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Ms - Hyd.messaoudi +bouricha

Ce mémoire aborde les inondations urbaines, en se concentrant sur la ville de Maghnia, en Algérie, en raison de la disponibilité des données pluviométriques. Il présente une analyse statistique des intensités de pluie et le dimensionnement des réseaux d'évacuation des eaux pluviales, soulignant que bien que le dimensionnement soit essentiel pour la protection contre les inondations, il ne suffit pas à lui seul. Les résultats incluent la détermination des paramètres Montana et le calcul des diamètres de conduites pour une période de retour de 10 ans.

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Ce mémoire aborde les inondations urbaines, en se concentrant sur la ville de Maghnia, en Algérie, en raison de la disponibilité des données pluviométriques. Il présente une analyse statistique des intensités de pluie et le dimensionnement des réseaux d'évacuation des eaux pluviales, soulignant que bien que le dimensionnement soit essentiel pour la protection contre les inondations, il ne suffit pas à lui seul. Les résultats incluent la détermination des paramètres Montana et le calcul des diamètres de conduites pour une période de retour de 10 ans.

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‫الجمهوريةالجزائريةالديمقراطيةالشعبية‬

République Algérienne démocratique et populaire

‫وزارةالتعليم العاليوالبحثالعلمﻲ‬
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

-‫جامعةأبﻲ بﻜربلقايد–تلمسان‬
Université Abou BekrBelkaïd – Tlemcen –

Faculté de Technologie

MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme de Master

En :Hydraulique

Option :Hydraulique urbaine

Thème :

REFLEXION AUTOUR DES INONDATIONS DES


VILLES : exemple de la ville de Maghnia

Présenté par :
MESSAOUDI Walid & BOURICHA Ahmed
En novembre devant le jury :

Président Mme LALAM .F Ep. Debbal Univ. Tlemcen


Examinateur Melle FANDI .W Univ. Tlemcen
Encadreur : Mme ADJIM H. Ep. Djedid Univ. Tlemcen

Année universitaire : 2019/2020


REMERCIEMENT

Nous tenons tout d’abord à remercier Dieu ALLAH le tout, puissant, qui
nous adonnés la force, le courage, la volonté et la patience d’accomplir ce
travail.

Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés de près ou de loin
pour réaliser ce travail en particulier notre encadreur Mme. ADJIM HAYATqui
nous a proposé ce sujet et qui nous a encadrés et soutenus par ses conseils et ses
efforts durant la préparation de ce mémoire.

Nous tenons également à remercier les membres de jury d’avoir accepté


de faire partie du jury d’examination de ce travail, Mme DEBBAL Faiza en
qualité de présidente de Jury et Melle FANDI Wassila en qualité
d’examinatrice.

Nous remercions également les enseignants du département


d’hydraulique de la faculté de Technologie de l’Université Abou BekrBelkaidde
Tlemcen.

Walid & Ahmed


DEDICACE

Je dédie ce modeste travail en signe de reconnaissance et de respect

A mon père et à ma mère ;


A mes sœurs ;


A toute ma famille ;


A tous mes amis sans exception ;


A tous mes camarades de la promotion 2020 ;

A tous mes enseignants du Département d’hydraulique.

BOURICHA Ahmed
DEDICACE

Je dédie ce modeste travail en signe de reconnaissance et de respect

A mon père et à ma mère ;

A mes frères ;


A mes sœurs ;


A toute ma famille ;


A tous mes amis sans exception ;


A tous mes camarades de la promotion 2020 ;

A tous mes enseignants du Département d’hydraulique.

MESSAOUDI Walid
Résumé

Ce projet propose une réflexion autour du thème des inondations urbaines par dépassement
des capacités des réseaux d’évacuation des eaux pluviales.
Après un aperçu général sur les inondations en Algérie et dans le monde ainsi que sur les
risques naturels et les aléas, le choix du cas d’application a été fixé. C’est la ville de Maghnia,
qui a été choisie vu la disponibilité de données pluviométriques. Un tracé des sous bassins a
été réalisé puis le chemin du réseau fixé et les principaux paramètres physiques déterminés.
Un traitement statistique des intensités de pluie disponibles a permis de tracer les courbes IDF
et de déterminer les paramètres Montana pour une intensité dont la période de retour est de 10
ans. Le calcul des diamètres de conduites a été effectué en se servant de la méthode
rationnelle.
En conclusion, on peut dire que le dimensionnement du réseau d’évacuation des eaux
pluviales est une étape nécessaire pour se protéger des inondations mais elle n’est pas
suffisante car on ne peut pas agir sur la pluie.

Mots clés : inondations, urbaines, pluie, courbe IDF, Montana, Maghnia

5
‫ملﺨﺺ‬

‫يسمح هذا المشروع التفكير بإمعان في موضوع الفيضانات الحضرية من‬


‫خﻼل تجاوز قدرات شبكات تصريف مياه اﻷمطار‪.‬‬
‫بعد إعطاء نظرة عامة على الفيضانات في الجزائر والعالم ومدى خطورتها‪ ،‬تم‬
‫اختيار حالة التطبيق حول مدينة مغنية بسبب توافر بيانات هطول اﻷمطار‪ .‬بعد‬
‫تحديد المنطقة‪ ،‬وضع مخطط لﻸحواض الفرعية ثم تم تحديد مسار شبكة صرف‬
‫مياه اﻷمطار وحساب المعايير الفيزيائية الرئيسية‪.‬‬
‫أتاحت المعالجة اﻹحصائية لشدة هطول اﻷمطار التي بحوزتنا رسم‬
‫منحنيات‬
‫الشدة‪-‬التدفق‪-‬التكرار)‪ (IDF‬وتحديد معايير مونتانا للشدة لفترة عودة تبلغ ‪10‬‬
‫سنوات‪ .‬وبعد ذلك تم حساب أبعاد اﻷنابيب‪.‬‬
‫ختاما يمكننا القول أن حسن حساب شبكة صرف مياه اﻷمطار خطوة ضرورية‬
‫للحماية من الفيضانات ولكنها غير كافية‪ .‬ﻷننا ﻻ نستطيع التحكم في كمية اﻷمطار‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬فيضانات ‪ ،‬حضري‪ ،‬مطر‪ ،‬منحنى ‪ ،IDF‬مونتانا‪ ،‬مغنية‬

‫‪6‬‬
Abstract

This project proposes a reflection on the theme of urban flooding by exceeding


the capacities of storm water drainage networks. After a general overview on the
floods in Algeria and in the world as well as on natural risks and hazards, the
choice of the application case was fixed. It is the town of Maghnia, which was
chosen due to the availability of rainfall data. A layout of the sub-basins was
carried out then the path of the fixed network and the main physical parameters
determined.
Statistical processing of the available rainfall intensities made it possible to plot
the IDF curves and determine the Montana parameters for an intensity with a
return period of 10 years. The calculation of the pipe diameters was carried out
using the rational method.
In conclusion, the sizing of the storm water drainage network is a necessary step
to protect against flooding but it is not sufficient because we cannot act on the
rain.

Keywords: floods, urban, rain, IDF curve, Montana, Maghnia

7
TABLE DES MATIERES

Remerciement
Dédicaces
Résumé
Table des matières
Liste des figures
Liste des photos
Liste des tableaux
Abréviations

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES INONDATIONS

1. Introduction ................................................................................................................................... 3
2. Les inondations .............................................................................................................................. 4
2.1. Définition ................................................................................................................................ 4
2.2. Lits d’un Oued ....................................................................................................................... 4
2.3. Crue et inondation ................................................................................................................. 5
2.4. Types d’inondations .............................................................................................................. 6
2.4.1. Introduction ................................................................................................................... 6
2.4.2. Inondation par crues torrentielles ............................................................................... 7
2.4.3. Inondation de plaines .................................................................................................... 7
2.4.4. Inondation par remontées des nappes phréatiques .................................................... 8
2.4.5. Inondation par ruissellement en secteur urbain ......................................................... 9
2.4.6. Inondation par rupture de digues ou de barrages .................................................... 10
2.4.7. Inondations marines .................................................................................................... 11
3. Les inondations dans le monde : ................................................................................................ 12
4. Les inondations en Algérie.......................................................................................................... 14
CHAPITRE 2 : PROTECTION DES VILLES CONTRE LES
INONDATIONS
1. Introduction ................................................................................................................................. 18
2. Concepts de catastrophe naturelle, d’aléa, de vulnérabilité et de risque ............................... 18
2.1. Catastrophe naturelle.......................................................................................................... 18
2.2. Aléa ....................................................................................................................................... 18
2.3. Vulnérabilité ........................................................................................................................ 18
2.4. Risque ................................................................................................................................... 19
3. La réglementation algérienne en matière de lutte contre les inondations .............................. 19
4. Procédé de protection des villes contre les inondations ........................................................... 20
4.1. Maitrise de l’urbanisation .................................................................................................. 20
4.2. Maitrise du ruissellement urbain ....................................................................................... 21
4.2.1. Généralités ................................................................................................................... 21
4.2.2. Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ............................. 21
4.2.3. Entretien des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ............................................ 22
4.2.4. Favoriser l’infiltration des eaux pluviales ................................................................. 23
4.3. Maitrise du débit des crues ................................................................................................. 24
4.3.1. Généralités ................................................................................................................... 24
4.3.2. Traitement des cours d’eau ........................................................................................ 24
4.3.3. Traitement des bassins versants ................................................................................. 28
4.3.4. Utilisation de digues ou de barrages .......................................................................... 29

CHAPITRE 3 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX


D’EVACUATION DES EAUX PLUVAILES
1. Introduction ................................................................................................................................. 31
2. Les origines des eaux usées : ....................................................................................................... 31
2.1. Les eaux usées domestiques ................................................................................................ 31
2.2. Les eaux pluviales ou de ruissellement : ............................................................................ 32
2.3. Les eaux industrielles : ........................................................................................................ 32
3. Systèmes d’évacuation : .............................................................................................................. 32
4. Choix du système d’assainissement : ......................................................................................... 33
5. Evaluation des débits d’eau usée ................................................................................................ 33
5.1. Généralités ............................................................................................................................... 33
5.2. Eaux usées domestique : ..................................................................................................... 34
5.2.1. Débit moyen journalier ............................................................................................... 34
5.2.2. Débit de pointe ............................................................................................................. 35
6. Évaluation des débits d’eaux pluviales ...................................................................................... 35
6.1. Généralités ........................................................................................................................... 35
6.2. La méthode rationnelle ....................................................................................................... 35
6.2.1. Coefficient de ruissellement ........................................................................................ 36
6.2.2. Intensité de la pluie...................................................................................................... 37
6.2.3. Temps de concentration .............................................................................................. 38
6.2.4. Loi de Montana ............................................................................................................ 39
6.3. La méthode superficielle ..................................................................................................... 40
7. Calcul hydraulique d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales .......................................... 41
7.1. Conditions d’écoulement et de dimensionnement ............................................................ 41
7.2. Méthode du calcul : ............................................................................................................. 41

CHAPITRE 4 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX


D’EVACUATION DES EAUX PLUVIALES DE LA VILLE DE
MAGHNIA
1. Introduction ................................................................................................................................. 45
2. Présentation de la ville de Maghnia ........................................................................................... 45
2.1. Historique de la ville............................................................................................................ 45
2.2. La ville de Maghnia actuellement ...................................................................................... 46
2.3. Climatologie de la ville de Maghnia ................................................................................... 47
2.4. Aspects socio-économiques de la ville de Maghnia ........................................................... 48
3. Dimensionnement d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales............................................. 48
3.1. Introduction ......................................................................................................................... 48
3.2. Proposition d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales ................................................ 49
3.3. Détermination des paramètres de la loi de Montana ....................................................... 52
3.4. Dimensionnement du réseau............................................................................................... 60
4. Conclusion .................................................................................................................................... 63

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………...……64

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………...……….… 66
LISTE DES FIGURES :

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES INONDATIONS


Figure 1 : Lit d’étiage, lit mineur et lit majeur ....................................................................................... 5
Figure 2 : Exemple d’un hydrogramme de crue. .................................................................................... 6
Figure 3 : Inondation par remontée de nappe phréatique. ...................................................................... 8
Figure 4 : Evolution du nombre d’inondation dans le monde .............................................................. 12

CHAPITRE 3 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX


D’EVACUATION DES EAUX PLUVIALES

Figure 5 : Vitesse et débit en fonction du taux de remplissage. ........................................................... 44

CHAPITRE 4 :DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX D’EVACUATION


DES EAUX PLUVAILES DE LA VILLE DE MAGHNIA

Figure 6 : Précipitations enregistrées à Maghnia en 2018.................................................................... 47


Figure 7 : Températures enregistrées à Maghnia en 2018.................................................................... 48
Figure 8 : Courbes de niveau de la ville de Maghnia ........................................................................... 49
Figure 9 : Bassins versants délimités ................................................................................................... 49
Figure 10 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 15 minutes. ..... 53
Figure 11 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 30 minutes. ..... 54
Figure 12 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 1 heure. ........... 54
Figure 13 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 2 heures. .......... 55
Figure 14 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 3 heures. .......... 55
Figure 15 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 6 heures. .......... 56
Figure 16 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 12 heures......... 56
Figure 17 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 24 heures......... 57
Figure 18 : Courbe Intensité-Durée pour la période de retour de 5 ans. .............................................. 59
Figure 19 : Courbe Intensité-Durée pour la période de retour de 10 ans. ............................................ 59
LISTE DES PHOTOS :

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES INONDATIONS


Photo 1 : Inondation à El Harrach le 31/10/1911 ............................................................................ 3
Photo 2 : Inondation à Ghazaoueten 1952…..………………………………. ……………………… ..…….………….3

Photo 3 : Inondation à Alger en 2019. ....................................................................................... 4


Photo 4 :Inondation de Bab El Oued en 2001. ................................................................................. 7
Photo 5 :Inondation suite à la crue du Rhone (France) en 2003.................................................... 8
Photo 6 : Etat d’une rue après les inondations à Djanet en Juin 2019. ......................................... 9
Photo 7 : Débordement de Oued M’zi à Laghouat le 07/09/2019. ............................................. 10
Photo 8 :Fréjus après la rupture du barrage de Malpasset............................................................ 11
Photo 9 : La ville de la Nouvelle-Orléans (USA) suite à la submersion marine en 2005. ...... 12

CHAPITRE 2 : PROTECTION DES VILLES CONTRE LES


INONDATIONS
Photo 10 : Extension anarchique à Arzew ...................................................................................... 20
Photo 11 :Habitation dans le lit d’un Oued .................................................................................... 20
Photo 12 :Des jeunes nettoyants un regard .................................................................................... 23
Photo 13 : Etat d’un regard avant la saison des pluies.................................................................. 23
Photo 14 : Surface favorisant le ruissellement ............................................................................... 23
Photo 15 : Terrain de tennis en béton bitumineux poreux. .......................................................... 23
Photo 16 :Stabilisation des berges de rivières par plantation végétale. ...................................... 25
Photo 17 : Stabilisation des bergesde cours d’eau par simple enrochements ............................ 25
Photo 18 : Stabilisation des berges de cours d’eau par murs en gabionnage. ............................ 25
Photo 19 :Recalibrage de la section d’un cours d’eau. ................................................................. 26
Photo 20 et 21 : Recalibrage et reprofilage de OuedBoumerzoug (Constantine). .................... 27
Photo 22 :Epis en tronc d’arbre dans un courant d’eau. ............................................................... 27
Photo 23:Sol nu favorable à l’érosion. ............................................................................................ 28
Photo 24:Banquettes antiérosives. ................................................................................................... 29
Photo 25:Banquettes de correction torrentielle en gabions. ......................................................... 29
Photo 26:Digue d’El Himeur pour protéger la vallée du M’zab. ................................................ 30
CHAPITRE 4 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX
D’EVACUATION DES EAUX PLUVAILES DE LA VILLE DE
MAGHNIA
Photo 27 :Mausolée de Lalla Maghnia ........................................................................................... 46
Photo 28 : Aperçu sur la ville de Maghnia ..................................................................................... 46

LISTE DES TABLEAUX

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES INONDATIONS


Tableau 1 :Nombre d’évènements des catastrophes naturelles entre 1969 et 1993 .......................... 13
Tableau 2 : Les inondations enregistrées dans le paysentre 1962 et 2012………………...…………15

Tableau 3 : Causes des inondations constatées en Algérie. ................................................................. 16

Tableau 4 : Typologie des inondations constatées en Algérie. ............................................................ 16

CHAPITRE 3 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX


D’EVACUATION DES EAUX PLUVAILES
Tableau 5 : Coefficients de ruissellement en fonction des différents types de sols. ............................ 37
Tableau 6 : Valeurs usuelles du coefficient de Strickler. ..................................................................... 42

CHAPITRE 4 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX


D’EVACUATION DES EAUX PLUVAILES DE LA VILLE DE
MAGHNIA

Tableau 7 : Valeurs des variables de Gumbel pour différentes périodes de retour. ............................. 57
Tableau 8 : Intensités de pluie pour des durées d’observations et des périodes de retour données. .... 58
Tableau 9 : Paramètres de Montana pour des périodes de retour de 5 et 10 ans.................................. 59
Tableau 10 : Calcul des pentes ............................................................................................................. 61
Abréviations
A: surface du bassin
a et b : paramètres de Montana
BV : bassin versant
C : coefficient de Chezy
Cm : coefficient de ruissellement moyen du bassin
Cr : coefficient de ruissellement.
f : la fréquence expérimentale
ha : hectare
i : intensité de la pluie
I : pente
IDF intensité- pluie- débit
Im : pente moyenne du bassin
K : coefficient de Strickler
mm : millimètre
m : mètre
m/m : mètre par mètre
m/s : mètre par seconde
n : coefficient de Manning(chapitre 3), rangde la variable (chapitre 4).
N : la taille de la colonne
p : Pluie
Q : débit
Qps : débit section pleine
Qr : débitde ruissellement
Rh : rayon hydraulique
S I : système international d’unité
ta : temps d’acheminement
te : temps d’imbibition
tc : temps de concentration
T : période de retour
u : variable de Gumbel
V : vitesse d’écoulement
Vps : vitesse section pleine
𝛾 ∶ Coefficient de rugosité de Bazin
Introduction générale
Introduction Générale

Introduction Générale

L’eau est une source vitale pour l’homme. Sans eau, il n’y aura pas eu de vie. Le corps
humain est constitué d’environ 60% d’eau, ce qui correspond à 42 litres pour un homme de 70
kg. Il est même dit dans le saint coran que « toute matière vivante a été faite d’eau ».
Même si on revient à l’histoire, on note que depuis l’antiquité, toutes les civilisations
connues se sont développées autour de l’eau, l’Egypte, la Mésopotamie, Rome, etc. En ces
temps, l’eau était toujours considérée comme une bénédiction et même les inondations
apportaient du limon qui fertilisait les terres et améliorait les récoltes agricoles.
Avec le temps, le développement technico-économique et industriel et l’amélioration
des conditions de vie, l’homme s’est sédentarisé et les villes s’agrandissaient au fur et à
mesure. On estime qu’en 2018, 55% de la population mondiale habite les villes, ce taux est de
l’ordre de 70% en Algérie. Si cette urbanisation s’est accompagnée d’une amélioration des
conditions de vie de la population, elle a aussi apporté quelques problèmes. Parmi ces
problèmes, les inondations. En effet, avec des surfaces de plus en plus imperméables, des
constructions en bord de rivières ou en zones inondables, des cours d’eau détournés ou
obturés, etc. Les inondations devenaient de plus en plus récurrentes et les dégâts de plus en
plus graves. En 2011 et sur la totalité des catastrophes naturelles enregistrées dans le monde,
un désastre sur deux était une inondation.
L’Algérie, à l’instar de nombreux pays dans le monde, a vu le nombre des inondations
urbaines augmenter ces dernières années. Les causes sont nombreuses et variées, certaines
peuvent être maitrisables comme les aménagements, les protections, etc. D’autres le sont
moins, spécialement les précipitations. En effet, si on peut prendre toutes les précautions
possibles pour réduire les conséquences des inondations, on ne peut malheureusement pas agir
sur la quantité de pluie qui tombe.
Ce sont ces raisons qui nous ont poussés à entamer cette réflexion sur les inondations
urbaines et particulièrement sur celles qui proviennent suite à un dépassement des capacités
des réseaux d’évacuation des eaux de pluies. Pour cela, nous avons choisi la ville de Maghnia
comme terrain d’application, ceci par ce qu’il y’avait une série de données de mesure des
intensités de pluie disponible même si elle est ancienne.
Introduction Générale
Aussi, le mémoire a été organisé en quatre chapitres. En effet, après une introduction
générale,

Le premier chapitre définie le phénomène d’inondations et présente les différentes causes
qui leur donnent naissance ainsi que les conséquences engendrées que ce soit dans le monde
ou en Algérie.

Le Deuxième chapitre décrit les différents moyens de protection et de lutte contre les
inondations, leurs évolutions ainsi que leurs domaines d’application.

Le troisième chapitre présente les méthodes de dimensionnement des réseaux d’évacuation
des eaux usées domestiques et des eaux pluviales.

Le quatrième chapitre détaille le calcul du réseau d’évacuation des eaux pluviales d’une
partie de la ville de Maghnia.

Bien sûr, une conclusion générale clôture ce mémoire.


Chapitre I :
Généralités sur les
inondations
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Chapitre 1
Généralités sur les inondations

1. Introduction
L’Algérie a connu des inondations dans le passé (Voir Photo 1 et Photo 2). Néanmoins, il a
fallu attendre l’inondation de Bab El Oued à Alger en 2001 pour mesurer l’ampleur du
phénomène et les dégâts qu’il peut engendrer. Le bilan dressé s’établit à 772 morts, 126
disparus, 320 blessés et 1454 sinistres [6]. L’estimation financière des dégâts est évaluée à
environ 20 Milliard de Dinars [4].

Photo 1 : Inondation à El Harrach le Photo 2 : Inondation à Ghazaoueten


31/10/1911[27] 1952[28]

Chaque année, la presse nationale dresse les bilans des pertes humaines et matérielles des
pluies d’hiver qui, pour diverses raisons, provoquent régulièrement des inondations dont les
intensités ne sont pas forcément de la même gravité (Photo 3).

Dans ce chapitre, nous allons donner un aperçu général sur les inondations, les causes, les
conséquences et les moyens de s’en protéger.

3
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Photo 3 : Inondation à Alger en 2019[29]

2. Les inondations
2.1. Définition

Le mot inondation désigne une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement
hors d'eau. Les causes sont nombreuses mais le premier facteur est la pluie qui tombe sur une
région ou en un endroit avec une intensité qui dépasse la capacité d’évacuation de cette région
ou de cet endroit.
On peut distinguer les inondations qui sont provoquées par le débordement des lits
d’Oueds et qui submergent les berges et les régions environnantes ou les inondations en
milieu urbain dues principalement aux dépassements de capacité d’évacuation des réseaux
d’évacuation des eaux pluviales.

2.2. Lits d’un Oued

En général, les rivières quand elles coulent, elles occupent un certain espace dit « lit ».
On distingue (Figure 1) :
 Lit mineur : Le lit mineur d’un oued, dit aussi lit ordinaire, est l’espace dans lequel
s’écoulent les eaux d’une rivière en temps normal. Il peut être permanent ou
saisonnier. Il est limité sur les côtés par les berges.
 Lit d’étiage : Le lit d’étiage est compris dans le lit mineur et est utilisé par
l'écoulement de basses eaux. Il est aussi dit lit d’été. La vitesse de l’écoulement dans
ce chenal est très irrégulière en fonction de la largeur. Ce chenal serpente presque le
fond du lit mineur.

4
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

 Lit moyen : Le lit moyen d’un oued, dit aussi lit ordinaire, est l’espace dans lequel
s’écoulent les eaux d’une rivière lors des crues saisonnières. C’est ce qu’appelle
Tricart [8]. le lit majeur périodique, lit qui est occupé par les eaux au moins une fois
par an.
 Lit majeur : Le lit majeur, appelé aussi plaine d'inondation ou lit d'inondation, est la
partie adjacente au lit mineur, inondée seulement dans les cas des fortes crues. La
bordure extérieure du lit majeur correspond au niveau de la plus grande crue
historique enregistrée. Tricart[8] appelle ce lit le lit majeur exceptionnel.

Figure 1 : Lit d’étiage, lit mineur et lit majeur [30]

Sur la figure 1 ci-dessus, le lit majeur est désigné par le terme lit épisodique.

2.3. Crue et inondation

Dans les définitions des lits des Oueds, le terme de crue a été utilisé. Ce dernier
désigne l’augmentation du débit d’un cours d’eau par rapport au débit hors d’épisodes
pluvieux. Les crues se traduisent par des élévations du niveau de l’eau dans le lit. A l’aide des
outils des statistiques, on lie les crues à des périodes de retour. Ainsi, quand ces crues sont
saisonnières ou annuelles, les eaux occupent le lit mineur et ne débordent pas au-delà. Quand
les crues ont des périodes de retour au-delà d’une année, le niveau de l’eau dépasse le niveau
supérieur du lit mineur sans dépasser celui du lit majeur. Quand des crues exceptionnelles se
produisent, le débit de l’écoulement est trop fort et le niveau de l’eau peut dépasser le niveau

5
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

supérieur du lit majeur (exceptionnel). L’eau déborde et envahi les terrains environnants. On
parle alors d’inondation.

En général, une crue se caractérise par son hydrogramme graphique qui représente la
variation du débit en fonction du temps. Plus précisément, c'est la partie montante de
cehydrogramme qui est appelé crue, la partie descendante étant la décrue (Figure 2). Une crue
se définit par différents critères : sa genèse, sa durée, sa fréquence, son débit de pointe et son
volume.

Figure 2 : Exemple d’un hydro-gramme de crue.

2.4. Types d’inondations


2.4.1. Introduction

En fait, si c’est souvent la pluie qui est à l’origine des inondations, ce n’est pas
toujours le cas. Il existe d’autres causes qui peuvent provoquer les inondations. Elles sont plus
rares mais réelles et peuvent être plus destructrices que celles provoquées par la pluie.

2.4.2. Inondation par crues torrentielles

Les inondations par crues torrentielles résultent de l’accélération du débit d’un cours
d’eau suite à de fortes précipitations. Elles se caractérisent par une montée rapide des eaux,
une vitesse d’écoulement très élevée et une durée de submersion très courte. Ces crues
demeurent, exceptionnelles et constituent un grave danger pour les populations [2]. Elles sont
relatives à des bassins versants ramassés avec de fortes pentes. Ces crues conduisent à des
charriages de matériaux et de débris en grande quantité et qui constituent des facteurs
d’aggravation des conséquences.
6
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Si la rivière ou l’Oued traverse une ville, comme c’est le cas de nombreuses


agglomérations en Algérie, le débordement s’effectuera sur la voirie et touchera les
habitations. Les pertes humaines et matérielles se trouvent accentuées (Photo 4).

Photo 4 : Inondation de Bab El Oued en 2001[31]].

2.4.3. Inondation de plaines

Les inondations des plaines se produisent à la suite d'épisodes pluvieux prolongés,


mais d'intensité modérée. Ces pluies s'abattent sur des sols où le ruissellement est long à se
déclencher. Les tailles des bassins versants sont de moyens à grands. Le cours d'eau sort
lentement de son lit ordinaire pour occuper son lit majeur et inonder les plaines sous-jacentes
pendant de longues périodes. Ces phénomènes concernent particulièrement les terrains bas ou
mal drainés. Sa dynamique lente peut durer pendant plusieurs semaines. Dans ce genre de
catastrophe, les pertes ne sont pas fortement déplorées, la lenteur du phénomène donne le
temps aux personnes d’évacuer les zones de danger.

A cause de la géomorphologie des bassins versants algériens, ce phénomène est moins


récurent en Algérie.

7
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Photo 5 : Inondation suite à la crue du Rhone (France) en 2003[32].

2.4.4. Inondation par remontées des nappes phréatiques

Dans certains aquifères, lorsque la recharge due aux infiltrations des eaux de pluies
dépassent d’année en année les prélèvements et les sorties par les exutoires naturels (les
sources), le niveau de la nappe s’élève. Cette remontée arrive parfois au niveau de la surface
du sol et provoque des inondations.

En milieu urbain, ce type d’inondation détériore les infrastructures des bâtiments et


immeubles et perturbe le fonctionnement des divers réseaux souterrains. Il peut conduire à des
tassements de bâtiments, d’affaissement de sols, de glissement de terrains, etc.

Figure 3 : Inondation par remontée de nappe phréatique[33]


A cause d’une situation hydrogéologique particulière, ce cas de remontée de nappe
aquifère a été enregistré dans la région du Souf à El Oued dans le Sud de l’Algérie [7].

8
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

2.4.5. Inondation par ruissellement en secteur urbain

Quand la pluie tombe en milieu urbain, les eaux ruissellent en surface, rejoignent les
réseaux d’évacuation des eaux pluviales par les avaloirs et sont rejetées loin de la ville. Ceci
quand les réseaux fonctionnent correctement et ne sont pas dépassés. Il arrive souvent que ces
réseaux se trouvent incapables d’évacuer ces eaux soit parce que le débit généré par ces pluies
dépasse leurs capacités ou parce que ces derniers ne fonctionnent pas correctement parce
qu’ils étaient détériorés, mal dimensionnés ou mal réalisés.

Les dégâts de ce type d’inondations dépendent de la nature des terrains envahis et de


leurs pentes, de l’intensité de la pluie et de la taille des bassins drainés. Il se trouve que dans
de nombreux cas, des réseaux urbains d’évacuation des eaux pluviales drainent des bassins
urbains et péri-urbains. Ces derniers ont des surfaces importantes et font charrier divers objets
jusqu’aux réseaux. Ces branchages, terres, végétations, etc. bouchent les avaloirs et les
conduites et aggravent les conséquences de ce type d’inondation (Photo 6).

Photo 6 : Etat d’une rue après les inondations à Djanet en Juin 2019[34]

Le ruissellement sur la voirie est parfois dû à la sortie de l’eau de son lit majeur quand
la rivière traverse une ville. Si la crue est exceptionnelle, ce cas rentrera dans le cadre des
inondations dues à des crues torrentielles et les dégâts seront très graves comme mentionné
auparavant. Si la crue n’est pas exceptionnelle mais les débits générés dépassent la capacité
du lit majeur, les eaux débordent sur la chaussée et touchera les habitations situées dans
l’environnement de la rivière. Les pertes humaines et matérielles peuvent être importantes
mais généralement moins que celles provoquées par les crues torrentielles.

9
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Photo 7 : Débordement de Oued M’zi à Laghouat le 07/09/2019[35]

2.4.6. Inondation par rupture de digues ou de barrages

En général, les barrages sont réalisés en béton, béton armé ou en remblai de terre.
Dans les pays où le stress hydrique ne se fait pas sentir, ils servent surtout à la production de
l’électricité. Dans les pays où les saisons sèches sont longues, ils servent à stocker les eaux de
pluies des saisons humides pour s’en servir lors des saisons sèches. Pour les digues en terre,
ils servent à protéger les villes contre les inondations.

Pour diverses raisons, il arrive que certains de ces ouvrages cèdent et provoquent des
inondations à l’aval .Les conséquences de ce type d’inondations sont très graves dans la
mesure où ces inondations sont brusques et brutales. En libérant rapidement de grandes
quantités d’eau, les vitesses de l’écoulement sont très élevées et les dégâts très importants.

En Algérie, ce type d’incidents s’est produit dans le passé avec le barrage de Fergoug
(Mascara) qui s’est rompu à trois reprise, en 1872, en 1881 et 1927, la dernière rupture étant
la plus catastrophique[9].

En France, c’est la rupture du barrage de Malpasset (Fréjus, France) qui est considérée
comme étant la catastrophe naturelle la plus grave survenue en France. Suite à des pluies
diluviennes qui sont abattues sur le bassin pendant une dizaine de jour, le barrage en voûte
céda le 2 décembre 1959 vers 21H libérant près de 50 Millions de mètres cube sur la ville de
Fréjus, les pertes humaines et matérielles furent énormes[3].

10
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Photo 8 : Fréjus après la rupture du barrage de Malpasset[36].

2.4.7. Inondations marines

Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par la
mer suite à des conditions météorologiques particulières, fortes dépressions, forts vents de
mer et coefficient de marée élevé. Elles se traduisent par l'invasion par des eaux salées
particulièrement agressives sur le littoral. Elles se manifestent soit lors d‘un raz de marée ou
de tsunami, soit lors d‘une tempête (surcote marine, vents et précipitations importants) ou en
cas de rupture des défenses contre la mer.

La photo 6 ci-dessous montre la ville de la Nouvelle-Orléans (USA) suite à la


submersion marine due à la rupture des digues de protection de la ville provoquée par
l'ouragan Katrina en 2005.Il faut rappeler que la ville de la Nouvelle-Orléans est bâtie en
partie sous Le niveau de la mer.

11
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Photo 9 : La ville de la Nouvelle-Orléans (USA) suite à la submersion marine en 2005[37].

3. Les inondations dans le monde :


Les inondations ont frappé dans le passé et frapperont dans le futur. L’homme ne peut que s’y
adapter en essayant de réduire les conséquences. En effet, les inondations sont les
catastrophes naturelles les plus fréquentes. Leur nombre a considérablement augmenté,
surtout entre 1990 et 2010, une tendance bien illustrée par les allures des courbes de la figure
4 ci-dessous [1].

Figure 4 : Evolution du nombre d’inondation dans le monde[1].

12
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Pour la seule année 2010, 178 millions de gens ont été victimes d’inondations. Dans les
années exceptionnelles telles que 1998 et 2010, les pertes totales dépassent les 40 milliards de
dollars[1]. Un inventaire établi par l’Observatoire des inondations de Dartmouth (USA) entre
1985 et 2007 indique quelles inondations les plus dévastatrices et les plus violentessont celles
engendrées par les cyclones tropicaux[5].

Rien que pour l’année 2018, le centre de recherche de l’épidémiologie des désastres de
l’université catholique de Louvain, en Belgique note qu’environ 35 Millions de personnes ont
été touchés par les inondations. Le bilan entre 2000 et 2017 s’établit à environ 86,7 Millions.
Parmi les 10 grandes catastrophes les plus meurtrières en 2018, 4 sont des inondations (Inde,
Nigeria, Japon et Corée du Nord) [23].

Selon ce même centre, les pays les plus touchés par les inondations depuis 1990 sont la Chine
avec 228 inondations, l’Inde avec 192 inondations, l’Indonésie avec 137 inondations, les
Etats-Unis avec 135 inondations, le Philippines avec 120 inondations, le Bangladesh avec 60
inondations et Japon avec 22 inondations.

Le tableau ci-dessous dressé par le bureau international du travail (BIT) montre qu’entre 1969
et 1993, les inondations viennent en second en nombre derrière les vents violents. C’est
surtout en Asie qu’ils surviennent [24].

Tableau 1 : Nombre d’évènements des catastrophes naturelles entre 1969 et 1993[23].

Afrique Amérique Asie Europe Océanie Total


Tremblement de terre 40 125 225 167 83 640
Sécheresse et famine 277 49 83 15 14 438
Inondation 149 357 599 123 138 1 366
Glissement de terrain 11 85 93 19 10 218
Vents violents 75 426 637 210 203 1 551
Eruption volcanique 8 27 43 16 4 98
Autre* 219 93 186 91 4 593
* Avalanche, vague de froid, vague de chaleur, invasion d’insectes, tsunami.

Ces catastrophes n’ont pas les mêmes impacts si elles surviennent dans les pays développés
disposant de moyens d’alertes et d’intervention ou si elles surviennent dans les pays du tiers
monde. De même, elles n’ont pas les mêmes conséquences si les parties inondées se trouvent
en raz de campagne ou en site urbain. La concentration des habitations et des équipements
dans les villes font que dans ces endroits que les pertes humaines et économiques sont les plus

13
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

élevées. Il faut noter que dans les pays du tiers monde, de nombreuses villes se sont étendues
sous forme d’habitat précaire sur des terrains inondables aggravant la situation en cas
d’inondation.

4. Les inondations en Algérie


L’Algérie, comme la plupart des autres pays du monde, connait épisodiquement des
phénomènes de crues et d’inondation qui se manifestent de façon catastrophique entravant
d’une manière importante les diverses activités socioéconomiques et engendrant
d’importantes pertes en matière de vies humaines et de coût économique.

Si les esprits ont été frappés par les inondations de Bab El Oued de 2001, la presse nationale
ne cesse de relever à chaque début d’hiver les cas des inondations signalées à travers le
territoire national et les difficultés rencontrées par la population.

Sur le site de la protection civile nationale[25]est publié un historique des catastrophes


enregistrées dans le pays de 1962 à 2012. Sur 47 évènements notés, 17 sont relatives à des
inondations, ce qui représente un pourcentage de 36%. En matière de perte de vies humaines,
seuls les séismes les dépassent (Séisme de Chlef en 1980 et celui de Boumerdes en 2003).

Le bilan dressé par la protection civile est donné dans le tableau 2 de la page suivante. Ce
tableau s’arrête en 2012, or de nombreux évènements se sont produits après. Certains n’ont
demandé que des interventions techniques, d’autres ont enregistré des pertes matérielles et en
vies humaines.

De ce tableau, il ressort un fait notable, la majorité des inondations ont eu lieu en automne
(Septembre, Octobre et Novembre), 13 cas sur 17 (76%).

14
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Tableau 2 : Les inondations enregistrées dans le pays entre 1962 et 2012[25].

N° Date Lieu Dégât


1 09/10/1969 Est du pays 27 décès, 44 blessés.
2 12/10/1971 Azazga (TiziOuzou) 40 décès.
3 28/03/1973 TiziOuzou 52 décès.
4 01/09/1980 El Eulma (Sétif) 44 décès, 50 blessés.
5 11/11/1982 Annaba 21 décès.
6 29/12/1984 Jijel 29 décès, 11 000 sinistrés.
7 20/10/1993 Oued Rhiou (Relizane) 23 décès, 20 blessés.
8 23/09/1994 Bordj Bouareridj 16 décès.
9 28/09/1994 Mascara 02 décès.
10 28/10/1995 Laghouat 40 décès.
11 10/11/2001 Bab El Oued (Alger) 900 entre décès et disparus
29 décès, 5 000 sinistrés, 700
12 10/04/2004 Adrar
habitations détruites
13 14/09/2007 Babar (Khenchela) 01 décès, 31 familles sinistrées.
14 01/10/2008 Ghardaïa 43 décès, 04 disparus, 86 blessés.
15 08/10/2008 Béchar 13 décès.
11 décès dont 01 de la protection
16 01/10/2011 El Bayadh
civile.
03 décès, importants dégâts
17 22/02/2012 El Tarf
matériels.

15
Chapitre 1 Généralités sur les inondations

Un bilan établit par le ministère des ressources en eau en 2018 [26]donne, sur l’ensemble des
inondations recensées (le chiffre total n’est pas donné), le constat suivant :

Tableau 3 : Causes des inondations constatées en Algérie[26]


N° Constat Pourcentage
1  Planification et aménagement du territoire inadéquats 21
2  Manque d'instruments pour gérer la crise 20
3  Problèmes relatifs aux ouvrages hydrauliques inadéquats 14
4  Occupation des zones inondables 12
5  Manque de coordination entre acteurs 9
6  Problèmes relatifs à la conservation du bassin 8
7  Problèmes d'entretien des cours d'eau 6
8  Perception inadéquate du risque d'inondation 5
9  Application laxiste de la réglementation 4
10  Ressources économiques inadéquates 1

Le même bilan dresse le tableau suivant selon la typologie des inondations constatées :

Tableau 4 : Typologie des inondations constatées en Algérie[26]


N° Typologie Pourcentage
1  Ruissellement pluvial urbain 48
2  Crue rapide 21
3  Crue éclair 12
4  Crue lente, graduelle 11
5  Remontée de la nappe phréatique 4
6  Submersion marine 2
7  Ecoulement en nappe 2

De ces tableaux, il ressort que presque la moitié des inondations est due à un ruissellement
urbain, donc inadéquation ou insuffisance des réseaux d’évacuation des eaux pluviales. Les
crues sont responsables d’environ 40% des autres inondations. Pour les causes de ces
inondations, ce sont surtout l’aménagement du territoire qui est inadéquate et le manque
d’instruments pour gérer la crise. L’occupation des zones inondables ne participe qu’avec
environ 10% des inondations.

16
Chapitre II :
Protection des villes
contre les inondations
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

Chapitre 2
Protection des villes contre les inondations

1. Introduction
Les inondations, sont un peu comme les séismes, là où elles doivent se produire, elles se
produiront. Le seul moyen de s’en protéger, c’est de bien se préparer. Cette préparation doit
être envisagée selon plusieurs aspects qu’on peut regrouper sous deux volets, un volet
juridico-administratif et un volet scientifique et technique.

Le premier volet concerne l’organisation à adopter et les dispositions à prendre avant, pendant
et après une inondation. Le deuxième volet concerne les dispositions techniques basées sur
des connaissances scientifiques à mettre en œuvre pour diminuer des conséquences des
inondations.

Ces volets demandent la maitrise de certaines notions indispensables à la compréhension des


inondations et nécessaires pour élaborer des stratégies efficaces.

2. Concepts de catastrophe naturelle, d’aléa, de vulnérabilité et de risque


2.1. Catastrophe naturelle

Une catastrophe naturelle est un évènement d’origine naturelle qui se manifeste en


certains endroits du globe terrestre et qui peut engendrer des pertes matérielles ou en vies
humaines très importantes. Ces catastrophes provoquent de tels dégâts sur les équipements,
les infrastructures ou l’environnement de sorte que toute activité économique ou sociale se
trouve interrompue. Si les causes qui provoquent ces catastrophes sont d’origines purement
naturelles, leurs conséquences sont très impactées par les actions de l’homme.
Les inondations font partie des catastrophes naturelles car c’est la pluie qui est la
première cause de manifestation. L’importance des dégâts vient de l’occupation que fait
l’homme de l’espace.
2.2. Aléa

Le mot aléa vient du latin alea qui veut dire jeu de dés ou de hasard. Le dictionnaire
Larousse l’explique comme étant la tournure imprévisible que peut prendre un évènement
souvent défavorable. Transposé aux catastrophes naturelles, l’aléa exprime la menace que

18
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
représente un évènement naturel pour une région donnée. Dans le cas où cet évènement se
produit, la région subira des dommages qui peuvent être très importants.
L’aléa est caractérisé par de nombreux paramètres, on cite l’intensité, la probabilité
d’occurrence (de se produire) et la localisation spatiale.
2.3. Vulnérabilité

La vulnérabilité représente la capacité des éléments physiques, sociaux, économiques


ou environnementaux d’un site ou d’un milieu, exposés à un aléa de subir des préjudices ou
des dommages.
La vulnérabilité face aux aléas des catastrophes naturelles réside donc dans les
capacités intrinsèques des milieux touchés à résister, à se soustraire et à surmonter les
conséquences de l’avènement de cet aléa. La capacité de reconstruction est une composante
importante de la vulnérabilité.
La vulnérabilité consiste donc les éléments vulnérables et à évaluer les pertes de ces
éléments après unévénement catastrophique. Les enjeux de la vulnérabilité sont les personnes,
les biens, les activitéset équipements, le milieu naturel susceptible de connaître des
dommages.
2.4. Risque

On parle de risque naturel quand des populations, des constructions, des équipements,
etc. (les enjeux) sont exposés aux méfaits d’une catastrophe naturelle. Si les dégâts peuvent
être très importants, on parle de risque majeur. Caractériser le risque passe par l’évaluation de
l’aléa et la caractérisation de la vulnérabilité. Le risque est donc une combinaison entre l’aléa
et la vulnérabilité.
3. La réglementation algérienne en matière de lutte contre les inondations
La lutte contre les inondations en Algérie est abordée par la loi N° 04-20 du 25 décembre
2004 relative aux règles de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes dans
le cadre du développement durable [10]. Cette loi traite des inondations dans la section 2. Elle
parait riche et assez complète. Néanmoins, son application concrète peut être discutable.

En plus des définitions et des qualifications, cette loi recense et détaille les actions à
entreprendre pour limiter les conséquences des inondations. Elle n’aborde pas les aspects
techniques mais demande à ce que tout ce qui peut atténuer les conséquences des inondations
doit être soit réalisé. Qu’il s’agit de réalisations techniques, organisations administratives ou
démarches scientifiques.

19
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
Dans le volet scientifique, la loi demande de développer les moyens de prévision et de
quantification du phénomène et de préparer des scénarios d’impact. Un zonage concernant les
zones inondables doit être élaboré. Ce zonage peut être complété par des études d’impact.

Le coté organisationnel est abordée à travers le développement des systèmes de pré-alertes et


d’alertes et leurs activations aux moments opportuns et la mise en place de plans ORSEC
(Organisation de la réponse de sécurité civile) à différents échelles, nationale, wilaya et
communale. Ces plans ORSEC se déclenchent en fonction des alertes, celles-ci étant décidés
en fonction de certains seuils de pluie.

Concernant les aménagements à réaliser pour diminuer les impacts des inondations, la loi
préconise d’entreprendre de les réaliser en fonction des études réalisées sur les risques et sur
la carte de zonage. La loi insiste pour que ces réalisations soient priorisées et entamées même
si le phénomène reste entaché d’incertitude.

4. Procédé de protection des villes contre les inondations


4.1. Maitrise de l’urbanisation

Historiquement, la naissance des villes était souvent liée à certains facteurs comme la
proximité des sources d’eau, le passage de routes commerciales, la disponibilité des
ressources naturelles, etc. Avec le développement économique et social du 20ième siècle, les
villes se sont agrandies et cette expansion a été effectuée parfois d’une manière non planifiée
où les risques naturels comme les glissements de terrains ou les inondations n’ont pas été pris
en compte.

Photo 10 : Extension anarchique à Arzew[38] Photo 11:Habitation dans le lit d’un


Oued[39]

20
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
A cet effet, une des difficultés majeure qui se pose aux gestionnaires actuels est la
maîtrise de l'urbanisation. Celle-ci doit s'exprimer à travers les documents d'urbanisme et
lesplans de prévention des risques. Ainsi, le code de l'urbanisme doit exiger la prise en
compte des divers risques et notamment celui des inondations dans les documents
d'urbanisme. De même, les plans locaux d'urbanisme doivent disposer de documents
réglementaires permettant d’accepter ou de refuser l’urbanisation de certains sites sujets à des
risques.
Ainsi, toute expansion d’une ville doit être précédée d’une étude technique concernant
les divers risques auxquels cette expansion peut être exposée. Concernant les inondations,
l’étude doit présenter une carte des risques et préciser les zones non urbanisables car
inondables. L’étude peut donner des orientations concernant les aménagements préliminaires
et nécessaires à effectuer pour diminuer le risque.
Comme mentionné dans le chapitre 1 (Tableau 3), une grande partie des inondations
(20%) en Algérie est due à des aménagements inadéquats du territoire.

4.2. Maitrise du ruissellement urbain


4.2.1. Généralités

En général, les inondations dans les milieux urbains sont dues à deux situations :
 Soit à un dépassement de la capacité du réseau d’évacuation des eaux pluviales suite à
des pluies qui ont généré des débits dépassant le débit avec lequel le réseau a été
dimensionné. Le tableau 4 du chapitre 1 montre que 48% des inondations en Algérie sont
de cette nature.
 Soit un débordement de rivière passant au travers de la ville (Sidi Bel Abbès, Béchar,
Alger, etc.) suite à des crues générant des débits dépassant les capacités du lit majeur de
la rivière. Là aussi, le tableau 4 du chapitre 1 montre que 44% des inondations en Algérie
sont de cette typologie.
Ne parlons pas ici des interventions humaines qui peuvent parfois favoriser
l’avènement de l’une ou l’autre situation. Elles seront abordées un peu plus loin.
4.2.2. Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

En général et pour des raisons économiques et d’efficacité, les réseaux d’évacuation


des eaux pluviales sont dimensionnés pour des débits de projets dont la période de retour est
de 10 ans. Ce dimensionnement doit être étudié d’une manière rigoureuse, surtout :

21
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

 En ce qui concerne la détermination des bassins versants relatives aux différentes


conduites et leurs caractéristiques (Surface, pente et ruissellement). Une estimation
erronée de ces caractéristiques conduit à un dimensionnement inadéquat.
 En ce qui concerne la détermination du débit de projet. Ce dernier dépend de la qualité
des mesures des intensités des pluies et leurs représentativités. Des données insuffisantes
ou non représentatives conduit à un dimensionnement inapproprié.
Ces précautions ne garantissent pas forcément que le réseau ne soit pas dépassé
pendant la durée de service car rien ne peut garantir, que pendant la durée de service du
réseau, une intensité de pluie qui générera un débit supérieur à celui qui a servi au
dimensionnement ne surviendra, le comportement de la nature est aléatoire.
On rappelle ici que les inondations de Bab El Oued d’Alger de 2001 ont été
provoquées par des intensités de pluie qui ont une période de retour d’environ 91 ans [11].

Autrement dit, il y’a une très forte probabilité pour qu’entre 2001 et 2092 (c’est loin pour des
personnes mais pas pour une ville), une inondation pareille se produira, la seule parade, c’est
de bien s’y préparer.
4.2.3. Entretien des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Les eaux pluviales quand elles ruissellent sur la voie publique, elles rejoignent les
réseaux à travers des avaloirs. Or, il se trouve que la pluie en ruisselant transporte avec elle
divers matières se trouvant à la surface du sol : matières solides, feuilles d’arbres, matières
plastiques, etc. Ces matières obturent les regards et les conduites rendant ces derniers non
fonctionnels. Il est évident que pour que cette éventualité soit évitée, il faut que les réseaux
d’évacuation des eaux pluviales soit entretenus et nettoyés régulièrement. Il est recommandé à
ce que ce nettoyage soit effectué au début d’automne car, c’est en ces temps, après la saison
sèche de l’été que la chaussée se trouve pleine de détritus, matières solides, etc. et que les
premières pluies vont les amener au réseau. Ceci est encore plus vrai quand le bassin urbain
draine une partie se trouvant en zone péri-urbaine non urbanisée. Dans ce cas, les premières
pluies vont trouver un sol nu et sec facilement érodable. Ce qui fait que le transport solide
sera important.
Les photos 9 et 10 ci-dessous, prises d’internet, montre l’état dans lequel se trouve les
avaloirs à l’arrivée de la pluie.

22
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

Photo 12 : Des jeunes nettoyants un Photo 13 : Etat d’un regard avant la saison des
Regard[40] pluies[40]

4.2.4. Favoriser l’infiltration des eaux pluviales

Le ruissellement en milieu urbain est très important car les surfaces sont en général
traitées que ça soit la chaussée, les trottoirs, les terrasses, etc. (Photo 14). Une des solutions
pour réduire le ruissellement est de multiplier les surfaces boisées et les espaces verts publics
ou privés. Ces surfaces ont des coefficients de ruissellement faibles, ce qui favorise les
infiltrations. Une autre technique actuellement très utilisée en Europe est l’utilisation pour les
trottoirs et les aires de jeux un béton bitumineux poreux (Photo 15). Moyennant un dispositif
de drainage souterrain adéquat, ce type de surface permet de drainer de grandes quantités
d’eau. Ces surfaces permettent aussi d’éviter la stagnation et le ruissellement de l’eau de
pluie.

Photo 14 : Surface favorisant le Photo 15 : Terrain de tennis en béton


ruissellement[41] bitumineux poreux[42]

23
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
4.3. Maitrise du débit des crues
4.3.1. Généralités

Comme explique auparavant, une bonne partie des inondations qui se produisent ont
pour cause principale le débordement des rivières qui traversent les villes, les eaux sortent du
lit majeur pour envahir les espaces environnants. Ce débordement est la conséquence de crues
qui ont été générées par des pluies intenses. Quand la crue est lente, les personnes ont le
temps d’évacuer les lieux et mes pertes en vies humaines se trouvent réduites. Quand la crue
est rapide, le débordement l’est aussi. Les pertes matérielles et humaines sont souvent très
importantes.
Pour diminuer des conséquences de ce type d’inondations, certaines mesures sont
généralement prises. Ces mesures peuvent être divisées en deux catégories, celles qui traitent
le cours d’eau et celles qui traitent le bassin versant.
4.3.2. Traitement des cours d’eau
a. Stabilisation des berges des cours d’eau
Les techniques végétales

Il s’agit de planter de la végétation pour stabiliser les berges à l’aide des racines (Photo
16). En comparaison avec les autres techniques et en plus d’être un procédé écologique, on
peut accorder aux techniques végétales un certain nombre d'avantages :

 Régulation du cycle hydrologique (favorisation de l’infiltration et écrêtement des


pointes des crues).
 Excellente intégration paysagère des ouvrages de stabilisation dans le milieu.
 Absence de perturbation dans les échanges entre le lit mineur et la nappe phréatique, à
plus grande échelle entre le cours d'eau et ses zones humides et milieux annexes.
 Participation à l'autoépuration du cours d'eau par absorption d'éléments nutritifs ou
polluants et filtration des apports sédimentaires.
 Résistance souple opposée aux contraintes hydrauliques, permettant de mieux dissiper
l'énergie.

Cette technique a aussi quelques inconvénients. D’abord, il faut du temps aux


plantations pour se développer et devenir efficace. Ensuite, il faut que les travaux soient
réalisés lors de l’été ou de l’automne pour profiter du niveau bas de la rivière. Enfin, ces
techniques demandent une surveillance continue.

24
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

Photo 16 : Stabilisation des berges de rivières par plantation végétale[43]


Les techniques utilisant les enrochements

Quand les pentes des berges ne permettent pas d’utiliser les techniques végétales,
l’utilisation des enrochements peut être envisagée. Il s’agit ici de stabiliser les berges contre
l’effondrement et contre l’érosion par le courant. Les techniques de réalisation sont multiples,
elles vont du simple dépôt de grosses pierres du bas vers le hautdu talus (Photo 17) aux murs
par gabionnage (Photo 18).

Photo 17 : Stabilisation des berges de Photo 18 : Stabilisation des berges de cours


cours d’eau par simple enrochements[44] d’eau par murs en gabionnage[45]

Les techniques de stabilisation des berges par végétation ou par enrochements visent à
dissiper l’énergie de l’écoulement et à lutter contre l’érosion des berges qui risquent de
s’effondrer dans le cours d’eau et de réduire par conséquent la section du canal. Cette
réduction de la section du canal provoque une augmentation de la vitesse de l’écoulement qui
se traduit par une plus forte énergie qui risque d’être destructrice.

25
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
Le premier objectif de ces techniques est de garder la section de l’écoulement
constante. Ce qui rejoint les objectifs du recalibrage des cours d’eau qui va être abordé ci-
dessous.
b. Recalibrage des cours d’eau

Le principe du recalibrage consiste à augmenter la débitante du lit mineur en


augmentant la section de l’écoulement par élargissement du lit, approfondissement de la
section ou les deux à la fois. Le recalibrage des cours d’eau est probablement l’un des types
d’intervention les plus fréquemment réalisé. Le principe consiste à calculer la section à
donner au canal pour qu’il puisse évacuer un débit de projet donné sans débordement. Cette
technique peut être utilisée en milieu urbain comme en milieu rural si les champs
environnants sont sensibles aux inondations (Culture de maïs ou de céréales par exemple).
En général, le recalibrage des cours d’eau s’accompagne d’autres interventions telles
que (Photo 19) :
 La rectification du lit mineur ;
 La protection des berges contre l’érosion ;
 La suppression de la ripisylve (végétation sur les rives);
 Un reprofilage du cours d’eau (point traité ci-après).

Photo 19 : Recalibrage de la section d’un cours d’eau[44]

c. Reprofilage des cours d’eau

Le reprofilage d’un cours d’eau, dit parfois redressement, consiste à uniformiser la


section et la pente. Cette opération s’accompagne très souvent par la modification du profil en
long en le rendant plus ou moins rectiligne et en supprimant les sinuosités (Photos 20 et
21).En plus d’être une opération qui n’est pas très écologique, le reprofilage d’un cours doit
être effectué avec précaution quand il s’agit de lutter contre les inondations, car la

26
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
rectification du tracé en long fait que l’eau trouve plus de facilité pour s’écouler. Au lieu donc
d’être une opération de lutte contre les inondations, elle peut être un facteur favorisant les
inondations.

Photo 20 et 21 : Recalibrage et reprofilage de Oued Boumerzoug (Constantine) [46]

Dans le cadre de la lutte contre les inondations, le reprofilage du cours d’eau doit être
envisagé dans un cadre plus global dans lequel le traitement du bassin est partie intégrante de
l’opération.

d. Les épis

Un épi est un talus en enrochement ou tout autre matériau (Photo 22) de faible hauteur,
enraciné à la berge et établi transversalement par rapport au cours d’eau. Il constitue un
obstacle à l'écoulement de l'eau et sont utilisés pour stabiliser les berges contre l’érosion
provoquée par les courants. Dans le cadre de la lutte contre les inondations, ils n’ont que peu
d’effet. Leur contribution reste limitée à la diminution de l’intensité du courant en absorbant
une partie de son énergie.

Photo 22 : Epis en tronc d’arbre dans un courant d’eau[47]

27
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

4.3.3. Traitement des bassins versants


a. Reboisement et végétalisation des bassins versants

Le reboisement et la végétalisation des bassins versants ont été étudiés surtout pour
réduire le transport solide qui remplit les retenues d’eau et réduit leurs capacités de stockage.
Les sols nus sont très fragiles par rapport à l’érosion due au ruissellement de l’eau de pluie.
Les particules du sol ne trouvent pas à quoi s’accrocher (Photo 23) et vont être charriées et
s’accumuler au fond des retenues.

Photo 23:Sol nu favorable à l’érosion [48]

Concernant l’intérêt du reboisement dans la lutte contre les inondations, il est évident
que l’'augmentation des zones boisées à l'échelle d'un bassin versant est théoriquement
profitable concernant la gestion des crues.En effet, les forets augmentent l'interception de
l’eau au niveau des feuilles, des branches et sur le tronc des arbres. La présence de zones
boisées permet aussi une augmentation locale de la rugosité du terrain, le ruissellement est
alors légèrement réduit. L’impact du reboisement et de la végétalisation sur les crues n’est pas
très significatif [12].

b. Banquette antiérosive

Les banquettes antiérosives ont été utilisées dans le cadre de lutte contre l’érosion des
bassins versants, le principe étant de réduire la vitesse du ruissellement. Cette technique a été
utilisée en Algérie depuis un certain temps. Elle est un peu plus efficace que la technique du
reboisement quand il s’agit de lutter contre les inondations car les tranchées retiennent l’eau et
retardent son ruissellement. La plus part du temps, cette technique est accompagnée par du
reboisement (Photo 24).

28
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations

Photo 24: Banquettes antiérosives[49]

Dans les petits torrents à forte déclivité, des petits barrages successifs peuvent être
réalisées. Ces petits ouvrages peuvent être construits en bois, en enrochements ou en gabions
(Photo 25).

Ces structures bloquent les sédiments, freinent le rythme du courant, canalisent les
eaux pluviales et stabilisent les terrains.

Photo 25: Banquettes de correction torrentielle en gabions[50]

4.3.4. Utilisation de digues ou de barrages

Une digue est un remblai longitudinal qui peut être réalisé en divers matériau selon les
disponibilités locales mais le plus souvent en terre.

29
Chapitre 2 Protection des villes contre les inondations
Une digue peut agir de trois façons différentes, elle peut empêcher le passage de
l’eau en retenant celle-ci en dehors de la zone protégée. Il s’agit dans ce cas d'une digue de
protection. Elle peut canaliser le flux d’eau vers une zone non protégée pour éviter
l’inondation dans la zone protégée. Elle peut aussi contenir l’eau dans une zone tampon située
en amont pour réduire l’inondation en aval. Dans ce cas, il peut s'agir d’un barrage).

Dans le domaine de la lutte contre les inondations, la digue a pour rôle de faire
obstacle à l’écoulement pour protéger les zones potentiellement inondables. Dans ce cas, on
peut être en présence de :

 Digue de protection : Ce sont des digues dont le rôle est de contenir les eaux à
l’amont et de les empêcher d’atteindre les terres à l’aval qui sont potentiellement
inondables. Ce type de digue est réalisé pour lutter surtout contre les inondations
marines ;
 Digue de dérivation : dite aussi digue de rivière canalisée dont l’objectif est de
contenir les eaux dans une emprise choisie par les concepteurs ;
 Digue écrêteur de crues : Ce sont des digues dont l’objectif principal est d’écrêter
les crues, c’est-à-dire diminuer le débit maximal de la crue. Vide au départ, cette
digue stocke les eaux de la crue, une fois remplie, elle laisse passer l’excédent.

Sur la photo 22 ci-dessous est donnée la digue d’El Himeur, réalisée pour protéger la
vallée du M’zab contre les inondations. Elle a une capacité de stockage de 22 Millions de
mètres cubes.

Photo 26 :Digue d’El Himeur pour protéger la vallée du M’zab[51]

Il faut noter que les digues réalisées en terre ne supportent pas la submersion. C’est
pourquoi, ces digues, si elles sont prévues pour protéger une zone, elles doivent être
rigoureusement étudiées car s’il arrive qu’elles cèdent, les dégâts seront encore plus élevés.

30
Chapitre III :
Dimensionnement des
réseaux d’évacuation
des eaux pluviales
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Chapitre 3
Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux
pluviales

1. Introduction
L’assainissement des agglomérations tel qu’on le comprend actuellement a pour objet
d’assurer la collecte puis l’évacuation de l’ensemble des eaux usées et pluviales et leur rejet
dans des exutoires naturels. Si au début les contraintes réglementaires étaient minimes, de
nombreuses lois et directives sont venues ensuite introduire des règles et des normes pour
encadrer ce domaine, car un réseau d’assainissement mal conçu, mal dimensionné ou mal
exploité risque d’être à l’origine de certaines nuisances (bruits, insectes, odeurs, pollutions,
etc.).

Le rejet des eaux usées dans la nature sans contrôle peut entrainer une pollution aussi bien les
sols que les cours d’eau ou les nappes phréatiques.

Ce projet est centré sur les réseaux d’évacuation des eaux pluviales car c’est dans l’optique de
la protection des villes contre les inondations que ce travail est mené. C’est pour cette raison
que les méthodes de calcul de ces réseaux sont données dans ce chapitre. Les éléments
nécessaires pour l’application de ces méthodes sont abordés avec le maximum de précision
possible.

Dans ce travail, nous nous intéressons uniquement aux réseaux des eaux pluviales.
Néanmoins, nous présentons aussi les réseaux d’assainissement des eaux usées d’origine
domestique car souvent ces réseaux sont traités avec les réseaux d’évacuation des eaux
pluviales.

2. Les origines des eaux usées :

2.1. Les eaux usées domestiques

Les eaux usées domestiques sont les eaux issues de la consommation des ménages. On
les sépare généralement en deux catégories. Les eaux grises sont composées des rejets des
cuisines, des salles de bains, des machines à laver, de l’entretien et du nettoyage des sols, etc.
Les eaux vannes ou eaux noires sont celles qui proviennent des rejets des toilettes. Les

31
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

premières sont chargées surtout de produits de détergents alors que les secondes sont chargées
surtout de matières fécales.
Le débit des eaux usées domestiques dépend de la consommation journalière du
ménage. Ce débit est plus ou moins durant l’année.
2.2 Les eaux pluviales ou de ruissellement :

Ces eaux proviennent du ruissellement de la pluie et des eaux de lavage des voies
publiques. Ces eaux sont chargées des déchets minéraux et organiques qu’elles rencontrent
sur les champs, les terrains ou la voie publique et qu’elles charrient avec elles pour les amener
jusqu’au réseau.
Le débit de ces eaux est très variable dans l’année. Il peut être très important en période
pluvieuse, notamment lors des orages, et nul pendant la saison sèche.
2.3. Les eaux industrielles :

Les eaux industrielles proviennent des rejets des usines. En principe, leurs rejets dans le
réseau public sont soumis à des autorisations préalables. En effet, ces eaux peuvent être
porteuses de pollution chimique très importante et dont les stations de traitement classique ne
sont pas doter de moyens pour les éliminer. Dans le cas où les autorisations leurs sont
accordées, ils ont pour devoir de :
 Soit éliminer les éléments toxiques contenus dans leurs rejets,
 Soit neutraliser au moins ces éléments toxiques.
Pour les débits de ces eaux, ils dépendent du type de l’industrie installée. Ces débits
sont plus ou moins maitrisés.

3. Systèmes d’évacuation :

En assainissement, il existe trois principaux types de systèmes d’évacuation :

 Le système unitaire : Ce système collecte les eaux usées et pluviales dans une seule
canalisation. Il est généralement plus économique mais a quelques inconvénients
comme par exemple le dépassement de la capacité des stations de traitement lors des
orages, la remontée des eaux usées en surface en cas de dépassement de la capacité du
réseau, etc.
 Le système séparatif : Ce système collecte les eaux usées et pluviales dans des
conduites différentes. Il est généralement plus cher que le réseau unitaire. Il a comme
principal avantage de ne pas acheminer les eaux pluviales à la station de traitement.

32
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

 Le système pseudo-séparatif: C’est un système séparatif particulier dans lequel les


eaux pluviales des toitures et des cours des habitations sont rejetées dans le réseau des
eaux usées domestiques. Ces eaux permettent de nettoyer le réseau des détritus qui
auront pu s’accumuler lors de la saison sèche. Le réseau d’eaux pluviales reçoit
uniquement les eaux qui ruissellent sur les chaussées et trottoirs.

Il faut noter que dans les agglomérations, on trouve souvent des schémas de réseaux hybrides
combinant parfois deux ou trois systèmes. Cette complexité du réseau est due aux divers
branchements et extensions qui se sont effectuées dans le temps quand la ville s’est agrandie.

4. Choix du système d’assainissement :


Le choix d’un schéma du réseau d’évacuation à adopter dépend de nombreux paramètres. Le
premier paramètre dont dépend ce choix est le coût des investissements initiaux et des frais
d’entretien. On peut néanmoins énoncer les deux règles générales suivantes :

 Le réseau séparatif convient aux agglomérations de faibles pentes et de fortes


pluies.
 Le réseau unitaire convient aux agglomérations disposant de fortes pentes et de
faibles pluies
 On peut ajouter le cas, quand il est possible d’avoir plusieurs points de rejets,
les réseaux de type séparatif peuvent être préférés.

5. Evaluation des débits d’eau usée

5.1. Généralités

En général, les réseaux d’évacuation des eaux usées d’origine domestique ou pluviales
sont prévus pour évacuer des débits dits de projet. Sur les principes, ces débits sont évalués
par des procédés différents. Les eaux usées d’origine domestique sont déterminés en
cherchant un maximum journalier. Ce maximum est à lier avec la variation de la
consommation de l’eau potable pendant la journée. Par contre, pour le débit des eaux
pluviales, il est déterminé sur la base d’études statistiques elles-mêmes liées à des périodes de
retour.

33
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

5.2. Eaux usées domestique :

5.2.1. Débit moyen journalier

Le débit moyen journalier des eaux usées domestiques rejetées dans une conduite du
réseau est calculé sur la base de la consommation moyenne journalière en eau potable de la
population branchée à cette conduite. Ce débit est obtenu au moyen de la formule suivante :

𝐾 . 𝐷. 𝑁
𝑄 , = (𝑙 ⁄𝑠)
86400

Dans cette formule, 𝐾 est un coefficient qui représente le pourcentage des eaux
rejetées dans le réseau par rapport celles fournies. Ce coefficient varie en 0,8 et 1. On estime
qu’une partie des eaux potables fournies et consommées n’est pas rejetées dans le réseau
d’assainissement, arrosage par exemple.
Dans cette même formule, D représente la dotation en eau potable par personne et par
jour en litres par jour. Cette dotation varie d’un pays à un autre. En Algérie par exemple, les
réseaux sont calculés pour une dotation de 150 litres par jour par personne. Le paramètre 𝑁
représente le nombre la population totale branchée à la conduite. Le chiffre 86400 est un
chiffre qui permet la conversion entre le jour et la seconde.
On peut rencontrer dans certains documents une formule écrite différemment mais qui
est totalement équivalente à celle-ci. Cette formule s’écrit :

𝑄 , = 𝐾 . 𝐷. 𝑇 . 𝑁

Dans cette formule, 𝐾 et 𝑁 représentent les mêmes paramètres que ceux de la


première la formule. 𝑇 représente le taux moyen d’occupation des habitations (nombre
moyen de personnes par logement ou par maison), il dépend des pays. 𝑁 est le nombre
d’habitations raccordées à la conduite.
L’équivalence entre les deux formules se situe dans légalité ci-dessous :

𝑁 = 𝑇 .𝑁

34
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Dans la seconde formule, la conversion est implicite, c’est-à-dire qu’elle est à


effectuer dans les calculs puisque les résultats doivent être exprimés dans des unités
équivalentes.
5.2.2. Débit de pointe

Le débit de pointe, qui est le débit de projet, est calculé en déterminant un coefficient
de pointe 𝐾 par la formule suivante :
1
𝐾 = 1,5 +
𝑄 ,

Il faut noter deux points concernant le coefficient 𝐾 :


 Le débit moyen journalier 𝑄 , est introduit dans la formule en litres/seconde,
 Le coefficient 𝐾 ne doit pas dépasser 4. C’est-à-dire que, dans les calculs, quand on
trouve des valeurs de 𝐾 inférieures ou égales à 4, on prend ces valeurs en compte.
Quand on trouve des valeurs de𝐾 supérieures à 4, on prend 𝐾 = 4.
Le débit de pointe ou le débit de projet est obtenu par :
𝑄 = 𝐾 .𝑄 ,

6. Évaluation des débits d’eaux pluviales

6.1. Généralités

Les réseaux d’évacuation des eaux pluviales sont sensés évacuer les eaux de
ruissellement de la pluie qui tombe sur un basin. Les quantités de pluie qui tombent sur le
bassin varient dans le temps. Pour dimensionner donc un réseau d’évacuation des eaux
pluviales, il faut disposer de séries des intensités de pluies de la région. Plus de détails seront
donnés lors du calcul de ce type de réseau.
En général, deux méthodes sont les plus utilisées pour l’évaluation de ce débit :
 La méthode rationnelle,
 La méthode superficielle.
6.2. La méthode rationnelle

C’est la méthode la plus élémentaire pour calculer un débit généré par une pluie sur un
bassin. Elle s’exprime sous la forme :

𝑄 = 𝐶 . 𝑖. 𝐴

35
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Cette méthode est recommandée pour des bassins de surface inférieure à 10 hectares.
Les différents paramètres de cette formule sont :
 𝐶 est le coefficient de ruissellement.
 𝑖 est l’intensité de la pluie,
 𝐴 est la surface du bassin drainé par la conduite.
Très souvent, la formule de la méthode rationnelle est présentée avec un coefficient de
conversion. Ce coefficient est donné en fonction des unités avec lesquelles l’intensité de la
pluie et la surface du bassin sont exprimées. A notre sens, il vaut mieux laisser la formule telle
que proposée initialement et d’utiliser les données avec des unités S.I., ce qui donneraient
forcément des résultats exprimés en unités S.I.

6.2.1. Coefficient de ruissellement

Le coefficient𝐶 , est un chiffre sans dimension, il correspond à la proportion des eaux


qui ruissellent à la surface du sol par rapport à la quantité totale de l’eau qui tombe sous forme
de pluie. Il est égal à 0 si toute l’eau tombée du ciel est absorbée par le sol. Il est égal à 1 si
toute l’eau tombée du ciel ruisselle à la surface du sol. La plus part du temps, ce coefficient
est compris entre 0 et 1 et il est à rechercher dans des tables.
Si la surface d’un bassin n’est pas homogène, ce qui est souvent le cas, le coefficient
de ruissellement moyen ou équivalent est obtenu au moyen de la formule suivante :

∑ 𝐶 .𝐴
𝐶 , =
𝐴

Dans cette formule, 𝐶 est le coefficient de ruissellement relatif à la surface 𝐴 , cette


dernière étant une portion de la surface totale 𝐴 du bassin. La somme des 𝐴 donne la surface
totale 𝐴 du bassin.

36
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Tableau 5 : Coefficients de ruissellement en fonction des différents types de sols [52]

6.2.2. Intensité de la pluie

L’intensité de pluie représente la quantité de pluie qui tombe pendant une durée de
temps précise. Elle est souvent exprimée en mm/h.
En général, ce n’est pas la pluie qui provoque les inondations mais c’est l’intensité de
la pluie qui en est responsable. En fait, c’est une pluie qui tombe pendant une certaine durée et
qui génère un ruissellement qui dépasse la capacité du réseau à l’évacuer sans débordement
sur la chaussée.
En fait, l’intensité de pluie est variable en fonction du temps et pour protéger une
zone, il faut déterminer l’intensité de pluie qui risque de se produire pendant une certaine
durée et qui peut provoquer des inondations. Ceci est réalisé à l’aide des outils de la
statistique.
Pour calculer le débit qui correspond à une certaine intensité elle-même liée à une
période de retour, on utilise la formule de Montana qui s’écrit :

𝑎
𝑖(𝑡 , 𝑇) = = 𝑎. 𝑡
𝑡

37
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Dans cette formule, 𝑡 est le temps de concentration, 𝑎 et 𝑎 sont les paramètres de la


loi de Montana. Ils sont déterminés à l’aide des outils de la statistique et ce sont ces
paramètres qui sont liésà la période de retour. Cette période de retour est fixée en fonction de
la protection qu’on souhaite se donner. Pour des raisons technico-économiques, cette période
est généralement fixée à 10 ans.

6.2.3. Temps de concentration

Le temps de concentration d’un bassin est défini comme étant le temps mis par la pluie
tombée du point le plus éloigné pour atteindre l’exutoire du bassin versant. C’est un paramètre
très important et en même temps très difficile à déterminer. Il existe de nombreuses formules
dans la littérature. Ces formules donnent le temps de concentration en fonction de certains
paramètres du bassin dont la surface (𝐴), la pente (𝐼), la longueur du talweg ou du chemin
hydraulique (𝐿) et le coefficient de ruissellement (𝐶).
Parmi ces formules, on a noté :
 La formule de Kiprich :
, ,
𝑡 = 0,0195. 𝐿 .𝐼
Cette formule est adaptée pour des bassins dont les sols sont argileux, la superficie
comprise entre 0,4 et 80 hectares et la pente comprise entre 3% et 10%. La pente est calculée
sur le parcours 𝐿 entre les altitudes se trouvant à 10% et 85% de l’exutoire
Concernant les dimensions des différentes variables, 𝐿 est en m, 𝐼 en m/m et 𝑡 en min.

 La formule de Ventura :

𝐴
𝑡 = 7,62
𝐼

𝐴est en km2, 𝐼 en m/m et 𝑡 en min.

 La formule de Passini :

𝐴
𝑡 = 7,62
𝐼

𝐴est en km2, 𝐼 en m/m et 𝑡 en min.

38
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

 La formule de Giandotti :
√𝐴. 𝐿
𝑡 = 0,14
√𝐼
𝐴 est en ha, 𝐿 en m, 𝐼 en m/m et 𝑡 en min.

 La formule de Turazza :
𝑡 = 65,1√𝐴
𝐴 est en km2et 𝑡 en min.

Ces formules ont été dans leur majorité établies pour des bassins ruraux. Pour des
bassins urbains, les formules suivantes sont recommandées :
 La formule de Shaake et Geyer :
, , ,
𝑡 = 1,75𝐿 .𝐼 .𝐶
Dans cette formule, 𝐿 est en m, 𝐼en m/m, 𝐶 sans dimension et𝑡 en min.
 La formule de Desbordes :
, , ,
𝑡 = 6,624𝐴 .𝐼 .𝐶
𝐴 est en ha, 𝐼en %, 𝐶 sans dimension et 𝑡 en min.
6.2.4. Loi de Montana

Plusieurs formules ont été développées pour représenter l'évolution de l'intensité de la


pluie en fonction de sa durée. La loi de Montana est souvent utilisée. Cette loi empirique
fournit, pour un site donné, l’intensité moyenne de la pluie sur la durée t en fonction de deux
paramètres a et b obtenus par cet ajustement selon la formule suivante :

𝑎
𝑖(𝑡 , 𝑇) =
𝑡
𝑎 et 𝑏 sont les paramètres de la loi de Montana déterminés par des ajustements statistiques.
Pour un bassin versant donné, la pluie la plus défavorable est celle qui tombe pendant
une durée égale au temps de concentration. Donc, l’intensité la plus défavorable est :

𝑎
𝑖(𝑡 , 𝑇) =
𝑡
𝑎 et𝑏 dépendent de la période de retour fixée, on préfère écrire cette relation sous la forme :
𝑎(𝑇)
𝑖(𝑡 , 𝑇) = ( )
𝑡
39
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

6.3. La méthode superficielle

La méthode superficielle ou méthode de Caquot est une issue de la méthode rationnelle.


Elle s’affranchit de la détermination du temps de concentration. La formule proposée est la
suivante :
/ / / /
𝑄=𝐾 .𝐼 .𝐶 .𝐴

Dans cette équation, le débit 𝑄 est en m3/s, la pente 𝐼 est en m/m, 𝐶 sans unité et 𝐴 en
hectares. Les paramètres 𝐾 ,𝑢 ,𝑣 et 𝑤 sont en fonction des coefficient 𝑎 et 𝑏 de la loi de
Montana, ces derniers dépendent de la période de retour 𝑇.
Ces paramètres sont donnés par les formules suivantes :
( )
𝑎(𝑇). 0,501
𝐾=
6,6
𝑢 = 1 + 0,287𝑏(𝑇)
𝑣 = −0,41𝑏(𝑇)
𝑤 = 0,95 + 0,507𝑏(𝑇)
La méthode superficielle est valable pour :
 La surface du bassin ou groupement de bassins ≤ 200 hectares ;
 Pente comprise entre 0,0002 ≤ 𝐼 ≤ 0,05 ;
 Coefficient de ruissellement 0,2 ≤ 𝐶 ≤ 1 ;
 Coefficient d’allongement 𝑀 ≥ 0,8 ;
Les formules des différents paramètres ont été établies pour un coefficient de forme 𝑀
égal à 2. Ce coefficient est donné par :
𝐿
𝑀=
√𝐴
Les paramètres 𝐿 et 𝐴 doivent être utilisés avec des unités de telle façon à obtenir un
coefficient de forme sans dimension.
Si le coefficient de forme du bassin est différent de 2, le débit est corrigé par un
facteur correcteur 𝑚 :

, ( )
𝑀
𝑚=
2

40
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

7. Calcul hydraulique d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales

7.1. Conditions d’écoulement et de dimensionnement

Dans les réseaux d’assainissement des eaux usées ou d’évacuation des eaux pluviales,
L’écoulement doit toujours être gravitaire. La topographie des lieux joue un rôle primordial
dans la conception de ce type de réseaux. Une fois conçu et réalisé, le réseau doit être en
mesure d’assurer un écoulement minimum pour éviter le dépôt de particules solides et débris
dans les conduites et qui peuvent les boucher. Ceci est vérifié à l’aide de conditions sur les
vitesses.
Ces conditions sont :
 Une vitesse d’au moins 0,6 m/s pour le un dixième (1/10) du débit de pleine
section.
 Une vitesse d’au moins 0,3 m/s pour le un centième (1/100) du débit de pleine
section.
Si ces vitesses ne sont pas assurées,
1. Il faut jouer d’abord sur les diamètres. Si aucun diamètre ne permet d’assurer ces
conditions,
2. Il faut voir si une augmentation légère de la pente ne permet pas de garantir ces
conditions,
3. En dernière solution, il faut prévoir des chasses et des curages réguliers pour nettoyer
les conduites en début des saisons pluvieuses.
A l’opposé des considérations relatives à l’auto-curage, le souci de prévenir la
dégradation des joints sur les canalisations circulaires et leur revêtement intérieur, les vitesses
d'écoulement doivent de même respecter des limites supérieures admissibles.
Il est déconseillé de dépasser des vitesses de l’ordre de (4 à 5) m/s à pleine section. On
peut accepter des vitesses atteignant 6 m/s pour les canalisations en béton ordinaire.
Si la pente du terrain est trop forte, il y’a lieu d’aménager des décrochements dans le
profil en long des ouvrages par l’introduction des regards des chutes.

7.2. Méthode du calcul :

Pour le dimensionnement du réseau, on utilise la relation de Chezy relative aux


écoulements à surface libre et qui s’écrit :
𝑉 = 𝐶 𝑅 .𝐼
Avec :𝐶 le coefficient de Chezy, 𝑅 le rayon hydraulique et 𝐼 la pente.

41
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Le rayon hydraulique est défini par :


𝑆
𝑅 =
𝑃
Le rayon hydraulique 𝑅 a une dimension de longueur.
𝑆 et𝑃 sont respectivement la surface mouillée et le périmètre mouillé de la conduite.
Pour le coefficient de Chezy, il dépend des caractéristiques de la conduite et du rayon
hydraulique. Deux formules sont disponibles :
 Formule de Manning-Strickler
La formule proposée par Manning-Strickler s’écrit :
/
𝑅
/
𝐶 = 𝐾. 𝑅 =
𝑛
𝑛et𝐾 sont respectivement le coefficient de Manning et de Strickler. Ils sont liés par la
relation suivante :
1
𝑛=
𝐾
En injectant la relation de Manning-Strickler dans la relation de Chezy, on obtient :
/ /
𝑉 = 𝐾. 𝑅 .𝐼
Pour garder la formule de la vitesse homogène en dimension, 𝐾 s’exprime en [m1/3/s]. Le
tableau suivant donne quelques valeurs usuelles de ce paramètre.
Tableau 6 : Valeurs usuelles du coefficient de Strickler.
Nature des parois K (m1/3/s)
Béton lisse 75-90
Canal en terre, non enherbé 60
Canal en terre, enherbé 50
Rivière de plaine, sans végétation arbustive 35-40
Rivière de plaine, large, végétation peu dense 30
Rivière à berges étroites très végétalisées 10-15
Lit majeur en prairie 20-30
Lit majeur en vigne ou taillis 10-15
Lit majeur urbanisé 10-15
Lit majeur en forêt < 10

 Formule de Bazin
Bazin propose une formule un peu plus complexe :
87
𝐶=
1+
𝛾 est le coefficient de rugosité de Bazin. Il vaut 0,25 pour les eaux usées et 0,46 pour les eaux
pluviales.

42
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

L’avantage de la formule de Bazin est qu’avec un calcul approché, la formule de Chezy


devient plus simple à utiliser puisqu’elle s’écrit :

/ /
𝑉 = 60. 𝑅 .𝐼

Lors des déterminations des vitesses pour vérifier les conditions d’autocurage, les formules
donnant le rayon hydraulique sont complexes lorsque le niveau de l’eau dans les conduites est
à des hauteurs quelconques. Ce calcul devient aisé en utilisant l’abaque ci-dessous.
Cet abaque donne la vitesse et le débit d’écoulement dans une conduite en fonction du niveau
de l’eau dans la conduite et en fonction de la vitesse ou le débit pleine section.
Pour une conduite de diamètre D, le rayon hydraulique vaut :
𝐷
𝑅 =
4
/ /
𝑉 = 60. 𝑅 .𝐼
/
𝐷 /
𝑉 = 60. /
.𝐼
4
𝜋. 𝐷
𝑄 = 𝑉
4

En ayant la hauteur ℎ de l’eau dans la conduite, on peut calculer le rapport :



𝑟 =
𝐷
On se place sur l’axe vertical à cette valeur et on projette sur la courbe de la vitesse ou du
débit. Des courbes de la vitesse ou du débit, on projette sur l’axe vertical. Là, on lit les
rapports :
𝑉
𝑟 =
𝑉
𝑄
𝑟 =
𝑄

La vitesse ou le débit à la hauteur ℎ sont calculés par :


𝑉 = 𝑟 .𝑉
𝑄 = 𝑟 .𝑄

43
Chapitre 3 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales

Figure 5 : Vitesse et débit en fonction du taux de remplissage.

44
Chapitre IV :
Dimensionnement du
réseau d’évacuation
des eaux pluviales de
la ville de Maghnia
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Chapitre 4
Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux
pluviales de la ville de Maghnia

1. Introduction
Comme précisé dans les précédents chapitres, ce projet concerne la problématique des inondations des
villes par dépassement des capacités d’évacuation des réseaux des eaux pluviales. La ville de Maghnia
a été choisie pour l’application de la méthodologie de dimensionnement de ce type de réseau. Le choix
de cette ville a été conditionné par le fait que cette dernière a connu des inondations à répétition depuis
quelques temps. En plus de ça, nous disposons de quelques données climatologiques, bien que
anciennes, mais qui nous servirons pour appliquer notre méthodologie.

Il faut aussi noter que vu les difficultés d’obtenir des données de terrain, les cartes utilisées ont été
tirées de sites internet.

2. Présentation de la ville de Maghnia

2.1 Historique de la ville

La ville de Maghnia est située à l’extrême Nord-Ouest du pays, à 13 km de la frontière algéro-


marocaine. Le site a été habité depuis l’antiquité. Des vestiges datant de 25 000 à 10 000 ans
avant notre ère ont été retrouvés dans le voisinage. De même, des vestiges datant de l’ère
romaine ont été mis à jour lors de la rentrée des français dans la région en 1943.En fait, les
romains y avaient régnaient entre le IIIème et le V siècle. Ils y avaient installé une garnison
militaire pour surveiller la région. Le nom qui revenait dans les inscriptions retrouvées est
« NUMERUS SYRORUM », « SYRORUM » ou simplement « SYR ». Avant l’arrivée des
français, la localité servait surtout de lieu de rencontre des tributs de la région, en majorité
nomades, pour commercer entre eux.

Les français s’installent définitivement en 1944 en construisant un fort et un hôpital militaire


sur les ruines du fort romain. Ils donnèrent au lieu le nom de LallaMaghnia, devenu Maghnia
avec le temps, nom d’une sainte, chef de Zaouia, qui de retour du pèlerinage et voyant sa fin
proche désigna le lieu où elle souhaitait être enterrée. A sa mort, un mausolée fut construit, il
y est toujours.

La ville est devenue célèbre surtout pour avoir enfanté le premier président de l’Algérie
indépendante et pour avoir aussi été le lieu de la signature du traité entre la France occupante

45
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
et le Maroc le 18 mars 1845 qui fixa la frontière entre le Maroc et l'Algérie française de
l’époque.

Photo 27 : Mausolée de Lalla Maghnia

2.2 La ville de Maghnia actuellement

A l’indépendance, la ville était constituée principalement du centre (1) habité par la


population coloniale et les quartiers périphériques de Matemor (7) à l’est et de l’abattoir au
sud-est habités par les autochtones. Après l’indépendance, la ville s’est étendue
principalement vers l’ouest où la topographie est favorable. Des quartiers plus ou moins
organisés comme cité Haddam (2), cité Cadi (3) ou El Brigui (4) sont nés. Des quartiers
spontanés sont nés au fur et à mesure de l’évolution de la ville accompagnée d’un fort exode
rural. Ainsi, sont nés des quartiers comme Gradate (9), Chaaba, OuledBendamou (8),
OuledBensaber, Hay Omar (6), etc.
Les autorités municipales ont pris part à l’agrandissement de la ville en organisant des
lotissements dans le cadre de l’auto-construction. Ainsi, des quartiers comme l’Abattoir
djedid, Matemordjedid (numéro5 sur la photo 28), Hay IbnSina, Hay Messali El Hadj ont vu
le jour.

Photo 28 : Aperçu sur la ville de Maghnia (google earth)

46
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
La ville compte actuellement une population de l’ordre de 100 000 (± 87 000 en
2008). Elle est caractérisée par de fortes pentes principalement dans le centre-ville, le quartier
Matemor, Matemor -Djedid, Gradate, Chaaba, Hay Ibn Sina et Messali El Hadj car ces
quartiers ont été érigés sur les flancs de collines. Dans ces quartiers et dans le cas de fortes
pluies, le ruissellement peut être à forte vitesse. Par contre des quartiers comme cité Haddam,
cité Cadi, El Brigui sont caractérisés par des pentes faibles car ils ont été en majorité érigés
sur des terres agricoles planes. Dans ces quartiers, c’est l’évacuation des eaux de pluies qui
risquent de se poser pour défaut de pente.
La ville dispose des points de rejet naturels constitués par Oued Ouardefou qui longe la ville
du côté Sud. Actuellement, la ville est en train de s’étendre de part et d’autre de cette rivière.
Ce qu’il faut noter, c’est que si cette rivière coulait dans le temps, à cause des sécheresses des
années passées, elle est actuellement juste le réceptacle des eaux usées de la ville.
2.3 Climatologie de la ville de Maghnia
Bien que se trouvant à une distance raisonnable de la mer, le climat qui règne sur la ville est
tu type aride à semi-aride caractérisé par un été chaud et un hiver froid avec une pluviométrie
relativement faible. En effet, la zone d’étude présente un climat méditerranéen avec une
pluviométrie moyenne de l’ordre de 350mm à 400mm par an. La période la plus arrosée
s’étale de Novembre à Avril avec 80% des précipitations totales et 48 jours de pluies. En
hiver, la température moyenne oscille autour de 10°C avec un minimum de 6°C. En été par
contre, la température moyenne est de l’ordre de 30°C, avec des températures oscillant entre
24°C et 30°C, exceptionnellement maximales de l’ordre de 40°C. Ces constations sont
confirmées par les figures ci-.

Figure 6 : Précipitations enregistrées à Maghnia en 2018[53]

47
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 7 : Températures enregistrées à Maghnia en 2018[53]

2.4. Aspects socio-économiques de la ville de Maghnia

La région de Maghnia a une vocation agricole vue la disponibilité des terres fertiles dans la
région. Avec la sécheresse qui s’est installée dans la région, cette activité a décliné. Pour
diversifier les activités économiques, les autorités l’ont doté d’une première zone industrielle
vers la fin des années 70 et des unités industrielles ont été installées. Une deuxième zone
industrielle a été créée récemment. Pour le volet touristique, la région dispose de deux stations
thermales, Hammam Chiguer et Hammam Boughrara.
Une annexe de l’Université de Tlemcen installée dans la ville a été élevée récemment en
centre universitaire et la daïra de Maghnia a été récemment élevée en Wilaya déléguée.
3. Dimensionnement d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales
3.1. Introduction

A cause des difficultés rencontrées dans l’obtention des données de terrain, seule une partie de
la ville a été choisie pour être traitée dans cette étude. Cette partie sera partitionnée en sous-
bassins qui seront drainés par des conduites à déterminer. La carte utilisée de la ville a été
extraite à partir du site internet https://fr-ch.topographic-map.com/maps/eg3z/Maghnia/. La
partition a été effectuée sur la base des courbes de niveau données par ce site. Ce site permet
d’obtenir les altitudes des différents points considérés. Les distances horizontales sont
déterminées à partir de carte satellite de la ville de Maghnia
(https://satellites.pro/carte_de_Maghnia#). Les surfaces des sous-bassins ont été calculées en

48
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
les divisant en triangles et en utilisant la formule de Héron pour des triangles quelconques. La
figure ci-dessous tirée de ce site montre un peu les difficultés rencontrées.

Figure 8 : Courbes de niveau de la ville de Maghnia[54]

3.2. Proposition d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales

Comme mentionné auparavant, la taille de la ville et le manque de données font que seule une
partie de la ville a été considérée, l’objectif étant d’appliquer la méthodologie de
dimensionnement tout en essayant de discuter les difficultés rencontrées en chemin.
En même temps, les difficultés rencontrées pour le choix d’un schéma optimal nous a poussée
à profiter de la configuration de la ville et le fait que cette dernière est longée par Oued
Ouardefou pour proposer un schéma avec plusieurs points de rejet. Ceci facilite énormément
le calcul. Pour cela et en respectant la topographie de la ville, 15 sous-bassins ont été
délimités (Voir figure 9).

Figure 9 : Bassins versants délimités

49
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
Ainsi, le fonctionnement du réseau est le suivant :

 Le bassin BV1 est drainé par la conduite AB, qui déverse son débit dans la conduite
BC qui draine le bassin BV2. Ces débits transitent par la conduite CD. Au point D, ils
rejoignent la conduite DE qui draine le bassin versant 3. Le tout est rejeté au point de
rejet 1 dans Oued Ouardefou au point E.
 Le bassin BV4 est drainé par la conduite FG alors que le bassin versant BV5 est
drainé par la conduite HG. Ces débits transitent ensuite par la conduite GI pour
rejoindre le point de rejet 2 au point I.
 Le bassin BV9 drainé par la conduite JV rejoint le point de connexion R par la
conduite VR. Au point R, la conduite UR déverse le débit drainé du bassin versant
BV8. Ces débits transitent par la conduite RT. En ce point, arrive les débits des
bassins versants BV10, BV11 et BV14 qui sont drainés respectivement par les
conduites ZW, KX et YT. Notons que la conduite WX fait transiter le débit du bassin
BV10 et du bassin BV11. Le tout rejoint la conduite YT qui draine en même temps le
bassin BV14.
 Le tronçon de conduite TS collecte les débits qui transitent par la conduite RT et la
conduite YT.
 Le bassin BV12 est drainé par la conduite MN. Ce débit transite par la conduite NO.
Le bassin versant BV13 est drainé par la conduite YO. Ces débits transitent par la
conduite OP pour le point de rejet 4.
 Les bassins versants BV6, BV7 et BV15 rejettent directement les eaux collectées
respectivement par les conduites QI, LS et aS.

Pour entamer les calculs, il a été donc de déterminer les surfaces, les pentes moyennes et les
coefficients de ruissellement de ces sous-bassins.

 Pour la surface, c’est la méthode de triangulation qui a été utilisée. Les dimensions
des triangles ont été déterminées à l’aide du site cité précédemment. Les surfaces ont
été approchées et la formule utilisée est :

𝑆= 𝑝(𝑝 − 𝑎)(𝑝 − 𝑏)(𝑝 − 𝑐)

Dans cette formule, p est le demi-périmètre du triangle. Les lettres a, b et c représentent les
trois côtés du triangle.

50
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
 Pour les pentes, c’est sur la base de la proposition du réseau que ces dernières ont été
déterminées. Les longueurs des conduites ont déterminées par le même site cité
précédemment et la différence de l’altitude des extrémités des conduites a été
déterminée à l’aide des courbes de niveau. Sachant que les conduites suivent le réseau
des voies publiques, un calcul de pente moyenne a été parfois nécessaire. Cette pente
moyenne a été calculée par la formule suivante :

∑ 𝐿
𝐼 =

Dans cette formule, I est la pente moyenne du tronçon entier, I représente les pentes
des différentes parties qui constituent le tronçon en question. L sont les longueurs de
ces parties.
 Pour le coefficient de ruissellement pris en compte dans les calculs, il a été déterminé
par observation sur carte des proportions bâties et des proportions non bâties des
surfaces des différents sous-bassins. Un calcul du coefficient de ruissellement moyen
a ensuite été effectué. Ce calcul est réalisé à l’aide de la formule suivante :
∑ 𝐶 .𝐴
𝐶 =
∑ 𝐴
Dans cette formule, 𝐶 est le coefficient de ruissellement moyen du bassin en entier,
𝐶 et 𝐴 sont respectivement le coefficient de ruissellement et la surface relative aux
différentes parties qui constituent ce sous-bassin.
Il est de coutume de prendre le temps de concentration de bassins versants urbains
égal à :
𝑡 =𝑡 +𝑡
 Le temps 𝑡 est calculé à l’aide des formules empiriques donnant le temps de
concentration. Pour notre cas, nous l’avons calculé à l’aide de la formule de Shaake et
Geyer qui s’écrit :
, , ,
𝑡 = 1,75 𝐿 .𝐼 .𝐶
Cette formule semble adaptée aux bassins versants urbains.
Le temps t est défini comme étant le temps d’acheminement, c’est le temps nécessaire
pour que l’eau traverse la conduite de bout en bout. Il est généralement calculé à l’aide de
la formule :
𝐿
𝑡 =
𝑉

51
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Dans les formules précédentes, L est la longueur de la conduite, V est la vitesse dans
la conduite section pleine, I est la pente moyenne du bassin généralement prise égale
à la pente de la conduite et C est le coefficient de ruissellement moyen du bassin.

3.3. Détermination des paramètres de la loi de Montana

Les inondations urbaines par dépassement des capacités des réseaux d’évacuation des eaux
pluviales sont dues généralement à des pluies dont l’intensité est importante. Pour
dimensionner ces réseaux, une étude statistique est nécessaire pour déterminer les paramètres
de la loi de Montana qui donne l’intensité de la pluie qui correspond à une période de retour
donné en fonction du temps de concentration du bassin.
La formule de Montana qui s’écrit :
𝑎
𝑖(𝑡 , 𝑇) = = 𝑎. 𝑡
𝑡
Les paramètres à déterminer sont les constantes a et b de l’équation ci-dessus. Pour cela, il
faut disposer des séries de données sous forme d’intensité de pluie en fonction de durée
d’observation.
Pour notre projet, nous avons pu disposer de séries de données de la ville de Maghnia. Ces
séries sont constituées des maximums de pluies observées durant des temps qui correspondent
à 15 minutes, 30 minutes, 1 heure, 2 heures, 3 heures, 6 heures, 12 heures et 24 heures. Ces
séries s’étalent de 1973 à 1996, c’est-à-dire sur 24 ans.
Ces séries ont été ajustées à la loi de Gumbel. Pour réaliser cet ajustement, il faut passer par les étapes
suivantes :
1- Classer les intensités de pluies dans un ordre croissant, qu’on appellera par la suite les
variables ;
2- Affecter un rang à chaque variable (le rang d’une variable c’est sa position dans la
colonne des valeurs classées, la première variable est de rang, la suivante est de rang
2, etc.).
3- Calculer la fréquence expérimentale de chaque valeur. Cette fréquence est calculée par
la formule suivante :
𝑛 − 0,5
𝑓=
𝑁
Dans cette formule, f et n sont respectivement la fréquence expérimentale et le rang de
la variable. N est la taille de la colonne, pour notre cas N = 24.
Calculer la variable de Gumbel par la formule suivante :
u = −ln (− ln(f))

52
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
4- L’ajustement est visualisé en traçant la courbe :
𝑝 = 𝑓( 𝑢)

𝑝 est la pluie maximale observée.

Les résultats de ces ajustements sont représentés sur les figures suivantes.

Figure 10 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 15


minutes.

53
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 11 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 30


minutes.

Figure 12 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 1 heure.

54
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 13 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 2 heures.

Figure 14 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 3 heures.

55
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 15 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 6 heures.

Figure 16 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 12


heures.

56
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 17 : Ajustement à la loi de Gumbel des pluies maximales observées pendant 24


heures.

Pour déterminer les paramètres de la loi de Montana, il faut tracer les courbes IDF (Intensité-
Fréquence-Durée). Pour notre projet, on va le faire uniquement pour les périodes de retour de
5 ans et de 10 ans. Pour cela, on dresse le tableau suivant.

Tableau 7 : Valeurs des variables de Gumbel pour différentes périodes de retour.

Période de retour T (ans) 2 5 10 20 50 100


𝟏
Fréquence𝒇 = 𝟏 − 𝑻 0,5 0,8 0,9 0,95 0,98 0,99

Variable de Gumbel
0,37 1,50 2,25 2,97 3,90 4,60
𝒖 = −𝒍𝒏(−𝒍𝒏(𝒇))

Pour la suite, on utilise les équations d’ajustement des variables affichées sur les graphes. A
l’aide de ces équations, on calcule les intensités de pluie en fonction des périodes de retour
comme mentionné sur le tableau suivant.

57
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Tableau 8 : Intensités de pluie (en mm/h) pour des durées d’observations et des périodes de
retour données.

Durée de
Equation T=5 ans T=10 ans
l’observation
15 min 𝑝 = 3,75𝑢 + 6,36 47,94 59,20
30 min 𝑝 = 4,79𝑢 + 9,21 32,81 40,00
1 heure 𝑝 = 5,47𝑢 + 11,45 19,65 23,76
2 heures 𝑝 = 5,99𝑢 + 14,54 11,76 14,01
3 heures 𝑝 = 6,65𝑢 + 16,95 8,97 10,64
6 heures 𝑝 = 11,05𝑢 + 20,77 6,22 7,61
12 heures 𝑝 = 13,4𝑢 + 24,12 3,68 4,52
24 heures 𝑝 = 14,82𝑢 + 28,22 2,10 2,57

Les valeurs des deux dernières colonnes sont obtenues à l’aide des équations d’ajustement et
des variables de Gumbel correspondantes. A titre d’exemple, la pluie maximale qui risque
d’être observée pendant 3 heures tous les 10 ans est calculée de la manière suivante :

𝑝 = 6,65 × 2,25 + 16,95 = 31,91 𝑚𝑚


Pour la transformer en une intensité, on divise par la durée de l’observation, pour notre
exemple c’est 3 heures. Donc, l’intensité de la pluie qu’on risque de voir revenir tous les 10
ans qui durera 3 heures est :

31,91
𝑖(𝑇 = 10 𝑎𝑛𝑠) = = 10,64 𝑚𝑚/ℎ
3
Pour déterminer les paramètres de Montana pour ces deux périodes de retour, on trace les
courbes suivantes.

58
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

Figure 18 : Courbe Intensité-Durée pour la période de retour de 5 ans.

Figure 19 : Courbe Intensité-Durée pour la période de retour de 10 ans.

En conclusion de ce paragraphe, on donne les paramètres de Montana obtenus pour la ville de


Maghnia. Ils sont regroupés dans le tableau suivant :

Tableau 9 : Paramètres de Montana pour des périodes de retour de 5 et 10 ans.

a b
T= 5 ans 19,49 0,68
T = 10 ans 23,66 0,68

59
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

3.4. Dimensionnement du réseau

 Calcul des pentes moyennes :

Les pentes moyennes de chaque tronçon ont été calculées par la formule décrite
précédemment. Le tableau ci-dessous regroupe les détails de ces calculs.
Tableau 10 : Calcul des pentes
Longueur Dénivellation Pente moyenne
Pente
(m) (m) (%)
100 1 0,01
130 2 0,02
110 4 0,04
BV1 0,0262
50 4 0,08
90 8 0,09
80 4 0,05

260 23 0,09
BV2 220 12 0,05 0,0704
110 8 0,07

200 7 0,04
Tronçon 0,0156
140 1 0,01

150 2 0,01
BV3 0,0079
180 1 0,01

90 7 0,08
100 11 0,11
BV4 60 3 0,05 0,0625
70 4 0,06
60 3 0,05
90 4 0,04

OP 270 12 0,04 0,04

BV6 460 7 0,02 0,02

170 3 0,02
BV7 0,02
170 3 0,02

170 2 0,01
BV8 0,0157
190 4 0,02

60
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia
100 9 0,09
60 4 0,07
BV9 0,0776
60 6 0,10
120 8 0,07

RT 140 5 0,04 0,04

BV10 200 3 0,02


0,0126
270 3 0,01

110 6 0,05
Tronçon 0,0294
530 14 0,03

230 7 0,03
BV11 240 6 0,03 0,0247
160 3 0,02

Tronçon XT 140 3 0,02 0,02

BV14 680 4 0,01 0,01

530 3 0,01
BV15 0,0064
400 3 0,01

 Calcul des vitesses et des débits à pleine section :

Bassin A (ha) C I (m/m) L (m) K D (m) Vps (m/s) Qps


1 (AB) 13,31 0,82 0,0262 560 76,92 0,40 2,68 0,34
2 (BC) 15,72 0,91 0,0704 930 76,92 0,40 4,40 0,55
CD 0,0156 340 76,92 0,40 2,07 0,26

3 (DE) 12,14 0,88 0,0079 330 76,92 0,50 1,71 0,34

4 (FG) 12,35 0,95 0,0625 470 76,92 0,30 3,42 0,24


5 (HG) 13,00 0,89 0,0953 460 76,92 0,30 4,22 0,30
GI 0,0444 270 76,92 0,35 3,20 0,31

6 (QI) 16,44 0,93 0,0152 360 76,92 0,30 1,69 0,12


7 (LS) 9,99 0,94 0,0176 630 76,92 0,30 1,82 0,13

8 (UR) 10,91 0,95 0,0157 180 76,92 0,40 2,07 0,26


9 (JV) 9,89 0,95 0,0776 340 76,92 0,40 4,62 0,58
VR 0,0354 730 76,92 0,40 3,12 0,39
RT 0,0357 140 76,92 0,40 3,13 0,39

61
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

10 (ZW) 13,03 0,86 0,0126 470 76,92 0,40 1,86 0,23


WX 0,0294 640 76,92 0,40 2,84 0,36

11 (KX) 12,14 0,95 0,0247 630 76,92 0,40 2,61 0,33


XY 0,0214 140 76,92 0,40 2,43 0,30

14 (YT) 17,27 0,88 0,0059 680 76,92 0,55 1,57 0,37


TS 0,0333 150 76,92 0,55 3,74 0,89

15 (aS) 25,88 0,46 0,0064 930 76,92 0,45 1,43 0,23

12 (MN) 15,12 0,80 0,0077 540 76,92 0,45 1,57 0,25


NO 0,0286 210 76,92 0,45 3,03 0,48
13 (bO) 12,04 0,80 0,0217 330 76,92 0,45 2,64 0,42
BV12+BV13
OP 0,0412 340 76,92 0,45 3,64 0,58

 Calcul débits de ruissellement et vérifications :

Bassin ta Shake tc a b i Qr V (1/10) V (1/100)


1 (AB) 3,48 15,07 18,55 23,664 -0,682 3,23 0,10 1,47 0,54 Verse BV2
2 (BC) 3,53 14,13 21,14 23,664 -0,682 2,95 0,12 2,42 0,88 Verse CD
CD 2,74 0,22 1,14 0,41 BV1+BV2

3 (DE) 3,22 15,81 28,78 23,664 -0,682 2,39 0,07 0,94 0,34
0,29 Ex 1

4 (FG) 2,29 12,10 14,39 23,664 -0,682 3,84 0,13 1,88 0,68
5 (HG) 1,82 11,46 13,28 23,664 -0,682 4,06 0,13 2,32 0,84
GI 1,41 0,25 1,76 0,64 Ex 2

6 (QI) 3,56 14,30 17,86 23,664 -0,682 3,31 0,14 0,93 0,34 Ex 2
7 (LS) 5,78 15,96 21,74 23,664 -0,682 2,90 0,08 1,00 0,36 Ex 3

8 (UR) 1,45 11,99 13,44 23,664 -0,682 4,02 0,12 1,14 0,41
9 (JV) 1,23 10,81 12,04 23,664 -0,682 4,34 0,11 2,54 0,92
VR 3,90 0,11 1,71 0,62
RT 0,75 0,23 1,72 0,63

10 (ZW) 4,22 16,08 20,30 23,664 -0,682 3,04 0,09 1,02 0,37
WX 3,75 0,09 1,56 0,57

62
Chapitre 4 Dimensionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la ville
Maghnia

11 (KX) 4,03 15,06 19,08 23,664 -0,682 3,17 0,10 1,43 0,52
XY 0,96 0,20 1,33 0,49

14 (YT) 7,21 19,71 26,93 23,664 -0,682 2,50 0,11 0,86 0,31
YT 0,30
TS 0,67 0,53 2,06 0,75 Ex 3

15 (aS) 10,84 24,78 35,62 23,664 -0,682 2,07 0,07 0,79 0,29 Ex 3

12 (MN) 5,72 18,29 24,02 23,664 -0,682 2,71 0,09 0,86 0,31
NO 1,16 0,09 1,67 0,61
13 (bO) 2,08 13,76 15,84 23,664 -0,682 3,60 0,10 1,45 0,53
BV12+BV13 0,19
OP 1,56 0,19 2,00 0,73 Ex 4

4. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons proposé un réseau d’évacuation des eaux pluviales d’une partie
de la ville de Maghnia. Le tracé a été effectué sur la base des voies publiques et de la
topographie. Le choix des bassins a été difficile car la topographie est complexe et le choix du
sens de l’écoulement de surface a été difficile à établir. Néanmoins, pour le principe, nous
avons montré que la protection pour des intensités de période de retour fixée est possible
moyennant des décisions tranchées par la gestion de la ville. La vérification des conditions
des débits ou des vitesses n’a pas été toujours facile, mais dans l’ensemble, le réseau proposé
est fonctionnelle.

63
Conclusion général
Conclusion générale

Conclusion générale

A travers ce mémoire, nous avons d’abord essayé d’expliquer la notion du risque


d’inondation en montrant que c’est est un concept binomial combinant deux autres concepts
qui sont, l’aléa qui est le phénomène physique d’intensité et d’occurrence (période de retour)
données et la vulnérabilité qui représente les conséquences dommageables de cet aléa sur les
enjeux (habitations, populations, activité, etc.).
Les inondations représentent un risque naturel très aléatoire qui menace les
populations loin des cours d’eau mais aussi ceux au voisinage. Malheureusement, ce
phénomène cause toujours des pertes humaines importantes parfois par manque de protection
de grande ampleur mais parfois par défaut de petits aménagements.
En ce qui nous concerne, nous avons abordé le phénomène des inondations urbaines
dues au dépassement des capacités des réseaux d’évacuation des eaux pluviales. Nous l’avons
abordé à travers trois chapitres de nature bibliographique et un chapitre d’application. Ces
chapitres et ce travail nous ont permis de cerner la méthodologie de dimensionnement des
réseaux des eaux pluviales. Pour que ce dimensionnement soit correct, il faut réunir un certain
nombre de conditions. En dehors des calculs purement techniques, il faut disposer de données
précises et suffisantes du terrain pour pouvoir le diviser en sous-basins adéquats. Il faut aussi
disposer de données représentatives des intensités de pluies observées sur la région pour
pouvoir calculer les paramètres de la loi de Montana qui correspondent à la région. Enfin, il
y’a un paramètre très difficile à cerner et qui est le temps de concentration. En effet, ce
paramètre est déterminé à l’aide de formules empiriques dont les représentativités ne sont pas
établies.
En conclusion, on peut attribuer les inondations en Algérie à plusieurs causes,
certaines sont maitrisables, d’autres non. En premier lieu, les réseaux déjà en fonction ont-ils
été dimensionnés correctement avec des données des précipitations représentatives ou pas ?
En second lieu, ont-ils été réalisés dans les règles de l’art ? Pour ce point, on vise surtout le
fait que parfois, les regards ne sont pas placés dans les endroits adéquats pour collecter le
ruissellement de surface. Le dernier point concerne l’entretien. En effet, à cause de la
climatologie qui règne en Algérie et qui caractérisée par un été sec, le réseau se rempli de

64
Conclusion générale

poussières, de détritus et de feuillage en été et en automne et à l’arrivée de la pluie, elle trouve


des conduites souvent bouchées. A cela, il faut ajouter le manque de civisme de la population.
Le dernier point concerne la pluie, on a beau dimensionner un réseau pour une
intensité de pluie de période de retour donnée, on ne peut jamais garantir qu’une pluie plus
intense ne survienne et ne dépasse les capacités du réseau en place. C’est pourquoi, toute
étude de ce type doit être complétée par une étude de risque et de vulnérabilité.

65
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materiels-enregistres-95f4c.jpg

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entretien-des-reseaux-dassainissement-pour-eviter-les-inondations-02-09-2020

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techniques-alternatives-de-gestion-des

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tennis-en-beton.html

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pins?page=1

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oueds-des-zones-urbaines-in-progress.1520476/page-11

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l-erosion/correction-torrentielle

[51]https://www.docplayer.fr/118635204-Republique-algerienne-democratique-et-populaire.html

[52] https://docplayer.fr/7548844-Methode-pour-le-dimensionnement-des-ouvrages-de-
stockage.html

[53] https://www.infoclimat.fr/climatologie/annee/2018/maghnia/valeurs/60522.html

[54]https://fr-ch.topographic-map.com/maps/eg3z/Maghnia/

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