Gestion des adresses IP avec DHCP et DNS
Un réseau informatique est un ensemble d’appareils connectés entre eux pour échanger des
données et partager des ressources. Pour que cette communication soit possible et organisée,
les appareils utilisent des protocoles, c’est-à-dire des règles et standards qui définissent
comment les informations sont transmises et reçues sur le réseau.
Chaque appareil dans un réseau doit posséder une adresse IP(Internet Protocol) unique, qui
sert d’identifiant numérique permettant de localiser et d’acheminer correctement les données
vers leur destination.
La gestion efficace de ces adresses IP est essentielle pour assurer une communication fluide,
notamment dans les réseaux complexes où les appareils sont nombreux ou changent
fréquemment. C’est dans ce contexte qu’intervient les protocoles DHCP (Dynamic Host
Configuration Protocol) et DNS (Domain Name System) .
Des lors, comment les protocoles DHCP et DNS facilitent-ils la gestion des adresses IP et
contribuent-ils au bon fonctionnement des réseaux informatiques ? cette question fera l’objet de
notre exposé.
C’EST QUOI LE PROTOCOL IP ?.
Une adresse IP (Internet Protocol) est un identifiant numérique unique attribué à chaque
appareil connecté à un réseau informatique. Elle permet de localiser un appareil et d’assurer la
bonne transmission des données entre les différents équipements du réseau.
Elle a pour rôle de :
Identifier un appareil sur un réseau.
Permettre la communication entre les appareils (ordinateurs, smartphones, serveurs…).
Acheminer les données vers la bonne destination, comme une adresse postale pour un
colis.
Il existe plusieurs types d’adresses IP selon la porté, la version et l’attribution.
Selon la portée :
Adresse privéeUtilisée dans un réseau local (LAN)192.168.1.10.
Adresse publiqueVisible sur Internet, attribuée par un FAI154.72.33.5
Selon la version du protocole
• IPv4 : format en 4 nombres séparés par des points (ex : 192.168.1.10)
• IPv6 : format plus long en hexadécimal (ex : 2001 :0db8 :85a3 ::8a2e :0370 :7334) –
utilisé pour résoudre le manque d’adresses IPv4.
Selon l’attribution :
StatiqueFixe, attribuée manuellement
DynamiqueChangée automatiquement (via DHCP)
Comme nous l’avons évoqué précédemment, la communication entre les appareils d’un réseau
repose sur l’attribution et la gestion des adresses IP. Pour automatiser ce processus et le
rendre plus fiable, des protocoles spécifiques entrent en jeu : le DHCP et le DNS.
🔄 II. DHCP (Dynamic Host Configuration Protocol))
🟦 Définition
Le DHCP (Dynamic Host Configuration Protocol) est un protocole réseau utilisé pour attribuer
automatiquement des adresses IP aux appareils qui se connectent à un réseau. Il garantit
alors que tous ces appareils reçoivent une adresse IP .Dans le contexte de cette définition , il
attribue également des adresses DNS (Domain Name System), des masques de sous-réseau
et des passerelles par défaut aux appareils.
Le DHCP fonctionne au niveau de la couche Applicationdu modèle TCP/IP.C’est-à-dire qu’il
utilise des messages applicatifs (au-dessus de UDP) pour que les appareils puissent dialoguer
avec le serveur DHCP .Et a pour objectif de simplifier la gestion des adresses IP
en automatisant leur attribution, surtout dans les réseaux avec de nombreux appareils.
Comment fonctionne le DHCP ?
Pour mettre le protocole DHCP en action, il faut dans un premier temps un serveur DHCP qui
distribue des adresses IP. Cette machine va servir de base pour toutes les requêtes DHCP,
aussi elle doit avoir une adresse IP fixe. Dans un réseau, on peut donc n'avoir qu'une seule
machine avec adresse IP fixe, le serveur DHCP. À la maison, il peut s'agir de la box Internet ou
d'un routeur filaire ou WiFi. Le mécanisme de base de la communication est BOOTP (avec
trame UDP). Quand une machine est démarrée, elle n'a aucune information sur sa
configuration réseau, et surtout, l'utilisateur ne doit rien faire de particulier pour trouver une
adresse IP. Pour y parvenir, la technique utilisée est le broadcast : pour trouver et dialoguer
avec un serveur DHCP, la machine va simplement émettre un paquet spécial de broadcast
(broadcast sur 255.255.255.255 avec d'autres informations comme le type de requête, les ports
de connexion...) sur le réseau local. Lorsque le serveur DHCP recevra le paquet de broadcast,
il renverra un autre paquet de broadcast (n'oubliez pas que le client – l'appareil souhaitant se
connecter – n'a pas forcément son adresse IP et donc, qu'il n'est pas joignable directement)
contenant toutes les informations requises pour le client.
On pourrait croire qu'un seul paquet peut suffire à la bonne marche du protocole. En fait, il
existe plusieurs types de paquets DHCP susceptibles d'être émis soit par le client pour le ou les
serveurs, soit par le serveur vers un client :
DHCPDISCOVER :pour localiser les serveurs DHCP disponibles
DHCPOFFER : réponse du serveur à un paquet DHCPDISCOVER, qui contient les premiers
paramètres
DHCPREQUEST : requête diverse du client pour par exemple prolonger son bail
DHCPACK : réponse du serveur qui contient des paramètres et l'adresse IP du client
DHCPNAK : réponse du serveur pour signaler au client que son bail est échu ou si le client
annonce une mauvaise configuration réseau
DHCPDECLINE : le client annonce au serveur que l'adresse est déjà utilisée
DHCPRELEASE : le client libère son adresse IP
DHCPINFORM : le client demande des paramètres locaux, il a déjà son adresse IP
Ainsi, le premier paquet émis par le client est un paquet de type DHCPDISCOVER. Le serveur
répond par un paquet DHCPOFFER, en particulier pour soumettre une adresse IP au client. Le
client établit sa configuration, puis fait un DHCPREQUEST pour valider son adresse IP
(requête en broadcast car DHCPOFFER ne contient par son adresse IP). Le serveur répond
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simplement par un DHCPACK avec l'adresse IP pour confirmation de l'attribution.
Normalement, cet échange est suffisant pour qu'un client obtienne une configuration réseau
efficace, mais cela peut être plus ou moins long selon que le client accepte ou non l'adresse IP.
Paramètres transmis :
Adresse IP
→ L’adresse unique attribuée à l’appareil (ex : 192.168.1.10)
Masque de sous-réseau (Subnet Mask)
→ Indique la taille du réseau (ex : 255.255.255.0)
Passerelle par défaut (Default Gateway)
→ Adresse du routeur pour sortir du réseau local
Serveurs DNS
→ Pour résoudre les noms de domaine
Durée du bail (Lease Time)
→ Temps pendant lequel l’IP est réservée pour l’appareil
Nom de domaine (Domain Name)
→ Domaine auquel appartient le client
Serveur WINS
→ Utilisé dans les anciens réseaux Windows pour la résolution de noms NetBIOS
Serveur NTP
→ Pour la synchronisation de l’heure
Serveur TFTP
→ Pour le boot réseau (utilisé dans les installations PXE)
Adresse du serveur DHCP
→ L’adresse IP du serveur qui a attribué la configuration
Nom de l’hôte (Hostname)
→ Nom de l’appareil
Serveur SMTP
→ Pour envoyer des emails dans un réseau local
Exemple :
Configuration_dhcp :
Adresse_ip : 192.168.1.10
Masque_sous_reseau : 255.255.255.0
Passerelle_par_defaut : 192.168.1.1
Serveurs_dns :
- 8.8.8.8
- 8.8.4.4
Duree_du_bail : 86400 # en secondes (ici 24 heures)
Nom_de_domaine : entreprise.local
Serveur_wins : 192.168.1.2
Serveur_ntp : time.windows.com
Serveur_tftp : 192.168.1.5
Serveur_dhcp : 192.168.1.254
Nom_d_hote : PC-Bureau
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Serveur_smtp : mail.local
🌐 III. DNS(Domain Name System)
🟦 Définition
Le Domain Name System[ (Système de nom de domaine) ou DNS est un service informatique
distribué qui associe les noms de domaine Internet avec leurs adresses IP. On associe donc
une adresse logique, le nom de domaine, à une adresse physique l’adresse IP. Le nom de
domaine et l’adresse IP sont uniques. Le DNS permet à votre message d’atteindre son
destinataire et non quelqu’un d’autre possédant un nom de domaine similaire.
De ce fait, lorsqu'une page web est chargée, ce processus apparemment simple implique en
réalité l'intervention de plusieurs serveurs DNS, chacun jouant un rôle bien précis.
Quatre serveurs DNS sont impliqués dans le chargement d'une page web
• Serveur récursif DNS : peut être considéré comme un bibliothécaire à qui l'on
demande d'aller chercher un livre particulier quelque part dans une bibliothèque. Il s'agit
d'un serveur conçu pour recevoir les requêtes des ordinateurs client par l'intermédiaire
d'applications, comme les navigateurs web. Généralement, le récurseur se charge
ensuite d'effectuer les requêtes supplémentaires nécessaires à la résolution de la
requête DNS du client.
• Serveur de noms racine (Root DNS Server): le serveur racine constitue la première
étape de la traduction (résolution) des noms d'hôtes lisibles par l'humain en adresses IP.
Il s'agit en quelque sorte du catalogue d'une bibliothèque : il renvoie vers les différents
rayonnages de livres et sert généralement de référence pour trouver d'autres
emplacements plus spécifiques.
• Serveur de noms TLD (Top-Level Domain) : le serveur de domaine de premier niveau
(TLD, top level domain) peut être considéré comme un rayonnage spécifique au sein
d'une bibliothèque. Étape suivante dans la recherche d'une adresse IP spécifique, ce
serveur de noms héberge la dernière partie d'un nom d'hôte (dans « example.com », le
serveur TLD est ainsi « .com »).
• Serveur de noms autoritaire (Authoritative DNS Server) : ce dernier serveur de
noms peut être considéré comme un dictionnaire situé sur un rayonnage. Il rend possible
la traduction d'un nom spécifique sous forme d'une définition. Le serveur de noms de
référence constitue la dernière étape d'une requête effectuée au serveur de noms. Si le
serveur de noms de référence a accès à l'enregistrement demandé, il renvoie l'adresse
IP du nom d'hôte demandé au récurseur DNS (le bibliothécaire) qui a effectué la requête
initiale.
Ainsi, pour que le DNS fonctionne efficacement, il repose également sur différents types
d’enregistrements qui permettent de gérer les adresses IP, les alias, les serveurs de
messagerie, et bien plus encore.
Les enregistrements DNS sont des instructions qui résident dans des serveurs DNS faisant
autorité et fournissent des informations sur un domaine, notamment quelle adresse IP associée
à ce domaine et la manière de traiter les requêtes pour ce domaine.
Quels sont les types d'enregistrement DNS les plus courants ?
- type: A
description: Contient l'adresse IPv4 associée à un nom de domaine.
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exemple: "example.com → 93.184.216.34"
- type: AAAA
description: Contient l'adresse IPv6 associée à un nom de domaine.
exemple: "example.com → 2606:2800:220:1:248:1893:25c8:1946"
- type: CNAME
description: Redirige un domaine ou sous-domaine vers un autre nom de domaine, sans
fournir d'adresse IP.
exemple: "www.example.com → example.com"
- type: MX
description: Spécifie le serveur de messagerie qui gère les e-mails du domaine.
exemple: "example.com → mail.example.com (priorité : 10)"
- type: TXT
description: Permet de stocker du texte libre, souvent utilisé pour la sécurité (SPF, DKIM,
etc.).
exemple: 'v=spf1 include:_spf.example.com ~all'
- type: NS
description: Indique les serveurs de noms (nameservers) responsables du domaine.
exemple: "example.com → ns1.dnsprovider.com"
Les étapes d'une recherche DNS :
Un utilisateur saisit « example.com » dans un navigateur web. La requête est acheminée
via Internet et reçue par un résolveur DNS récursif.
Le résolveur interroge alors un serveur de noms racine DNS (.).
Ce dernier répond au résolveur avec l'adresse d'un. bserveur DNS de
domaine de premier niveau (TLD) (comme « .com » ou .net) sur lequel sont conservées
les informations relatives à ses domaines. Ainsi, lors d'une recherche portant sur
« example.com », la requête est dirigée vers le TLD « .com ».
Le résolveur émet ensuite une requête vers le TLD « .com ».
Le serveur TLD répond alors avec l'adresse IP du serveur de noms de domaine :
« example.com ».
Le résolveur récursif envoie une requête au serveur de noms de domaine.
Le serveur de noms de domaine renvoie ensuite l'adresse IP du site example.com vers
le résolveur.
Enfin, le résolveur DNS répond au navigateur web avec l'adresse IP du domaine
initialement demandé.
Une fois que les 8 étapes de la recherche DNS ont renvoyé l'adresse IP d'example.com, le
navigateur peut émettre la requête à la page web :
Le navigateur envoie une requête http à l'adresse IP.
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Le serveur situé à cette adresse IP renvoie la page web à afficher dans le navigateur
(étape 10).
Exemple de serveur DNS
recursifs:
- nom: Google Public DNS
adresses_ip:
- 8.8.8.8
- 8.8.4.4
- nom: Cloudflare DNS
adresses_ip:
- 208.67.222.222
- 208.67.220.220
- nom: Quad9
adresses_ip:
- 9.9.9.9
autoritaires:
- nom: BIND
type: logiciel open source
- nom: PowerDNS Authoritative
🔗Conclusion
Les adresses IP sont indispensables pour permettre aux appareils de communiquer sur un
réseau. Elles jouent un rôle fondamental dans l’identificationsontpmp localisation et
l’acheminement des données.
Cependant, dans des environnements où des centaines de machines sont connectées, gérer
ces adresses manuellement devient rapidement complexe et risqué. C’est pourquoi le DHCP
est si précieux : il permet d’attribuer automatiquement et efficacement ces adresses, sans
intervention humaine.
De son côté, le DNS rend Internet plus accessible aux utilisateurs en traduisant les noms de
domaine (lisibles par les humains) en adresses IP (comprises par les machines).
Ces trois éléments : les adresses IP, le DHCP et le DNS travaillent ensemble pour assurer une
connexion fluide, rapide et fiable entre les appareils, aussi bien dans un réseau local que sur
Internet.
Sans eux, l’univers numérique d’aujourd’hui serait bien moins fonctionnel, voire inutilisable.
Source : https://chatgpt.com/c/684d147d-c294-8001-ad1e-a023941509b1,
https://www.cloudflare.com/fr-fr/learning/dns/what-is-dns/
https://www.formip.com/pages/blog/dhcp-et-dns
https://www.commentcamarche.net/informatique/technologies/26187-dhcp-utilite-et-
fonctionnement/
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