solutions hybrides : certains
automates récents intègrent désormais une couche logicielle s’exécutant sur un environnement de type
PC. Cette architecture combine les avantages d’un ordinateur classique (interface graphique, traitement
de données avancé) avec la robustesse et la sécurité des systèmes industriels.
Cependant, les différences fondamentales entre un PLC et un ordinateur persistent. Alors qu’un
programme sur PC s’exécute linéairement jusqu’à la fin de l’instruction, un automate PLC exécute
l’intégralité de son code à chaque cycle d’horloge. Cette exécution cyclique permet une mise à jour
continue des états de sortie à partir des entrées lues, assurant ainsi une réactivité et une cohérence
nécessaires au bon fonctionnement d’un système automatisé.
L’apparence extérieure des automates programmables varie selon les fabricants et les modèles,
mais leur configuration peut généralement être classée en deux grandes catégories : les automates de
type compact et les automates de type modulaire.
22
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Les automates dits compacts sont aussi appelés micro-automates. Ils regroupent dans un seul
boîtier l’ensemble des composants essentiels :
— le bloc d’alimentation ;
Ce type d’automate est capable d’exécuter des fonctions simples telles que le comptage rapide
ou le traitement de signaux analogiques. Il est parfois possible d’ajouter quelques modules d’extension,
mais leur capacité d’évolution reste limitée.
Les automates compacts sont principalement utilisés pour piloter de petits systèmes automatisés,
où les exigences en termes de traitement et de modularité sont réduites. Leur simplicité d’installation
23
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
et leur faible coût en font une solution idéale pour les applications locales et autonomes.
— des connecteurs et un bus de communication interne assurant l’échange de données entre les
différents modules.
Cette architecture modulaire permet une grande flexibilité. L’utilisateur peut adapter la configuration
de l’automate en fonction des besoins spécifiques de l’application : ajout de nouveaux modules, remplacement
de composants défectueux, ou extension du système.
Les automates modulaires sont principalement utilisés dans les installations industrielles complexes
qui exigent une puissance de traitement élevée, une grande capacité de mémoire, et de nombreuses
entrées/sorties. Ils sont également adaptés aux systèmes évolutifs où les besoins peuvent changer avec
le temps.
24
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Qu’ils soient de type compact ou modulaire, les automates programmables industriels (API)
sont composés de plusieurs sous-ensembles fondamentaux assurant leur fonctionnement :
— L’unité centrale de traitement (CPU) : elle exécute les opérations logiques et arithmétiques
à partir du programme enregistré en mémoire. Elle traite les variables issues des entrées et génère
les ordres de commande à appliquer aux actionneurs.
— La tête de rack (ou tête de bac) : elle assure la communication entre l’unité centrale et
les différents modules d’interface. Elle gère également l’alimentation et la synchronisation du
système.
25
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
— Les modules d’entrées : ces interfaces permettent de recevoir les signaux provenant des
capteurs (capteurs de position, de température, de présence, etc.). Ces signaux sont ensuite
convertis dans un format compréhensible par l’automate.
— Les modules de sorties : ils traduisent les ordres issus du programme de l’API en signaux
électriques exploitables par les actionneurs (moteurs, vérins, électrovannes, etc.), permettant
ainsi la réalisation des opérations physiques.
— La mémoire centrale : elle permet de stocker des instructions, des données et le logiciel de
base. On y distingue plusieurs types :
b) Bus de liaison
Le bus est un ensemble de connexions (souvent sur un circuit imprimé) reliant les différents éléments
de l’automate : CPU, mémoire et modules E/S. Les cartes électroniques appelées coupleurs assurent
les interfaces avec le procédé.
26
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
— Interfaces d’entrées :
— Interfaces de sorties :
— modification de constantes ;
— réglage de temporisations ;
— Imprimante parallèle : pour éditer des résultats de fonctionnement ou des messages d’erreur.
Les automates de petite gamme sont principalement conçus pour des applications simples.
Leur nombre d’entrées/sorties (E/S) ne dépasse généralement pas 48. Ces automates se présentent
dans des boîtiers compacts où tous les modules (CPU, alimentation, modules d’E/S et interfaces de
communication) sont intégrés dans un seul boîtier. Ils ne disposent d’aucune possibilité d’extension, ce
qui les rend adaptés à des systèmes peu complexes .
27
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Les automates de moyenne gamme sont conçus pour des applications de taille moyenne, où le
nombre d’entrées/sorties peut atteindre jusqu’à 400. Ces automates possèdent une structure modulaire
qui permet une certaine extensibilité, offrant ainsi une flexibilité pour s’adapter à des besoins croissants
en termes de capacité et de fonctionnalités .
Les automates de haute gamme sont des systèmes hautement performants, capables de gérer
jusqu’à 2024 E/S, voire plus. Ils disposent d’une architecture modulaire, offrant une grande souplesse
d’adaptation aux besoins complexes et évolutifs des industries de grande envergure. Ces automates
sont utilisés dans des applications nécessitant des performances exceptionnelles et une haute fiabilité .
CEI 61131-3
Depuis leur apparition, les automates programmables industriels (PLC) ont été développés par
différents constructeurs, chacun proposant ses propres langages de programmation, avec des mots-clés,
syntaxes et logiques spécifiques. Cette diversité a engendré une certaine complexité pour les automaticiens
amenés à travailler sur des automates de marques différentes, rendant difficile la standardisation des
compétences et la portabilité des programmes.
Dans un contexte industriel en pleine transformation vers l’industrie 4.0, où l’interopérabilité
entre équipements est devenue essentielle, cette hétérogénéité des langages constituait un obstacle
majeur. Pour répondre à ce besoin croissant de compatibilité et de flexibilité, une initiative de normalisation
a vu le jour.
En 1993, la Commission Électrotechnique Internationale (CEI) a introduit la norme CEI
61131-3, visant à définir un standard international pour la programmation des automates. Cette
norme a été mise à jour en 2013 afin de mieux répondre aux exigences modernes. Elle impose aux
fabricants de PLC de proposer un environnement compatible avec cinq langages de programmation
standards, facilitant ainsi la formation, la maintenance et la migration entre différents systèmes.
28
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Les langages utilisés pour la programmation des automates programmables industriels (API) ont
pour objectif d’être accessibles à tout technicien après une formation relativement courte. La rédaction
d’un programme consiste à élaborer une liste d’instructions permettant l’exécution des opérations
nécessaires au bon fonctionnement du système . Actuellement, les API intègrent en tout ou en partie
les langages de programmation suivants :
Le Ladder Diagram (LD) est un langage de programmation graphique dérivé historiquement des
schémas à relais électromécaniques. Il a été conçu pour reproduire visuellement le fonctionnement des
circuits électriques classiques, ce qui le rend particulièrement intuitif pour les électriciens et techniciens
de maintenance.
Dans un programme LD, les réseaux sont lus et exécutés de haut en bas, simulant un courant
de puissance qui circule de la gauche (alimentation) vers la droite (sorties). Chaque réseau est constitué
d’un ensemble de contacts (entrées) et de bobines (sorties), reliés entre eux par des lignes verticales et
horizontales symbolisant des connexions électriques.
Bien que le Ladder Diagram soit centré sur les signaux binaires, il permet également l’intégration
de blocs de fonctions spécifiques comme les temporisateurs (TON, TOF) ou les blocs de contrôle tels que
SET et RESET. Les instructions de saut, de branchement conditionnel ou de rétroaction sont également
gérables, souvent de manière implicite.
Un exemple typique de réseau LD est illustré à la Figure 3.8, dans lequel un bloc de fonction
RESET est utilisé pour modifier l’état d’une variable booléenne déterminant une direction.
Figure 3.8 : Exemple d’un réseau Ladder utilisant un bloc RESET pour définir la direction.
Il est important de noter que le langage LD est historiquement plus utilisé aux États-Unis
qu’en Europe. Une version enrichie y a d’ailleurs été développée, bien que les extensions spécifiques à
29
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
cette version ne soient généralement pas incluses dans la norme CEI 61131-3.
Le langage FBD permet la programmation graphique via des blocs fonctionnels, soit prédéfinis,
soit personnalisables, qui sont reliés entre eux pour réaliser des opérations complexes. Ce langage
est particulièrement adapté pour modéliser des systèmes à logique complexe en associant des blocs
d’exécution pour différentes fonctions .
Le langage IL est très proche de l’assembleur et permet d’utiliser l’intégralité des fonctions
d’un API. Tous les programmes définis dans d’autres langages sont compilés sous forme d’IL. Il est
principalement utilisé dans des contextes où des opérations bas-niveau ou des performances optimisées
sont requises .
30
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Le langage ST, également connu sous le nom de SCF (Structured Control Language), présente
des similitudes avec le langage C. Il est structuré et convient particulièrement bien pour les applications
nécessitant des calculs complexes ou le traitement de chaînes de caractères. Ce langage permet de
programmer une large gamme d’algorithmes, qu’ils soient simples ou plus sophistiqués .
31
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
3.7.6 Comparaison
Dans le cadre du développement d’une application conforme à la norme IEC 61131-3, plusieurs
langages sont disponibles, chacun présentant des forces spécifiques selon le type d’opération à réaliser.
Pour notre projet, nous avons choisi de travailler conjointement avec le Ladder et le GRAFCET,
car ces deux langages se complètent efficacement.
Le GRAFCET permet de modéliser clairement les séquences et étapes d’un processus automatisé,
facilitant la représentation des transitions et la gestion des états successifs. En revanche, le Ladder est
particulièrement adapté pour représenter les logiques combinatoires simples, comme les conditions
booléennes, de manière intuitive et proche des schémas électriques traditionnels.
Ainsi, certaines opérations, comme le pilotage d’une séquence complexe, sont plus aisées à
exprimer en GRAFCET, tandis que des conditions logiques telles qu’une opération OU sont plus
facilement représentées en Ladder.
Bien qu’il soit tentant de classer ces langages selon leur efficacité, il n’existe pas de choix absolu
ni unique. La richesse de la norme IEC 61131-3 réside justement dans la possibilité d’intégrer plusieurs
langages au sein d’un même programme, en tirant parti des avantages propres à chacun.
Le choix d’utiliser à la fois Ladder et GRAFCET dépend donc du type de fonctionnalité à
implémenter, des compétences de l’équipe et des pratiques courantes dans l’environnement industriel
concerné.
32
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Pour maîtriser efficacement la programmation selon la norme CEI 61131-3, il est essentiel
de comprendre les éléments fondamentaux qui la composent. Certains de ces éléments sont largement
répandus dans les langages de programmation classiques, tandis que d’autres présentent des caractéristiques
spécifiques au contexte industriel.
Cette familiarisation est primordiale pour pouvoir analyser, modifier ou développer un code
conforme à cette norme. Une attention particulière sera donc portée aux concepts les plus caractéristiques
ou novateurs introduits par la norme.
Pour ceux souhaitant approfondir davantage ces notions, il est recommandé de consulter la
documentation spécifique à l’automate utilisé ou des ouvrages spécialisés dans le domaine de la
programmation industrielle.
Le choix d’un automate programmable dépend en premier lieu des préférences d’un groupe ou
d’une entreprise, souvent influencées par des relations commerciales établies ou des retours d’expérience
positifs. Cependant, des critères techniques doivent également être pris en compte pour garantir la
cohérence et la performance du système automatisé.
Il est important que le personnel de maintenance soit formé sur les équipements choisis. Une
trop grande diversité de matériels peut engendrer des difficultés lors des interventions et compromettre
la fiabilité du système. Il est également recommandé d’opter pour des automates prenant en charge des
langages standards tels que le GRAFCET, afin de faciliter les phases de mise au point et de dépannage.
La disponibilité d’un logiciel de programmation performant, idéalement accompagné d’outils de
simulation, constitue un atout économique important, tant pour l’acquisition que pour la formation
du personnel.
Le choix final doit reposer sur une évaluation rigoureuse des besoins spécifiques :
— Type de processeur : ses capacités (taille mémoire, rapidité, fonctions avancées) orientent le
choix vers une gamme adaptée.
— Modules spécialisés : certaines fonctions (commande d’axes, pesage, etc.) peuvent être externalisées
via des modules spécifiques pour alléger la charge du processeur principal.
33
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Dans notre cas, nous avons choisi de travailler avec des automates de la marque Beckhoff.
En effet, notre établissement dispose d’un partenariat et de conventions de collaboration avec cette
entreprise, ce qui facilite l’accès aux ressources techniques, aux logiciels, ainsi qu’au support. De plus,
Beckhoff propose une architecture modulaire et ouverte, compatible avec les langages de programmation
normalisés (IEC 61131-3), tout en offrant des performances adaptées à une large gamme d’applications
industrielles.
Le marché des automates programmables industriels (API) est dominé par plusieurs constructeurs
de renommée internationale, originaires principalement d’Allemagne, des États-Unis, de France, du
Japon et de Suède. Ces fabricants proposent une large gamme d’automates répondant aux besoins
variés des industries en matière d’automatisation, de communication industrielle et de performances.
Parmi les acteurs les plus connus, on peut citer : ABB, Allen-Bradley, Beckhoff Automation,
Bosch Rexroth, Festo, GE Fanuc, Honeywell, VIPA, Omron, Schneider Electric, Siemens,
et Mitsubishi Electric.
Ces entreprises se distinguent par la fiabilité de leurs équipements, la richesse de leur environnement
logiciel, ainsi que par le support technique et les solutions innovantes qu’elles proposent dans le domaine
de l’automatisation industrielle. ref1
34
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
dans les systèmes d’automatisation existants, faisant du C6032 une solution universelle pour les
architectures centralisées ou distribuées.
Enfin, le C6032 bénéficie d’un excellent rapport qualité/prix grâce à un design optimisé
en termes de coût de production, sans compromis sur les standards industriels, la durabilité ou la
performance. Beckhoff, fort de son expertise en matériel informatique industriel depuis 1986, garantit
ainsi une continuité technologique, une disponibilité à long terme et des configurations personnalisables.
— Programme : bloc principal exécuté par le système, il gère l’accès aux entrées/sorties physiques
et peut appeler d’autres blocs (fonctions et blocs de fonctions).
— Fonction (Function) : unité sans mémoire interne, elle prend des entrées et retourne une valeur
de sortie. Son comportement est purement fonctionnel.
— Bloc de fonction (Function Block) : bloc encapsulant de la logique avec mémoire persistante.
Il peut stocker des états entre les exécutions.
35
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Les blocs de fonctions représentent une avancée significative vers la programmation orientée objet
dans le contexte des automates. On peut établir un parallèle clair avec le concept de classes en
informatique moderne, notamment grâce aux propriétés suivantes :
— Des méthodes peuvent être définies pour manipuler les variables internes du bloc.
— Le mot-clé EXTENDS permet de définir des blocs parents et de créer des blocs enfants qui héritent
de leurs propriétés.
Ces fonctionnalités montrent que la norme CEI 61131-3 encourage de plus en plus l’usage d’approches
orientées objet dans le développement des programmes industriels. L’objectif est clair : réduire l’écart
entre les langages utilisés dans les automates et ceux des environnements informatiques classiques.
Il est intéressant de noter que certaines de ces propriétés, notamment l’héritage et les interfaces,
peuvent également s’appliquer aux blocs de type Programme, bien que leur usage reste plus courant
avec les blocs de fonction.
La norme CEI 61131-3 définit un ensemble structuré de règles pour la déclaration et l’utilisation
des variables dans les programmes d’automates. Chaque variable possède un type de données qui
détermine sa nature, son interprétation et la quantité de mémoire qui lui est allouée.
— INT, DINT, UINT, REAL, etc. : pour les entiers et les nombres réels,
— ENUM : énumérations,
36
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Lors de la déclaration d’une variable, il est obligatoire de spécifier au minimum son identifiant
(nom) et son type. Il est également possible d’assigner une adresse mémoire fixe, utile pour le
mappage des entrées/sorties physiques, et de définir une valeur initiale.
Voici deux exemples illustrant la déclaration d’une sortie et d’une entrée booléenne avec affectation
d’adresse :
Le préfixe %I désigne une entrée physique, tandis que %Q indique une sortie. Le symbole AT permet
d’associer une variable à une adresse mémoire spécifique.
Cette souplesse dans la gestion des types et des adresses fait de la norme CEI 61131-3 un outil
puissant et adaptable pour les applications industrielles modernes.
37
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
L’intérêt principal d’une interface matérielle réside dans sa fiabilité et sa simplicité. En effet, il
est essentiel qu’en cas de blocage du programme automate, des commandes critiques, comme le bouton
d’arrêt d’urgence, restent opérationnelles afin d’assurer l’arrêt sécuritaire des machines.
À l’inverse, les HMI software sont indispensables pour les applications de grande envergure,
nécessitant le lancement de nombreuses actions et la surveillance de nombreux états. Dans ces cas,
une interface matérielle composée d’un grand nombre de boutons et voyants serait peu lisible, ce qui
nuirait à l’efficacité de l’opérateur.
L’utilisation combinée d’interfaces matérielles et logicielles est donc justifiée par leur complémentarité.
Toutefois, pour des applications simples ou de petite taille, il est courant de se limiter à un HMI
hardware.
Avec l’avènement de l’industrie 4.0, les solutions HMI software ont connu des innovations
majeures, redéfinissant certains concepts traditionnels. Cette évolution sera abordée plus en détail
dans le chapitre 5, consacré au choix de la solution technique.
I.4 Conclusion
38
Chapitre 3. Introduction aux Systèmes Automatisés
Cependant, pour garantir une intégration réussie d’un automate dans un système de production,
plusieurs facteurs doivent être rigoureusement pris en compte :
En conclusion, les systèmes automatisés présentent de nombreux avantages : ils améliorent les
conditions de travail, réduisent significativement les accidents, augmentent la cadence de production
tout en assurant une meilleure qualité des pièces produites. De plus, ils offrent une grande flexibilité,
avec des installations facilement modifiables et pilotables à distance via une interface de supervision
ou un terminal de dialogue. Tout cela s’accompagne toutefois d’une réduction certaine des besoins en
main-d’œuvre.
Le prochain chapitre portera sur l’instrumentation et l’appareillage électrique, éléments essentiels
pour la mise en œuvre d’un système automatisé.
39
Chapitre 4
Développement logiciel de
l’automatisme et de la supervision
Plan
1 Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2 Objectifs généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4 Analyse fonctionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5 Modélisation 3D du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7 Objectif du Processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
8 Constitution du Système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
10 Modes de Fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
12 Spécifications de Production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
— Créer une supervision intuitive permettant le contrôle en temps réel et la surveillance des
paramètres critiques du processus.
— Assurer la connectivité à distance (télégestion) à travers des protocoles sûrs comme OPC
UA, VPN ou ADS.
1. Contexte du projet
— Processus de mélange
— Mesures de qualité
— Enregistrement et traçabilité
41
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
2. Objectifs fonctionnels
3. Architecture du système
— Pompes de transfert
— Vannes motorisées
— API Beckhoff
42
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
4. Fonctionnalités principales
— Sélection de recette
— Rinçage assisté
5. Capteurs recommandés
43
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
6. Tolérances de production
— Dosage : ±2%
— Lot, date/heure
— Couleur choisie
— Quantités d’ingrédients
— Nombre de bouteilles
— Identité de l’opérateur
— Historique accessible
9. Procédure de rinçage
44
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— Faciliter le chiffrage avec les quantités exactes d’équipements (tuyaux, coudes, raccords)
45
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Dans cette section, nous présentons l’ensemble des équipements nécessaires à l’automatisation
de la partie « préparation du produit » dans une ligne de production de boisson. Cette étape regroupe
plusieurs cuves de traitement (remplissage, coloration, homogénéisation) qui doivent être commandées
automatiquement via un automate industriel Beckhoff.
— Une cuve tampon : régule les flux entre les phases de mélange et de remplissage.
— Une cuve mélangeuse : réceptionne tous les composants liquides pour assurer un mélange
homogène.
Le processus vise à automatiser la préparation d’une boisson à base de liquide principal, avec
ou sans ajout de colorants, dans un environnement contrôlé. L’opérateur peut sélectionner, via une
IHM, la source du liquide principal (eau claire ou eau colorée), la teinte finale désirée ainsi que les
paramètres de dosage. Deux modes de fonctionnement sont proposés :
46
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— 3-Selon la couleur souhaitée, les colorants sont injectés via les électrovannes EV4 à EV6 (MFH),
après ouverture des sécurités EV7 à EV9.
— 4-Le mélange est transféré vers la cuve de mélange via la pompe P2 (EV10).
— 6-Le produit final est dirigé vers la ligne de remplissage via EV11.
— 3-Le liquide est envoyé directement vers la ligne de remplissage, sans passer par les colorants ni
les cuves tampon/mélange.
47
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Mesure de la
température et
Capteur de température et
TCC501 1 humidité
humidité ambiante
ambiante dans la
salle
Mesure du niveau
Capteur de niveau pour cuves LR2050 7
dans les cuves
48
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Contrôle de la
température dans
Capteur de température en ligne TA2432 2
le mélange/cuve
tampon
Mesure du débit
Débitmètre inductif pour liquide SM6004 2 avant la cuve
mélangeuse
Surveillance de la
Capteur de pression PN7093 1 pression dans la
cuve tampon
Mesure de la
viscosité du
Capteur de viscosité (optionnel) VY5100 1
liquide
épaississant
Contrôle de la
Capteur de couleur (colorimètre) O5D100 1 couleur du
mélange
Vérification de la
Capteur de particules (turbidité) LDL100 1 propreté et de la
clarté du liquide
Validation de la
Thermomètre de process TW2000 1 température à la
sortie
Vérification de
pH-mètre pour contrôle qualité PI2790 1 l’acidité finale du
produit
49
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Contrôle
Vannes motorisées (2 voies
VZWF-B-B-G14- 10 l’ouverture/
ON/OFF)
fermeture des flux
Injection de
Électrovannes pour dosage colorant MFH-5-1/4-B 3
colorant
Agitation
Moteurs pour agitateurs (option
EMMS-AS-70-S-R 3 motorisée via
élect.)
moteur
Sécurisation des
Clapets anti-retour HGL-1/4-B 5
circuits
Contrôle manuel
Vannes papillon manuelles KVZB-B-1/2 6
en cas de besoin
Référence /
Désignation Quantité Rôle/Fonction
Type
Transfert de
Type standard
Pompes à entraînement électrique 3 liquide entre les
process
cuves
Étape 0 : Préconditions avant démarrage Les deux cuves principales sont remplies manuellement.
Le système vérifie que les niveaux bas ne sont pas atteints (via capteurs IFM LMT PIxxx).
Si niveau OK dans les deux cuves, le système peut démarrer automatiquement le process.
Sinon, une alerte ou voyant rouge s’allume et l’opérateur doit remplir la cuve concernée.
a4paper, margin=2.5cm
50
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Une vérification de compatibilité entre les produits est réalisée. Si incompatibilité détectée, le cycle est
bloqué et une alerte est affichée.
— EV4 / EV5 / EV6 : Ouvertures temporisées (dosage colorants rouge, jaune, bleu).
Les pompes brushless fonctionnent en mode pulsé ou dosage précis selon la recette.
4. Sécurité et surveillance
5. Récapitulatif de fonctionnement
51
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Conditions de départ :
Actions automatisées :
1. Vérification du niveau haut dans la cuve tampon via un capteur de niveau IFM (ultrason
ou LMT PIxxx).
Si le niveau haut est atteint ⇒ Interdiction de transfert.
2. Ouverture de l’électrovanne EV9, reliée à la sortie de la cuve mélangeuse vers la cuve tampon.
3. Activation de la pompe /P2 (pompe centrifuge dédiée au transfert vers la cuve tampon).
— Si le niveau haut est atteint ⇒ Arrêt immédiat de la pompe /P2 et fermeture de EV9.
Sécurités à respecter :
— Surveillance continue des capteurs de niveau pour éviter débordement ou arrêt à sec.
52
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Objectif : Acheminer le produit depuis la cuve tampon vers la machine de remplissage, pour
conditionner les bouteilles de 50 cl.
Déroulement de l’étape :
— Deux capteurs de présence, C4 et C5, détectent la présence des bouteilles sur la zone de
remplissage.
— La pompe /P3 est activée pour transférer le produit vers la machine de remplissage.
— Lorsque 6 bouteilles sont détectées, la pompe /P3 est arrêtée automatiquement et EV10
se ferme.
Sécurités intégrées :
— Vérification du niveau bas dans la cuve tampon pour éviter le pompage à vide.
53
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
L’opérateur initie la production via une interface Homme-Machine (IHM), soit un écran tactile,
soit un PC industriel.
— L’opérateur choisit ou valide une recette (par exemple : "sirop rouge" → EV4 activée).
Une série d’étapes automatiques s’ensuit après le lancement de la production, détaillées comme
suit :
Tableau 4.9 : Étapes du processus automatisé
Étape Résumé rapide
S1 L’automate ouvre EV1 ou EV2 selon le cas, puis active la pompe /P1 pour
remplir la cuve mélangeuse.
S2 Activation des électrovannes EV4, EV5, EV6 et des pompes brushless Pmb1,
Pmb2, Pmb3 pour l’ajout des colorants dosés.
S3 Le liquide est mélangé soit par un agitateur, soit via temporisation.
S4 La pompe /P2 et l’électrovanne EV9 transfèrent le produit vers la cuve
tampon. L’opération s’arrête au niveau haut.
S5 Une demande de remplissage déclenchée par les capteurs C4 et C5 entraîne
l’activation de la pompe /P3 et de EV10.
L’IHM peut changer automatiquement de page, ou l’opérateur peut appuyer sur "Passer à la
ligne".
La page de la ligne de production affiche les informations suivantes :
54
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Pages de l’IHM
— Démarrage/Arrêt de la production.
— État de la palettisation.
TwinCAT 3 permet de gérer ces pages via TwinCAT HMI ou Visualisation (Visu) dans le PLC,
avec la possibilité de naviguer entre les différentes pages.
55
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— Absence de bouteilles.
— Alarme pompe.
— 5 Créer l’IHM :
— Conception de deux pages simples dans TwinCAT HMI ou Visualisation dans PLC.
— Le GRAFCET (SFC – Sequential Function Chart) est utilisé pour la gestion des séquences
principales. Il permet une représentation claire et structurée des enchaînements logiques, ce qui
facilite la lecture, le suivi de l’exécution et la maintenance du programme.
— Le Ladder est privilégié pour les conditions de transition et les logiques combinatoires. Il offre
une visualisation intuitive, en particulier pour les automaticiens ayant une culture électrique, et
reste efficace même pour des expressions logiques complexes.
— Enfin, le Structured Text (ST) est utilisé uniquement dans des cas bien précis, notamment
pour le traitement de fonctions avancées comme les communications TCP/IP ou la manipulation
de chaînes de caractères, lorsque les langages graphiques ne sont pas suffisants.
Dans le domaine de l’automatisation industrielle, plus un système est complexe, plus il existe
de méthodes de développement pour le modéliser et le contrôler efficacement. Ces approches diffèrent
par leur performance, leur facilité de maintenance ou leur capacité à être adaptées à d’autres projets.
Pour répondre aux exigences du projet, différentes solutions ont été envisagées et comparées. La
première stratégie mise en œuvre s’inspire directement des pratiques observées chez les automaticiens
de Citius.
56
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Cette méthode repose sur une organisation structurée du programme autour de plusieurs Unités
Organisationnelles de Programme (POUs) de type Programme, chacune correspondant à une
fonction bien définie du système automatisé :
— Bloc LineModes — Gestion des états globaux : Ce module centralise la gestion des états
principaux de la ligne de production, modélisés sous forme de GRAFCET. Il comprend notamment :
— L’état Production.
— Blocs SFC par machine — Séquences de poste autonomes : Chaque station est modélisée
par son propre bloc basé sur le langage GRAFCET (SFC). Ces blocs implémentent les séquences
spécifiques à chaque machine, tout en surveillant les états globaux fournis par LineModes.
Atout principal : Ce découpage modulaire offre une réutilisabilité accrue. Le bloc LineModes est
conçu de manière générique, ce qui permet sa réintégration facile dans de futurs projets. Il sert ainsi
de socle organisationnel robuste pour tout système automatisé complexe.
57
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Face aux limites de l’approche traditionnelle, une refonte de l’architecture logicielle a été
envisagée en adoptant les principes de la programmation orientée objet, en accord avec les recommandations
de la norme IEC 61131-3. Cette approche a été formalisée selon les principes suivants :
— Un bloc de fonction abstrait nommé Machine est introduit. Il définit des attributs tels que
l’état courant et l’état requis, ainsi que des méthodes génériques comme IsTurnedOn() ou
ManualTurnOn().
— Chaque machine de la ligne hérite de ce bloc abstrait via un bloc de fonction spécifique. Ces
blocs redéfinissent les méthodes selon les particularités de leur fonctionnement. L’accès aux
entrées/sorties se fait via le mot-clé EXTERNAL, garantissant une encapsulation correcte des
ressources matérielles.
Cette structure améliore l’abstraction et renforce la lisibilité du code. Par exemple, au lieu
de vérifier directement une variable de sortie telle que O_Voyant, l’état du voyant est consulté via
Voyant.IsTurnedOn(). De plus, les transitions d’état deviennent centralisées : le module LineModes
envoie les commandes et attend les accusés de réception, assurant ainsi une synchronisation explicite.
La gestion des machines est réalisée à l’aide d’une liste de pointeurs sur objets Machine, sur
laquelle il est possible d’itérer pour propager des ordres. Ainsi, l’ajout d’une ou plusieurs machines
supplémentaires n’impacte pas la logique globale du programme.
58
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Pour tirer avantage des points forts de chaque méthode tout en limitant leurs inconvénients,
une approche hybride a été adoptée. Elle combine la structuration orientée-objet avec la souplesse de
l’approche fonctionnelle classique :
— Les blocs de fonction dérivés du bloc abstrait Machine sont maintenus pour chaque machine.
— L’interaction avec les machines peut se faire soit via une boucle sur une liste de pointeurs
(setAllReqStates(Start, Machines.ListPtMachines)), soit directement via l’identifiant d’une
machine (Machines.Conveyor.setReqState(Start)).
Cette flexibilité permet de conserver un code modulaire tout en permettant des actions ciblées.
Ainsi, la transition d’état peut être globale ou spécifique selon le besoin fonctionnel.
Une amélioration envisagée de cette structure serait de passer toutes les entrées/sorties des
machines en tant qu’arguments, ce qui permettrait une instanciation plus massive et généralisée de
machines identiques. Toutefois, cela impliquerait une dispersion des déclarations de variables dans
le code, réduisant ainsi sa lisibilité. Dans le contexte actuel, la clarté du code a été privilégiée à
l’optimisation mémoire.
La Figure 4.3 illustre l’organisation typique des fichiers dans une application développée sous
TwinCAT 3. Cette architecture modulaire vise à structurer clairement le projet en facilitant sa maintenance,
sa lisibilité et sa réutilisabilité.
À la racine du projet, on distingue plusieurs dossiers principaux :
— DataTypes : ce répertoire regroupe tous les types de données définis par l’utilisateur, tels que
les ENUM, STRUCT ou UNION, servant à uniformiser les échanges entre modules.
— POUs (Program Organization Units) : ce dossier concentre les blocs fonctionnels, programmes
et fonctions utilisés dans l’application. Il est subdivisé en trois catégories :
59
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— Communs : contient les éléments génériques réutilisables d’un projet à l’autre (par exemple,
gestion des erreurs, conversion de types, etc.).
— Machines : comprend les blocs spécifiques à la logique des différentes machines de la ligne,
définis en fonction du besoin du projet en cours.
Cette section présente les éléments fondamentaux du framework développé sous TwinCAT 3,
en mettant en lumière deux composants majeurs : LineModes et le bloc fonctionnel abstrait Machine.
LineModes – Gestion centralisée des états de la ligne Le programme LineModes incarne l’état
global de la ligne de production. Comme discuté dans la section relative au paradigme orienté-objet,
ce composant agit comme le contrôleur principal qui orchestre la transition entre les différents modes de
fonctionnement (Attente, Démarrage, Arrêt, etc.), en réponse aux requêtes de l’interface homme-machine
(HMI) ou à des signaux internes à la chaîne.
60
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
La Figure 4.4 illustre un extrait du programme LineModes écrit en langage SFC (Sequential
Function Chart) avec TwinCAT 3. Le cycle commence généralement par un état d’arrêt d’urgence, avant
de passer au mode Waiting, à partir duquel d’autres séquences peuvent être initiées. Les transitions
ne dépendent pas uniquement des commandes de l’HMI, mais également de drapeaux (flags) indiquant
la fin d’actions antérieures.
Cette approche permet notamment de représenter de manière fidèle les enchaînements définis
dans le Guide d’Étude des Modes de Marche et d’Arrêt de Citius1 , même si ces séquences sont
modélisées à un seul niveau dans le GRAFCET.
Machine – Abstraction des entités de production Le bloc fonctionnel Machine joue un rôle
central dans l’implémentation orientée-objet de l’architecture. Il s’agit d’un composant abstrait, conçu
pour ne jamais être instancié directement. Chaque machine réelle de la chaîne hérite de ce bloc
générique, en redéfinissant ses comportements spécifiques (états, transitions, méthodes d’activation,
etc.).
La Figure 4.11 présente un extrait de ce bloc, où sont déclarés notamment :
Grâce à cette abstraction, chaque composant de la ligne devient autonome dans la gestion de
ses entrées/sorties, tout en restant coordonné par le programme maître.
61
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
PowerPoint afin de visualiser la structure générale de l’IHM et d’obtenir un retour du client. Suite à la
validation de ce design, le développement a été effectué directement dans l’environnement TwinCAT
3.0.
Ce chapitre présente les différentes étapes de la conception de l’IHM, en mettant l’accent sur
62
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
les choix techniques, les outils utilisés, la stratégie de communication avec l’automate via le protocole
ADS, ainsi que les avantages de la solution retenue.
63
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Figure 4.6 : Séquence de communication entre les GRAFCET de la ligne (avec la machine de
remplissage) et la partie préparation du produit (cuves)
Dans le cadre de ce projet, l’objectif était de développer une Interface Homme-Machine (IHM)
intuitive, réutilisable et facilement modifiable selon les besoins du client. Contrairement aux approches
classiques basées sur Windows Forms Application (WFA) ou Windows Presentation Foundation (WPF),
une méthode plus moderne et flexible a été adoptée, reposant sur les technologies HTML, CSS et
JavaScript.
Cette approche permet une séparation claire entre la structure, la logique et le style de l’interface,
tout en offrant une plus grande souplesse dans le design et la réutilisabilité du code.
64
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Après validation de cette maquette par le client, l’implémentation effective a été réalisée dans
l’environnement TwinCAT 3.0.
Le développement de l’IHM s’est appuyé sur les fonctionnalités web intégrées à TwinCAT 3.0,
permettant d’exécuter des pages web embarquées. Ces pages, développées en HTML, stylisées via CSS,
et rendues interactives grâce au JavaScript, assurent une communication efficace avec l’automate via
le protocole ADS (Automation Device Specification).
Les avantages de cette méthode sont nombreux :
65
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— Mise à jour en temps réel : les valeurs sont synchronisées dynamiquement avec l’automate.
— HTML : structure de la page, disposition des composants (boutons, tableaux, champs de texte,
etc.).
66
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— JavaScript : gestion des événements, rafraîchissement dynamique des valeurs, interactions avec
l’automate.
La communication entre l’IHM et l’automate Beckhoff repose sur le protocole ADS, qui permet
une liaison directe sans licence additionnelle. Les éléments techniques utilisés dans cette communication
incluent :
— Index Group et Index Offset : pour pointer vers une variable spécifique.
L’approche basée sur les technologies web embarquées présente plusieurs bénéfices :
EtherCAT est utilisé comme bus de terrain natif de l’automate Beckhoff. Il permet une
communication rapide et déterministe, ce qui le rend idéal pour les échanges critiques avec les
éléments suivants :
67
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
Modbus TCP/IP est utilisé pour assurer la communication entre l’automate Beckhoff et le
robot collaboratif Fanuc. Il s’agit d’un protocole :
— pris en charge par les cobots Fanuc via leur contrôleur ou une option logicielle.
Ce protocole permet une intégration souple du robot dans l’architecture globale tout en
assurant une indépendance fonctionnelle entre les différents équipements.
Grâce à son intégration via des modules EtherCAT, I/O-Link enrichit la supervision du
système tout en facilitant la maintenance prédictive et l’optimisation des performances de
terrain.
L’architecture repose sur une topologie centralisée autour de l’automate Beckhoff, qui
gère les flux de données via ses interfaces EtherCAT et Ethernet.
— Les automates Siemens agissent en sous-systèmes, assurant des fonctions locales comme la
gestion de sécurité ou le contrôle d’équipements dédiés, tout en échangeant avec le
Beckhoff via PROFINET ou EtherCAT (selon configuration).
— Les capteurs/actionneurs sont intégrés via I/O-Link, ce qui permet une remontée intelligente
des données (valeurs analogiques, diagnostics, etc.) vers le Beckhoff.
68
Chapitre 4. Développement logiciel de l’automatisme et de la supervision
— EtherCAT : garantit un contrôle rapide et fiable des équipements critiques (capteurs, cartes
E/S, automates esclaves),
— Modbus TCP/IP : facilite l’intégration souple du robot Fanuc, sans perturber le réseau
principal temps réel,
69
Conclusion du Chapitre
70
Chapitre 5
Plan
1 Méthodologie PDCA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Chapitre 5. Gestion et organisation du projet
Durant mon stage, j’ai eu l’opportunité de prendre part activement à la gestion et à l’organisation
d’un projet technique en collaboration avec l’équipe encadrante et d’autres stagiaires. Cette responsabilité
m’a permis de mettre en œuvre plusieurs outils et méthodes de gestion de projet afin de structurer le
travail, suivre l’avancement et garantir le respect des délais.
Pour structurer le déroulement du projet, j’ai utilisé la méthode PDCA (Plan – Do – Check –
Act), un outil d’amélioration continue très répandu dans les environnements industriels. Voici comment
cette méthode a été appliquée :
— Plan (Planifier) : définition des objectifs du projet, des ressources nécessaires, et répartition
des tâches entre les membres de l’équipe (moi-même, les autres stagiaires, et le tuteur technique).
— Do (Faire) : mise en œuvre des tâches planifiées, développement des différentes étapes du projet
en suivant les consignes techniques et les contraintes du cahier des charges.
— Check (Vérifier) : vérification régulière de l’état d’avancement, validation technique des sous-parties
du projet, et ajustement en cas de déviations.
— Act (Agir) : adaptation du planning et mise en place de mesures correctives pour optimiser
l’efficacité et résoudre les problèmes rencontrés.
Cette approche itérative m’a permis d’améliorer progressivement le projet, tout en impliquant
activement les membres de l’équipe dans le suivi des actions.
72
Chapitre 5. Gestion et organisation du projet
Un diagramme de Gantt a été établi dès les premières phases du projet pour visualiser et
planifier les différentes tâches à accomplir. Cet outil m’a permis de :
Il m’est parfois arrivé d’avoir des difficultés à estimer précisément la durée des tâches à effectuer.
Cela m’a obligé à ajuster et à réorganiser le planning au fur et à mesure de l’avancement du projet.
Parmi les principales raisons de cette sous-estimation, on peut citer :
— La phase de conception : elle nécessitait une modélisation à l’aide du logiciel AutoCAD. Cette
compétence n’étant pas encore maîtrisée, j’ai dû suivre une formation et réaliser des recherches
bibliographiques pour être autonome.
73
Chapitre 5. Gestion et organisation du projet
— Le choix des pompes et des différents matériels du process : cela a nécessité des échanges
réguliers avec le client afin de valider les solutions techniques proposées.
— La réalisation du schéma P&ID : cette tâche était relativement éloignée de mes compétences
initiales. J’ai donc mené des recherches bibliographiques approfondies pour bien comprendre les
normes et symboles utilisés.
Tous ces éléments ont mis en lumière l’importance d’un planning flexible, permettant de réajuster
les prévisions en fonction des imprévus ou des besoins de montée en compétences.
En complément du diagramme de Gantt, j’ai utilisé Google Agenda comme outil de suivi
journalier. Chaque journée de travail (8h) était organisée avec des blocs d’activités spécifiques, correspondant
aux tâches à réaliser, aux réunions d’équipe, ou aux périodes de documentation et de test.
Cette organisation m’a permis de :
5.5 Conclusion
La gestion structurée du projet, en s’appuyant sur des outils reconnus comme le PDCA, le
diagramme de Gantt et Google Agenda, a été un véritable levier de réussite tout au long de mon stage.
74
Chapitre 5. Gestion et organisation du projet
75
Conclusion générale
L’ensemble des travaux menés jusqu’à présent dans le cadre de ce stage m’a permis d’aborder
de manière concrète les différentes dimensions de l’automatisation industrielle, en passant par la
conception, la modélisation et la programmation. Nous avons réalisé avec rigueur le schéma P&ID,
modélisé l’installation via AutoCAD Plant 3D, conçu les schémas électriques, choisi et programmé
l’automate Beckhoff, et développé une première version fonctionnelle de l’interface Homme-Machine
(IHM).
Ces étapes représentent une base solide et cohérente pour l’intégration finale du système.
Toutefois, en tenant compte des contraintes budgétaires et des exigences spécifiques du client, il
a été nécessaire d’adapter le périmètre de la réalisation. Certaines fonctions ont été priorisées, d’autres
partiellement préparées pour une intégration future.
À l’heure actuelle, la phase de conception est quasiment finalisée, ce qui ouvre la voie à
la mise en œuvre progressive de la phase de réalisation physique du système. En fonction
du temps restant dans le cadre du stage, il est prévu de réaliser une première version partielle
et opérationnelle du dispositif, permettant d’effectuer les premiers essais.
Ces essais seront suivis d’une phase itérative de vérification, correction et ajustement,
essentielle pour valider le bon fonctionnement du système dans un environnement réel. Ce processus
permettra également d’identifier les points d’amélioration et de garantir une meilleure stabilité avant
déploiement final.
Dans une perspective d’évolution, plusieurs pistes d’amélioration pourront être explorées, notamment :
— L’enrichissement de l’IHM avec des fonctions de diagnostic avancé et une meilleure ergonomie ;
— La mise en place d’un accès distant sécurisé pour la supervision via des protocoles industriels
modernes (OPC-UA, MQTT) ;
Ce stage a été une expérience professionnelle et humaine très enrichissante. Il m’a permis de
mobiliser mes compétences en robotique industrielle dans un cadre réel, tout en prenant conscience des
enjeux liés à la gestion de projet, aux contraintes techniques, économiques et temporelles. Il renforce
ma volonté de poursuivre dans cette voie et de contribuer à l’essor d’une industrie plus intelligente,
flexible et connectée.
76
Annexes
Figure 6.1
77
Annexes
Annexe 2. Entreprise
78
Annexes
Figure 6.3
Annexe 4. GEMMA
79
Annexes
//Commandes manuelles
M AT %I* : BOOL ; // Bouton-poussoir de démarrage (Départ cycle)
I_StartCycle AT %I* : BOOL ; // Bouton démarrage cycle
I_StopCycle AT %I* : BOOL ; // Bouton arrêt cycle / urgence
80
Annexes
// Capteurs de niveau
I_NiveauBas_C1 AT %I* : BOOL ; // Niveau bas cuve 1 (eau claire)
81
Annexes
//Mesures analogiques
I_Volume_MIX AT %I* : REAL ; // Capteur ultrason volume cuve mélange (IFM, 4-20mA)
I_DebitSortie_TMP AT %I* : REAL ; // Débitmètre sortie cuve tampon → remplisseuse
// Demandes externes
I_DemandeRempl AT %I* : BOOL ; // Signal machine de remplissage
82
Annexes
I_EV1_Ferme AT %I* : BOOL ; // Capteur indiquant que EV1 est en position fermée
// Électrovanne 2
I_EV2_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV2 ouverte
I_EV2_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV2 fermée
// Électrovanne 3
I_EV3_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV3 ouverte
I_EV3_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV3 fermée
// Électrovanne 4
I_EV4_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV4 ouverte
I_EV4_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV4 fermée
// Électrovanne 5
I_EV5_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV5 ouverte
I_EV5_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV5 fermée
// Électrovanne 6
I_EV6_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV6 ouverte
I_EV6_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV6 fermée
// Électrovanne 7
I_EV7_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV7 ouverte
I_EV7_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV7 fermée
// Électrovanne 8
I_EV8_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV8 ouverte
I_EV8_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV8 fermée
// Électrovanne 9
I_EV9_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV9 ouverte
I_EV9_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV9 fermée
83
Annexes
// Électrovanne 10
I_EV10_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV10 ouverte
I_EV10_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV10 fermée
// Électrovanne 11
I_EV11_Ouvert AT %I* : BOOL ; // EV11 ouverte
I_EV11_Ferme AT %I* : BOOL ; // EV11 fermée
84
Annexes
VAR_GLOBAL
// Commandes vérins
85
Annexes
//Commandes électrovannes
Q_EV1 AT %Q* : BOOL ; // EV cuve 1 (eau claire)
Q_EV2 AT %Q* : BOOL ; // EV cuve 2 (batch précédent)
Q_EV3 AT %Q* : BOOL ; // EV vers cuve mélangeuse
Q_EV4 AT %Q* : BOOL ; // EV colorant rouge
Q_EV5 AT %Q* : BOOL ; // EV colorant jaune
Q_EV6 AT %Q* : BOOL ; // EV colorant bleu
Q_EV7 AT %Q* : BOOL ; // EV d’entrée finale dans cuve mélangeuse
Q_EV8 AT %Q* : BOOL ; // EV transfert direct
Q_EV9 AT %Q* : BOOL ; // EV mélangeuse → cuve tampon
Q_EV10 AT %Q* : BOOL ; // EV cuve tampon → remplissage
//Commandes pompes
Q_P1 AT %Q* : BOOL ; // Pompe centrifuge cuve 1
Q_P2 AT %Q* : BOOL ; // Pompe mélangeuse → cuve tampon
Q_P3 AT %Q* : BOOL ; // Pompe cuve tampon → remplissage
Q_Pmb1 AT %Q* : BOOL ; // Pompe brushless colorant rouge
Q_Pmb2 AT %Q* : BOOL ; // Pompe brushless colorant jaune
Q_Pmb3 AT %Q* : BOOL ; // Pompe brushless colorant bleu
86
Annexes
87
Annexes
// TEMPORISATEURS (TON/TOF/TP)
88
Annexes
89
Annexes
90
Annexes
91
Annexes
Résumé
Ce rapport présente le projet réalisé de février à juin 2025 au Centre d’Innovation du
CMQE Industrie du Futur Île-de-France, spécialisé dans l’accompagnement de projets liés à
l’industrie 4.0, en particulier dans les domaines de l’automatisation et de l’intégration de lignes
pédagogiques.
Le thème du projet était la conception et l’automatisation d’une ligne de production de
boissons destinée à la formation, incluant la modélisation des équipements process ainsi que
le développement du système automatisé de commande et de supervision.
Parmi les différentes missions effectuées, les plus importantes furent la conception de la partie
process, incluant les schémas PID (2D) et la modélisation 3D des cuves et des réseaux de
tuyauterie à l’aide du pack Autodesk (AutoCAD Plant 3D).
La seconde partie du projet a concerné l’automatisation de la ligne : le choix de l’automate, la
programmation du cycle de fonctionnement, la gestion des entrées/sorties, et la conception de
l’interface IHM pour le pilotage de la ligne.
Bien que le projet n’ait pas encore atteint la phase de test sur matériel réel, l’ensemble de la
partie logicielle (automate + IHM) a été finalisée et préparée pour une intégration future.
Abstract
This report presents the project carried out from February to June 2025 at the Innovation
Center of the CMQE Industrie du Futur Île-de-France, which specializes in supporting Industry
4.0 projects, particularly in the areas of automation and educational production line integration.
The project focused on the design and automation of a beverage production line intended for
training purposes, including the modeling of process equipment and the development of a fully
automated control and supervision system.
Among the main tasks completed, the most significant were the design of the process section,
including the creation of 2D PID diagrams and the 3D modeling of tanks and piping systems
using the Autodesk suite (AutoCAD Plant 3D).
The second part of the project dealt with automation, involving the selection of the PLC, the
programming of the operational sequence, I/O management, and the development of an HMI
interface for controlling the line.
Although the project had not yet reached the testing phase on real hardware, the entire software
part (PLC and HMI) was completed and prepared for future deployment.
92
République Française
Université Paris-Saclay