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Cours D'analyse 2

Ce document présente une analyse sur l'intégrabilité dans le cadre d'un cours de mathématiques et informatique, incluant des concepts fondamentaux tels que les sommes de Darboux et les propriétés de l'intégrale de Riemann. Il aborde également les équations différentielles et les méthodes de calcul intégral, tout en fournissant des exemples et des travaux dirigés pour illustrer les concepts. La structure du document est organisée en chapitres et sections, facilitant la compréhension des notions mathématiques traitées.

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ANALYSE 2

Licence 1: Mathématiques et informatique


Présenté par:
Dr KOUAHO Jean Claude

Email
[email protected]

Contacts
(+225) 07 57 32 31 14

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023


Table des matières

1 Intégrabilité 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Subdivisions d’un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Fonction intégrable au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6 Exemples de fonction intégrable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.2 Fonctions monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.3 Fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6.4 Autres exemples de fonctions intégrables . . . . . . . . . . . . 10
1.7 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2 Propriétés de l’intégrale de Riemann 12


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Linéarité de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Théorème de la moyenne, sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.1 Cas où a > b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.2 Intégrabilité des fonctions monotones et continues par morceaux 17
2.6 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3 Primitives et intégrale 19
3.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.1.1 Ensemble de primitives et conditions initiales . . . . . . . . . 19
3.1.2 Intégrale et primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.3 Calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.4 Quelques remarques : primitives et intégrales . . . . . . . . . . 22
3.2 Tableau de Primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.1 Primitives des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.2 Opérations et fonctions composées . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3 Autres méthodes de calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3.1 Intégration parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3.2 Changement de variable en calcul intégral . . . . . . . . . . . 25
3.4 Calcul d’aires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

1
TABLE DES MATIÈRES 2

3.4.1 Calcul d’aire délimitée par une courbe . . . . . . . . . . . . . 26


3.4.2 Calcul d’aire délimitée par deux courbes . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4 Équations différentielles 31
4.1 Notion d’équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1.1 Introduction et Exemple introductif . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1.2 Vocabulaire et notation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.2 Premiers exemples d’équations différentielles . . . . . . . . . . . . . . 32
0
4.2.1 Équation de types y = f (x) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
00
4.2.2 Équation de types y = g(x) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.3 Équations linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.3.1 Équation différentielle homogène . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.3.2 Résolution de l’équation non homogène . . . . . . . . . . . . . 35
4.3.3 Solutions particulières d’équations à coefficients constants . . . 35
4.3.4 Méthode de variation de la constante . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.5 Équations à coefficients constants-problème de Cauchy . . . . 39
4.3.6 Équations différentielles non-linéaire . . . . . . . . . . . . . . 39
4.4 Équations différentielle du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.4.1 Généralité sur les équations différentielle du second ordre . . 42
4.4.2 Équations différentielles linéaires à coefficients constants . . . 43
4.4.3 Équation différentielle linéaires à coefficients variables . . . . . 47
4.5 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Chapitre 1

Intégrabilité

Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Subdivisions d’un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Fonction intégrable au sens de Riemann . . . . . . . . . . 7
1.6 Exemples de fonction intégrable . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.2 Fonctions monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.3 Fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6.4 Autres exemples de fonctions intégrables . . . . . . . . . . 10
1.7 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.1 Introduction
Le but est, étant donné :
• une fonction f réelle définie sur un intervalle I de R et satisfaisant à certaines
conditions,
• deux points a et b de I
Z b
de définir le symbole : f (x)dx intégrale définie de f entre a et b.
a

Pour ce faire, on suivra les étapes :

• découper • encadrer • additionner


Z b
L’intégrale définie f (x)dx est un réel lié à la fonction f et à l’intervalle [a; b] ;
a
nous distinguerons les propriétés liées à l’intervalle et celles concernant la fonction.

3
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 4

1.2 Préliminaires
À certaines parties du plan on associe une mesure qu’on appelle aire.

Rappel : Propriétés demandées à une mesure. Cela consiste à définir sur


l’ensemble A de ces parties une fonction ayant les propriétés suivantes :
1. A (rectangle) = L × H, si c’est un rectangle dont les mesures des côtés sont
respectivement L et H.
2. ∀E1 ∈ A, ∀E2 ∈ A, E1 ⊆ E2 ⇒ A (E1 ) ≤ A (E2 )
3. ∀E1 ∈ A, ∀E2 ∈ A, E1 ∩ E2 = ∅ ⇒ A (E1 ∪ E2 ) = A (E1 ) + A (E2 )
Les conditions 2, 3 entraînent :

∀E1 ∈ A, ∀E2 ∈ A : A (E1 ∪ E2 ) = A (E1 ) + A (E2 ) − A (E1 ∩ E2 )

Soient I un intervalle de R , f une application de I dans R , a et b deux points


de l’intervalle I , a < b ; on note :
n o
Ea,b (f ) = (x, y) ∈ R2 , a ≤ x ≤ b, 0 ≤ y ≤ f (x)
Z b
et on cherche à définir le symbole f (x)dx de telle sorte que ce nombre représente
a
l’aire de Ea,b (f ).

Compte tenu des propriétés demandées (de mesure), les conditions suivantes
doivent être vérifiées :
1. si f est constante positive : ∀x ∈ [a; b], f (x) = k > 0. Alors
Z b
f (x)dx = k(b − a)
a

2. si ∀x ∈ [a; b], m ≤ f (x) ≤ M . Alors


Z b
m(b − a) ≤ f (x)dx ≤ M (b − a)
a

3. si c ∈ ]a; b[, on a alors


Z b Z c Z b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c

On complète ces conditions par :


4. si f est constante négative : ∀x ∈ [a; b], f (x) = k < 0. Alors
Z b
f (x)dx = k(b − a)
a

ce qui revient à compter négativement les aires en dessous de l’axe des x.


CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 5

Désormais on ne supposera donc plus la fonction considérée f positive. On a


ainsi établi quatre conditions nécessaires, elles entraînent que si c est un point de
]a; b[ et si l’on pose :

m1 = inf f (x), m2 = inf f (x), M1 = sup f (x), M2 = sup f (x)


x∈[a;c] x∈[c;b] x∈[a;c] x∈[c;b]

Z b
le nombre f (x)dx doit vérifier
a
Z b
m1 (c − a) + m2 (b − c) ≤ f (x)dx ≤ M1 (c − a) + M2 (b − c)
a
Z b
On va définir le symbole f (x)dx en
a
• découpant l’intervalle [a; b]
• encadrant la fonction f par des fonctions constantes sur chaque intervalle
(d’où la nécessité pour f d’être bornée sur [a; b] ),
• additionnant les aires correspondantes.

1.3 Subdivisions d’un intervalle


Définition 1.3.1 Soit [a; b] , un intervalle fermé, borné de R ; on appelle subdivi-
sion de [a; b] un sous ensemble fini σ de [a; b] contenant a et b.

Compte tenu de la relation d’ordre total sur R, on note :

σ = {x0 = a < x1 < x2 < . . . < xn−1 < xn = b}

Définition 1.3.2
0 0
• Une subdivision σ est dite plus fine qu’une subdivision σ si on a σ ⊂ σ .
• On appelle pas de la subdivision le réel. h = max |xi − xi+1 |.
i=1,2,...,n

0
On déduit immédiatement qu’étant donné deux subdivisions σ et σ la subdivision
0 0
σ ∪ σ est plus fine que chacune des subdivisions σ et σ .

1.4 Sommes de Darboux


Soit f une fonction bornée sur [a; b] . On considère une subdivision σ de [a; b]
qu’on note :

σ = {x0 = a < x1 < x2 < . . . < xn−1 < xn = b}

On pose, pour tout i = 1, 2, . . . , n

mi = inf f (x) et Mi = sup f (x)


x∈[xi−1 ;xi ] x∈[xi−1 ;xi ]
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 6

Définition 1.4.1 On appelle


1. somme de Darboux inférieure associée à f et σ le nombre
n
X
s[a;b] (f, σ) = mi (xi − xi−1 ) .
i=1

2. somme de Darboux supérieure associée à f et σ le nombre


n
X
S[a;b] (f, σ) = Mi (xi − xi−1 ) .
i=1

Dans les démonstrations on omettra [a; b] et f dans les notations concernant les
sommes de Darboux, et on notera Σ l’ensemble des subdivisions de [a; b].

1.4.0.1 Propriétés des sommes de Darboux


Proposition 1.4.2 Quelle que soit la subdivision σ ∈ Σ , on a

s[a;b] (f, σ) ≤ S[a;b] (f, σ)


0 0
Proposition 1.4.3 Si σ est une subdivision plus fine que σ (σ ⊂ σ) alors :
0 0
   
s[a;b] f, σ ≤ s[a;b] (f, σ) ≤ S[a;b] (f, σ) ≤ S[a;b] f, σ .
0
Démonstration. on passe de σ à σ en ajoutant un nombre fini N de points, c’est
à dire par N opérations qui consistent chacune à ajouter un point (Détails).
Première étape : On suppose que σ a un point δ ∈ ]xk−1 ; xk [ de plus que
0
σ : On pose

µ1 = inf f (x) et µ2 = inf f (x).


x∈[xk−1 ;δ] x∈[δ;xk ]

On a µ1 ≥ mk et µ2 ≥ mk . D’où µ1 (δ − xk−1 ) + µ2 (xk − δ) ≥ mk (xk − xk−1 ).


0
Dans s(σ ) et s(σ) tous les autres termes sont identiques on a donc :
0
s(σ ) ≤ s(σ)
0
On montre de même l’inégalité S(σ) ≤ S(σ )
0
Seconde étape : Pour passer de σ à σ on forme une suite de subdivisions
0
(σk )0≤k≤N en partant de σ0 = σ et en passant de σk à σk+1 en ajoutant un
point, jusqu’à obtenir σN = σ.
On définit deux suites finies de réels (s (σk ))0≤k≤N croissante et (S (σk ))0≤k≤N
0 0
décroissante d’où s(σ ) ≤ s(σ) et S(σ) ≤ S(σ ).
0
Proposition 1.4.4 Si σ et σ sont deux subdivisions quelconques de [a; b] , on a
alors :
0
s[a;b] (f, σ) < S[a;b] (f, σ )
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 7

Démonstration. On a, d’après la Proposition 1.4.2


0 0 0
s(σ) ≤ s(σ ∪ σ ) ≤ S(σ ∪ σ ) ≤ S(σ )

Définition 1.4.5
n o
1. L’ensemble non vide s[a;b] (f, σ), σ ∈ Σ est borné supérieurement, on note
s[a;b] (f ) sa borne supérieure,
n o
2. L’ensemble non vide S[a;b] (f, σ), σ ∈ Σ est borné inférieurement, on note
S[a;b] (f ) sa borne inférieure.
On a immédiatement : s[a;b] (f ) ≤ S[a;b] (f ).

1.5 Fonction intégrable au sens de Riemann


On considère une fonction f bornée sur [a; b]

Définition 1.5.1 : (Fonction intégrable au sens de Riemann) On dit que f est


intégrable au sens de Riemann (ou Riemann intégrable sur [a; b]) si :

s[a;b] (f ) = S[a;b] (f )
Z b
On note alors ce nombre f (t)dt intégrale définie de f sur l’intervalle [a; b].
a

Quand il n’y a pas d’ambiguïté on omettra f et [a; b] dans les notations s[a;b] (f ) et
S[a;b] (f ) , et l’on parlera de fonction intégrable sans préciser au sens de Riemann.

Conséquence 1.5.2
Z b
1. Si σ est une subdivision quelconque de [a; b] , alors s(σ) ≤ f (t)dt ≤ S(σ)
a
En particulier, si m = inf f (x) , et M = sup f (x) , on a
x∈[a;b] x∈[a;b]

Z b
m(b − a) ≤ f (t)dt ≤ M (b − a).
a

2. Si f est constante sur [a; b] ,alors f est intégrable et :


n
X
∀x ∈ [a; b] , f (x) = k =⇒ ∀σ ∈ Σ, s(σ) = k(xi − xi−1 ) = S(σ)
i=1

Z b
d’où s = S = f (t)dt = k(b − a)
a

On a défini l’intégrabilité d’une fonction par l’égalité d’une borne inférieure et d’une
borne supérieure, c’est très abstrait. Le théorème suivant, qui exprime une condition
nécessaire et suffisante, permet de franchir l’étape qui consiste à passer de borne
supérieure à limite de suite
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 8

Théorème 1.5.3 Pour que f soit Riemann intégrable sur [a; b] , il faut et il suffit
que, pour tout ε > 0 , il existe une subdivision σ de [a; b] telle que

S(f, σ) − s(f, σ) < ε.

Démonstration.
(Condition nécessaire) On suppose f intégrable sur [a; b] c’est-dire qu’on a
S = s. Soit ε > 0, l’égalité s = sup s(σ) a pour conséquence qu’il existe une
σ∈Σ
subdivision σ1 telle que : s − s (σ1 ) < ε.
De même l’égalité S = inf S(σ) a pour conséquence qu’il existe une subdivision
σ∈Σ
σ2 telle que : S − S (σ2 ) < ε.
On considère alors la subdivision σ = σ1 ∪ σ2 , on a*

s − s (σ) ≤ s − s (σ1 ) < ε et S − S (σ) ≤ S − S (σ1 ) < ε

D’où

S (σ) − s (σ) < 2ε

(Le facteur n’a bien évidemment rien de perturbant : il suffit de couper le en


deux au départ !)
(Condition suffisante) Soit ε > 0 ; par hypothèse il existe une subdivision
σ de telle que

S (σ) − s (σ) < ε

On a alors, pour tout ε > 0, S − s ≤ S (σ) − s (σ) < ε, on en déduit S = s et f


est intégrable sur [a; b] . 

1.5.0.2 Application immédiate


Exemple de fonction non intégrable, la fonction caractéristique de l’ensemble des
rationnels.
Soit IQ la fonction caractéristique des rationnels ( elle prend la valeur si est rationnel
et sinon). On considère l’intervalle [0; 1] . On a alors quelle que soit la subdivision
σ:

s(f, σ) = 0 et S(f, σ) = 1 car pour tout i = 1, 2, . . . , n, mi = 0 et; Mi = 1

(Signalons que cette fonction est intégrable au sens de Lebesgue car l’ensemble des
rationnels est "négligeable").

1.6 Exemples de fonction intégrable


1.6.1 Introduction
Pour montrer qu’une fonction est intégrable, on cherche à appliquer le théorème
précédent, donc à déterminer, étant donné ε > 0 une subdivision σ de [a; b] telle que
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 9

S (σ) − s (σ) < ε. Pratiquement on considère la subdivision régulière d’ordre n


c’est-à-dire :
( )
b−a
σ n = xi = a + i : i = 1, 2, . . . , n
n
tous les intervalles ont même longueur égale au pas n1 .

Ceci présente l’intérêt de transformer le problème en un problème de


limite de suite, plus facile à concevoir et à résoudre qu’un problème de
borne supérieure.
On alors
n n n n
X b−a b−aX X b−a b−aX
S (σn ) = Mi = Mi et s (σn ) = mi = mi
i=1 n n i=1 i=1 n n i=1
d’où
n
b−aX
S (σn ) − s (σn ) = (Mi − mi ) .
n i=1
A priori, c’est le choix de qui permet de réaliser la condition d’intégrabilité (
n
X
grand), toutefois il faut aussi que (Mi − mi ) puisse être évalué ou majoré facile-
i=1
ment, c’est le cas pour les fonctions monotones ou les fonctions continues.

1.6.2 Fonctions monotones


Théorème 1.6.1 Si f est une fonction monotone sur un intervalle [a; b] , alors f
est intégrable sur [a; b] .
Démonstration. Elle repose sur le fait que, la fonction étant monotone, maximum
et minimum sur chaque intervalle de la subdivision sont atteints aux bornes.

On suppose f croissante sur [a; b] , on a mi = f (xi−1 ) et Mi = f (xi ), (i =


1, 2, . . . , n). D’où
n
b−aX
S (σn ) − s (σn ) = (f (xi ) − f (xi−1 ))
n i=1
n n
( )
b−a X X
= f (xi ) − f (xi−1 )
n i=1 i=1
b−a
= {f (b) − f (a)} .
n
b−a
En prenant alors un entier N vérifiant N > |f (b) − f (a)|, on a pourn > N :
ε
0 < S (σn ) − s (σn ) < ε.
Ainsi la fonction monotone f est intégrable. 
.
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 10

1.6.3 Fonctions continues


Théorème 1.6.2 Si f est une fonction continue sur un intervalle [a; b] , alors f
est intégrable sur [a; b] .

Démonstration. Elle repose sur la propriété que, la fonction étant continue et


l’intervalle fermé borné, la fonction est uniformément continue sur [a; b]
, ce qui permet de trouver N donc un découpage de l’intervalle tel que Mi − mi soit
majoré indépendamment de i sur chaque intervalle élémentaire de la subdivision.
Rappelons que f uniformément continue sur [a; b] signifie :

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x1 ∈ [a; b] , ∀x2 ∈ [a; b] , (|x2 − x1 | < η ⇒ |f (x2 ) − f (x1 )| < ε)

( η dépend seulement de ε et non de x1 et x2 dans l’intervalle [a; b] ).


On a
n
( )
b−a X
0 < S (σn ) − s (σn ) = Mi − mi .
n i=1

b−a
Prenant alors n tel que n
< η, on a pour tout i = 1, 2, . . . , n : Mi − mi < ε. D’où
n n
b−aX b−aX
0 < S (σn ) − s (σn ) = {Mi − mi } = ε = (b − a)ε. 
n i=1 n i=1

1.6.4 Autres exemples de fonctions intégrables


Exemple d’une fonction   intégrable, ni continue, ni monotone. On retrouve
la fonction x 7→ sin x1 prolongée, par exemple par 0 en 0 . Sur l’intervalle [0; 1]
cette fonction n’est ni continue ni monotone, mais en revanche elle est continue sur
tout intervalle ]a; 1] , quel que soit a ∈ ]0; 1].

Démonstration. Soit ε vérifiant


  0 < ε < 1. on considère les intervalles [0; ε] et
1
[ε; 1] . La fonction x 7→ sin x étant intégrable sur [ε; 1] il existe une subdivision
0 0 0
σ de [ε; 1] telle qu’on ait S(σ ) − s(σ ) < ε. Considérons maintenant la subdivision
0
σ = {0} ∪ σ . On a
0 0
S(σ) = ε + S(σ ) et s(σ) = −ε + s(σ )

D’où finalement :

S(σ) − s(σ) ≤ 3ε. 

Propriété 1.6.3 Si f est une fonction intégrable sur l’intervalle [a; 1] , alors |f |
est intégrable sur l’intervalle [a; 1] .

C’est évident si f est continue, dans le cas général on revient aux sommes de Dar-
boux.
CHAPITRE 1. INTÉGRABILITÉ 11

1.7 Travaux dirigés


Exercice 1.7.1

1. Si f est une fonction en escalier, montrez que |f | est aussi en escalier.


2. Si f et g sont en escalier, montrer que f + g et f g sont en escalier

Exercice 1.7.2

On note E(x) la partie entière du nombre x. Calculer, pour a > 0, l’intégrale


Z a
E(x)dx.
0

Exercice 1.7.3

Soit f une fonction bornée définie sur [a; b] à valeurs dans R et continue sur ]a; b]
. Montrer que f est intégrable sur [a; b] .

Exercice 1.7.4

Montrer que les suites (In ) et (Jn ) définies par :


Z π/2
sin3 (t2 ) Z π/4
tn
In = dt et dt
(2 + t)n
q
0 0 t2 + 1 + cos(t)

ont une limite nulle.

Exercice 1.7.5

Montrer que la fonction f : [0; 1] −→ R définie par :



1, si x ∈ Q
f (x) = 
0, si x ∈ R \ Q

n’est pas Riemann-intégrable sur [0; 1].

Exercice 1.7.6

Montrer que la fonction g : [0; 1] −→ R définie par :


1 p

 ,

si x = avec p et q premiers entre eux
g(x) = q q
0, si x ∈ R \ Q ou x=0

est Riemann-intégrable sur [0; 1].


Chapitre 2

Propriétés de l’intégrale de
Riemann

Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Linéarité de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Théorème de la moyenne, sommes de Riemann . . . . . 13
2.4 Inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.1 Cas où a > b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.2 Intégrabilité des fonctions monotones et continues par mor-
ceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.6 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

2.1 Introduction
Toutes les fonctions qui interviennent dans ce paragraphe sont supposées définies
sur un intervalle I et on désigne par a et b deux points de I (a < b) . On ne donnera
pas la preuve des deux premiers théorèmes ; celle-ci repose sur les propriétés des
sommes de Darboux, et sans être difficile elle est fastidieuse et ne met pas en évidence
des idées originales.

Théorème 2.1.1 Soit c ∈ ]a; b[ ; la fonction f est intégrable sur [a; b] si, et seule-
ment si, elle est intégrable sur [a; c] et sur [c; b] , on a alors
Z b Z c Z b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a c

Ce théorème montre que l’intégrale vérifie la condition exposée dans le préliminaire


(partie définition)

12
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 13

2.2 Linéarité de l’intégrale


Théorème 2.2.1 L’ensemble I ([a; b]) des fonctions intégrables sur [a; b] est un sous
espace vectoriel de l’espace vectoriel B ([a; b]) des fonctions bornées sur [a; b] ; l’ap-
Z b
plication I ([a; b]) → R, f 7→ f (t)dt est une forme linéaire sur I ([a; b]) c’est-
a
à-dire : ∀λ ∈ R, ∀ν ∈ R, ∀f ∈ I ([a; b]), ∀f ∈ I ([a; b])
Z b Z b Z b
[λf (t) + νg(t)] dt = λ f (t)dt + ν g(t)dt.
a a a

L’ensemble C ([a; b]) des fonctions continues sur [a; b] est un sous espace vectoriel de
l’espace vectoriel de I ([a; b]).

2.3 Théorème de la moyenne, sommes de Rie-


mann
Théorème 2.3.1
 Si f est intégrable sur [a; b] et si l’on pose m = inf x∈[a;b] f (x) et M =
supx∈[a;b] f (x). Alors
Z b
m(b − a) ≤ f (t) ≤ M (b − a)
a

 Si f est continue sur [a; b]. Alors il existe c ∈ ]a; b[ tel que

1 Zb
f (t) = f (c) (formule dite première formule de la moyenne).
b−a a

Démonstration. Il suffit de considérer la subdivision σ1 = {a, b} , on a


Z b
s(f, σ1 ) = m(b − a) ≤ f (t) ≤ M (b − a) = S(f, σ1 )
a

Si f est continue, on conclut avec le théorème des valeurs intermédiaires. 

Ce théorème montre que l’intégrale vérifie la condition exposée dans le prélimi-


naire (partie définition).

Pourquoi formule de la moyenne ?


Pour tout entier n > 0 , soit Sn la subdivision régulière d’ordre n ; on considère un
ensemble de points (θi )1≤i≤n avec pour tout i = 1, 2, . . . , n, θi ∈ [xi−1 ; xi ]. Alors l’ex-
n
X
1
pression n
f (θi ) représente la valeur moyenne de la fonction aux points
i=1
θ1 , θ2 , . . . , θn .
On a alors le corollaire :

Corollaire 2.3.2
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 14

 Si la fonction f est intégrable sur [a; b] , alors


n
1X 1 Zb
lim f (θi ) = f (t)dt.
n→+∞ n
i=1 b−a a

 Si f est continue sur [a; b] , alors il existe c ∈ [a; b] tel que


n
1X
lim f (θi ) = f (c).
n→+∞ n
i=1

Ceci justifie pour f (c) la dénomination de valeur moyenne de la fonction f sur [a; b]
.

Démonstration. Les inégalités : mi ≤ f (θi ) ≤ Mi , pour tout i = 1, 2, . . . , n,


entraînent
n n n
b−aX b−aX b−aX
mi ≤ f (θi ) ≤ Mi .
n i=1 n i=1 n i=1

Le premier membre et le troisième membre de cette double inégalité représentent


respectivement s (f, σn ) et S (f, σn ). D’où
n n
b−aX Z b
b−aX
lim mi ≤ f (t)dt ≤ lim Mi .
n→+∞ n i=1 a n→+∞ n i=1

et donc
n
b−aX Z b
lim f (θi ) = f (t)dt.
n→+∞ n i=1 a

Dans le cas où f est continue sur [a; b] , on en déduit :


n
b−aX
lim f (θi ) = f (c).
n→+∞ n i=1

On remarque que le choix des points (θi )1≤i≤n dans chaque intervalle de la subdivi-
sion n’intervient pas. 

Remarque
n
b−a
X
1. les expressions de la forme f (θi ) sont des sommes de Riemann de
i=1 n
relativement à la subdivision Sn .
2. Plus généralement, pour une fonction f définie sur un intervalle [a; b] , on peut
définir la somme de Riemann de f relative à :
(a) une subdivision σ = {x0 = a < x1 < x2 < . . . < xn = b} quelconque de
[a; b] et
(b) un choix de points (θi )1≤i≤n , avec θi ∈ [xi−1 ; xi ] pour tout i = 1, 2, . . . , n.
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 15

Définition 2.3.3 On appelle somme de Riemann de f relative à σ et à l’ensemble


n
X
de points (θi )1≤i≤n le réel f (θi ) (xi − xi−1 ) .
i=1

On a alors un second corollaire qui se démontre comme le premier.


Corollaire 2.3.4 Si f est intégrable sur [a; b] les sommes de Riemann de f ont
Z b
toutes pour limite f (t)dt quand le pas de la subdivision tend vers 0 .
a

Ceci signifie que : pour tout ε > 0 , il existe η > 0 tel que, pour toute subdivision
σ = {x0 = a < x1 < x2 < . . . < xn = b} de pas h < η et pour toute famille (θi )1≤i≤n ,
avec θi ∈ [xi−1 ; xi ] pour tout i = 1, 2, . . . , n, on ait :
Z b n
X
f (t)dt − f (θi ) (xi − xi−1 ) < ε
a i=1

Les applications de la "formule de la moyenne" sont nombreuses en particulier pour


n
X b−a
calculer la limite de suites de la forme : f (θi ) .
i=1 n

Exemple Étude de la suite (un ) définie par :


n
1 1 1 X 1
un = + + ... + =
n+1 n+2 n + n k=1 n + k

Dans ce type d’exercices, il s’agit de faire apparaître le terme n1 , puis de trouver à


n
1X 1
la fois la fonction et l’intervalle. Ici, on ecrit un = . En considérant la
n k=1 1 + nk
n
!
1 1X k
fonction f : x 7→ 1+x et l’intervalle [0; 1] ,on voit qu’on peut écrire un = f .
n k=1 n
D’où
Z 1
dt
lim un =
n7→+∞ 0 1+t
Nous verrons, après le théorème fondamental liant intégrale et primitive que cette
intégrale vaut ln(2) .

2.4 Inégalités
Théorème 2.4.1 (Positivité) Si f et g sont des fonctions intégrables sur [a; b] (a <
b) , on a les implications :
Z b
1. f ≥ 0 =⇒ f (t)dt ≥ 0.
a
Z b Z b
2. f ≤ g =⇒ f (t)dt ≤ g(t)dt.
a a
Z b Z b
3. f (t)dt ≤ |f (t)|dt
a a
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 16

Démonstration.
1. La condition ∀x ∈ [a; b], f (x) ≥ 0 entraine m ≥ 0. D’où, d’après le théorème
Z b
de la moyenne, f (t)dt ≥ 0..
a
2. On écrit la condition f ≤ g qui donne g − f ≥ 0. On applique alors ( 1.) puis
la linéarité de l’intégrale.
3. On a −|f | ≤ f ≤ |f |. On applique (2.) et on en déduit :
Z b Z b Z b
− |f (t)|dt ≤ f (t)dt ≤ |f (t)|dt. 
a a a

Théorème 2.4.2 (Inégalité de Schwarz) Si f et g sont des fonctions continues sur


[a; b] (a < b), on a
s
Z b Z b Z b
f (t)g(t)dt ≤ f 2 (t)dt g2 (t)dt
a a a

Démonstration. On a d’après le théorème précédent (positivité) : pour tout λ ∈ R


Z b Z b Z b Z b
λ 2 2
f (t)dt + 2λ f (t)g(t)dt + 2
g (t)dt = [λf (t) + g(t)]2 dt ≥ 0
a a a a

Il s’agit d’un trinôme du second degré en qui est toujours positif quel que soit , son
discriminant est donc négatif ou nul. D’où l’inégalité. 

Le théorème suivant, dont la démonstration est plus difficile que celles des théorèmes
précédents, précise la positivité, il est d’une grande utilité dans l’étude des espaces
de fonctions.

Théorème 2.4.3 Soit f une fonction continue sur [a; b] positive ou nulle ; alors
Z b
si f (t)dt = 0 , on a f = 0.
a

Démonstration. c’est une démonstration par l’absurde qui repose sur la propriété,
déjà souvent utilisée, qu’une fonction continue en un point x0 et non nulle en x0 ne
s’annule pas au voisinage de x0 et donc garde un signe constant au voisinage de x0
(c’est à dire qu’il existe un voisinage de sur lequel elle garde un signe constant).
On suppose donc qu’il existe un point x0 ∈ ]a; b[ tel que f (x0 ) = d > 0. Dans la
définition de la continuité en x0 , on pose ε = d2 , alors :
!
d d
∃η > 0, |x − x0 | < η ⇒ f (x) − f (x0 ) < donc |x − x0 | < η ⇒ f (x) ≥ >0
2 2

(on choisit η assez petit pour que a < x < b ).


Comme f est positive ou nulle sur [a; b] , par la relation de Chasles, on obtient
Z b Z x0+η
0= f (t)dt ≥ f (t)dt ≥ dη > 0
a x0 −η

D’où la contradiction. 
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 17

Remarque Le résultat est faux si la fonction n’est pas continue : ainsi la fonction
définie par
f : [0; 1] → R, ∀x ∈ [0; 1[ , f (x) = 0 et f (1) = 1
Z 1
est telle que f (t)dt = 0 et n’est pas nulle.
0

2.5 Conséquences
2.5.1 Cas où a > b
Nous avons toujours supposé a < b ; on pose
Z a Z b
f (t)dt = − f (t)dt
b a
convention compatible avec la relation de Chasles.

Attention les inégalités de positivité vues précédemment supposent


toujours a < b.

2.5.2 Intégrabilité des fonctions monotones et continues par


morceaux
Définition 2.5.1 Une fonction f est monotone par morceaux sur un intervalle [a; b]
s’il existe une subdivision {α0 , α1 , α2 , . . . , αN } telle que f soit monotone sur chaque
intervalle [αk ; αk+1 ] .
Définition 2.5.2 Une fonction f est continue par morceaux sur un intervalle [a; b]
s’il existe une subdivision {α0 , α1 , α2 , . . . , αN } telle que f soit continue sur chaque
intervalle ]αk ; αk+1 [ et a une limite à droite en αk et une limite à gauche en αk+1 .

En fait une fonction continue par morceaux sur un intervalle [a; b] est une fonc-
tion continue sauf en un nombre fini de points où elle a une limite à droite et une
limite à gauche.
Une conséquence de la relation de Chasles d’une part et de l’intégrabilité des
fonctions continues et monotones est que les fonctions les fonctions continues
par morceaux sont intégrables.

2.6 Travaux dirigés


Exercice 2.6.1
1. Montrer que, si f : [a; b] −→ R est une fonction intégrable au sens de Riemann,
on a :
n
!
1 Zb 1X b−a
f (t) = lim f a+k
b−a a n→+∞ n
k=1 n
2. En déduire les limites suivantes :
CHAPITRE 2. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DE RIEMANN 18

n 1
!
1X k n
1X n

n
(a) lim tan (c) lim ln
n→+∞ n n n→+∞ n n+k
k=1 k=1
n
1X n
(b) lim 2 2
k=1 n + k
n→+∞ n

Exercice 2.6.2

Montrer que les suites (un ), (vn ), (wn ) et (tn ) définies ci-dessous sont convergentes
et calculer leur limite :
n v
X n+k 1 nu nu
1. un =
Y
2 2 3. wn = (n − k)
k=1 n + k
t
n k=1
n n
!
k kπ
e1/(k+n)
X X
2. vn = 2
sin 4. tn = −n +
k=1 n n k=1

Exercice 2.6.3

Calculer la limite des suites suivantes :


1 h π    i

1. un = sin n + sin 2π n
+ . . . + sin n
n" #
1 1 1
2. vn = n + + ... +
(n + 1)2 (n + 2)2 (n + n)2
√ √ √
1 + 2 + ... + n − 1
3. wn = √
n n
s
 2    2    2 
n 1 2 n
4. tn = 1+ n
1+ n
... 1 + n

Exercice 2.6.4

Déterminer la limite de
n
1 Y
vn = (k + n)1/n
n k=1

Exercice 2.6.5

Déterminer la limite de
2n
X 1
Sn =
p=n p
Chapitre 3

Primitives et intégrale

Sommaire
3.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.1.1 Ensemble de primitives et conditions initiales . . . . . . . 19
3.1.2 Intégrale et primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.3 Calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.4 Quelques remarques : primitives et intégrales . . . . . . . 22
3.2 Tableau de Primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.1 Primitives des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.2 Opérations et fonctions composées . . . . . . . . . . . . . 24
3.3 Autres méthodes de calcul intégral . . . . . . . . . . . . . 24
3.3.1 Intégration parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3.2 Changement de variable en calcul intégral . . . . . . . . . 25
3.4 Calcul d’aires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.4.1 Calcul d’aire délimitée par une courbe . . . . . . . . . . . 26
3.4.2 Calcul d’aire délimitée par deux courbes . . . . . . . . . . 26
3.5 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

3.1 Primitives
3.1.1 Ensemble de primitives et conditions initiales
Définition 3.1.1 Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R et F une
fonction définie et dérivable sur I. On dit que F est une primitive de f sur I si,
0
pour tout x ∈ I, F (x) = f (x).

Exemple Soit f la fonction définie sur R par f (x) = x2 . La fonction F définie sur
R par F (x) = 31 x3 est une primitive de f sur R. En effet, F est dérivable sur R et
0
∀x ∈ R, F (x) = 31 × 3x2 = x2 = f (x).

19
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 20

Théorème 3.1.2 Soit f une fonction définie,sur un intervalle I de R admettant


une primitive de F sur I. Alors l’ensemble des primitives de f sur I est l’ensemble
des fonctions G définie sur I par :

Pour tout x ∈ I, G(x) = F (x) + C avec C un réel.

Démonstration. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R admettant


une primitive de F sur I.
⇒ Montrons que si G est une fonction définie par : pour tout x ∈ I, G(x) =
F (x) + C, avec C une constante réelle alors G est une primitive de f .
On sait que F est dérivable sur I par hypothèse donc G est dérivable sur I
0 0 0
et on a : pour tout x ∈ I, G (x) = F (x). Or F (x) = f (x) car F est une
0
primitive de la fonction f sur I. Donc pour tout x ∈ I, G (x) = f (x) ce qui
prouve que G est une primitive de la fonction f sur I.
⇐ Soit F et G deux primitives de la fonction f sur I. Montrons que pour tout
x ∈ I, G(x) = F (x) + C, avec C une constante réelle.
Soit φ la fonction définie par φ(x) = F (x) − G(x), pour tout x ∈ I. F et
G sont par hypothèses deux fonction dérivables sur I et pour tout x ∈ I ,
0 0 0 0 0
G (x) = f (x) et F (x) = f (x). Ainsi, pour tout x ∈ I,φ (x) = F (x) − G (x) =
f (x) − f (x) = 0, ce qui prouve que φ est une fonction constante sur I. 

Remarque On rappelle les propriétés suivantes : Si f est une application d’un


intervalle I dans R
0
• une primitive de f est une fonction dérivable F telle que F = f ,
0
• les fonctions F telles que F = 0 sont les fonctions constantes,
• Deux primitives d’une même fonction définie sur un même intervalle I ne
différent que d’une constante.

Exercice 3.1.3 Soit f et F deux fonctions définie sur R par f (x) = 4x3 − 32 x2 +
7x − 2 et f (x) = 12x2 − 3x + 7. Montrer que la fonction F est une primitive de la
fonction f sur R.

Exercice 3.1.4 Trouver toutes les primitives sur I des fonctions suivantes :
1
1. f (x) = −2x + 3, I = R 3. h(x) = x2
, I = ]0; +∞[
2 x
2. g(x) = 5x + x + 1, I = R 4. k(x) = e , I = R

3.1.2 Intégrale et primitive


Corollaire 3.1.5 Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R admettant
une primitive de F sur I. La fonction x 7→ F (x) − F (a) est l’unique primitive de f
sur I qui s’annule en a.

Démonstration. On vérifie facilement que la fonction x 7→ F (x)−F (a) s’annule en


a, qu’elle est dérivable sur I et que sa dérivée est f . 
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 21

Théorème 3.1.6 (existence et unicité) Soit f une fonction définie sur un in-
tervalle I de R et a ∈ I. Z x
• alors, pour tout x ∈ I, la fonction x 7→ f (t)dt est continue sur I .
a
Z x
• si de plus f est continue sur I, alors la fonction x 7→ f (t)dt est l’unique
a
primitive de f sur I qui s’annule en a.

Démonstration. La démonstration repose sur le théorème de la moyenne Z xexprimé


entre deux valeurs voisines. Posons I = [a; b] et pour tout x ∈ I, F (x) = f (t)dt.
a
On va étudier la fonction F .
• Soit x0 ∈ [a; b] et h ∈ R tel que x0 + h ∈ [a; b] on a :
Z x0 +h Z x0 Z x0 +h
F (x0 + h) − F (x0 ) = f (t)dt − f (t)dt = f (t)dt.
a a x0

Encadrons F (x0 + h) − F (x0 ) à l’aide de la fonction f . On pose :


 si h > 0, Mh = sup f (x) et mh = inf f (x)
x∈[x0 ;x0 +h] x∈[x0 ;x0 +h]

 si h < 0, Mh = sup f (x) et mh = inf f (x)


x∈[x0 +h;x0 ] x∈[x0 +h;x0 ]

D’après l’inégalité de la moyenne on a :


 si h > 0, hmh ≤ F (x0 + h) − F (x0 ) ≤ hMh
 si h < 0,(−h)mh ≤ F (x0 ) − F (x0 + h) ≤ (−h)Mh
et dans tous les cas :
F (x0 + h) − F (x0 )
mh ≤ ≤ Mh .
h
Si M = supx∈[a;b] f (x) et m = inf x∈[a;b] f (x), on a mh ≥ m et Mh ≤ M . D’où
|F (x0 +h)−F (x0 )| ≤ Kh où K = max {|M |, |m|} et F est continue sur [a; b].

• Si f est continue sur [a; b] alors f atteint son maximum et son minimum sur
l’intervalle . [x0 ; x0 + h] (respectivement [x0 + h; x0 ]). On a Mh = f (xMh ) et
mh = f (xmh ) . Quand h tend vers 0 on a limh→0 xmh = x0 , limh→0 xMh = x0 ,.
Compte tenu de la continuité de f

lim f (xmh ) = f (x0 ) = lim f (xMh ),


h→0 h→0

D’où
F (x0 + h) − F (x0 ) 0
lim = f (x0 ), et F (x0 ) = f (x0 ). 
h→0 h

Exercice 3.1.7 Soit f la fonction définie par f (x) = 3x2 + 3x − 1, x ∈ R. Déter-


miner la primitive de la fonction f sur R qui s’annule en 1.
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 22

3.1.3 Calcul intégral


Théorème 3.1.8 Soit f une fonction continue sur un intervalle I de R et F une
primitive de f sur I. Alors quel que soit (a, b) ∈ I
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a)
a
Z b
Remarque F (b) − F (a) se note [F (t)]ba ; ainsi f (t)dt = [F (t)]ba = F (b) − F (a).
a
Z x
Démonstration du Théorème 3.1.8 Les fonctions F et x 7→ f (t)dt sont des
a
primitives de la fonction f , il existe donc une constante k telle que
Z x
∀x ∈ [a; b] , F (x) − k = f (t)dt.
a
Z b
Pour x = a on obtient k = F (a) et pour x = b on obtient F (b) − k = f (t)dt..
a
D’où le le résultat
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a). 
a
Z π/2
Exercice 3.1.9 Calculer cos(x)dx.
0

3.1.4 Quelques remarques : primitives et intégrales


3.1.4.1 i) Remarque sur les notations.
Z b
1. Le symbole f (t)dt , intégrale définie de la fonction f sur l’intervalle [a; b]
a
représente un nombre réel.
2. La variable t qui intervient est une variable muette, on peut la noter x, µ, θ
peu importe.
Z
3. En revanche nous désignerons par f (x)dx appelée intégrale indéfinie une
primitive quelconque de f sur I. Il s’agit donc d’une fonction de x .

3.1.4.2 ii) Remarque sur l’expression d’une primitive


Z
• Exprimer f (x)dx à l’aide des fonctions "usuelles", c’est-à-dire des fonctions
polynomiales, rationnelles, algébriques, circulaires, exponentielle, logarithme,
puissances et des fonctions obtenues par opérations algébriques et composition
à partir de ces fonctions, n’est pas possible pour toutes les fonctions continues
comme
Z b
• Pour ces fonctions il arrive qu’on sache calculer exactement f (x)dx pour
a
des valeurs particulières de a et b , mais le problème général qui se pose est
celui du calcul de la valeur approchée d’une intégrale.
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 23

3.2 Tableau de Primitives usuelles


En lisant le tableau des dérivées à l’envers, on obtient les résultats suivants :

3.2.1 Primitives des fonctions usuelles


Dans tout le tableau k est une constantes réelle, I un intervalle de R et b ∈ R.

Fonction f Primitives F de f sur I Intervalles I


x 7→ a(a réel) x 7→ ax + k R
xn+1
x 7→ xn (n ∈ N \ {0; 1} x 7→ +k R
n+1
xα+1
x 7→ xα , α ∈ R \ {−1} x 7→ +k ]0; +∞[
α+1
1
x 7→ x 7→ ln(|x|) + k ]−∞; 0[ ∪ ]0; +∞[
x
1 √
x 7→ √ x 7→ 2 x + k ]0; +∞[
x
x 7→ ex x 7→ ex + k R
x 7→ eax , a ∈ R∗ x 7→ a1 eax + k R
x 7→ sin(x) x 7→ − cos(x) + k R
1
x 7→ sin(ax + b), a ∈ R∗ x 7→ − cos(ax + b) + k R
a
x 7→ cos(x) x 7→ sin(x) + k R
1
x 7→ cos(ax + b), a ∈ R∗ x 7→ sin(ax + b) + k R
a i h
x 7→ tan(x) x 7→ − ln(| cos(x)|) + k − π2 + nπ, π2 + nπ , n ∈ Z
1 i h
x 7→ x 7→ tan(x) + k − π2 + nπ, π2 + nπ , n ∈ Z
cos2 (x)
1
x 7→ 2 x 7→ arctan(x) + k R
x +1
1 1 x+1
x 7→ 2 x 7→ ln +k R \ {−1; 1}
x −1 2 x−1
x 7→ ln(x) x 7→ x ln(x) − x + k ]0; +∞[
1
x 7→ √ x 7→ arcsin(x) + k ]−1; 1[
1 − x2
1  √ 
x 7→ √ x 7→ ln x + 1 + x2 + k R
1 + x2
1  √ 
x 7→ √ 2 x 7→ ln x + x2 − 1 + k ]−∞; −1[ ∪ ]1; +∞[
x −1
1 x
   
x 7→ x 7→ ln tan +k ]nπ; (n + 1)π[, n ∈ Z
sin(x) 2
1 x π π π
     
x 7→ x 7→ ln tan + +k − + nπ; + nπ , n ∈ Z
cos(x) 2 4 2 2
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 24

Exercice 3.2.1 Trouver toutes les primitives sur I des fonctions suivantes :

1. f (x) = x2 − 3x + 1, I = R 3. h(x) = √1 + 1, I = ]0; +∞[


x
5 1
2. g(x) = x2
− sin(x), I = ]0; +∞[ 4. k(x) = 1+x2
, I=R

Exercice 3.2.2 Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer la primitive sur
R qui vaut 1 en 0.
1
1. f (x) = cos(2x), 2. g(x) = e− 2 x .

3.2.2 Opérations et fonctions composées


Dans tout ce tableau k est une constantes réelle, I un intervalle de R et u une
fonction définie et dérivable sur I.

Fonction f Primitives de f sur I Remarque


0 un+1
u un (n 6= −1 un entier +k
0
n+1
u 1 1
(n ∈ N \ {0; 1} − × n−1 + k ∀x ∈ I, u(x) 6= 0
un 0
n−1 u
u
ln (|u|) + k
u0
u √
√ 2 u+k u > 0 sur I
u
0
u eu eu + k
0
u cos(u) sin(u) + k
0
u sin(u) − cos(u) + k

Exercice 3.2.3 Pour chacune des fonctions suivantes, reconnaitre quelle forme
classique utiliser pour trouver une primitive de f sur R, puis donner son expres-
sion.
2x − 3 2x
1. f (x) = ; 3. f (x) = ;
(x2 − 3x + 10)4 x2 + 1
5 2
2. f (x) = (x − 2) (x2 − 4x + 1) ; 4. f (x) = xex .

3.3 Autres méthodes de calcul intégral


3.3.1 Intégration parties
Théorème 3.3.1 Soit a, b ∈ I , a < b. Soient u et v deux fonctions définies et
dérivable sur [a; b] et admettant des dérivées continue sur [a; b], alors
Z b Z b
0 0
u(t)v (t)dt = [u(t)v(t)]ba − u (t)v(t)dt.
a a
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 25

Z 2
Exercice 3.3.2 Calculer l’intégrale I = x ln(x)dx
1
Z 1
Exercice 3.3.3 Calculer l’intégrale J = x2 ex dx
0

3.3.2 Changement de variable en calcul intégral


Plusieurs changement,t de variables sont envisageables selon la fonction trigo-
nométrique. Nous étudierons d’abord trois cas particuliers auxquels sont appropries
trois changements de variable, déterminés par ce que l’on appelle règles der Bioche.
Nous étudierons ensuite un changement de variable qui marche dans tous les cas
mais qui produit généralement des calculs plus compliquées que ceux obtenus à
partie des réglés de Bioche

Proposition 3.3.4 (Règle de Bioche) Soit f (x) un fonction rationnelle en cos(x)


Z b
et sin(x). L’intégral f (x)dx se ramène à l’intégrale d’une fonction rationnelle en
a
u à l’aide du changement de variable suivant.
1. Si l’expression f (x)dx reste invariant lorsqu’on remplace x par −x, on pose
u = cos(x). Si l’expression f (x)dx reste invariant lorsqu’on remplace x par
π − x, on pose u = sin(x).
2. Si l’expression f (x)dx reste invariant lorsqu’on remplace x par π + x, on pose
u = tan(x).
Si deux des invariances ci-dessus ont lieu alors la troisième aussi, et un meilleur
changement de variable est u = cos(2x)

Exercice 3.3.5 Calculer les intégrales suivants :


π π
Z
3 tan(x) Z
4 π tan(x)
1. I = dx 3. H = dx
0 1 + cos(x) 0 4 1 + tan(x)
π
Z
6 dx
2. J =
0 (1 − sin(x)) cos(x)

Proposition 3.3.6 (Cas général) Quand la règles de Bioche ne s’applique pas,


on peut recourir à un changement de variable qui marche dans tous les cas.b Mais
attention, si les règles de Bioche s’appliquent, elles donnent généralement un calcul
plus simple. Par conséquent, il faut éviter de se contenter de ce changement  de
variable sous prétexte qu’il marche dans tous les cas. On pose : u = tan x2 . On a
1 − u2 2u 2u 2du
alors cos(x) = ; sin(x) = ; tan(x) = et dx =
1 + u2 1 + u2 1 − u2 1 + u2
π
Z
2 dx
Exercice 3.3.7 Calculer I =
0 1 + sin(x)
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 26

3.4 Calcul d’aires


3.4.1 Calcul d’aire délimitée par une courbe
Théorème 3.4.1 Soit f une fonction continue sur un intervalleI. Soit a, b ∈ I ,
→ →
a < b. Soit Cf sa courbe représentative dans un repère orthogonal O, i , j . Soit A
l’aire de la partie du plan délimitée par la courbe Cf , l’axe des abscisse et les droites
d’équations x = a et x = b.
i) Si f est positive sur l’intervalle [a; b], alors
Z b
A= f (t)dt u.a
a

i) Si f est négative sur l’intervalle [a; b], alors


Z b
A=− f (t)dt u.a
a

i) Si f n’est pas de signe constante sur l’intervalle [a; b], alors


Z b
A= |f (t)|dt u.a
a

Remarque Le résultat est donné en unité  (u.a) : 1u.a =k→ i k × k→ j k


 d’aire
→ → → →
cm2 . Ainsi dans un reprere orthogonal O, i , j , si k i k= 2 cm et k j k= 3 cm ,
alors 1u.a = 2 × 3 cm2 = 6 cm2
2
Exercice 3.4.2 Soit f fa fonction définie sur R par  x − 4x + 3. Soit Cf
 f (x) =
→ → →
sa courbe représentative dans un repère orthogonal O, i , j , avec k i k= 2 cm et

k j k= 23 cm.
1. Calculer A1 , l’aire en cm2 de la partie du plan délimitée par Cf , l’axe des
abscisse et les droites d’équations x = 0 et x = 1.
2. Calculer A2 , l’aire en cm2 de la partie du plan délimitée par Cf , l’axe des
abscisse et les droites d’équations x = 1 et x = 3.
3. En déduire A, l’aire en cm2 de la partie du plan délimitée par Cf , l’axe des
abscisse et les droites d’équations x = 0 et x = 3.

3.4.2 Calcul d’aire délimitée par deux courbes


Théorème 3.4.3 Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et
a, b ∈ I, a < b. On suppose f ≤ g sur [a; b]. SoitCf et Cgles courbes représentatives
→ →
des fonctions f et g dans un repère orthogonal O, i , j . Soit A l’aire de la partie
du plan délimitée par les courbes Cf et Cg et les droites d’équations x = a et x = b.
Alors
Z b
A= [g(x) − f (x)] dx u.a
a
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 27

Exercice 3.4.4 Soit f et g les fonctions définies sur R par f (x) = xe−x et g(x) =
−xe−x . Soit Cf et Cg les courbes représentatives des fonctions f et g dans un repère
→ → → →
orthogonal O, i , j avec k i k= 2 cm et k j k= 4 cm. Déterminer la valeur de l’aire
en cm2 de la partie du plan délimitée par Cf et Cg et les droites d’équations x = 0 et
x = 3.

3.5 Travaux dirigés


Exercice 3.5.1
Déterminer les primitives des fonctions suivantes

1. f (x) = 3, 3. f (x) = −x2 + 3x + 1,


2. f (x) = −2x + 1, 4. f (x) = 12x5 − 2x3 + 32 x2 + 1
Exercice 3.5.2
Déterminer les primitives des fonctions suivantes
2 x
1. f (x) = , 8. f (x) =
x −1
x2
1 1
9. f (x) = 5−x ,
2. f (x) = ,
x 10. f (x) = e3x+1 ,
1
3. f (x) = , 11. f (x) = xex ,
2
3x + 2
x 3
4. f (x) = 2 12. f (x) = √ ,
x +1 x
5. f (x) = −x2 + 3x + 1, −6x − 3
6. f (x) = 12x5 − 2x3 + 32 x2 + 1 13. f (x) = √ 2 ,
x +x+1
4x − 2 ex
7. f (x) = 14. f (x) = 2
3(x − x + 1)3
2
x
Exercice 3.5.3
Soit f la fonction définie par
2x3 + 7x2 + 5x + 3
f (x) =
(x2 + 1)(x + 2)2
1. Déterminer l’ensemble de définition de f .
2. Déterminer les réels a, b et c tels que pour tout x 6= −2 :
a b cx + d
f (x) = + 2
+ 2
x + 2 (x + 2) x +1
3. En déduire une primitive de f sur ]−2; +∞[, puis sur ]−∞; −2[.
Exercice 3.5.4
Calculer les intégrales suivantes
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 28

Z π Z π
3
1. J1 = cos(x)dx 3. J3 = cos(3x)dx
0 0
Z π Z π
4
2. J2 = sin(x)dx 4. J2 = sin(2x)dx
0 0

Exercice 3.5.5

Calculer les intégrales suivantes


Z 2 Z 1
2x + 1
1. I1 = 3dx, 7. I7 = ;
−1 0 x2 + x + 1
Z 5
Z e2
2. I2 = (−5x + 1)dx ; ln(x)
0 8. I8 = dx ;
Z 2 e x
3. I3 = (2x + 1)2 dx ; Z e2
0 1
Z 2
1 9. I9 = dx ;
4. I4 = dx ; e x ln(x)
0 (2x + 1)2 Z 1
Z 1
1 10. I10 = e2x+1 ;
5. I5 = 2
dx ; 0
0 x + 6x + 9
Z π
4 sin(x)
Z ln(3)
ex
6. I6 = ; 11. I11 = dx.
0 cos(x) 0 (ex + 1)2

Exercice 3.5.6

Soit f la fonction définie sur ]0; +∞[ par


Z x
f (x) = ln(t)dt
1

1. Calculer f (1). ]0; +∞[ par


2. Étudier le signe de f sur ]1; +∞[,
puis sur ]0; 1[ . G(x) = x ln(x) − x.
0
3. Calculer f (x) pour tout x > 0. 6. En déduire :
4. dresser le tableau de variation de
(a) la valeur de f (e) ;
f sur ]0; +∞[ (On n’étudiera pas
les limites en 0 et +∞). (b) la limite de f en 0 ;
5. Dériver la fonction G définie sur (c) la limite de f en +∞.

Exercice 3.5.7

1. Déterminer la va leur moyenne de la fonction x 7→ x2 sur [0; 5].


2. Déterminer la va leur moyenne de la fonction x 7→ sin(x) sur [0; π].
3. Déterminer la va leur moyenne de la fonction x 7→ sin(x) sur [0; 2π].
4. Déterminer la va leur moyenne de la fonction x 7→ ex sur [0; 1].

Exercice 3.5.8
CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 29

1. (a) Montrer que tout réel x différent de −1 vérifie l’égalité

1 (−x)n
1 − x + x2 − x3 + . . . + (−1)n−1 xn−1 = − .
1+x 1+x

(b) En déduire l’égalité

(−x)n (−1)n−1
" #
Z 1
1 1
dx = ln(2) − 1 − + + . . . + .
0 1+x 2 3 n

2. (a) Montrer, pour tout n 6= 0 et pour tout x ∈ [0; 1] :

(−x)n
−xn ≤ ≤ xn .
1+x

(b) En déduire les inégalités

1 Z 1
(−x)n 1
− ≤ dx ≤
1+n 0 1+x 1+n
et la limite, quand n tend vers +∞ de la suite :

Un = 1 − x + x2 − x3 + . . . + (−1)n−1 xn−1 .

Exercice 3.5.9

Déterminer, en indiquant soigneusement dans chacun des cas l’ensemble de défini-


tion, toutes les primitives des fonctions :
(ln(x))α 2. x 7→ (sin(x)) ex
1. x 7→ ,α∈R
x
Exercice 3.5.10

Calculer les intégrales suivantes :

t3
Z 1
Z 1/2 t Z 1
3t2 + 3t + 2
1. dt 2. dt 3.
0 1−t 0 t −t+1
2
0 t3 + t2 + t + 1
Exercice 3.5.11

Calculer les intégrales indéfinies suivantes (on indiquera l’ensemble de définition) :


Z
x3 − 1 Z
x3 + 25x − 1
1. dx 2. dx
x3 + 1 (x − 1)(x + 1)(x2 + 4)2

Exercice 3.5.12

Calculer les intégrales suivantes


CHAPITRE 3. PRIMITIVES ET INTÉGRALE 30

sin3 (t) cos(t)


Z π/4
3
Z 1 Z 1
sin(t)
1. tan (t)dt 2. dt 3. dt
0 0 1 + cos(2t) 0 sin(t) + cos(t)
Exercice 3.5.13
Calculer les intégrales suivantes :
Z 1 Z π/4
1. t2 arctan(t)dt 2. cos(t) ln (1 + cos(t)) dt
0 0
Exercice 3.5.14
On définit, pour tout entier n > 0 et tout x > 0 :
Z x
φn (x) = lnn (t)dt
1
Déterminer une relation de récurrence entre les fonctions φn et φn−1 . Donner l’ex-
pression de φn pour n = 1, 2, 3.
Exercice 3.5.15
Z 1
tdt
Calculer √ dt
0 1+ 1+t
Exercice 3.5.16
Calculer les intégrales indéfinies suivantes :
Z √ Z √ Z
x − 1√
1. 1 − x2 dx 2. 1 + x2 dx 3. 2x − x2 dx
x+1
Exercice 3.5.17
Montrer que les fonctions F et G définies par
Z x Z sin(4x)
dt
F (x) = dt et G(x) = cos(t3 )dt
0 2 + sin(2t) 3x

sont dérivables sur R et calculer leurs dérivées.


Exercice 3.5.18
Z x2
dt
On considère la fonction F : x 7→
x ln(t)
1. Déterminer l’ensemble D de définition de F et le signe de F sur D.
2. Montrer que F est dérivable sur D , calculer sa dérivée et en déduire le sens
de variation de F .
3. Etudier F quand x 7→ 0, x 7→ 1 et x 7→ +∞.
Exercice 3.5.19
Soit f une fonction continue sur R et soit F la fonction définie par :
Z x+1
F (x) = f (t)
x−1
1. Montrer que la fonction F est continue et dérivable sur R et calculer sa dérivée.
2. Déterminer toutes les fonctions f telles que F soit constante.
3. Déterminer F dans le cas où f (x) = |x| .
4. Montrer que si f vérifie lim f (x) = 0 , on a alors lim F (x) = 0 .
x→+∞ x→+∞
Chapitre 4

Équations différentielles

4.1 Notion d’équation différentielle


4.1.1 Introduction et Exemple introductif
Soient les fonctions f : x → e4x et g : x → sin(5x)
0
1. Calculer la dérivée f de f et déterminer que pour tout nombre réel x, on a
0
f (x) − 4f (x) = 0
00
2. Calculer la dérivée g de g et déterminer que pour tout nombre réel x, on a
00
g (x) + 25g(x) = 0
0
La fonction f est la dérivée sur R de la fonction f . La fonction f est liée à sa dérivée
0 0
f par la relation : f (x) − 4f (x) = 0. On dit que f est une solution de l’équation
0
différentielle : y − 4y = 0.
00
De même la fonction g est une solution de l’équation différentielle : y + 25y = 0.

4.1.2 Vocabulaire et notation


• Une relation entre une fonction inconnue et ses dérivées successives est appe-
lée equation dif f erentielle. La fonction inconnue est souvent notée y et ses
0 00 000
dérivées successives y , y , y , . . .
• Une équation différentielle est dite d’ordre n lorsque le plus grand nombre
ordre des dérivées intervenant dans cette équation est n. Une équation d’ordre
n est equation de la forme
0
 
y (n) (x) = f x, y(x), y (x), . . . , y (n−1) (x) , x∈I

où I ⊆ R est un intervalle et y : I → Rn est une fonction qui est n fois


différentiable. Cette fonction y est l’inconnue.
Exemple
00
1. y + 25y = 0 est une équation différentielle d’ordre 2.

31
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 32

0
2. y − 4y = 0 est une équation différentielle d’ordre 1.
000 0
3. 2y − y + y = 0 est une équation différentielle d’ordre 3.
• Toute fonction vérifiant une équation différentielle sur un intervalle ouvert K
est appelée solution sur K de cette équation différentielle.
Exemple
00
La fonction x 7→ ex est une solution sur R de l’équation différentielle 2y −
0
y − y = 0.
• Résoudre (ou intégrer) une équation différentielle sur un intervalle ouvert
K, c’est déterminer l’ensemble des solution sur K de cette équation différen-
tielle.
• La courbe représentative d’une solution d’une equation différentielle est appe-
lée courbe integrale de cette equation différentielle.

4.2 Premiers exemples d’équations différentielles


0
4.2.1 Équation de types y = f (x)
Exercice d’application 4.2.1 Résoudre sur R l’équation différentielle
0
(E1 ) : y = −6x2 .

Une primitive sur R de la fonction x 7→ −6x2 est la fonction : x 7→ −2x3 . Donc,


les solutions sur R de (E1 ) sont les fonctions : x 7→ −2x3 + c, c ∈ R.
i h
Exercice d’application 4.2.2 Résoudre sur − π2 ; π2 l’équation différentielle
0
(E2 ) : y = 1 + tan2 (x).

Déterminer la solution de (E2 ) vérifiant : y(0) = 1


i h
Une primitive sur − π2 ; π2 de la fonction x 7→ 1 + tan2 (x) est la fonction :
x 7→ tan(x). Donc, les solutions sur R de (E2 ) sont les fonctions : x 7→ tan(x) + c,
c ∈ R.

y(0) = 1 ⇔ c = 1
i h
Donc la solution sur − π2 ; π2 de (E2 ) vérifiant y(0) = 1 est la fonction : x 7→ tan(x)+1

00
4.2.2 Équation de types y = g(x)
Exercice d’application 4.2.3 Résoudre sur R l’équation différentielle
00
(E1 ) : y = sin(x).
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 33

On a :
0
(E1 ) ⇔ y = − cos(x) + c1 , c1 ∈ R
⇔ y = − sin(x) + c1 x + c2 , c1 ∈ R et c2 ∈ R

Donc, les solutions sur R de (E1 ) sont les fonctions : y = − sin(x) + c1 x + c2 , c1 ∈ R


et c2 ∈ R

Exercice d’application 4.2.4 Résoudre sur R l’équation différentielle


00
(E2 ) : y = e−3x
10 0
Déterminer la solution de (E2 ) vérifiant : y(0) = 9
et y (0) = 53 .

0 1
(E2 ) ⇔ y = − e−3x + c1 , c1 ∈ R
3
1 −x
⇔ y = e + c1 x + c2 , c1 ∈ R et c2 ∈ R
9
Donc, les solutions sur R de (E1 ) sont les fonctions : y = 91 e−x + c1 x + c2 , c1 ∈ R et
c2 ∈ R.
On a
  
y(0) = 10
3
1
9
+ c2 = 10
3
c
1 =2
⇔ ⇔
y 0 (0) = 5 − 1 + c1 = 5  c2 =1
3 3 3

10 0 5
Donc, la solution sur R de (E2 ) vérifiant y(0) = 9
et y (0) = 3
est la fonction :
x 7→ 19 e−3x + 2x + 1.

4.3 Équations linéaires du premier ordre


4.3.1 Équation différentielle homogène
Soit à résoudre l’équation
0
y (x) = a(x)y(x), x ∈ I. (4.1)

où a(.) est un fonction continue sur l’intervalle I.


Proposition 4.3.1 Soit a : I → R une fonction continue, alors l’équation différen-
tielle
0
y (x) = a(x)y(x), x∈I

admet pour solution générale

y(x) = CeA(x) , (4.2)

où A(.) est une primitive arbitraire de a(.) et C est une constante réelle quelconque.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 34

Proposition 4.3.2 Le problème de Cauchy suivant



y 0 (x)= a(x)y(x), x∈I
(4.3)
y(x0 ) = y0

admet comme unique solution


Z x 
A(x−x0 )
y(x) = y0 e = exp a(t)dt (4.4)
x0

La démonstration est à faire en exercice. Il en résulte que si une solution est nulle
en un point, elle est identiquement nulle.
Exemple Pour k ∈ R, l’équation différentielle à coefficients constants
0
y (x) + ky(x) = 0
a pour solutions les fonctions de la forme
y(x) = Ce−kx , C ∈ I.

Présentation pratique du calcul de la résolution


On veut résoudre l’équation
0
y (x) + a(x)y(x) = 0
où a est une fonction continue sur I. On remarque tout d’abord que y = 0 est une
solution, on recherche maintenant les autres solutions. On écrit
0
y (x)
= a(x)
y(x)
0
c’est-à-dire que l’on sépare les variables x et y . En intégrant les deux membres, on
obtient
ln |y(x)| = A(x) + K (4.5)
où A est un primitive quelconque de a et K ∈ R est arbitraire. En prenant l’expo-
nentielle des deux membres de (4.5) on obtient
|y(x)| = eA(x)+K = eK eA(x) ceci donne y(x) = ±eK eA(x) .
On a déjà vu que y = 0 était solution, on peut donc résumer toutes les solutions par
y(x) = CeA(x) , où C ∈ R
0
Exemple résoudre l’équation : y (x) cos(x) + y(x) sin(x) = 0.
i h
comme nous venons de voir, cette equation s’écrit : ∀x ∈ Ik = − π2 + kπ; π2 + kπ
0 0 sin(x) 0
y (x) cos(x) = −y(x) sin(x) ⇔ y (x) = − y(x) ⇔ y (x) = −y(x) tan(x).
cos(x)
Puisque une primitive de − tan(x) est ln | cos(x)|, la solution est donnée par
∀x ∈ Ik , y(x) = Ck e− tan(x)dx = Ck | cos(x)|, où Ck ∈ R.
Comme cos(x) garde un signe constant sur IK , on obtient
y(x) = Ck cos(x), ∀x ∈ Ik où Ck ∈ R.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 35

4.3.2 Résolution de l’équation non homogène


Proposition 4.3.3 La solution générale de l’équation avec second membre
0
y (x) = a(x)y(x) + b(x), x∈I (4.6)

où a et b sont deux fonctions continues données sur un intervalle I de R est de la


forme

y(x) = yh (x) + yp (x)

où yp est une solution particulière de (4.6) et yh est la solution générale de l’équation


0
homogène (4.1) : yh (x) = a(x)yh (x), x ∈ I

Démonstration. En multipliant (4.6) par e−A(x) , où A est une primitive quelconque


de a, on obtient :
d h i
y(x)e−A(x) = b(x)e−A(x)
dx
et donc si S(x) est une primitive particulière de b(x)e−A(x) , les solutions sont de la
forme :

y(x) = (S(x) + C) eA(x) = CeA(x) + S(x)eA(x) , où C ∈ R. (4.7)

On retrouve yh (x) = CeA(x) qui est la solution générale de l’équation homogène


(4.1). Il reste à montrer que yp (x) = S(x)eA(x) est une solution particulière de (4.6).
On a en effet :
0 0 0
   
yp (x) = S (x) + A (x)S(x) eA(x) = b(x)e−A(x) + a(x)S(x) eA(x)
= b(x) + a(x)S(x)eA(x) = a(x)yp (x) + b(x).

Remarque La méthode générale de résolution se décompose donc en deux phases :


0
• (i) résolution de l’équation homogène yh (x) = a(x)yh (x).
• (ii) recherche d’une solution particulière yp .

4.3.3 Solutions particulières d’équations à coefficients constants


On appelle équation différentielle linéaire à coefficients constants une équation
de la forme
0
y (x) = ay(x) + b(x) (4.8)

Les solutions de l’équation homogène sont données par

yh (x) = Ceax , où C ∈ R.

Il est facile de trouver une solution particulière de l’équation avec second membre
dans le cas de seconds membres simples :
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 36

4.3.3.1 Second membre polynomial


Une solution particulière de l’équation
0
y (x) = ay(x) + P (x)

où P est un polynôme de degré n, peut être choisie comme un polynôme ( de degré


n si a 6= 0, de degré n + 1sinon), les coefficients sont déterminés par identification

Exercice d’application 4.3.4 Donner une solution particulière de :


0
y (x) + 2y(x) = x

On cherche une solution particulière sous la forme yp (x) = Ax+B (puisque le second
membre est de degré 1), ce qui conduit à

A + 2Ax + 2B = x

soit A = 12 , B = − 41 . D’où une solution particulière : yp (x) = 21 x − 14 . Et la solution


générale
1 1
y(x) = Ce−2x + x − , C ∈ R.
2 4

4.3.3.2 Second membre exponentiel


Proposition 4.3.5 Si α 6= a, une solution particulière de l’équation
0
y (x) = ay(x) + βeαx

est de la forme
β αx
yp (x) = e .
α−a
Et la solution générale
β αx
y(x) = Ceax + e , où C ∈ R
α−a
Démonstration. Supposons que α 6= a. On cherche la solution particulière sous la
forme : yp (x) = Aeαx . Et on remplace dans l’équation, soit

Aαeαx − aAeαx = βeαx , ou A(α − a) = β.

Puisque α 6= a une solution particulière est donnée par


β αx
yp (x) = e .
α−a
Et la solution générale
β αx
y(x) = Ceax + e 
α−a
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 37

Proposition 4.3.6 Si α = a, une solution particulière de l’équation


0
y (x) = ay(x) + βeαx
est de la forme
yp (x) = βxeαx ..
Et la solution générale
y(x) = [βx + C] eαx , où C ∈ R
Démonstration. Supposons que α = a. On cherche la solution particulière sous la
forme : yp (x) = B(x)eαx . Et on remplace dans l’équation, soit
0 0
h i
B (x)eαx + αB(x)eαx − αB(x)eαx = βeαx , ou B (x) = β. Donc B(x) = βx convient.
Une solution particulière est donnée par
yp (x) = βxeαx .
Et la solution générale
y(x) = Ceαx + βxeαx = [βx + C] eαx . 

4.3.3.3 Second membre trigonométrique


Proposition 4.3.7 Une solution particulière de l’équation
0
y (x) = ay(x) + α cos(ωx) + β sin(ωx)
est de la forme
αa + ωβ αω − aβ
yp (x) = yp (x) = − 2 2
cos(x) + 2 sin(x).
ω +a ω + a2
Et la solution générale
αa + ωβ αω − aβ
y(x) = Ceαx − cos(x) + sin(x), où C ∈ R
ω 2 + a2 ω 2 + a2
Démonstration. On prend yp (x) = A cos(ωx) + B sin(ωx) et on remplace dans
l’équation
[−Aω sin(ωx) + Bω cos(ωx)] − a [A cos(ωx) + B sin(ωx)] = α cos(ωx) + β sin(ωx)
⇔ [−ωA − aB] sin(ωx) + [ωB − aA] cos(ωx) = α cos(ωx) + β sin(ωx).
Ce qui conduit au système
αa + ωβ


α = −aA + ωB A

 =− 2
⇔ ω + a2
β = −ωA − aB αω − aβ
B = .


ω + a2
2

αa + ωβ αω − aβ
Ainsi, yp (x) = − cos(x)+ sin(x). 
ω 2 + a2 ω 2 + a2
Remarque Si le second membre n’est pas de l’une des formes indiquées dans
les exemples précédents alors on peut utiliser la méthode dite de variation de la
constante que l’on va exposer dans le paragraphe suivant.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 38

4.3.4 Méthode de variation de la constante


Dans le cas général, la méthode de variation de la constante permet de calculer
une solution particulière. On commence par résoudre l’équation homogène dont les
solutions sont de la forme
yh (x) = CeA(x) , C ∈ R.
La méthode consiste alors à remplacer C par une fonction de x notée ici φ(x) et on
cherche la solution de l’équation avec second membre sous la forme
yp (x) = φ(x)eA(x) .
En reportant dans l’équation (4.6) on trouve
0 0
h i
φ (x)eA(x) + φ(x)A (x)eA(x) − a(x)φ(x)eA(x) = b(x)
Soit, après simplification
0
φ (x)eA(x) = b(x).
On obtient ainsi une solution particulière
yp (x) = φ(x)eA(x) .
où φ(x) est une primitive particulière de b(x)e−A(x) . On retrouve ainsi "naturelle-
ment" φ(x) = S(x), primitive de b(x)e−A(x) . La solution générale est donc
y(x) = CeA(x) + φ(x)eA(x) = [C + φ(x)] eA(x) , C ∈ R.
Cette dernière égalité montre que si l’on considère toutes les primitives de b(x)e−A(x) ,
on obtient alors la solution générale directement.
Exercice d’application 4.3.8 Utiliser la méthode de variation de la constante
pour résoudre
0
y (x) cos(x) + y(x) sin(x) = 1 .
La solution générale de l’équation homogène est : yh (x) = C cos(x) où C ∈ R. Posons
yp (x) = φ(x) cos(x)
et reportons dans l’équation avec second membre, on trouve :
0
φ (x) cos2 (x) = 1
qui admet comme solution
φ(x) = tan(x) + C, C ∈ R.
Une solution particulière (C = 0) est donc
y(x) = tan(x) cos(x) = sin(x).
Et la solution générale s’obtient comme la somme de yh et yp
y(x) = yh (x) + yp (x) = C cos(x) + sin(x), où C ∈ R.
Remarque Si l’on considère directement toutes les primitives φ, on obtient
y(x) = [tan(x) + C] cos(x) = C cos(x) + sin(x), où C ∈ R.
ce qui redonne la solution générale.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 39

4.3.5 Équations à coefficients constants-problème de Cau-


chy
Proposition 4.3.9 L’unique solution de

y 0 (x) = ay(x) + b(x), x∈I
y(x0 ) = y0

où b est une fonction continue sur l’intervalle I et x0 est donné dans I, est
Z x
a(x−x0 )
y(x) = y0 e + ea(x−t) b(t)dt. (4.9)
x0
Z x
Démonstration. ea(x−t) b(t)dt est la primitive de b(x)e−ax qui s’annule pour
x0
0
x = x0 les solutions de y (x) = ay(x) + b(x) peuvent donc s’écrire
 Z x 
a(x−t)
y(x) = C + e b(t)dt eax .
x0

Si on utilise la condition y(x0 ) = y0 , on obtient : y0 = Ceax0 . D’où le résultat. 

4.3.6 Équations différentielles non-linéaire


4.3.6.1 Équations à variables séparables
Définition 4.3.10 On appelle équation différentielle à variables séparées une équa-
tion de la forme
0
a (y(x)) y (x) = b(x) (4.10)

où a et b sont des fonctions continues sur J et I deux intervalles de R.

On dit que cette équation est à variables séparées car à gauche se trouve la variable
y et à droite la variable x. Toute équation différentielle pouvant s’écrire sous cette
forme est dite à variables séparables.
Soient A une primitive de a et B une primitive de b, on a alors
d 0 d
A (y(x)) = a (y(x)) y (x) et B(x) = b(x)
dx dx
ce qui permet de récrire l’équation (4.10) sous la forme
d d
A (y(x)) = B(x).
dx dx
Et donc toute solution vérifie

A (y(x)) = B(x) + C, où C ∈ R.

qui est une équation implicite en y.


Si a ne s’annule pas sur J, si donc il garde un signe constant sur J, alors A est une
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 40

fonction strictement monotone sur J et elle admet une fonction réciproque A−1 , ce
qui permet d’expliciter la solution y par

y(x) = A−1 [B(x) + C] où C ∈ R

ce qui impose, bien souvent, des conditions reliant x et C puisqu’il faut que B(x)+C
appartienne à l’image de la fonction A.

Exercice d’application 4.3.11 Soit l’équation différentielle à variables séparables


0
x3 y (x) + y 3 (x) = 0

Pour x 6= 0 et y 6= 0, cette équation est équivalente à


0
y (x) 1 1 1
=− 3 ce qui, intégré, donne − = + K K ∈ ]−∞; 0[ .
y(x) x 2y 2 (x) 2x2
En posant C = −2K, nous obtenons
s
x2
y(x) = ± , C ∈ ]0; +∞[
Cx2 − 1
qui est définie sur {x ∈ R : Cx2 − 1 > 0}.

4.3.6.2 Équation différentielle de Bernoulli


Il s’agit d’équations différentielles particulières de la forme
0
y (x) = a(x)y α (x) + b(x)y(x), (4.11)

où α est un réel différent de 0 ou 1. En effet, si α = 0 ou α = 1, nous voyons que


l’équation est linéaire.

On constate que y = 0 est solution particulière de l’équation de Bernoulli, pour


obtenir les autres solutions, on fait le changement de fonction inconnue :

z(x) = y 1−α (x)

En effet si on divise (??) par y α (en supposant que y α (x) 6= 0) on aboutit à


0
y (x)
= a(x) + b(x)y 1−α (x), (4.12)
y α (x)
Comme
0 0
z (x) = (1 − α)y (x)y −α (x)

l’équation (4.3) se récrit


1 0
z (x) = b(x)z(x) + a(x)
1−α
ce qui est une équation différentielle linéaire avec second membre
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 41

Exercice d’application 4.3.12 Soit à résoudre l’équation de Bernoulli


0
x2 y (x) + y + y 2 = 0

Quel est le changement de fonction inconnue ? Quelle est l’équation différentielle en


z ainsi obtenue ? La résoudre et en déduire y.

y = 0 est solution évidente, cherchons les autres solutions. Puisque α = 2, le change-


1
ment de fonction inconnue est : z(x) = . Ce qui donne l’équation différentielle
y(x)
en z :
0
x2 z (x) − z(x) − 1 = 0

dont la solution générale est

z(x) = Ce−1/x − 1.

En effet l’équation homogène a pour solution zh (x) = Ce−1/x et zp (x) = −1 est une
solution particulière évidente. Les solutions de l’équation de Bernoulli sont donc
1
y(x) = et y(0) = 0.
Ce−1/x − 1

4.3.6.3 Équation différentielle de Riccati


Il s’agit d’une équation de Bernoulli avec α = 2 et avec un second membre, soit :

0
y (x) = a(x)y 2 (x) + b(x)y(x) + c(x), (4.13)

On ne sait résoudre facilement cette équation que si on connaît une solution parti-
culière φ, ce qui permet alors de se ramener à une équation de type Bernoulli. En
effet si on fait le changement de fonction inconnue

y(x) = u(x) + φ(x).

Alors, en reportant dans (4.13) on obtient :


0 0
h i
u (x) + φ (x) = a(x) u2 (x) + 2u(x)φ(x) + φ2 (x) + b(x) [u(x) + φ(x)] + c(x).

Comme φ est une solution particulière,


0
u (x) = a(x)u2 (x) + [b(x) + 2a(x)φ(x)] u(x).

ce qui est bien une équation de type Bernoulli avec α = 2.

Remarque Les équations de type Riccati ont un réel intérêt car on rencontre des
équations de ce type dans plusieurs domaines des sciences de l’ingénieur (notamment
en automatique).
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 42

Exercice d’application 4.3.13 Résoudre l’équation différentielle de Riccati sui-


vante
0 y(x) 1
y (x) + − y2 = − 2
x x
1
On vérifiera que w(x) = x
est une solution particulière.

On pose u(x) = y(x) − w(x) et on obtient l’équation en u

0 u(x)
u (x) − − u2 = 0
x
1
qui est une équation de Bernoulli pour α = 2. On pose alors z = u
et on obtient
l’équation

0 z(x)
−z (x) − −1=0
x
qui est une équation différentielle du premier ordre linéaire avec second membre que
l’on résout. Tout calcul fait, on trouve
1 2x
y(x) = − 2 , où C ∈ R.
x x +C

4.4 Équations différentielle du second ordre


4.4.1 Généralité sur les équations différentielle du second
ordre
Définition 4.4.1 Une équation différentielle du 2ème ordre est une relation entre la
0 00
variable x , la fonction inconnue y et ses dérivées premières y et seconde y .

Exemple

00 0
1. x2 (ln(x) − 1) y (x) − xy (x) + y(x) = 0.
00 1
2. y (x) − x
= 0.
00 0
3. y (x) − 1 + y 2 (x) = 0.
00 0
4. xy (x) + y (x) + x = 0.
00 0
5. y(x)y (x) − y 2 (x) − y 4 (x) = 0.

Proposition 4.4.2 Une équation différentielle linéaire du 2ème ordre est de la forme :
00 0
a(x)y (x) + b(x)y (x) + c(x)y(x) = f (x), (4.14)

où a, b , c et f sont des fonctions continues de la variable x sur un intervalle I ⊂ R.


a(x), b(x) et c(x) sont les coefficients de l’équation différentielle et f (x) le second
membre.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 43

Proposition 4.4.3 Pour tout x ∈ I tel que a(x) 6= 0, nous posons B(x) = b(x)/a(x),
C(x) = c(x)/a(x) et F (x) = f (x)/a(x) de sorte que l’équation (4.14) devient :
00 0
y (x) + B(x)y (x) + C(x)y(x) = F (x) . (4.15)

On associe à l’équation (4.14) ou à l’équation (4.15) avec second membre, l’équa-


tion (4.16) ou l’équation (4.17) sans second membre, dite équation homogène.
00 0
a(x)y (x) + b(x)y (x) + c(x)y(x) = 0 (4.16)
00 0
y (x) + B(x)y (x) + C(x)y(x) = F (x). (4.17)

4.4.2 Équations différentielles linéaires à coefficients constants


4.4.2.1 Introduction
Nous nous intéressons qu’aux équations différentielles du second ordre de la forme
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = f (x), avec a, b, c ∈ R. (4.18)
Tout d’abord nous avons le résultat général suivant
Proposition 4.4.4 La solution générale y de l’équation (4.18) peut être obtenue
comme somme d’une solution particulière yp de cette équation et de la solution gé-
nérale yh de l’équation homogène (4.19) associée à (4.18) :
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = 0. (4.19)
Ainsi, pour tout x ∈ I,
y(x) = yp (x) + yh (x), x∈I (4.20)

Démonstration. On considère yp une solution particulière de l’équation différen-


tielle avec second membre (4.18) :
00 0
ayp (x) + byp (x) + cyp (x) = f (x).
Alors, y − yp vérifie l’équation
00 0
a [y(x) − yp (x)] + b [y(x) − yp (x)] + c [y(x) − yp (x)] = 0.
C’est donc une solution de l’équation homogène et donc, si on note yh les solutions
de l’équation homogène, on obtient
y(x) = yh (x) + yp (x). 

Définition 4.4.5 Deux solutions φ et ϕ de l’équation homogène (4.19) associée à


(4.18) sont dites indépendantes si elles vérifient la condition
0 0
W (x) = φ(x)ϕ (x) − φ (x)ϕ(x) 6= 0, x ∈ I ⊂ R.

L’étude de telles équations commence par la résolution des équations homogènes, ce


qui va être fait de manière complète, puis par la recherche de solutions particulières,
ce qui ne sera possible que pour des seconds membres particuliers.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 44

4.4.2.2 Généralités sur les équations homogènes


Définition 4.4.6 Une équation différentielle linéaire du 2ème ordre à coefficients
constants, sans second membre est de la forme :
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = 0, où a, b et c sont des constantes (4.21)
00 0
y (x) + By (x) + Cy(x) = 0, B = b/a et C = c/a avec a 6= 0. (4.22)

Nous donnons quelques solutions d’équation différentielles homogènes. Considé-


rons tout d’abord les équations dans lesquelles b = 0. Elles s’écrivent :
1. Lorsque a et c sont de même signe :
00
y (x) + ω 2 y(x) = 0, ω ∈ R, ω 6= 0.
avec les deux solutions indépendantes évidentes :
y1 (x) = cos(ωx) et y2 (x) = sin(ωx)
2. Lorsque a et c sont de signe contraire :
00
y (x) − ω 2 y(x) = 0, ω ∈ R, ω 6= 0.
avec les deux solutions indépendantes évidentes :
y1 (x) = eωx et y2 (x) = eωx
3. Lorsque c = 0 :
00
y (x) = 0
avec les deux solutions indépendantes évidentes :
y1 (x) = 1 et y2 (x) = x.

Théorème 4.4.7 Si y1 et y2 sont deux solutions linéairement indépendantes de


(4.22) , alors la solution générale de (4.22) est :
yh (x) = K1 y1 (x) + K2 y2 (x), où K1 et K2 sont des constantes arbitraires.
Démonstration. Pour tout x ∈ I ⊂ R, y1 (x) et y2 (x) solutions de (4.22) implique

y 00 (x) + By 0 (x) + Cy
1 1 1 (x) =0
(4.23)
y 00 (x) + By 0 (x) + Cy2 (x) =0
2 2

En multipliant la première équation de (4.23) par K1 et la deuxième par K2 , en


additionnant, nous pouvons :
00 0 00 0
h i h i
K1 y1 (x) + BK1 y1 (x) + CK1 y1 (x) + K2 y2 (x) + BK2 y2 (x) + CK2 y2 (x) = 0
00 0
⇔ [K1 y1 (x) + K2 y2 (x)] + B [K1 y1 (x) + K2 y2 (x)] + C [K1 y1 (x) + K2 y2 (x)] = 0.
Ainsi, pour tout x ∈ I ⊂ R, nous obtenons :
00 0
y (x) + By (x) + Cy(x) = 0 où y(x) = K1 y1 (x) + K2 y2 (x). 
Un argument basé sur le même raisonnement conduit à la méthode de variation des
constantes pour le calcul des solutions de l’équation du second ordre avec second
membre.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 45

4.4.2.3 Solutions des équations homogènes


La première tâche dans la résolution de l’équation homogène est donc d’en trou-
ver un couple de solutions indépendantes. Le théorème suivant fournit une réponse
à cette question
Théorème 4.4.8 Soit l’équation différentielle
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = 0, où a, b et c sont des constantes. (4.24)
On lui associe l’équation algébrique
ar2 + br + c = 0 (a 6= 0) (4.25)
appelée équation caractéristique. Soit ∆ son discriminant alors un couple de
solutions indépendantes de l’équation homogène (4.24) est donné par :
(i) Si ∆ > 0. Alors
y1 (x) = er1 x et y2 (x) = er2 x où r1 et r2 sont les racines réelles de (4.25).
(ii) Si ∆ = 0. Alors
−b
y1 (x) = er0 x et y2 (x) = xer0 x où r0 = est la racine double de (4.25).
2a
(iii) Si ∆ < 0. Alors
b b √
y1 (x) = e− 2a x cos(ωx) et y2 (x) = e− 2a x sin(ωx) avec ω = −∆/(2a).
Démonstration.
– Vérifions que si ∆ > 0,alors y1 (x) = er1 x et y2 (x) = er2 x sont des solutions
0 00
indépendantes de (4.24). Ce sont des solutions, il suffit de calculer y1 , y1 ,
0 00
y2 et y2 , il faut bien remarquer que r1 et r2 sont des constantes qui sont
solutions de l’équation caractéristique (4.25). De plus ces solutions y1 et y2
sont indépendantes car en effet
W (x) = er1 x r2 er2 x − r1 er1 x er2 x = (r2 − r1 ) er1 x er2 x
est non nul puisque r1 6= r2 .
– Les autres cas sont à faire en exercice. 
Théorème 4.4.9
(i) Si l’équation caractéristique (4.25) admet deux racines distinctes r1 et r2 dans
C, la solution générale (complexe) de l’équation homogène (4.24) peut s’écrire
y(x) = αer1 x + βer2 x , où α, β ∈ R. (4.26)
(ii) Si l’équation caractéristique admet une racine double r, alors la solution
générale de l’équation homogène (4.24) s’écrit
y(x) = (α + βx) erx , où α, β ∈ R. (4.27)
(iii) Si r1 et r2 sont non réelles, et si l’on veut quand même les solutions réelles de
homogène (4.24), il suffit de prendre les parties réelle et imaginaire de (4.26),
on retombe sur les solutions obtenues en combinant les solutions indépendantes
données dans le cas iii/ du Théorème 4.4.8
b
y(x) = [α cos(ωx) + β sin(ωx)] e− 2a x , où α, β ∈ R.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 46

4.4.2.4 Solutions des équations non homogènes


Définition 4.4.10 Une équation différentielle linéaire du 2ème ordre à coefficients
constants, avec second membre, est de la forme :
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = f (x), avec a, b, c ∈ R. (4.28)
00 0
ou y (x) + By (x) + Cy(x) = F (x), avec B, C ∈ R. (4.29)
A ces équations nous associons les équations sans second membre :
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = 0, avec a, b, c ∈ R. (4.30)
00 0
ou y (x) + By (x) + Cy(x) = 0, avec B, C ∈ R.. (4.31)
Théorème 4.4.11 La solution générale y de (4.28) (ou (4.28) ) est la somme de
la solution générale yh de (4.30) (ou (4.31) ) et d’une solution particulière de (4.28)
(ou (4.28) ) :
y(x) = yh (x) + yp (x).
Comme dans le cas des équations linéaires du 1er ordre, on obtient directement des
solutions particulières de l’équation (4.28) si le second membre f prend certaines
formes simples. La proposition 4.4.4 donne alors directement la solution générale
sans passer par la méthode de variation des constantes.
• Second membre polynomial. Pour résoudre l’équation
00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = P (x), avec a, b, c ∈ R
où P est un polynôme de degré n, on cherche une solution particulière yp sous
la forme d’un polynôme. Pour le degré de yp , il suffit de réfléchir :

il

 est égal à n si c 6= 0

il est égal à n + 1 si c = 0 et b 6= 0


il est égal à n + 2 si b = c = 0 et a 6= 0
• Second membre de la forme A cos(βx) + B sin(βx). Il faut distinguer deux
cas :
1. cos(βx) n’est pas solution de l’équation homogène : on cherche alors une
solution particulière de l’équation non homogène sous la forme :
yp (x) = C cos(βx) + D sin(βx).
2. cos(βx) est une solution de l’équation homogène : on cherche alors une
solution particulière de l’équation non homogène sous la forme :
yp (x) = x [C cos(βx) + D sin(βx)] .
• Second membre de la forme φ(x)eαx . On fait le changement de variable
yp (x) = u(x)eαx
ce qui permet d’éliminer eαx . Si φ(x) est un polynôme ou une combinaison
linéaire de sinus et cosinus, l’équation vérifiée par u se ramène aux cas précé-
dents.
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 47

4.4.3 Équation différentielle linéaires à coefficients variables


4.4.3.1 Équation différentielle homogène
Définition 4.4.12 Une équation différentielle linéaire, du 2ème ordre, à coefficients
variables avec second membre est du type :
00 0
a(x)y (x) + b(x)y (x) + c(x)y(x) = 0 (4.32)
et f (x) le second membre où a , b et c sont des fonctions continues sur I.

b(x) c(x)
Pour tout x ∈ I tel que a(x) 6= 0, en posant B(x) = a(x)
, C(x) = a(x)
et
f (x)
F (x) = a(x)
nous obtenons :
00 0
y (x) + B(x)y (x) + C(x)y(x) = 0 (4.33)
Théorème 4.4.13 Comme pour les équations différentielles à coefficients constants :
"Si y1 (x) et y2 (x) sont deux solutions linéairement indépendantes de (4.32) , alors
la solution générale de (4.32) est :
yh (x) = K1 y1 (x) + K2 y2 (x), K1 et K2 étant des constantes arbitraires.

4.4.3.2 Équation différentielle avec second membre


Définition 4.4.14 Une équation différentielle linéaire, du 2ème ordre, à coefficients
variables avec second membre est du type :
00 0
a(x)y (x) + b(x)y (x) + c(x)y(x) = f (x) (4.34)
où a , b et c sont des fonctions continues sur I et f (x) le second membre.
b(x)
Proposition 4.4.15 Pour tout x ∈ I tel que a(x) 6= 0, en posant B(x) = a(x)
,
c(x) f (x)
C(x) = a(x)
et F (x) = a(x)
nous obtenons :
00 0
y (x) + B(x)y (x) + C(x)y(x) = F (x) . (4.35)
A cette équation nous associons l’équation sans second membre
00 0
y (x) + B(x)y (x) + C(x)y(x) = 0 . (4.36)
Théorème 4.4.16 Comme pour les équations différentielles à coefficients constants :
"La solution générale y de (4.35) est la somme de la solution générale yh de (4.36)
et d’une solution particulière yp de (4.35) :"
y(x) = yh (x) + yp (x), x∈I
La démonstration est similaire à celle des Équations différentielles linéaires à coeffi-
cients constants.

4.5 Travaux dirigés


Exercice 4.5.1
Résoudre sur l’intervalle K les equations différentielles suivantes
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 48

0 0
a) xy + 1 = 0, K = ]0; +∞[ c) ex y + e−x = 0, K = R
0 0
b) x3 y + x2 + 1 = 0, K = ]−∞; 0[ d) y sin(x) − cos(x) = 0, K = ]0; π[

Exercice 4.5.2

Dans chacun des cas suivants, résoudre sur l’intervalle K l’équation différentielle et
déterminer la solution vérifiant la condition initiale donnée
0√
a) y x = x + 1, K = ]0; +∞[ et y(1) = 2
0
i h  
b) y tan(2x) + 1 = 0, K = 0; π4 et y π
6
=0
0
c) 2y e−x = ex−1 + ex+1 , K = R et y(0) = 0
0
d) xy − ln(x) = 0, K = ]0; +∞[ et y(e) = 1

Exercice 4.5.3

Résoudre sur l’intervalle K les equations différentielles suivantes


00 00
a) 1 + 6x2 + y = 0, K = R c) 2y + e2x − e−2x = 0, K = R
00 00
i h
b) cos(2x) + 4y = 0, K = R d) 2y = 1 + tan2 (x), K = − π2 ; π2

Exercice 4.5.4

Dans chacun des cas suivants, résoudre sur l’intervalle K l’équation différentielle et
déterminer la solution vérifiant la condition initiale donnée
00
i h 0
a) y = 1 + tan2 (x), K = − π2 ; π2 et y(0) = y (0) = 1
00 0
b) y = (x + 1)ex , K = R et y(0) = y (0) = e

Exercice 4.5.5

Soit l’équation différentielle (E)


000 00 0
(E) : y − 2y − y + 2y = 0

1. Verifier que les fonctions x 7→ e−x , x 7→ ex et x 7→ e2x sont solutions sur R de


(E).
2. Démontrer que, pour tous nombres réels a, b et c, la fonction x 7→ ae−x + bex +
ce2x est une solution de (E) sur R.

Exercice 4.5.6

1. Résoudre sur R les equations différentielles suivantes :


0
(a) y = ex sin(x)
0
(b) y = ex cos(x)
2. En déduire la résolution sur R de chacune des equations différentielles suivantes
00
(a) y = ex sin(x)
00
(b) y = ex cos(x)
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 49

Exercice 4.5.7

Soit la fonction f : x 7→ x sin(x) + cos(x).


0 00
1. Déterminer f (x) et f (x)
0 00
2. En déduire une relation entre x, f (x), f (x) et f (x).
3. Former une equation différentielle dont f est solution

Exercice 4.5.8
0
Soit l’équation différentielle y (x) = a(x)y(x) et soient A et B deux primitives de
a(x). Donner les solutions en fonction de A puis de B et montrer que "changer de
primitive revient à changer de constante.
Exercice 4.5.9
1. Montrer que l’unique solution de

y 0 (x) = a(x)y(x)
y(x0 ) = y0

s’écrit

y(x) = eA(x)−A(x0 )

où A(.) est une primitive de la fonction a(.).


0
2. En déduire que si une solution de y (x) = a(x)y(x) s’annule en un point, elle
est identiquement nulle.

Exercice 4.5.10

Résoudre l’équation différentielle


0
y (x) − 2y(x) = 0

Exercice 4.5.11

Calculer
Z
S(x) = e−2x sin(ωx)dx

En déduire la solution générale de


0
y (x) = 2y(x) + sin(ωx)

Exercice 4.5.12

Donner une solution particulière (évidente) de


0 sin(2x)
−y (x) + y(x) cos(2x) = 1
2
En déduire la solution générale de cette équation
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 50

Exercice 4.5.13

Donner une solution particulière de


0 √
y (x) + 2y(x) = 5x4

Exercice 4.5.14

Donner une solution particulière de


0
y (x) − ay(x) = 2eαx , α 6= a.

Exercice 4.5.15

Donner une solution particulière de


0
y (x) − ay(x) = 2eax

Exercice 4.5.16

Donner une solution particulière de


0
y (x) − y(x) = cos(2x)

Exercice 4.5.17

Calculer, par la méthode de la variation de la constante, une solution particulière


de
0
y (x) = 2y(x) + sin(ωx).

Exercice 4.5.18

Résoudre l’équation différentielle à variables séparables


0
y (x) = ex+y(x)

Exercice 4.5.19

Résoudre l’équation différentielle


1
 
0
y (x) − 2x − y(x) = 0
x
Exercice 4.5.20

Résoudre l’équation différentielle


0
(x2 + 1)y (x) + 2xy(x) = 3x2

Exercice 4.5.21
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 51

Soit ω 6= 0. Montrer que les fonctions


1. x 7→ cos(ωx) et x 7→ cos(ωx)
2. x 7→ eωx et x 7→ eωx
sont indépendantes.

Exercice 4.5.22

Soient deux fonctions dérivables données f et g, montrer qu’il existe deux uniques
fonctions dérivables u et v qui vérifient

f (x) = u(x)φ(x) + v(x)ψ(x)
0 0
g(x) = u(x)φ (x) + v(x)ψ (x)

si l’on suppose que les fonctionsφ et ψ sont indépendantes.

Exercice 4.5.23

Soit l’équation différentielle homogène


00 0
ay (x) + by (x) + cy(x) = 0, a, b, c ∈ R avec a 6= 0.

et soit l’équation caractéristique associée : ar2 + br + c = 0 (a 6= 0) dont le dis-


criminant noté ∆. Montrer qu’un couple de solutions indépendantes de l’équation
homogène est donné par
b b
1. y1 (x) = e− 2a x et y1 (x) = xe− 2a x si ∆ = 0.
b b √
2. y1 (x) = e− 2a x cos(ωx) et y1 (x) = e− 2a x sin(ωx) avec ω = −∆/2a si ∆ < 0.

Exercice 4.5.24

Soit le système mécanique suivant.

En l’absence de force appliquée le mouvement de la masse m est régi par l’équation :


00 0
mx (t) + Cx (t) + Rx(t) = 0 .

Étudier les solutions réelles du système lorsque t tend vers +∞.

Exercice 4.5.25
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 52

00 0
Soit l’équation différentielle : y (x) − y (x) = x2 − x.
1. Donner les solutions de l’équation homogène associée.
2. Donner une solution particulière de cette equation.
3. Donner la solution générale de cette equation.

Exercice 4.5.26

Soit l’équation différentielle


00 0
y (x) − 2y (x) + y(x) = xex .

Faire un changement de fonction inconnue afin de se ramener à une équation diffé-


rentielle avec un second membre polynômial.

Exercice 4.5.27

Résoudre les équations différentielles


00 0
1. y (x) − 2y (x) + 5y(x) = 17 cos(2x)
00
2. y (x) + 4y(x) = −4 sin(2x)

Exercice 4.5.28

Résoudre les équations différentielles


00 0
1. y (x) + 3y (x) + 2y(x) = (x2 + 1) e−x
00 0
2. y (x) − 2y (x) − 3y(x) = 4e3x

Exercice 4.5.29

Résoudre
00 0
y (x) + y (x) = sin(3x)

Exercice 4.5.30

1. Déterminer, en fonction du paramètre m ∈ R , l’ensemble des solutions sur R


00 0
de l’équation différentielle : (Em ) : y (x) + (1 − 2m)y (x) − 2my(x) = 0
2. Pour tout réel m , trouver l’unique solution fm de (Em ) telle que : fm (0) = 3
0
et fm (0) = −2.
3. En déduire que

lim fm (x) = f−1/2 (x)


m7→−1/2
m6=−1/2

Exercice 4.5.31

Soit l’équation différentielle :


00 0
xy (x) − (1 + x)y (x) + y(x) = 0. (4.37)
CHAPITRE 4. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 53

1. Déterminer le réel α tel que y1 (x) = eαx soit solution particulière de (4.37).
2. Connaissant une solution particulière y1 (x) de l’équation différentielle (4.37),
déterminer la solution générale de (4.37).

Exercice 4.5.32
00 0
Soit l’équation différentielle d’Euler : x2 y (x) + xy (x) − 4y(x) = xn ( n entier positif
ou nul).
1. Montrer que, par le changement de variable x = εet (ε = ±), l’équation d’Euler
devient une équation linéaire à coefficients constants.
2. Résoudre l’équation différentielle linéaire pour la fonction y(t) et en déduire
les solutions de l’équation d’Euler
Bibliographie

[1] http : //uel.unisciel.f r, Note de cours sur calcul intégral


[2] T. M. Apostol, Mathematical analysis. Second edition. Addison-Wesley Pu-
blishing Co.,Reading, Mass.-London-Don Mills, Ont., 1974
[3] J. R. Kirkwood, An Introduction to Analysis. The Prindle, Weber and
Schmidt Series in Mathematics. PWS-KENT Publishing Co., Boston, MA,
1989
[4] H. L. Montgomery,Ten lectures on the interface between analytic number
theory and harmonic analysis, CBMS Regional Conference Series in Mathe-
matics, 84. Published for the Conference Board of the Mathematical Sciences,
Washington, DC ; by the American Mathematical Society, Providence, RI, 1994.
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