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Morphodynamique D Une Plage Sableuse Mic

Cette thèse de doctorat présente une étude sur la morphodynamique d'une plage sableuse microtidale à barres sur la côte nord de Mahdia, en Tunisie. Elle aborde les notions de morphodynamique côtière, la géologie et la géomorphologie de la région, ainsi que la méthodologie utilisée pour l'analyse sédimentologique. Les résultats incluent des observations sur les systèmes de barres et la dynamique sédimentaire, contribuant ainsi à la compréhension des processus côtiers dans cette zone.

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Morphodynamique D Une Plage Sableuse Mic

Cette thèse de doctorat présente une étude sur la morphodynamique d'une plage sableuse microtidale à barres sur la côte nord de Mahdia, en Tunisie. Elle aborde les notions de morphodynamique côtière, la géologie et la géomorphologie de la région, ainsi que la méthodologie utilisée pour l'analyse sédimentologique. Les résultats incluent des observations sur les systèmes de barres et la dynamique sédimentaire, contribuant ainsi à la compréhension des processus côtiers dans cette zone.

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UNIVERSITÉ TUNIS-EL MANAR

FACULTE DES SCIENCES DE TUNIS

THÈSE DE DOCTORAT
Sciences Géologiques
Présentée par

Oula AMROUNI

Morphodynamique d’une plage sableuse microtidale


à barres : côte nord de Mahdia (Tunisie orientale)

Soutenue le 12 Février 2008 devant le jury composé de :

M. Moncef GUEDDARI, FST Président du jury


M. Sâadi ABDELJAOUAD, FST Directeur de thèse
M. Chokri YAICH, ENIS Rapporteur
M. Chérif SEMMARI, INSTM Rapporteur
M. Jean Paul BARUSSEAU, Université de Perpignan Examinateur

Mémoire du Laboratoire des Ressources Minérales et Environnement


A mon grand père Ajmi Amrouni,
qui a toujours cru en moi.
Je lui dédie son dernier vœu.

i
Après quelques années de prospection et de réflexion voici de la lecture pour les
intéressés. Je tiens à remercier ici les personnes qui ont contribué à l’aboutissement de ce
travail de thèse, qui m’ont soutenue (ou supportée), m’ont apportée leur savoir et leurs
conseils.
Aux rapporteurs de la thèse et aux membres du jury.
Aux personnes à l’origine de ce travail : Sâadi Abdeljaouad et Radhia Souissi.
A Madame Amel Benzarti.
A Jean Paul Barusseau.
A Chedly Abbes.
Aux nombreux étudiants-stagiaires qui m’ont accompagné lors des campagnes terrains et plus
particulièrement à saoussen, jamila ines et manel.
A toute l’équipe de l’Office de Topographie et de Cartographie qui m’ont aidé lors de mes
stages de formation.
A l’équipe de l’Institut de Régions Arides qui m’a accueilli dans ses locaux.
A l’équipe de TOPOSUD et Tunisie Marine Travaux, pour leur collaboration et leur patience.
A l’Association de Sauvegarde de la Médina de Mahdia.
A toute l’équipe de l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral.
A toute les personnes de l’Office Nationale d’Assainissement qui m’ont aidé et
particulièrement Monsieur Younes Elloumi et Abdeljalil.
A toute l’équipe du Laboratoire des GéoEnvironnements Marin LEGEM (Perpignan, France),
à Pierre Giresse, Henri Pauc, Raphaël Certain.
Au groupe d’ingénierie océanographique et côtière GIOC de l’Université de Cantabrie
(Espagne).
A toute l’équipe du Laboratoire de Géosciences Marines à Jedida (Maroc) et plus
particulièrement Monsieur Zourarah Ben Dahou et Mohamed Chaibi.
A Madame Leyla Abdeljaouad.

ii
A Monsieur Mohamed Soussi.
A Monsieur Foued Souissi.
A Monsieur Mohamed Choura.
Au docteur Habib Hamza.
A mes amis doctorants, Mohamed Trabelsi (zola), Walid Masmoudi, Manel Gorbel, rabiâa,
Hejer, Azouz.
A Zaineb, et toute sa famille.
A Mimie et Emilie.
Aux oubliés de cette liste qui voudront bien me pardonner !
A Rayhan, ma douce sirène, ma poupée de porcelaine, ma fille.
A rim, donia et Haroun.
Enfin, à mes parents, à ma famille, mes oncles, à mes amis et amies, de longue date ou
plus récent, avec qui j’ai partagé la vie pendant ces quelques années.
Je vous pris d’accepter un grand :

iii
Introduction générale…………… …………………………………………………………………………………1

PREMIERE PARTIE: GENERALITES & METHODOLOGIE

Chapitre I : Généralités : Notions sur la morphodynamique côtière


I- Définition et terminologie du littoral ………………………………………………………………………..…..7
II- Morphodynamique du système littoral …………………………………………………………………………8
II-1 Le glacis (lower shoreface) ……………………………………………………………………...…………8
II-1-1 Les ondes : les vagues ………………………………………………………………………….………8
II-1-2 Les courants ……………………………………………………………..……………………………10
II-1-3 Le transport ………………………………………………………………………………...…………14
II-2 La zone de déferlement ou surf zone La plage ………………………………………………………...…14
II-2-1 Les ondes …………………………………………………………………………………………..…15
II-2-1-1 Transformation de la vague en brisant puis en déferlement ……………………………………..15
II-2-1-2 Les vagues infragravitaires (bound long waves) ………………………………………………..16
II-2-2 Les courants ……………………………………………………………………………………….….17
II-2-2-1 Le courant de retour …………………………………………………………………………..…17
II-2-2-2 Le courant de dérive littorale ou longshore …………………………………………………..…18
II-2-2-3 Cellules de circulation des courants moyens ………………………………………….……...…18
II-2-3 Le transport …………………………………………………………………………………….….….19
II-2-4 Les morphologies …………………………………………………………………………….……….19
II-2-4-1 La formation des barres d’avant côte ………………………………………………………….…20
II-2-4-2 Les différents types de barres ………………………………………………………..……..……25
II-2-4-2 -i Plage dissipative ( > 6) ……………………………………………………………………25
II-2-4-2 -ii Plage réflective ( < 1) ……………………………………………………………….....…25
II-2-4-2 -iii Plage intermédiaires (1< <6) …………………………………………………………..…25
II-2-4-2 - iv - Les barres rectilignes ………………………………………………………………….....28
II-2-4-2- v- Les barres non-rectilignes ……………………………………………………………….…27
II-2-4-3 Evolution temporelle des barres d’avant côte ……………………………………………………29
II-2-4-3-i Le modèle Net Offshore Migration N.O.M ……………………………………………...….29
II-2-4-3-ii La modalité d’Oscillation autour d’une Position d’Equilibre O.P.E …………………….…29
II-3 La plage …………………………………………………………………………………………………...30
II-3-1 Les ondes …………………………………………………………………………….……...……..…30
II-3-2 Les courants …………………………………………………………………………………...…..…30
II-3-3 Le transport …………………………………………………………………………………....…..…30
II-3-3-1 La morphologie de la plage ………………………………………………..…………….....……30
II-4 L’arrière plage …………………………………………………………………………………..….….….33
II-4-1 Les processus de transport et flux éolien ………………………………………...……………..……33
II-4-1-1 Caractéristiques d’un fluide ………………………………………………………………...……33
II-4-1-2 La couche limite ……………………………………………………………………………….…34
II-4-1-3 Caractéristiques de la couche limite dans le cas d’écoulements turbulents …………………...…35
II-4-1-4 Variation du profil de vitesse dans la couche limite ………………………………………...…...36
II-4-1-4-i Calcul de la vitesse de friction dans la sous couche visqueuse ……………………..…….…36
II-4-1-4-ii Calcul de la vitesse de friction u* dans la sous couche logarithmique …………………..…37
II-4-1-4-iii Calcul des paramètres u* et z0 à partir du profil logarithmique ……………………...….….37
II-4-2 Vitesse seuil de mise en mouvement des grains ………………………………………………..……39
II-4-2-1 Les différents types de mouvement ………………………………………………………..…….40
II-4-2-1-i Déplacement par suspension …………………………………………………………...……40
II-4-2-1-ii Déplacement par reptation ……………………………………………………………..……41
II-4-2-1-iii Déplacement par saltation ………………………………………………………..…..……41

iv
II-4-2-2 Formules empiriques et semi- empiriques du transport éolien ……………………………..……41
II-4-2-3 Comparaison des valeurs prédites et mesurées ……………………………………………..……42
II-4-3 Paramètres environnementaux influençant le transport …………………………………………....…42
II-4-3-i La végétation ………………………………………………………………………………..….43
II-4-3-ii L’humidité de l’air et des sédiments ………………………………………………………..…43
II-4-3-iii La direction du vent ………………………………………………………………………..…44
II-4-3-iv La granulométrie des sédiments ……………………………………………..…………..……44
II-4-3-v La largeur et la morphologie de la plage ……………………………………..……………..…45
II-4-3-vi La pente, la topographie …………………………………………………………….……...…45

Chapitre II : La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général


I- Localisation du secteur ……………………………………………………………………………………...…47
II- Géologie récente …………………………………………………………………………………………..…..49
II-1 Cadre structural …………………………………………………………………………………….….…..49
II-1-1 La stratigraphie …………………………………………………………………..………………..….49
i/ Le Miocène ……………………………………………………………………………………………..50
ii / le Pliocène (marin) …………………………………………………………………..……………...…50
iii/ le Quaternaire ……………………………………………………………………………….……...…50
II-1-2 Néotectonique du sahel central ………………………………………………………………………52
III- Géomorphologie du littoral de Mahdia ………………………………………………………………………53
III-1 Flèche Ras-Dimas ……………………………………………………………………………………...…53
III-2 Lagunes Echraff ………………………………………………………………………………………….54
III-3 Plages sableuses à cordon dunaire ………………………………………………………………….....…55
III-4 La cote sud de mahdia ………………………………………………………………………………...….56
III-5 La zone infralittorale (0 A -14m) ……………………………………………………………………..….57
IV- Aménagement littoraux ………………………………………………………………………………….…59
IV-1 les brise-lames ……………………………………………………………………………………………59
IV-2 Les brise-vent …………………………………………………………………………………………….59
IV-3 Les ouvrages portuaires ……………………………………………………………………………..……60
V- Paramètres climatiques ……………………………………………………………………………...……..….61
V-1 Régime des vents ……………………………………………………………………………………....….61
V-2 Régime des houles ……………………………………………………………………………………..….62
V-2-1 La houle au large ……………………………………………………………………...………..…….62
V-2-2 La houle à la côte …………………………………………………………………………………..…63
V-3 Historique des tempêtes …………………………………………………………………………….…..…64
V-4 La marée …………………………………………………...………………………………………..….…65
VI- Conclusion ………………………………………………………………………………………………..….65

Chapitre III : Méthodologie


I- Géométrie de la surface …..……………………………………………..…………………………………..…67
I-1 Topométrie ……………………………………………………………………………………………...…68
I-1-1 Dates des campagnes topométriques ……………………………………………………………….….71
I-1-2 Localisation des profils topométriques ……………………………………………………………..…72
I-1-3 Traitement des données topométriques ……………………………………………………………..…72
I-2 Bathymétrie ……………………………………………………………………………………………...…72
I-2-1 Principe …………………………………………………………………………………………..……72
I-2-2 Traitement des données bathymétriques ………………………………………………………………74
II- Sédimentologie ………………………………………………………………………………………….….…75
II-1 Echantillonnage au niveau des unités émergées (plage et dune) ………………………………...……..75
II-2 Campagne d’échantillonnage sédimentologique des fonds sous-marins (août 2006) …………….....…77
II-3 Analyse granulométrique : calcul des indices granulométriques ……………………………….…...…77
II-3-i L’écart type ou indice de classement ………………………………………………………....…79
II-3-ii Indice d’asymétrie ou Skewness index ……………………………………………………..…..…79
II-3-iii Indice d'angulosité (kurtosis) ………………………………………………………………...…..79
II-4 Analyse granulométrique des sédiments d’avant côte (août 2006) ………………..………………..….80
II-5 Pétrographie et dosage des carbonates ………………………….……………………………….….….81
III- Pièges à sable verticaux ………………………………………………………………………………..…..82
III-1 Positions des pièges à sable ………………………………………………………………………....…82

v
III-2 Campagnes de mesures ……………………………………………………………………………..…83
III--3 Calcul du flux éolien : validation des formules empiriques …………...…………………………...…83
IV- Application d’un modèle de terrain SMC ………...………………………………………………………85
IV-1 Equilibre en plan ……………………………………………………………………………….…...…87
IV-2 Equilibre en profil : :modèle théorique de profil d’équilibre ………….……………………………....88

DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DE LA PLAGE SOUS


MARINE DE LA BAIE RAS DIMA-CAP AFRICA

Chapitre IV : Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa


I- Introduction ………………………………………………………………………………………………….…95
II- Caractérisation générale de la morphologie de la baie de Ras Dimas-Cap Africa ……………………………96
II- 1 Morphologie de l’avant-côte ……………………………………………………………………………...96
II-2 Caractéristiques morphologiques du prisme sédimentaire : système de barres sableuses …………….....100
II- 3 Evolution transversale du système de barres de la baie de Mahdia …………………………….…....….106
II-4 Cas de la plage sous marine d’El Asfouria ………………………………..……………………..………111
II-4-1 Morphologie de l’avant côte (morphologie) ………………………………………………………...112
II-4-2 Dynamique du système de barre en plage microtidale pendant la période avril 2004-aout 2006...…113
II-5 Identification des croissants d’avant-plage de la baie de Mahdia ……………………………………….114
II-6 Discussion : la morphodynamique des barres …………………………………………………….……115
II-6-1 Applicabilité du modèle N.O.M ……………………………………………………….……………115
II-6-2 Applicabilité du modèle d’oscillations autour d’une position d’équilibre (O.P.E) …………………116
III- Conclusion…………………………………………………...……………………... ……………………...117

Chapitre V : Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap


Africa

I-Caractéristiques de la granulométrie de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa ……………….......…119


II- Analyse pétrographique Les grés littoraux de la baie de Mahdia …………………………………………..124
II-1 Grès du profil 1 à -12 m de profondeur (sud de la baie)…………………………………………….…125
II-2 Grès du profil 4 à -8 m de profondeur (centre de la baie)…………………………………………......125
II-3 Grès de la flèche de Dimas à -2 m de profondeur…………………………………………………..….126
III- Discussion ………………………………………………………………………………………………..…131
IV- Conclusion …………………………………………………………………………………………..……....133

Chapitre VI : Application d’un modèle numérique de propagation des houles au niveau


de la baie de Mahdia

I- Introduction ………………………………………………………………………………………………..…135
II- Caractéristiques de la houle au niveau de la baie-Ras Dimas-Cap Africa ………………………..…………136
II-1 Caractéristiques générales………………………………………………………………………………..136
Conclusion……………………………………………………………………………………………...….138
II-2 Modélisation de la courantologie générale sur la baie de Ras Dimas-Cap Africa………………………..139
II-2-1 Propagation de la houle Nord Est …………………………………………………………...…139
II-2-2 Propagation de la houle Est …………………………………………………………….……..140
II-2-3 Propagation de la houle Sud Est …………….……………………………..………….………140
II-3 Discussion …………………………………………………………………………………………….…145
III- Interaction entre le forçage hydrodynamique et l’évolution morphologique ………………...........…….…145
IV- Modélisation de l’évolution du profil de la côte nord de Mahdia…………………………………………..150
IV-1 Paramétrisation du modèle……………...…………………………………………………….… 150
IV-2 Présentation des résultats…………………………………………………………………………153
IV-2-1 Variation de la hauteur de la houle à l’approche de la côte……………………………………154
V-2-2 Evolution de la surélévation moyenne set up et vitesse de courant net sur le fond……………..156
IV-2-3 Volumes sédimentaires mobilisés……………………………………………………………...159
IV-4-2 Evolution de la ligne de côte …………………………………………………………...……...163
V- Conclusion ……………………………………………………………………….……………………….…165
V-1 La distribution courantologique générale ………………….…………………………………..…165

vi
V-2 L’évolution des profils transversaux……………………………………………..………….…….166
V-3 Le positionnement des zones d’érosion-dépôt …………………………………….……………...166

TROISIEME PARTIE : MORPHODYNAMQUE DE LA PLAGE AERIENNE :


EVOLUTION SAISONNIERE ET ANNUELLE

Chapitre VII : Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers :


plage d’El Asfouria et plage de Neirat
I- Introduction …………………………………………………………………………………………….….…169
II- Présentation des sites ateliers…………………………………………………………………………..….…169
II-1 Site atelier de la plage d’El Asfouria …………………………………………..……………………...…169
II-1-1 Situation géographique…………………………..………………………………………………..…169
II-1-2 Dimensions……………………………………………………………………………………….…170
II-1-3 Morphologie………… …………………………………………………………….……………..…170
II-1-4 Cadre morphodynamique ……………………………………………………………….………..…171
II-2 Site de la plage de Neirat …………………………………………………………………….………..…171
II-2-1 Situation géographique ………………………………………………………………….………..…171
II-2-2 Dimensions…………………………………………………………………….………………….…171
II-2-3 Morphologie (Fig. I-2) ……………………………………………………………….….………..…171
II-2-4 Cadre morphodynamique ………………………………………………………………….……..….172
III- Evolution long terme de la côte nord de Mahdia ………………………………………………….…….….172
IV- Morphodynamique des sites ateliers……………………………………………………………….…….….174
IV-1 Les relations entre les domaines immergé et émergé……………………………………….…………...174
IV-2 partie émergée ………………………………………………………………….…………………….…176
IV-2-1 Etude statistique des vents ………………………………………………………………….……...176
IV-2-2 Suivi de l’évolution interannuelle et saisonnière de la morphologie de la plage aérienne……....…180
IV-2-2-i Description générale de l’évolution interannuelle du profil de plage….……………………..181
IV-2-2-ii Calcul des volumes sédimentaires déplacés ………………………………………....…..…184
IV-2-2-iii Description générale de l’évolution saisonnière du profil de plage…………………...……184
IV-2-2-iv Calcul des volumes déplacés à l’échelle saisonnière………………………………………..186
IV-2-3 Suivi de l’évolution interannuelle et saisonnière de la morphologie de la plage aérienne…………187
IV-2-3-i Description générale de l’évolution interannuelle du profil de plage………………………..188
IV-2-3-ii Calcul des volumes sédimentaires déplacés à l’échelle interannuelle……………………….189
IV-2-3-iii Description générale de l’évolution saisonnière du profil de plage………………………...190
IV-2-3-iv Calcul des volumes déplacés à l’échelle saisonnière……………………………………….191
IV-3 Discussion …………………………………………………………………………………………...….194
IV-3-1 Morphodynamique de la plage d’El Asfouria …………………………………………………...…194
IV-3-2 Morphodynamique Plage de Neirat …………………………………………………………..….…196
V-4 Conclusion ……………………………………………………………………………………….………197

Chapitre VIII : Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

I-Introduction…………………………………………………………………………………….……………...203
II- Valeurs modales……………………………………………………………………………………………...204
III-Evolution texturale des sédiments ……………………………………………………………….…………..205
III-1 Evolution saisonnière de la texture des sédiments…………………………………………...……...…..205
III-2 Répartition granulométrique longitudinale………………………………………………………….…..208
IV- Discussion…………………………………………………………………………………………………...211
V- Conclusion……………………………………………………………………………………………...........213

Chapitre IX : Quantification du flux éolien


I- Introduction ………………………………………………………………………………………….……….217
II- Evolution des paramètres des flux éoleins………………..……………………………………………….…217
II-1 Etude statistique de la direction et vitesse des vents ………………………………………………….…218

vii
II-2 Taille moyenne des grains …………………………………………………………………………….…219
III- Présentation des résultats des mesures instantanées du flux éolien…………………………………………220
IV- Comparaison des résultats en nature et en modèles…………………………………………………………225
IV-1 Détermination de la vitesse de friction…………………………………………………………...225
IV-2 Comparaison des valeurs prédites et mesurées …………………………………………………..226
V- Conclusion……………………………………………………………………...……………………………232

Conclusion générale……….......………………………. …...………………………………………….…235


Perspectives de recherche………………………………………………………………………………..241
Références bibliographiques
Annexes

viii
PREMIERE PARTIE: GENERALITES & METHODOLOGIE

Chapitre I : Généralités : Notions sur la morphodynamique côtière

Fig. 1 : Les trois étapes de la stratégie adoptée pour élaborer un modèle de la dynamique sédimentaire au niveau
de la côte nord de Mahdia : baie Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. I-1 : Profil type du système littoral incluant la zone de levée (shoaling zone), la zone des brisants (breaking
zone), de déferlement (surf zone) et la zone de swash (Short, 1999).
Fig. I-2: Augmentation de la dissymétrie des vagues à l’approche de la côte. H/L augmente en fonction de la
profondeur des fonds. Les trajectoires des particules d’eau deviennent elliptiques dans un premier temps puis
ouvertes dans un second temps.
Fig. I-3: Interférence entre deux trains de vagues différentes et formation de la vague forcée qui en résulte. H, f :
hauteur et fréquence de la vague (Longuet-Higgins and Stewart, 1964).
Fig. I-4 : Schématisation du courant de retour : A/vue de profil sur une plage de pente homogène B/ vue en plan.
Fig. I-5 : Courants de compensation up et downwelling (ces derniers entraînent les sédiment vers le large dans un
mouvement tranversal).
Fig. I-6: (A): Set-up et set-down (d'après Bowen et al., 1968). (B) La circulation horizontale des courants
d’arrachement (rip-currents) peut aller jusqu'à quelques centaines de mètres de la côte.
Fig. I-7 : Différents types de déferlements sur un profil de plage homogène.
Fig. I-8 : Vue en plan d’une onde infragravitaire (bound long wave) incidentes et réfléchies et combinaisons
possibles (leaky wave et edge wave).
Fig. I-9 : Représentation des enveloppes tridimensionnelles de la surface libre en présence de « leaky wave » et
de « edge wave » d’après Wright et al. (1982).
Fig. I-10 : courant de dérive littorale (A) à cellules de circulation (B) unidirectionnel
Fig. I-11 : Classification des barres d’avant-côte proposée par Greenwood et Davidson (1979) (d’après Carter,
1988).
Fig. I-12 : Séquences tridimensionnelles des changements morphologiques de la plage en accrétion (à gauche) et
en érosion (à droite) pour des plages dissipatives en haut (pente douce), intermédiaires (pente plus forte) au
milieu et réflectives (pente forte) en bas (Short, 1999).
Fig. I-13: Modèle de formation des barres sous l'action des brisant (en coupe).
Fig. I- 14: Convergence des flux sédimentaires au point de déferlement qui peut engendrer la naissance d’une
barre d’avant-côte.
Fig. I-15: Hypothèse 3 : l'interaction entre les harmoniques incidents (en haut) produit des variations de
l’enveloppe des hauteurs de vagues, les maxima et les minima de variations correspondent aux points de non
variation du fond séparant les barres (en bas) (Van Rijn, 1998).
Fig. I-16 : La classification des plages d’après Short (1999). La figure est construite en distinguant le
comportement de chacune des barres dans le contexte d’une définition de la plage en terme de réflective,
intermédiaire ou dissipative (voir texte). Diverses situations sont envisagées.
Fig. I-17 : Représentation en 2D et 3D. Système de barres en croissant à Leucate-Plage dans le golfe de Lion
(Certain, 2002).

ix
Fig. I-18 : Schéma théorique de l’emplacement des croissants de plage pour des ondes de bord sub-harmoniques
(a) et synchrones (b), d’après Komar et Holman (in: Short, 1999). Dans le premier cas, la longueur d’onde des
croissants est égale à la moitié de celle de l’onde génératrice, elle lui est égale dans le second cas.
Fig. I-19: Variations tridimensionnelles des morphologies de la côte en relation avec la réfraction et l’atténuation
de la houle (Short, 1999) à l’échelle d’un golfe (à droite) et vers de plus petites échelles en se déplaçant vers la
gauche.
Fig. I-20: Interdépendance des principaux éléments du système côtier à l’origine de changements
morphologiques.
Fig. I-21 : Structure de la couche limite pour un écoulement turbulent lisse (Dyer, 1986 modifié in Pedreros,
2000).
Fig. I-22: Structure de la couche limite pour un écoulement rugueux
Fig. I-23: Aspect pratique du calcul de u* grâce à la théorie du profil logarithmique de la vitesse du vent.
Fig. I-24 : Profils de vitesse de vent sur un sol mobile. Le graphique représente une série d’expériences de
Bagnold en soufflerie (A) et à des mesures in situ au désert libyen (B) (Bagnold, 1941).
Fig. I-25 : Influence de la hauteur des plantes sur la hauteur de rugosité (D’apres Chépil et Wooddruff, 1963
dans Cooke et al., 1992, modifié).
Fig. I-26 : Comparaison des différentes courbes montrant la relation entre la vitesse de friction seuil et le
diamètre des particules (Savat, 1982, in Cooke et al., 1992).

Chapitre II : La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général


Fig. II- 1 : Carte de localisation du secteur d’étude
Fig. II-2 : Coupe stratigraphique synthétique du Sahel central de la Tunisie dans la région de Moknine et Mahdia
(Amari et Bédir, 1989).
Fig. II-3 : Coupe synthétique du drain Réjiche- Douira. (Paskoff et al., 1976)
Fig. II-4 : Courbe de variation du niveau marin établies grâce aux datations des récifs coralliens émergés dans la
nouvelle Guinée ( Bloom and Yonekura, 1985 in Bloom, 1990).
Fig. II-5 : Modèle géodynamique proposé de la genèse des bassins quaternaires du sahel central de la Tunisie
(Amari et Bedir, 1986).
Fig. II-6: Evolution de la flèche de Ras Dimas A : (1948-1962); B : (1948-1988).
Photo 1 : La flèche Dzira se connecte saisonnièrement à la plage. A gauche : octobre 2005, pendant la période
hivernale l’extrémité SE est reliée à la plage; à droite : août 2006, en période estivale, la racine est entrecoupée
de passes.
Photo. 2: Début du compartiment sableux de la baie de Ras Dimas-Cap Africa. Un cordon discontinu de
bourrelets sableux sépare les lagunes de la plage sous marine.
Fig. II-7 : A/ partie nord : Champ dunaire relativement stable. B/ Vers le centre : Domaine fragilisé. C/ le sud de
la plage: Dunes transversales mobiles.
Photo.3 : Eboulement de la falaise sud du cap Africa avril 2007 (cliché Zardoumi,M).
Fig. II-8 : Carte bathymétrique de la zone d’étude (1881) montrant l’unité physiographique de la baie Ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. II-9: Evolution des profils bathymétriques au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa (1887).
Fig. II-10 : Brise-lames au niveau de la côte nord de Mahdia A/ année 1988 B/ année 1997.
Photo. 4 : L’installation des rangées de ganivelles perpendiculairement à la résultante des vents dominants
permet de stopper les masses mouvantes de sable et de stabiliser l’édifice dunaire en le fixant par l’installation
d’une couverture végétale durable.
Fig. II- 11: A/ Port de Thapsus situé à Ras Dimas. B/ Port de Mahdia édifié sur le côté sud du Cap Africa.

Chapitre III : Méthodologie

x
Fig. III-1: Méthodologie adoptée dans l’étude de la dynamique sédimentaire du système littoral de la baie de
Ras Dimas-Cap Africa
Fig. III-2 -Principe de nivellement cheminé.
Fig. III-3: Carte de localisation des profils topométriques au niveau des deux sites : plage d’El Asfouria et plage
de Neirat.
Fig. III-4: Position des radiales bathymétriques au cours des missions (A) d'avril 2004 au niveau du sud de la
baie de Mahdia (Asfouria). (B) d'août 2006 au niveau de toute la baie de Mahdia.
Fig. III-5: Localisation des points d’échantillonnages sédimentologiques au niveau de la plage d’El Asfouria
(mars 2004).
Fig. III-6: Localisation des points d’échantillonnage (août 2006) au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. III-7: Classification des limestones basée sur la position relative des éléments figurés. Dunham (1962)(
modifié par Embry & Klovan, in E. Tucker, 1991).
Fig. III-8 : Pièges à sédiment du type Leatherman.
Fig. III-9 : Disposition des pièges verticaux à sable placés sur une radiale perpendiculaire à la plage.
Fig. III-10: Présentation des différents modules du modèle d’aide à la gestion : SMC.
Fig. III-11. Modèle de profil d’équilibre de Medina et al. (2000)
Fig. III-12: Relation entre le paramètre de Dean et l’équilibre d’une plage (Wright and Short, 1985).

DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DE LA PLAGE SOUS


MARINE DE LA BAIE RAS DIMA-CAP AFRICA

Chapitre IV : Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Fig. IV-1 : Présence de deux compartiments morphologiques au niveau de la baie de Mahdia séparés par le
prolongement de la faille de Moknine (FF’).
Fig. IV-2: Système de barres d’avant-côte (août 2006).
Fig. IV-3 : Disposition des barres d’avant – côte au niveau de la baie de Mahdia (mission 1948- 1962).
Fig. IV-4 : Carte de répartition des profils transversaux au niveau de la baie Ras Dimas –Cap Africa
Fig. IV-5: Evolution des fonds marins d’un domaine accidenté (A) à une avant-côte plus stable (B)
Fig. IV-6: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach rock.
Fig. IV-7 : Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach
rock.
Fig. IV-8: Cartographie de l’avant-côte de la plage au centre de la baie.
Fig. IV-9 : Représentation 2D et 3D de la morphologie de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria pendant la
campagne bathymétrique avril 2004.
Fig. IV-10 : Position des profils transversaux au niveau de l’avant-côte de Mahdia, site plage d’El Asfouria (avril
2004).
Fig. IV-11 : Profils de l’avant côte de Mahdia : site El Asfouria. Avril 2004.
Fig. IV-12 : Evolution morphologique de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria (2004-2006).
Fig. IV-13 : Schéma des croissants de plage observés au niveau de la baie sud de Mahdia (site ateliers plage de
Neirat et plage d’El Asfouria).

Chapitre V : Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap


Africa

xi
Fig. V-1 : Les trois types sédimentaires identifiés.
Fig. V-2: Résultat graphique du mélange des trois populations granulométriques identifiées.
Photo 1 : Vue générale montrant le très fort développement du ciment micritique par contraste avec le galet de
Cap Dimas ; il en résulte une très faible porosité du grès qui réduit ou interdit toute cimentation postérieure à
droite cellules de tissu algaire.
Photo 2 : Fort développement du ciment micritique entre les bioclastes aboutissant à une faible porosité générale
du grès : les remplissages noirs correspondent à des cristallisations de pyrite diagénétique.
Photo 3: Stratification oblique illustrée par l’orientation plus ou moins parallèle de nombreux débris émoussés de
mollusques aragonitiques et de lithoclastes à ciment micritique; présence de foraminifères benthiques Ammonia
beccarii
Photo 4: Autre exemple dans la même lame d’orientation parallèle des bioclastes émoussés de mollusques;
présence à droite de Miliolidae.
Photo 5 : Fort grossissement, on distingue les cellules de l’enduit algaire.
Photo 6 : Au plus fort grossissement (d’où image moins nette) on peut voir une plage de ciment micritique qui
inclut divers lithoclastes; cette cimentation très incomplète et irrégulière est la seule qui assure la lithification du
galet.
Photo 7 : Plus rarement un ciment secondaire de calcite microsparitique s’est développé dans certaines cavités
comme les loges des foraminifères benthiques, à fort grossissement, on distingue ici la mosaïque des
microsparites dans les loges d’un foraminifère benthique à test épais (Amphistegina probable).
Photo 8 : En gros plan au centre, un bioclaste de mollusque : les zones grisâtres de bordure indique un début de
recristallisation de l’aragonite d’origine par de la calcite micritique ; cela nous indique ici que ce test ne pourrait
être utilisé pour une datation au radiocarbone.
Photo 9 : Un autre exemple de microsparite à l’intérieur des loges de foraminifères.
Photo 10 : Orientation : le haut est à droite, remplissage secondaire per descenso (flèche) d’une fissure par
plusieurs voiles de calcite micritique ; cette microstructure évoque un contrôle probable de nature cyano-
bactérienne.

Chapitre VI : Application d’un modèle numérique de propagation des houles au niveau


de la baie de Mahdia : le SMC

Fig. VI-1: Fréquences cumulées de la hauteur des houles comprise entre 1 et 4,5 m au niveau de la baie de
Mahdia. Les données ont été compilées depuis 1964.
Fig. VI-2 : Régime des houles actives au niveau de la baie de Mahdia. A / au niveau du nord de la baie N20E :
Ras Dimas ; B/ au niveau du sud de la baie N135E : Cap Africa
Fig. VI-3 : Graphique de propagation des courants de la houle NE en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-4 : Graphique de propagation des courants de la houle E en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-5: Graphique de propagation des courants de la houle SE en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-6 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle de NE en
août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-7 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle d’E en août
2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-8 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle de SE en
août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-9: Ajustement des profils transversaux de l’avant côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa avec le profil
d’équilibre de Dean.
Fig. VI-10 : Profils transversaux théoriques définis pour la simulation. A/ profil 8. B/ profil 14.
Fig. VI-11 : Evolution de la hauteur significative de la houle sur les fonds A/ au niveau du profil 8 (centre de la
baie) B/ profil 14 (sud la baie).
Fig. VI-12 : Evolution de la surélévation moyenne (set up) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil
14 (sud la baie).
Fig. VI-13: Evolution de la vitesse du courant du fond Ub (de retour) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie)
B/ profil 14 (sud la baie).

xii
Fig. VI-14 : Evolution du transport sédimentaire A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil 14 (sud la
baie).
Fig. VI-15 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 8 (centre la baie).
Fig. VI-16 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 14 (sud la baie).
Fig. VI-17 : Evolution de ligne de côte au cours de la tempête A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/
profil 14 (sud la baie).

TROISIEME PARTIE : MORPHODYNAMQUE DE LA PLAGE AERIENNE :


EVOLUTION SAISONNIERE ET ANNUELLE

Chapitre VII : Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers :


plage d’El Asfouria et plage de Neirat

Fig. VII-1 : Principales unités morphologiques du site de la plage d’El Asfouria (représentation 3D établie grâce
au suivi topographique du 5 avril 2005)
Fig. VII-2 : Principales unités morphologiques du site de la plage de Neirat (représentation 3D établie grâce au
suivi topographique du 12 avril 2005)
Fig. VII-3 : Evolution de la ligne de côte pendant 35 ans au niveau des sites ateliers plage d’El Asfouria et plage
Neirat.
Fig. VII-4 : Evolution de la position du trait de côte de novembre 2000 à avril 2005 au niveau de la plage d’El
Asfouria.
Photo. 1 : Plage d’El Asfouria pendant la tempête de 22 août.
Fig.VII-5 : Bathymétrie de la plage sous marine d’El Asfouria (avril 2004) associée à la topographie de la plage
aérienne. L’accolement de la barre interne au centre du site coïncide avec l’élargissement du haut de plage
(station 2).
Fig. VII-6: Evolution interannuelle de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage. C/ partie sud.
Fig. VII-7 : Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria pendant la période de mars 2003 à avril 2005. Les valeurs
positives indiquent l’accumulation des sédiments.
Fig. VII-8 : Bilans sédimentaires volumiques relatifs à la plage d’El Asfouria au cours des années 2000-2005.
Fig. VI-9: Evolution saisonnière du profil de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage. C/
partie sud.
Fig. VI-10: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume entre la campagne topométrique
réalisée à la plage d’El Asfouria en août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives indiquent l’accumulation se
sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-11 : Evolution interannuelle du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B/ centre de la plage. C/ partie
nord.
Fig. VI-12: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat mars 2003 et mars 2005. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation se sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-13 : Evolution saisonnière du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B et C/ centre de la plage. D/
partie nord.
Fig. VI-14: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation se sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-15 : Quantification et répartition du transit sédimentaire interannuel dans le sud de la baie Ras Dimas-
Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.
Fig. VI-16 : Quantification et répartition du transit sédimentaire saisonnier dans le sud de la baie Ras Dimas-Cap
Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.

xiii
Chapitre VIII : Etude sédimentologique de la plage de Mahdia

Fig. VIII-1 : Courbe représentative de la statistique des valeurs modales des sédiments de la plage nord de
Mahdia (Neirat et Asfouria).
Fig. VIII-2: Evolution longitudinale pendant la période hivernale des indices granulométriques. A/Mz (taille
moyenne des grains) ; B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des deux sites
ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-3: Evolution longitudinale pendant la période de tempête de mars 2005 des indices granulométriques.
A/ Mz (taille moyenne des grains), B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des
deux sites ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-4: Evolution longitudinale pendant la période estivale des indices granulométriques.A/ Mz (taille
moyenne des grains),B/ l’indice d’asymétrie (SKI) et C/ l’indice d’agulosité (Ku). Au niveau de la plage
aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-5 : Evolution spatiale de la taille moyenne des grains (Mz ) A : au niveau de la zone de jet de rive
(swash) le long de la côte nord de Mahdia (mars 2004) B : le long de la baie Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).
Fig. VIII-6 : Répartition granulométrique longitudinale au niveau de la plage d’El Asfouria et Neirat

Chapitre IX : Quantification du flux éolien


Fig. IX-1 : Rose des vents actifs pendant le mois de janvier 2004.
Fig. IX-2 : Rose des vents actifs pendant le mois d’avril 2004.
Fig. IX-3 : Evolution de la taille moyenne des grains de sable piégés a niveau des deux sites ateliers.
(HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SD : sommet de dune ; SV : siffle-vent - 1A à 3A : profils à El Asfouria
du N au S - 3N à 2N : profils à Neirat au nord et au centre).
Fig. IX-4: Flux sédimentaires mesurés par les pièges à différentes positions de la plage d’El Asfouria (kg.m-1.mn-
1
).
Fig. IX-5: Flux sédimentaires mesurés par les pièges à différentes positions de la plage de Neirat (kg.m-1.mn-1).
Fig. IX-6 : Evolution du flux mesuré (en grammes) au niveau des deux sites ateliers : El Asfouria et Neirat
pendant les deux campagnes de mesures. 1,2 : janvier 2004. 3,4 et 5 : avril 2004.
Fig. IX-7 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage d’El Asfouria.
Fig. IX-8 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage de Neirat.
Fig. IX-9 : Evolution du transit éolien au niveau de la plage aérienne des deux sites étudiés. A : plage d’El
Asfouria. B : Neirat.

xiv
PREMIERE PARTIE: GENERALITES & METHODOLOGIE

Chapitre I : Généralités : Notions sur la morphodynamique côtière

Tabl. I-1: Expression de k et Ut selon plusieurs auteurs.


Tabl. I-2 : Principales formules de calcul de flux potentiels optimaux. q : flux horizontal ; D : diamètre de
référence (250 µm) ; diamètre moyen du sédiment ; a : masse volumique de l’air ; r1 : u*t/u*
Tabl. I-3 : Expressions de corrections de l’humidité des sédiments. Les vitesses de friction sont exprimées en ms-
1. H : pourcentage de teneur en eau du sédiment.

Chapitre II : La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Tabl. II-1 : Caractéristiques de la houle au large de Mahdia (SOGREAH, 1992).


Tabl. II-2: Estimation des houles extrêmes du large, susceptibles d’affecter la côte de Mahdia (D.G.S.A.M, HP,
1995)
Tabl. II-3 : Caractéristiques de la houle à la côte après déferlement (LCHF, 1978).
Tabl. II-4: Amplitudes maximales des houles décennales au niveau de l’entrée du port de Mahdia (LCHF, 1978).
Tabl. II-5: Niveau de la marée au niveau de la côte de Mahdia (HP, 1995)
Tabl. II-6: Date des différents tempêtes au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa pendant la période 1999-
2005.
Tabl. II-7: Niveau de la marée au niveau de la côte de Mahdia (HP, 1995).

Chapitre III : Méthodologie

Tabl. III-1 : Date des campagnes topométriques au cours du suivi de l’évolution morphologique de la plage de
Mahdia. Limites des profils transversaux mesurés.
Tabl. III-2: Dates des campagnes de prélèvements sédiments prélevés au niveau du littoral nord de Mahdia
(2003-2006).
Tabl. III-3 : Date de mesures des flux éoliens au niveau de l’arrière plage des deux sites ateliers plage d’El
Asfouria et plage de Neirat (2004-2006). HP : Haut de Plage ; PD : pied de la dune ; SD : Sommet de la Dune ;
SV : Siffle Vent ; BMS : Bulletin Météorologique de tempête

DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DE LA PLAGE SOUS


MARINE DE LA BAIE RAS DIMA-CAP AFRICA

Chapitre IV : Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Tabl. IV-1 : indice de Gourley et d’Irribaren au niveau de la baie de Mahdia.


Tabl. IV-2 : Typologie de la morphologie des barres d’avant –côte de 1948 à 2006.
Tabl. IV-3: Morphologie des barres d’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006)

xv
Chapitre V : Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap
Africa
Tabl. V-1: Caractéristiques texturales des échantillons de surface prélevés sur l’avant-côte (août 2006).
Tabl. V-2 : Valeurs modales des sédiments de surface prélevés au niveau de la baie Dimas-africa.
Tabl. V-3 : Caractéristiques texturales des trois populations de sédiment.
Tabl. V-4: Caractéristiques texturales calculés et simulés des échantillons de surface.

Chapitre VI : Application d’un modèle numérique de propagation des houles au niveau


de la baie de Mahdia
Tabl. VI-1: Directions de la houle au niveau de la branche N20E de la baie dont la probabilité (sans compter les
calmes et houles hors du rang) excède 15%.
Tabl. VI-2: Directions de la houle au niveau de la branche N135E de la baie dont la probabilité (sans compter les
calmes et houles hors du rang) excède 15%.
Tabl. VI-3 : Position des profils transversaux de la baie Ras Dimas-Cap Africa ajustés au profil de Dean.
Tabl. VI-4 : Caractéristiques de la houle et la marée au cours de la tempête de 18h.
Tabl. VI-5 : Estimation du volume de sédiment érodé ou accumulé durant la tempête au niveau du profil 8 et 14.

TROISIEME PARTIE : MORPHODYNAMQUE DE LA PLAGE AERIENNE :


EVOLUTION SAISONNIERE ET ANNUELLE

Chapitre VII : Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers :


plage d’El Asfouria et plage de Neirat

Tabl. VII-1 : Tabl. VII-1: Fréquences moyennes saisonnières des vents sur la côte de Mahdia (en %) pendant
l’année 2004.
Tabl. VII-2 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (mars 2003) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VI-3 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (mars 2005) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VII-4 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (août 2003) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VII-5: Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (janvier 2004) (calculée par rapport au
nombre total de mesures).
Tabl. VII-6: Volumes accumulés ou déplacés saisonnièrement ou annuellement au niveau du site de la plage d’El
Asfouria. Y=Largeur de la plage (cordon et haut de plage) (m); X= Longueur de la station (m) ; V= volume (m3).
Tabl. VII-7: Calcul de volume des sédiments accumulés sur la plage de Neirat pendant la période de suivi
topométrique.

Chapitre VIII : Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia


Tab. VIII-1 : Uni- et bimodalité dans les sédiments prélevés au niveau du littoral nord de Mahdia (2000-2005).

Chapitre IX : Quantification du flux éolien


Tabl. IX-1 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (janvier 2004) (calculée par rapport au nombre
total de mesures)
Tabl. IX-2 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (avril 2004) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. IX-3: Taille moyenne des sables (mm) prélevés pendant les campagnes de mesure du flux éolien.

xvi
Tabl. IX-4 : Résultats de la quantification du flux éolien mesuré au niveau des deux sites ateliers pendant la
période de vent actif (janvier 2004) et de tempête (Avril 2004). (HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SV :
siffle vent ; 1 à 3 : secteur 1 à 3, du nord vers le sud.). Les cellules vides signalent l’absence de mesure.
Tabl. IX-5 : Vitesse de friction du vent u* (ms -1) calculée à partir de l’altitude de référence Zo (0,001 m, Arens,
1997) et l’altitude au dessus du sol Z au niveau des deux sites ateliers au cours des mesures de flux.
Tabl. IX-6 : Calcul de Dr au niveau des deux sites ateliers.

xvii
Introduction générale

Les zones côtières sont habitées par plus de 50% de la population mondiale. Or, les
littoraux et plus particulièrement les plages sableuses sont soumis à une érosion importante et
un recul du trait de côte. Depuis les dernières années, la préservation du trait de côte est
devenue un enjeu environnemental et économique primordial. Des études sont alors
entreprises pour une meilleure compréhension du fonctionnement du système littoral.
Le littoral, zone de transition entre la mer et le continent, est soumis à une double
action des agents dynamiques (eustasie, houle et courants associés, vent et marée) et de la
pression anthropique.

Ce domaine complexe, qui incorpore à la fois une partie sous marine et des secteurs
émergés, est en perpétuel mouvement. Il constitue un milieu en équilibre précaire
particulièrement sensible aux atteintes physiques du milieu naturel. En domaine marin, les
facteurs hydrodynamiques s’exercent depuis la zone infralittorale jusqu’à la plage ; en
domaine émergé, les actions éoliennes engendrant en permanence des changements
morphosédimentaires de la plage jusqu’en arrière du cordon dunaire supralittoral,.

Les interactions de ces agents avec le substrat génèrent une grande diversité de
courants et de flux conditionnant des mouvements sédimentaires qui se manifestent à
plusieurs échelles spatio-temporelles. Ces interactions définissent la disponibilité du sédiment
et sa dynamique de dépôt/ érosion. Le budget sédimentaire du littoral influence in fine les
fluctuations de la ligne de rivage.

Dans un tel contexte, il est impératif de déterminer le bilan sédimentaire de la plage,


qui passe par la détermination des mouvements morphohydrodynamiques mis en jeu et leur
quantification. Cette dynamique sédimentaire sera, en outre, d'autant mieux cernée que les
processus éoliens et les échanges plage-dune seront pris en compte à travers une
quantification des flux éoliens par des mesures instantanées au niveau d’un certain nombre de
sites expérimentaux (sites ateliers).

1
Introduction générale

L’identification d’un système de barres sableuses d’avant-côte qui participe à cette


dynamique sédimentaire, montre que le système littoral fonctionne finalement comme un
prisme reflétant les rétroactions entre deux sous-systèmes majeurs : le domaine marin et les
dunes côtières.

L’étude présentée ici, focalisée sur la morpho-hydrodynamique littorale actuelle, est la


première à être réalisée en Tunisie. Le cadre d’étude est le littoral nord de Mahdia qui a fait
l’objet d’un programme de réhabilitation du cordon dunaire mis en œuvre par l’Agence de
Protection du Littoral, dans le cadre d’un projet pilote en partenariat avec l’association de
sauvegarde de la médina de Mahdia et le programme des Nations Unies pour le
développement. La côte nord de Mahdia constitue une plage sableuse très sollicitée qui se
développe sur 17 km entre les deux caps rocheux de Ras Dimas et Cap Africa ; l'érosion
marine y a entraîné un recul de la plage et du trait de côte. Elle est en outre bordée par un
cordon dunaire qui a subi pendant les cinquante dernières années une pression anthropique
intense. La première phase de stabilisation des avant-dunes a été réalisée vers le sud de la baie
Ras Dimas-Cap Africa, au niveau de la plage d’El Asfouria (APAL, 2001). L’expérience a
atteint l’objectif recherché, le cordon dunaire s’est stabilisé et reconstitué. La plage s’est
orientée vers une dynamique progressive (Bouaziz, 2002). Des propositions d’aménagement
équivalentes concernant d’autres plages érodées ont alors été adoptées et l’APAL a établi un
diagnostic relatif la plage de Neirat, située au nord de la plage d’El Asfouria (APAL, 2003).

Objectif d’étude
Notre étude a pour but :
de mieux comprendre les processus morpho-hydrodynamiques qui régissent le
secteur d’étude.
d'identifier la morphologie de l’avant-côte avec caractérisation des barres
sableuses.
de déterminer, hiérarchiser et évaluer l’influence des paramètres conditionnant
la dynamique sédimentaire du littoral et responsables de ses variations spatio-
temporelles.
de proposer un schéma de circulation générale au niveau de la baie de Ras
Dimas-Cap Africa, en précisant les zones d’érosion et d’accumulation. Ce
diagnostic sera utile pour les aménagistes dans le cadre des travaux de
réhabilitation des plages.

2
Introduction générale

Stratégie de l’étude
Le déroulement de ce travail de thèse s’est appuyé sur deux approches : les campagnes
de terrain qui ont débuté en mars 2003 et le traitement de données en laboratoire. La
méthodologie s’articule en trois étapes (Figure 1) qui concourt à mettre en évidence les
caractères de la morphodynamique sédimentaire:
• Les mesures topo-bathymétriques : réalisation de campagnes topométriques
saisonnières, annuelles et occasionnelles du haut de plage et du cordon dunaire, et de
deux campagnes bathymétriques de la plage sous marine (jusqu'à -14 m).
• La caractérisation sédimentologique: caractérisation de la texture du sédiment,
détermination de son évolution spatiale et temporelle.
• Simulation de la propagation des houles dominantes
• La mesure des flux éoliens instantanés saisonniers : installation de pièges à sable
verticaux du type Leatherman. Les mesures instantanées ont été effectuées au niveau
de deux sites ateliers de la côte nord de Mahdia ainsi qu’au niveau d’un site
intermédiaire témoin, en fonction de la morphologie dune-plage.

Organisation de la thèse
Ce présent mémoire s’articule en trois parties :
• La première partie concerne le cadre général de la côte nord de Mahdia et la
présentation des sites ateliers, afin de situer le secteur d’étude dans son contexte
environnemental : hydrodynamique, morphologique et anthropique. Ceci justifie les
choix méthodologiques qui ont été appliqués.
• La seconde partie fait l’objet de l’étude de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap
Africa avec l’identification du système de barres sédimentaires et notamment leurs
variations morphologiques (érosion-accumulation) en fonction des paramètres
environnementaux. Le suivi de propagation des houles actives sur ces fonds est fait
grâce à un système de modélisation côtière : le SMC. Cette partie traite aussi de
l’évolution texturale des sédiments.
• L’étude de la morphodynamique de la plage est développée dans la troisième partie.
On tient compte de l’évolution annuelle et saisonnière de la dynamique de plage. On
utilise l’évolution texturale des sédiments ainsi que leur répartition spatiale et la
quantification des volumes déplacés pour la compréhension des échanges entre le
domaine aérien et marin.

3
Introduction générale

• La conclusion générale montre la dynamique sédimentaire de prisme littoral au


niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

4
Introduction générale

Topométrie et bathymétrie du système dune-


plage sous marine

• Campagne bathymétrique au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa


• Suivi topographique saisonnier, annuel et occasionnel.

Simulation de la Caractérisation Quantification du


propagation des houles sédimentologique flux éolien

Circulation générale des courants induits ; Campagnes d’échantillonnages saisonniers, Mesures instantanées de flux par des pièges à
Direction de la dérive longitudinale et des annuels et occasionnels de la zone supra, inter et sable, en fonction de la topographie de la plage au
composantes cross-shore. infralittorale. niveau de chaque site expérimental (sites ateliers).
Moyens Moyens Moyens

Dynamique morphosédimentaire

Données météo-marines.
Modélisation de la propagation des houles actives : SMC.
Suivi du trait de côte.
Calcul des volumes sédimentaires saisonniers et annuels du profil transversal.
Caractérisation sédimentologique : évolution spatio-temporelle des sédiments.
Calcul du flux éolien en fonction de la topographie de la plage.
Moyens

Fig. 1: Les trois étapes de la stratégie adoptée pour élaborer un modèle de la dynamique sédimentaire au niveau de la côte nord de Mahdia : baie Ras
Dimas-Cap Africa.

5
6
PARTIE I

!"! !

7
8
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Chapitre I

Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

I- Définition et terminologie relative au littoral


Le littoral est la zone de bordure des terres émergées où la mer est en contact avec le
continent. Il comprend classiquement trois grands ensembles de milieux : les côtes à falaises,
les vasières littorales et les plages et grèves. Dans ce dernier cas, le sédiment est non cohésif,
formé de graviers et galets (grèves) ou, plus souvent de sable (plage). La plage est définie par
les auteurs en fonction de deux éléments majeurs : les vagues et le sédiment (Short, 1999). La
définition la plus simple considère alors qu’elle représente toute accumulation de sédiment
par les vagues comprise entre la limite supérieure de la zone de swash et le cordon dunaire.
En fait, compte tenu des nombreuses interactions entre la partie émergée du système (plage
stricto sensu) et le domaine d’avant-plage sous-marin (avant-côte), la définition doit être
élargie comme le montre la Figure I-1.
En outre, une caractéristique importante de la plage, reprise dans toutes les études
modernes, est la distinction de trois états typiques. On considérera les plages comme
appartenant au type réflectif, dissipatif ou intermédiaire (Short, 1999) en fonction des
caractéristiques du sédiment et de leur comportement à l’égard de la houle.
Cette distinction fondamentale est caractérisée par un paramètre défini par Gourlay
(1968) : =Hb/WsT avec : Hb = hauteur de la vague au déferlement, T= période de la houle
au large et Ws= vitesse de chute des sédiments. L’utilisation de ce paramètre et ses valeurs
caractéristiques sera présentée par la suite.
Sur une côte à houle de forte énergie et à faible marée, comme le montre le cas étudié,
un profil transversal peut être décrit en distinguant quatre parties:

9
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Le glacis (nearshore zone ou lower shoreface),


La zone de déferlement (surf zone),
La plage,
La haute plage et le cordon dunaire.

Fig. I-1 : Profil type du système littoral incluant la zone de levée (shoaling zone), la zone des
brisants (breaking zone), de déferlement (surf zone) et la zone de swash (Short, 1999).

II- Morphodynamique du système littoral


Ces quatre entités du système littoral connaissent une dynamique spatio-temporelle
importante, sous l’effet du forçage de la houle et des vents. Nous présenterons d’abord les
processus hydro, aéro et morphodynamiques qui interviennent dans chaque compartiment, en
particulier les différents types d’onde et les courants induits ainsi que les morphologies
associées (notamment les barres d’avant côte). Ensuite nous détaillerons les processus de
transport éolien.

II-1 Le glacis (lower shoreface)


II-1-1 Les ondes : les vagues
Le transfert de quantité d’énergie de l’air vers l’eau est à l’origine de la formation des
vagues. Ces mouvements oscillatoires des particules d’un fluide sont extrêmement variés, tant
par leur cause que par leur caractère (Djounkovski et al., 1959). Les tensions de cisaillement

10
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

et les gradients de pression locale vont contraindre la surface libre et conduire à la formation
d’une superposition d’ondes propagatives qui vont s’amplifier ou se dissiper selon les
conditions atmosphériques. Au fur et à mesure que les vagues se propagent dans la zone
d'action du vent, la période T augmente.
Les premiers trains de houle qui touchent le littoral sont les plus longs et ceux dont la
vitesse de propagation est la plus élevée, de sorte qu'ils atteignent les premiers les côtes
exposées aux houles océaniques. Par contre, en Méditerranée la distance de propagation est
trop courte pour qu’une houle pleinement développée se constitue.
En outre, à l’approche de la côte, la vague commence à ressentir le fond (pour une
L
pente inférieure à 1%) à partir d’une profondeur h ≤ (L : la longueur d’onde de la houle).
2
Elle est freinée par le frottement qui impose un fort gradient de vitesse dans la couche limite
de fond et une dissipation d’énergie. Ses caractéristiques sont modifiées (seule la période reste
constante), et les crêtes deviennent de plus en plus dissymétriques. Ce phénomène est appelé
la levée de la vague ou shoaling (Fig. I-2).

Fig. I-2: Augmentation de la dissymétrie des vagues à l’approche de la côte. H/L augmente en
fonction de la profondeur des fonds. Les trajectoires des particules d’eau deviennent elliptiques dans un
premier temps puis ouvertes dans un second temps.

Les premiers phénomènes non linéaires commencent alors à se manifester. Cela se


traduit par des transferts d’énergie de la vague au sein du spectre énergétique et par la
modification de la phase des ondes. Une houle spectrale est généralement formée de
fondamentaux libres, par exemple de fréquences f1 et f2 (Fig. I-3), et d’harmoniques liés qui
sont égaux n fois à la fréquence du pic principal, soit f1a=2f1, f1b= 3f1 et f2a= 2f2, f2b=3f2,
etc-. Les interactions entre les fondamentaux libres produisent des sous harmoniques
(interactions différence f1- f2) et des super-harmoniques (interaction somme, f1+f2). Les
interactions onde-onde augmentent alors que la profondeur diminue. Dans la zone de levée de

11
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

la houle jusqu'à la zone de déferlement, les transferts d’énergie se font vers les harmoniques
supérieures (f1+f2). A partir de la zone de déferlement, les transferts se font au profit des
basses fréquences (f1-f2) que l’on trouve dans la zone de jet de rive, à la côte (Certain, 2002).
Une autre conséquence est que l’interaction de plusieurs trains de vagues incidentes, de
fréquence et longueur d’onde différentes, génère des vagues forcées, qui ont une amplitude
maximale lorsque les deux systèmes sont en phase, et une amplitude minimale en cas
d'opposition de phase (Fig. I-3). Ce mécanisme produit un type d’ondes, dites d’infragravité,
qu’on décrira plus en détail dans le paragraphe consacré aux phénomènes hydrodynamiques
de la zone de déferlement où leur rôle est plus manifeste.

Fig. I-3: Interférence entre deux trains de vagues différentes et formation de la vague forcée qui en
résulte. H, f : hauteur et fréquence de la vague (Longuet-Higgins and Stewart, 1964).

II-1-2 Les courants


La non fermeture des ellipses de la houle induit un déplacement des masses d’eau vers
la côte, c'est le courant de houle. Ce courant est donc responsable d’un écoulement susceptible
de remonter le sédiment en direction de la plage. Il joue un rôle important comme facteur de
reconstruction de celle-ci.
Bien que son origine soit à rechercher dans des processus qui prennent naissance
majoritairement dans la zone de déferlement, nous évoquerons ici le cas d’un autre courant,
né dans la zone de déferlement, de la surcharge des masses d’eau car elle engendre un courant

12
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

compensateur s’échappant vers le large : le courant de retour (Fig. I-4). La distribution du


courant de retour sur la verticale n’est pas homogène, sa vitesse maximale est située vers le
fond.

Fig. I-4 : Schématisation du courant de retour : A/vue de profil sur une plage de pente homogène B/ vue
en plan.

D'autres courants de compensation sont induits par des variations du niveau de la mer
dues au vent ; elles donnent naissance aux courants d'up- et downwelling. En effet, lorsque le
niveau s’élève en raison d’une dépression atmosphérique et d’un vent marin entraînant une
surcharge massique d’eau au niveau de la côte, un courant se met en place pour compenser cet
excès, emportant de l’eau vers le large, par le fond. L’inverse se produit lorsque le niveau est
bas en présence de vent de terre soufflant vers le large et chassant l’eau de la côte (Fig. I-5).
Ces courants entraînent les sédiments vers le large dans un mouvement transversal.

13
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-5 : Courants de compensation up et downwelling (ces derniers entraînent les sédiments vers le large
dans un mouvement tranversal)(Short, 1999).

Enfin, un dernier type de courant de compensation est représenté par le courant de set-
down, phénomène d'abaissement du niveau moyen de l'eau au large immédiat de la zone des
brisants, provoqué par la conservation nécessaire de la quantité de mouvement au cours de la
progression de la vague vers la côte. C'est un courant ascendant qui fait pendant au courant
descendant provoqué par le set-up qu'on observe dans la zone de déferlement (Fig. I-6A).
Un autre type de courants affectant la zone de levée correspond aux courants
d’arrachement (rip currents) générés par les instabilités du courant de dérive littorale dans la
zone de déferlement, ils seront abordés plus loin comme conséquences de celle-ci (Fig. I-6 B).

14
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

(A)

Fig. I-6: (A): Set-up et set-down (d'après Bowen et al., 1968). (B) La circulation horizontale des
courants d’arrachement (rip-currents) peut aller jusqu'à quelques centaines de mètres de la côte.

15
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-1-3 Le transport
La houle, influencée par le frottement du fond, impose en retour un forçage à ce
dernier et en modifie la morphologie. Une des premières conséquences du transport est la
naissance de rides sédimentaires, d’abord symétriques puis de plus en plus asymétriques au
fur et à mesure que la houle s’approche de la côte. Ces rides sont la manifestation de
déplacements sédimentaires qui s’organisent dans l’espace longitudinalement et
transversalement. En particulier, le courant de houle au fond est capable de remonter du
sédiment vers la côte. A l’opposé, le courant de retour est responsable d’un fort transport
sédimentaire vers le large, à l'origine notamment de la migration des barres d’avant côte dans
cette direction pendant les épisodes de tempête.

II-2 La zone de déferlement ou surf zone


La zone de surf est la zone où les vagues déferlent et où les processus induits par ce
déferlement contrôlent le mouvement des masses d’eau. Sur les plages naturelles, cette zone
débute au point de déferlement dont la position varie ; en conséquence, sa largeur varie aussi
dans la direction perpendiculaire à la côte.
La hauteur de la vague au point de déferlement dépend de la profondeur des fonds et
on peut déterminer un indice de déferlement (breaker index) tel que:
H b = h b où Hb : hauteur de la vague au point de déferlement : indice de déferlement hb :
profondeur au point de déferlement.
Quand le rapport hauteur/profondeur dépasse l’indice de déferlement, la vague brise
puis déferle.
Le surf similarity index ou b (d’après Carter, 1988) est un paramètre plus complexe
qui prend également en considération la hauteur de la vague au déferlement et la pente de la
plage sous marine. On verra qu’il permet de caractériser plusieurs types de plages.
tan
b = où : pente locale de la plage sous-marine (beach gradient) ; L0 :
H b /L 0

longueur d’onde de la houle au large. Hb : hauteur de la houle (au déferlement).


On examinera successivement les changements qu’entraîne le déferlement, les
courants associés, le transport et les morphologies qui en résultent.

16
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-2-1 Les ondes


II-2-1-1 Transformation de la vague en brisant puis en déferlement
Le déferlement est déclenché lorsque la vitesse horizontale des particules situées sur la
crête de la vague dépasse la vitesse de phase de l’onde. Arrivé à la zone de déferlement, le
front de vague se propage moins vite que le revers, la forme circulaire de l’onde rompue
depuis le shoaling, devient alors instable et la vague « jette » en avant. Il en résulte une
transformation de l’onde en un mélange chaotique diphasique d’eau et d’air. Suivant la pente
locale du fond et la cambrure de la houle au large, les vagues vont déferler avec plus ou moins
d’intensité. Cela se traduit par différentes formes de déferlement : plongeant (plunging),
déversant (spilling) et à gonflement (surging) illustrés sur la Figure suivante (Fig. I-7).

1 2

Le déferlement en volute, ou plongeant (plunging breaker)

1 2
Le déferlement déversant, (spilling breaker)

1 2
Le déferlement à gonflement, (surging breaker)
Fig. I-7 : Différents types de déferlements sur un profil de plage homogène.

En effet, le déferlement de la vague entraîne une forte libération d’énergie transportée


par l’onde de gravité qui est redistribuée à la colonne d’eau et au fond sous forme d’énergie
cinétique et potentielle. Une forte dissipation a lieu, en même temps qu'une intense mise en
mouvement des sédiments.
Des expériences menées par Dulou (in Certain, 2002), montrent que pour une onde
régulière, le spectre de propagation s’enrichit avant le point de brisance. Le premier
harmonique diminue fortement alors que la hauteur du second harmonique augmente tandis
que les harmoniques supérieures (3f et 4f) apparaissent, comme sur le glacis. Après la

17
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

brisance de la vague, le spectre d’énergie s’appauvrit des hautes vers les basses fréquences.
Parmi les ondes de basse fréquence ainsi générées figurent les ondes d’infragravité.

II-2-1-2 Les vagues infragravitaires (bound long waves)


On a vu plus haut (§ II-1-1) que l’existence de trains d’ondes induit la formation
d’un type d’onde infragravitaires dès la zone de levée. Du fait de leur faible cambrure, ce
type d'ondes liées aux trains de vagues, ne déferlent pas et continuent à se propager sous
forme d’ondes libres ; elles peuvent donc être présentes dans la zone de swash. Dans le
même temps, les vagues de la houle incidente abordent la côte et sont réfléchies en totalité
ou en partie selon la pente de la plage. Elles viennent donc interférer avec les ondes
d’infragravité qui, elles, ont franchi la zone des brisants sans déferler.
Si la houle est frontale, cette superposition engendre une onde libre stationnaire à
la côte (leaky waves) (Fig. I- 8).
Si la houle est oblique, les ondes d'interférence résultantes, elles-mêmes obliques,
sont réfractées et se propagent librement le long de la côte. Ce sont les ondes de bord
(edge waves). L’enveloppe tridimensionnelle de la surface de l’eau modelée par ces types
de vagues est représentée dans la Fig. I- 9.

Fig. I-8 : Vue en plan d’une onde infragravitaire (bound long wave) incidentes et réfléchies et
combinaisons possibles (leaky wave et edge wave).

18
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-9 : Représentation des enveloppes tridimensionnelles de la surface libre en présence de « leaky
wave » et de « edge wave » d’après Wright et al. (1982).

II-2-2 Les courants


La brisance des vagues sinusoïdales, offrant de multiples découplages et interférences
affectant le spectre d’onde, provoque la génération de courants variés.

II-2-2-1 Le courant de retour


Il consiste en un courant de fond, conséquence directe de l’excès d’eau amené par le
déferlement de la houle sur une plage à barre entre le point de déferlement et le bord (Fig. I-
4). Le maximum de courant a été mesuré dans la fosse derrière la barre (Reniers and Battjes,
1997 ; Certain, 2002). Le gradient d’excès de quantité de mouvement associé au rouleau de
déferlement engendre une élévation de la surface libre moyenne qui dépend principalement
de la morphologie du fond (Petrevu et al., 1995, Fedderson et al., 1998). A l’échelle
saisonnière, Ruessink (1998) montre que le transport est dominant vers le bord durant les

19
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

conditions estivales quand les vagues sont petites et ne brisent pas, alors qu’il est plutôt dirigé
vers le large en hiver lorsque les grosses vagues brisent.

II-2-2-2 Le courant de dérive littorale ou longshore current


Les houles obliques vont générer un courant parallèle à la plage en déferlant : le
courant de dérive ; son intensité est maximale derrière le point de déferlement (Fig. I-10). Ce
courant est capable de transporter de grandes quantités de sédiments sur plusieurs dizaines de
kilomètres. Sur les plages naturelles à barre, le maximum du courant de dérive mesuré est
situé dans la fosse derrière la barre (Reniers and Battjes, 1997 ; Castelle 2004). En effet, le
set-up, dans le cas d'une morphologie irrégulière des fonds, n'est pas homogène, (Petrevu et
al.,1995 ; Feddersen et al., 1998) et crée ainsi des gradients de pression derrière la barre
tridimensionnelle.
L’énergie de ce courant et la masse d’eau transportée augmentent latéralement jusqu'à
générer un déséquilibre hydrostatique qui se résout par la rupture de la ligne de brisant.
L’excédent de volume d’eau et d’énergie se disperse alors vers le large, sous la forme d’un
courant d’arrachement. (Fig. I-6B)

Fig. I-10 : Courant de dérive littorale (A) à cellules de circulation (B) unidirectionnel (Carter,
1988).

II-2-2-3 Cellules de circulation des courants moyens


Sur des plages homogènes régulières, ces courants précédemment décrits, conduisent à
des structures horizontales complexes. Le déferlement d’une houle oblique sur les barres

20
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

d’avant-côte, va créer de grandes cellules de circulation de courants. Ces cellules sont


associées aux courants d'arrachement ou sagittaux (rip-current) intenses dirigés vers le large
qui peuvent conduire à éroder une chenal sur leur passage (Fig. I-6B et I-10). La variabilité du
forçage des houles actives au niveau de la baie ainsi que la variabilité de la bathymétrie locale
contrôlent la formation des courants sagittaux (Bowen, 1969, Dalrymple, 1978).
Ce type de courant est attribué à un refoulement de la surcharge d’eau créée par la
dérive littorale (loi de la conservation de masse) (Komar, 1971). La présence de ces cellules
dépend de la variation de l’amplitude et de l’angle d’incidence de la houle déferlante (Pye,
1994). Les ondes infragravitaires peuvent être responsables de la création des cellules de
circulation.

II-2-3 Le transport
Les déformations et la non linéarité des vagues à la côte, le déferlement, les transferts
d’énergie entre les différentes fréquences de vagues et sa dissipation, la présence enfin de
multiples ondes (hautes fréquences, fréquences normales et basses fréquences), tous ces
phénomènes créent un transport sédimentaire complexe. On ne peut seulement qu'en décrire
les grandes tendances, d'après la littérature.
Avant le déferlement, dans la partie haute de la zone de shoaling, l’action différenciée
des vagues incidentes (transport vers la côte) et des ondes infragravitaires (transport vers le
large) engendre un transport en suspension moyen dirigé vers la côte selon Aagaard et
Greenwood (1994).
Dans la zone de déferlement, le transport résiduel se fait majoritairement en
suspension et vers le large pour les particules les plus fines et en charriage, dirigé vers la côte,
pour les matériaux les plus grossiers (Dulou, 2000a, in Certain, 2002).
Au bord, les ondes infragravitaires et le courant de retour prédominent, le transport est
alors nettement dirigé vers le large.
En outre, une caractéristique importante du transport dans cette zone est d’associer au
longshore current une dérive sédimentaire littorale qui est un facteur important de l’évolution
des plages.

II-2-4 Les morphologies


La convergence des transports sédimentaires induits par les courants, au niveau de
la zone de déferlement, provoque des morphologies complexes : les barres sédimentaires
d'avant-côte.

21
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-2-4-1 La formation des barres d’avant-côte


Toutes les plages dissipatives et intermédiaires (qui seront définies dans la section §
II-2-4-2) sont caractérisées par la présence de barres d’avant-côte (Carter, 1988). Il y a eu
d’énormes confusions dans la terminologie et la classification de ce type de barres. On
distingue essentiellement: les barres rectilignes parallèles au rivage (ridge and runnel
bars), et les barres festonnées ou obliques rencontrées au niveau des plages macrotidales
(transverse bars). Greenwood et Davidson (1979) ont proposé une classification des
barres d’avant-côte (Fig.I-11). Le types III, IV et V correspondent aux plages dominées
par les vagues (wave-dominated coast) soumises à des conditions énergétiques
importantes, et peuvent être associées aux modèles présentés par Wright et Short (1984)
(Fig. I-12).

Fig. I-11 : Classification des barres d’avant-côte proposée par Greenwood et Davidson (1979)
(d’après Carter, 1988).

22
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-12 : Séquences tridimensionnelles des changements morphologiques de la plage en accrétion


(à gauche) et en érosion (à droite) pour des plages dissipatives en haut (pente douce), intermédiaires
(pente plus forte) au milieu et réflectives (pente forte) en bas (Short, 1999).

23
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

La présence des barres sableuses dépend de la hauteur de la houle au large ainsi que de
sa cambrure (King et Williams, 1949). Leur nombre varie en fonction de la pente de l’avant
côte (augmentation du nombre de barres à mesure que la pente diminue) (Akouango, 1997),
ainsi que des caractéristiques de la houle, des apports sableux et de la granulométrie du
sédiment.
Plusieurs hypothèses ont été proposées quant aux conditions de formation des barres
(Carter, 1988 ; Homlan et Sallenger, 1993 ; Certain, 2002). Même si aucune n’est pleinement
satisfaisante, nous les passerons rapidement en revue.
Trois grandes hypothèses peuvent expliquer la formation de ces barres (van Rijn,
1998) :
1- Le modèle des brisants
Dans cette hypothèse fondamentale, le flux sédimentaire se concentre au point de
déferlement (Dally and Dean, 1984). Deux modalités sont distinguées en fonction du type de
brisant (Fig. I-13).

Fig. I-13: Modèle de formation des barres sous l'action des brisant (en coupe). En haut, la
répartition des courants sur le verticale de part et d’autre du point de brisance de la vague ; en bas,
l’action de la vague lors de sa brisance avec la création d’un vortex et la mise en suspension du sable ; au
centre, la morphologie avec la barre se formant sous l’action conjuguée des deux premiers phénomènes
(Certain, 2002).

• L’effet de la convergence shoaling/brisant déversant : la brisance crée un flux


de sédiment vers le large, alors que les vagues n’ayant pas encore brisé
maintiennent un flux vers le rivage, entraînant des accumulations près de la
zone de déferlement.

24
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

• L’action du brisant plongeant : en déferlant, il forme une fosse sous le point


d’impact de la vague, en excavant du matériel. Ce matériel vient alors se placer
immédiatement en arrière de la fosse (vers le large) formant ainsi une
accumulation sableuse.

En fait, ce processus de concentration sous le brisant se trouve facilité par le courant


de retour, prédominant au fond dans la zone de déferlement, qui induit un transport
sédimentaire vers le large. Comme au large du point de déferlement, le caractère asymétrique
des vagues est responsable d’un transport sédimentaire vers le rivage, la convergence de ces
deux flux sédimentaires au point de déferlement accentue la formation d’une barre (Fig. I-14).

Déferlement des vagues

Asymétrie des vagues Courant de retour

Fig. I- 14: Convergence des flux sédimentaires au point de déferlement qui peut engendrer la
naissance d’une barre d’avant-côte.

L’hypothèse des brisants a été vérifiée par de nombreuses études (Miller, 1976,
Kamphuis, 1995, Davidson-Arnott, 1981), qui ont aussi démontré qu’il existe autant de barres
que de points de déferlement. La multiplicité des barres s’exprime aussi temporellement par
l’effet de tempêtes de hauteurs significatives différentes. Néanmoins, cette hypothèse
n’explique pas la présence de barres rectilignes ou de forme rythmique en milieu naturel où
les plages sont irrégulières et où la localisation de point de déferlement varie en conséquence.

2- La deuxième hypothèse fait intervenir les ondes de basse fréquence (<0,05 Hz)
comme principal agent (Carter et al., 1973). Elle contient deux idées :
• Les sédiments convergent vers les noeuds ou les ventres d’une onde
stationnaire selon son mode de transport, en suspension ou par charriage. Une

25
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

barre sédimentaire peut se former au ventre de l’onde stationnaire (Bowen,


1980).
• Sous les crêtes d’une houle longue, le transport se dirige vers la côte ; sous ses
creux, il se dirige vers le large. Si l’onde longue devient stationnaire après sa
réflexion, la naissance d’une barre sous les nœuds est possible.
Cette hypothèse n’a jamais été vérifiée sur terrain. Pour que cette barre se forme, il
faudrait une période très régulière de l’onde infragravitaire stationnaire (Holman and
Sallenger, 1993) et une pente de plage assez élevée pour que l’onde soit suffisamment
réfléchie (Greenwood and Davidson Arnott, 1979).

3- La troisième hypothèse se base sur l’interaction entre les différents harmoniques


des vagues incidentes (harmonic wave overtake concept). En effet, du fait de la levée de la
houle (shoaling) et de la propagation non linéaire de la houle sur l’avant-côte, certains
harmoniques se déplacent plus rapidement et en rattrapent d’autres. L’enveloppe des hauteurs
des vagues présente alors des modulations périodiques. Sa morphologie se répercuterait dans
la morphologie du fond en raison de la répartition des vitesses dans la tranche d’eau,
constituant des zones de convergence et de divergence des courants induits (Fig. I-15).

Fig. I-15: Hypothèse 3 : l'interaction entre les harmoniques incidents (en haut) produit des variations de
l’enveloppe des hauteurs de vagues, les maxima et les minima de variations correspondent aux points de
non variation du fond séparant les barres (en bas) (Van Rijn, 1998).

26
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-2-4-2 Les différents types de barres


Les premières classifications ont été établies à partir d’observations sur de nombreuses
plages ne comportant qu’une seule barre (Wright and Short, 1984). Ils ont considéré le
paramètre (Gourlay, 1968) qui dépend de la granulométrie des sédiments et du forçage des
vagues et qui permet de décrire trois classes distinctes de plage.
Hd : hauteur des vagues au déferlement
Hd
= s: la vitesse de chute du sédiment.
sT

T : période de la houle.

II-2-4-2 -i Plage dissipative ( > 6)


Une plage est dite dissipative lorsque le sable est relativement fin et que cette plage est
soumise à des vagues énergétiques et courtes. Ces plages sont larges et caractérisées par
une vaste zone de surf où les déferlements glissants (spilling breakers) dissipent leur
énergie (Guza et Inman, 1975). Les conditions énergétiques sont fortes avec des vagues
parfois supérieures à 2,5 m. La pente est faible. On retrouve ces plages sur les côtes
méditerranéennes (Short, 1999) exposées à des forts coups de vent mais ne connaissant
pas les conditions de houles océaniques en raison de la limitation du fetch.

II-2-4-2 -ii Plage réflective ( < 1)


Une plage est dite réflective lorsque le sédiment est mixte à grossier et qu’elle est
exposée aux houles peu énergétiques (Hb <1m). On y observe des déferlements gonflants
(surging breakers) (Wright et Short, 1984), voire plongeants (plunging breakers). Ces
plages sont largement répandues sur les côtes exposées aux houles océaniques. Elles sont
pentues, relativement étroites et ne présentent pas de barre d’avant côte. Les vagues ont
tendance à se briser directement sur l’avant plage sableuse, en se transformant directement
en jet de rive.

II-2-4-2 -iii Plage intermédiaire (1< <6)


Les plages intermédiaires sont les plus répandues avec un sédiment hétérogène, à
granulométrie variée, et soumises à un régime variable de la houle. Elles sont caractérisées
par la présence de barre(s) sédimentaire(s) tridimensionnelle(s). La zone de déferlement
est d’une largeur variable. On y observe des déferlements plongeants et glissants selon la
cambrure des vagues au large et la pente locale des barres sableuses (Castelle, 2004).

27
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

C’est au niveau de ces plages intermédiaires qu’on observe un système de barres


sédimentaires multiples, en particulier les plages à deux barres, comme dans le cas de la
baie de Mahdia.
Les barres sédimentaires sont une conséquence de la morphodynamique côtière
dans les petits fonds. Short et Aagaar (1993) ont observé fréquemment un système de
barre externe en croissants et une barre interne interrompue par des chenaux qui peut
prendre parfois aussi la forme de croissants. La formation de barres internes et externes
quasi-rectilignes pendant les épisodes de tempête ou post tempête, est plus rare. En 1999,
Short a distingué quatre sous-classes de plages intermédiaires en fonction de la
morphologie des barres sableuses comme le montre la Figure I-16. Sur cette dernière, on
décrit les différentes formes de barres dans un système (fréquemment observé) à deux
barres, l’une en position externe (outer bar), l’autre en position interne (inner bar). En
outre sont prises en considération les relations de la barre interne avec la ligne de rivage
ainsi que les processus hydrodynamiques dominants. Cette barre peut être déconnectée du
haut de plage (LBT et RBB) ou connectée de différentes façons (LTT et TBR).

28
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-16 : La classification des plages d’après Short (1999). La figure est construite en distinguant
le comportement de chacune des barres dans le contexte d’une définition de la plage en terme de
réflective, intermédiaire ou dissipative (voir texte). Diverses situations sont envisagées.
R= plage réflective; D= plage dissipative; LBT= Longshore Bar-Trough; RRB= Rythmic Bar-
Trough; TBR= Transverse Bar-Trough; LTT= Low Tide Terrasse. La flèche épaisse notée « outer
bar inactive » se rapporte aux 7 diagrammes situés au dessus où l’on voit que la barre externe ne varie
pas. La flèche épaisse verticale notée « outer bar active » se rapporte aux 6 diagrammes situés à sa
droite qui montrent une barre externe en festons. Dans la série des 8 diagrammes centraux, on voit la
barre interne (puis la barre externe) se rapprocher puis se connecter à la plage, au fur et à mesure
que l’on va du haut en bas et de gauche à droite de la figure.

29
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

On observe souvent plusieurs types de barres sous–marines, les plus fréquentes sont
les barres rectilignes et parallèles à la côte et les barres tridimensionnelles à festons plus
ou moins périodiques.

II-2-4-2- i - Les barres rectilignes


C’est une morphologie rencontrée lors des coups de mer et associée souvent au
profil de tempête. Elles sont par ailleurs observées tout le long de l’année sur les côtes
allemandes (Castelle, 2004). La terminologie anglo-saxonne de barre/bâche (ridge and
runnel system) caractérise les barres intertidales rectilignes au niveau des plages
macrotidales.

II-2-4-2- ii-Les barres non-rectilignes


On distingue deux catégories :
Le système de barre dite de chenaux (rip system) englobe les Low Tide Terrace
(LTT) et les Transverse Bar and Rip (TBR). Ces barres, entrecoupées par des chenaux
obliques à la côte, sont souvent attachées au haut de plage, et les vagues peuvent induire
des courants sagittaux (rip currents) au dessus de ces systèmes.
Les barres en feston observées dans le domaine subtidal montrent une rythmicité
marquée (Certain, 2002) (Fig.I-17).

Fig. I-17 : Représentation en 2D et 3D. Système de barres en croissant à Leucate-Plage dans le


golfe de Lion (Certain, 2002).

30
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-2-4-3 Evolution temporelle des barres d’avant côte


Une barre sédimentaire devient généralement rectiligne pendant une tempête et ce en
un temps très rapide (Short, 1999). Par contre la mise en place des systèmes tridimensionnels
(barres festonnées ou à chenaux de courant d'arrachement) est plus lente et se produit dans des
conditions peu énergétiques qui se maintiennent pendant plusieurs jours à plusieurs semaines
(Short, 1978 ; Goldsmith et al., 1982).
Une approche fonctionnelle établie par Certain (1999-2000) sur la plage de Sète
(Golfe de Lion, France) sur un système de barres rectilignes, a permis de décrire l’évolution
morphodynamique de ce système. Cette évolution se manifeste sous deux modalités
différentes :
II-2-4-3-i Le modèle Net Offshore Migration (N.O.M.) est connu sous le nom de
« migration/ atténuation des barres externes vers le large ». Ce mode décrit le remplacement
de la barre externe, à la suite de sa disparition progressive vers le large, par la barre interne.
Cette dernière se décale progressivement vers le large alors qu’une nouvelle barre interne
proche de la côte se crée. Ce schéma N.O.M survient lors d’une tempête exceptionnelle ou
d'une série de tempêtes.
Selon ce modèle, chaque barre passe par trois phases :
1. Sa création au bord du rivage
2. Une migration progressive vers le large
3. Une disparition au large par dégénérescence mais avec un transport de sédiment vers
la côte.

II-2-4-3-ii Le modèle Oscillation autour d’une Position d’Equilibre (O.P.E), se


manifeste au terme d’un épisode saisonnier. En effet, pendant les périodes de faible énergie de
houle, la plage s’engraisse et les barres s'approchent du rivage. L’inverse se produit lors des
périodes de moyenne à forte énergie. Ces périodes coïncident en grande partie avec le rythme
saisonnier. En général, les deux barres sont affectées par le changement qui se manifeste
cependant plus sur la barre interne.
A l’échelle décennale, le système varie ainsi autour d’une position d’équilibre
« dynamique ». Les variations morphologiques résultent des coups de mer importants
(hauteur significative supérieure à 4 m). La barre externe oscille faiblement passant d’une
position rectiligne à oblique ou plus sinueuse (Certain, 2002).

31
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-3 La plage
II-3-1 Les ondes
Suite au déferlement, le résidu de l’énergie des vagues se dissipe en un mouvement
ascendant appelé jet de rive ou swash. Puis ce mouvement se ralentit et s’arrête sous l’action
de la pesanteur. Ensuite se produit un retrait de l’eau qui est montée, et qui consiste en un
écoulement laminaire au départ mais très rapidement turbulent : c’est le retrait, ou backwash.

II-3-2 Les courants


Les courants induits sont le jet de rive, composante dirigée vers le haut de plage, et le
courant de retrait, qui est dirigé vers le bas.

II-3-3 Le transport
II-3-3-1 La morphologie de la plage
Le profil transversal d’une plage homogène et rectiligne se présente typiquement de la
façon suivante (Fig. I-1):
1. Le talus de collision est la zone de rencontre du retrait et du déferlement
2. Les bermes, correspondant à des accumulations au sommet des zones successives de
jet de rive.
3. Les croissants de plage correspondent à des accumulations rythmiques dans la zone de
jet de rive. Un croissant de plage est un corps sédimentaire semi circulaire de hauteur
centimétrique à décimétrique, composé de matériel grossier sur ses cornes et de
matériel plus fin au niveau de son ventre (Williams, 1973). Quant à l’origine et au
mode de formation des croissants de plage, deux théories ont été proposées :
a- Hypothèse des ondes de bord (Bowen et Inman, 1971). Ce sont les ondes
infragravitaires, génératrices de modulations de la surface libre de la mer au rivage, qui sont
responsables de la formation des croissants de plage ; leur longueur d’onde se relie à celles
des croissants qui représente alors la moitié de celle de l’onde infragravitaire (Guza et Inman,
1975) (Fig. I-18).
b- Théorie d’auto-organisation: Le principe est de considérer qu’il existe,
même au passage d’une tempête décennale, des inhomogénéités de la bathymétrie
parallèlement à la côte. En considérant une barre sédimentaire préexistante, les vagues
incidentes vont alors se réfracter au dessus des perturbations et induire des courants moyens.
Ces mêmes courants vont alors transporter du sédiment et faire évoluer la bathymétrie.
Certaines perturbations vont être amplifiées (rétroaction positive du champ de vagues) et

32
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

d’autres lissées (rétroaction négative du champ de vagues). Progressivement, les perturbations


vont se transformer en corps sableux : c’est le mécanisme de « bed-surf interaction »
(Castelle, 2004).

Fig. I-18: Schéma théorique de l’emplacement des croissants de plage pour des ondes de bord sub-
harmoniques (a) et synchrones (b), d’après Komar et Holman (in: Short, 1999). Dans le premier cas, la
longueur d’onde des croissants est égale à la moitié de celle de l’onde génératrice ; elle lui est égale dans le
second cas.

Remarque sur la fréquence des structures rythmiques sur la plage s.l


On déduit de ce qui précède, qu’à toute échelle spatiale on constate l’existence de
structures à répartition périodique, tant dans le domaine de l’hydrodynamique (répartition des
courants d’arrachement, distribution des cellules de circulation littorale) que dans celui des

33
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

formes sédimentaires (barres festonnées d’échelles variées, croissants et sinuosité de plage).


Cette constatation est rappelée dans la Figure I-19.

Fig. I-19: Variations tridimensionnelles des morphologies de la côte en relation avec la réfraction et
l’atténuation de la houle (Short, 1999) à l’échelle d’un golfe (à droite) et vers de plus petites échelles en se
déplaçant vers la gauche. Au nord du golfe la houle n’est pas réfractée, sa hauteur au large (Ho) est égale à
sa hauteur de déferlement (Hb), alors que vers le sud, Hb est plus petite que Ho. La typologie des plages, du
nord vers le sud, passe alors du type dissipatif à plusieurs barres au type réflectif sans barre. Dans la zone
intermédiaire, les variations locales de hauteur de vagues induisent des morphologies rythmiques telles les
barres festonnées et les croissants de plage, situés préférentiellement sur la pointe des cornes de sinuosités
de plage.

L’étude des processus morphodynamiques se prête parfaitement à une approche


systémique. Il existe une interaction entre les différentes composantes du système littoral. En
effet, l’évolution topographique d’un corps sédimentaire modifie directement la dynamique
du fluide qui, à son tour la contrôle. Les objets morphologiques considérés peuvent être de
dimensions extrêmement variées, de la plus petite forme, une ride de sable par exemple, à la
plus grande, le tracé d’un trait de côte à une échelle régionale. L’évolution de ces formes du
littoral peut s’apparenter à un ajustement de la topographie à un nouvel environnement
hydrodynamique, ou à l’origine de conditions de transport différentes. Ce sont donc les

34
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

mouvements sédimentaires, dépendant du temps qui sont à l’origine de ces évolutions


morphologiques (Fig. I-20).

Courantologie en zone côtière

Transport sédimentaire

Topographie

Fig. I-20: Interdépendance des principaux éléments du système côtier à l’origine de changements
morphologiques.

II-4 L’arrière plage


Les processus hydrodynamiques fournissent le sédiment qui sera repris par les
processus éoliens vers le cordon dunaire. Ces échanges dune-plage sont en fait soumis à
l’action conjuguée du forçage hydrodynamique et de l’aérodynamisme côtier.

II-4-1 Les processus de transport éolien


Le transport et le dépôt des sédiments sur la plage émergée et les régions adjacentes
(arrière-plage et dunes) résultent des interactions entre un écoulement turbulent (le vent) et un
substrat meuble (les grains de sable). Toute modification de la vitesse provoquée par un
obstacle naturel ou artificiel rompt l’équilibre entre le profil de vitesse et la masse des
particules en mouvement, ce qui entraîne selon les cas, soit l’érosion, soit le dépôt. Pour qu’il
y ait dépôt, il faut que localement la quantité de sable transportée soit supérieure à celle que le
vent peut réellement soulever (Pye, 1990). Le transport du sable par le vent est un phénomène
complexe qui fait intervenir plusieurs facteurs.

II-4-1-1 Caractéristiques d’un fluide


Les fluides se caractérisent par leurs propriétés physiques : la masse volumique
(kg.m-3), la viscosité moléculaire (N.s.m-2) et la viscosité cinématique (m2 .s-1).
La viscosité moléculaire (ou dynamique) exprime la résistance offerte par un fluide
immobile quand un objet en mouvement y pénètre ; elle dépend des forces intermoléculaires.

35
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

La viscosité cinématique correspond à la viscosité moléculaire divisée par la masse


volumique du fluide.
Si la vitesse de mouvement d’un fluide s’effectue à vitesse et à direction constantes,
l’écoulement est dit stationnaire. Au contraire, si l’écoulement subit de temps en temps des
accélérations ou des variations rapides de directions, il est dit non-stationnaire.

II-4-1-2 La couche limite


Lorsqu’un fluide rencontre un obstacle, il y a ralentissement de l’écoulement à
proximité de celui-ci à cause du frottement. La perturbation subie par le fluide sera d’autant
plus importante que l’obstacle sera près de la surface libre du fluide. Au fur et à mesure que
l’on s’éloigne de celle-ci, la perturbation diminue jusqu'à devenir nulle à partir d’une certaine
distance. Cette zone de perturbation du fluide est appelée couche limite (boundary layer) et
caractérisée par son épaisseur.
Les modifications que le fluide subit à proximité de l’obstacle dépendront de
l’intensité de l’écoulement. On distingue deux types d’écoulement : laminaire et turbulent. Le
nombre de Reynolds (Re), permet de séparer ces deux modes d’écoulement.

Re = UH/
Avec U : vitesse moyenne
H : épaisseur de l’écoulement
: viscosité cinématique.

Ecoulement laminaire
Lorsque le nombre de Reynolds est faible (<500), ce sont les forces de viscosité du
fluide qui contrôlent l’écoulement. Le mouvement sera donc uniforme et ordonné, c'est-à-dire
laminaire. Dans ce cas, la tension qu’exerce le fluide sur le substrat, appelée contrainte de
cisaillement symbolisée par , s’exprime par la façon suivante : = . du/dz
avec : viscosité moléculaire et du/dz : gradient de vitesse, c'est-à-dire le taux de variation de la vitesse en
fonction de la distance au substrat sur lequel se produit l’écoulement (ici la variation est linéaire et du/dz se
réduit à u/z).

Ecoulement turbulent
Pour une valeur de Re importante (>2000), l’inertie de l’écoulement est prédominante,
les forces de viscosité peuvent donc être négligées. L’écoulement est alors turbulent. Ce type
d’écoulement est complexe et chaotique. La contrainte de cisaillement sur le substrat est alors
2
de : = Cd

36
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

: masse volumique ; Cd : coefficient de traînée ; : vitesse moyennée sur le temps


La contrainte de cisaillement est souvent exprimée en fonction de la vitesse de friction
u* . La relation s'exprime aussi par : o = u*2
Dans la nature, les écoulements turbulents sont fréquents. Ils peuvent être classés en
fonction de la nature du substrat : lisse ou rigoureux, fixe ou mobile.

II-4-1-3 Caractéristiques de la couche limite dans le cas d’écoulements turbulents


La couche limite qui se développe est composée de deux parties : la partie interne et la
partie externe. Lorsque le substrat est fixe et lisse, différentes sous-couches se forment. Il
s’agit dans ce cas d’un écoulement turbulent lisse, son nom est dû aux forces
intermoléculaires très fortes qui se développent en faisant augmenter la viscosité. Cette
couche est séparée d’une sous-couche dite logarithmique (à cause de la forme du profil de
vitesse) par une zone tampon (Fig. I-21).

Fig. I-21 : Structure de la couche limite pour un écoulement turbulent lisse (Dyer, 1986 modifié in
Pedreros, 2000).
Quand le substrat est très rugueux, les sous-couches inférieures (visqueuse et tampon)
disparaissent. Seule la sous-couche logarithmique se développe depuis le substrat.
L’écoulement est alors dit turbulent rugueux (Fig. I-22).

37
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-22 : Structure de la couche limite pour un écoulement rugueux.

La couche limite externe est la plus épaisse, car elle représente 80 à 90% de la couche
limite globale. Dans ce cas, l’écoulement est indépendant de la viscosité, mais dépend de la
contrainte de cisaillement exercée sur le substrat, ainsi que des conditions externes. A
l’extérieur de la couche limite, la vitesse du fluide est constante, l’écoulement est non
turbulent et la contrainte de cisaillement est nulle.
Dans le cas de transport sédimentaire éolien, les particules en mouvement vont
constituer à proximité du substrat une couche dans laquelle les forces de viscosité seront très
importantes. La couche limite qui se développe ressemblera alors au cas d’un écoulement
turbulent lisse.

II-4-1-4 Variation du profil de vitesse dans la couche limite


Le transport sédimentaire est conditionné par la contrainte de cisaillement qu’exerce le
fluide sur le substrat.

II-4-1-4-i Calcul de la vitesse de friction dans la sous couche visqueuse


Dans cette sous couche, où prédominent les forces de viscosité, le profil de vitesse de
l’écoulement est linéaire et le gradient de vitesse (du/dz) est constant. D'après les définitions
précédentes, la vitesse de friction est exprimée par la relation suivante :
u*2 = (u/z)
u : vitesse du fluide
z : altitude à laquelle la vitesse est mesurée
: viscosité cinématique (constante pour un fluide pur).

38
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-4-1-4-ii Calcul de la vitesse de friction u* dans la sous couche


logarithmique
Au niveau de cette sous couche, la vitesse de friction est exprimée par l’équation
suivante :

u 1 z
= ln (Eq. 1)
u* k z0

z0 est la hauteur de rugosité au dessous de laquelle la vitesse moyenne du fluide ( ) est


nulle. D’après Bagnold (1941), si le substrat est fixe et plat, dépourvu de figures
sédimentaires et possédant une rugosité directement liée aux diamètres des particules, la
hauteur de rugosité est exprimée par la relation suivante :

Z0 D/ 30 D : diamètre moyen des grains

Dans ce cas, z0 est appelé rugosité aérodynamique.

II-4-1-4-iii Calcul des paramètres u* et z0 à partir du profil logarithmique


La méthode la plus courante et la plus simple pour le calcul de la vitesse de friction et
de la hauteur de rugosité est la méthode du profil logarithmique de vitesse. En effet, si nous
écrivons l’équation (1) sous la forme suivante :
k
lnz = u + lnz 0
u*
Elle correspond à l’équation d’une droite y = A x+B avec
y : le logarithme de la hauteur (ln z)
A : la pente de la droite ( / u*)
x : la vitesse moyennée à la hauteur z ( ).
B : la constante à laquelle la droite coupe l’axe des ordonnées (ln z0).
En mesurant la vitesse à différentes hauteurs, il est ainsi possible de calculer A et B
par une simple régression linéaire (Fig. I- 23). Dans ce cas :
u* = k /A et z0= exp (B)

39
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-23: Aspect pratique du calcul de u* grâce à la théorie du profil logarithmique de la vitesse du vent.

Etant donné que les mesures se font dans un écoulement turbulent, les vitesses
instantanées sont incohérentes. Ce n’est que lorsqu’elles prises sur des périodes de 15 à 30 mn
qu’elles s’ordonnent en profil logarithmique.
Les essais de Bagnold (1941) révèlent que dans le cas de transport de particules, z0
varie dans le même sens que u*. Plus la vitesse de friction augmente, plus la hauteur de
rugosité est grande. D’après le graphique (Fig. I-24), à une hauteur K et pour une vitesse Ut,
au niveau d’un point dit « point focal », la vitesse est toujours la même quelle que soit
l'intensité du vent. L’existence du point focal simplifie le calcul, car il suffit de connaître la
vitesse du vent à une seule hauteur pour déterminer u*. Suivant cette démarche, plusieurs
auteurs ont calculé k et Ut (Tabl. I-1), en se basant sur l’équation (1) qui devient :
k
U* = (u − Ut) (Eq. 2)
ln(z/k)

Tabl. I-1: Expression de k et Ut selon plusieurs auteurs.


Auteurs k (m) Ut (ms-1)
Bagnold (1941) 0,003 (soufflerie) 0,01 (désert) 2,5 (soufflerie) 4 (désert)
Belly (1964) 0,003 2,7
Horikawa et al. (1986) 0,006 2,5
Chepil et Woodruff (1963) 0,006 2,14
Wal et McManus (1993) 0,0003 1,75
Hsu (1973) - 2,75

40
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Fig. I-24 : Profils de vitesse de vent sur un sol mobile. Le graphique représente une série
d’expériences de Bagnold en soufflerie (A) et à des mesures in situ au désert libyen (B) (Bagnold, 1941).

Pour certains auteurs, qui n’ont pas pu distinguer le point focal dans les profils de
vitesse, les observations de terrain leur ont permis de proposer des équations empiriques pour
calculer z0, Ut et k (Zingg 1953, in Pedreros, 2000) :
d
z0 = 0,081 log10 ( ) avec d : diamètre des grains en mm
0,18
Ut = 894 d en cms-1 (Eq. 3)

k= 10 d en mm (Eq. 4)

La formule 2 est la plus adoptée par les chercheurs. Horikawa et Shen (1960) la
simplifient encore en utilisant l’équation (3) et (4) de Zingg, pour un diamètre moyen des
grains de 0,3 mm et une vitesse moyenne de vent à 1m du sol (U1m). Ce qui donne l’équation
suivante :
u* = 0,069 U1m – 0,184

II-4-2 Vitesse seuil de mise en mouvement des grains


La déflation éolienne est liée à la mise en mouvement des grains de sable à la surface
du sol sous l’action du vent. Le seuil de mouvement des particules est défini quand la
contrainte de cisaillement exercée par le vent sur la surface du sol prédomine sur les forces
qui maintiennent les grains à la surface (la gravité et la cohésion interparticulaire). Ces forces
de maintien dépendent principalement de la taille des grains, de leur nature et aussi de leur
densité. Quand le vent exerce une tension au niveau du sol juste supérieure aux forces de

41
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

maintien, la particule est mise en mouvement, avec une valeur particulière de la vitesse de
friction, appelée vitesse de friction seuil u*t.
Bagnold (1941) a établi une expression de la vitesse seuil de frottement qui intègre
l’effet croissant de la gravité lorsque la taille des particules augmente, sans tenir compte des
forces de cohésion entre les grains :
1/2
p
u *t = A gd
a
3
a = masse volumique de la particule (kg/m )
p = densité de l’air (Kg/m3)
g = accélération due à la gravité (m/s2)
dp= diamètre du grain moyen (m)
A est un coefficient empirique variable qui dépend du diamètre des grains de sable et
le type de mise en mouvement. Il est de 0,1 pour le seuil de mise en mouvement et de 0,085
durant la saltation (Sherman, 1995). Il est aussi d’une valeur approximative de 0,1 d’après
expériences en soufflerie de Bagnold (1941). Selon Pye et Tsoar (1990), ce coefficient varie
entre 0,1 et 0,118. Pour nos calculs, on retient A= 0,118.

II-4-2-1 Les différents types de mouvement


Le vent, en tant qu’écoulement d’air, occasionne au contact du sol une force de
frottement. L’interaction entre l’air et le sédiment provoque une mise en mouvement des
sédiments et donc leur transport. Les types de mouvements des particules dépendent du
rapport entre la force de gravité qui tend à ramener les particules vers le substrat et la force
aérodynamique qui s’exerce en sens opposé. Ce rapport détermine la longueur et la hauteur
des trajectoires des particules dans l’air. Trois types de déplacement des particules ont été
distingués : la suspension, la reptation ou charriage ou roulement et la saltation.

II-4-2-1-i Déplacement par suspension


Ce type de mouvement concerne les particules fines (diamètre inférieur à 50 µm) qui
restent maintenues en suspension dans l’air grâce à la turbulence atmosphérique. Les
distances parcourues en suspension varient de quelques kilomètres à plusieurs centaines de
kilomètres.

42
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-4-2-1-ii Déplacement par reptation


Dans le cas de particules de plus gros calibre (supérieur à 2000 µm), leur transport par
des vents relativement faibles (quelques m/s) consiste en de petits mouvements des grains. La
force de friction qu’exerce le vent ne permet qu’un déplacement horizontal des grains sans
qu’ils puissent quitter le sol. Ils sont alors transportés le long de la surface sableuse sans
décollement notable. La proportion de sable déplacé par reptation ne dépasse pas 25% du
transport total, mais la durée du phénomène peut être importante.

II-4-2-1-iii Déplacement par saltation


Les grains de taille moyenne (entre 60 µm et 2000 µm), sous l’effet d’une contrainte
plus importante, sont éjectées de la surface en bondissant. Par la suite, soumis à la force de la
gravité et à la vitesse du vent, ils retombent à l’aval de l’écoulement en provoquant un choc
avec une autre particule. Le mouvement des grains par saltation décrit une trajectoire
parabolique dissymétrique (Bagnold, 1941, Chepil 1945, Anderson et al., 1988). Pour des
sables de 0,15 à 0,25 mm, le transport par saltation représente 84 % et 75 % pour une taille
comprise entre 0,25 à 0,83 mm (Bagnold, 1954).

II-4-2-2 Formules empiriques et semi- empiriques du transport éolien


De nombreux travaux de recherches ont établi des expressions de calcul du flux
horizontal, soit théoriquement (souffleries) soit à partir des mesures in situ. Les principales
expressions choisies dans les travaux de recherches récents et qui sont couramment utilisées
sont indiquées dans le tableau suivant (Tabl. I-2).
Plusieurs travaux récents concernant le transport de sable ont été présentés par
Sherman et Bauer, (1996), Chaibi (1999), Pedreros (1999), Sabatier (2001). Ces expressions
ont été testées et validées dans le cadre de leurs recherches dans différents endroits.

43
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Tabl. I-2 : Principales formules de calcul de flux potentiels optimaux. q : flux horizontal ; D : diamètre de
référence (250 µm) ;d : diamètre moyen du sédiment ; a: masse volumique de l’air ; r1 : u*t/u*
Auteur Expression Constantes

B1 = 1,5 ; B2 = 1,8 ; B3 = 2,8


a d 3
Bagnold (1941) q=B u* En fonction de classement du
g D
sédiment

0.75
D ρa
Zingg (1953) q = K 50 u*3 K= 0,83
d g

Kawamura (1951) q = K a (u * − u * t ) 2 (u * − u * t ) K= 2,78


g

Williams (1964) q = a' a u * b' a’= 1,189 ; b’= 3,422


g
3
u*
Hsu (1973) q=H Ln H = -9,63 +4,91d
gd

Lettau et Lettau d 3
q = L a (1 − rt ) u* L= 4,2
(1978) g D

ρ
White (1979) q = W a (1 − rt )(1 + rt ) 2 u *3 W= 2,61
g

II-4-2-3 Comparaison des valeurs prédites et mesurées


Afin de déterminer les formules de transport éolien les plus adaptées à notre secteur, la
plus simple méthode consiste à établir un rapport entre les valeurs prédites et mesurées. Ce
coefficient est appelé Discrepancy Ratio (Dr). Il a été utilisé par plusieurs auteurs dont
Bagnold (1941), Sherman et al. (1998), Hardisty et Whitehouse (1988), pour un réajustement
des constantes présentes dans les formules de transport et un ajustement au plus près des
valeurs prédites aux flux mesurés.

II-4-3 Paramètres environnementaux influençant le transport


Le flux éolien se trouve perturbé par plusieurs facteurs qui font partie du domaine
littoral. Parmi ces différents facteurs physiques, on trouve :

44
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-4-3-i La végétation
Elle est connue comme facteur principal limitant l’érosion et modifiant
considérablement le mécanisme de transport. Elle provoque une diminution de la vitesse de
cisaillement au niveau du sol par augmentation de la rugosité (Fig. I-25).

Fig. I-25 : Influence de la hauteur des plantes sur la hauteur de rugosité (d’après Chepil et
Wooddruff, 1963 dans Cooke et al., 1992, modifié).

La végétation et les autres éléments de rugosité (irrégularités topographiques, cohésion


entre les sédiments) augmentent les seuils d’érosion en dissipant une fraction de l’énergie qui
n’est plus disponible pour mobiliser les grains de sable. La hauteur de rugosité qui est proche
de 0,4 cm pour des sols nus et secs est affectée par trois caractéristiques de la végétation :
hauteur des plantes, type de végétation et densité de la couverture végétale.

II-4-3-ii L’humidité de l’air et des sédiments


L’humidité renforce la cohésion du sédiment et conduit donc à des seuils d’érosion
plus élevés. Les études ont montré que, lorsque la teneur en eau du sédiment dépasse un seuil
de 4%, le transport éolien devient nul, car 15% des vides interstitiels sont remplis d’eau
(Azizov, 1977 ; Logie, 1982 in Pedreros). Des corrections de la vitesse de friction seuil ont été
proposées (Tabl. I-3).

45
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Tabl. I-3 : Expressions de correction de l’humidité des sédiments. Les vitesses de friction sont exprimées
en ms-1. H : pourcentage de teneur en eau du sédiment.
Auteurs expression commentaires
Belly (1964) u * thumide = u * (1,8 + 0,6log10 H) Valable pour H < 4%

Hotta et al. (1984)


u * thumide = u * 1 + B B : variable fonction de la tension de
surface interparticulaire
Belly (1964) in Cooke u * thumide = (1 + 0,5h/100)u * t u*t: vitesse de friction seuil dans des
et al., 1992. conditions sèches
h : pourcentage d’humidité
atmosphérique.

II-4-3-iii La direction du vent


C’est un facteur dynamique important dans le transport éolien. Les vents marins
présentent une surface d'action limitée par la largeur de la plage qui dépend des conditions
hydrodynamiques (marée, régime des houles). La réduction de la largeur de la plage contribue
à diminuer le taux de transport de manière exponentielle (Nordstrom et Jackson, 1992). Les
vents terrestres, quant à eux, subissent l’influence de la végétation et de la topographie ; le
transport éolien se trouve alors réduit. Les vents obliques à la côte transportent les plus
grandes quantités des sédiments (atteignant jusqu'à 20 fois les quantités provoquées par les
vents marins) (Nordstrom et Jackson, 1992).

II-4-3-iv La granulométrie des sédiments


De nombreuses études ont été réalisées afin de déterminer la relation entre le diamètre
des sédiments et le seuil de mise en mouvement (Bagnold, 1941 ; Chepil, 1945 ; etc.). La
Figure I-26 illustre les résultats de ces travaux.

Fig. I-26 : Comparaison des différentes courbes montrant la relation entre la vitesse de friction
seuil et le diamètre des particules (Savat, 1982, in Cooke et al., 1992).

46
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

II-4-3-v La largeur et la morphologie de la plage


Plus la largeur de la plage est grande, on l’a vu, plus les flux sableux déplacés sont
importants. La largeur de la plage dépend des paramètres hydrodynamiques (marée, houle,
formation de berme de tempête). Pendant la saison hivernale et lors des grandes tempêtes,
l’intrusion marine, par l'effet des surcotes et du set-up, provoque une érosion de la plage et
une réduction de sa largeur. La morphologie de la plage influence aussi le transport
sédimentaire éolien car la variation de la topographie dunaire modifie l’aérodynamisme du
vent. La présence de couloirs de déflation accélère les masses de vent et augmente les zones
de turbulence. Le profil de la vitesse du vent n’a plus la forme logarithmique classique
(Greeley et al., 1985 ; Nordstrom et al., 1996). Les vitesses de friction seuil sont plus grandes.
Le transport éolien est plus important sur les plages dissipatives, plus larges que les plages
réflectives (Hesp, 1988).

II-4-3-vi La pente, la topographie


L’effet de la pente et le relief de la plage influence également le transport éolien. La
paramétrisation du flux en fonction de la pente (Tabl. I-3), apporte des corrections au flux
horizontal. L’érosion marine, qui attaque les flancs dunaires, forme des pentes raides qui
accélèrent davantage les filets d’air.

Tabl. I-3: Expressions de correction des flux théoriques en fonction de la pente. : angle dynamique de

friction ( ~33°) ; θ : angle de la pente.

Auteurs Expression
Bagnold (1956) tan
q pente = qG ; G =
cos os (t + tan a
Howard et al., q
q pente = ; P = cos os (t + tan a
p
Allen (1982) u * pente = u * t 1,373sin 0.5 ( + )

Hardisty et Whitehouse (1988) 7


tan α
q pente = qB; B =
(tan α − tan(−θ))

47
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière

Au terme de cette revue des facteurs principaux qui règlent le dynamisme de la zone
littorale dans le cas des plages sableuses, il reste à en faire l’application dans la zone d’étude.
Ce sera l’objet du chapitre II.

48
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Chapitre II

La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

I- Localisation du secteur
Le secteur d’étude est localisé sur la côte orientale de la Tunisie au sud du golfe de
Hammamet entre les coordonnées géographiques 35°30’30.54’’ nord - 11°03’30.67’’ est,
dans sa partie sud (le cap rocheux pliocène Africa) et 35°31’32.38’’nord - 11°02’24.49’’est, à
son extrémité nord (le cap de Ras Dimas). Ce second cap correspond à la terminaison nord
d'un vaste affleurement tyrrhénien qui forme falaise à l'ouest de la plaine de Mahdia. Il est en
outre le point de départ d'une longue flèche sédimentaire qui se déploie en direction du golfe
d'Hammamet et manifeste l'existence d'une dérive littorale dominante vers le nord. Le littoral
de la côte régularisée de la baie de Mahdia est jalonné dans sa partie nord par la série de
lagunes d’Echraf (Fig.II-1). Il s’agit d’un linéaire de 17 km de plage sableuse, large de 50 m
en moyenne au niveau du premier site atelier (plage d'El Asfouria), et de 30 m dans le
deuxième site atelier (plage de Neirat). Il est bordé par un cordon dunaire assez développé.
L'ensemble de la région est caractérisé par la quasi absence d’un réseau hydrographique.
Le site d’El Asfouria se caractérise par la diversité morphologique du cordon dunaire.
Il est plus développé dans sa partie nord, passe à des avant-dunes en voie de cicatrisation vers
le sud et se développe enfin sous la forme d’une rangée de dunes transversales envahissantes
adjacentes à une série de brise-lames. L’altitude des dunes bordières varie de 2 m à 4 m au
maximum. Des ganivelles y ont été installées en novembre 2000 afin de limiter l’érosion
éolienne et de les stabiliser (Bouaziz, 2002).
Le site de Neirat comprend aussi un champ dunaire entrecoupé par de nombreux
siffle-vent ; il est en outre perturbé à son extrémité nord par un parking construit sur la dune
bordière. La hauteur des dunes peut y atteindre 4,8 m par endroit. Le Cap Africa est relayé au

49
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

nord par une plage instable qui a dû être protégée des houles provenant du NE par des brise-
lames, entre les années 70 et 90.

Fig. II- 1 : Carte de localisation du secteur d’étude

50
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

II- Géologie récente


Le relief plat représente le caractère morphologique majeur de la région, néanmoins
certaines structures plissées de direction N00-N45 telles que les plis de Zermadine, Bodeur et
Sidi Chrif, contrastent avec la topographie monotone (Bedir, 1988). Le sahel de Mahdia se
situe dans la zone de jonction comprise entre les bassins d’Hammamet au nord et celui de
Gabès au sud (Ellouze, 1984).
La série côtière affleurante d’âge quaternaire a fait l’objet de plusieurs études (Paskoff
et Sanlaville, 1983, Mahmoudi, 1986). En effet, le secteur de Réjiche-Mahdia représente la
plus vaste région où affleurent les dépôts tyrrhéniens en Tunisie orientale ; ils s’y alignent
sous forme de bourrelets de direction N/S. Trois formations marines distinctes y sont
reconnues : Réjiche, Chebba et Douira. Ces dernières correspondraient selon Oueslati et al.
(1982) à trois pulsations transgressives tyrrhéniennes
Le cordon tyrrhénien se trouve aussi entrecoupé par des affleurements durs, au bord de
la mer, de nature grèseuse d’origine marine. D’autres formations rocheuses (caps Africa et
Dimas) sont formées par des grès calcaires riches en coquilles de lamellibranches. Ces grès
qui viennent affronter les vagues en falaise ont été rapportés au Miocène supérieur
(Messinien) (Kamoun, 1981). On y rencontre aussi des alluvions et colluvions le plus souvent
sablo-limoneuses à sablo-argileuses. Ces structures sont soumises à une érosion importante
qui recharge les côtes adjacentes en matériaux.

II-1 Cadre structural


Les études géologiques récentes (Kamoun, 1980, Bedir, 1988) et les profils sismiques
du sahel central de la Tunisie révèlent une importante néotectonique post-villafranchienne
décrochante distensive structurant la plate-forme et responsable de la genèse du système
côtier de sebkhas et lagunes (Amari et Bedir, 1989).

II-1-1 La stratigraphie
Les études structurales de Amari et Bedir ont permis l’établissement d’une coupe
synthétique dans la région du sahel (Fig.II-2)

51
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Fig. II-2 : Coupe stratigraphique synthétique du Sahel central de la Tunisie dans la région de
Moknine et Mahdia (Amari et Bédir, 1989).

i/ Le Miocène
Il affleure rarement dans la région du sahel. On le retrouve au niveau du plateau de
Monastir surélevé par la tectonique post-tyrrhénienne (Mahmoudi, 1986). Il apparaît presque
uniquement au coeur des anticlinaux (Amari et Bedir, 1989). Il comporte des grès calcaires
oolithiques et des alternance d’argiles et de sables à passées lignitifères et gypseuses marquant
une sédimentation typique d’un domaine paralique (Demarcq et al., 1976 in Amari et Bedir,
1989).

ii / le Pliocène (marin)
Il est formé essentiellement par des calcaires oolithiques, avec des faciès coquilliers
(coquilles d’huîtres) marquant un milieu peu profond et une ligne de rivage proche de
l’actuelle mais un peu plus à l’ouest que celle du Tyrrhénien (Mahmoudi, 1986).

iii/ le Quaternaire
Il débute par le Villafranchien qui couvre la plus grande partie du sahel tunisien. Il est
formé de croûte calcaire à hélicidés, indiquant un retrait temporaire de la mer. Sous l’action
de l’érosion, succédant aux soulèvements dus à la tectonique post-villafranchienne, cette
croûte a été démantelée en gros blocs conglomératiques (Mahmoudi, 1986). Cette dalle
encroûte généralement un horizon rouge parfois gris-vert à concrétions calcaires. Elle
constitue un repère chronologique dans la région (Amari et al., 1989).
Ce niveau se trouve surmonté par un horizon quaternaire ancien de sol rouge argileux
à la base, sableux au sommet daté grâce à des Helix sp. (Amari et al., 1989) (Fig.II-2).

52
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Au Tyrrhénien, correspondant à une phase transgressive entrecoupée par des


régressions de faible ampleur, succède le Villafranchien. Ces dépôts marins ont fait l’objet de
nombreuses études (Paskoff et Sanlaville., 1976 ; Oueslati et al., 1982). Ces auteurs y
reconnaissent trois types de formations littorales (Fig. II-3).

Fig. II-3 : Coupe synthétique du drain Réjiche- Douira, 6, limons sableux brun-rouge ; 5,
formation rougeâtre à blocs de grès, argile. Helix et faune marine (Strombes) ; 4, bourrelet de Réjiche,
faciès dunaire à oolithes ; 3, calcaire oolithique. La couche est d’abord sableuse à la base, avec faune
lagunaire à Helix, puis elle devient franchement marine (macrofaune, notamment Strombes) ; 2, couche
argileuse brun-rouge ; 1, formation Douira (Glycymeris, Cardium). (Paskoff et al., 1976)

La formation Douira correspond au Paléothyrrhénien. Elle est épaisse de plusieurs


mètres ; les sables quartzeux y dominent largement, renfermant d’énormes accumulations de
coquilles et de lamellibranches (Cardium et Glycymeris) (Paskoff, 1976).
La formation Réjiche, la plus fréquente, correspond à l’Eutyrrhénien. Elle se présente
généralement sous forme d'un bourrelet qui peut dépasser 30 m d’altitude et s’étend
parallèlement au littoral actuel. (Oueslati et al., 1982). Elle est caractérisée par un faciès
dunaire oolithique associé à des dépôts marins quartzeux.
La formation Réjiche et la formation Douira sont séparées par une couche
continentale sablo-limoneuse brun-rouge (Fig. II-3) de 1 à 1,2 m d’épaisseur qui reprend à sa
base des coquilles et des gravillons de la plage sous-jacente (Paskoff, 1976).
La formation Chebba qui ravine nettement la formation Réjiche par un dépôt sablo-
limoneux rougeâtre fortement consolidé (conglomérat hétérométrique : blocs et galets)
renferme une abondante faune marine remaniée avec de nombreux strombes brisés. Cette
formation témoigne d’une dernière brève pulsation transgressive de la mer du Néotyrrhénien
(Oueslati, 1982).
Les trois formations transgressives du Quaternaire marin du sahel sont séparées par
des épisodes continentaux constitués par des argiles et des sables rouges. Elles sont souvent,
discordantes à la base et ravinées au sommet (Amari et al., 1989).

53
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Ces trois niveaux tyrrhéniens correspondent bien aux courbes de variations du niveau
de la mer en Nouvelle-Guinée (Bloom, 1990) (Fig. II-4). Ces trois transgressions ont été
rapprochées des stades isotopiques 5.5 (125000 ans), 5.3 (100000 ans) et 5.1 (80000 ans). Les
dépôts des deux premières renferment Strombus bubonius, le fossile directeur du Tyrrhénien.

Fig. II-4 : Courbe de variation du niveau marin établies grâce aux datations des récifs coralliens
émergés dans la nouvelle Guinée ( Bloom and Yonekura, 1985 in Bloom, 1990).

II-1-2 Néotectonique du sahel central


Les bassins sédimentaires récents du sahel de Mahdia ont été soumis à une tectonique
compressive post-villafranchienne suivie d’un régime distensif tyrrhénien (Paskoff et
Sanlaville, 1981). Ces mouvements ont contrôlé la genèse et l’évolution des lagunes et
sebkhas du sahel central de la Tunisie (Amari et Bedir, 1986).
La phase post-villafranchienne se caractérise par des plis sigmoïdes de directions NE à
SW associés à des décrochements compressifs EW de failles bordières. Les sebkhas de
Mahdia sont situées dans des couloirs tectoniques réactivant des grabens néogènes EW et
s’ébauchent dans les gouttières synclinales de ces plis (Amari et Bedir, 1986) (Fig. II-2).
La distension tyrrhénienne dirigée NE-SW intervient par la suite dans le sahel. Elle
reprend le réseau de failles héritées post-villafranchiennes et fractionne les cuvettes
synclinales en donnant les sebkhas actuelles. Dans la partie SE du sahel, ce régime distensif a
accentué l’ouverture des grabens de Mahdia. Avec basculement des blocs vers le NE contre
les failles bordières nord, s’installent les sebkhas de Mahdia sur les couloirs les plus affaissés
(Fig. II-5).

54
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Fig. II-5 : Modèle géodynamique proposé de la genèse des bassins quaternaires du sahel central de la
Tunisie (Amari et Bedir, 1986).

III- Géomorphologie du littoral de Mahdia


Le littoral, dépourvu de toute source fluviatile ou hydrodynamique présente différentes
morphologies remarquables.

III-1 La flèche de Ras-Dimas


De Ras Dimas vers la série lagunaire Echraff, s'étend une plage sableuse abritant des
dunes côtières (2m en moyenne). Elle est connectée saisonnièrement à la flèche sableuse
Dzira, de direction NW/SE (photo1). La flèche se prolonge vers les îles Kuriates à travers un
haut fond émergé. Cette flèche directement alimentée par la dérive littorale, s’engraisse et
évolue montrant au cours du temps quelques modifications dans sa forme. La face interne de
sa partie orientale est soumise à un recul attesté par l’attaque d’un bourrelet de beach rock. La
partie occidentale a par contre progressé vers le nord-ouest et a connu un élargissement
(Oueslati, 1993). La pointe occidentale de la flèche continue sa migration vers le NW (Fig. II-
6).

55
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

A B

Fig. II-6: Evolution de la flèche de Ras Dimas A : (1948-1962) 1- continent, 2- configuration de


1962 par Oueslati (1993), 3-forme de la flèche en 1948, 4- rides sableuses (s’inscrivant en fait au départ
d’un haut fond qui se prolonge en direction des îles Kuriates , 5- dérive littorale.; B : (1948-1988).

Photo 1 : La flèche Dzira se connecte saisonnièrement à la plage. A gauche : octobre 2005, pendant la
période hivernale l’extrémité SE est reliée à la plage; à droite : août 2006, en période estivale, la racine est
entrecoupée de passes.

III-2 La plage d'Echraff


Elle est constituée par une succession de sebkhas et de salines alignées parallèlement
au rivage.
D’après la carte marine, la baie se trouve subdivisée en deux compartiments différents.
Vers le nord des lagunes et plus précisément au niveau du petit enrochement de Bessari, la
côte est rocheuse, avec des fonds accidentés. Au sud de ce petit cap, on rencontre un
compartiment sableux, plage plus ou moins développée (photo.2) bordée seulement par un
faible bourrelet de haute plage.

56
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Lagunes Bourrelets sableux


Echraff

Photo. 2: Début du compartiment sableux de la baie de Ras Dimas-Cap Africa. Un cordon


discontinu de bourrelets sableux sépare les lagunes de la plage sous marine.

III-3 Les plages sableuses à cordon dunaire


Des plages sableuses prennent le relais à partir de Hiboun, avec un cordon de dunes
plus ou moins développé de 1 à 3 m de hauteur. Elles sont exposées aux vents terrestres et
marins et alimentées par la dérive littorale, issue des secteurs adjacents, qui transporte les
sédiments provenant de l'érosion des falaises vives taillées dans le matériel grèseux du cordon
littoral de la formation eutyrrhénienne Réjiche et d’affleurements grèseux pliocènes. Cette
côte est intensément sollicitée par les ouvrages anthropiques (touristiques et de protection), la
rendant vulnérable et fragile.
C’est vers le sud de la baie que le champ dunaire est relativement évolué. Il a été plus
spécialement étudié dans deux sites : la plage de Neirat et la plage d’El Asfouria.
La plage de Neirat située au niveau de la chaîne hôtelière, comprend un cordon
dunaire avec une largeur moyenne de 15 m et une hauteur moyenne de 4 m. On y rencontre
les différents stades d’évolution dunaire, avec l’installation d’une dune forestière mieux
développée vers le sud. Ce site est marqué par la présence de deux grandes brèches : la
première est large de 10 m, la deuxième est localisée au pied du parking et présente une
largeur de 57 m, ainsi que des siffle-vent et des couloirs de déflation qui entrecoupent le
cordon dunaire et correspondent à des passages à piétons.
Plus vers le sud et à proximité du cap Africa, s’étend la plage d’El Asfouria formée
par un cordon de dunes d’une altitude qui varie entre 2 et 4 m. Vers le nord de la plage, au
pied de l’hôtel Sables d’or, le champ dunaire est stable et montre les différents stades
d’évolution dunaire. La dune mobile se rapproche du profil type avec un glacis interne moins
végétalisé issu des dépôts d’avalanche et un glacis externe plus ou moins fixé par les rhizomes
des halophytes et des nitrophytes. La mise en place de brise-vent, action préventive contre le

57
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

piétinement, a entraîné la naissance d’un cordon artificiel qui vient se loger dans les premières
caisses de ganivelles situées en front de mer. Vers le centre, la plage est plus étendue. Les
entités morphologiques qui constituent le cordon dunaire sont fréquemment interrompues par
des brèches, issues de l’action marine et éolienne renforcée par le piétinement. Cette zone
correspond à la zone supralittorale soumise à la déflation et en raison de leur topographie
déprimée, l'eau peut y jouer un rôle important. Les avant-dunes sont moins hautes, moins
végétalisées et présentent un plateau très rétréci. Enfin, vers le sud les dunes sont de type
transversal et très mobiles. C’est au niveau de ce secteur qu’un déplacement de sable vers
l’intérieur des terres est souvent observé (Fig. II-7).

A/ B/

C/

Fig. II-7 : A/ partie nord : Champ dunaire relativement stable. B/ Vers le centre : Domaine fragilisé. C/ le
sud de la plage: Dunes transversales mobiles.

III-4 La côte sud de Mahdia


Le Cap Africa est un îlot très avancé de 1200 m au large formé probablement par la
jonction d’une île au rivage par un triple tombolo. Il est devenu un véritable épi de
cloisonnement, séparant totalement la plage nord de la plage sud. Le transport de sédiment
d’une plage à une autre en contournant l’extrémité du Cap est à exclure. La plage sud est une
plage sableuse, rétrécie et affectée par une importante érosion. Le littoral est très bas à
l’arrière de la plage. Celle-ci n’est pas suffisamment large pour permettre l’expansion de la
houle après son déferlement et la route ainsi que les terrains environnants sont submergés.
Le flanc sud du Cap a subi lors de la tempête de mars-avril 2005 une fissure au pied du
la falaise. En décembre 2006, cette fracture a engendré un glissement de terrain, qui s’est
aggravé en avril 2007 et a entraîné l’éboulement de la route (photo 3).

58
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Route détruite

Photo.3 : Eboulement de la falaise sud du cap Africa avril 2007 (cliché Zardoumi, M).

III-5 La zone infralittorale (0 à -14 m)


Sur la plage nord de Mahdia, l’isobathe de -10 m se situe à 800 m du rivage. Le
littoral, près de la laisse de zéro a une pente d’environ 8% ; ensuite un petit plateau à -2 m est
suivi d’un haut fond à -1,50 m qui provoque fréquemment le déferlement des houles. Une
pente douce de 3% rejoint les fonds les plus importants. Il est à noter, sur la plage Nord, que
les isobathes sont assez parallèles au littoral mais présentent une cassure quand elles quittent
la plage pour contourner le rocher du Cap Africa qui joue le rôle d’un épi empêchant
l’expansion des houles vers la côte sud (SOGREAH, 1992).
Au niveau de la plage sud, les fonds proches du rivage sont très tourmentés et le tracé
des isobathes est sinueux. L’isobathe -10 m se situe à 1500 m du rivage avec des fonds à
pente faible et irréguliers. De nombreux rochers isolés ou en plaques recouverts d’algues
apparaissent sur les fonds entre -3 m et -10 m.
L’évolution transversale de l’avant-côte est différente au nord de la baie,
comparativement au centre et au sud (Fig. II-8). En effet, vers le nord de la baie (profils1, 2 et
3) les premiers mètres de l’avant-plage montrent un plateau rocheux, avec des fonds
accidentés (isobathes -2 à -5 m). Vers le centre de la baie (profils 4, 5 et 6), un affleurement,
présent à -10 m, persiste vers le profil 7 (sud de la baie). Le profil 8 indique une pente assez
forte de la plage sous marine aux petites profondeurs (-2 à -5 m) (Fig. II-9).

59
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Profil 1
Ras Dimas

Profil 2
Bessari
Profil 3

Profil 4
Echraff Profil 5
Profil 6
Profil 7
Profil 8

Hiboun
Cap Africa

Fig. II-8 : Carte bathymétrique de la zone d’étude (1881) montrant l’unité physiographique de la
baie Ras Dimas-Cap Africa.
Profil 1 Profil 2
0
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur (m)

Profondeur

-10 -10

-15 -15

-20 -20

-25 -25
Distance (m ) Distance (m)

Profil 3 Profil 4
0
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur

Profondeur

-10 -10

-15 -15

-20
-20
-25
-25
Distance (m) Distance (m)

Profil 5 Profil 6
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur
Profondeur

-10 -10

-15 -15

-20 -20

-25 -25
Distance (m ) Distance (m)

Profil 7 Profil 8
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur
Profondeur

-10 -10

-15 -15

-20 -20

-25
-25
Distance (m ) Distance (m)

Fig. 9: Evolution des profils bathymétriques au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa (1887).

60
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

IV- Aménagement littoraux


IV-1 les brise-lames
Deux types de protections ont été réalisés par SOGREAH au niveau de la côte de
Mahdia. Le premier type consiste à réaliser sur le littoral même, sur l’emplacement de la
laisse de zéro, des enrochements naturels résistants aux houles et à la cote maximale. Ce type
d’ouvrage est réalisé au pied du rocher de Cap Africa, là où la plage est interdite et
inutilisable. Il n’est pas d’une grande efficacité au niveau de la plage sud. En effet, les fonds
ne présentent pas un plateau de déferlement pour les fortes houles (principalement SE).
Celles-ci brisent sur l’ouvrage même qui devrait alors atteindre une cote élevée et une largeur
importante. Cette cote ne sera pas compatible avec la route de bord de mer qui est elle-même
très basse.
Le deuxième type de protection consiste à une série de brise-lames. Ces ouvrages ont
été mis en place pendant les années 70 et 90, afin de protéger la côte des houles de tempête.
Les quatre premières, de BL1 à BL4 ont été mal édifiées ; BL1, BL2 sont situées trop loin du
rivage, BL3 et BL4 par contre sont trop proches (Zeggaf, 1999)(Fig. II-10).

Fig. II-10 : Brise-lames au niveau de la côte nord de Mahdia A/ année 1988 B/ année 1997.

IV-2 Les brise-vent


La houle est le principal facteur naturel responsable du démaigrissement des plages,
mais au niveau du littoral de Mahdia ce sont les constructions édifiées sur les dunes bordières,
qui constituent le principal facteur de l’érosion.

Pour pallier ce problème, un deuxième ouvrage de protection a été installé en


novembre 2000 sur la plage d’El Asfouria long de 800 m : les brise-vent (ganivelles) qui ont
pour rôle de piéger le sable et de mettre également la dune en défense contre le piétinement
(photo 4).

61
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Photo. 4 : L’installation des rangées de ganivelles perpendiculairement à la résultante des vents dominants
permet de stopper les masses mouvantes de sable et de stabiliser l’édifice dunaire en le fixant par
l’installation d’une couverture végétale durable.

IV-3 Les ouvrages portuaires


Vers le nord de la baie, la présence du cap Ras Dimas détermine une divergence de la
dérive sédimentaire littorale qui est orientée vers le NW au nord, où elle contribue à alimenter
la flèche sableuse Ed Dzira, et vers le sud à SW au sud, où la construction du port de Thapsus
sur le cap rocheux Ras Dimas (Fig. II-11 A) a perturbé cette dérive sédimentaire. Il en résulte
une accumulation sur la jetée nord et une érosion au sud favorisée en outre par la pente raide
des fonds marins due au terrain accidenté.
Au sud du Cap Africa, s’étend le port de Mahdia, construit en 1966, réhabilité en 1984
(Fig. II-8 B). Aucun ensablement n’a été signalé depuis l’entretien du port, mais plutôt une
érosion au sud de la jetée, avec accumulation algaire sur les plages. En effet, le port tout en
protégeant la côte sur une certaine distance des houles du secteur NE à E, produit dans
certains cas une amplification de l’agitation. Lors des tempêtes de SE, les houles buttent
contre l’ouvrage et déferlent dans la partie de la plage le jouxtant au SE ce qui tend à
provoquer son érosion et le recul de la ligne de rivage. D’ailleurs, le point le plus bas du
littoral, qui semble d’ailleurs être également le point le plus affecté par les houles de SE, se
situe dans l’angle formé par la digue du port de Mahdia et la côte sud.

62
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

A/

B/
Fig. II-11: A/ Port de Thapsus situé à Ras Dimas. B/ Port de Mahdia édifié sur le côté sud du Cap Africa.

V- Paramètres climatiques
V -1 Régime des vents
Le vent joue un rôle déterminant dans le déplacement des masses sableuses intervenant
dans le fonctionnement sédimentaire du prisme littoral. De nombreuses études ont permis de
préciser la fréquence des directions de vent au niveau de la côte nord de Mahdia.
Le golfe de Hammamet est soumis à un régime de vent saisonnier terrestres ou
marins. Les vents de secteur terre sont violents et fréquents en hiver, provenant généralement
de l’ouest-nord-ouest ; en été, ils proviennent du secteur S et SW. Les vents marins viennent
des directions nord à est et parfois NE, essentiellement en hiver ; en période de tempête ils
peuvent atteindre 130 km/h mais en général ne dépassent pas 36 km/h.

63
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

V -2 Régime des houles


Le site de Mahdia est soumis au régime des houles provenant d’un secteur s’étendant du
nord au sud-sud-est. Le secteur sud-est présente un fetch assez court ne permettant pas la
formation des houles longues et régulières. Le secteur est présente par contre un fetch très
étendu mais les vents de ce secteur n’ont pas la régularité suffisante pour engendrer les fortes
houles.
Les données fournies par la direction générale des services aériens et maritimes
(D.G.S.A.M), mettent en évidence deux états caractéristiques au cours de l’année pour les
houles de tempête :
Un état estival, durant lequel les houles sont de direction nord à est avec une
amplitude moyenne de 4,1 m et une période qui varie de 7,9 à 10 s.
Un état hivernal, caractérisé par des houles de direction sud-est à est. Leur
amplitude est de 3,5 m et leur période est comprise entre 5 et 7 s.
Les houles les plus fréquentes, abordant la côte tunisienne, proviennent aussi bien du
secteur nord-est, que du secteur nord.

V -2-1 La houle au large


L’étude de réhabilitation des plages de Mahdia (SOGREAH, 1992) a tenu compte surtout
des houles au large suivantes, ayant une influence sur le flanc SE du cap Africa (Tabl.II-1).

Tabl. II-1 : Caractéristiques de la houle au large de Mahdia (SOGREAH, 1992).


Période de retour
Provenance Hs* (m) Tmax**
(année)
6.5 10.2 100
N31° N-75° 4.9 9.5 10
3.4 9.3 1

* Hs : Hauteur significative
** Tmax : Période correspondant au maximum d’énergie

L’estimation des houles extrêmes effectuée dans le cadre de l’étude générale pour la
protection du littoral tunisien (D.G.S.A.M, 1995-1997), à des profondeurs de -20 m, a permis
de déterminer les caractéristiques de la houle pour une direction moyenne de 60°N (ENE) au
large de Mahdia (Tabl. II-2). Cette étude statistique des houles a été effectuée sur la base de
simulations numériques des états de la mer pour des situations de tempêtes enregistrées en
Méditerranée.

64
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Tabl. II-2: Estimation des houles extrêmes du large, susceptibles d’affecter la côte de Mahdia
(D.G.S.A.M, HP, 1995)
Période de retour (années) Direction moyenne (degrès/N)
5 10 25 50 100
Hs (m) 60
3,9 4,6 5,4 6 6,5
Tm (s)
9,1 9,8 10,9 11,6 12,3

V-2-2 La houle à la côte


La zone d’étude est exposée constamment aux agitations maritimes du secteur NE à
SE. L’étude de la propagation des houles du large jusqu’au port de Mahdia, réalisée par
LCHF (1978), montre les résultats suivants (Tabl.II-3).

Tabl. II-3 : Caractéristiques de la houle à la côte après déferlement (LCHF, 1978).


Direction de la Direction Période Niveau de mer
houle au site (s) (ZH : zéro
au large (°N) hydrographique)
SSE 130 6 0,4
SE 110 5 0,4
SE 110 7 0,4
SE 110 8 0,4
SE 100 8 0,9
ESE 100 6 0,4
E 85 5 0,4
E 90 7 0,4
E 95 8 0,4
E 95 8 0,9
ENE 75 6 0,4
NE 75 5 0,4
NE 80 6 0,4
NE 70 8 0,4
NE 80 10 0,4

Les amplitudes maximales des houles décennales obtenues par cette étude au niveau
de l’entrée du port de Mahdia sont représentées dans le tableau II-4.

65
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

Tabl. II-4: Amplitudes maximales des houles décennales au niveau de l’entrée du port de Mahdia (LCHF,
1978).
Secteur au large (°N) Hs (m) Direction au site (°N)
SE 3,5 110
E 2,5 90
NE 2 70

Les diverses études relatives au port de Mahdia ont conduit aux conclusions
suivantes :
• Les principales houles actives au niveau du littoral de Mahdia sont de direction
NE à SE.
• Les houles du secteur E à NE parviennent dans la zone portuaire, avec
respectivement 75% à 15% de leur hauteur au large. Aux abords de la zone du port, 10 à 15 %
de ces houles dépassent 1m.
• Les houles de secteur SE conservent aux abords de la côte, à 10-15% près, leur
hauteurs et énergies du large. Elles représentent 24,7% de l’agitation totale, dont 22,5% sont
inférieures à 2 m (soit 5% des houles de ce secteur).
Ces conclusions sont toutefois incomplètes car elles ont été établies en fonction
d’études relatives à la construction du port de Mahdia, situé au sud du Cap Africa. En
conséquence, elles sous-estiment totalement l’influence de certaines directions de houles,
notamment celles de nord à nord nord est, dont cette partie de la côte est totalement protégée.
Nous serons donc amenés, en particulier dans l’application d’un modèle numérique de
propagation de houle, à compléter ces données.

V -3 Historique des tempêtes (voir annexe B)


Les dates des coups de mer qui se sont manifestés au cours des dernières années de
suivi sont illustrées dans le tableau II-6:
Tabl. II-6: Date des différents tempêtes au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa pendant la période
1999-2005.
Date du BMS
Direction du vent Vitesse du vent (Km.h-1)
(bulletin météorologique spécial)
30 décembre 1999- 06 janvier 2000 NW à NE 70 à 90
Mars 2002 E 50
24-25 avril 2004 NW 50 à 70
27 mars-12 avril 2005 SE 60 à 90

66
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général

V-4 La marée
La marée à Mahdia est de type semi -diurne. Son amplitude moyenne est de 0,40 m en
vive-eau. En vive-eau exceptionnelle, elle peut atteindre +0,60m par rapport au zéro
hydrographique (ZH) (Tabl. II-7).

Tabl. II-7: Niveau de la marée au niveau de la côte de Mahdia (HP, 1995)


Pleine mer (m ZH) Basse mer (m ZH) Amplitude (m)
Vive-eau Morte-eau Vive-eau Morte-eau Vive-eau Morte-eau
0,5 0,3 0,1 0,3 0,4 0,0

Le niveau moyen de la mer est d’environ NM=0,3 m ZH. La surcote de tempête peut
atteindre 0,50 m. Le niveau maximal de la mer peut alors atteindre +1,10 m ZH (donnant une
différence entre le niveau hydrographique et le niveau NGT de 0,45m).

VI- Conclusion
Lors des phénomènes catastrophiques, la côte nord de Mahdia a montré une sensibilité
importante à l’érosion marine. Les processus hydro-sédimentaires et éoliens qui agissent sur
tout le linéaire côtier de la baie Ras Dimas-Cap Africa se révèlent complexes. L’étude de la
dynamique de ces différentes composantes et celle du transport sédimentaire et des unités
morphosédimentaires qui en résultent exigent une méthodologie adaptée aux conditions de
terrain de la zone d’étude. Ce qui fera l’objet du chapitre III.

67
68
Chapitre III Méthodologie

Chapitre III

Méthodologie

L’approche morphodynamique d’un système littoral met en œuvre nécessairement un


ensemble de méthodes et de techniques susceptibles d’apporter des informations dans les
domaines suivants :
Géométrie de la surface,
Nature et texture des matériaux échantillonnés,
Modélisation des relations hydrosédimentaires,
Photointerprétation.
Nous décrirons par la suite les approches méthodologiques qui répondent à ces
objectifs et dont les différents volets sont détaillés dans la figure III-1.

I- Géométrie de la surface
L’analyse des phénomènes de destruction ou de construction intervenant dans
l’équilibre du profil transversal exige que certaines conditions méthodologiques soient
observées. Il faut :
• opérer avec une grande régularité sous un rythme soutenu pendant des durées
plurimensuelles et/ou pluriannuelles,
• obtenir des mesures de bonne qualité,
• accorder une grande importance à la variabilité tridimensionnelle (3D) ; à cet effet, il
convient d’assurer un positionnement précis permettant ainsi de revenir au même endroit
sur le terrain.

69
Chapitre III Méthodologie

Le choix des sites ateliers a été fait en tenant compte de la morphologie côtière de
façon à offrir une certaine diversité avec des zones d’érosion et des zones d’accumulation.
L’étude du premier site de la plage d’El Asfouria a été préalablement réalisée (Bouaziz,
2002), avant d'étendre l’étude vers le second site de la plage de Neirat, plus au nord. La
réalisation des campagnes de mesures topométriques, bathymétriques et sédimentologiques
ainsi que l’étude des photographies aériennes de différentes missions se sont révélées
insuffisantes pour la compréhension du fonctionnement du système littoral. L’étude s’est alors
étendue sur toute la baie Ras Dimas-Cap Africa sur un linéaire de 17 km de plages sableuses.
Les analyses topométriques ont concerné le sud de la baie où s’étend un champ dunaire de
quelques dizaines de mètres de largeur. La bathymétrie a été réalisée dans toute la baie.

I-1 Topométrie
Afin de suivre l’évolution morphologique du système littoral de la côte de Mahdia,
nous avons procédé à une analyse topométrique. Le but de ces relevés est d’acquérir une
représentation morphologique générale en 3 dimensions de la zone d’étude.
Le principe de ces mesures repose sur des nivellements cheminés (Fig. III-2). Nous
avons utilisé un appareil à niveau automatique de type NAN-2030 qui permet de rapprocher
simplement l’image de la mire pour effectuer la lecture. On a ainsi calculé les différences de
niveaux des différents points de la zone d’étude.
Pour déterminer la forme des plages d'El Asfouria et de Neirat selon les différents profils
d’étude, il a été nécessaire de mettre l’appareil en station à plusieurs reprises (S1, S2, S3,…,
Sn).
Le travail a été fait par étapes, la distance de visée normale étant de 50 à 60 m. La
mire est placée au point origine A=1. La station de l’appareil S1 est choisie de telle sorte que
la visée horizontale arrière ne se trouve pas au-dessus de l’extrémité supérieure de la mire et
que la visée avant tombe aussi sur la graduation de la mire se trouvant au point 2, à une
distance approximativement identique de l’instrument. On peut alors effectuer la lecture
arrière r1 sur le point d’origine A=1 et la lecture avant v1 sur le point pivot 2 ; l’appareil est
alors déplacé en S2. La mire restant sur le point 2 est tournée avec précaution de façon que ses
graduations se trouvent face à la nouvelle station de l’appareil. Les lectures sont effectuées
comme précédemment, c’est-à-dire lecture arrière r2, sur le point 2 et lecture avant v2, après
que la mire ait été déplacée au point 3. On poursuit ainsi jusqu'à la dernière lecture avant vn-1
sur le point B=n.

70
Chapitre III Méthodologie
ETUDE DE LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DU LITTORAL

MORPHOLOGIE CÔTIERE SEDMENTOLOGIE DE SURFACE HYDRODYNAMQUE PHOTOINTERPRETATION

Levés topométriques Echantillonnage


Levées bathymétriques

TERRAIN

LABORATOIRE

Traitements informatiques et représentations Grès de beach rock Sédiments sableux

Comparaison des photographies


Analyses granulométriques aériennes de différentes missions

Comparaison spatiale et Pétrographie : Application d’un modèle conceptuel


Traçage des courbes cumulatives
temporelle de l’évolution Lames minces Système de Modélisation Côtière : SMC
Calcul des indices granulométriques
du cordon dunaire

Caractérisation morphologique du Détermination de MOPLA PETRA


système de barres d’avant côte faciès des paléorivages
Courants transversaux et longitudinaux
Estimation du transit littoral
INTERPRETATIONS Détermination des zones d’accumulation-érosion
Evolution texturale des sédiments
Evolution morphodynamique des
différentes unités du système littoral Morphodynamique Evolution du profil Evolution
spatiale de l’avant côte transversal : morphologique
Sources des sédiments de la zone
plage-dune au cours temporelle des
littorale
d’une tempête barres d’avant
côte

Fig. III-1: Méthodologie adoptée dans l’étude de la dynamique sédimentaire du système littoral de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

71
Chapitre III Méthodologie

Si l’on doit connaître uniquement les différents niveaux entre A et B, on ajoute la


somme des lectures avant (v) à la somme des lectures arrière (r). Les lectures arrière sont
toujours positives, les lectures avant sont toujours négatives. Pour connaître l’altitude des
point pivots 2, 3,…on additionne la lecture arrière r1 à l’altitude au dessus du niveau de la
mer du point A=1 pour obtenir l’altitude de l’instrument en S1. En retranchant la lecture avant
v1, on obtient l’altitude au dessus du niveau de la mer du point 2. En ajoutant la lecture arrière
r2 à l’altitude du point 2 on obtient l’altitude de l’instrument en S2. En retranchant la lecture
arrière r2 on obtient l’altitude du point 3. En ajoutant la lecture arrière r3 à l’altitude du point
3on obtient l’altitude de l’instrument en S3. Enfin, en retranchant la lecture avant vn-1, on
obtient la hauteur au-dessus du niveau de la mer du pont B=n.

Fig. III-2 -Principe de nivellement cheminé.

I-1-1 Dates des campagnes topométriques


Les dates des campagnes topométriques réalisées au niveau des deux plages sableuses
d' El Asfouria et de Neirat sont indiquées dans le tableau III-1.

72
Chapitre III Méthodologie

Tabl. III-1 : Date des campagnes topométriques au cours du suivi de l’évolution morphologique de la
plage de Mahdia. Limites des profils transversaux mesurés.
Date de la campagne Conditions
Site atelier 1: Asfouria Site atelier 2: Neirat
topométrique météorologiques
mars 2003 Vents de direction
x1- x 80 Pt 1-Pt 70
NW à NE (55 km/h)
02- 28 août 2003 calme
X= 686100-686600 X=685000-685350
Tempête avec des
12-18 janvier 2004 Y= 3930900-3931250 Y=3932000-3932550
vents NW (50 km/h)
Tempête
02 au 13 avril 2005 x1- x 80 Pt 1-Pt 70 vents de SE 50 à 90
km/h

I-1-2 Localisation des profils topométriques


Les levés topométriques ont été effectués suivant des radiales qui traversent le haut de
plage et le cordon dunaire (Fig. III-3). L’intervalle entre les profils est de l’ordre de 5 à 10 m en
moyenne, afin d’optimiser le recouvrement de la morphologie dunaire.

I-1-3 Traitement des données topométriques


Les données sont recueillies sous format Excel, la représentation des morphologies
sédimentaires s’effectue à l’aide du logiciel Surfer. Le principe d’utilisation de Surfer est
simple. A partir de données en trois colonnes (X, Y et Z) obtenues sous Excel, il consiste à
créer une grille (grid) de valeurs plus denses, interpolées par rapport aux valeurs initiales, qui
permet d’aboutir à des représentations de surface 2D ou en 3D. A partir des grids qui sont le
support de l’information, on peut réaliser des calculs de volumes entre les surfaces ou entre
deux dates séparées par un coup de mer par exemple. On peut aussi extraire un profil
transversal à partir de surface 2D type CONTOUR.

I-2 Bathymétrie
I-2-1 Principe
La bathymétrie consiste à effectuer des mesures en x, y, et z sur un plan d'eau. Avec
un GPS RTK (centimétrique) utilisé en marégraphe, un sondeur monofaisceau, et un logiciel
d'acquisition (Hypack), le travail a consisté à dresser un profil tous les 150 m, sur une linéaire
de 3 km pendant la première campagne effectuée en avril 2004 au niveau du sud de la baie
(Asfouria) (Fig. III-4 A). La deuxième campagne de mesures, réalisée au mois d’août 2006, a
concerné les 17 km de la baie Ras Dimas-Cap Africa. Il s’agit de 67 profils perpendiculaires

73
Chapitre III Méthodologie

au littoral, qui ont atteint des profondeurs de -14 m jusqu'à une distance de 1000 à 1500 m du
rivage (Fig. III-4B). La densité de points relevés en x, y, z est supérieure à 500.km-2. Le
document a été restitué en coordonnées Lambert nord et a fait l’objet d’un traitement sous
Surfer.

Pt 41

Station 4
Secteur 3
Pt 60
Station 3

0
Pr 41 Station 2 Secteur 2

Pr 12 Station 1 Secteur 1

300
Pr 1
0

250

0 200

X1
150 X32
X50

0 Secteur 1 Station 1 X63


X69
X80
Station2
Secteur 2 Station 3
Station 4
0m 34m Secteur 3 Station 5
Echelle

0 500 1000 1500 2000


Fig. III-3: Carte de localisation des profils topométriques au niveau des deux sites : plage d’El
Asfouria et plage de Neirat.

74
Chapitre III Méthodologie

I-2-2 Traitement des données bathymétriques


Le logiciel Hypack permet :
Un traitement des données par validation des sondes (prises à un intervalle de 40
cm) après correction de marée,
Une sélection des sondes afin de réduire le nombre de mesures utilisées pour la
modélisation 3D,
La création d'isobathes, la vue en coupe des profils, ou le rendu cartographique
final (minutes de sondes imprimées sur la carte). On peut aussi procéder à une sélection des
sondes : différents outils de tri sont proposés par Hypack.
La visualisation des données peut se faire en représentation graphique 2D, sous forme
d'une carte marine à grande ou petite échelle, incluant les isobathes, marquant les profondeurs
avec la norme Hydro (profondeurs sous le zéro hydrographique en valeurs positives). Les
données peuvent aussi être exportées sous format dxf, txt ou xls.

A
B
Fig. III-4: Position des radiales bathymétriques au cours des missions (A) d'avril 2004 au niveau du sud de
la baie de Mahdia (Asfouria). (B) d'août 2006 au niveau de toute la baie de Mahdia.

75
Chapitre III Méthodologie

II- Sédimentologie
L’échantillonnage des sédiments de surface de la zone supralittorale a été effectué
essentiellement au niveau des deux sites ateliers des plages d’El Asfouria et de Neirat et dans
toute la baie pour la zone infralittorale.
L’étude sédimentologique permet une caractérisation de la texture des sédiments du
littoral. La taille moyenne des grains, son classement et son asymétrie sont des éléments
indicateurs du comportement du sédiment, et des processus d’échanges transversaux et
longitudinaux via les agents de transport marins et/ ou éoliens.

II-1 Echantillonnage au niveau des unités émergées (plage et dune)


Les campagnes d’échantillonnage ont été réalisées en premier lieu sur la plage d’El
Asfouria au moment de la mise en place du système de protection des dunes (ganivelles) en
2000 (Tabl. III-2). La seconde série fut effectuée entre 2001 et 2005 dans le même site ainsi
qu’à Neirat (Fig. III-5). Au niveau du premier site, la collecte a été effectuée, en allant du haut
de plage vers le cordon dunaire suivant des transects. La dune bordière a été échantillonnée en
fonction de son stade d’évolution (dune embryonnaire, dune mobile et semi-mobile) et de sa
morphologie (pied de la dune, flanc et sommet). Le second site a été échantillonné selon le
même protocole à partir de 2004.

Un échantillonnage de la zone de jet de rive a été accompli en mars 2004 sur tout le
linéaire de la zone d’étude, à un intervalle de 50 m. Sept échantillons sableux ont été aussi
récoltés au niveau de la zone de déferlement (isobathe –1 m) au cours de la première
campagne bathymétrique en avril 2004. Enfin, 15 autres échantillons ont été prélevés à –5 et –
10 m en mars 2005 (zone infralittorale supérieure).
Pour tenir compte de la variabilité saisonnière des vitesses et des directions du vent,
l’échantillonnage a été réalisé deux fois en 2004 au niveau des deux sites ateliers.

76
Chapitre III Méthodologie

3932600

3932400

Site 2: N eirat
3932200

3932000

3931800

3931600

3931400

3931200
JR
HP
PD
Site 1: Asfouria Tombolos

685200 685400 685600 685800 686000 686200 686400 686600

0m 35m

0 Echantillons prélevés
500en zone infratidale1000
(-5 à 20 m) 1500 2000 JR:jet de rive

Echantillons prélevés au niveau de la zone supratidale HP: haut de plage

Echantillons prélevés au niveau du jet de rive PD: pied de la dune

Fig. III-5: Localisation des points d’échantillonnages sédimentologiques au niveau de la plage d’El
Asfouria (mars 2004).

77
Chapitre III Méthodologie

Tabl. III-2: Dates des campagnes de prélèvements sédiments prélevés au niveau du littoral nord de
Mahdia (2003-2006).
Nombre
Date de la campagne Zone de prélèvement
d’échantillons
Supralittorale (cordon dunaire,
2000 (novembre) 19
haut de plage, swash)
2001 (novembre) supralittorale 45
2003 (mars) supralittorale 20
janvier supralittorale 37
supralittorale 15
2004 avril Jet de rive 35
Infralittorale inf. (-1m) 7
Octobre supralittorale 32
2005 (mars) Infralittorale (-5 à -10m) 15
supralittorale 15
2006 (août) Jet de rive 22
Infralittorale (-2,-4,-6,-8,-10,-12 m) 42

II-2 Campagne d’échantillonnage sédimentologique des fonds sous-marins (août


2006)
L’étude sédimentologique a porté sur des prélèvements de sables sous-marins entre -1
et -12 m. (voir annexe E). Sept profils ont été échantillonnés (Fig. III-6). Un total de 42
échantillons a subi une analyse granulométrique par tamisage.

II-2-1 Analyse granulométrique : calcul des indices granulométriques


L’analyse texturale a été conduite selon les techniques habituelles de la granulométrie
par tamisage à sec des échantillons de la fraction grossière (∅> 63µm) lavés et séchés, non
décarbonatés sur une série de tamis de la gamme “AFNOR”. Le traitement des résultats
consiste à établir des courbes granulométriques (courbe de fréquence et courbe cumulative)
qui permettront à leur tour de calculer les différents indices granulométriques. Les calculs
sont réalisés d’après les formules de Folk et Ward (1957).

78
Chapitre III Méthodologie

Fig. III-6: Localisation des points d’échantillonnage (août 2006) au niveau de la baie Ras Dimas-
Cap Africa.

79
Chapitre III Méthodologie

II-2-1-i L’écart type ou indice de classement

C’est la meilleure expression du classement granulométrique. Selon Folk, plus l’écart


type est faible, mieux le sédiment est classé.
0 <So< 0,35 : très bien classé
0,35 < i < 0,50 : bien classé
0,50 < i < 0,71 : assez bien classé
0,71 < i < 1 : moyennement classé
1 < i < 2 : médiocrement classé
2 < i < 4 : très mal classé

II-2-1-ii Indice d’asymétrie ou Skewness index

Indice de tri qui compare la distribution de la partie fine de l'échantillon à celle de la


fraction grossière.

+ 1,00 > SKii > + 0,30 : forte asymétrie vers les petites tailles
+ 0,30 > SKii i > + 0,10 : asymétrie vers les petites tailles
+ 0,10 > SKii > - 0,10 : symétrie granulométrique de l'échantillon
- 0,10 > SKii > - 0,30 : asymétrie vers les grandes tailles
- 0,30 > SKii > - 1,00 : forte asymétrie vers les grandes tailles

II-2-1-iii Indice d'angulosité (kurtosis)

Indice de tri qui compare la distribution de la partie moyenne de l'échantillon aux


distributions des segments extrêmes.

Q < 0,67 : courbe très platykurtique


0,67 >Q > 0,90 : courbe platykurtique
0,90 >Q > 1,11 : courbe mésokurtique
1,11 >Q > 1,50 : courbe leptokurtique
1,50 >Q > 3,00 : courbe très leptokurtique
3,00 >Q > : courbe extrêmement leptokurtique

80
Chapitre III Méthodologie

II-2-2 Analyse granulométrique des sédiments d’avant côte (août 2006)


Pour les 42 échantillons prélevés en août 2006, on a procédé à une correction des
mailles de la colonne de tamis de progression AFNOR par comparaison à une granulométrie
témoin connue. On a ensuite reporté en abscisses, non la maille nominale donnée par le
fournisseur, mais la maille réelle qui tient compte des changements liés à la déformation
possible de la maille après un usage intensif.
L’exploitation numérique, en vue de caractériser les distributions granulométriques, a
été faite par le calcul des indices classiques (dimension moyenne Mz et/ou médiane Q2,
indice de triage σ, indice d’asymétrie SKI et indice d’angulosité KG), selon Folk and Ward
(1957). L’indice de triage donne une mesure de l’étalement global de la distribution tandis
que les indices d’asymétrie et d’angulosité quantifient dans une certaine mesure les triages
relatifs de certaines parties de la distribution par rapport à d’autres; ce sont des indices de
triage relatif. L’asymétrie indique le triage de la demi-distribution fine par rapport à celui de
la demi-distribution grossière; l’angulosité correspond à l’estimation du triage relatif de la
partie centrale de la distribution par rapport à celui des extrémités fines et grossières. En
outre, on a développé une analyse modale visant à mettre en évidence les populations
élémentaires constitutives de l’assemblage granulométriques et les types sédimentaires
auxquels elles appartiennent (Barusseau, 1973). Pour cela, on a dénombré l’ensemble des
valeurs modales inventoriées auxquelles on a appliqué un classement des valeurs en fonction
de la progression AFNOR. On en déduit une courbe cumulative de fréquence des modes qui
affecte chacun d’eux à une population de valeurs. Chaque population est considérée comme
un type sédimentaire et, par conséquent, une valeur modale donnée, caractéristique d’un
sédiment sur un profil donné, à un niveau donné, ne représente que la variété locale du type.
On a également essayé de montrer comment le mélange des types sédimentaires
reconnus sur l’avant-côte de Mahdia peut être à l’origine des asymétries observées. Pour ce
faire, on a simulé sous Mathcad® le mélange de populations gaussiennes dont on contrôle la
valeur centrale (le mode), l’écart-type (l’indice de triage) et la proportion dans le mélange.
Enfin, pour caractériser les trois types de matériaux qui constituent le sédiment, on a
observé l’ensemble des échantillons sous la loupe binoculaire. Les affleurements rocheux
reconnus dans la zone côtière ont aussi fait l’objet d’une étude pétrographique sur lames
minces, afin de tester leur potentialité à l’alimentation en sable du littoral.

81
Chapitre III Méthodologie

II-3 Pétrographie et dosage des carbonates


L’étude des lames minces de grès carbonatés prélevés au niveau de baie de Mahdia à -
2 et -8 m a été faite sous la loupe binoculaire afin de déterminer le faciès des beach rocks qui
affleurent tout le long de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
La description des faciès est basée sur la classification de Dunham (1962), qui
caractérise l’agencement des constituants entre eux. Les différentes classes texturales de cette
classification (Fig. III-7) :
Les grainstones : désignent les calcaires dont les éléments figurés sont primitifs. La
roche est totalement dépourvue de micrite matricielle. Les espaces intergranulaires
peuvent ou non être cimentés.
Les packstones : désignent les calcaires à éléments figurés jointif mais contenant
une fraction de boue micritique matricielle dans les espaces intergranulaires.
Les wackestones : désignent les calcaires où les éléments figurés ne sont plus
systématiquement jointifs mais flottent dans une boue micritique. Les éléments
figurés doivent représenter plus de 10% de la roche.
Les mudstones : désignent les calcaires à éléments figurés baignant dans la micrite
mais dans la proportion inférieure à 10% dans la roche.
Ces classes texturales peuvent être interprétées en termes d’énergie du milieu. Ainsi
les mudstones-wakestones reflètent généralement une énergie faible à modérée du milieu,
alors que les packstones-grainstones reflètent une énergie modérée à forte.
Le dosage des carbonates a été réalisé par la méthode classique au calcimètre Bernard.

Fig. III-7: Classification des limestones basée sur la position relative des éléments Figurés.
Dunham (1962) ( modifié par Embry & Klovan, in E. Tucker, 1991).

82
Chapitre III Méthodologie

III- Pièges à sable verticaux


Nous avons utilisé des pièges à sable du type Leatherman (1978). Ils se présentent
sous forme de tube en P.V.C de 78 mm de diamètre dans lequel ont été découpées deux
ouvertures. La première ouverture, de 6 cm de large, est orientée face aux vents dominants
(Fig. III-8). La deuxième ouverture, à l’arrière est recouverte par une toile à maille fine (100
µm) permettant ainsi un écoulement laminaire du flux d’air. Un courant hélicoïdal
ascensionnel au sein du piège transporte les particules vers le sommet pour les expulser par la
suite. D’après Greeley et al. (1996), ce type de piège capte en moyenne 30% du transport
éolien global. Mais cette efficacité peut être variable. Des mesures au laboratoire, réalisées
par Pedreros (2000) montrent que les pièges verticaux captent 60% du transport éolien pour
des vents violents et 74% pour des vents moyens. Ces valeurs se rapprochent des 70%
déterminés sur le terrain par Marston (1986) et des valeurs mesurées en soufflerie par
Rasmussen et Mikkelsen (1998) qui ont montré une efficacité de 50 à 70 % dans des
conditions de vents diverses (0,3 <u* < 0,7ms-1) (Pedreros, 2000).

III-1 Positions des pièges à sable


Nous avons réalisé deux campagnes de mesures. Quarante échantillons par piégeage
ont été récoltés au niveau des deux sites ateliers : plage d’El Asfouria et plage de Neirat. Les
pièges ont été positionnés le long du profil de la plage aérienne et sur la dune côtière (Fig. III-
9). Les mesures ont duré de 15 à 30 minutes en fonction de la vitesse du vent balayant le
sable. Les ouvertures des pièges ont été placées face aux vents marins qui, ici, sont les plus
actifs.

Fig. III-8 : Pièges à sédiment du type Leatherman.

83
Chapitre III Méthodologie

Les données météo-marines (vitesse et direction des vents) ont été enregistrées
simultanément dans la station de port de Mahdia. Les sables récoltés dans chaque tube sont
ensuite récupérés, pesés, séchés et tamisés au laboratoire.

Fig. III-9 : Disposition des pièges verticaux à sable placés sur une radiale perpendiculaire à la
plage.
III-2 Campagnes de mesures
La première campagne de mesure a été réalisée en deux temps, les 11 et 12 janvier
2004 et le 24 avril 2004 (Tabl. III-3).

III-3 Calcul du flux éolien : validation des formules empiriques


Plusieurs formules de calcul du flux éolien ont été établies par divers auteurs,
théoriquement ou expérimentalement en modèles réduits (souffleries) ou à partir de mesures
in situ (voir chapitre I).

84
Chapitre III Méthodologie

Tabl. III-3 : Date de mesures des flux éoliens au niveau de l’arrière plage des deux sites ateliers plage d’El Asfouria et plage de Neirat (2004-2006). HP :
Haut de Plage ; PD : pied de la dune ; SD :Sommet de la Dune ; SV : Siffle Vent ; BMS : Bulletin Météorologique de tempête.
Date de la campagne 11 janvier 2006 12 janvier 2006 24 avril 2004
Direction du vent NNW à NNE Nord Nord West
Température 17°C 14 à 18 °C
3 à 10 m/s (20 noeuds)
Vitesse du vent BMS de12 h00 20 nœuds (BMS : 12h20 jusqu’au 15h30) 20 à 30 Nœuds (BMS de 12h30 jusqu'à 16h40)
jusqu'au 15 h15
Position des pièges HP PD SD HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV 3 HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV 3

Prise 1 10 30 30 30 30 15 15 15 30 15 15 15 30 15 15 15 20 20 20 15 15 15
Durée piège
1 : Asfouria
Site atelier

Prise 2 10 10 30 30 30 30 17 17 17 10 10 10 15 15 15
(mn)

Prise 3 10 10 15 15 15 13 13 13 15 15 15

Prise 4 30 30 30

Prise 1 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
Durée piège
Site atelier
2 : Neirat

Prise 2 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
(mn)

Prise 3 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15

Prise 4 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30

85
Chapitre III Méthodologie

IV- Application d’un modèle de terrain SMC


L’étude réalisée utilise la méthodologie et les outils numériques développés pour ce
type de projet par le Groupe d’Ingénierie Océanographique et Côtière (GIOC) de l'université
de Cantabria (Fig. III-10). Elle consiste en une analyse des conditions d’équilibre de la plage
en profil et en plan (analyse à long terme) et de son comportement face à des évènements de
forte houle (analyse à court terme). L’équilibre à long terme est étudié à partir des modèles de
Médina et al. (2000) et González et al. (1999).
L’analyse à court terme utilise une série de programmes, regroupés sous le nom de
MOPLA, qui déterminent la houle irrégulière qui atteint la plage, le système de courants
associés au déferlement des vagues puis le transport solide généré par ces courants,
permettant ainsi d’évaluer les zones d’érosion et d’accumulation sur la plage.
Compte tenu de la grande complexité des phénomènes hydrodynamiques et
sédimentaires liés à la dynamique d’une plage, phénomènes tous tridimensionnels dans une
plus ou moins large mesure, on suppose en général, en première hypothèse, l’orthogonalité
des mouvements longitudinaux et transversaux, supposés indépendants. Cette hypothèse
permet d’étudier séparément la stabilité de la plage en profil - axe transversal - et en linéaire -
axe longitudinal -. C’est cette structure d’analyse qui est adoptée ici. La stabilité du profil est
vérifiée à partir du modèle biparabolique de profil d’équilibre de Medina et al. (2000), et
l’étude de la stabilité en plan utilise la méthodologie de forme d’équilibre proposée par
González et al. (2001).
Nous nous intéressons dans cette thèse à l’analyse à court terme, qui utilise la série de
programmes MOPLA, déterminant la houle irrégulière qui atteint la plage, le système de
courants associés au déferlement des vagues puis le transport solide généré par ces courants,
permettant ainsi d’évaluer les zones d’érosion et d’accumulation sur la plage. La structure de
ce chapitre suit les différentes étapes de la méthodologie mentionnée plus haut : description
de la morphologie du site, étude de la dynamique marine (climat maritime, houle et système
de courants) et analyse de la morphodynamique de la plage, en situation actuelle puis
évolution du profil en condition de court terme (tempête). Le lecteur pourra se reporter à
Garcia (2003) pour un cas d’application du modèle sur la plage de San Lorenzo (côte
espagnole).
Les différents modules (vagues, courants moyens, transport sédimentaire) ont été
couplés afin de déterminer la rétroaction du fond sableux sur le champ des vagues. Ce qui
nous a permis de simuler l’évolution de la morphologie des barres sableuses en fonction du
forçage des vagues.

86
Chapitre III Méthodologie

Groupe d’Ingénierie Océanographique et Côtière (Université de Cantabrie, Santander)

SYSTEME DE MODELISATION COTIERE

Modèle d’aide à la gestion du littoral

METHODOLOGIE OUTILS

Documents de référence
Documents thématiques

Module de Pré-traitement
Module d’Analyse à Court Terme

Bathymétries Houles et
et lignes de côte Dynamiques
des Plages

Evolution du Profil Transversal des Plages

Morphodynamique des Plages


Prop. Houle Courant Erosion/sédim

Prop. Courant Erosion/sédim


Houle

Oluca-mc Copla-mc Eros-mc

Oluca-sp Copla-sp Eros-sp

Analyse du comportement morphodynamique des plages en plan et profil

Fig. III-10: Présentation des différents modules du modèle d’aide à la gestion : SMC, 2005.

87
Chapitre III Méthodologie

Nous avons utilisé les caractéristiques hydrodynamiques enregistrées au niveau de la


baie de Mahdia. Les houles les plus fréquentes abordant la côte tunisienne proviennent aussi
bien du secteur Nord-Est, avec les vents dominants, que du secteur Nord. Elles sont
responsables de 75% de l'agitation observée. Nous avons considéré l’angle 30°, comme angle
d’incidence de la houle à la côte. La valeur de 0,25 mm a été utilisée comme diamètre moyen
des grains.

IV-1 Equilibre en plan


La méthodologie développée par González et al. (1999), dans le MOPLA consiste à
décrire la propagation de la houle jusqu’à la plage. Elle a permis la détermination du système
de courants induits et a fourni l’information nécessaire à l’analyse de la dynamique à court et
à long terme. Le modèle de propagation utilisé dans cette étude est le modèle de propagation
de houle irrégulière OLUCA-SP développé par le GIOC qui résout la forme parabolique de
l’équation de la «mildslope» et simule les phénomènes de réfraction, diffraction, réflexion,
shoaling, déferlement des vagues et dissipation de l’énergie par frottement sur le fond. Au
moyen de ce modèle a été réalisée la propagation, depuis les eaux profondes jusqu'à la côte,
de huit spectres de houle « types ». Les systèmes de courants associés au déferlement ont
ensuite été déterminés à l’aide du modèle COPLA-SP, modèle bidimensionnel résolvant les
équations de propagation en eau peu profonde (shallow water equations), en incluant les
termes de tenseur de radiation dû à la houle. Ces simulations ont permis de caractériser les
situations moyennes et extrémales de la dynamique de la plage (pour l’analyse à court terme).
D’autre part, à l’aide du modèle OLUCA-SP ont été réalisées des épures de
propagation de la houle depuis les profondeurs infinies jusqu’à la plage nord de Mahdia. Ces
épures ont permis, à partir de la propagation de chacune des types de houle choisis, de
déterminer la direction du flux moyen d’énergie et les régimes moyens et extrémaux,
informations nécessaires pour l’analyse à moyen et long terme.
La Figure 9 (annexe C), correspondant à une représentation de la surface libre des
fronts de houle, montre un exemple des résultats obtenus à l’aide du modèle OLUCA-SP,
dans le cas de la propagation d’un spectre de houle ayant les caractéristiques des houles
rencontrées le plus fréquemment dans la région côtière de Mahdia, telles qu'elles ont été
présentées au début de ce chapitre : direction moyenne NE, hauteur de vague significative Hs
= 1,2 m, période de pic Tp = 6,7 s.
L’estimation du transport sédimentaire induit par les courant, est faite suivant la
formule de Soulsby, 1997. La formule de Baillard permet bien de reproduire les bilans

88
Chapitre III Méthodologie

sédimentaires principaux et les mouvements des bancs de sable en période de tempête, mais
pas le creusement des fosses de lévigation observé lors de petites conditions de vagues
(Thorton et Humiston, 1996).

IV-2 Equilibre en profil : modèle théorique de profil d’équilibre


Le modèle conceptuel de profil d’équilibre utilisé dans cette étude est le modèle
développé par Bernabéu (1999) et Medina et al. (2000). Ces auteurs ont montré que les profils
de plage pouvaient être représentés par deux profils paraboliques du type profil de Dean : l’un
décrivant le profil de la zone de déferlement, l’autre le profil de la zone de shoaling, le point
de déferlement marquant la séparation entre les deux (Fig. III-11).

Fig. III-11 : Modèle de profil d’équilibre de Medina et al. (2000).

Proposant pour chacune des deux zones un modèle de dissipation de l’énergie et de


variation de la hauteur de vague, Medina et al. (2000) incluent l’influence sur le profil de la
réflexion de la houle et de la variation du niveau de la mer liée à la marée astronomique.
Le modèle de profil d’équilibre de Medina et al. (2000) dépendant à la fois des
caractéristiques du sédiment et des caractéristiques de la houle, ces auteurs proposent des
relations entre les coefficients définissant le profil et le paramètre adimensionnel de vitesse de
chute du grain correspondant au profil de déferlement défini par Masselink et Short (1993).

89
Chapitre III Méthodologie

Hd
Ω= avec Hd =hauteur de la vague au déferlement ; s = vitesse de chute des sédiments ;
ωs T
T= période.
Ces expressions sont valables pour des plages ayant un indice compris entre 1 et 5 soit
1 ≤ Ω ≤ 5.

L’ajustement des profils transversaux au profil d’équilibre de Dean, indique l’état


d’équilibre ou de déséquilibre du profil d’avant côte (Fig. III-12).

Fig. III-12: Relation entre le paramètre de Dean et l’équilibre d’une plage (Wright and Short, 1985).

90
91
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93
94
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Chapitre IV

Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras


Dimas-Cap Africa

I- Introduction
La baie de Mahdia, comprise entre Ras Dimas et le cap Africa, est limitée par une des
plages sableuses les plus sollicitées du golfe de Hammamet. Affectée par l’érosion marine,
cette plage est classée parmi les zones les plus vulnérables (A.P.A.L, 1998).
Les interactions et rétro-actions des agents de forçage (houles et courants associés,
vent et marée) avec le substrat y génèrent une grande diversité de courants et des mouvements
sédimentaires qui se manifestent à plusieurs échelles spatio-temporelles.
Dans la mesure où les échanges sédimentaires sous l’influence des courants et des
vents sont avérés entre l’avant-côte, la plage et les dunes (Bouaziz, 2002), il est nécessaire de
détailler chacune de ces entités et nous commencerons par l’étude de la partie immergée du
profil.
L’étude consiste en une caractérisation de la bathymétrie de l’avant-côte, une
identification du système de barres sédimentaires et un suivi de l’évolution temporelle des
corps sableux par photo-interprétation. Ces résultats ont été obtenus au cours de la campagne
bathymétrique réalisée en août 2006 au niveau de la baie de Mahdia. Ils sont présentés sous la
forme :
1- d’une carte bathymétrique détaillée en 2D à l’échelle 1/10.000 de la plateforme
marine de la baie de Mahdia (Fig. IV-1).

95
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

2- de profils transversaux de l’avant côte établis depuis le rivage jusqu'à des


profondeurs de -14 m environ.

La photo-interprétation des différentes missions de photographies aériennes a permis :


1- Une identification du système de barres d’avant-côte et de leur évolution spatio-
temporelle.
2- La caractérisation des croissants de plage au niveau de quelques sites d’étude.

II- Caractérisation générale de la morphologie marine de la baie de Ras Dimas-Cap


Africa
Les profils bathymétriques ont été dressés en focalisant notre attention sur
l’identification et la caractérisation du système de barres d’avant-côte. L’établissement de la
carte bathymétrique (août 2006) a révélé une structure complexe de la baie. En effet, le
secteur prospecté présente une architecture très hétérogène, constituée de deux compartiments
dans la direction nord-sud de la baie. La limite de ces deux compartiments est marquée par le
prolongement de la faille de Moknine (Fig. IV-1).
Le compartiment sud montre deux unités sédimentaires en fonction de la profondeur :
1) un fond rocheux entre les isobathes – 6 m et –12 m, formé de beach-rocks.
2) un prisme sableux en pente douce homogène, plus irrégulière à l’approche du rivage
(vers les profondeurs de -3 à -1,5 m), en raison de la présence d’un système rectiligne
à festonné de barres et de fosses de lévigation.

II- 1 Morphologie de l’avant-côte


On utilise pour cette description le levé bathymétrique réalisé en août 2006 (Fig. VI-1
et VI-2). L’utilisation des photographies aériennes apporte des compléments à la description
du domaine de la proche avant-côte, de 0 à -3/-4 m (Fig. IV-3).
Entre les deux caps, qui limitent l’unité sédimentaire de la baie de Mahdia, l’avant-
côte se présente comme un versant arqué, passant d’une orientation NW-SE au sud à une
direction NNE-SSW au nord. Il peut être décomposé en trois parties :
Au sud, appuyé sur le rebord nord du cap Africa, la pente est d’abord régulière
mais assez forte, entre 1,7 et 1,9%, et conduit vers un plateau irrégulier rocheux,
incliné vers le NNE.

96
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Une vaste zone centrale montre, sur plus de 9 km de linéaire côtier, une pente
régulière plus atténuée, de l’ordre de 1,4%, aboutissant vers -10 à -12 m à un plateau
peu incliné, marqué de lignes de reliefs qui soulignent la courbe générale de la baie.
Au nord enfin, la pente sédimentaire se contracte brusquement tandis que les fonds
deviennent irréguliers et chaotiques, suggérant le passage à un substrat rocheux que
confirment les observations faites lors de l’échantillonnage. Le passage entre les deux
zones est marqué par un alignement de reliefs situés dans le prolongement de la faille
de Moknine FF’ (Fig. IV-1 et IV-2) dont ils constituent la trace.
Les fonds rocheux sont constitués de grès plus ou moins fins contenant généralement
des débris coquilliers et présentant des faciès d’anciens sables littoraux. Ces beach-rocks, non
encore datés, parfois peu indurés, pourraient être relativement récents. Le fait qu’ils ne soient
pas recouverts par les sédiments sableux de la proche avant-côte indique une certaine pénurie
sédimentaire, soulignée aussi par le fait qu’en un petit nombre de secteurs des affleurements
limités de beach-rocks apparaissent vers -2 m.

97
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Fig. IV-1 : Présence de deux compartiments morphologiques au niveau de la baie de Mahdia séparés par
le prolongement de la faille de Moknine (FF’).

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Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Fig. IV-2: Système de barres d’avant-côte (août 2006).

99
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

II-2 Caractéristiques morphologiques du prisme sédimentaire : système de barres


sableuses
Le prisme sédimentaire sableux est bien développé dans la partie centrale de la baie.
Le calcul du paramètre et du surf similarity index (Tabl. IV-1) indique des valeurs
respectivement comprises entre 5 – 10,4 et 0,10 – 0,21; les plages sont donc le plus souvent
dissipatives, exceptionnellement intermédiaires mais proches du régime dissipatif (Short,
1999).
Ces plages sont notamment caractérisées par la présence de barres d’avant-côte que
l’on retrouve ici entre le rivage et -4 m. Elles sont au nombre de deux au centre du prisme
(Fig. IV-2); par contre il n’y en a qu’une à ses extrémités nord et sud. Une relation qui
s’explique notamment par la pente moyenne, plus faible au centre qu’aux extrémités.
L’évolution morphologique des barres le long de la baie est décrite dans le tableau IV-2.
La barre externe, longue d’environ 5 km, se développe de façon continue et de façon
plutôt linéaire sur les fonds de -3 à -4 m où elle culmine vers -2/-2,5 m. La barre interne, la
seule qui persiste sur l’ensemble de la baie, est en réalité une unité complexe parfois
dédoublée voire détriplée. Elle peut être segmentée en tronçons obliques au rivage,
d’orientation variable. Plutôt orientés NNW au sud, les segments tendent à devenir NS à NNE
au nord. Leur écart angulaire (Tabl. IV-3) avec la ligne de rivage adjacente varie de 12 à 43°
avec une moyenne de 24° au sud et de 30° au nord. Leur longueur moyenne est de l’ordre de
288±107 m (n=23). Les segments sont plus courts aux deux extrémités de la baie que dans la
partie centrale.
La morphologie de la barre interne observée sur les photos aériennes de 1962 et 1997
est très différente dans le centre de la baie; elle forme en effet un cordon continu, rectiligne à
faiblement festonné (Fig. IV-3). La forme de la barre externe et son emplacement n’ont pas
changés.

Tabl. IV-1 : Indice de Gourley et d’Irribaren au niveau de la baie de Mahdia.

(Gourlay, 1964) Indice d'Irribaren (surf similarity index)


Ws (m/s) Hb (m) T (s) L tan L0
0,03 1,5 8 6,3 Partie sud 0,0158 100 0,13
0,03 1,5 10 5,0 Partie sud 0,0158 156 0,16
0,03 2,5 8 10,4 Partie sud 0,0158 100 0,10
0,03 2,5 10 8,3 Partie sud 0,0158 156 0,12
Partie centrale 0,0205 100 0,17
Partie centrale 0,0205 156 0,21
Partie centrale 0,0205 100 0,13
Partie centrale 0,0205 156 0,16

100
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

L’observation de la morphologie des barres au cours des 40 dernières années montre


une instabilité de la barre externe. Sur la base des observations recueillies à partir des
missions de 1948 et 1997 ainsi que des données bathymétriques de la campagne de 2006, la
barre externe est présente au nord de la baie de façon discontinue ; elle est rectiligne au centre
et disparaît dans sa partie sud à partir du profil 10 (Tabl. IV-2 et Fig. IV-4).
La mission photo de 1962 indique, par contre, une disposition sensiblement différente
de la barre externe qui apparaît dédoublée au centre de la baie
Dans la mesure où cette indication est isolée, peut être sujette à caution car
l’interprétation des photos aériennes se révèle parfois délicate, nous considérons par la suite
que l’état le plus fréquent de la baie correspond à la présence d’une seule barre externe.

101
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Tabl. IV-2 : Typologie de la morphologie des barres d’avant –côte de 1948 à 2006.

Barre interne Barre externe


Position de la radiale localité 1997 Observations
1948 1962 1997 (avril) 2006 (août) 1948 1962 2006 (août)
(avril)
X=605100,7 Absente
Nord de la baie

Y= 246059,2 Déstructurée, puis


Ras Même
proche de la rectiligne Absente Absente Absente Absente
X=603080 Dimas morphologie
côte et proche
Y=248578,6
de la côte
Bessari Rectiligne
X=602564,3
Faille de Discontinue Rectiligne et proche de Absente Absente Absente Absente
Y=252647,2
moknine la côte
Segmentée
avec une
Fragmentée,
Lagune orientation qui
X=603354,4 plus ou moins
Centre de la baie

nord Absente Absente tend à devenir Absente Absente Absente Absente


Y=255572,9 proche de la
(carrière) de direction
côte
NS à NNE au
nord
X=603183,8 Longue
Cordon
Y=254675,9 Parallèle Rectiligne Rectiligne d’environ 5
Rectiligne et Sinueuse et continu,
X=603810 Lagune au rivage, Parallèle et et km, elle se
proche de la proche de la rectiligne à
Y=256703,9 centre à forme au rivage parallèle parallèle développe de
côte côte faiblement
X=603787,1 sinueuse au rivage au rivage façon
festonné
Y=258100,1 continue et

102
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

plutôt linéaire
sur les fonds
Profil 8 Rectiligne Rectiligne Rectiligne Rectiligne
Rectiligne et Rectiligne de -3 à -4 m
X= 602550 Lagune et très et très et très et très
très proche du et très proche où elle
Y= 249760 sud proche du proche du proche du proche du
rivage du rivage culmine vers
rivage rivage rivage rivage
-2/-2.5 m.
Profil 9 Rectiligne Rectiligne Rectiligne
Rectiligne et
X= 602580 Neirat et proche et très et très
très proche du Absente Absente
Y=248760 nord de la barre proche de proche de
rivage
interne la côte la côte
Profil 10 Rectiligne et
Neirat
X=603500 proche du Absente Absente Absente Absente Absente
centre Tronçons
Y=247450 rivage
obliques au
Rectiligne
Sud de la baie

Profil 12 Parallèle et Rectiligne et rivage,


et
X=603550 Neirat Rectiligne et Rectiligne et d’orientation Absente
Rectiligne Absente Absente Absente
Y=247200 sud proche du proche du variable.
et proche
rivage rivage Plutôt orientés
du rivage
NNW.
X=604250 Asfouria
Rectiligne et proche de la côte Absente
Y=246600 nord
X=604260 Asfouria
Rectiligne et proche de la côte Absente
Y=246500 centre
X=605000 Asfouria
Absente Absente
Y=246000 sud

103
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Tabl. IV-3: Morphologie des barres d’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006)
Angle du
Angle de la barre Longueur de la barre
rivage
Zone sud de la baie Ecart angulaire (Zone sud)
-34 -55 21 143
-25 -55 30 167
-34 -51 17 262
-24 -49 25 190
-18 -43 25 238
-14 -42 28 310
-12 -41 29 381
-16 -40 24 500
-4 -29 25 190
1 -27 28 286
9 -21 30 333
12 -19 31 238
0 -18 18 381
-3 -15 12 405
6 -9 15 310
Moyenne = 24°
Mesures aux extrémités de la barre continue centrale
-4 -4 Extrémité sud d'une barre continue
Extrémité nord d'une barre
2 5 continue

Zone nord de la Ecart angulaire (Zone


baie nord)
34 7 27 286
-2 18 20 548
-8 22 30 333
-20 23 43 262
0 29 29 190
0 30 30 214
0 31 31 167
Moyenne = 30° Moyenne = 288 m
Ecart-type = 107 m

104
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Fig. IV-3 : Disposition des barres d’avant – côte au niveau de la baie de Mahdia (mission 1948- 1997).

105
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

II-3 Evolution transversale du système de barres de la baie de Mahdia


L’analyse générale de l’avant côte de la baie s’appuie sur l’exploitation des profils
bathymétriques localisés dans la figure IV-4.
Profil 1

258000

257750

257500

257250

257000

256750

256500

256250
Profil 2

256000

255750

255500

255250

255000

254750
Profil 3
254500
Profil 4
254250

254000

253750
Profil 5
253500

253250

253000

252750

252500

252250

252000
Profil 6
251750

251500

251250

251000

250750
Profil 7
250500

250250

250000
Profil 8
249750

249500

249250

249000 Profil 9
248750

248500
Profil 11
248250

248000
Profil 10
247750
Profil 12
247500

247250
Profil 13
247000
Profil 14
246750
Profil 15
246500

246250

246000

602000 602500 603000 603500 604000 604500 605000 605500 606000 606500 607000

Neirat Asfouria

Fig. IV-4 : Carte de répartition des profils transversaux au niveau de la baie Ras Dimas –Cap
Africa.

106
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

La morphologie de l’avant côte nord de Mahdia montre un contraste marqué entre la


partie nord, exposant une morphologie très accidentée par des affleurements rocheux (Fig. IV-
5A) et une partie centrale où la pente d’avant-côte est pratiquement homogène sur une linéaire
de 5 km (Fig. IV-5B). Par contre, à partir de -13 à -14 m s’étend uniformément un
affleurement de grès qui limite vers le large le prisme sableux (Fig. IV-6).

107
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Faille de Moknine
0
-1
-1.5
2 -2
1 -2.5
0 -2.75
-1 -3

-2 -4
-5
-2.5
-6
-2.75
-7
-3
-8
-4
-9
-5 -10
-6 -11
-7 -12
-8 -13
-9 -14
-10
-11
-12
-13

A/ Nord de la baie : la morphologie est caractérisée par la présence B/ Centre de la baie : un fond moins régulière et convexe indique la
d’affleurements rocheux. présence d’un prisme sédimentaire

Fig. IV-5: Evolution des fonds marins d’un domaine accidenté (A) à une avant-côte plus stable (B).

108
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

profil 1: Dimas Profil 2: Echraf


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 0
-2 BR -2

Profondeur (m)
Profondeur (m)

-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)

Profil 3: Bessari Profil 4: Carrière


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
0
-2
BR -2
BR
Profondeur (m)

-4

Profondeur (m)
-4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)

profil 5: lagunes Profil 6: lagunes


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 0
-2 -2
Profondeur (m)
Profondeur (m)

-4 -4
-6 BR -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)

profil 7: lagunes profil 8: sud lagunes


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
0
-2 -2
Profondeur (m)

-4
Profondeur (m)

-4
-6 -6 BR
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)

Profil 9 Profil 10 :Neirat centre


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
0
-2
-2

BR
Profondeur (m)

-4
Profondeur (m)

-4
-6 BR -6

-8 -8

-10 -10
-12 -12
-14 Distance (m) -14
Distance (m)

Profil 11: Neirat nord Profil 12: Neirat sud


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 0

-2 -2

BR BR
Profondeur (m)

Profondeur (m)

-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 Distance (m) -14
Distance (m)

Profil 13: Asfouria nord Profil 14: Asfouria centre


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0 0
-2 -2

BR
Profondeur (m)

BR
Profondeur (m)

-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)

Fig. IV-6: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach rock.

109
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Ces différences sont illustrées par trois profils sélectionnés pour leur représentativité
(Fig. IV-7). Le profil 2, au nord, montre une avant-côte irrégulière, dont les pentes variables
changent de façon désordonnée. Le profil 8, au centre, révèle une avant-côte convexe,
symptomatique d’une accumulation sédimentaire bien organisée, avec deux barres dans sa
partie supérieure. Enfin le profil 15, au sud de la baie, expose un versant en pente accusée
amenant rapidement le fond vers -10 m au niveau du plateau de grès infralittoraux (beach
rocks).

Profil 2: Echraf
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
Profondeur (m)

-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)

profil 8: sud lagunes

0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
-2
Profondeur (m)

-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)

Profil 15:Asfouria sud


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
-2
Profondeur (m)

-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)

Fig. IV-7: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) :
BR= beach rock.

Dans la partie centrale, le prisme sédimentaire est caractérisé avant tout par l’existence
d’un système de barres précédemment évoqué et composé d’une barre externe, qui n’est pas
présente sur toute la baie et d’une barre interne plus proche du rivage (Fig. IV-8).

110
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

La barre externe apparaît au sud de la faille de Moknine qui sépare les deux
compartiments de la baie. Elle est remarquable entre 220 et 270 m du rivage dans les
profondeurs de -2 à -2,5 m. Elle a une largeur moyenne de 100 m pour une hauteur moyenne
de 0,20 à 0,50 m. Elle rejoint le glacis d’avant-côte de façon progressive vers -4,5 m. Cette
barre disparaît vers le sud de la baie.
La barre interne se situe à des profondeurs comprises entre 1,5 et 1,75 m entre 80 et
100 m du rivage. Bien qu’elle soit identifiable sur les cartes 2D, elle ne dépasse pas une
hauteur de 1 m pour une largeur maximale de 50 m. Elle se double parfois d’une barre
d’avant-plage étroite et de faible hauteur (0,50 m au maximum), vers -0,5 à 1 m à quelques
dizaines de mètres du rivage.

Fig. IV-8: Cartographie de l’avant-côte de la plage au centre de la baie.

De fait, une relation étroite a été démontrée entre la pente moyenne de l’avant-côte et
le nombre de barres sédimentaires (Akouango, 1997). Quand la pente est 1,4% (ce qui est le
cas du centre de la baie), trois barres peuvent apparaître. Pour un profil à pente supérieure à
cette valeur, deux barres peuvent exister. Les profils chaotiques à forte pente (atteignant 2% à
4% comme la cas du nord de la baie), ne permettent pas la formation des barres sableuses.

II-4 Cas de la plage sous marine d’El Asfouria (avril 2004)


Les résultats présentés sont issus d’une campagne bathymétrique qui a couvert le site
de la plage d’El Asfouria en avril 2004. L’évolution morphologique de l’avant côte est
illustrée dans la figure IV-9 soulignant la présence d’une barre interne festonnée discontinue

111
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

(en rose sur la figure), adossée à un épaulement qui culmine vers -1,50 m (en jaune) qui
précède la pente de shoaling.

P2004-3

P2004-8
0.5
0
-0.5
-1
-1.25 P2004-12
-1.5
-1.75
-2
-2.25
-2.5
-3
-3.5
-4
-4.5
-5
-5.5
Epaulement
-6
-6.5
-7 Barre interne festonnée
-7.5
-8

Fig. IV-9: Représentation 2D et 3D de la morphologie de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria pendant la


campagne bathymétrique avril 2004.

II-4-1 Morphologie de l’avant côte


Trois profils transversaux (P 2004-3, -8 et -12, Fig. IV-9) ont été représentés sur la
figure IV-10. La pente moyenne de l’avant côte est de 5% vers le sud du secteur et 1,5% vers
le nord. On constate la présence d’une barre interne complexe localisée entre -2 / -2,5 m et -
1,5 m (profils P 2004-8 et -12). Elle peut être séparée du rivage par une fosse de lévigation
(profil 2004-12). En fait, elle apparaît sous la forme d’un épaulement (voir ci-dessus) qui peut
être localement altéré par des accumulations festonnées. Les pentes vers la terre (fronts) sont
plus faibles que celles du versant vers le large (revers).

112
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Dans la partie plus au sud (profil 2004-3), l’épaulement est moins net mais on y a
identifié des fonds rocheux à des profondeurs de -1,5 à -2 m qui peuvent être sous-jacents à la
barre sableuse.

Profil 2004-3 Profil 2004-8


0 0
-1 0 50 100 150 200 250 300 -1 0 50 100 150 200 250 300
-2 -2
Profondeur (m)

Profondeur (m)
-3 -3

-4 -4

-5 -5

-6 -6
-7
-7
-8
-8
Distance (m) Distance (m)

Profil 2004-12 Profil 2004-13


0 0
-1 0 50 100 150 200 250 300
-1
0 50 100 150 200 250 300
Profondeur (m)

-2
-3
Profondeur (m)
-2
BR
-3
-4
-4
-5
-6 -5

-7 -6
-8 -7
Distance (m) Distance (m)

Fig. IV-11: Profils de l’avant côte de Mahdia : site El Asfouria. Avril 2004.

II-4-2 Dynamique du système de barre en plage microtidale pendant la


période avril 2004-août 2006
Parce que les levés bathymétriques de 2004-2006 ont été obtenus dans deux systèmes
différents de coordonnés géographiques (Fig. IV-4 et IV-9), il n’est pas possible de comparer
directement des profils homologues. On doit donc pallier cet inconvénient en recalculant à
partir de la bathymétrie 2D de 2006 les profils correspondants aux profils 1, 4 ,6 ,7 ,8 ,13 de
2004 (Fig. IV-12).
Dans ce secteur très méridional de la baie de Mahdia, on a vu précédemment que seule
existe une barre interne. Elle est segmentée en tronçons obliques au rivage et d’orientation
variable en 2006, alors qu’en 2004 elle forme essentiellement un épaulement large de 50 à
100 m (Fig. IV-10) et marqué par des tronçons festonnés de barre.
D’une manière générale, le profil de 2006 semble plus régulier et simple que le profil
de 2004. Ce dernier montre en effet dans cinq profils sur six un exhaussement des fonds entre
la côte et -3/-4 m et un abaissement au-delà. Seul le profil 13 montre dans son ensemble un
exhaussement du fond en 2004.
Dans la mesure où la bathymétrie de 2006 a été réalisée après un événement singulier
de forte tempête estivale, on doit considérer que les profils qui en marquent l’héritage
traduisent des morphologies à caractère plus exceptionnel que ce qu’offrent les résultats

113
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

observés en 2004. Il semble d’ailleurs logique d’admettre que la tempête a occasionné


l’érosion des sables qui constituent l’épaulement et provoqué un étalement vers les
profondeurs plus grandes du matériel ainsi déplacé. L’alternance entre un profil différencié
(type 2004) et un profil plus régulier (type 2006) semble indiquer l’existence d’une
interaction en boucle négative de « self organisation » (Werner et Fink, 1993). Le caractère
apparemment différent du profil 13 entre dans cette logique puisque l’érosion y affecte la
totalité du profil. L’observation dans ce secteur du découvrement systématique d’un ouvrage
d’évacuation des eaux corrobore cette hypothèse.

2004 2004
Profil 1 Prof il 4
2006 2006
0 0
0 50 100 150 200 250 300
0 50 100 150 200 250 300 -1
-1
Profondeur (m)

-2 -2
Profondeur (m)
-3 -3

-4 -4

-5 -5

-6
Migration de la barre -6

-7
interne -7

-8 -8
Distance (m) Distance (m)

2004
2004 Profil 7
Profil6 2006
0 2006 0
0 50 100 150 200 250 300
-1 0 50 100 150 200 250 300 -1

-2 -2
Profondeur (m)

Profondeur (m)

-3 -3

-4 -4
-5 -5
-6
-6
-7
-7
-8
-8
Distance (m) Distance (m)

2004 2004
Profil 8 Profil 13
2006 2006
0
0
0 50 100 150 200 250 300
-1 0 50 100 150 200 250 300
-2
-2
Profondeur (m)

-4
Profondeur (m)

-3

-4 -6

-5
-8
-6
-10
-7

-8 -12
Distance (m) Distance (m)

Fig. IV-12 : Evolution morphologique de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria (2004-2006). Rouge :
campagne 2004 ; bleu : campagne 2006.

II-5 Identification de croissants d’avant-plage de la baie de Mahdia


Grâce aux photographies aériennes (1962 et 1997), on a pu observer des croissants de
plage en plusieurs endroits de la côte (Fig. IV-13). Ces structures qui témoignent d’une
organisation hydrodynamique particulière de la zone de jet de rive présentent une longueur
d’onde moyenne de 7 à 14 m (mission de 1962) et de 25 à 33 m (mission de 1997).
Leur origine est liée à une interaction entre les ondes de bord « edge waves » et la
topographie des croissants (Huntley et Bowen, 1975).

114
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Fig. IV-13 : Schéma des croissants de plage observés au niveau de la baie sud de Mahdia (site ateliers de la
plage de Neirat et de la plage d’El Asfouria).

II-6 Discussion : la morphodynamique des barres


La réactivité des fonds sédimentaires aux changements d’énergie de la houle dont
témoignent les profils d’El Asfouria entre 2004 et 2006, est traduite, au niveau de l’ensemble
de la baie, par une active dynamique des barres. Son suivi n’était toutefois pas évident, par
manque de campagne de mesures bathymétriques sur l’ensemble de la baie. A la campagne de
2006, il a été cependant possible d’ajouter les observations réalisées sur les photographies
aériennes prises en 1948, 1962 et 1997.
On dispose également pour comprendre cette dynamique de deux modèles conceptuels
complémentaires (Certain, 2002) dont on va chercher à montrer l’applicabilité dans le cas de
la baie de Mahdia.

II-6-1 Applicabilité du modèle N.O.M


Ce modèle (cf chapitre I § II-2-4-3-i) correspond à un mode d’évolution décrit par
Certain (2002) dans le golfe de Lion sur la plage de Sète, caractérisé par la migration et
l’atténuation des barres externes vers le large. Cette modalité est provoquée par des
évènements exceptionnels. Sous l’action des fortes houles de tempête, les barres reculent
fortement. La barre externe perd son matériel vers la côte au profit de la barre interne sous
l’effet de l’asymétrie des vagues et s’abaissent progressivement. Pendant que la barre externe
disparaît, la barre interne qui s’est nourrie du matériel récupéré, mais plus exposée aux effets
du coup de mer, recule et vient progressivement occuper une position de barre externe. Cette

115
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

disposition tend à être restaurée autour d’une position d’équilibre. Un second épisode s’ouvre,
pendant lequel les barres moins mobiles oscillent autour d’une autre position d’équilibre.
L’application de ce modèle dans la baie de Mahdia est délicate dans la mesure où nous
ne disposons pas d’un nombre suffisant de relevés et de photos aériennes réalisés dans des
conditions appropriées, c’est à dire de façon répétée avant et après des épisodes de tempête
d’énergies variées. Dans les enregistrements disponibles, on observe seulement que la barre
externe est toujours présente, peut être dédoublée (1962). Aucune de nos données ne permet
de signaler sa disparition ou son remplacement par une barre en position moyenne entre la
barre interne et la barre externe, suggérant ainsi le mouvement de remplacement post-tempête
décrit par le modèle. Dans ces conditions, sans infirmer la réalité de ce mode de
fonctionnement, nous ne pouvons pas le confirmer dans l’état actuel des résultats disponibles.

II-6-2 Applicabilité du modèle d’oscillations autour d’une position


d’équilibre (O.P.E)
Ce second volet du modèle de Certain (2002) prend en considération le fait que,
durant un cycle annuel, la dynamique des barres est fonction des conditions météo marines
saisonnières. Pendant les périodes de faible énergie, le transport sédimentaire vers le rivage
est favorisé. Du sédiment provenant de la plage sous-marine peut ainsi nourrir la zone
intertidale et le haut de plage et les barres s’approchent du rivage. Les houles de faible
amplitude sont plus actives sur la barre interne, les courants de retour faibles ne permettent
pas d’exporter le matériel vers le large. Par contre, les courants de houle induisent un
écoulement vers la côte qui remonte le matériel vers la plage. Le creux interne se comble, le
trait de côte avance vers la mer et la plage s’engraisse. Lors des conditions de houle très
énergétiques, les courants de retour sont plus forts et creusent alors la fosse interne au fur et à
mesure des coups de mer. L’exportation du matériel vers le large induit l’édification d’une
barre interne plus loin vers le large, bien développée.
Ce cas est typiquement observé dans la baie de Mahdia. On a vu que la barre externe
est toujours présente sur les enregistrements disponibles. De même, la barre interne est
toujours observée, même si elle subit de multiples déformations, changements d’orientations
et d’éventuels dédoublements. Le schéma O.P.E est donc confirmé dans la baie de Mahdia.
En outre, la comparaison des différentes missions de photographies aériennes et de la
carte bathymétrique établie en 2006 suite à la série de coups de mer de direction SE, permet
de suggérer une hypothèse sur la morphologie en feston de la barre interne. Selon Bowen et
Inman (1971) des ondes de bord stationnaires (infragravitaires) peuvent être engendrées à la

116
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa

suite des interactions non-linéaires entre le champ des vagues incidentes et l’évolution du
fond inscrivant ce type de barre festonnées dans une dynamique de rétroaction positive.

III- Conclusion
La baie de Mahdia est composée de deux compartiments distincts séparés par le
prolongement de la faille de Moknine. Le compartiment sud est caractérisé par un prisme
sableux dont la partie supérieure est munie d’un système de barres d’avant-côte. La forme et
le nombre de ces barres dépendent de plusieurs paramètres dont la pente et l’orientation de la
houle incidente.
Le prisme sableux comporte deux types morphologiques de barres : festonnée aux
extrémité nord et sud du prisme, et rectiligne vers le centre. La présence des deux barres n’est
pas homogène sur toute la baie, seule la barre interne persiste.
La mobilité des barres s’intègre dans une dynamique d’équilibre (boucle négative).
Soumises à des conditions de tempête, ces barres migrent vers le large puis repartent vers la
côte. Cette modalité semble caractériser une phase d’oscillation autour d’un point d’équilibre
(O.P.E).
Le passage de la morphologie de la barre d’un état continu à un état festonné, puis
segmenté en échelon, témoigne d’une évolution morphologique des corps sableux sous l’effet
des conditions de tempête. Cette forme d’adaptation aux agents de forçage hydrodynamique
pourrait témoigner d’une insuffisance du matériel sableux au niveau du prisme littoral. Une
unité sédimentaire de faible volume est, en effet, plus réactive et plus mobile qu’une structure
massive. L’absence de la barre externe vers les extrémités de la baie pourrait aussi être
attribuée à cette pénurie sédimentaire, accentuée par ailleurs par la perturbation du transit
sédimentaire par les ouvrages portuaires.

117
118
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Chapitre V

Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie de Ras


Dimas-Cap Africa

L’étude sédimentologique a porté sur des prélèvements de sables sous-marins situés


entre -1 et -12 m. Sept profils ont été échantillonnés (Fig. III-6). Un total de 42 échantillons a
subi une analyse granulométrique par tamisage.

I- Caractéristiques de la granulométrie de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa


L’analyse granulométrique (Tabl. V-1) révèle des sables en majorité unimodaux (86%
des cas), plutôt bien triés, montrant dans 60% des cas une asymétrie en faveur de la frange
grossière des grains constitutifs, leptokurtiques dans 62% des échantillons (KG> 1,11),
mésokurtiques dans 29% des cas et platykurtiques dans peu d’échantillons (9%). On signale
des bimodalités dans quelques prélèvements profonds.
L’observation des échantillons montre la présence de trois types de matériaux
constitutifs, répartis en fonction de la profondeur. Les échantillons côtiers (-1 à -6 m) sont
constitués d’un mélange de quartz de petite taille et de bioclastes blancs de mollusques,
oursins et foraminifères. Entre -6 et -8 à -10 m, le sédiment est constitué presque uniquement
de bioclastes de petite taille, véritable hachis de tests (mollusques et foraminifères) associés à
très peu de quartz. Les sédiments les plus profonds sont formés uniquement de bioclastes de
grande taille (0,5 à 1 cm), de couleur oxydée, avec de nombreux gastéropodes entiers, des
lamellibranches cassés, des radioles d’oursins et de très nombreux foraminifères. Ce dernier
faciès ne se rencontre que dans le secteur nord (Fig. IV-1), au nord de la faille de Moknine

119
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

(radiales 4, 5 et 6), et tout à fait au sud à Asfouria (radiale 1). Ces caractères permettent
d’expliquer la bimodalité observée sur certaines granulométries.

Tabl. V-1: Caractéristiques texturales des échantillons de surface prélevés sur l’avant-côte (août
2006).
Profondeur
Profil n° Q2 (mm) SKI KG % CaCO3
(m)
Profil 1 1 0,18 0,52 -0,23 1,38 44,8
2 0,18 0,56 -0,27 1,57 37,8
4 0,15 0,51 -0,18 1,23 43,1
6 0,14 0,48 -0,14 1,24 22,7
8 0,11 0,41 -0,20 1,09 44,1
10 0,10 0,62 -0,46 1,35 bimodal 67,7
12 0,50 0,71 0,12 0,88 32,0
Profil 2 1 0,13 0,27 0,08 1,10 24,3
2 0,14 0,34 -0,28 1,14 35,1
4 0,13 0,52 -0,40 2,63 bimodal 41,1
6 0,14 0,40 -0,21 1,24 40,6
8 0,86 0,86 0,00 1,01 42,8
10 0,13 0,27 0,09 1,15 34,5
12 0,13 0,37 -0,03 1,17 38,6
Profil 3 1 0,16 1,50 -0,77 1,76 bimodal 37,0
2 0,18 0,33 0,23 1,17 29,2
4 0,19 0,37 0,06 1,32 45,6
6 0,19 0,38 -0,05 1,36 43,4
10 0,15 0,40 0,01 0,80 33,1
12 0,15 0,40 -0,03 0,80 30,0
Profil 4 1 0,13 0,27 0,25 1,10 27,8
2 0,13 0,25 0,15 1,01 34,8
4 0,12 0,28 0,11 1,01 39,5
6 0,26 0,36 0,32 1,04 37,3
8 0,12 0,46 -0,12 1,55 63,5
10 0,70 0,80 0,08 1,22 87,6
Profil4bis 1 0,15 0,39 -0,33 0,99 48,3
2 0,14 0,31 -0,22 1,62 39,2
4 0,14 0,40 -0,19 1,37 53,8
6 0,13 0,30 -0,04 1,33 42,4
Profil 5 1 0,13 0,25 -0,15 1,24 61,3
2 0,11 0,36 -0,38 0,97 93,8
4 0,13 0,28 -0,23 1,11 34,1
6 0,12 0,20 0,13 1,03 41,9
8 0,78 0,56 -0,03 0,99 27,8
10 0,48 0,66 0,12 0,97 38,4
Profil 6 1 0,13 0,30 0,06 1,59 37,8
2 0,13 0,27 0,06 1,46 36,5
4 0,10 0,38 -0,52 1,60 36,5
6 0,12 0,34 -0,02 1,36 36,2
8 0,10 0,36 -0,48 3,73 bimodal 31,1
12 0,16 1,25 -0,49 0,77 bimodal 64,4

120
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

L’analyse statistiques des valeurs modales (Tabl. V-2, Fig. V-1), montre que les
distributions granulométriques sont contrôlées par le mélange de trois types sédimentaires: un
type fin très majoritaire (environ 75% des cas) regroupant tous les sédiments ayant un mode
compris entre 95 et 220 µm (TS I avec une valeur représentative de 0,145 mm) ; un type
moyen associant les modes compris entre 220 et 400-500 µm (TS II dont la valeur modale
représentative est 0,28 mm - env. 10% des cas); enfin, un type grossier pour des valeurs
modales supérieures à 0,5 mm (TS III avec une valeur modale représentative de 0,850 mm)
qui correspond à 15% des cas.

Tabl. V-2 : Valeurs modales des sédiments de surface prélevés au niveau de la baie Dimas-africa
(1,2..etc- : profondeur en mètres).

1 2 4 6 8 10 12
Profil 1 0,16 0,16 0,16 0,14 0,115 0,095(85)+0,28(15) 0,5
Profil 2 0,125 0,13 0,13(90)+0,32(10) 0,14 0,28(10)+>1(90) 0,13 0,13
Profil 3 0,15(80)+>2(20) 0,21 0,19 0,195 0,15 0,15
Profil 4 0,13 0,13 0,125 0,24 0,125 0,3(15)+0,7(85)
Profil4' 0,16 0,135 0,135 0,13
Profil 5 0,13 0,11 0,15 0,12 1,6 0,8
Profil6 0,13 0,13 0,095 0,12 0,095(85)+0,26(15) 0,13(55)+0,8(45)

100
Cumulative %

90

80

70

Sedimentary type I (fine sand)


60

50

40

30

Sedimentary type II (medium sand)


20

10 Sedimentary type III (coarse sand)


Mode dimensions (mm)

0
0,01 0,1 1 10

Fig. V-1 : Les trois types sédimentaires identifiés.

Le TS I, largement représenté, est le constituant essentiel du prisme dans les zones les
moins profondes. Il est aussi celui qu’on trouve sur la plage et dans les cordons dunaires

121
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

(Bouaziz, rapport non publié). Il est dominant jusqu’à -6 m sans qu’on puisse définir un
gradient d’affinement en fonction de la distance au rivage et de l’approfondissement. Au-delà
de cette profondeur, l’assemblage granulométrique devient plus grossier et beaucoup plus
riche en gros bioclastes. L’origine des fractions grossières (appartenant à TS II et TS III) dans
la zone profonde est donc à rechercher dans la fourniture de matériel biogène issu des faunes
épiphytes de l’herbier à posidonies situé plus au large (à -15 m). Il n’est toutefois pas exclu
que les affleurements côtiers de beach-rocks, parfois peu indurés, puissent participer à
l’alimentation des zones tout à fait côtières.
Indépendamment des bimodalités évidentes montrées par les courbes
granulométriques, leur allure dans la gamme des dimensions moyennes à grossières indique
que des asymétries passant progressivement à des bimodalités peuvent surgir par
incorporation progressive de quantités même modestes de type II et de type III. Une influence
modeste se matérialise par l’adjonction de façon discrète des deux populations qui se fondent
avec la queue de distribution grossière du TS I; la conséquence de cet apport est un
changement dans l’asymétrie du sédiment (P1-1; P1-2; P1-4; P1-6; P2-2; P5-2....). Lorsque
l’arrivée des grains grossiers est plus importante, la distribution granulométrique montre alors
une évidente seconde population qui coexiste avec le TS I en général majoritaire. Ce cas de
figure est, en particulier, représenté au voisinage des affleurements du beach-rock de -2 m et
donne des distributions bimodales en P2-4 et P3-1, par exemple. Enfin, dans de rares cas, la
bimodalité peut être provoquée par le mélange à TS I des populations de type TS III (P3-1).
Ce type, fourni par les bioclastes épiphytes de l’herbier, peut même former la totalité du
sédiment (P1-12; P2-8; P4-10; P5-8; P5-10).
Le mécanisme de ces mélanges, de forme TS I + TS II + TS III, aboutissant à la
formation d’un sédiment unimodal fin à asymétrie négative, comme P5-10 ou P6-4, ou d’un
sédiment bimodal du type de P1-10 et P3-1, est illustré dans la figure V-2. A partir d’une
population unimodale (mode = 2,8 ; =0,2 ), l’adjonction simultanée de TS II et TS III
dans des proportions croissantes au type sédimentaire dominant TS I, augmente dans un
premier temps l’asymétrie du sédiment qui demeure en apparence unimodal. Cette asymétrie
négative démontre l’existence d’un mélange avec une fraction grossière, mécanisme déjà
observé par Bartholomä et Flemming (2005). Dans un second temps, elle déclenche
l’apparition d’inflexions, symptômes d'une structure bimodale (test 4) voire trimodale (test 5).
Asymétrie et bimodalité ne sont donc que deux facettes d’un même phénomène, le mélange à
une population granulométrique dominante de stocks normalement distribués.

122
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

100

90 Test 1

Test 2

80 Test 3 La composition de l'assemblage des populations:

Test 4
Test #1 : TS I : 100 - TS II : 0 - TS III : 0
70 Test 5 Test #2 : TS I : 100 - TS II : 2,5 - TS III : 0,5
Test #3 : TS I : 100 - TS II : 5 - TS III : 1
Test #4 : TS I : 100 - TS II : 12,5 - TS III : 2,5
60 Test #5 : TS I : 100 - TS II : 25 - TS III : 5

50

40

30

20

10

Fig. V-2: Résultat graphique du mélange des trois populations granulométriques identifiées.

On a cherché à vérifier que le mélange des types sédimentaires permettait de


comprendre non seulement la forme des courbes granulométriques mais fournissait également
un moyen de comprendre la variabilité des paramètres qui les caractérise. Pour cela, on a
simulé un mélange des trois populations gaussiennes dans 4 cas montrant des bimodalités ou
une unimodalité avec asymétrie. Chaque population est définie par sa valeur centrale (le
mode) et son écart-type (l’indice de triage) en fonction des caractères des populations
fondamentales mises en évidence (types sédimentaires TS). Le test consiste à obtenir de
manière empirique les proportions des trois composants du mélange susceptibles de restituer
les caractères des cas étudiés. On a surtout porté l’attention sur le paramètre SKI tant est
grande la sensibilité des paramètres à de très faibles modifications de l’un ou l’autre des
réglages.
Le tableau V-3 indique les caractères des populations fondamentales utilisés dans les
simulations et le tableau V-4 les quatre cas retenus et les résultats obtenus. On constate que le
mélange des trois populations fondamentales (TS) rend compte de manière assez précise de
l’asymétrie que provoque le mélange. Cependant, il apparaît difficile d’obtenir simultanément
un accord pour les trois indices; l’angulosité semble, à cet égard, particulièrement sensible.
Une raison pourrait être le fait qu’on a retenu pour chaque simulation le type sédimentaire
défini par la valeur du mode typique (Tabl. V-1) et non la valeur locale qui peut s’en écarter

123
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

un peu compte tenu des conditions qui entourent les processus de formation du dépôt de sable
à l’endroit et au moment où il s’est constitué.

Tabl. V-3 : Caractéristiques texturales des trois populations de sédiment.


Type sédimentaire Médiane en unités (mm) Triage (unités )
I 2,80 (0,143) 0,20
II 1,85 (0,277) 0,25
III 0,23 (0,852) 0,50

Tabl. V-4: Caractéristiques texturales calculés et simulés des échantillons de surface.


Indices calculés Indices simulés
Echantillons Type de distribution
SKI KG TS I (%) TS II (%) TS III (%) SKI KG
P5-10 Unimodale 0,36 -0,38 0,97 84,7 12,7 2,6 0,38 -0,39 1,75
P6-4 Unimodale 0,38 -0,52 1,60 80,6 16,9 2,5 0,46 -0,50 1,57
P1-10 Bimodale 0,62 -0,46 1,35 70,4 28,2 1,4 0,50 -0,48 0,80
P3-1 Bimodale 1,50 -0,77 1,76 71,4 7,2 21,4 1,08 -0,76 1,29

II- Analyse pétrographique : les grès littoraux de la baie de Mahdia


L’observation des données bathymétriques a révélé l’existence de fonds rocheux à
plusieurs niveaux de la baie (Fig. IV-6).
La confection des lames minces a été faite à partir des grès récoltés à la surface de
l’avant-côte de Mahdia. Les éléments figurés observés dans ces grès sont souvent des grains
de quartz fins émoussés généralement subanguleux qui sont plus ou moins abondants dans
tous les échantillons. Les bioclastes sont abondants, il s’agit notamment des tests de
foraminifères benthiques à paroi micritisée avec des loges partiellement remplies par des
microsparites. Les parois des tests de mollusques sont soit bien conservées soit déstructurées
au niveau des parois. Le ciment précoce est une micrite isopaque à laquelle succède des
microsparites autour des éléments carbonatés tels que les bioclastes. La micrite occupe les
limites des loges des mollusques et constitue le ciment primaire autours des éléments figurés.
La microsparite se rencontre plutôt dans les loges que sur les parois. Un des ciments se
présente sous la forme d’un remplissage tardif de calcite microsparitique qui occupe les
cavités de certains foraminifères benthiques.
En fait, trois faciès de grès ont été identifiés au niveau de la baie dont l’étude
micrographique est détaillée ci dessous:

124
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

II-1 Grès du profil 1 à -2 m de profondeur (sud de la baie) (Photo 1)


La roche se présente sous un faciès à porosité faible. Les grains de quartz sont assez
petits, souvent anguleux. Les bioclastes sont assez peu fréquents, il s’agit de foraminifères
benthiques, des piquants d'oursins, des débris de mollusques. Les grains de quartz sont assez
mal triés. Le ciment est presque entièrement micritique avec quelques franges
microsparitiques. Il y a aussi des franges microsparitiques autour des parois des cavités ou des
loges des tests. Des tests de mollusques aragonitiques non recristallisés sont probables mais
de petites dimensions.

Cellules de tissu
alguaire

100µm

Photo 1 : Vue générale montrant le très fort développement du ciment micritique par contraste
avec le galet de Cap Dimas ; il en résulte une très faible porosité du grès qui réduit ou interdit toute
cimentation postérieure à droite cellules de tissu algaire.

II-2 Grès du profil 4 à -8 m de profondeur (centre de la baie) (Photo 2)


A première vue, le sédiment est plus fin, la roche est plus compacte. Au microscope,
on distingue un faciès à enduit micritique en couches successives qui impliquent une
accumulation per descenso (zone vadose). Les grains de quartz sont abondants, mal triés, de
taille fine à moyenne et non usés à émoussés. Les bioclastes sont plus rares, avec quelques
débris de mollusques, non recristallisés, bien que certains soient recristallisés par la micrite.
On note la présence de quelques mélobésiées (algues calcaires) et quelques lithoclastes, avec
toujours quelques franges microsparitiques en couronne externe dans les microgéodes. La
présence de quelques foraminifères benthiques et quelques mélobésiées est signalée.

125
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

100µm

Photo 2 : Fort développement du ciment micritique entre les bioclastes aboutissant à une faible porosité
générale du grès : les remplissages noirs correspondent à des cristallisations de pyrite diagénétique.

II-3 Grès de la flèche de Ras-Dimas à -2 m de profondeur (nord de la baie)


On retrouve des bioclastes carbonatés toujours très émoussés, et des débris allongés de
mollusques qui semblent déposés parallèlement à la stratification. Les grains de quartz sont
extrêmement émoussés (photo 3 et 4). On note beaucoup de formes benthiques du type
Nonionidae, Miogypsine ou Amphistégine, des sections de fragments d'oursin, et de tissus
d’algues calcaires (photo 5). Le champ poral est très développé. Le ciment localisé est de
texture micritique et envahit certains éléments microfaunistiques et des loges de gastéropodes
(photo 6). Certaines des loges ou cavités montrent des franges de cristallisation secondaires de
microsparite (photo 7). Certains débris de mollusques sont envahis par la micrite, les parois
sont parfois déstructurées (photo 8), mais d'autres semblent conservées, dans les plus gros
débris en particulier (photo 9). Malgré la grande porosité, la cimentation micritique a été
efficace. La « lèpre micritique » a été souvent envahissante.
Ce faciès de sédimentation est typique d'un milieu à hydrodynamisme agité, le
sédiment étant bien classé (une seule classe de grain grossier émoussé). La présence de deux
générations de ciment montre le passage du sédiment d'un milieu peu profond (ciment
micritique), à un milieu phréatique (ciment du type vadose) (photo 10) qui pourrait
correspondre à la zone du jet de rive.

126
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

300µm

Photo 3: Stratification oblique illustrée par l’orientation plus ou moins parallèle de nombreux débris
émoussés de mollusques aragonitiques et de lithoclastes à ciment micritique; présence de foraminifères
benthiques Ammonia beccarii

300µm

Photo 4: Autre exemple dans la même lame d’orientation parallèle des bioclastes émoussés de mollusques;
présence à droite de Miliolidae.

127
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Photo 5 : Fort grossissement, on distingue les cellules de l’enduit algaire.

100µm

Photo 6 : Au plus fort grossissement (d’où image moins nette) on peut voir une plage de ciment micritique
qui inclut divers lithoclastes; cette cimentation très incomplète et irrégulière est la seule qui assure la
lithification du galet.

128
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Photo 7 : Plus rarement un ciment secondaire de calcite microsparitique s’est développé dans certaines
cavités comme les loges des foraminifères benthiques, à fort grossissement, on distingue ici la mosaïque
des microsparites dans les loges d’un foraminifère benthique à test épais (Amphistegina probable).

100µm

Photo 8 : En gros plan au centre, un bioclaste de mollusque : les zones grisâtres de bordure indique un
début de recristallisation de l’aragonite d’origine par de la calcite micritique ; cela nous indique ici que ce
test ne pourrait être utilisé pour une datation au radiocarbone.

129
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

100µm

Photo 9 : Un autre exemple de microsparite à l’intérieur des loges de foraminifères.

300µm

Photo 10 : Orientation : le haut est à droite, remplissage secondaire per descenso (flèche) d’une fissure par
plusieurs voiles de calcite micritique ; cette microstructure évoque un contrôle probable de nature cyano-
bactérienne.

130
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

On peut rattacher au grès de Ras-Dimas à -2 m celui situé à la même profondeur, au


sud de la baie. Cette roche a en effet les mêmes caractères et la même richesse en bioclastes.
Les stratifications sont aussi visibles. Sous la loupe, on distingue un faciès riche en bioclastes,
avec un ciment micritique, des grains de quartz émoussés, qui rappellent aussi le faciès du
beach rock du Dimas. On note également un niveau moins dense en bioclastes qui surmonte le
premier faciès, avec des grains de quartz plus grossiers. Une oolite fantôme est observée avec
un remplissage de la cavité par de la micrite.

III- Discussion
Compte tenu des étroites relations qui existent entre la nature des sédiments et la
forme des structures sédimentaires qu’ils constituent, la discussion portera sur les
observations réalisées et présentées dans les chapitres IV et V.
Plusieurs questions sont posées par les observations morphologiques (chapitre IV) et
granulométriques (chapitre V) faites sur l’avant-côte de la baie de Mahdia. Elles s’articulent
autour des deux points suivants:
- L’instabilité des formes de barres d’avant-côte en fonction du régime des houles et
de la faiblesse du volume sédimentaire disponible,
- La réponse des sédiments aux processus de triage et la réduction du nombre des
sources sédimentaires.
D’un point de vue morphologique, l’avant-côte de la baie de Mahdia révèle l’existence
d’un volume sableux disponible probablement limité. Cette limitation s'exprime de deux
façons différentes, en étendue et en volume.
En étendue, on observe que le prisme sédimentaire n'est pleinement développé que
dans la partie centrale de la baie. Au sud et au nord, il est rétréci et tend même à disparaître,
en particulier au nord de la faille de Moknine. L'accumulation sédimentaire se construit par
conséquent dans la partie qui a montré, au cours du Quaternaire, une tendance à un
affaissement. La séismicité récente notée dans la région, en poursuite d'une évolution
néotectonique avérée (Castany, 1955, Kamoun, 1981, Bedir, 1988, Klett, 2001, Jedoui et al.,
2002), montre que la composante tectonique de l'évolution locale ne peut être négligée. Elle
ne peut toutefois pas être évoquée comme une cause directe du développement plus marqué
de la sédimentation qu'on observe dans la partie centrale. La corrélation chronologique et la
relation causale entre les manifestations néotectoniques et les processus de transport et dépôt
ne sont pas établies ni même probables ; il existe seulement une coexistence spatiale et une
cohérence temporelle des deux séries de faits que l'on doit souligner.

131
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

La seconde limitation est mieux démontrée même si, en l’absence d’information sur
l’épaisseur du prisme sableux d’avant-côte, il est impossible d’estimer son volume. On peut
toutefois présumer qu’il est faible car la couverture sédimentaire est incomplète. La proximité
du substratum rocheux se traduit, en effet, au voisinage des deux caps par l’augmentation des
pentes topographiques et par l’affleurement de grès littoraux ou infra littoraux à partir de -8/-
10 m jusqu’au centre de la baie. Dans des secteurs discontinus, des grès semblables
apparaissent à plus petite profondeur (Ras Dimas, Echrafff, Asfouria).
La comparaison des directions de la barre interne sur le levé bathymétrique et les
photos aériennes indique que l’accumulation de sable a la capacité de se positionner en
échelon. Il faut pour cela une rupture puis une réorientation. Un tel changement conduit à
penser qu’elles sont constituées par un volume sédimentaire suffisamment restreint pour que
leur mobilité entraîne un changement rapide d’orientation en réaction à la variation des
forçages hydrodynamiques. La nature de ces forçages reste pour le moment conjecturale car
on ne dispose pas d’observations suffisantes sur les conditions météo marines qui ont précédé
la réalisation des relevés bathymétriques et photographiques. On essayera de préciser ce point
par le biais de la modélisation dans le chapitre suivant. Cependant, il est possible d’observer
que toutes les formes sédimentaires libres (dunes élémentaires, barres d’avant-côte), sont
alignées afin de canaliser le transport perpendiculairement à leur crête (Rubin et Hunter,
1987; Lancaster et al., 2002). Par conséquent, en domaine d’avant-côte les crêtes de barre ont
tendance à changer d’orientation pour s’aligner normalement à la trajectoire des orthogonales
de houle après que la réfraction ait eu lieu.
On peut observer qu’un faible volume sableux constitutif des barres est alors une
condition favorable à cette réorientation. Dans ces conditions, la forme des barres ne
matérialise qu’un état circonstanciel reflètant une situation météo-marine donnée plus qu’un
état caractéristique de la barre elle-même. Ce critère n’est pas pris en compte dans les
classifications habituelles des barres qui considèrent comme des états caractéristiques le fait
qu’une barre est rectiligne ou transverse (Wright and Short, 1984; Short, 1999). Cette
inconstance de la direction de la barre dans une configuration de réservoir sédimentaire faible
a été décrite à Sète (France) par Certain (2002) qui observe aussi un rapide réajustement de la
direction de la barre sous l’effet d’un changement directionnel des houles.
Une autre raison conduit à diagnostiquer l’existence d’un faible volume du réservoir
sédimentaire susceptible de contribuer à l’alimentation du prisme sableux d’avant-côte dans la
baie de Mahdia. Il s’agit de la faible diversité typologique des types sédimentaires qui y sont
recensés, symptomatique d’une limitation des sources.

132
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

L’approche utilisée met en évidence trois types sédimentaires et conduit à interpréter


la structure dimensionnelle de l’assemblage granulométrique comme un mélange de stocks
dont l’origine est moins dans le mode de transport, selon les vues de Visher ou de Passega,
mais dans les sources locales. Le TS I est rattaché au réservoir que constitue la plage et la
dune qui, l’une et l’autre, subissent un épuisement progressif dont témoignent les érosions
justifiant les mesures de défense entreprises (brise-lames et ganivelles). Le cas des deux types
grossiers (TS II et TS III), est un peu plus complexe. Deux sources potentielles ont été
identifiées: les grès infralittoraux indurés avec un gisement limité vers -2 m et un réservoir
étendu vers -10/-12 m d’une part, et les débris issus de la faune épiphyte liée à l’herbier de
posidonies situé vers -15 m, d’autre part. Une forte concentration en carbonates a été détectée
vers ces secteurs (Fig. 1 annexe E). Dans les deux cas, leur incorporation dans le sédiment est
soumise aux conditions dynamiques du remaniement. Il est difficile dans le cas des matériaux
indurés et obligatoirement limité quand les profondeurs deviennent trop importantes.
Par conséquent, on constate que dans le cas présent, les sources locales sont peu
nombreuses et peu abondantes. Le type sédimentaire I majoritaire dépend cependant d’un
réservoir fragile affecté par l’érosion. Les types sédimentaires II et III appartiennent à des
réservoirs d’où leur extraction est difficile car il s’agit de matériaux indurés situés parfois à
des profondeurs importantes.

IV- Conclusion
Les résultats de l’étude préliminaire de la morphologie et de la sédimentologie de
l’avant-côte, conduit à souligner comment la réponse des sédiments aux processus de triage et
la réduction du nombre des sources sédimentaires manifestent la faiblesse du volume
sédimentaire disponible et explique l’instabilité des formes de barres d’avant-côte en fonction
du régime des houles.
La limitation du volume sableux disponible s'exprime morphologiquement aussi bien
en étendue qu’en volume. Le prisme sédimentaire n'est pleinement développé que dans la
partie centrale de la baie où un dépocentre sableux fait écho à l'affaissement observé pendant
tout le Quaternaire et en particulier à la suite de la distension tyrrhénienne. Les deux barres
sédimentaires qui en marquent la partie supérieure sont soumises à des remaniements surtout
sensibles au niveau de la barre interne. La comparaison des orientations de cette barre indique
que l’accumulation de sable, habituellement linéaire sur les jeux de photos aériennes
disponibles, peut être segmentée sous l’influence des houles, comme cela apparaît sur un levé
bathymétrique d’août 2006.

133
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa

Par ailleurs, l’étude granulométrique a conduit à interpréter la structure dimensionnelle


des sables de l’avant-côte comme un mélange de stocks dont l’origine est moins dans le mode
de transport que dans les sources locales, ici peu nombreuses et peu abondantes. L’analyse
granulométrique confirme la disette sédimentaire dans le compartiment de la baie de Mahdia.

134
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Chapitre VI

Application d’un modèle numérique de propagation des


houles au niveau de la baie de Mahdia

I- Introduction
L’évolution d’une côte sableuse résulte de processus morphodynamiques qui
contribuent à faire évoluer son relief à travers le temps (Wright et Thom, 1977 ; Cowell et
Thom, 1994) et l’étude des processus hydrodynamiques est déterminante pour la
compréhension du fonctionnement des corps sédimentaires.
Les bases physiques qui ont servi à développer les formules de la propagation des
houles et de la détermination de la direction des crêtes à l’approche du rivage ont été établies
par divers auteurs (Longuet-Higgins, 1970, Bonnefille, 1980) et celles de la quantification du
transit littoral résultent de travaux du C.E.R.C (1977) et du L.C.H.F (1978) notamment. Dans
ce contexte, un nouvel outil numérique d’aide à la gestion du littoral - le SMC (chapitre II § I-
6)- a été développé par le Groupe d’Ingénierie Océanographique et Côtière (GIOC) de
l’Université de Cantabrie (Espagne).
Compte tenu des caractères des morphologies, de l’évolution du système de barres
sédimentaires et des caractères texturaux des sédiments au niveau de la baie de Ras Dimas-
Cap Africa, définis précédemment, on va dans ce chapitre appliquer ce modèle de façon à :
1- déterminer la direction des courants généraux et locaux responsables de la
mise en mouvement des sédiments le long de la côte nord de Mahdia.
2- comprendre les interactions entre l’évolution morphologique des barres
d’avant-côte et le forçage hydrodynamique.

135
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

3- suivre l’évolution qualitative (déplacement des barres) et quantitative (volumes


échangés) de l’avant-côte pendant une tempête.

II- Caractéristiques de la houle au niveau de la baie-Ras Dimas-Cap Africa


II-1 Caractéristiques générales
On a vu dans le chapitre II que les principales houles actives sont de direction NE à
SE, mais également que ces données, établies à la suite d’études relatives au port de Mahdia,
ne prennent pas en considération certaines directions de houle dont il est abrité. Il est donc
nécessaire de compléter l’information disponible (SOGREAH, 1997). Cela a été fait en
utilisant les données de houles fournies par le module ODIN issues de la compilation de la
base de données du projet Nord Américain COADS (International Comprehensive Ocean-
Atmosphere Data Set). Ce projet regroupe des informations depuis 1784 à partir des données
visuelles collectées par les navires de commerce. Pour ce qui concerne la côte tunisienne, la
compilation disponible prend en compte les informations depuis 1964.
On conçoit aisément que les houles les plus actives proviennent d’un large secteur
NNE à SE. D’une manière générale, l’application du module ODIN à l’ensemble de la baie de
Mahdia montre que les épisodes où la hauteur de la houle est supérieure à 4 m sont rares (2%
des cas observés- Fig. VI-1). La hauteur de la houle ne dépasse 2 m que dans 20% des cas et
la médiane est de l’ordre de 1,30 -1,40 m.

Fig. VI-1: Fréquences cumulées de la hauteur des houles comprise entre 1 et 4,5 m au niveau de la baie de
Mahdia. Les données ont été compilées depuis 1964.

136
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Compte tenu des directions des rivages de la baie, du N20E au nord au N135E au sud,
il est cependant nécessaire d’améliorer cette vision globale, en tenant compte des
modifications de la houle induites par ces changements de direction de la côte. En effet, les
processus de réfraction provoqués par la morphologie entraînent une atténuation différentielle
de la houle. Pour ce faire, on considèrera l’ensemble des houles du secteur N à SE et on
prendra également en considération les houles produites par certains vents violents de terre de
direction NW. Le module ODIN fournit les caractéristiques de la houle (hauteur significative
Hs et période T) concernant différentes directions de provenance (Tabl. VI-1 et VI- 2 ; Fig.
VI-2).

Tabl. VI-1: Directions de la houle au niveau du rivage de direction N20E de la baie dont la probabilité
(sans compter les calmes) excède 15%.

Direction Hs.50 T.50 Hs.01 T.01


E 1,4 9 2,9 13
ESE 1,4 8 4 14
SE 1,4 8 2,9 11

Tabl. VI-2: Directions de la houle au niveau du rivage de direction N135E de la baie dont la probabilité
(sans compter les calmes) excède 15%.

Direction Hs.50 T.50 Hs.01 T.01


N 1.4 7 2.9 11
NNE 1,1 8 2,6 12
ENE 1,1 9 2,5 14
E 1,4 9 2.9 13
SE 1,3 8 2.6 11
NO-N 1.3 7 2.3 10

Hs.50: Hauteur de vague significative dépassée par 50% des états de mer de l'année.
Hs.01: Hauteur de vague significative dépassée par 1% des états de mer de l'année.
T.50: Période de la vague significative dépassée par 50% des états de mer de l'année.
T.01: Période de vague significative dépassée par 1% des états de mer de l'année.

137
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

A/

B/

Fig. VI-2 : Régime des houles actives au niveau de la baie de Mahdia. A / au niveau du nord de la baie
N20E : Ras Dimas ; B/ au niveau du sud de la baie N135E : Cap Africa.

Conclusion
Les observations réalisées sur le littoral de Mahdia rapportées dans le chapitre II ainsi
que les résultats de simulation de la houle à la côte obtenus par le module ODIN, montrent
que l’ensemble du littoral est affecté par des houles sensibles de secteurs variés, notamment
NE, E et SE. Près de 50% des houles sont supérieures à 1,30-1,40 m et peuvent atteindre des
valeurs de 2,50 à 3 m pendant 1% du temps. Seules les houles d’ESE dépassent 4 m en
conditions exceptionnelles ; elles sont surtout actives dans la partie nord de la baie où elles
induisent une dérive S/N. Les houles fréquentes du secteur N à NNE affectent surtout le

138
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

centre et le sud de la baie en donnant naissance à une composante longitudinale de direction


N/S. La houle de direction E induit une dérive dans les deux sens, en fonction des conditions
morphologiques.

II-2 Modélisation de la courantologie générale sur la baie de Ras Dimas-Cap


Africa
Au niveau de la baie de Mahdia la propagation de la houle est principalement affectée
par le phénomène de réfraction particulièrement marqué à partir de la profondeur de fermeture
(closure depth). Cette limite, qui dépend de la taille moyenne des grains et de l’énergie des
vagues (Short, 1999) est estimée à 5,7 m dans la baie de Mahdia. Compte tenu des
conclusions de l’étude de la houle, on a concentré l’attention sur la propagation des houles de
directions nord-est, est et sud-est. Les résultats obtenus représentent des valeurs moyennes,
l’importance du changement de direction variant en fonction de la période et du point
d’analyse.
A partir du module d’analyse à court terme MOPLA, on peut représenter la réfraction
de la houle dans des mailles simples à une profondeur qui peut être considérée comme infinie
depuis les isobathes -30 à – 50 m jusqu’aux profondeurs proches du rivage (10 m) avec un
espacement moyen de 100 m (pour les mailles générales) et 50 m (pour les mailles de détail).
On génère ainsi différents cas de propagation d’une houle spectrale et les courants associés
notamment dans la zone de déferlement. Les représentations obtenues ont été figurées dans ce
qui suit en filtrant l’information donnée par le code en fonction de ce que l’on sait du
fonctionnement courantologique des zones littorales (chapitre I § II-2-2). Cela a conduit à
corriger parfois des indications visiblement erronées fournies par le code, peut être dues à des
paramétrisations inadéquates, car nous avons été dans l’impossibilité de réaliser de nombreux
tests avec des réglages variées. Les schémas courantologiques présentés ci-dessous sont donc
en fin de compte une synthèse des données fournies par le modèle et des observations de la
courantologie littorale naturelle.

III-2-1 Propagation de la houle de Nord Est


La représentation du champ de courants littoraux induits par ce type de houle est
donnée dans la figure VI-3 ; on voit que globalement la dérive littorale est majoritairement
orientée vers le sud. Toutefois, le code suggère que dans certains secteurs, notamment dans la
zone affectée par la faille de Moknine (FF’sur la figure) et dans le compartiment sud (flèches

139
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

en pointillé sur la figure VI-3A), une répartition plus complexe met en cause des courants
d’arrachement dont la reconstitution conceptuelle est représentée dans la figure VI-3B.
La réfraction de la houle est nette sur le Cap-Africa. Deux composantes de dérive
littorale apparaissent au nord et au sud du cap présentant une composante vers l’ouest
importante. Au nord du cap, cette dérive est-ouest est donc antagoniste de la composante
générale décrite précédemment.

II-2-2 Propagation de la houle d’Est


L’action de cette houle frontale est différenciée. Au sud elle induit logiquement un
courant de dérive littorale orienté vers le NW puis le NNW (Fig. VI-4). Dans les deux parties
du littoral d’orientation pratiquement N/S, au centre de la baie d’une part et vers sa partie
nord d’autre part, le code montre une répartition courantologique complexe (marquée sur la
figure par une double flèche en tiretés). C’est là que la houle est la plus frontale, juxtaposant
de nombreuses cellules de circulation littorale à courant tantôt vers le sud tantôt vers le nord
mais toujours de faible intensité. En effet, on peut présumer que dans ces secteurs, l’essentiel
de l’énergie est consommé dans le profil transversal, perpendiculairement au rivage. Entre ces
deux zones existe un secteur, au nord des lagunes d’Echraff, où la dérive littorale présente de
façon inattendue une composante dominante vers le nord. Compte tenu de l’orientation du
rivage, on pouvait en effet s’attendre à un écoulement de dérive littorale vers le sud.
L’explication est à rechercher dans les processus de réfraction provoqués par le passage d’une
morphologie régulière sédimentaire à une morphologie rocheuse plus chaotique, induite par le
prolongement de l’accident de Moknine, qui se traduit en particulier par l’écartement de
l’isobathe de 10 m au large de ce secteur (Fig. VI-4).

II-2-3 Propagation de la houle de Sud Est


En période de beau temps, cette houle n’a pas un effet remarquable sur la côte nord de
la baie, puisque le Cap Africa joue le rôle d’épi de protection. Lors des coups de mer violents
la houle provenant du quadrant sud-est affecte essentiellement le rivage orienté N20E de la
baie. Un courant de dérive de direction N/S longe l’avant-côte au sud de la baie, s’intensifie
au centre, contourne les fonds rocheux qui appartiennent au compartiment nord de la faille de
Moknine, pour atteindre finalement Ras Dimas en s’atténuant. Une seule complication
apparaît dans ce schéma simple, elle se localise au nord immédiat de la trace prolongeant la
faille de Moknine où les fonds rocheux viennent interrompre le prisme sédimentaire (Fig. VI-

140
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

5). Le code fait apparaître dans ce secteur des composantes de courant variées (double flèche
en tiretés sur la figure). Il reste à contrôler sur le terrain la réalité de cette organisation.

141
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-3 : Graphique de propagation des courants de la houle de NE en août 2006 au niveau de
la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

142
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-4 : Graphique de propagation des courants de la houle d’E en août 2006 au niveau de la
baie de Ras Dimas-Cap Africa.

143
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-5 : Graphique de propagation des courants de la houle de SE en août 2006 au niveau de
la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

144
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

II-3 Discussion
D’un point de vue général, les simulations réalisées font apparaître une courantologie
dont le trait dominant est l’existence d’une dérive littorale qui se manifeste dans les trois cas
de provenance de houles étudiés. Toutefois, son action doit être différenciée selon les
secteurs. Elle est parfois observée sur un linéaire étendu de côte (toute la baie en houle de SE,
tout le compartiment sud de la baie en houle d’E, un large secteur central en houle de NE).
Par contre, elle apparaît moins constante, plus segmentée en cellules de circulation littorale
dans d’autres secteurs, notamment en période de houle d’E et de NE. Dans ces cas, le code
fait apparaître l’existence de courants d’arrachement.
On peut mettre en parallèle cette distribution avec la morphologie des barres dans la
zone prélittorale. On a vu en effet que le domaine d’avant-côte est jalonné par ce système de
reliefs sédimentaires longitudinaux qui jouent évidemment un rôle dans la canalisation de la
dérive littorale. On a vu également que la barre interne manifeste une mobilité qui se traduit
notamment par une tendance à former des festons pouvant aller jusqu’à une segmentation en
tronçons obliques à la côte. On peut légitimement penser que les courants transversaux
observés dans certains secteurs peuvent favoriser la formation des barres en échelon. La
fragmentation de la barre interne au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa semble être,
en particulier, une adaptation occasionnelle et rapide à l’action de la réfraction des houles de
SE, comme on le voit à la suite de la tempête de 2006. Cette disposition s’inscrit dans une
dynamique de rétroaction négative des fonds marins en réponse à l’action combinée des
courants de fond et à l’asymétrie de la vague.
En outre, il est certain que les affleurements rocheux présents dans tout le nord de la
baie de Ras Dimas-Cap Africa influencent la propagation des trains des houles, puisqu’ils
sont présents de -8 à -14 m jusqu’aux petites profondeurs, provoquant ainsi une grande
complication dans la distribution des courants.

III- Interaction entre le forçage hydrodynamique et l’évolution morphologique


Le sous-module « sédimentation » du module MOPLA du SMC permet d’obtenir des
représentations des zones d’érosion et des secteurs en sédimentation, en supposant constant le
diamètre moyen des sables. Il a été pris ici égal à 0,28 mm.
Les simulations ont été faites, comme pour les tests de propagation de houle avec des
provenances de NE, E et SE.

145
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Les résultats sont présentés dans les figures VI-6, 7 et 8. En première approche, ces
résultats montrent une cohérence d’ensemble. Elle peut être analysée sur la figure donnant les
résultats pour la houle de NE, où les phénomènes sont particulièrement nets (Fig. VI-6).
On voit que les zones d’érosion et de sédimentation se déploient en suivant
l’orientation générale de la morphologie ; les zones d’érosion se situant logiquement par
profondeur plus petite que celles d’accumulation, nécessairement moins affectées par la
contrainte tangentielle au fond due à la houle. Il est cependant curieux d’observer que la
répartition des alignements d’érosion et d’accumulations ne suit pas les lignes
bathymétriques. Ainsi, par houle de NE ou d’E, ces zones s’éloignent de la côte du centre de
la baie vers le sud. De même, par temps de SE, les secteurs en érosion sont plus proches du
rivage au sud qu’au nord.
Cette anomalie traduit visiblement un biais du code de calcul. La position de la barre
d’avant-côte externe (Fig. IV-1 et IV-2) met encore mieux en évidence le fait que le modèle
ne donne que de manière très approximative la localisation des secteurs d’érosion-dépôt. En
effet, on constate que, située sur les fonds de -2,50/-3 m, la barre est tantôt en deçà, tantôt au-
delà, parfois sur les zones d’érosion et parfois sur les secteurs d’accumulation. Le modèle
donne donc ici des résultats incohérents, en complet désaccord avec les observations en
nature.

146
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-6 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la


houle de NE en août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

147
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-7 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la


houle d’E en août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

148
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-8 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la


houle de SE en août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.

149
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

IV- Modélisation de l’évolution du profil de la côte nord de Mahdia


Le traitement a été effectué à l'aide du module PETRA du logiciel SMC sur le profil
de plage, en tenant compte des conditions hydrodynamiques, des caractéristiques des grains,
notamment le diamètre moyen, de l’incidence des vagues à la côte et finalement de la
morphologie de l’avant-côte. Les conditions de la simulation correspondent aux tempêtes. En
effet, les changements morphologiques les plus significatifs se déroulent pendant les périodes
de tempête. Le début de la simulation s’effectue à mi-marée descendante.

IV-1 Paramétrisation du modèle


Comme on l’as vu dans la caractérisation générale de la morphologie marine de la baie
de Ras Dimas-Cap Africa (chapitre IV § II), l’avant-côte, entre les deux caps qui limitent
l’unité sédimentaire, se présente comme un versant arqué qui peut être décomposé en trois
parties :
Au sud, la pente est d’abord régulière, entre 1,7 et 1,9%, et conduit vers un plateau
irrégulier rocheux.
Au centre, sur plus de 9 km, la pente est régulière, de l’ordre de 1,4%, aboutissant
vers -10 à -12 m à un plateau peu incliné.
Au nord enfin, la pente sédimentaire devient plus forte, les fonds plus irréguliers
en liaison avec le prolongement de la faille de Moknine.
On a essayé, pour ces différentes zones de caractériser les profils sous une forme
théorique selon les conceptions de Medina et al (2000), (chapitre III § I-6-2) appliquées à cinq
profils représentatifs couvrant l’ensemble de la baie (Tabl. VI-3).

Tabl. VI-3 : Position des profils transversaux de la baie Ras Dimas-Cap Africa ajustés au profil
de Dean.
Profil Position au niveau de la baie
Profil 3 Nord de la baie : la faille de Moknine
Profil 5 Partie nord du prisme sableux
Profil 8 Partie centrale du prisme sableux
Profil 11 Partie sud du prisme sableux
Profil 14 Sud de la baie

Les résultats sont présentés dans la figure VI-9. On constate qu’il n’est guère possible
d’expliquer la diversité morphologique rencontrée dans l’ensemble de la baie selon les deux

150
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Fig. VI-9: Ajustement des profils transversaux de l’avant côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa avec le
profil d’équilibre de Dean.
équations de type Dean préconisées par Bernabéu (1999) et Medina et al (2000). Il est certes
possible de trouver un profil parabolique qui épouse grossièrement la forme générale des
profils réels. Cependant, compte tenu des écarts importants qui séparent ce profil de type

151
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Dean de la morphologie observée, on utilisera pour la suite des profils réels et pour simplifier
l’exposé, nous nous bornerons à étudier deux cas représentatifs (Fig. VI-10):
1- Le premier est celui du profil 8 de pente uniforme correspondant à la vaste zone
centrale, qui s’étend sur plus de 9 km de linéaire côtier de la baie (Amrouni et al., 2006). La
plage présente une pente uniforme de 0,5% jusqu’à -6m, puis une pente plus accentuée, de
l’ordre de 1,4%, aboutissant vers -10 à -12 m à un plateau peu incliné, marqué de lignes de
reliefs qui soulignent la courbe générale de la baie.
2- Le second cas d’étude concerne le profil 14 localisé au sud de la baie caractérisé
par une pente forte qui peut atteindre 5% par endroit.
Ces deux profils sous-marins ont été complétés par une partie émergée dont la limite
supérieure est fixée à la cote +4 m et présentant une pente de 1% (profil 8) et de 2 % (profil
14), valeurs observées sur le terrain.
En ce qui concerne la paramétrisation des conditions dynamiques, on fait agir une
tempête de 18 h au cours de laquelle les états successifs de la mer sont caractérisés par trois
situations définies par différents paramètres de la houle et du niveau moyen de la mer pour t =
0 h, t = 9 h et t =18 h. Les paramètres physiques sont illustrés dans le tableau VI-4.
Les modèles utilisés sont celui Thorton et Guza (1983) pour la propagation de la
houle, celui de Vriend et Stive (1987) pour le courant de retour (undertow) et la formule de
Soulsby (1997) pour le calcul du transport sédimentaire.

Tabl. VI-4 : Caractéristiques de la houle et de la marée au cours de la tempête de 18h.


Durée
Période Angle d’incidence par Marée
De la Hauteur de la houle Marnage
pic rapport à la normale à de météorologique
tempête significative Hs (m) (m)
(s) la côte (°) (m)
(h)
to 1 10 20 0 0
18 t9 2,6 12 20 0,45 0
t18 1,5 10 20 0,2 2,5

152
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Evolution du Profil

0
Profon deu r (m)

-1

-2

-3

-4

-5

-6

100 200 300 400 500 600


Distance en X (m)

Evolution du Profil

0
Profondeur (m)

-1

-2

-3

-4

-5

-6

-7

100 200 300 400 500


Distance en X (m)

Fig. VI-10 : Profils transversaux théoriques définis pour la simulation. A/ profil 8. B/ profil 14.

IV-2 Présentation des résultats


Plusieurs sorties graphiques permettent de visualiser les résultats :
i/ Evolution spatiale de la hauteur de la houle (Fig. VI-11), du niveau moyen et de la
bathymétrie.
ii/ Suivi de la surélévation de la masse d’eau (set-up) (Fig. VI-12) ainsi que le courant
au fond (courant de retour) engendré par le déplacement du sable (Fig. VI-13).

153
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

iii/ Quantification de la hauteur et du volume d’érosion/ accumulation qui informe sur


la quantité de sédiment érodé ou accumulé lors de la simulation du profil transversal (Fig. VI-
14).
iv/ Erosion de la plage émergée et migration des barres d’avant-côte (Fig.VI-15 et VI-
16).
v/ Evolution temporelle du recul de la ligne de côte (Fig. VI-17).
Ces points seront repris successivement.

IV-2-1 Variation de la hauteur de la houle à l’approche de la côte (Fig. VI-


11)
Dans les deux cas étudiés, la variation présente pratiquement les mêmes caractères
généraux. D’abord, la hauteur croît légèrement dans la zone de levée (shoaling) ; la croissance
se poursuivant plus longtemps si la hauteur au large est plus faible. Dès l’approche de la
première barre de profil, la hauteur chute de manière d’autant plus importante que Hs au large
est élevée. La décroissance se poursuit ensuite de manière différente selon que l’on a une
seule (cas du profil 14) ou deux barres (cas du profil 8). Dans la première situation, la pente
moyenne étant plus forte, la diminution de hauteur se poursuit rapidement car la friction est
forte. Dans la seconde, la pente moyenne étant plus faible (cas du centre de la baie de
Mahdia), la décroissance est plus modérée. Une légère augmentation s’observe alors à
l’approche de la barre interne puis la diminution se fait rapidement.

154
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Evolution de Hrms

2.0

1.8
Déferlement de la vague sur
1.6
la barre interne
1.4

1.2
Hrms (m)

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

A/ Profil de plage
0.0
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Evolution de Hrms

2.0

1.5
Hrms (m)

1.0

0.5

0.0
0 100 200 300 400 500
B/
Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Fig. VI-11 : Evolution de la hauteur significative de la houle sur les fonds A/ au niveau du profil 8 (centre
de la baie) B/ profil 14 (sud la baie).

155
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

IV-2-2 Evolution de la surélévation moyenne set up et vitesse de courant


net sur le fond (Fig. VI-12 et VI-13)
La variation du fond affecte les caractéristiques de la houle lors de sa propagation. On
peut noter par exemple le pic du set up (levée de la vague) qui se produit à mi-tempête et qui
est dû à la barre nouvellement formée (Fig. VI-12). Notons que la surélévation moyenne est
plus importante au niveau du profil 14 (0,31 m) que sur le profil 8 (0,25 m). La présence du
système de barre semble freiner la montée de la nappe d’eau.
Les résultats du modèle indique un courant de retour au fond vers le large (les vitesses
sont négatives) (Fig. VI-13). L’évolution est assez semblable dans le cas d’un système à deux
barres et d’un système à une seule barre. On voit dans ces deux cas que les vitesses diminuent
au niveau des crêtes de barres et augmentent de part et d’autre. Le phénomène est toutefois
plus net dans le cas du profil 8 (deux barres). Sur le profil 14, le maximum est atteint à 9h
juste avant la crête de barre. L’élévation de la vitesse du courant à t= 18 h à l’approche du
rivage est due à la présence de la barre nouvellement formée.
En fin de tempête, la houle s’affaiblit (Fig. VI-11). Un courant de houle (vitesse
positive) s’exprime en direction de la côte dans le cas d’un profil à deux barres, montrant leur
efficacité pour l’atténuation de la houle. Par contre, dans le cas d’un profil à une seule barre
(profil 14), ce courant susceptible de remonter les sédiments vers la plage ne s’observe pas.
Ces indications, pour théoriques qu’elles soient, fournissent un cadre d’expériences
pour des vérifications de terrain qui devront être réalisées ultérieurement.

156
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Evolution de la surélévation moyenne

0.2
Set-up (m)

0.1

A/ 0.0

100 200 300 400 500 600


Distance en X (m)

0.3

0.2
Set-up (m)

0.1

0.0

B/
100 200 300 400 500
Distance en X (m)

A 0, 00 heures A 9, 00 heures
A 18,00 heures

Fig. VI-12 : Evolution de la surélévation moyenne (set up) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/
profil 14 (sud la baie).

157
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Courant net sur le fond

Courant dirigé vers la côte

0.0

-0.1
Ub (m/s)

-0.2

Profil de l’avant-côte
-0.3
A/
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)

0.0

-0.1
Ub (m/s)

-0.2

-0.3

-0.4
B/
0 100 200 300 400 500
Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Fig. VI-13: Evolution de la vitesse du courant du fond Ub (de retour) A/ au niveau du profil 8 (centre de la
baie) B/ profil 14 (sud la baie).

158
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

IV-2-3 Volumes sédimentaires mobilisés


Les volumes de sable déplacés sont étroitement corrélés à la vitesse du courant de
retour. Ils sont plus élevés sur les crêtes de barre (Fig. VI-14) et diminuent dans les secteurs
plus profonds (fosse, base du glacis). On note une différence importante entre le profil de la
zone centrale (profil 8) et celui en pente plus forte du sud de la baie (profil 14). Dans ce
dernier, un double pic de transport apparaît sur le glacis moyen au cours de la tempête. Le
premier pic est lié à un courant de fond portant vers la côte (courant de houle). Le second est
par contre déterminé par un courant de retour portant vers le large. Un pic secondaire est
observé en haut du glacis au cours du tombant de tempête (t=18h) alors que les vitesses
observées dans ce secteur correspondent à un courant de retour dirigé vers le large.
L’estimation par PETRA des volumes transportés est représentée en terme de transport
de sédiment en m3/m/s-1 (Tabl. VI-5). La vitesse de transport de sédiment varie dans l’espace
et fluctue durant la tempête, elle est maximale au milieu de la tempête t= 9 h.
Dans le cas du profil 8, le transport sédimentaire s’effectue vers l’avant-côte. Au cours
de la tempête, la barre externe et la barre interne se comportent alternativement comme une
zone d’érosion ou de dépôt (Fig. VI-15). On remarque une opposition entre une érosion d’un
côté (indistinctement sur le front ou le revers de la barre) et une accumulation simultanée de
l’autre. Le volume de sable érodé augmente et atteint des valeurs maximales (3,4 10-4 m3m-1s-1)
au niveau du flanc de la barre interne dirigé vers la plage et au niveau de la fosse de lévigation
(fosse inter-barre) (Fig. VI-14 A). Le front de la barre externe subit aussi une érosion (3,1 10-4
m3m-1s-1) qui est compensée par une accumulation à son revers. Par contre, la pente d’avant-
plage n’est pas atteinte par l’érosion (0,2 10-4 m3m-1s-1). Néanmoins, au cours de la tempête, on
note la formation d’une barre d’avant-côte, ce qui explique l’augmentation du transport
sédimentaire à 70 m du rivage (3,3 10 -4 m3m-1s-1).
Le profil 14 présente une dynamique différente pendant la tempête. La barre subit une
migration vers le large sous l’effet de la réfraction de la houle au niveau de la zone de
déferlement (Fig. VI-16). La vitesse de transport de sédiment est maximale (4.10-4 m3m-1 s-1) au
niveau du glacis (offshore) (Fig. VI-14 B) et au niveau du revers de la barre (pente d’avant-
plage).

159
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Tabl. VI-5 : Estimation du volume de sédiment érodé ou accumulé durant la tempête au niveau du profil 8 et 14. FE = fosse externe ; B2=deuxième barre ; FIB=
fosse inter-barres ; B1= première barre ; FI=fosse interne ; V= Volume érodé/accumulé ; V total= Estimation du transport des sédiments sur la totalité du prisme
sableux du centre de la baie (9000 m) ; les valeurs négatives indiquent une érosion.

Distance de la côte (m)


V
Avant plage (70 m)
Heures V Total
(FE) (B2) (FIB) (B1) FI Ligne
70 m (m3/m/s) (m3/s)
de côte
0 0,5 10-4 1,5 10-4 1,1 10-4 1,4 10 -4 0,5 10 -4 1,7 10 -4 1. 10-4 7,7 10-4 6,93
-4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4
9 3,1 10 3,6 10 2,5 10 3,4 10 1,6 10 3,3 10 0,2 10 17,7 10 15,9
Tempête

18 1,9 10-4 1,6 10-4 1,3 10-4 1,8 10-4 0,6 10 -4 -0,5 10 -4 0,2 10-4 6,9 10-4 6,21
-4 -4 -4 -4 -4 -4 -4
Bilan 5,5 10 6,7 10 4,9 10 6,6 10 2,7 10 4,5 10 1,4 10

Distance de la côte (m)


Heures
(FE) B1 Avant-plage V(m3/m/s) V Total (m3/s)

0 1. 10-4 0,6 10-4 2,2 10-4 3,8 10-4 0,76


-4 -4 -4 -4
9 -0,5 10 2,1 10 2,2 10 3,8 10 0,76
Tempête

-4 -4 -4 -4
18 2 10 1,2 10 0,9 10 4,1 10 0,82

Bilan 2,5 10-4 2,7 10-4 3,5 10-4 8,7 10-4 1,74

160
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Evolution Tt. de sédiment

0.0003
Pic de transport sédimentaire
Tt Sédiment (m3/s/m.l)

0.0002

0.0001

0.0000

A/
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

0.0004

0.0003
Tt Sédiment (m3/s/m.l)

Pic de transport sédimentaire

0.0002

0.0001

0.0000
B/
0 100 200 300 400 500
Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Fig. VI-14 : Evolution du transport sédimentaire A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil 14
(sud la baie).

161
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Evolution du Profil

0
Profondeur (m)

-1 Déplacement de la barre vers la côte

-2
Formation d’une barre
d’avant plage
-3 Barre interne
-4 Barre externe

-5

-6

100 200 300 400 500 600


Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Fig. VI-15 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 8 (centre la baie).

0
Profondeur (m)

Déplacement de la barre vers l’offshore

-2
Erosion de l’avant-plage
-4

-6

100 200 300 400 500


Distance en X (m)

A 0.00 heures A 9.00 heures A 18.00 heures

Fig. VI-16 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 14 (sud la baie).

162
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

IV-2-4 Evolution de la ligne de côte


Les diagrammes obtenus pour le profil 8 et profil 14 sont différents. Sur le profil 8, dès
la première heure d’activation du modèle, un léger recul du trait de côte apparaît, mais
l’équilibre est rapidement atteint et l’efficacité de l’atténuation par les barres est suffisante
pour que le trait de côte reste stable pendant le reste de l’expérience (Fig. VI-17 A).
Sur le profil 14, le recul commence de la même façon, mais, s’accélère
considérablement à partir de 7h. A ce moment, on est cependant dans des conditions de début
de tempête (hs =1m ; T= 10 s ; Tabl. VI-4). Cela signifie que l’agressivité de cette houle au
rivage est devenue plus forte, probablement en raison du recul de la barre, bien observé
ensuite à partir de 9h (Fig. VI-16). En effet, on constate sur la figure VI-11 B qu’à 9h la houle
conserve à l’approche du rivage une hauteur notable (0,50 m). le résultat est un recul de 1,60
m. .

163
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

Recul horizontal depuis NM

0.022

0.020

0.018

0.016

0.014
Recul (m)

0.012

0.010

0.008

0.006

0.004

A/
0.002

0.000
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (h)

Recul horizontal depuis NM

1.6

1.4

1.2

1.0
Recul (m)

0.8

0.6

0.4

0.2

B/ 0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (h)

Fig. VI-17 : Evolution de ligne de côte au cours de la tempête A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie)
B/ profil 14 (sud la baie).

164
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

V- Conclusion
L’application du modèle SMC à travers ses deux modules MOPLA et PETRA fournit
deux catégories de résultats. Certains sont en parfaite cohérence avec ce que l’on sait du
fonctionnement des zones littorales et apportent donc d’utiles indications, parfois
quantitatives, sur le fonctionnement de l’avant-côte de Mahdia. Par contre, d’autres doivent
être considérés avec prudence, car ils ne sont pas corroborés par l’état actuel des
connaissances. Nous les examinerons en considérant successivement l’application du modèle
SMC à travers différents thèmes.

V-1 La distribution courantologique générale


Le module SMC (MOPLA) permet de décrire la circulation d’une façon globalement
satisfaisante. Il montre l’existence de secteurs du rivage où la dérive littorale est
unidirectionnelle, et d’autres où elle se différencie en cellules séparées par de nombreux
courants d’arrachement, avec cependant une composante dans le sens dominant, en cohérence
avec l’orientation de la houle.
Ainsi, par temps de NE, observe-t-on deux secteurs où la dérive est unidirectionnelle,
au nord et au centre de la baie, et deux secteurs où elle est plus complexe, dans la région
correspondante aux fonds irréguliers liées au prolongement de la faille de Moknine et dans le
compartiment sud.
Par houle d’E, le schéma est quelque peu différent. Les dérives unidirectionnelles sont
au sud ainsi qu’au nord des zones rocheuses de la faille et les tronçons littoraux où la
circulation littorale est plus complexe se situent au centre et au nord de la baie.
Enfin, par temps de SE, le schéma est plus homogène, avec une dérive globalement
vers le nord et qui s’intensifie dans cette direction.
On ne peut pas ne pas corréler la présence des zones où la circulation est organisée en
cellules hydrodynamiques et l’existence de secteurs où la barre interne présente une diversité
morphologique abondamment notée dans ce qui précède. On constate que la barre interne est
surtout sujette à des remaniements morphologiques (festonnement, disposition en échelon)
dans les deux secteurs qui encadrent au sud et au nord, la partie centrale. C’est précisément
dans ces secteurs que le modèle SMC montre l’apparition de cellules de circulation littorale
par temps de NE, plus actif, même s’il n’est pas le plus fréquent.

165
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles

V-2 L’évolution des profils transversaux


Le sous module PETRA donne globalement de bon résultats. En effet, on s’aperçoit
que les mouvements décrits en fonction des différentes étapes de la montée en tempête et de
sa décroissance sont corrects. Les barres s’écartent vers le large au cours du paroxysme de la
tempête ; le rivage est érodé. Dans ce dernier cas, le modèle rend compte d’une sensibilité
différente selon que l’on est dans des secteurs à pente forte et à une seule barre (profil 14), ou
à pente plus faible et à deux barres (profil 8). En P 14, on voit que le forcissement de la
tempête (Hs= 2,60 m) induit une reprise de l’érosion du rivage car ce profil joue un rôle
moins efficace dans l’atténuation de la houle qu’un profil de pente plus faible et à deux barres
comme P 8.
Cependant, certaines faiblesses du modèle doivent être notées, on comprend en effet
mal comment la distribution du transport sédimentaire prévu (Fig. VI-14), qui montre une
convergence de courant vers l’abscisse 120-130 m, ne provoque pas la formation d’une barre
à la profondeur correspondante (-5 m ; Fig. VI-16). Il conviendrait de faire d’autres
expériences pour essayer de mieux comprendre les relations entre courant au fond, transport
sédimentaire et morphologie induite.

V-3 Le positionnement des zones d’érosion-dépôt


Les réajustements des barres sédimentaires au cours de la réfraction des houles de NE,
d’E et de SE, se traduisent par des séquences successives de phénomènes d’érosion et
d’accumulation. Cette alternance de mouvements transversaux et longitudinaux devrait être
illustrée à l’échelle spatiale de la baie à des petites profondeurs qui correspondent à la position
des barres. Or, le modèle a été dans l’incapacité de cerner cette dynamique (chapitre IV § III).
On a noté en effet, que si le modèle mettait bien en évidence par des conditions de tempête
des érosions sur les petits fonds entraînant la formation de dépôt en limite externe (dans des
profondeurs plus grandes), il ne positionne pas correctement les zones correspondantes. On
voit sur les figures VI-6, 7 et 8, que ces zones viennent recouper les lignes bathymétriques à
différents niveaux de façon totalement incohérente par rapport à la répartition des formes du
terrain.

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167
168
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Chapitre VII

Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites


ateliers : plage d’El Asfouria et plage de Neirat

I- Introduction
Ce chapitre est consacré à l’étude du prisme littoral de la côte nord de Mahdia au
niveau de deux sites ateliers. On considérera l’évolution de la topographie de la plage, de la
position de la ligne de côte et de la bathymétrie de l’avant-côte. Le suivi de l’évolution de la
morphologie de plage a été réalisé pendant la période de 2000 à 2005.
Les deux sites se situent dans le compartiment sud de la baie de Mahdia (chapitre II §
Fig. II-1) au niveau de zones de convergence des houles entraînant un hydrodynamisme
important. Le choix du premier site : la plage d’El Asfouria (Bouaziz, 2002), a été fait en
raison de sa fragilité traduite par une érosion du rivage. Ce site a fait l’objet de travaux de
stabilisation depuis les années 90 (brise-lames et brise-vent). Le second site : la plage de
Neirat, a été choisi pour établir un scénario évolutif de son fonctionnement, à la demande des
aménagistes et décideurs régionaux et pour aider à concevoir la mise en place d’un système de
protection adapté aux conditions du site.

II- Présentation des sites ateliers


II-1 Site atelier de la plage d’El Asfouria
II-1-1 Situation géographique
Il est limité au nord par les coordonnées 35°30’43,97’’N 11°03’09,34’’E et au sud par
35°30’ 30,54’’N 11°03’30.67’’E. Il est situé à proximité du cap rocheux Africa vers le sud et de

169
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

l’hôtel « Sables d’or » au nord et séparé de la ville par le boulevard du 7-novembre. Il est orienté
dans une direction N47W.
II-1-2 Dimensions
Le site qui s’étend sur un linéaire de 800 m est constitué d’une plage sableuse large de 80
à 100 m en période de beau temps. Le cordon dunaire est diversifié ; la hauteur de la dune
blanche peut atteindre 4 m par endroit.

II-1-3 Morphologie (Fig. VII-1)


Ce site représente le système plage-dune le plus complet de toute la baie de Mahdia.
En effet, de la mer vers la terre, on observe :
• Une barre interne rectiligne au niveau de la plage sous-marine,
• Un haut de plage d’une largeur moyenne de 20 m,
• Un cordon dunaire de 40 m de largeur moyenne et 2 m de hauteur moyenne.
Des brèches et siffle-vent apparaissent lorsque les dunes ne sont pas suffisamment fixées
par la végétation ou par l'effet de leur piétinement.
A la suite de l’apparition de ces structures d’érosion au niveau de la plage d’El Asfouria,
les aménagistes ont mis en place un système de réhabilitation et stabilisation des dunes côtières :
les brise-vent. Ce système a conduit au comblement des brèches et à l’évolution morphologique
progressive du système dunaire (Bouaziz, 2002).

Passage à piéton

Fig. VII-1 : Principales unités morphologiques du site de la plage d’El Asfouria (représentation 3D établie
grâce au suivi topographique du 5 avril 2005)

170
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

II-1-4 Cadre morphodynamique


Comme on l’a précédemment dit, la source majeure de sédiment est la dérive littorale
qui mobilise des quantités importantes de sédiments drainés vers le sud de la baie. La
présence des brise-lames contribue à un piégeage du sable par le jeu des processus de
réfraction-diffraction qu’ils induisent. La formation de tombolos en résulte en arrière de
chacun d’entre eux. Une érosion s’observe par contre en aval transit du système des brise-
lames sous l’action de la houle de SE. La construction du port sur la côte sud de Mahdia
perturbe aussi le transit littoral et entraîne une modification de l’évolution de la côte. Les
volumes sédimentaires transportés sous l’action éolienne seraient largement les plus
importants (+ 4294 m3 /m/ an) (Bouaziz, 2002).

II-2 Site de la plage de Neirat


II-2-1 Situation géographique
Il est situé à 2 km du premier site, à Hiboun. Les coordonnées géographiques au nord
sont 35°31’32,38’’N / 11°02’24,49’’E et au sud 35°31’ 13,62’’N / 11°02’37.56’’E. Il est
bordé par l’hôtel Mahdi à son extrémité sud limitée par un parking, et par l’hôtel Fatimide à
son extrémité nord. Il est orienté dans une direction N38W.

II-2-2 Dimensions
La plage est longue de 800 m en moyenne, sa largeur, de 120 m vers le sud, se réduit à
25 m au pied du parking. Le cordon dunaire ne se trouve développé que vers le sud, puis se
rétrécit et est entrecoupé par des siffle-vent.

II-2-3 Morphologie (Fig. VII-2)


La morphologie comporte :
• Un système de barres d'avant-côte comportant une barre externe et une barre interne
rectiligne à festonnée. La morphologie de ces barres se modifie en fonction des
conditions météo-marines régionales.
• Un haut de plage avec une largeur moyenne de 10 m vers le sud et de 20 m en
moyenne vers le centre et le nord du site.
• Un système dunaire comportant une seule rangée d'avant-dunes et deux grandes
brèches : la première est large de 10 m, la deuxième est localisée au pied d’un parking et
présente une largeur de 57 m avec des siffle-vent et des couloirs de déflation qui
entrecoupent l’extrémité sud du site et correspondent à des passages à piétons.

171
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

N eirat Station 3: Pr41 - Pr 60


5.2
5
une seule rangée d'avants-dune 4.8
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6

mer 1.4

Fig. VII-2 : Principales unités morphologiques du site de la plage de Neirat (représentation 3D établie
grâce au suivi topographique du 12 avril 2005)

II-2-4 Cadre morphodynamique


Ce site atelier fait partie d’un secteur très sollicité et soumis à une forte érosion
marine. Le profil de plage indique une tendance régressive.

III- Evolution à long terme de la côte nord de Mahdia


Si l’on considère l’évolution de 1962 à 1997, la tendance à l’érosion est confirmée par
endroits (Fig. VII-3). Cependant, c’est au niveau du site de la plage de Neirat qu’elle est
maximale.
L’analyse de la largeur de la plage et de la position du trait de côte au cours des années
(2000-2005), révèle un recul d’une vingtaine de mètres en moyenne au niveau de la zone NE
de la plage d’El Asfouria (Fig. VII-4). A proximité des tombolos, l’évolution temporelle
montre un élargissement de la plage.

172
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Recul du rivage de 0.3m/an à


0.6m/an en moyenne par 35 ans

Plage de Neirat

Côte relativement stable

Plage d’El Asfouria

Fig. VII-3 : Evolution de la ligne de côte pendant 35 ans au niveau des sites ateliers plage d’El Asfouria et plage Neirat.

173
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

D’une manière générale, on remarque peu de changements entre novembre 2000 et


mars 2002 ; par contre le changement le plus manifeste est celui qui surgit entre mars 2002 et
mars 2003. Au début de l’étude (novembre 2000), la plage était rétrécie dans la partie SW,
mais élargie au NE et au centre du site. Elle a gardé pratiquement la même largeur durant les
deux années 2001 et 2002, puis s’est rétrécie vers le centre (à 120 m de l’extrémité NE) en
mars 2003. Suite à la tempête qui a eu lieu en avril 2005, la largeur de la plage s’est réduite
considérablement au début et au centre ; par contre, elle s’est élargie vers le SW (Fig. VII-4).
L’évolution très négative observée entre mars 2002 et mars 2003 semble toutefois
compensée en partie par la suite, malgré l’absence d’observations entre mars 2003 et avril
2005. A cet égard, le retour à la situation moyenne semble s’être produit aux deux extrémités
du site mais pas dans sa partie centrale, peut-être en conséquence de la tempête d’avril 2005
qui a eu lieu peu avant le levé topographique.

NE SW
140

120

100
Haut de plage (m)

80
09-nov-00

06-janv-01
60
14-mai-01

18-nov-01
40
24fev 2002
30-mars-02
20
04-mars-03
03-avr-05
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
Distance à l'é xtré mité NE de la plage d'El Asfouria (m)

Fig. VII-4 : Evolution de la position du trait de côte de novembre 2000 à avril 2005 au niveau de la plage
d’El Asfouria.

IV- Morphodynamique des sites ateliers


IV-1 Les relations entre les domaines immergé et émergé
Il existe une relation entre la largeur de la plage et la position de la barre interne. Sur
la plage d’El Asfouria, les parties NE et centrale sont élargies, contrairement à l’extrémité

174
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

SW. Sur l’avant-côte, la partie centrale est occupée par une barre interne accolée à la plage.
L’accolement provoque donc l’élargissement de la plage (Fig. VII-5). Pendant les conditions
marines de forte houle (août 2006), un étalement du matériel vers les profondeurs plus
grandes a été observé provoquant un élargissement de l’épaulement (chapitre IV § II-4-2). Ce
changement se traduit aussi par une érosion importante du haut de la plage (photo 1).

Photo. 1 : Plage d’El Asfouria pendant la tempête de 22 août 2006

3931600

3931500

3931400

3931300

3931200

3931100

3931000

3930900
Site de la plage d'El Asfouria

3930800

686100 686200 686300 686400 686500 686600 686700 686800 686900

Fig. VII-5 : Bathymétrie de la plage sous marine d’El Asfouria (avril 2004) associée à la topographie de la
plage aérienne. L’accolement de la barre interne au centre du site coïncide avec l’élargissement du haut de
plage (station 2).

175
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

IV-2 Partie émergée


Dans ce paragraphe, on n’exploite que les mesures topométriques effectuées dans les
deux sites ateliers établis entre 2003 et 2005 (chapitre III, §Tabl. III-1). La base de données
topographiques est constituée d’un ensemble de 160 profils cross-shore (espacés de 5 m en
moyenne) mesurés par rapport à un point de référence sur la plage de Mahdia nord.
L’augmentation du nombre des profils a permis de cerner l’évolution morphologique des
édifices dunaires. Néanmoins, l'acquisition de ces données ne présente pas une répartition
régulière dans le temps, ce qui ne permet pas de discerner l’évolution saisonnière avec une
précision suffisante.
L’ensemble des suivis topographiques sur les deux sites a été représenté sous forme de
cartes topographiques 2D et 3D données en annexe (Annexe A).
Afin de suivre l’évolution temporelle de la morphologie des plages des sites d’étude,
chaque levé a fait l’objet d’une exploitation sous forme de MNT afin de permettre la
comparaison deux à deux des MNT consécutifs. La différence d’altitude nous renseigne sur
les volumes déplacés ou accumulés par secteur.

IV-2-1 Etude statistique des vents


La zone littorale de Mahdia est soumise à un régime de vents saisonniers. L’examen
des données locales du vent, fournies par la station du port de Réjiche en baie de Mahdia,
permet de regrouper les directions actives pour chaque saison. Si l’on ne tient pas compte des
vents nuls, les résultats montrent des orientations très dispersées (Tabl. VII-1).
Compte tenu des directions des rivages de la baie, du N20E au nord au N135E au sud,
les vents les plus actifs proviennent du secteur est. Ils sont d'ailleurs en général dominants (57
à 81,8% du temps), sauf en hiver où ce sont les vents de terre qui sont les plus fréquents (61%
du temps). En fait, si l'on considère les directions de dérive littorale susceptibles d'être
activées par les vents marins, on constate que pour la plus grande partie de la baie, une
distinction est à faire entre les vents du N à l’E voir l'ESE qui y entretiennent un mouvement
vers le sud et ceux de l'ESE au sud qui provoquent une dérive vers le nord. On voit que les
premiers sont en toutes saisons plus fréquents, même si leur dominance n'est vraiment nette
qu'au printemps et en été. Parmi ceux-ci, le quadrant N à ENE est aussi le plus actif (23,5% en
hiver, 39% au printemps, 34,3% en été et 26,7% en automne).
Les vitesses observées pour les vents de mer sont majoritairement inférieures à 5 m.s-
1
(71% des cas) ; elles ne dépassent 10 m.s-1 que dans 0,5% des cas, soit en moyenne un peu

176
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

moins de 2 jours par an, généralement en fin de printemps avec des vents du N à NNE. Des
vitesses maximales de l'ordre de 40 m.s-1 en tempête ont cependant été enregistrées.
Le tableau VII-2 montre que les vents de direction N et SSE sont les plus fréquents
pendant la période de mars 2003 (14,3 et 12,3 % respectivement). La direction E prédomine
en mars 2005 avec une fréquence de 10,2 %. Les vents les plus violents, avec une vitesse qui
dépasse 5 m.s-1, sont de direction N. La fin du mois de mars 2005 (Tabl. VII-3) a été marquée
par une tempête avec des vents de direction SE (50 à 90 km.h-1).

177
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Tabl. VII-1: Fréquences moyennes saisonnières des vents sur la côte de Mahdia (en %) pendant l’année 2004.

HIVER (décembre -janvier -février)


N NNE NE ENE E ESE SE SSE S Total SSW SW WSW W WNW NW NNW Total
[0-5[ m/s 8,5 4,5 2,4 1,0 1,3 0,7 1,4 2,8 7,5 30,0 5,2 5,1 4,9 15,2 8,2 6,5 7,7 52,8
[5-10[m/s 4,4 1,8 0,6 0,4 0,4 0,0 0,0 0,3 1,1 9,0 0,8 1,0 1,4 0,4 0,4 2,1 2,0 8,2
12,8 10,7 1,7 5,2 8,6 18,5 15,6 26,9 61,0
Total par secteur
25,9 13,1 39,0

PRINTEMPS (mars- avril- mai)


N NNE NE ENE E ESE SE SSE S Total SSW SW WSW W WNW NW NNW Total
[0-5[m/s 7,8 6,2 4,5 2,4 6,0 4,4 4,1 6,9 5,8 48,1 2,7 1,3 2,3 5,1 1,5 2,8 4,0 19,7
[5-10[m/s 8,1 4,9 2,6 1,8 1,4 0,5 1,2 4,5 4,2 29,1 0,4 0,0 0,0 0,8 0,3 0,1 0,5 2,1
> 10 m/s 0,4 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,9 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1
16,3 22,7 7,4 21,7 10,0 6,8 5,9 9,2 21,9
Total par secteur
51,3 26,8 78,1

ETE (juin- juillet- août)


N NNE NE ENE E ESE SE SSE S Total SSW SW WSW W WNW NW NNW Total
[0-5[m/s 6,6 6,7 5,4 5,0 10,9 6,7 2,8 5,7 8,8 58,7 4,7 2,3 1,2 2,9 0,9 2,8 2,2 17,0
[5-10[m/s 2,9 3,1 1,6 2,9 0,7 0,6 0,9 6,5 4,0 23,2 0,3 0,4 0,3 0,0 0,0 0,1 0,0 1,2
9,5 24,8 11,6 23,2 12,8 9,2 2,9 6,0 18,2
Total par secteur
53,2 28,6 81,8

AUTOMNE (septembre- octobre- novembre)


N NNE NE ENE E ESE SE SSE S Total SSW SW WSW W WNW NW NNW Total
[0-5[m/s 8,9 6,0 3,8 2,1 5,6 2,8 2,5 4,0 9,2 44,9 7,0 4,0 3,5 6,7 4,5 5,7 7,5 39,0
[5-10[m/s 3,2 1,8 0,6 0,3 0,3 0,1 0,3 2,9 2,6 12,2 0,4 0,7 0,6 0,0 0,4 0,7 1,0 4,0
12,2 14,5 5,9 12,6 11,9 16,3 6,7 19,9 43,0
Total par secteur
35,5 21,6 57,0

178
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[ N


N 14,3 4,9 NNW 15
NNE
NNE 6,9 2,4
NE 3,4 0 NW NE
10
ENE 3,9 0
E 7,4 1,9 WNW ENE
ESE 3,4 0 5
SE 3,9 0
SSE 12,3 0,9
W 0 E
S 9,4 0,4
SSW 5,4 0
SW 3,9 0 WSW ESE
WSW 0,4 0
W 0,9 0
WNW 2,4 0 SW SE
NW 2,9 0
SSW SSE [0-5[
NNW 7,4 0
S [5-10[

Tabl. VII-2 : Fréquence des vitesses de vent


pour chaque direction (mars 2003) (calculée par rapport au nombre total de mesures).

Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[ N


N 6,8 6,4 NNW
12
NNE
NNE 3,8 2,9 10
NE 2,1 0,8 NW
8
NE
ENE 2,5 0,4
E 10,2 0 6
WNW ENE
ESE 5,1 0 4
SE 5,9 0 2
SSE 5,1 2,5
W 0 E
S 8,5 2,1
SSW 5,9 1,2
SW 2,5 0,8
WSW ESE
WSW 3,4 0,8
W 7,2 0,4 [0-5[
WNW 3,8 1,7 SW SE
[5-10[
NW 1,7 0
NNW 2,1 2,1 SSW SSE
S

Tabl. VII-3 : Fréquence des vitesses de vent


pour chaque direction (mars 2005) (calculée par rapport au nombre total de mesures).

Le suivi de l’évolution saisonnière de la partie émergée s’est déroulé pendant la


période hivernale comprise entre août 2003 et janvier 2004. Cette période est caractérisée par
un régime actif de vent (Tabl. VII-4 et VII-5). Pendant le mois d’août, ce sont les vents
balayant le secteur S à SSE qui prédominent avec des fréquences de 13,5 et 10,8 % et des
vitesses comprises entre 0 et 5 m.-1. Au cours du mois de janvier, on distingue une direction
privilégiée de vent actif, le secteur WNW, qui représente à elle seule 14,6 %.

179
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[ N


N 4,9 0,4 NNW 14
NNE
NNE 2,2 4 12
NE 3,6 0,4 NW 10 NE
ENE 2,2 1,3 8
E 5,8 1,3 WNW 6 ENE
ESE 5,4 0 4
SE 6,3 1,3 2
SSE 10,8 4 W 0 E
S 13,5 4,5
SSW 3,1 0,4
SW 3,6 0 WSW ESE
WSW 4 0
W 4 0
WNW 2,7 0 SW SE [0-5[
NW 4 0 [5-10[
SSW SSE
NNW 4,5 0,4
S

Tabl. VII-4 : Fréquence des vitesses de vent


pour chaque direction (août 2003) (calculée par rapport au nombre total de mesures).

25
NNW NNE
Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[
N 7,4 7,4 20
NW NE
NNE 2,8 1,4
15
NE 1,4 0,35
ENE 0,7 0,35 WNW 10 ENE
E 1,4 0
ESE 0 0 5
SE 1,2 0
SSE 1,4 0 W 0 E
S 2,8 0
SSW 2 0
SW 2,8 0 WSW ESE
WSW 4,5 0
W 22 0,35
WNW 14,6 0,7
SW SE [0-5[
NW 8,1 2,8
NNW 8,1 2,8 [5-10[
SSW SSE

Tabl. VII-5 : Fréquence des vitesses de vent


pour chaque direction (janvier 2004) (calculée par rapport au nombre total de mesures).

IV-2-2 Suivi de l’évolution interannuelle et saisonnière de la morphologie


de la plage aérienne d’El Asfouria
Le suivi de la morphologie dunaire au niveau du site de la plage d’El Asfouria montre
une dualité évolutive entre le nord (station 1 et station 2) et le sud (station 4 et station 5) du
site avec une zone charnière centrale confuse balayant un espace de 200 m (station 3).
Le suivi de la position de la ligne de côte à l’échelle décennale a montré une stabilité
du rivage au niveau de la plage d’El Asfouria. Néanmoins, l’analyse de la largeur de la plage
au cours des années 2000-2005 a montré un recul d’une dizaine de mètres en moyenne par
secteur.

180
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

IV-2-2-i Description générale de l’évolution interannuelle du profil de


plage
Les variations des profils de la plage d’El Asfouria montrent une variabilité
saisonnière spatiale non négligeable. Cette variabilité témoigne de l’exposition de cette zone à
une forte érosion marine et à une déflation éolienne alternant avec des périodes de
reconstruction de la plage. La plage a été subdivisée en trois secteurs distincts en fonction de
leur stabilité morphologique (Bouaziz, 2002).
- La partie nord est caractérisée par un profil relativement en équilibre aérodynamique
(mars 2003- mars 2005). La plage aérienne est développée, avec un cordon dunaire végétalisé,
et un cordon artificiel nouvellement édifié au pied des dunes vives (Fig. VII-6 A). L’action
érosive du coup de mer de mars 2005 engendre un escarpement du flanc côté mer de la dune,
ainsi que l’amaigrissement du haut de plage. Le profil de dune est asymétrique, il dépend de
la densité de végétation, ainsi que de la direction du vent dominant.
- La partie centrale de la plage est marquée par une accumulation généralisée sur tout
le profil (Fig. VII-6 B). Cette redistribution du matériel sableux est due à la mise en place des
ganivelles, qui a bloqué la déflation éolienne. Les vagues de tempête emportent le sédiment
vers la plage sous marine et entraîne un rétrécissement du haut de plage (-20 m) (Annexe B,
photo 2). De mars 2003 à mars 2005 se juxtaposent des mouvements d’érosion et
d’accumulation avec une dominance d’une accumulation (+1m) dans les caisses de brise-vent.
- Le profil du sud de la plage se caractérise d’abord par la faible largeur de plage (40
m en moyenne) et par la forme convexe du flanc externe de la dune. Le tracé du profil fait
apparaître des ruptures de pentes. La plage aérienne est marquée par un couloir de déflation
parallèle à la ligne de côte qui se creuse sous l’effet des vents NNW.

181
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

30/03/2002
Profil X 4: nord de la plage d'El Asfouria 04/03/2003
6 30/03/2005
5 W E
altitu d e (m )

4
3
HM
2
1 BM
0
A 0 10 20 30 40 Distance(m) 50 60 70 80 90 100

30/03/2002
Profil X 38 : centre de la plage d'El Asfouria
W 04/03/2003
6
5 30/03/2005
Altitude(m )

4 E
3
HM
2
1 BM
0
B 0 10 20 30 40 50
Distance(m)
60 70 80 90 100

30/03/2002
Profil X66: sud de la plage d'El Asfouria
W 04/03/2003
6
30/03/2005
5
E
Altitude (m)

4
3
2
HM
1
BM
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
C Distance(m )

Fig. VII-6: Evolution interannuelle de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage.
C/ partie sud.

IV-2-2-ii Calcul des volumes sédimentaires déplacés à l’échelle


interannuelle
Le MNT est établi par comparaison des deux campagnes topographiques réalisées en
mars 2003 et mars 2005 (Fig. VII-7). Les erreurs d’estimation de volume sont difficiles à
déterminer car les méthodes de mesures sont multiples et les profils étudiés sont issus d’une
interpolation. Le bilan confirme cependant une accumulation vers la partie centrale de la
plage d’El Asfouria. L’engraissement concerne le cordon artificiel et l’ancienne brèche qui a
été comblée suite à la mise en place des ganivelles (Bouaziz, 2002).
Les résultats du suivi de l’évolution de la plage sont plus significatifs à l’échelle
annuelle. Le bilan du budget sédimentaire indique un engraissement de la plage ; soit une
importante accumulation de plus de 100000 m3.

182
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Malgré le retour des premiers coups de vent et de mer début septembre 2004 (Tabl. VII-1),
la plage gagne en sédiment, ce qui va à l'encontre des schémas conventionnels du comportement
saisonnier des plages sableuses.

Mer 4

3.5

2.5
Accumulation
2
Profil X4
1.5

Station 1 1

0.5

Profil X38 -0.5


Station 2 -1

-1.5

Erosion

Station 3
Profil X66

Station 4

Fig. VII-7: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria pendant la période de mars 2003 à avril 2005. Les valeurs
positives indiquent l’accumulation des sédiments.

Le bilan sédimentaire des différentes stations (Fig. VII- 8) est très variable. Ainsi, de
mars à août 2003, le bilan est globalement positif dans les stations 1 à 3 (nord et centre de la
plage), le système accumulant du sédiment à partir des premiers coups de vent de l'hiver 2002/03.
A l'inverse, le système est plus oscillant au niveau de la station 4 (sud de la plage), déficitaire
pendant l'automne et l'hiver, et positif en été 2003.
Cette divergence des bilans sédimentaires entre les stations au sein d’une même plage est
liée aux transferts longitudinaux correspondant à l'obliquité de la houle incidente sur la plage.

183
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Ceux-ci semblent être aussi liés à une grande prépondérance des vents de secteur SE à E-SSE à
partir de mars 2003 (Tabl. VII-2) et jusqu’en août 2003 (Tabl. VII-4) qui auraient favorisé
l'engraissement de la partie nord au détriment de la station 4 située plus au sud.

60000 station 1
station 2
station 3
50000
station 4

40000

30000

20000

10000

0
fé 03

fé 04

fé 05
ao 3

ao 04
m 3
ju 3
3

no 3

dé 3
ja 03

m 4

ju 4

ju 4

no 4
dé 4
ja 4

05
m 03

se 03

m 04

se 04

m 05
03

04

05
oc 3

oc 4
0
0
-0

-0

t-0

0
-0

-0

t-0

0
0
-0

-0
-

-
il-

il-
v-

v-
r-

r-

r-
c-

c-
-

-
s-

s-

s-
nv

nv

nv
in

in
ût

ût
ai

ai
vr

vr

vr
pt

pt
av

av

av
ju
ar

ar

ar
ja

-10000

Fig. VII-8 : Bilans sédimentaires volumiques relatifs à la plage d’El Asfouria au cours des années 2000-
2005.

IV-2-2-iii Description générale de l’évolution saisonnière du profil de plage


La morphologie de la plage pendant un cycle annuel se caractérise par un équilibre
résultant d’une alternance de phases érosives de mauvais temps et de phase d’accrétion en
période de beau temps. L’évolution interannuelle ne permet pas de distinguer les changements
saisonniers ou occasionnels. Nous avons essayé de suivre ces changements pendant le cycle
automnal et hivernal août 2003-janvier 2004, puisque c’est la période la plus propice aux
coups de vent et de mer au niveau de la plage de Mahdia.
La comparaison des profils topographiques montre que l’action érosive de la mer
affecte le nord et le sud de la plage. L’effet de l’agressivité des vagues se manifeste par un
recul du trait de côte d’une dizaine de mètres (Fig. VII-9 A et C). La dune bordière ne semble
pas être trop affectée par l’action marine. L’action des vents de direction W à WNW
provoque une légère accrétion des flancs de la dune vers la partie nord de la plage.
La pente du haut de plage montre une concavité interrompue par des irrégularités
correspondant à des gradins de plage qui marquent sans doute la limite atteinte par les pleines
mers.

184
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

La partie centrale de la plage indique la mise en place d’une berme de plage sous la
forme d’une légère accrétion du haut de plage de 0,5 m de hauteur (Fig. VII-9 B). Le cordon
artificiel semble être fixé par les plantes pionnières, qui empêchent le vannage des sables. Les
vents de terre agissent à l’intérieur du champ dunaire en déplaçant le sédiment vers le sommet
de la dune ou sur le côté opposé. Ces mouvements éoliens qui dépendent de la rugosité
aérodynamique de la surface, de la densité du couvert végétal et de l’intensité des vents,
créent des zones d’accumulation qui alternent avec d’autres en érosion.
La partie sud de la plage est la plus sensible à la déflation. En effet, les avant-dunes
sont dépourvues de couvert végétal (moins de 10%) et sont exposées à une accélération des
filets d’air à cause de l’étendue du haut de plage.

aout-03

6
W Profil X4: nord de la plage d'El Asfouria
janv-04

5
E
Altitude (m)

3 Erosion
2 HM
1
BM

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
A Distance (m )

août-03
Profil X 38 : centre de la plage d'El Asfouria
W janv-04

6
E
5
Cordon artificiel Berme de plage
Altitude(m)

4
3 HM
2
1 BM
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
B Distance(m)

août-03
Profil X 66: Centre de la plage d'El Asfouria
W janv-04

6
Accumulation E
5
Altitude (m)

4
3
Démaigrissement du haut de plage
2 HM
1
0
BM
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
C Distance (m)

Fig. VII-9: Evolution saisonnière du profil de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage.
C/ partie sud.

L’observation du profil de plage montre deux états morphologiques distincts (Fig. VII-
9) : Le premier vers la partie nord et le centre avec un haut de plage relativement étendu, une

185
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

berme construite et un cordon dunaire développé. Le second situé vers la plage sud se
caractérise par une forte pente accueillant ponctuellement une barre sableuse mobile.

IV-2-2-iv Calcul des volumes déplacés à l’échelle saisonnière

Le calcul de volume permet la description synthétique des évolutions morphologiques


car les changements qui se produisent entre deux périodes successives impliquent des
déplacements de sédiments de plusieurs dizaines de milliers de m3 (Tabl. VII-6).
Dans une étude antérieure (Bouaziz, 2002), ce secteur a montré une érosion de -1477
m3, estimée lors du suivi topographique réalisé pendant la période du 9 novembre 2000 au 14
mai 2001. Cette tendance ne se manifeste pas sur tout le site. Il s’agit en effet d’une résultante
de mouvements sédimentaires entre des zones d’accumulation aux dépens d’autres en érosion.
La comparaison des deux levés topographiques réalisés en août 2003 et janvier 2004
confirme qu’il existe une évolution saisonnière importante.
Le cordon dunaire montre une alternance de zones d’accumulation au sommet des
dunes mobiles et de zones érodées dans les espaces interdunaires comme au pied des avant-
dunes. Le haut de plage représente la partie la plus concernée par l’érosion. Néanmoins, on
note une légère accrétion du bas de la plage au niveau de la station 4 (Fig. VII-10).

Le cordon de dunes artificielles, qui s’étend le long de la plage et s’est édifié à suite à
la mise en place des caisses de brise-vent, représente la zone qui bénéficie le plus de
l'accumulation dans le site.

Finalement, le calcul du bilan de volume entre les deux campagnes d'août 2003 et de
janvier 2004 montre l’érosion d’un volume de -729 m3/m de sédiments (Tabl. VII-6).

Tabl. VII-6: Volumes accumulés ou déplacés saisonnièrement ou annuellement au niveau du site de la


plage d’El Asfouria. Y=Largeur de la plage (cordon et haut de plage) (m); X= Longueur de la station (m) ;
V= volume (m3).

Station 1 Station 2 Station 3 Station 4


Dates des campagnes X Y V X Y V X Y V X Y V
nov-00 142 81 6006 85 80 7828 112 39 3780
nov-01 142 90 7395 85 91 8913 112 68 4146
mars-03 74 80 6588 97 90 3313 75 99 18355 359 112 -2340
août-03 149 153 32970 117 134 23551 185 163 37151 77 178 52535
janv-04 93 86 13485 155 160 37973 149 123 24826 162 98 22563
avr-05 120 84 27904 120 70 32718 120 70 31312 205 120 11783

186
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

3931250
0.8
Erosion
0.6

3931200 0.4

Accrétion 0.2

0
3931150
stations 1-2 -0.2

-0.4

3931100 -0.6

-0.8

-1
3931050
-1.2
station 3
-1.4

3931000

station 4
3930950

686100 686150 686200 686250 686300 686350 686400 686450 686500 686550 686600

Fig. VII-10: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria en août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives
indiquent l’accumulation des sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.

L’évolution des volumes sableux n’est pas homogène le long de la plage d’El
Asfouria. Elle montre que les zones d’érosion se localisent vers le nord (station 1) et plus au
sud du site (station 3 et 4). La partie centrale s’est montrée fragile pendant la période 2000-
2001 (soit une érosion de -380 m3/m) du fait de la présence d’une grande brèche créée par la
double action marine et éolienne. La mise en place des brise-vent a contribué au remplissage
de cette brèche. De grandes masses sableuses se sont accumulées sous forme d’un cordon
artificiel. On note que les effets résultant des processus morphodynamiques sont localisés et
limités au cours des changements saisonniers.

IV-2-3 Suivi de l’évolution interannuelle et saisonnière de la morphologie


de la plage aérienne de Neirat
La plage de Neirat située plus au nord est une plage fragile, très sollicitée. Le recul de
la plage, sujet de préoccupation des riverains nous a incité à mieux comprendre son évolution
morphodynamique temporelle et spatiale.

187
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

IV-2-3-i Description générale de l’évolution interannuelle du profil de


plage
La plage subaérienne de Neirat est constituée par un système dunaire évolué et
particulièrement bien formé vers sa partie sud (Fig. VII-11 A). Mais d’autres morphologies
ont été observées plus au nord, à quelques mètres du site. En effet, la dune embryonnaire est
absente bien que quelques accumulations sableuses puissent être colonisées par des
Agropyres. Le talus de la dune blanche est très pentu et des zones sans végétation peuvent être
érodées (Fig. VII-11 B). Le front dunaire forme une falaise et la dune grise est presque
inexistante. Enfin, des arbustes de Tamarix se développent jusqu’en haut du talus
d’envahissement.
Le pied de la dune blanche est situé entre -20 et -30 m de la ligne de côte à environ +3
m d’altitude. La banquette sableuse s’étend donc sur une trentaine de mètres cross-shore, avec
une pente faible (entre 1 et 3 %). Sa forme générale est parfois peu marquée, ce qui explique
la difficulté de repérer précisément la crête et de suivre son évolution. Toutefois, les coupes
montrent clairement une tendance à l’engraissement et une stabilité relative entre 2003 et
2005 au niveau de la partie SW. Ainsi, la dune s’est engraissée de part et d’autre de ses flancs.
Il faut remarquer que la forme de la berme, située plus bas sur la plage, ne suit pas cette
tendance avec une érosion remarquable au cours de cette période (Fig. VII-11 A).
Le comportement des dunes vives situées plus vers le nord n’est pas le même. La
densité moins importante du couvert végétal ainsi que la présence de nombreux siffle-vent qui
découpent le cordon dunaire, a favorisé une migration de la dune vers l’Est, par le biais de son
flanc exposé aux vents de NW à NE qui favorise les avalanches (Fig. VII-11 B).
C’est à partir du centre de la plage de Neirat, qu’un recul se manifeste. La présence de
deux grands couloirs de déflation (40 à 50 m de largeur) fragilise l’édifice dunaire. Quelques
bourrelets sableux envahissent le parking construit sur la dune bordière.
La plage est plus rétrécie (60 m de largeur), le pied des dunes vives se situe à – 30 m
de la ligne de côte à 3 m d’altitude. Le profil montre une morphologie convexe, caractérisée
par une ondulation du profil. La fragilité du système à ce niveau rend difficile l’identification
de la berme de plage. Le coup de mer de mars 2005 a entraîné un recul du trait de côte, la mer
a atteint le pied des dunes bordières et une érosion de leur face côté mer (Fig. VII-11 C). La
présence des siffle-vent a favorisé l’érosion marine et l’entraînement des sédiments vers la
plage sous marine (Annexe B photo 3).

188
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

04/03/2003
Pt1: Sud de la plage de Neirat
W 30/03/2005
Engraissement
6 E
Altitude (m)

4 HM
2 BM

0
A0 20 40 60 Distance(m) 80 100 120 140

04/03/2003
W PT9: centre de la plage de Neirat
7 Migration 30/03/2005
E
5
Altitude(m)

HM
3

1 BM
-1 0 10 20 30 40 50 60
B Distance(m)

04/03/2003
W PR 50: nord de la plage de Neirat
30/03/2005

Erosion
7
E
5
HM
Altitude (m)

3
BM
1

-1 0 10 20 30 40 50 60
C Dis tance (m )

Fig. VII-11 : Evolution interannuelle du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B/ centre de la
plage. C/ partie nord.

IV-2-3-ii Calcul des volumes sédimentaires déplacés à l’échelle


interannuelle
Une estimation des bilans interannuels des volumes déplacés a été entreprise pour
quantifier l’évolution de ce système (Fig. VII.12). Les résultats confirment la tendance à
l’érosion, avec un bilan sédimentaire déficitaire (-9573 m3).
C’est au niveau du haut de plage que l’érosion est maximale. Mise à part une légère
accrétion du cordon dunaire, vers le nord et le sud du site, nous assistons à une très forte
érosion du reste de la zone, plus précisément vers le centre de la plage, et au pied des avant-
dunes végétalisées à l’extrémité sud. La présence d'un grand couloir de déflation (75 à 100 m)
dans la partie centrale provoque le creusement de chenaux d’eau qui entraînent les sédiments
de plage vers l’avant-plage lors des coups de mer. On voit là encore les effets corrélatifs
qu'entraîne un déficit du volume dunaire sur la fragilisation de la plage adjacente.

189
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

10
0
50
3
2.5
2

0
0 1.5
1
0.5
0
-0.5
50

-1
-1.5
-2
Zones d’accumulation -2.5
10

-3
0

-3.5
-4
-4.5
Station 3
15

-5
0
20
0

Pt 50
25
0
30

Station 2
0
35
0

Pt 40
40
0

Station 1 Mer
Zone d’érosion
Pt 7
45
0
50
0
55

Pt 1
0

Fig. VII-12: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat en mars 2003 et mars 2005. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation des sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.

IV-2-3-iii Description générale de l’évolution saisonnière du profil de plage


A une échelle temporelle plus courte, les mesures de août 2003 et janvier 2004
confirment la variabilité du flanc externe de la dune blanche et du pied de la berme. La figure
VII-13 A et VII-13 B a montré l’amaigrissement du haut de plage en quelques mois, le pied
de dune est resté à la même abscisse, mais a subi une érosion de 0,5 m. Cet état de

190
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

vulnérabilité de la dune est marqué avant toute chose par la disparition complète de la berme
entre octobre 2003 et janvier 2004.
La largeur de la plage diminue du sud vers le nord (de 130 m à 40 m), bordant une
dune presque inexistante avec une végétation moins importante, et un glacis externe soumis
fréquemment à l’érosion marine et éolienne (Fig. VII-13 D). L’agressivité des houles, les
courants qu’elles induisent et le déferlement des vagues ont bien individualisé cette zone par
une forte érosion. Le profil VII-13 C est celui qui a connu le plus de modifications au niveau
de la plage aérienne ou de l’estran. Le cordon dunaire est remplacé par quelques dunes
embryonnaires, des sand-sheets et nebkas. L’action marine et éolienne empêche l’évolution de
ces édifices vers des dunes blanches végétalisées.

IV-2-3-iv Calcul des volumes déplacés à l’échelle saisonnière

Cet état affecte le stock sédimentaire de la plage de Neirat qui se montre négatif (soit
une perte de -3248 m3 de sédiments). L’installation de siffle-vent qui découpent le cordon
dunaire a facilité l’érosion marine qui atteint le pied des dunes. En effet, l'action du vent sur
les dunes au niveau des siffle-vent augmente l'agressivité des vagues sur la plage. L'absence
du réservoir sédimentaire que constitue la dune, ne permet plus de répondre à la diminution
circonstancielle et momentanée du volume sableux de la plage au moment des coups de mer.
La structure en croissants de plage est aussi fréquemment observée sur le haut de plage ce qui
pourrait signifier une plus importante granulométrie locale du sédiment témoignant du
vannage des fractions fines, donc d'un effet sélectif de l'érosion.
La carte des différences d'altitude met en évidence une alternance de zones d’érosion
et d’accumulation orientées de façon privilégiée du NW au SE au niveau du haut de plage
dans la partie nord du site (Fig. VII-14). Vers le centre et le sud, les accumulations sont
localisées en haut de plage suivant une direction parallèle au rivage. En outre, le bas de plage
connaît un engraissement considérable atteignant 1 m par endroit mais ces accumulations ne
sont que locales, puisque la résultante globale de ces déplacements est négative.
Les accumulations à l’intérieur du champ dunaire sont dues à l’action des vents de
terre qui balayent le secteur W à NNW (52,8 % cumulés). Ces directions dominantes orientent
les masses sableuses vers la partie SE de la plage de Neirat. De ce fait, le parking situé vers la
partie centrale en direction NW/SE du cordon dunaire se trouve constamment envahi par les
masses de sable. Les dunes vives se sont même fixées sur ce support et continuent leur
déplacement vers les terres (Annexe A, Neirat, station 1).

191
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

août-03
Pt1: sud de la plage de Neirat
W janv-04
6
E
5
Accumulation sableuse du côté
Altitude (m)

4
3 ouest des dunes Erosion du flanc externe
2
1 HM
BM
0
A 0 20 40 60 80
Distance(m)
100 120 140 160

PT7: centre de la plage de Neirat août-03


W janv-04
6
5 E
Altitude (m)

4
3 Erosion
2
1 HM
0 BM
0 20 40 60 80 100 120 140 160
B Distance(m )

août-03
W Centre de la plage de Neirat:brèche janv-04

6 E
5
Altitude(m)

4
3
2

1 HM
0
0 20 40 60 80 100 120 140
BM160

C Distance(m)

août-03
W PT 50: parking: nord de la plage de Neirat
janv-04
6
5 E
Altitude (m)

4
3
2
HM
1
BM
0
D 0 20 40 60 80
Distance (m)
100 120 140 160

Fig. VII-13 : Evolution saisonnière du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B et C/ centre de la
plage. D/ partie nord.

192
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

3932550
1.5

1
3932500
0.5

3932450 Station 3 Siffle-vent 0

-0.5

3932400 -1

Ensablement du -1.5
parking
3932350 -2

-2.5
3932300
-3
Station 2

3932250 Mer

3932200 Station 1

3932150

3932100

3932050

685000 685050 685100 685150 685200 685250 685300 685350


Fig. VII-14: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation de sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.

Dépourvu de toute structure de fixation (naturelle ou anthropique) le stock sableux de


la plage s’altère vers la partie NW (- 8054 m3) (station 3) et centrale (- 7649 m3) (station 2)
de la plage (Tab. VII-7). Cette tendance érosive est générale : les dunes vives, le haut de plage
et l’estran. Seul le champ dunaire de partie SE de la plage a échappé à cette tendance avec un
engraissement de + 12455 m3. Cette accumulation est tantôt sur le plateau sommital tantôt sur
le côté SE de la dune, par avalanches successives pendant les épisodes de coups de vent de
terre et indépendamment des conditions de mauvais temps qui ont précédé la campagne de
janvier 2004.

193
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Tabl. VII-7: Calcul de volume des sédiments accumulés sur la plage de Neirat pendant la période de suivi
topométrique.
Y=Largeur de la plage (cordon et haut de plage) ; X= longueur de la station (m) ; V= volume (m3)

Dates des campagnes Station 1 Station 2 Station 3 Station 4


X Y V X Y V X Y V X Y V
mars-03 105 136 55146 117 84 30181 295 74 45509 40 36 5364
août-03 164 158 38402 117 118 17368 245 314 54953
janv-04 185 147 50857 154 83 9719 306 301 46899

mars-05 120 130 54643 175 75 48032 190 32 22743 195 26 15293

IV-3 Discussion
IV-3-1 Morphodynamique de la plage d’El Asfouria
Cette plage bénéficie d’une protection naturelle grâce à l’existence de quelques
affleurements rocheux dans l’avant-plage qui diminuent l’effet des houles (cf. partie 2
chapitre IV).
Le suivi de la variabilité temporelle de cette plage montre une mobilité des différents
compartiments. Les tendances évolutives interannuelles de la plage aérienne nous ont permis
de subdiviser cette plage en deux secteurs : un secteur en érosion et l’autre en accumulation.
L’accrétion est située vers la partie NW et centrale du site, au niveau du champ
dunaire. Mais l’unité la plus mobile est l’estran, qui représente une grande variabilité se
traduisant par une fluctuation du stock sédimentaire. D’après Hesp (1988), la crête et la face
interne de la dune (stoss face) sont les zones majeures d’accrétion. Si cette zone est
suffisamment couverte par la végétation (90%), le profil s’engraisse par piégeage des
particules fines. Ce cas de figure se présente au niveau de la partie nord de la plage d’El
Asfouria. Lors des coups de mer, l’érosion n’est que locale au niveau des zones moins
couvertes. Par contre, si la densité de la végétation est aux alentours de 75% ou moins, les
zones non couvertes seront soumises à la déflation éolienne et lessivées par l’action marine,
créant ainsi des caoudeyres, puis des siffle-vent. Le profil a alors une forme concave et laisse
entraîner par avalanche le sable vers le pied de la dune. Les avant-dunes ayant une altitude
entre 0,1 et 3 m sont d’autant plus stables que le couvert végétal est dense. Ce qui explique
l’instabilité des dunes transversales envahissantes vers le sud de la plage traduisant ainsi une
réponse négative de la dynamique dunaire aux conditions naturelles défavorables.
La falaise d’escarpement engendrée par l’érosion marine au niveau du centre de la
plage d’El Asfouria a été renforcée par les rhizomes et tend à se cicatriser. La pente du glacis
n’étant pas abrupte empêche l’accélération des filets d’air issus des vents dominants. Les

194
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

processus d’accrétion post tempête tendent à remplir les « trous » et engraissent la partie
sommitale et le flanc de la dune. L’édification d’un cordon artificiel au sein des caisses de
brise-vent témoigne d’un processus de progression dunaire.
Les secteurs en érosion occupent l’extrémité SE. L’étude comparative des profils
montre que le démaigrissement concerne à la fois une partie de la plage aérienne et la totalité
de l’estran. C’est au niveau de ces secteurs que les avant-dunes sont moins végétalisées (< 75
%). Le profil de la dune est asymétrique et plus affecté par l’érosion. En effet, de nombreuses
études ont démontré qu’à l’approche du rivage, les vents entraînent une accélération de la
vitesse d’entraînement sur la face exposée au vent. La contrainte de cisaillement atteint son
maximum au sommet de la crête et engendre des avalanches vers la face opposée (Bagnold,
1954, Taylor et Gent, 1974). Le profil de la dune initialement symétrique devient
asymétrique. Ainsi, l’accumulation de la face côté terre aux dépens de l’érosion de la face
côté mer (seaward) est indicatrice d’une phase régressive des avant-dunes (Moreira, 1988).
En effet, le transport des grains de sable (par saltation ou traction) est réduit sur la face
opposée au vent (downwind) par les espèces dunaires (Ammophilia, Atriplex). La végétation
réduit le flux éolien et favorise le piégeage du sable, d’où l’asymétrie des flancs du profil
dunaire (Hesp, 2002).
Les échanges sédimentaires sont dus aux transfert longitudinaux et transversaux
induits par l’action des vagues et du vent. Les plus fortes variations volumétriques s’observent
essentiellement vers le haut de plage, au niveau de la berme si elle existe et au niveau de la
zone de swash. L’évolution du bilan global de la plage d’El Asfouria est commandée par la
mobilité sédimentaire de l’estran dont l’évolution ne se fait pas directement en fonction de
celui la plage aérienne ; leur comportement est presque toujours opposé. L’accrétion dans le
haut de plage coïncide avec une perte dans le cordon dunaire comme l’a montré l’évolution
saisonnière tout le long de la plage aérienne d’El Asfouria au niveau des quatre stations
d’étude.
Les échanges dune-plage dépendent de plusieurs variables. La largeur du haut de
plage, l’étendue du fetch et la direction des vents dominants sur le transit éolien (Bauer et al.,
2002). C’est vers le sud d’El Asfouria où la plage se rétrécit, présentant une pente forte,
bordant un cordon dunaire moins développé, que l’érosion est maximale. Le secteur nord,
avec une plage plus étendue, à pente douce, témoigne d’une phase d’accumulation de ses
dunes bordières végétalisées. Cette relation entre les caractéristiques de la plage et l’évolution
de la morphologie des dunes a été démontrée dans de nombreuses études (Sayed, 2005).

195
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

IV-3-2 Morphodynamique de la plage de Neirat


Il s’agit d’une plage fragile et présentant des scénarios évolutifs différents entre sa
partie sud est et nord ouest. Présentant un champ dunaire évolué et un estran étroit d’abord, la
plage aérienne se rétrécit et disparaît parfois, laissant la place à des couloirs de déflation.
La densité du couvert végétal, ainsi que la largeur de la plage influence la dynamique
dunaire et les échanges dune-plage au cours d’un cycle hivernal. Les phénomènes
d’érosion/accumulation demeurent similaires à ceux rencontrés au niveau de la plage d’El
Asfouria. Le premier secteur situé vers la partie SE de la plage est constitué d’un cordon
dunaire végétalisé (75%), avec une altitude importante (3 à 4 m). D’après Hesp (1984), la
pente de la face côté mer augmente proportionnellement avec la hauteur de la dune. Les
stratifications de la dune tendent à être plus pentues (10 à 20 °), en fonction des avalanches de
sable, quand la dune n’est pas suffisamment fixée par la végétation. L’action des vagues sera
érosive et entraîne la formation des falaises d’escarpement. Ce n’est que dans quelques
secteurs limités que les avant-dunes présentent une pente douce de leurs flancs, reflétant une
sédimentation graduelle et relativement stabilisée par la végétation dunaire (Bigarella, 1972,
Pye et Tsoar, 1990).
Le centre de la plage de Neirat et son extrémité NW présentent des caractéristiques
différentes. La faible largeur de la plage, la faible densité de la végétation des avant-dunes
(<50%), ainsi que les conditions climatiques saisonnières, sont des facteurs qui influencent
l’alimentation de la plage en sédiment d’où le développement de la morphologie de la plage
(Carter, 1976, 1988; Hesp, 1988, 1999 ; Carter et Wilson, 1990 ; Law et Davidson-Arnott,
1990 ; Nordstrom et Jackson, 1992, 1993, 1994 ; Davidson- Arnott et Law, 1996 ; Davidson-
Arnott et al., 1997 ; Davidson-Arnott et Law, 1990). En effet, la direction NNW des vents,
ainsi que l’action des vagues de tempête n’ont pas le même effet sur l’évolution dunaire au
niveau de la partie nord que vers le sud de la plage.
Le maximum du transport sédimentaire s’effectue en haut de plage par les vents
obliques à la côte qui balayent le quadrant NW à NE mobilisant la dynamique dunaire vers la
partie nord de la plage de Neirat. En arrivant au pied des dunes végétalisées, une partie du
sable est déposée au pied des dunes (Goldsmith et al, .1990 ; Carter et Wilson, 1990 ; Wal et
McManus, 1993). Plus la pente de la face côté mer des dunes est raide, plus le flux éolien
s’accélère et augmente les processus d’érosion par éjection des grains de sable par saltation de
la face opposée au vent en passant par la crête (Arens, 1996).
L’évolution et la stabilité de cette plage dépendent en grande partie de l’intervention
anthropique et de l’effet des aménagements. Le petit mur construit sur toute la longueur de la

196
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

plage vers le centre du site perturbe les transferts sédimentaires éoliens qui se dirigent de la
mer vers la terre. Cet obstacle est envahi par les masses sableuses.
Outre l’influence de la largeur de l’estran, l’évolution de la morphologie du cordon
dunaire (érosion/accrétion) est aussi liée à disponibilité du sédiment ainsi que de sa
granulométrie (Sayed, 2005).

IV-4 Conclusion
Les estimations des bilans sédimentaires ont été réalisées à partir de la superposition
des profils le long de la baie de Ras Dimas et plus particulièrement dans les deux sites ateliers
la plage de Neirat et la plage d’El Asfouria. Le fonctionnement du budget sédimentaire,
synthétisé dans la figure VII-15 et VI-16, présente des situations différentes suivant les
secteurs. Ce bilan fait apparaître des zones en érosion et d’autres en accrétion. On se souvient
(chapitre VI § II-2-1 et Fig. VI-3) que dans la partie sud de la baie, on observe un schéma
confus des sens de circulation de la dérive littorale. Il existe une dominante N/S mais de
nombreux contre-courants, sans doute liés à des courants d’arrachement, entraînent une
segmentation de la plage en zones sources (érosion) et zones puits (accumulation).
Le bilan interannuel montre la présence de deux grandes cellules sédimentaires. La
première, la cellule 1, s’étend le long de la plage de Neirat. Une succession de secteurs en
érosion caractérise la plage qui affecte majoritairement l’estran. La deuxième cellule,
localisée au niveau de la plage d’El Asfouria, présente un bilan positif avec une répartition
équitable de sédiments au niveau du cordon dunaire et du haut de plage.
Pendant la période hivernale, on constate la dominance des secteurs en érosion le long
de la frange sud de la baie. Au niveau de la plage de Neirat, le bilan de la plage aérienne se
montre négatif avec un maximum de perte vers les extrémités nord et sud. Seule la station 1
de la plage d’El Asfouria est le siège d’une accumulation qui affecte le haut de plage (+ 364
m3). Ce bilan suppose nécessairement des apports externes soit du NE, soit du large. Les
phases érosives reprennent vers le centre quoique l’estran soit moins affecté par les pertes (-
112 m3). L’érosion est maximale vers l’extrémité SE de la plage d’El Asfouria (-545 m3).
Ces bilans concernent l’évolution saisonnière de la plage et traduisent la dynamique du
profil d’hiver face aux agents hydrodynamique et éolien. En effet, l’estran soumis à l’action
conjuguée des vagues de tempête et des vents de terre, s’érode et alimente la plage sous
marine. L’essentiel des pertes de l’estran s’effectue préférentiellement vers les petits fonds
proches sous l’effet des courants de retour induits par le déferlement de la houle sur la côte.

197
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

Si on se réfère aux résultats des plans de houles établis dans la partie précédente, les
secteurs en érosion correspondent aux zones de convergence de la houle de NE et d’E. Les
courants d’arrachement sont responsables du remaniement des sédiments et de leur charriage
vers l’avant-côte. Les zones en accrétion correspondent par contre aux secteurs les moins
exposés à la réfraction de la houle.
La plage aérienne est aussi soumise aux échanges mer-continent. L’évolution
interannuelle montre une succession de zones en érosion et en accumulation (Fig. VII-15) au
niveau du cordon dunaire. Vers la plage de Neirat, bien que le bilan s’affiche négatif, cette
répartition spatiale des sédiments est indicatrice d’un transit éolien de direction NNW/SSE.
Les masses sableuses suivent un déplacement longitudinal dans le sens des vents dominants
en alimentant les dépressions. L’estimation des bilans saisonniers montre une importante
érosion vers la partie centrale, coïncidant avec les couloirs de déflation qui entrecoupent le
cordon végétalisé. La période de mauvais temps coïncide avec une densité moins importante
du couvert végétal, ce qui fragilise l’édifice dunaire et entraîne des processus d’érosion
occasionnels.
Le rétablissement du profil des dunes pendant le beau temps ne semble pas combler le
déficit, compte tenu du défaut de réserve de sédiment et de la fragilité de cette plage. La
présence des couloirs de déflation créés par l’action marine, le vent et les interventions
anthropiques, semble affecter la stabilité du cordon et empêche l’amélioration de
l’aérodynamisme de la plage aérienne.
La plage d’El Asfouria, siège d’importantes accumulations semble s’engraisser grâce à
l’effet piège des brise-vent. On note la mise en place d’un cordon artificiel au pied des
anciennes dunes vives. Les pertes observées au cours de la période hivernale sont dues aux
échanges transversaux entre les dunes et l’estran. Il est fortement probable que les volumes
érodés du champ dunaire ont servi à alimenter les dépressions créées par la déflation éolienne.
L’évolution interannuelle de la plage indique une stabilité du budget sédimentaire au
niveau de la plage d’El Asfouria et une phase régressive vers la plage de Neirat. L’évolution
saisonnière reflète des interactions dune-plage étroitement liées à la morphologie des avant-
dunes (altitude, pente des flancs, densité du couvert végétal), aux caractéristiques du haut de
plage (étendue, largeur) et aux conditions météo-marines (vitesse et direction des vents, action
des vagues, angle d’incidence des houles dominantes).
Cette morphodynamique progressive ou régressive résultante des processus
d’accumulation/érosion est aussi dépendante des caractéristiques du sédiment. Nous
poursuivrons donc dans ce qui suit l’étude de la texture des sédiments et de son l’évolution

198
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

longitudinale et transversale au niveau de la baie de Ras Dimas- Cap Africa, pour une
meilleure compréhension de ces processus sédimentaires.

199
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

S4 + 337

-2203

S3
Mer Méditerranée
0 + 2410
+ 8575

S2

-1
0
S1 - 7881

m
S1
-2375
300
H

0 -5
ôt

m
e

-1
lM

5
ah

m
d
i

-1
0
m
250
H

0
ôt
el

200
Sa
bl
e
d'
O
r

Dunes bordières végétalisées


+ 4935
Plage aérienne: haut de plage
+ 11825
Bilan150
saisonnier du haut de plage S1 + 27 948

S2 + 36 218
+ 7896
Bilan saisonnier du cordon dunaire
S3
0 S4
+ 8402
Secteur en érosion
Secteur en accrétion

0m 34m Bilan sédimentaire (mars 2003-mars 2005) (m3):

Echelle Plage d'El Asfouria Plage de Neirat


Cordon dunaire: + 56 445 Cordon dunaire: - 2168
Haut de plage: + 40 779 Haut de plage: + 1031

Fig. VII-15 : Quantification et répartition du transit sédimentaire interannuel dans le sud de la baie Ras
Dimas-Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.

200
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers

S4 -365,80

-275,4

S3
Mer
MerMéditerranée
Méditerranée
0 -1086,46
- 193,48

S2

-1
0
S1 +449,10

m
S1
-965,97
300

0 -5
m
te

-1
lM

5
ah

m
d
i

-1
0
m
250
H

0
ôt
el

200
Sa
bl
e
d'
O
r

Dunes bordières végétalisées


+392
Plage aérienne: haut de plage
-27,91
Bilan150
saisonnier du haut de plage S1 - 112,16

S2 -729,34
- 545,5
Bilan saisonnier du cordon dunaire
S3
0 S4
-396
Secteur en érosion
Secteur en accrétion

0m 34m Bilan sédimentaire (août 2003-janvier 2004) (m3):

Echelle Plage d'El Asfouria Plage de Neirat


Cordon dunaire: - 1153,25 Cordon dunaire: - 2327,3
Haut de plage: - 265,6 Haut de plage: - 110,18

Fig. VII-16 : Quantification et répartition du transit sédimentaire saisonnier dans le sud de la baie Ras
Dimas-Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.

201
202
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

Chapitre VIII

Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

I- Introduction
L’étude de la distribution de la taille des grains des sédiments littoraux a connu, au
cours des dernières années, des développements importants (Lancaster, 1981, Vincent, 1984,
Greenwood, 1978, Pye et Lancaster, 1981, Pye, 1982, Vincent, 1986, El Sayed, 1999
Nodstrom 2000, Pye and Tsoar, 1990, Aduodha, 2003) permettant de définir non seulement
les caractéristiques texturales mais aussi de fournir de meilleures informations concernant
l’évolution sédimentaire des sables littoraux. Il en résulte des indications sur le mode de
transport des sédiments et les nombreux facteurs qui en contrôlent la nature et la répartition
parmi lesquels : l’origine, les paramètres climatiques, l’hydrodynamisme côtier et la
topographie de la plage (Sherman et Hotta, 1990 ; Arens, 1996).

L’analyse sédimentologique réalisée au niveau de la plage nord de Mahdia a permis la


caractérisation texturale et le suivi de l’évolution granulométrique en fonction du forçage
hydrodynamique et éolien. L’échantillonnage a été effectué au niveau de la zone
supralittorale, de la zone de jet de rive, ainsi qu’au niveau de la zone infralittorale supérieure
(zone de déferlement) durant 4 années d’observations (2000-2006).
Les résultats de l’analyse granulométrique et du calcul des indices sont indiqués dans
l’annexe E (Tabl. 1 à 11).

203
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

II- Valeurs modales


Parmi les 203 échantillons collectés, 80 sont bimodaux (39%). Ce sont pour la
majorité des sédiments prélevés au niveau de la zone de jet de rive (31 échantillons soit 91%
des sédiments prélevés) et de la zone infralittorale inférieure (6 échantillons sur 7 soit 85%).
Au niveau de la zone supralittorale (Tabl. VIII-1), la distribution bimodale compte
19% des échantillons totaux (soit 39 échantillons) avec un mode variant de 0,16 à 0,25 mm.
On note néanmoins une dominance des sédiments bimodaux en avril (période printanière -
85%) et octobre (période automnale - 46%).

Tab. VIII-1 : Uni- et bimodalité dans les sédiments prélevés au niveau du littoral nord de Mahdia
(2000-2005).
Modalité des sédiments
Campagne
Zone de prélèvement Nombre Nombre
d’échantillonnage d’échantillons d’échantillons
unimodaux bimodaux
supralittorale
2000 (novembre) 16 3

supralittorale
2001 (novembre) 37 8

janvier supralittorale 36 1
supralittorale 2 12
2004 avril Jet de rive 3 31
Infralittorale inf. (-1m) 1 6
Octobre supralittorale 17 15
2005 Mars Infralittorale (-5 à -10m) 11 4

La variation des caractéristiques granulométriques est dépendante des unités


morphologiques du littoral, du secteur d’étude et de la variation saisonnière. En fait, d’après
la courbe des fréquences modales (Fig. VIII-1, Annexe E Tabl. 3) on a véritablement 3 types
sédimentaires : sables grossiers (1,25-0,8 mm), sables moyens (0,8- 0,35 mm) et sables fins
(0,35-0,1 mm). Ces trois types sédimentaires s’inscrivent dans les mêmes populations que
celles rencontrées au niveau des sédiments de l’avant-côte (§ partie 2. Fig. V-1).

204
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

Courbe m ultim odale


100
90

Fréquence cumulée des modes 80


70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10
maille (mm)

Fig. VIII-1 : Courbe représentative de la statistique des valeurs modales des sédiments de la plage
nord de Mahdia (Neirat et El Asfouria).

III- Evolution texturale des sédiments


Le calcul des indices granulométriques des sédiments permet de mieux comprendre
certaines modalités de l’évolution spatiotemporelle des textures. Les résultats de l’analyse
granulométrique des 203 échantillons ont été résumés dans les tableaux de l’annexe E. Les
courbes semi-logarithmiques montrent des sédiments bien classés au niveau des champs
dunaires des deux sites ateliers. C’est au niveau du haut de plage et du jet de rive que la
distribution se montre hétérométrique, plus étalée, avec des fractions grossières par endroits.

III-1 Evolution saisonnière de la texture des sédiments


Durant les années d’observation, au niveau des deux sites ateliers en période estivale
ou hivernale, la taille moyenne des grains s’affine et ils sont mieux classés en allant du haut
de plage vers le champ dunaire. C’est au niveau des siffle-vent que le matériel se montre
grossier, asymétrique vers les grossiers (SKI< -0,1) et à distribution leptokurtique (KG>1) en
conséquence du vannage qui s'y opère et qui laisse sur place les fractions plus grossières.
La variation saisonnière des sédiments de plage n’est pas homogène au niveau des
deux sites d’étude. Le classement du sable au niveau du champ dunaire d’El Asfouria est
meilleur en période hivernale. La taille moyenne des grains varie de 1,8 à 2,07 (0,285 à
0,25 mm), avec une asymétrie vers les fins, quoique la fraction grossière du matériel se
localise toujours au niveau de la haute plage et de la berme avec une taille moyenne de 1,81
(0,29mm) (Fig. VIII-2).

205
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

Mz (phi) SD
2,4 PD
2,2 HP

2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
A/ 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

SKI SD
0,6 PD
HP
0,4

0,2

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2

-0,4

Nord de Neirat
-0,6
B/

Ku SD

1,6 PD
HP
1,4

1,2

0,8

0,6

0,4

0,2

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

C/ SE
NW Neirat El Asfouria

Fig. VIII-2: Evolution longitudinale pendant la période hivernale des indices granulométriques. A/Mz
(taille moyenne des grains) ; B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des
deux sites ateliers (sud de la baie) ;SD : sommet de dune ; PD : pied de dune ; HP : haut de plage.

Au niveau de Neirat, la période hivernale est plutôt caractérisée par un plus mauvais
classement des sédiments. Une dominance des grains variant entre 2,16 et 2,22 (0,225-
0,215 mm) caractérise des sables dunaires asymétriques vers les fins, similaires au type

206
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

sédimentaire SI (§ partie 2 chapitre V). Des sables plus grossiers, asymétriques vers les
grossiers, se rencontrent au niveau de la zone de jet de rive (1,18 ; 0,445 mm) et rappellent
le type sédimentaire SIII. Notons qu’au niveau de la partie centrale d’El Asfouria ainsi qu’à
Neirat, les sédiments sont à distribution bimodale avec une taille de grains plus grossière et un
classement moins homogène.
Les plus fortes variations granulométriques s’observent pendant l’hiver notamment
pendant les coups de mer (Fig. VIII-3). Les sédiments sont plus grossiers vers le nord et le
centre de la plage de Neirat avec une asymétrie vers la fraction fine, puis s’affinent en se
dirigeant vers le SE de la plage d’El Asfouria avec un skewness négatif traduisant un
enrichissement relatif en particules grossières. La distribution des sédiments du haut de plage
est leptokurtique vers le centre de Neirat et platykurtique vers la plage d’El Asfouria.
Au niveau du profil transversal de la plage aérienne, la taille moyenne des grains de
sable montrent un granoclassement décroissant en allant du haut de plage vers le sommet de
dune. C’est au niveau du haut de plage que les sables sont moyens (1,3-2,2 ) et mal classés,
avec une prédominance de la fraction fine (SKI >0,1). Cette tendance est modifiée vers la
partie centrale de la plage d’El Asfouria avec une asymétrie négative montrant la dominance
de la fraction grossière dans le sédiment de plage.
Notons qu’au niveau de la plage de Neirat, les sédiments prélevés dans le couloir de
déflation sont mal classés, avec une asymétrie vers les fins (SKI= 0,31) et une distribution
leptokurtique (KG= 1,81).
Pendant la période estivale, l’évolution de la taille moyenne des grains traduit une
homogénéisation dans les différents secteurs du cordon dunaire des deux sites ateliers, avec
un affinement au niveau du sommet des dunes (Fig. VIII-4A). La partie la plus instable
semble être localisée au niveau du centre de la plage d’El Asfouria. Les sables dunaires de la
plage de Neirat y sont bien classés et présentent une asymétrie vers la fraction grossière, mais
qui s’oriente vers la fraction fine au niveau de la plage d’El Asfouria (Fig. VIII-4 B). Partant
d’une distribution mésokurtique au niveau de la plage de Neirat, les sédiments dunaires
tendent à être platykurtiques vers le nord et le centre de la plage d’El Asfouria et très
leptokurtiques (KG >1) vers l’extrémité NE de la plage. Au niveau du haut de plage, la taille
des grains est plus importante avec une asymétrie orientée vers la fraction fine et une
distribution mésokurtique.
Si l’on ne considère pas les faibles variations entre les valeurs obtenues dans les
secteurs des sites ateliers, cette tendance d’évolution texturale indique que la plage de Neirat
peut être considérée comme une zone source en période estivale.

207
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

Cette variabilité spatio-temporelle de la distribution granulométrique est notamment le


résultat d’échanges qui s’instaurent à l’échelle saisonnière entre la plage et la dune.

III-2 Répartition granulométrique longitudinale


Le secteur d’étude se trouve alimenté essentiellement sous l'effet de la dérive littorale
de direction NE/SW avec une composante moins fréquente et locale de sens opposé. On a
procèdé pour la mettre en évidence à l’analyse de 21 échantillons à intervalle de 500 m le long
de la baie de Ras Dimas-Cap Africa et celle de 34 échantillons à intervalle de 50 m le long de
la zone de jet de rive des deux sites ateliers. Les résultats ont révélé des sables grossiers (1,11-
1,71 soit 0,465-0,31 mm), un mauvais classement (So =1,7), une asymétrie qui tend vers les
grossiers par endroit et une distribution platykurtique. L’évolution longitudinale de la taille
moyenne des grains indique une croissance du nord (Neirat) vers le sud (Asfouria) (Fig. VIII-
5 A). Cette distribution se trouve perturbée par des anomalies positives et négatives de
sédiments.
Cette évolution granulométrique est toutefois interrompue par la présence de matériel
grossier vers l’extrémité sud d’El Asfouria à proximité des tombolos, avec des moyennes de
grain variant de 0,55 à 1,05 (0,680-0,480mm). Ce type de perturbation est aussi observé au
début du site de Neirat où la taille moyenne des grains (Mz) est égale à 1,11 (0,465 mm).
On a aussi observé des anomalies de répartition granulométrique qui s’enrichit en sable fin
(Mz= 1,5 ; 0,35mm) vers le nord et dans la partie moyenne du même secteur (Fig. VIII-5
B).

208
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

M Z (phi) PD
HP
2,4
2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,2 Centre de neirat
1
A/ 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

SKI PD
0,6 HP

0,4

0,2

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2

-0,4
Centre d’El Asfouria
B/ -0,6

PD
Ku
HP
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
C/

NW Neirat El Asfouria SE

Fig. VIII-3:Evolution longitudinale pendant la période de tempête de mars 2005 des indices
granulométriques. A/ Mz (taille moyenne des grains), B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau
de la plage aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).

209
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

Mz (phi) SD
HP
P. Asfouria centre
2,4
2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
A/

SKI SD
HP
0,6

0,4

0,2

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2

-0,4

B/ -0,6

Ku SD
HP
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
C/
NW Neirat El Asfouria SE

Fig. VIII-4: Evolution longitudinale pendant la période estivale des indices granulométriques.A/ Mz (taille
moyenne des grains), B/ l’indice d’asymétrie (SKI) et C/ l’indice d’agulosité (Ku). Au niveau de la plage
aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).

210
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

NW SE
2,25
2
1,75
1,5
Mz ( )
1,25
1
0,75
0,5
0,25
0
Centre d’El Asfouria
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
Distance (m)
Neirat
Asfouria Brise-lames
A/

Nord Sud
3
2.5
2
1.5
1
Mz

0.5
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000
-0.5
-1
Distance (m)
Ras Dimas Ne irat C ap Africa

B/
Fig. VIII-5 : Evolution spatiale de la taille moyenne des grains (Mz ) A : au niveau de la zone de jet de
rive (swash) le long de la côte nord de Mahdia (mars 2004) B : le long de la baie Ras Dimas-Cap Africa
(août 2006).

IV- Discussion
Les sédiments de la plage aérienne sont caractérisés par une dominance du type
sédimentaire SI (92%). Les sédiments de plage et du cordon dunaire sont généralement bien
classés à moyennement classés avec des grains moyens à fins. La majorité des échantillons
prélevés présentent une asymétrie vers la fraction fine (SKI> 0,1) due à l’effet sélectif des
agents de transport (vagues, et vent). La corrélation entre la taille moyenne des grains et
l’indice de triage montre que la sélectivité est médiocre quand le sédiment s’enrichit en
fraction grossière. Notons que l’origine des sédiments grossiers semble être liée à une source
d’alimentation proche de l’estran et/ou à des conditions hydrodynamiques énergiques. Toutes
ces conditions induisent un mauvais classement du sédiment de plage (Abuodha, 2003).
La baie de Ras Dimas-Cap Africa est soumise à un régime de houles actives, induisant
une dérive littorale bidirectionnelle. Ce régime hydrodynamique contribue à un charriage de

211
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

sédiments et à un granoclassement qui est généralement décroissant dans le sens du transport


(Bird, 1969; Allen, 1970).
Au niveau de l’estran notamment dans la zone de swash, la taille moyenne des grains
diminue aussi théoriquement dans la direction de la dérive littorale. D’après Allen (1970)
deux principaux facteurs sont responsables de cette décroissante et de l’amélioration de la
sélectivité : (i) la densité des particules qui peut changer pour une même taille de grain en
fonction de leur nature minéralogique car le transport favorise les moins denses. (ii) l’énergie
du milieu qui, en fonction de la vitesse seuil d’entraînement des grains, réduit le transport
sédimentaire lorsqu’elle diminue.
Cette dynamique est plus complexe au niveau des échanges dune-plage car la
topographie des avant–dunes ainsi que la présence de la végétation peuvent aussi contribuer à
une double action sélective des sédiments. En effet, la géomorphologie de la plage aérienne
joue un rôle primordial dans l’évolution granulométrique des sédiments dunaires. De
nombreuses études montrent qu’ils sont mieux classés et plus fins que les sédiments de
l’estran (Friedman, 1961; Goldsmith, 1985; Hartmann, 1991; Arens, 1994; Van der Wal,
1999). Pye (1991) a observé des sédiments dunaires présentant des caractéristiques similaires
aux sédiments de plage et a conclu que lorsque la source de sédiment charrie des grains fins et
bien triés, l’action éolienne n’est plus sélective. Le mauvais classement des sédiments et la
richesse en fraction grossière sont aussi dus à la faible largeur et la pente forte de la plage
(Leader, 1982).

Les échanges sédimentaires dune-plage au niveau des plages à régime dissipatif, à


faible pente (cas du nord et centre de la plage d’El Asfouria et le sud de Neirat), n’est pas le
même qu’au niveau des plages à tendance réflective et à forte pente (sud de la plage d’El
Asfouria). La présence de sable grossier, mal classé au niveau de la zone de jet de rive
s’explique par une remobilisation des sédiments sous l’action du déferlement des vagues. La
présence de cellules hydro-sédimentaires au niveau des sites ateliers semble justifier ces
anomalies granulométriques.
Une autre source possible de ces dysharmonies granulométriques entre la plage et la
dune est que la morphologie des avant-dunes (topographie, altitude, densité du couvert
végétal) contribue aussi à l’évolution granulométrique des sédiments. En effet, on a observé
au cours de la période estivale, la présence de sédiments bien classés et à dominance de
fraction fine au niveau du cordon dunaire des deux sites. La végétation semble être le facteur

212
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

essentiel en influençant la sélection des grains, en piégeant les plus fins, et en diminuant la
vitesse du flux éolien.
L’évolution saisonnière montre la fragilité de la plage de Neirat. Le sédiment demeure
mal classé même en période estivale. La bimodalité, fréquente au niveau du haut de plage et à
l’intérieur du champ dunaire, est causée par une hydrodynamique importante et par la faible
largeur de plage associée à un cordon dunaire fragilisé par l’érosion marine et/ou éolienne.
La présence de fortes concentrations de sédiments carbonatés montre l’origine
biogénique de certaines fractions du sédiment de plage. La présence de gîtes de coquilles qui
a été noté au niveau des affleurements rocheux à -14 m a une faible incidence. Il s’agit
certainement des débris coquilliers qu’on trouve dans les sédiments et produits par les
organismes actuels qui vivent et meurent en continu sur les petits fonds

V- Conclusion
Les sédiments de la plage du sud de la baie sont essentiellement carbonatés. Ils sont
composés de grains moyens à fins, avec une asymétrie positive et une angulosité
platykurtique.
Les résultats granulométriques semblent confirmer quelques résultats des études
morphologiques. En effet, cette variabilité spatiotemporelle de la granulométrie des sédiments
traduit une alternance de zone d’accumulation (convergence de la dérive littorale) et érosion
(divergence). Le granoclassement longitudinal traduit une direction préférentielle des courants
de dérive. Au niveau de la zone de swash, la présence de zones à distribution bimodale, à
classement médiocre, évoque le fonctionnement de cellules hydrosédimentaires qui
alimentent des zones à partir des produits de l’érosion d’autres. Cette particularité quand elle
est rencontrée au niveau des sédiments dunaires témoigne d’un état régressif de la plage.
L’évolution saisonnière montre que pendant la période hivernale, la fraction grossière
du matériel se localise au niveau de la partie centrale de la plage d’El Asfouria. Une dérive
dirigée vers le NE charrie les sédiments et enrichit la plage de Neirat en fractions plus fines.
Cette partie sud du littoral constitue une zone de concentration des houle de NE et d’E,
avec un bilan hivernal négatif. Elle semble être la source d’alimentation des secteurs
adjacents. En période estivale, on assiste à une inversion de circulation littorale qui semble
être dirigée essentiellement vers le SE. La plage de Neirat est caractérisée par une texture
moyenne à grossière du sable avec une asymétrie vers les grossiers, qui s’affine en se
dirigeant vers la plage d’El Asfouria. La plage de Neirat montre aussi une hétérogénéité
même en période de beau temps, notamment au niveau des grands couloirs de déflation qui

213
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

accélèrent les filets d’air et augmente l’érosion éolienne. Les particules les plus fines sont
transportées par les vents du secteur Est dominant en été. La faible densité du couvert végétal
ne retient pas les masses sableuses d’où une érosion éolienne importante.
Cette évolution spatio-temporelle de la texture des sédiments de la plage aérienne
confirme la morphodynamique des sites ateliers caractérisée par l’existence d’une dérive
littorale bidirectionnelle locale (du NW vers le SE et du SE vers le NW) (Fig. VIII-6).
La répartition des zones en accumulation/érosion semble s’accommoder de l’évolution
des indices granulométriques. C’est au niveau de la plage de Neirat et plus précisément vers
l’extrémité NW et sa partie centrale que l’érosion est remarquablement identifiée avec des
sédiments bimodaux, mal classés avec enrichissement en fraction fine en hiver (double action
marine et éolienne) et grossière en été (action marine dominante à défaut de stock
sédimentaire).

214
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia

S4

S3
Mer Méditerranée
Mer Méditerranée

S2

S1
300

250

200

Dunes bordières végétalisées

Plage aérienne: haut de plage

150 sédimentaire
Sens du transit S1
Hiver S2
Eté
S3
S4

0m 34m

Echelle

Fig. VIII-6 : Répartition granulométrique longitudinale au niveau de la plage d’El Asfouria et Neirat.

215
216
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Chapitre IX

Quantification du flux éolien

I- Introduction
De nombreuses études ont été entreprises dans les milieux désertiques (Khattelli 1996,
Kardous, 2005) afin de comprendre le fonctionnement des zones de turbulence et de limiter
l’érosion. Elles visent en particulier à quantifier les masses éoliennes qui balayent ces
milieux. Malgré les difficultés de l’enregistrement des facteurs qui interviennent dans ces
processus, il est nécessaire de tenter cette quantification dans les environnements côtiers pour
contribuer à la compréhension de la dynamique sédimentaire du prisme littoral. On a adopté
ici une approche expérimentale par piégeage du transit sableux destinée à estimer les flux
éoliens sur la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat avec pour objectifs :
de quantifier le transit sédimentaire, en fonction des paramètres dynamiques et
météorologiques (direction et vitesse du vent).
de déterminer les seuils de mise en mouvement des sables.
de valider et vérifier quelques formules de transport existantes et déterminer
l’équation la plus convenable dans les conditions du site d’étude.

II- Evolution des paramètres des flux éoliens


Les paramètres qui interviennent dans la mesure des flux éoliens sont la vitesse et la
direction du vent, la taille moyenne des grains ainsi que les caractéristiques
morphosédimentaires des sites ateliers.
Nous avons, pour les déterminer, réalisé deux campagnes de mesures. Quarante
échantillons par piégeage ont été récoltés au niveau des deux sites ateliers des plages d'El

217
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Asfouria et de Neirat. Les mesures ont été réalisées en période hivernale et printanière
(janvier-avril 2004).
Au cours de ces campagnes, les conditions météo-marines ont été caractérisées par des
tempête de vent de terre, avec une direction NNW à NNE en janvier 2004 (vent de 10 m. s-1),
et une direction NW en avril 2004 (vent de 10 à 15 m. s-1) (Tab. III-3).

II-1 Etude statistique de la direction et vitesse des vents


Les données disponibles concernent, en général, la mesure de la vitesse du vent à la
station du port de Mahdia à une hauteur du sol de 10 m. La répartition des directions et
vitesses des vents qui balayent le secteur d’étude est représentée dans les tableaux IX-1 et IX-
2. Nous avons estimé que le seuil critique à partir duquel le vent peut agir par déflation, pour
des grains de 0,2 à 0,3 mm de diamètre, est de 5 à 6 m/s, vitesse correspondant au degré 4 à
l’échelle Beaufort (Paskoff, 1997). Ces vents sont désignés sous le terme de vents efficaces.
Pour le mois de janvier (en rose sur la figure IX-1), les vents efficaces sont de
direction N à NNW et assurent l’essentiel du transport éolien, la contribution des vents d’Est
et Ouest est négligeable. La direction majeure est le nord, qui représente 7,4 % des vents dont
la vitesse est supérieure à 5 m.s-1.

25
NNW NNE
Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[
N 7,4 7,4 20
NW NE
NNE 2,8 1,4
NE 1,4 0,35 15
ENE 0,7 0,35
E 1,4 0 WNW 10 ENE
ESE 0 0
SE 1,2 0 5
SSE 1,4 0
S 2,8 0 W 0 E
SSW 2 0
SW 2,8 0
WSW 4,5 0
W 22 0,35 WSW ESE
WNW 14,6 0,7
NW 8,1 2,8
NNW 8,1 2,8
SW SE [0-5[
[5-10[
SSW SSE

Tabl. IX-1 : Fréquence des vitesses de vent pour Fig. IX-1 : Rose des vents actifs pendant le mois de
chaque direction (janvier 2004) (Calculée par janvier 2004.
rapport au nombre total de mesures).

En période de printemps (avril), le tableau IX-2 montre également que les vents de
direction Nord sont les plus fréquents. Comme en hiver, les vents du secteur Est sont peu
actifs pendant cette période de l’année (fréquence nulle pour les vents d’E à ESE). La

218
Chapitre IX Quantification du flux éolien

fréquence de la vitesse des vents supérieures à 5 m.s-1 est de 11, 26% pour la direction N, 6,7
% pour la direction NNE et 7,2% pour les vents de direction SSE. Ces conditions sont moins
propices au transport éolien que celle du mois de janvier, caractérisé par des vents terrestres.
La répartition saisonnière des vents efficaces montre qu’environ 36% d’entre eux se
produisent durant le printemps.
Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans d’autres études sur le régime des
vents dans le sud-est tunisien (Khatteli, 1996, Kardous, 2005).

Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[


12
N 8,559 11,26 NNW NNE
10
NNE 5,405 6,757
NW NE
NE 2,703 0,901 8
ENE 3,604 0,901 6
E 6,306 0 WNW ENE
4
ESE 4,054 0
SE 1,802 2,252 2
SSE 6,757 7,207 W 0 E
S 2,703 3,604
SSW 1,802 0
SW 2,252 0 WSW ESE
WSW 1,351 0
W 4,505 0,45
SW SE
WNW 2,252 0,901
[0-5[
NW 4,054 0,45 SSW SSE [5-10[
NNW 5,405 1,351
S

Tabl. IX-2 : Fréquence des vitesses de vent Fig. IX-2 : Rose des vents actifs pendant le mois d’avril
pour chaque direction (avril 2004) (calculée par 2004.
rapport au nombre total de mesures).

II-2 Taille moyenne des grains


Nous avons procédé à une analyse granulométrique des sédiments collectés dans les
pièges à sable au niveau des deux sites ateliers pendant la campagne de mesures. Le tableau
IX-3 en fournit un résumé ; la taille des grains est de 0,25 mm en moyenne mais elle peut
varier quelque peu en fonction de la topographie de la plage aérienne et du site.
Au niveau de la plage d’El Asfouria, on observe une décroissance des tailles
moyennes des sables de la haute plage vers le sommet de dune dans quatre cas sur six (Fig.
IX-3). Les deux autres cas correspondent aux observations faites au centre et au sud de la
plage au mois de janvier ; les valeurs sont alors plutôt homogènes, aucune tendance évidente
ne se manifeste. On doit également noter que la moyenne des valeurs mesurées au centre de la
plage (0,290 mm) est sensiblement plus élevée que celle rencontrée aux deux extrémités
(respectivement 0,265 et 0,255 mm).

219
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Tabl. IX-3 : Taille moyenne des sables (mm) prélevés pendant les campagnes de mesure du flux éolien.
Date de la
campagne de Plage d’El Asfouria Plage de Neirat
récolte
nord centre sud nord centre sud
11-12 janvier 2004 0,23-0,25 0,22-0,28 0,22-0,28 0,20-0,31 0,20-0,24 0,21-0,28
24 avril 2004 0,24-0,27 0,7-1 0,23-0,24 0,23-0,26

On dispose de moins d’information à Neirat ; il n’y a pas eu de campagne en janvier


et, en avril aucun sédiment n’a été retrouvé dans les pièges du sud, sans doute en raison de la
topographie, de la densité du couvert végétal et de l’éloignement des siffle-vent qui ont
permis le franchissement du barrage dunaire. Au nord et au centre (Fig. IX-3) on retrouve,
mais de façon plus indistincte la tendance observée à El Asfouria d’une granocroissance en
direction de la dune. Les valeurs les plus fortes observées sont rencontrées au niveau d’un
siffle-vent.

0,0035 12/01/2004
EL Asfouria
Neirat 24/04/2004
0,003

0,0025
Md (mm)

0,002

0,0015

0,001

0,0005

0
N

3N

2N
3N

2N
A

1A

1A

2A

2A

3A

3A
2A

3A

P3

P2
P1

P2

P3

A: Asfouria
PD

PD
PD

SD

PD

SD

PD

SD

SD
SV
SV

SV

H
H

N: Neirat

Fig. IX-3 : Evolution de la taille moyenne des grains de sable piégés a niveau des deux sites ateliers.
(HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SD : sommet de dune ; SV : siffle-vent - 1A à 3A : profils à El
Asfouria du N au S - 3N à 2N : profils à Neirat au nord et au centre).

III- Présentation des résultats des mesures instantanées du flux éolien


Les deux campagnes de piégeage de sédiments réalisées en janvier 2004 (au niveau de
la plage d’El Asfouria) et en avril 2004 (couvrant la plage d’El Asfouria et de Neirat) nous
ont permis de mesurer les flux sédimentaires épisodiques. Les résultats des mesures réalisées
sur les pièges sont reportés dans le tableau IX-4. On a considéré parmi toutes ces mesures

220
Chapitre IX Quantification du flux éolien

celles qui offraient une meilleure représentativité temporelle (en privilégiant les plus longues
durées d’échantillonnage) et spatiale (en sélectionnant celles qui couvrent le plus
complètement les profils et les sites). En connaissant la masse du sédiment piégé, la largeur
de l’ouverture du piège et le temps de la collecte, le flux a été calculé et exprimé en kg.m-
1
.mn-1. Notons que les maximums de flux mesurés (0,345 et 0,637 kg.m-1.mn-1) correspondent
à un piège situé en haut de plage au niveau d’El Asfouria et à celui fixé au siffle-vent de la
plage de Neirat. L’évolution du flux est dépendante de la topographie de la plage aérienne
(Fig. IX-4 et IX-5). Elle est également fonction de la vitesse du vent comme on l’observe sur
la figure IX-5 où plusieurs constatations la démontrent. Ainsi, on voit que les valeurs de flux
mesurés au mois de janvier 2004 sont plus faibles que celles relevées pendant la tempête plus
forte du mois d’avril. De même, le plus souvent, les mesures réalisées sur le déclin de la
tempête d’avril (à 17 h 10) donnent des valeurs plus petites, bien qu’on observe une évolution
inverse en haut de plage et en pied de dune dans les stations d’El Asfouria nord et centre, sans
doute parce que l’orientation de la plage y favorise la composante longitudinale du vent. On
voit également (Fig. IX-6) que lorsque l’action du vent est entravée, en particulier sur les
sommets de dune, les quantités récoltées s’abaissent considérablement, témoignant de
l’efficacité bien connue par ailleurs de la végétalisation et de l’installation des ganivelles.
A partir de ces résultats on a cherché à comparer dans ce qui suit les valeurs du flux
éolien mesuré avec les flux prédits ; le but final étant de choisir l’équation la plus adaptée aux
conditions de terrain de la plage de Mahdia nord.

221
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Tabl. IX-4 : Résultats de la quantification du flux éolien mesuré au niveau des deux sites ateliers pendant la période de vent actif (janvier 2004) et de tempête (Avril
2004). (HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SV : siffle vent ; 1 à 3 : secteur 1 à 3, du nord vers le sud.). Les cellules vides signalent l’absence de mesure.

Flux mesuré Asfouria (kg/m/mn) Flux mesuré Neirat (kg/m/mn)


Durée
(mn) HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2

11/01/2004 13 :30 10 0,0208

11/01/2004 13 :40 10 0,0043

11/01/2004 15 :15 15 0,0231 0,0148

11/01/2004 15 :50 15 0,0242 0,0148

12/01/2004 10 :45 15 0,0298 0,0643 0,0058 0,0105

12/01/2004 11 :00 30 0,0341 0,0264 0,0012 0,0146

12/01/2004 12 :20 15 0,0698 0,0427

12/01/2004 12 :45 30 0,1336 0,0333 0,0289 0,0122

12/01/2004 15 :30 30 0,0003 0,0017 0,0008 0,0044

24/04/2004 16 :25 15 0,1393 0,1342 0,0469 0,0596 0,0017 0,0839 0,1121 0,2030 0,0044

24/04/2004 16 :30 15 0,1767 0,2609 0,0220

24/04/2004 16 :40 10 0,0263 0,0973 0,1397 0,0785 0,0023 0,1044 0,1824 0,2078 0,0034

24/04/2004 16 :50 15 0,3356 0,2771 0,0131

24/04/2004 16 :53 17 0,0607 0,1039 0,0158

24/04/2004 17 :00 15 0,1467 0,0685 0,1194 0,0598 0,0012 0,0529 0,1048 0,1444 0,0041

24/04/2004 17 :00 30 0,1275 0,1133 0,0297

24/04/2004 17 :10 15 0,3450 0,2398 0,0121

24/04/2004 17 :15 15 0,0727 0,0151 0,0357 0,0202 0,0056 0,6374 0,0762 0,1654 0,0013

24/04/2004 17 :30 15 0,0846 0,0495 0,0501 0,0308 0,0271 0,1019 0,0777 0,0756 0,0059

222
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Est 0,0008 kg/m/mn Ouest


5
Secteur1: nord 0,0017 kg/m/mn 0,022 kg/m/mn
4 0,0003 kg/m/mn 0,0 13 kg/m/mn
0,26 kg/m/mn
0,176 kg/m/mn 0,012 kg/m/mn
Altitude (m )

3 0,277 kg/m/mn Sommet de la dune


0,335 kg/m/mn 0,239 kg/m/mn
Siffle-vent
2 0,345 kg/m/mn 0,004 kg/m/ mn
1 Pied de la dune
0
Haut de plage
0 10 20 30 40 50 60 70
Distance (m)

5
0,02 kg/m/mn
4 Secteur 2:centre 0,024 kg/m/mn 0,014 kg/m/mn 0,012 kg/m/mn
Altitude (m)

0,13 kg/m/mn 0,02 kg/m/mn


3 0,03 kg/m/mn
0,026 kg/m/mn 0,139 kg/m/mn
2 0,097 k g/m/ mn
0,127 kg/m/mn 0,029 kg/m/mn
1 0,113 kg/m/mn
0
0 10 20 30 40 50 60 70
Distan ce (m)

5
Secteur 3: sud 0,0011 kg/m/mn
4 0,034 kg/ m/mn 0,026 kg/m/mn 0,06 kg/m/mn
0,014 kg/m/mn
Alt itude (m)

0,146 kg/ m/mn 0,049 kg/ m/mn


3 0,119 kg/m/mn
0,084 kg/m/mn
2 0,05 kg/m/mn
1

0
0 10 20 30 40 50 60 70
Distance (m )

11 janvier 2004 15:50


12 janvier 2004 12:45
24 avril 2004 16:30
24 avril 2004 16:50
24 avril 2004 17:10
Fig. IX-4: Flux sédimentaires mesurés par les pièges dans différentes positions au sein de la plage d’El Asfouria (kg.m-1.mn-1).

223
Chapitre IX Quantification du flux éolien

5 Est Sommet de la dune Ouest


4
Secteur 2: centre 0,2 kg/m/mn 0,003 k g/m/mn
Altitude (m)

3 0,144 kg/m/mn 0,0 04 kg/m/mn


2
0,182 k g/m/ mn
0,104 k g/m/ mn
1 Haut de plage Pied de la dune
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Dist ance (m)

5
4 Secteur: nord 0,002 kg/m/mn
Alti tu de (m)

0,1 k g/m/mn
3
0,078 kg/m/mn 0,0012 kg /m/mn 0,05 kg/m/mn
2 0,059 kg/m/mn
1 Siffle-vent
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Distan ce (m )

24 avril 2004 16:30


24 avril 2004 17:10

Fig. IX-5: Flux sédimentaires mesurés par les pièges dans différentes positions au sein de la plage de Neirat (kg.m-1.mn-1).

224
Chapitre IX Quantification du flux éolien

400 160
El Asfouria nord El Asfouria centre
350 140 Haut de plage
Haut de plage Pied de dune
300 120
Sommet de
Pied de dune dune
250 100 Siffle-vent
Sommet de
dune
200 80

150 60

100 40

50 20

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5

160
El Asfouria sud
140
Haut de plage

120 Pied de dune


Sommet de
100 dune
Siffle-vent

80

60

40

20

0
0 1 2 3 4 5 6

250 120
Neirat centre
Neirat nord

Haut de 100 Haut de plage


200 plage
Sommet de
Pied de dune
dune 80 Siffle-vent
150 Sommet de
dune
60

100
40

50
20

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6

Fig. IX-6 : Evolution du flux mesuré (en grammes) au niveau des deux sites ateliers : El Asfouria et Neirat
pendant les deux campagnes de mesures. 1,2 : janvier 2004. 3,4 et 5 : avril 2004.

IV- Comparaison des résultats en nature et en modèles


IV-1 Détermination de la vitesse de friction u*
Le but de la comparaison est de confronter la performance des différentes formules de
transport à la réalité expérimentale. Pour cela, il faut utiliser le modèle qu’elles représentent
dans les conditions de vent qui régnaient au moment de la mesure. Il faut par conséquent,
associer à chaque mesure une vitesse de friction u*. Compte tenu des disponibilités locales
concernant les vitesses de vent, nous avons vu que la méthode la plus simple est la méthode
du profil logarithmique de vitesse d’après l’équation (1) déjà décrite (chapitre 1 § II-4-1-4-iii)

225
Chapitre IX Quantification du flux éolien

équation (1)

Uz = vitesse moyenne du vent à l’altitude z (m.s-1) au dessus du sol.


u* = vitesse de frottement ou de cisaillement.
= constante de von Karman égale à 0,41.
z0= longueur de rugosité (m) estimée à 1 mm (d’après Arens, 1997).

Les résultats des calculs de la vitesse de friction u* sont représentés dans le tableau IX-
5. Les variations de u* qu’on y observe sont liées à la fonction logarithmique qui relie ce
paramètre à la vitesse moyenne du vent ainsi qu’à la rugosité.

IV-2 Comparaison des valeurs prédites et mesurées et validité des formules de


transport sédimentaire
Parmi les expressions prédictives du flux horizontal issues de plusieurs travaux de
recherche en laboratoire et sur le terrain, nous avons retenu les formules qui incluent la
granulométrie du sédiment et/ou la vitesse limite u*t (chapitre 1 § II-4-2-2). Ces résultats sont
exprimés dans les tableaux 2, 3, 4, 5 et 6 (Annexe F) et dans les figures IX-7 et IX-8.
La première observation que l’on peut faire est l’existence d’une grande disparité entre
les résultats donnés par les différentes formules employées, d’une part, et entre ceux-ci et les
mesures, d’autre part.

226
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Tabl. IX-5 : Vitesse de friction du vent u* (ms -1) calculée à partir de l’altitude de référence Zo (0,001 m, Arens, 1997) et l’altitude au dessus du sol Z au
niveau des deux sites ateliers au cours des mesures de flux.
Z (m) Altitude au dessus du sol
Z (m) Altitude au dessus du sol (Asfouria) U* Asfouria U* Neirat
(Neirat)
Vitesse
Direction HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2 HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
(m/s)
11/01/2004 NNE 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333

11/01/2004 NNE 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333

11/01/2004 NNE 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

11/01/2004 NNE 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

12/01/2004 WNW 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333

12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

12/01/2004 E 2 0,2 0,8 2,4 1,2 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,155 0,123 0,105 0,123 0,112 0,108 0,116 0,144 0,128 0,104 0,116 0,107 0,102 0,102 0,100 0,097 0,095

24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238

24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285

24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285

24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285

24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285

24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285

227
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Afin de déterminer les formules de transport éolien les plus adaptées à notre secteur,
c'est-à-dire celles qui minimisent les disparités systématiques qu’elles présentent avec les
mesures in situ, on a procédé au calcul du rapport entre les valeurs de flux prédites Q cal et

mesurées Q mes (Discrepancy Ratio), utilisé par Sherman et al., (1993) :

Dr = Q cal/Q mes
La détermination du Discrepancy Ratio a été faite en calculant la moyenne de la
somme des rapports de flux prédits Q cal et mesurés Q mes à chaque niveau de la plage (Tabl.
IX-6).

Tabl. IX-6 : Calcul de Dr au niveau des deux sites ateliers.

Plage d’El Asfouria Plage de Neirat


Dr Dr
Bagnold 8,41 12,8
Zing 4,8 5,98
Kawamura 15,4 27
Lettau 22,4 35,12
White 11,8 22,8
Williams 3,22 6,7
Pedreros 18,6 68

On constate que le degré d’approximation apparaît différent selon les formules


employées. En effet, il apparaît clairement que très peu de formules donnent des prédictions
qui se situent dans le même ordre de grandeur que les mesures. Seules, celles de Williams et
Zingg valent aussi bien pour la plage d’El Asfouria que pour celle de Neirat, celle de Bagnold
entre aussi dans cette catégorie à El Asfouria. Les autres formules donnent des valeurs qui
oscillent entre 11,8 et 68 fois les valeurs moyennes mesurées. On pourrait toutefois améliorer
leur performance en modifiant les valeurs des coefficients empiriques. Cette manipulation a
été critiquée à juste titre par Pedreros (2000) car elle introduit un élément arbitraire. En
agissant de la sorte, dit-il, « l’expression perd toute signification physique car la constante a
alors plus de poids que le reste de la formule qui contient les paramètres de vitesse,
granulométrie et densité ».
Dans ces conditions, on peut retenir que les expressions de Zingg et Williams donnent
les résultats les plus satisfaisants. Comme l’a noté également Pedreros dans son étude, c’est
l’équation de Williams qui donne les valeurs approchant le plus les flux mesurés.

228
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Il existe aussi d’autres raison qui contribuent à expliquer les résultats globalement
mauvais fournis par l’usage des formules. Elles tiennent à deux limitations, l’une liée à la
qualité des données entrées dans les modèles, l’autre à la structure même de ces modèles.
Dans le premier cas, les vitesses de vent, en particulier, n’ont pas été mesurées sur
place et les vitesses moyennes, enregistrées à 2 km de la côte et à une hauteur de 10 m, ne
représentent pas la réalité de l’effet des vents près de la côte. Cela conduit à une mauvaise
détermination de la vitesse de friction.
Dans le second, les formules négligent un grand nombre de facteurs qui jouent un rôle
important dans le débit des flux éoliens. Ainsi, les irrégularités topographiques par rapport au
positionnement des pièges éoliens perturbent l’intensité de l’écoulement de l’air et influencent
les flux sédimentaires transportés. En outre, l’effet de la largeur de la plage, l’humidité et la
cohésion entre les sédiments, ne sont pas pris en compte dans les formules.

229
Chapitre IX Quantification du flux éolien

Nord de la plag e d'E l As fouria


1

Bagnold
0,1
F lux Q c al (K g /m /m n)
Z ing

K aw amura
0,01
L ettau

White
HP1
0,001
Williams
PD1
SD1

0,0001
0 0,0002 0,0004 0,0006 0,0008 0,001 0,0012 0,0014 0,0016 0,0018 0,002

F lux Q m e s (K g /m /m n)

C entre de la plag e d'E l As fouria B agnold

1 Zing

K awamura

0,1 L ettau
F lux Q c al (K g /m/mn)

W hite
SV2
0,01 SD2 PD2 HP2 W illiams

P edreros

0,001

0,0001
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12 0,14 0,16
F lux Q me s (K g /m/m n)

S ud de la plag e d'E l As fouria B agnold

1 Zing
K awamura

L ettau
F lux Q c al (K g /m /m n)

0,1
W hite
HP3
PD3 W illiams
SV3
0,01 SD3
P edreros

0,001

0,0001
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07

F lux Q me s (K g /m/mn)

Fig. IX-7 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage d’El Asfouria.

230
Chapitre IX Quantification du flux éolien

B agnold
No rd de la plag e de Neirat
Zing
1
K awamura

L ettau

F lux Q c al (K g /m/mn)
0,1
W hite

W illiams
SV3 HP3
PD3
0,01 P edreros

0,001

0,0001
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07

F lux Q m e s (K g /m/mn)

B agnold
C entre de la plag e de Neirat
Zing
1
K awamura
L ettau
White
F lux Q c al (K g /m /m n)

0,1
Williams
P edreros
0,01
SD2 PD2
HP2

0,001

0,0001
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25

F lux Q m e s (K g /m /m n)

Fig. IX-8 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage de Neirat.

231
Chapitre IX Quantification du flux éolien

V- Conclusion
L’étude des flux éoliens dans les deux sites ateliers d’El Asfouria et de Neirat n’a pu
être conduite que dans les circonstances limitées de deux études. Au cours de ces deux
campagnes, en janvier et en avril 2004, les vents correspondaient à des tempêtes, celle d’avril
étant la plus forte. Compte tenu de la direction des vents pendant ces deux épisodes, on a eu
des vents présentant une composante longitudinale dominante. Cependant en janvier, une
composante transversale mer-terre existait dans les deux sites ; tandis qu’en avril le vent était
pratiquement parallèle au littoral à El Asfouria et faiblement incliné dans une direction terre-
mer à Neirat.
Dans les deux secteurs, on a pu vérifier que les flux mesurés étaient fortement corrélés
aux vitesses. Le passage des vents au dessus de 10 m. s-1, en avril notamment, conduit à une
très forte augmentation des flux. Les écarts par rapport à ce schéma, par exemple, les
accroissements des quantités de sable transporté observés sur le déclin de la tempête d’avril à
El Asfouria peuvent être considérés comme le résultat du balayage direct de la plage par des
vents longitudinaux. Cette circulation du flux éolien favorise une accrétion de l’édifice
dunaire vers sa partie nord et un engraissement des avant-dunes nouvellement édifiées, au
centre (Fig. IX-9 A). L’extrémité sud de la plage ayant des caractéristiques différentes (moins
large, pente forte de la berme, dunes plus hautes et moins végétalisées à talus raide) est
soumise à une érosion par accélération des filets d’air au pied des dunes vives.
Plus au nord de la baie, la plage de Neirat montre un schéma évolutif différent. En
effet, les mesures du flux éolien indiquent un maximum du transit vers la partie centrale et
nord. La présence de couloirs de déflation, la faible densité du couvert végétal, l’hétérogénéité
du sédiment de plage accentuent l’érosion éolienne (Fig. IX-9 B). La plage étant plus étroite
avec un disponible sédimentaire déficitaire ne favorise pas la progradation du système
dunaire. L’érosion éolienne provoque des falaises d’escarpement dunaire et des avalanches
successives sur le flanc du côté opposé, d’où un envahissement des terres, et une perte
considérable du stock sableux.
L’approche quantitative des flux sableux transportés a consisté principalement à
valider les formules de transport offertes par la bibliographie. En fait, comme dans d’autres
études portant sur le transport éolien on constate une forte divergence entre les résultats
fournis par la plupart d’entre elles et les mesures expérimentales. Seules deux formules
fournissent des ordres de grandeurs compatibles avec les résultats en nature. Celle de Zingg et
celle de Williams ; cette dernière donnant des indications un peu meilleures. On a renoncé à

232
Chapitre IX Quantification du flux éolien

modifier les coefficients d’ajustement des formules, cette opération étant considérée comme
une manipulation artificielle qui fait perdre toute valeur générale aux modèles correspondants.

5.4
5.2
5
4.8
champs dunaire stable 4.6
4.4

Plage d'El Asfouria 4.2


4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2

dune blanche semi- mobile 1.8


1.6

cordon artificiel 1.4

siffle vent
Mer

cordon artificiel Secteur 1 et 2

A
Secteur 3

6.4
6.15
5.9
5.65
5.4
5.15
4.9
4.65
4.4
4.15
3.9
secteur 1 3.65
3.4
3.15
2.9
2.65
2.4
Grande brèche 2.15
1.9
1.65
1.4

Mer
secteur 3

secteur 2
B

Fig. IX-9 : Evolution du transit éolien au niveau de la plage aérienne des deux sites étudiés. A : plage d’El
Asfouria. B : Neirat.

233
234
Conclusion générale

Les plages sableuses sont des systèmes complexes. Leur fonctionnement est dominé
par l’interaction de différents forçages qui apportent de l’énergie et transportent des éléments
entre les compartiments du système. Le résultat s’observe généralement par une modification
du volume de ces compartiments et par une évolution de la morphologie des interfaces. La
compréhension globale des processus mis en jeu est bien souvent délicate et nécessite des
études pluridisciplinaires
Sur la côte nord de Mahdia, le forçage des houles est important et certaines zones
dominées par le déferlement sont pratiquement inaccessibles. Cette importante énergie
délivrée par les vagues est le moteur de ce milieu très dynamique. En outre comme sur toutes
les plages équipées d’un système dunaire, ce qui est le cas du littoral de la baie de Mahdia, le
vent est un acteur de premier plan. En conséquence, le but de cette thèse est de comprendre
les interactions entre le domaine marin et aérien via les échanges hydro-sédimentaires. Pour
atteindre cet objectif, on a essayé de caractériser, en premier lieu, la morphologie des unités
sédimentaires sous-marines, en particulier des barres sableuses, et leur dynamique en relation
avec la morphologie de la plage. Cette étude a été réalisée en fonction des données
morphologiques et sédimentologiques de terrain, mais également en utilisant un nouvel outil
de modélisation : le Système de Modélisation Côtier (SMC). En second lieu, on s’est intéressé
à la dynamique sédimentaire de la plage aérienne et à la quantification des masses sableuses
transitant par voie éolienne. Ces deux parties seront présentées successivement.

1- Morphodynamique et dynamique sédimentaire dans la baie de Mahdia


La baie de Mahdia est constituée de deux entités distinctes du large vers la côte. Au
large, des grès rocheux représentent probablement d’anciens cordons littoraux d’âge inconnu ;
ils n’ont pas été étudiés dans ce travail. A partir des fonds de l’ordre de 8 m au sud à 12 m au
centre, la pente augmente brusquement indiquant le passage à une avant-côte qui été découpée
en deux compartiments tenant compte de la disposition naturelle des fonds. Ce découpage

235
Conclusion générale

permet de faciliter l’étude de l’ensemble du système littoral. Un compartiment rocheux au


nord du prolongement de la faille de Moknine, formé d’affleurements tyrrhéniens et de beach
rocks plus récents, entraîne la formation de fonds accidentés. Plus au sud, un deuxième
compartiment est constitué par un prisme sableux dans lequel ont été identifiées des barres
sableuses. Les résultats de l’étude préliminaire de la morphologie et de la sédimentologie de
l’avant-côte ont conduit à mettre en évidence la limitation du volume sableux disponible.
Cette réduction s'exprime morphologiquement aussi bien en étendue qu’en volume. Le prisme
sédimentaire n'est pleinement développé que dans la partie centrale de la baie sous la forme
d’un dépocentre sableux. Elle est confirmée par ailleurs, par l’étude granulométrique qui a
conduit à interpréter la structure dimensionnelle des sables de l’avant-côte comme un mélange
de stocks dont l’origine est moins dans le mode de transport que dans les sources locales, ici
peu nombreuses et peu abondantes.
Une autre illustration de la faiblesse du disponible sédimentaire est fournie par la
dynamique des barres qui dépend du régime météo-marin. Ces unités sédimentaires se
présentent sous la forme de :
1-Deux barres rectilignes qui s’étendent dans la partie centrale du prisme.
2- Une barre festonnée disposée en échelon aux extrémités nord et sud du prisme de
directions respectives NNW/SSE et NNE/SSW.
Notre approche fonctionnelle globale de ce système de barres a été réalisée à l’échelle
pluriannuelle en s’appuyant sur l’examen de photographies aériennes. Les barres suivent un
schéma évolutif comparable à celui observé au niveau de la plage de Sète (Golfe de Lion) par
Certain (2002). Leur mobilité s’intègre dans une dynamique d’équilibre (boucle négative).
Soumises à des conditions de tempête, elles migrent vers le large puis repartent vers la côte. Il
s’agit d’une évolution autour d’une position d’équilibre (O.P.E). Ponctuellement, cet équilibre
dynamique semble être déstabilisé par un ou plusieurs coups de mer exceptionnels. L’analyse
de la carte bathymétrique réalisée pendant la campagne d’août 2006 confirme ainsi
l’adaptation des barres au régime hydrodynamique qui se traduit par le passage de la barre
interne d’une forme rectiligne à une forme festonnée, puis segmenté en échelon.
La réponse du système de barres au forçage hydrodynamique confirme en dernier lieu
l’existence d’un disponible sédimentaire déficitaire. Une unité sédimentaire de faible volume
est, en effet, plus réactive et plus mobile qu’une structure massive. L’absence de la barre
externe vers les extrémités de la baie pourrait aussi être attribuée à cette pénurie sédimentaire.

236
Conclusion générale

L’application du modèle SMC à travers ses deux modules MOPLA et PETRA permet
d’apporter des informations sur la distribution courantologique générale et l’évolution des
profils transversaux.
Le module MOPLA donne une description satisfaisante de la circulation littorale. Il
montre l’existence de secteurs du rivage où la dérive littorale est unidirectionnelle, et d’autres
où elle se différencie en cellules séparées par de nombreux courants d’arrachement, avec
cependant une composante dans le sens dominant, en cohérence avec l’orientation de la houle.
On doit corréler la présence des zones où la circulation est organisée en cellules
hydrodynamiques et l’existence de secteurs où la barre interne présente une diversité
morphologique. On constate que la barre interne est surtout sujette à des remaniements
morphologiques (festonnement, disposition en échelon) dans les deux secteurs qui encadrent
au sud et au nord, la partie centrale. C’est précisément dans ces secteurs que le modèle SMC
montre l’apparition de cellules de circulation littorale par temps de NE, plus actif, même s’il
n’est pas le plus fréquent.
Cependant, les réajustements des barres sédimentaires au cours de la réfraction des
houles n’ont pas été bien illustrés par le modèle. En effet, il met certes bien en évidence des
érosions sur les petits fonds, entraînant la formation de dépôts à des profondeurs plus grandes
au cours des tempêtes, mais il ne positionne pas correctement ces derniers. Les dépocentres
recoupent en effet les isobathes à différents niveaux de façon totalement incohérente par
rapport à la répartition des formes du terrain.
Le sous module PETRA donne globalement de bon résultats. D’une part, le modèle
hydrodynamique 2D-Horizontale permet de décrire les courants moyens induits par la houle
et d’en déduire le transport sédimentaire associé. L’évolution du fond sableux est ensuite
obtenue par le bilan des flux de sédiment. D’autre part, les mouvements décrits en fonction
des différentes étapes de la montée en tempête et de sa décroissance sont corrects ; les barres
s’écartent vers le large au cours du paroxysme de la tempête et le rivage est érodé. Toutefois,
on note que la pente et le nombre de barres modulent l’intensité de l’érosion qui est plus
vigoureuse dans des secteurs à pente forte et à une seule barre, que dans ceux où la pente plus
faible avec deux barre. A priori, les deux secteurs qui encadrent la zone centrale de la baie de
Mahdia (Echraff et Hiboun) sont donc plus vulnérables.
Des faiblesses du modèle ont cependant été notées. Certains résultats sont en parfaite
cohérence avec ce que l’on sait du fonctionnement des zones littorales et apportent donc
d’utiles indications, parfois quantitatives, sur le fonctionnement de l’avant-côte de Mahdia.

237
Conclusion générale

Par contre, d’autres doivent être considérés avec prudence, car ils ne sont pas corroborés par
l’état actuel des connaissances. Ce point sera repris ci-dessous dans les perspectives.

2- Dynamique sédimentaire de la plage aérienne


Les conclusions présentées ici sont restreintes aux études réalisées au niveau des sites
ateliers d’El Asfouria et de Neirat qui constituent deux cellules sédimentaires séparées par des
aménagements (brise-lames au sud d’El Asfouria, série d’hôtels entre El Asfouria et Neirat et
au nord de Neirat). La première s’étend le long de la plage de Neirat avec une succession de
secteurs en érosion qui affectent majoritairement l’estran. La deuxième est localisée au niveau
de la plage d’El Asfouria et présente un bilan positif avec une répartition équitable de
sédiments au niveau du cordon dunaire et du haut de plage.
Au niveau de la plage aérienne, le bilan interannuel fait apparaître des évolutions
beaucoup plus complexes dans le détail, avec des zones en érosion et d’autres en accrétion, et
des différences qui s’inscrivent à la fois dans le temps et l’espace. Ainsi, pendant la période
hivernale, on constate la dominance des secteurs en érosion le long de la frange sud de la baie.
Au niveau de la plage de Neirat, le bilan de la plage aérienne se montre négatif avec un
maximum de perte vers les extrémités nord et sud. Seule la partie nord de la plage d’El
Asfouria est le siège d’une accumulation qui affecte le haut de plage (+ 364 m3). Ce bilan
suppose nécessairement des apports d’origine marine. Les phases érosives reprennent vers le
centre quoique l’estran soit moins affecté par les pertes (-112 m3). L’érosion est maximale
vers l’extrémité SE de la plage d’El Asfouria (-545 m3).
Ces bilans s’inscrivent dans le cadre d’une évolution saisonnière de la plage et
traduisent ainsi une dynamique du profil d’hiver face aux agents hydrodynamique et éolien.
En effet, l’estran soumis à l’action conjuguée des vagues de tempête et des vents de terre,
s’érode et alimente la plage sous-marine. L’essentiel des pertes de l’estran s’effectue
préférentiellement vers les petits fonds proches sous l’effet des courants de retour induits par
le déferlement de la houle sur la côte.
La répartition changeante des zones en accumulation/érosion semble être en accord
avec l’évolution des indices granulométriques. C’est au niveau de la plage de Neirat et plus
précisément vers l’extrémité NW et sa partie centrale que l’érosion est remarquablement
identifiée par la présence de sédiments bimodaux, mal classés avec enrichissement de la
fraction fine en hiver (double action marine et éolienne) et grossière en été (action marine
dominante amplifiée par le déficit des stocks sédimentaires).

238
Conclusion générale

Cette situation contrastée, marquée par la juxtaposition de zones en accrétion et en érosion


reflète le schéma confus des sens de circulation de la dérive littorale. Certes il existe une
dominante N/S mais de nombreux contre-courants, sans doute liés à des courants
d’arrachement, entraînent une segmentation de la plage en cellules de circulation littorale dont
la disposition varie en fonction des caractères de la houle. Si on se réfère aux résultats des
plans de houles, les secteurs en érosion correspondent aux zones de convergence de la houle
NE et E. Les courants d’arrachement sont responsables du remaniement des sédiments et de
leur charriage vers l’avant-côte. Les zones en accrétion correspondent par contre aux secteurs
les moins exposés à la réfraction de la houle. La variabilité des conditions hydrodynamiques
explique donc la variabilité spatiale et temporelle des zones sources (érosion) et de zones
puits (accumulation).
Cette évolution ponctuelle et variable reflète ainsi l’influence des conditions météo-
marines (vitesse et direction des vents, action des vagues, angle d’incidence des houles
dominantes). Mais en outre elle traduit l’existence d’interactions dune-plage étroitement liées
aux caractéristiques du haut de plage (étendue, largeur) et à la morphologie des avant-dunes
(altitude, pente des flancs, densité du couvert végétal).

Au niveau du cordon dunaire, l’évolution interannuelle montre également une


succession de zones en érosion et en accumulation. Toutefois des tendances générales
différencient le secteur de Neirat de celui d’El Asfouria. A Neirat, le bilan s’affiche négatif.
Cette fragilité est due à l’anthropisation excessive (piétinement, dévégétalisation, édification
malencontreuse de parkings). En outre l’action propre de la mer exploite les caoudeyres et les
élargissent en couloirs repris ensuite par la déflation. A El Asfouria, où d’importantes
accumulations résultent de l’effet piège des brise-vent, la tendance s’oriente vers une
progression.
Ces constatations qualitatives sont en grande partie confirmées par les mesures
réalisées au cours de deux campagnes d’étude des flux éoliens en janvier et en avril 2004. A
Neirat, les mesures du flux éolien indiquent ainsi un maximum du transit vers la partie
centrale et au nord en liaison avec la présence de couloirs de déflation A El Asfouria, la
circulation du flux éolien déduite des mesures réalisées favorise une accrétion de l’édifice
dunaire vers sa partie nord et un engraissement des avant-dunes nouvellement édifiées, au
centre.

239
Conclusion générale

L’approche quantitative des flux sableux transportés a en outre permis de valider les
formules de transport offertes par la bibliographie. Deux formules notamment fournissent des
ordres de grandeurs compatibles avec les résultats en nature : celle de Zingg et celle de
Williams.

240
Perspectives de recherches

# + , - -
Ces travaux ont permis de réelles avancées sur le thème de la mesure et de l’analyse de
la morphologie des barres sableuses des plages nord de Mahdia. Chaque amélioration a été
menée avec l’objectif de progresser vers une méthode d’étude optimale, qui soit à la fois
précise et tridimensionnelle, qui recouvre l’ensemble du domaine littoral et permette des
observations à une grande fréquence spatiale et temporelle. A la suite de cette thèse, les
perspectives de travail concernent surtout la fréquence temporelle des études. Il apparaît en
effet primordial de mieux suivre les événements qui affectent la morphologie de la plage et
des barres sableuses. Une plus grande fréquence de mesure devrait permettre de proposer des
séquences évolutives précises et quantifiées. Les relations avec les conditions
environnementales et l’hydrodynamique pourront alors être plus aisément corrélées. La
collecte de ces informations reliant l’évolution morphologique et l’hydrodynamique doit
faciliter la mise en place à moyen terme d’une classification morphodynamique de la plage de
Mahdia. Cette classification doit être une synthèse présentant les principaux états de la plage
et les conditions environnementales qui favorisent les évolutions.
Il est par conséquent nécessaire de développer tout un programme d’amélioration des
connaissances hydrodynamiques dans la baie de Mahdia. Cela implique des mesures
courantométriques plus instantanées, la caractérisation physique de la propagation de la houle
sur la côte de Mahdia, avec notamment la mise en évidence de la présence d’ondes
infragravitaires dans le spectre des houles.
Ces données serviront par ailleurs d’entrées pour le second volet nécessaire à la
connaissance du milieu : la modélisation. On dispose pour cela d’un outil numérique dédié
aux investigations sur la propagation des houles déferlantes en milieu littoral. Ce modèle de
houle a été comparé qualitativement avec les relevés sur le terrain. Les résultats n’ont pas été
toujours conformes aux connaissances générales sur l’hydrodynamique côtière. Dans ce sens,
il parait indispensable de mieux étudier la sensibilité du modèle hydrodynamique à la

241
Perspectives de recherches

paramétrisation de certaines entrées représentatives des données de terrain (le coefficient de


frottement sur le fond, la taille moyenne des grains), paramètres qui contrôlent de façon
déterminante l’allure des courants moyens aux petites profondeurs.
Un deuxième sujet qu’il convient d’approfondir concerne la dynamique sédimentaire.
Pour cela, il faut suivre les évolutions texturales et essayer de simuler les assemblages
granulométriques en fonction des conditions morpho-hydrodynamiques du terrain.
Dans le domaine émergé, il faut également améliorer les techniques de mesure du flux
éolien en même temps que de se doter du matériel nécessaire pour les mesures instantanées
aérométriques.
Une autre question qui a été posée clairement dans le travail présenté ici est celle de la
mesure des volumes et des épaisseurs des sédiments disponibles et échangeables entre les
domaines marin et émergé. L’application de la méthode sismique réflexion haute résolution
sera alors d’un grand apport pour délimiter le prisme littoral et préciser la géométrie
(architecture) du réservoir sédimentaire de la baie. En outre, elle apportera des informations
essentielles sur l'identification des structures profondes et notamment des paléorivages.
L’information sismique doit toutefois être complétée par une investigation de terrain des
microfaciès rencontrés et par des datations.
Face à un programme aussi large, il est évident que seules de véritables collaborations
interdisciplinaires et coordonnées permettront de faire avancer significativement les
connaissances sur l’environnement littoral et d’améliorer la qualité des prévisions de son
évolution.

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253
254
/

255
256
Annexes

/
+ 0" +
, 1

secteur 1 secteur 2-1

257
Annexes

3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
3.8 1.6
3.6 1.4
3.4 1.2
3.2 1
3 0.8
2.8 0.6
2.6 0.4
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6

Novembre 2000 station 1. Mai 2001 station 1

3.8
3.6
3.4
4
3.2
3
3.8
2.8 3.6
2.6 3.4
2.4 3.2
2.2 3
2 2.8
1.8
2.6
1.6
2.4
1.4
2.2
1.2
1
2
0.8 1.8
0.6 1.6
0.4 1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2

Novembre 2001 station 1. Mai 2002 station 1.


Fig. A-1 : Evolution du la plage aérienne au niveau de la station 1 du site atelier plage d’El Asfouria.

258
Annexes

3.2
3 3.8
3.6
2.8
3.4
2.6 3.2
2.4 3
2.2 2.8
2 2.6
1.8 2.4
2.2
1.6
2
1.4 1.8
1.2 1.6
1 1.4
0.8 1.2
1
0.6
0.8
0.4 0.6
0.2 0.4
0 0.2
-0.2 0

-0.4
-0.6

Station 1 station 2
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1.2
-1.4

Station 3
Fig.A-2 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne mars 2003.

259
Annexes

4.5

3.5

2.5

1.5

0.5

0
3.5
-0.5
3
-1
2.5
-1.5
2
-2 1.5

0.5

-0.5

-1

-1.5

3.5

2.5

1.5
4
1 3.5

3
0.5
2.5

0 2

1.5
-0.5
1

0.5
-1
0
-1.5 -0.5

-1

-1.5

-2

Fig. A-3 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne 0 8-28 août 2003.

260
Annexes

3.2
3.2
3
3
2.8 2.8
2.6
2.4
2.6
2.2 2.4
2
1.8
2.2
1.6 2
1.4
1.2 1.8
1 1.6
0.8
0.6 1.4
0.4
1.2
0.2
0 1
-0.2
-0.4
0.8
-0.6 0.6
-0.8
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6

3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
4
1.6
3.5 1.4
1.2
3 1
0.8
2.5
0.6
2 0.4
0.2
1.5 0
-0.2
1
-0.4
0.5 -0.6
-0.8
0 -1
-0.5

-1

-1.5

Fig. A-4 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne janvier 2004.

261
Annexes

5.8
5.6
5.4
5.2
5
4.8
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2

6.5

6
1.4
1.2
5.5
1
0.8
5 0.6
0.4
4.5 0.2
0
-0.2
4
-0.4
-0.6
3.5 -0.8
-1
3 -1.2
-1.4
2.5 -1.6
-1.8
-2
2 -2.2
-2.4
1.5 -2.6
-2.8

262
Annexes

3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1

Fig. A-5 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne mars 2005.

7
6.5 6

6 5.5
5.5
5
5
4.5 4.5
4
4
3.5
3 3.5
2.5
3
2
1.5 2.5

1 2
0.5
1.5
0
-0.2 0.5

263
Annexes

4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4

4.8
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0

Fig. A-6 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne du 04-14 mars 2004.

3.5

2.5
4
2
3.5
1.5
3
1
2.5

2 0.5

1.5 0

1 -0.5

0.5 -1
0
-1.5
-0.5

-1

-1.5

-2

264
Annexes

4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
-0.5
-1
-1.5
-2
-2.5
-3
-3.5

Fig. A-7 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne 0 8-28 août 2003.

5
4.5
4
3.5
3 3

2.5 2.5

2
2
1.5
1.5
1
1
0.5
0.5
0
0
-0.5
-0.5
-1
-1 -1.5

-1.5 -2

-2

265
Annexes

3.5

2.5

1.5

0.5

-0.5

-1

-1.5

-2

-2.5

Fig. A-8 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne de janvier 2004.
7

6.5

5.5

4.5

3.5

2.5

1.5

6.5

5.5

4.5

3.5

2.5

1.5

266
Annexes

5.5
5.4
5.2 5
5
4.5
4.8
4.6
4
4.4
4.2
3.5
4
3.8 3
3.6
3.4 2.5
3.2
3 2
2.8
2.6 1.5
2.4
2.2 1
2
1.5 0.5
1

Fig. A-9 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne de mars 2005.

6.5

5.5

4.5

3.5

2.5

1.5

267
Annexes

/ '
+2 34( 5 , 6333
#- 71# 8

+2 39 76 , 6339

#- 61 + 8

#- 01 +

268
Annexes

/
+- 8 , : -

258500

258250

258000

257750

257500

257250

257000

256750

256500

256250

256000

255750

255500

255250

255000

603000 603500 604000 604500 605000

Fig. 1 : Compartiment nord de la baie

269
Annexes

255000

254800

254600

602800 603000 603200 603400 603600 603800 604000 604200 604400

Fig. 2 : Faille de Moknine : limite entre le compartiment nord et compartiment sud

270
Annexes

Lagune nord : système de barres festonnées

254400

254200

254000

253800

253600

602600 602800 603000 603200 603400 603600 603800 604000 604200 604400 604600

Fig. 3 : Compartiment sud : système lagunaire

271
Annexes

253400

253200

253000

252800

252600

602400 602600 602800 603000 603200 603400 603600 603800 604000 604200

Fig. 4 : Compartiment sud : lagune centre : barre interne rectiligne

272
Annexes

252400

252200

252000

251800

251600

251400

251200

251000

250800

602400 602600 602800 603000 603200 603400 603600 603800

Fig. 5 : Compartiment sud : centre des lagunes : Système de barres rectilignes

273
Annexes

250500

250000

249500

249000

248500

602500 603000 603500 604000

Fig. 6 : Compartiment sud : lagune sud : Système de barres féstonnées

274
Annexes

248000

247500

247000

246500

603500 604000 604500 605000 605500 606000

Fig. 7 : Sud de la baie : zone hôtelière, fin des barres festonnées

246200

246000

245800

245600
605000 605500 606000 606500 607000

Fig. 8 : Sud de la baie : site ateliers

275
Annexes

# + - , - ;
3946000 OLUCA-SP
Spectre fréquentiel (TMA)
Hs: 1.2 m
h: 30 m
fp: 0.149 Hz (Tp: 6.71141 s)
3944000 γ: 10
Nº Comp.: 15
Spectre directionnel
θm : 0° (S45.0E)
σ: 5° - Nº Comp.: 15

3942000

3940000

3938000

3936000

3934000

3932000
Cas spectral: I202
I2: NE dimas détail
02: NE dimas spectrale
3930000 Composante:
Amplitude: 0.028 m
fc: 0.1278 Hz (Tc: 7.8271 s)
Dir: -3.659° (S41.3E)
3928000
682000 684000 686000 688000 690000
Fig. 9: Représentation graphique de la surface libre des fronts de houle de NE au niveau de la baie Ras Dimas-
Cap Africa.

276
Annexes

/ "1
+ -< . 1 , 633= >+ 8 ?
Tab.C-1 ; Position des échantillons bathymétriques de surface prélevés au niveau du site Asfouria (avril 2004).

Echantillons Position du prélèvement


Coordonnées X (Lambert nord) Coordonnées Y (Lambert nord) Coordonnées Z (m)
B1 686450.538 3931095.849 -1,007
B2 686322.051 3931199.195 -0,995
B3 686178.359 3931315.785 -1,006
B4 685781.37 3931670.876 -1,001
B5 685412.547 3932090.713 -0,606
B6 685231.854 3932329.128 -0,802
B7 685017.805 3932632.43 -0,278

Tab. C-2: Position des échantillons bathymétriques de surface prélevés au niveau de la baie de Mahdia (août
2006).

Numéro du profil X Y Z
Profil 1 605008.44 245993.74 -1
605100.77 246059.24 -2
605154.17 246097.26 -4
605255.99 246169.06 -6
605375.27 246254.19 -8
605915.98 246637.93 -10
Profil 2 602973.27 248562.69 -1
603080.00 248578.68 -2
603281.04 248608.79 -4
603429.71 248631.61 -6
603597.34 248656.30 -8
603735.99 248676.99 -10
603847.02 248693.66 -12
Profil 3 602465.84 252646.51 -1
602564.39 252647.21 -2
603085.39 252649.01 -8
603166.01 252648.70 -10
603239.16 252649.19 -12
Profil 4 603236.62 255577.33 -1
603354.40 255572.90 -2
603492.77 255566.51 -4
603910.19 255548.10 -6
604374.29 255529.56 -8
604595.30 255520.33 -10
Profil 4’ 602810.22 254690.62 -1
603183.80 254675.97 -2
603438.52 254665.97 -4
603608.25 254659.30 -6
Profil 5 603741.90 256710.18 -1
603810.07 256703.95 -2
609888.20 256696.97 -4
604757.66 256619.83 -6
605040.39 256595.04 -8
605230.30 256577.91 -10
Profil 6 603787.17 258100.16 -1
603881.68 258079.25 -2
604016.34 258051.95 -4
604307.29 257985.00 -6
604723.86 257892.75 -8
605206.68 257785.83 -10

277
Annexes

/ 1
.
Tabl. 1: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau de la plage
d'Asfouria pendant la période de novembre 2000.

N=Me-
Echantillons Mz So SKI Ku X Cu
C1,1
SD 2,039 -0,3 1,0975 0,086 0,1705 -0 1,33
C1.2
FACE W 1,924 -0,31 1,0801 0,094 0,1333 0 1,35
C1.3
FACE NE 2,312 -0,262 1,1055 0,174 0,1905 0 1,273
C1.4
FACE N 1,716 -0,434 1,1832 0,36 0,2041 -0,02 1,395
C2.1
LETTE 1,459 -0,499 1,1952 -0,01 0,2426 -0,06 1,771
C2.2
DE 1,591 -0,361 1,1146 -0,26 0,2717 -0,02 1,652
C4.1
SD1 1,605 -0,199 1,1072 -0,44 0,2647 -0 1,44
C4,2
SD2 1,533 -0,22 1,118 -0,53 0,3 0 1,542
C4,3
HP 1,363 -0,496 1,2719 -0,25 0,2536 -0,03 2,041
C6".1
DG 1,668 -0,229 1,1106 -0,46 0,2941 -0 1,522
C6''.2
SD1 0,959 -0,66 1,6667 -0,04 0,1635 -0,18 3,542
C6''.3
HP 1,107 -0,289 1,2336 -0,65 0,2754 -0,08 1,486
C6''.4
ESTRAN SUP 1,504 -0,177 1,1464 -0,62 0,225 -0,04 1,367
échantillon1
DANS LA CAISSE 0 -0,286 1 ##### 0,4679 0 1,176
échantillon2
PIEDS GAN.N 1,281 -0,224 1,2097 -0,55 0,1964 -0,07 1,563
échantillon3
AVANT GAN.W 1,08 -0,475 1,4907 -0,58 0,2059 -0,18 2,152
échantillon4 -
APRES GAN.E 0,022 -0,111 1,0445 -0,61 0,25 -0,1 1,158
échantillon5 PASSAGE A
NIVEAU 1,685 -0,097 1,2247 ##### -0,349 -0,04 1,6

Légende commune aux tableaux des campagnes d’échantillonnage.

DG dune grise ou lette

DBSM dune blanche semi mobile

DBM dune blanche mobile

GI glacis interne
GE glacis externe
GB grande brèche
HP haut de plage
PD pied de dune
SD sommet dunaire
DE dune embryonnaire
BM balancement de marée: jet de rive
SV siffle vent
CD cordon dunaire
DL dérive littorale: jet de rive

278
Annexes

Tabl. 2: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau de la plage


d'Asfouria pendant la période de novembre 2001.
Echantillonnage
09/11/ 2001 Zone de prélèvement Md M Mz So SKI Ku Cu
P1-1 lette 0,425 0,401 1,36 -0,498 1,14 -0,41 -0,11 1,833
P1-2 Pied de la dune 0,22 0,223 2,18 -0,399 1,19 0,165 -0,62 1,394
P1-3 Sommet1 de dune 0,21 0,215 2,45 -0,206 1,18 0,131 -0,65 1,375
P1-4 Sommet 2 de la dune 0,24 0,24 2,06 -0,323 1,18 0,019 -0,41 1,167
P1-5 Dune embryonnaire 0,27 0,27 1,91 -0,376 1,16 0,025 -0,46 1,35
P1-6 Haut de la plage 0,4 0,4 1,27 -0,731 1,48 -0,29 0,392 2,143
P1-7 Inshorre inférieur 0,21 0,21 2,21 -0,457 1,15 0,691 -0,21 1,375
P1-8 Inshorre supérieur 0,2 0,205 2,02 -0,946 1,19 4,567 0,03 1,517
P2-1 Lette (dune fixe) 0,25 0,27 1,91 -0,627 1,25 1,322 0,002 1,5
P2-2 Pied de la dune 0,3 0,305 1,74 -0,48 1,24 0,141 -0,11 1,65
P2-3 Sommet de la dune mobile 0,275 0,278 1,88 -0,365 1,21 -0,08 -0,33 1,5
P2-4 Sommet de la dune semi- mobile 0,285 0,295 1,81 -0,399 1,21 0,159 -0,22 1,524
P2-5 interdune 0,24 0,31 1,79 -0,551 1,22 1,568 -0.009 1,524
P2-6 Dune embryonnaire 0,24 0,3 1,85 -0,471 1,22 0,931 0,002 1,561
P2-7 Haut de la plage 0,25 0,335 1,73 -0,601 1,38 1,303 0,081 1,7
P2-8 Inshorre supérieur 0,23 0,245 2,06 -0,61 1,26 1,82 0,079 1,412
P2-9 Inshorre inférieur 0,225 0,235 2,12 -0,563 1,19 2,222 -0,16 1,314
P3-2 Sommet de la dune mobile 0,265 0,28 1,86 -0,416 1,15 0,482 -0,19 1,317
P3-3 Sommet de la dune semi-mobile 0,25 0,26 1,95 -0,333 1,12 0,099 -0,5 1,333
P3-4 Dune embryonnaire 0,345 0,35 1,56 -0,579 1,34 0,07 0,088 1,756
P3-5 Haut de la plage 0,33 0,388 1,48 -0,894 1,47 1,673 0,332 2,222
P3-6 Inshorresupérieur 0,33 0,44 1,37 - 1,68 - 0,486 1,425
P3-8 Inshorre inférieur 0,25 0,26 2 -0,37 1,17 0,231 -0,33 1,405
P4-1 Lette (dune fixe) 0,33 0,35 1,59 -0,693 1,34 0,921 0,129 1,85
P4-2 Sommet de la dune semi-mobile 0,27 0,285 1,87 -0,353 1,17 0,194 -0,29 1,366
P4-3 Plateau sommital 0,26 0,265 1,9 -0,481 1,14 0,925 -0,08 1,385
P4-4 Dune embryonnaire 0,32 0,33 1,67 -0,409 1,24 0,062 -0,05 1,522
P4-5 Haut de la plage 0,35 0,4 1,33 -0,695 1,4 1,318 0,352 1,75
P4-6 Insorre spérieur 0,21 0,21 2,26 -0,218 1,1 -0,02 -0,83 1,294
P4-7 Inshorre inférieur 1,15 1,15 0,22 -1,423 2,18 -4,49 1,822 1,95
P5-1 Lette (dune fixe) 0,265 0,27 1,85 -0,427 1,16 0,166 -0,33 1,421
P5-2 Sommet de la dune semi- mobile 0,249 0,26 1,92 -0,445 1,17 0,509 -0,28 1,368
P5-3 Sommet de la dune mobile 0,275 0,333 1,68 -0,729 1,4 1,617 0,184 1,684
P5-4 Dune embryonnaire 0,39 0,375 1,56 -0,504 1,41 -0,6 0,143 1,42
P5-5 Haut de la plage 0,36 0,39 1,36 -0,794 1,5 0,682 0,37 2,41
P5-6 Inshorre inférieur 0,27 0,355 1,74 -0,675 1,54 0,73 0,256 2
P5-7 Inshorre supérieur 0,205 0,21 2,26 -0,347 1,15 0,137 -0,48 1,387

279
Annexes

Tabl. 3 : Répartition des valeurs modales des sédiments de la plage nord de Mahdia.
Jet
z. supralittorale de z. infralittorale
rive
Total des
nov- nov- hiver- printan- estiv- DL bathy(- bathy(- Total
maille (µm) modes %tage cumulé
00 01 04 04 04 2004 1m) 5m) cumulé
comptabilisés
2000 0 0
1800 0 0
1250 1 1 2 2 0,71
1000 1 3 7 3 14 16 5,7
800 2 3 5 21 7,4
630 4 1 5 26 9,2
500 1 1 3 8 6 1 20 46 16,3
400 1 6 7 15 2 1 32 78 27,6
250 15 7 18 2 24 10 2 2 80 158 55,8
200 15 17 10 5 22 4 1 74 232 82,0
160 3 22 2 2 3 1 1 5 39 271 95,8
100 7 5 12 283 100
63
0
Total des
22 53 38 26 47 65 13 19 283 283 100
modes

280
Annexes

Tabl. 4: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau des deux
sites ateliers des plages d'Asfouria et de Neirat la pendant la période des 11-12 janvier 2004

Echantillon Mz So SKI Ku Mode

DG 2,057 -0,462 1,2354 0,03 0,94

SITE ASFOURIA
secteur 1
DBSM 2,114 -0,34 1,1619 0,027 0,27

DBM 2,004 -0,322 1,1412 -0,02 0,24

DE 2,138 -0,313 1,1402 0,044 0,24


CA 1,854 -0,424 1,2158 0,027 0,24
SITE ASFOUR IA

DBSM 1,927 -0,444 1,206 0,113 0,23


secteur 2

DBM 1,913 -0,332 1,1871 -0,03 0,29


DG 1,692 -0,764 1,3801 0,48 0,19 bimodale
HP 1,993 -0,406 1,1078 0,603 0,13
LETTE 1,847 -0,381 1,1559 0,268 0,20
SITE ASFOURIA

PD 2,118 -0,298 1,1402 0,087 0,25


secteur 3
11 janvier 2004

SD 2,077 -0,367 1,1443 0,321 0,19


GI 1,917 -0,393 1,1421 0,085 0,18
HP 1,818 -0,405 1,1547 0,11 0,19
SITE NEIRAT

GI (avalanche) 2,242 -0,349 1,1547 -0,06 0,17


secteur 1

SD 2,233 -0,255 1,084 0,111 0,19


GI 2,018 -0,361 1,2247 -0,4 0,33
HP 1,854 -0,391 1,1795 -0,05 0,24
LETTE 2,143 -0,462 1,2019 0,217 0,21
SITE NEIRAT

PD 2,031 -0,401 1,2247 0,152 0,28


secteur 2

SD 2,26 -0,282 1,1304 0,27 0,24

GI 2,312 -0,253 1,1212 0,032 0,26

HP 2,127 -0,402 1,1921 0,328 0,22


SITE NEIRAT

BRÊCHE 1,989 -0,333 1,1614 0,043 0,23


secteur 3

PD 2,158 -0,288 1,1402 -0 0,27


SD 2,285 -0,226 1,0813 0,196 0,17
HP 1,858 -0,352 1,1677 -0,47 0,24
Pourrière active 1,84 -0,387 1,1547 0,092 0,20
ASFOURIA
secteur 2

PD 1,757 -0,325 1,1662 -0,09 0,26


SITE

SD 1,849 -0,372 1,1926 0,137 0,26


12 janvier 2004

HP 1,899 -0,361 1,161 -0,06 0,24


PD envahissante 1,832 -0,401 1,1547 0,075 0,19
SITE ASFOURIA

SD envahissante 1,965 -0,35 1,1481 0,131 0,20


secteur 3

HP 1,884 -0,282 1,1365 0,037 0,23


SD transversale 1,682 -0,434 1,1339 0,142 0,15
HP 1,879 -0,351 1,0919 -0,3 0,15

281
Annexes

Tabl. 5: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau des deux
sites ateliers des plages d'Asfouria et de Neirat pendant la campagne d'octobre 2004.

Echantillon Mz So SKI Ku Modes


DG 2,00 -0,47 1,23 0,18 1,11 bimodale
SITE ASFOUR

DBSM 2,11 -0,42 1,18 0,06 1,29 bimodale


secteur I

DBM 2,04 -0,37 1,16 0,14 1,18 bimodale


SD 2,20 -0,32 1,18 -0,02 0,90
HP 1,72 -0,76 1,39 0,45 1,11 bimodale
SITE ASFOUR

CA 1,65 -0,51 1,32 -0,09 0,83 bimodale


secteur II

DBM 1,90 -0,56 1,39 0,42 0,71 bimodale


DG 1,86 -0,64 1,28 0,31 1,27 bimodale
HP 1,62 -0,61 1,34 0,15 1,00 bimodale
SITE ASFOUR secteur

LETTE 1,99 -0,36 1,16 0,51 1,22 bimodale


PD 2,03 -0,32 1,15 -0,10 1,09
SD 2,11 -0,33 1,12 0,14 1,50
III

GE 1,92 -0,40 1,15 0,12 1,49 bimodale


HP 1,93 -0,49 1,22 0,34 1,22 bimodale
Jet de rive 1,73 -0,58 1,36 0,24 0,90
SITE NEIRAT

SD 2,36 -0,29 1,18 0,12 0,85 bimodale


secteur 1

PD 2,18 -0,26 1,12 -0,17 1,17


HP 1,80 -0,73 1,41 0,33 0,95 bimodale
Jet de rive 1,93 -0,63 1,30 0,36 1,16
Dune grise 2,12 -0,36 1,17 0,18 1,22
SITE NEIRAT secteur 2

POURRIERE ACTIVE 2,22 -0,39 1,21 0,05 1,10


GB 2,12 -0,59 1,28 0,24 1,15 bimodale
PD +GE 2,32 -0,28 1,15 -0,09 1,05
SDBM 2,23 -0,30 1,15 -0,09 1,09
GI 2,24 -0,36 1,18 -0,11 1,08
DE 2,25 -0,31 1,14 -0,18 1,15
HP 2,13 -0,60 1,40 0,33 0,82
BRÊCHE passage piéton 2,03 -0,48 1,22 0,25 1,04 bimodale
SITE NEIRAT secteur 3

POURRIERE ACTIVE 2,22 -0,26 1,11 -0,02 1,37


LETTE 2,12 -0,36 1,17 0,18 1,22
GI 2,28 -0,24 1,13 0,07 0,94
GE 2,22 #NOMBRE! 1,15 #NOMBRE! ########
SD 2,15 -0,25 1,12 -0,20 1,04
HP 2,01 -0,32 1,15 0,07 1,03
LETTE 2,00 -0,36 1,12 0,12 1,83
SITE VIERGE

DE 2,10 -0,31 1,14 0,08 1,15


GI 2,16 -0,34 1,16 0,04 1,15
SDSM 2,09 -0,32 1,13 0,11 1,38
GE 2,26 -0,27 1,11 0,14 1,47
HP 1,97 -0,48 1,20 0,44 1,46

282
Annexes

Tabl. 6: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau de la plage


aérienne des deux sites ateliers des plages d'Asfouria et de Neirat pendant la campagne d'avril 2004.

Echantillons Mz So SKI Ku Mode


M1 HP2 2,13 -0,42 1,15 0,17 1,62

Neirat M2 PD2 1,76 -0,79 1,45 0,46 0,91 bimodale


M4 HP3 1,87 -0,74 1,27 0,32 1,59 bimodale
M5 SV3 2,09 -0,64 1,24 0,31 1,81
M6 CD3 2,11 -0,43 1,17 0,16 1,46 bimodale
M7 DE 1,55 -0,91 1,66 0,44 0,74 bimodale
Vierge

M8 HP 2,00 -0,56 1,15 0,39 2,24 bimodale


M9 PD v 2,02 -0,50 1,24 0,10 1,09 bimodale
M10 SD 2,15 -0,39 1,17 0,15 1,39
M11 HP1 1,92 -0,70 1,35 0,25 1,11 bimodale
Asfouria

M12 PD1 2,08 -0,45 1,15 0,13 1,84 bimodale


M13 SD1 1,42 -0,84 2,00 0,66 0,44 bimodale
M14 HP2 0,69 -0,87 1,37 -0,89 1,14
M15 PD2 0,97 -0,81 1,56 -0,69 0,73

283
Annexes

Tabl. 7: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la zone de jet de
rive (Avril 2004).

Echantillons Mz So SKI Ku Mode


E1 1,75 -0,54 1,38 0,25 0,75 bimodale

E2 1,60 -0,62 1,43 0,22 0,85 bimodale

E3 1,65 -0,70 1,40 0,21 0,94 bimodale

E4 1,84 -0,55 1,24 0,28 1,19 bimodale

E5 1,88 -0,48 1,20 0,23 1,31 bimodale


ASFOUR

E6 1,04 -0,87 1,65 -0,17 0,68 bimodale

E7 1,07 -0,89 1,63 -0,29 0,78 bimodale

E8 0,48 -0,23 1,00 -0,81 - bimodale

E9 1,80 -0,52 1,23 0,16 1,27 bimodale

E10 1,87 -0,55 1,24 0,31 1,26 bimodale

E11 1,86 -0,56 1,29 0,43 1,09 bimodale

E12 1,71 -0,70 1,40 0,32 0,97 bimodale

E13 1,48 -0,94 1,80 0,23 0,58 bimodale

E14 1,20 -0,91 1,68 0,05 0,67 bimodale

E15 unimodale
VIERGE

2,03 -0,48 1,13 0,15 2,33

E16 1,01 -0,82 1,99 -0,53 0,48 bimodale

E17 1,49 -0,80 1,64 0,33 0,68 bimodale

E18 1,66 -0,70 1,49 0,25 0,91 bimodale

E19 1,91 -0,54 1,26 0,17 1,37 bimodale

E20 0,72 -0,91 1,71 -0,93 0,65 bimodale

E21 1,18 -0,68 1,58 -1,00 0,58 bimodale

E22 1,20 -0,96 2,07 0,07 0,51 bimodale

E23 1,16 -0,79 1,47 -0,21 0,91 bimodale

E24 1,67 -0,70 1,69 0,27 0,52 unimodale


E25 1,97 -0,57 1,25 0,40 1,22 unimodale
NEIRAT

E26 1,42 -0,84 1,72 0,14 0,64 bimodale

E27 2,11 -0,50 1,16 0,36 1,90 bimodale

E28 1,91 -0,68 1,23 0,24 1,77 bimodale

E29 1,83 -0,64 1,29 0,46 1,24 bimodale

E30 2,01 -0,71 1,49 0,49 0,97 unimodale


E31 1,64 -0,72 1,37 0,38 0,91 bimodale

E32 1,45 -0,99 1,77 0,49 0,66 bimodale

E33 1,48 -0,98 2,24 0,50 0,45 unimodale

284
Annexes

Tabl. 8: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage aérienne
pendant la campagne de mars 2005 (tempête).

Mz So SKI Ku Mode % CaCO3


HP1 2,19 -0,19 1,15 -0,09 0,17 bimodale
PD1 2,09 -0,19 1,18 0,06 0,22 bimodale 35,88
estran S1-2 1,46 -0,48 1,72 2,06 1,69 bimodale
secteur 1
HP S1-2 1,80 -0,27 1,26 0,31 0,41 bimodale 22,35
PD S1-2 1,94 -0,28 1,22 0,21 0,39
estran S1-3 0,98 -0,47 1,55 0,07 1,38 bimodale 49,02
Plage d'El Asfouria

HP S1-3 1,87 -0,29 1,27 0,33 0,47 bimodale


PD S1-3 1,66 -0,32 1,35 0,34 0,65
tombolo secteur3 2,25 -0,24 1,20 -0,22 0,31
estran secteur 3 2,20 -0,39 1,21 0,01 0,53
secteur 2

estran 1,57 -0,55 1,62 3,90 1,74


HP 2,14 -0,21 1,17 -0,04 0,23
PD 2,00 -0,20 1,20 -0,09 0,24 bimodale
estran 2,01 -0,28 1,20 0,68 0,35 bimodale
secteur 3

HP 1,96 -0,24 1,26 0,12 0,38 bimodale


PD 2,12 -0,22 1,19 0,21 0,26 bimodale
estran
secteur 2 secteur 1

2,07 -0,29 1,12 0,54 0,23


HP 1,89 -0,28 1,22 0,12 0,38 37,84
PD 2,04 -0,20 1,10 0,18 0,13 29,8
estran 1,56 -0,44 1,62 -0,29 1,42 bimodale 52,75
Neirat

HP 1,31 -0,52 1,50 0,53 1,41 bimodale


PD 2,11 -0,24 1,16 0,14 0,25
estran 4,81 1,49 bimodale
secteur 3

1,69 -0,61 1,41


HP 2,15 -0,25 1,15 0,39 0,25
PD 2,21 -0,17 1,13 -0,15 0,15

285
Annexes

Tabl. 9: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage sous
marine (avril 2004- mars 2005)

Echantillon Mz So SKI Ku Mode % CaCO3


E1 1,32 -0,75 1,43 -0,36 3,58 bimodale
avril 04: (-1m)
E2 1,80 -0,67 1,24 0,04 1,47 bimodale
Asfouria E3 1,65 -0,65 1,06 0,53 0,82 bimodale
E4 1,56 -0,96 1,13 0,61 0,54 bimodale
E5 1,59 -0,87 1,12 0,57 0,55 bimodale
E6 2,37 -0,55 1,04 0,37 1,43
E7 1,95 -0,78 1,24 0,76 0,47 bimodale
B1 0,12 -0,41 1,27 -0,07 1,11 79,41
Asfouria

B2 0,66 -0,68 1,29 -0,01 1,61 39,01


B3 0,62 -0,56 1,34 0,09 0,97 92,35
B4 1,32 -0,94 1,61 0,29 0,80 bimodale
mars 05 (-5 et -10 m)

B5 3,39 -0,51 1,13 -0,07 2,55 29,41


B6 2,54 -1,00 1,44 0,32 1,17
B7 2,87 -0,62 1,17 0,20 1,58
B8 2,30 -0,63 1,20 -3,62 -0,34
B9 2,99 -0,56 1,16 0,30 1,34 bimodale
B10 1,76 -1,13 1,72 0,19 1,09 44,31
B11 2,51 -0,46 1,15 -0,04 1,81
Neirat

B12 2,39 -0,49 1,14 0,11 1,87 bimodale


B13 3,03 -0,42 1,13 0,18 1,42
B14 2,79 -0,77 1,26 0,35 1,13
B15 2,63 -0,39 1,19 -0,10 1,41 85,49

286
Annexes

Tabl. 10: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage aérienne
des sites ateliers (août 2006).

Mz So SKI Ku Mode % CaCO 3


CD1 1,64 -0,22 1,10 -0,05 0,15 25,51

dunaire
cordon
Plage d'El Asfouria CD2 1,45 -0,32 1,12 0,85 0,26 bimodale 32,65
cordon dunaire Haut de plage CD3 1,91 -0,41 1,14 -1,50 0,40 28,57

HP1 bimodale 32,56


1,96 -0,24 1,17 0,09 0,26

HP2 bimodale 34,69


1,47 -0,46 1,29 0,35 0,83

CD1 34,69
1,64 -0,19 1,13 -0,10 0,17
CD2 29,59
2,27 -0,17 1,10 -0,14 0,11
CD3 26,53
Neirat

2,43 -0,14 1,11 0,04 0,10

HP1 bimodale 35,71


Haut de plage

1,85 -0,35 1,18 1,08 0,40


HP2 bimodale 38,77
1,90 -0,30 1,27 0,64 0,51

HP3 bimodale 47,95


1,41 -0,71 1,57 6,58 2,21

Tabl. 11: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la zone de jet de
rive le long de la baie de Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).

Distance (m)
Echantillon Mz So SKI Ku Mode % CaCO 3
du nord
0 S1 1,62 -0,24 1,13 -0,04 0,20 bimodale 11,2
500 S2 1,96 -0,32 1,28 -0,01 0,54 bimodale 23,46
1000 S3 2,37 -0,29 1,18 -0,11 0,31 39,79
1500 S4 2,37 -0,22 1,16 0,07 0,23 28,57
2000 S5 2,08 -0,28 1,12 0,00 0,23 46,93
2500 S6 2,39 -0,26 1,22 0,21 0,36 31,63
3000 S7 2,27 -0,35 1,21 0,71 0,47 21,42
3500 S8 2,34 -0,25 1,10 0,35 0,17 39,79
Baie Dimas- Africa

4000 S9 2,36 -0,26 1,20 0,31 0,33 40,81


4500 S10 2,46 -0,20 1,18 0,08 0,23 34,69
5000 S11 2,23 -0,22 1,15 0,15 0,22 55,1
5500 S12 2,41 -0,20 1,12 0,24 0,17 27,55
6000 S13 2,36 -0,28 1,14 0,26 0,26 bimodale 22,45
6500 S14 2,53 -0,17 1,24 -0,21 0,26 31,63
7000 S15 1,50 -0,12 1,03 -0,06 0,02 26,53
7500 S16 2,37 -0,14 1,09 -0,04 0,08 31,63
8000 S17 2,31 -0,19 1,12 0,05 0,15 22,45
8500 S18 1,78 -0,13 1,12 -0,05 0,10 18,36
9000 S19 1,66 -0,42 1,46 2,47 1,08 bimodale 40,81
9500 S20 1,12 -0,71 2,18 6,86 3,58 bimodale 65,3
10000 S21 1,82 -0,31 1,22 0,57 0,42 bimodale 30,61
10500 S22 -0,46 -0,43 1,63 -3,28 1,38 bimodale 91,83

287
Annexes

Tabl. 12: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau l’avant-côte le long
de la baie de Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).

Profondeur
Profile (nbre) (m) Q2 (mm) SKI KG Mode % CaCO 3
Profil #1 1 0.18 0.52 -0.23 1.38 32,0
2 0.18 0.56 -0.27 1.57 44,8
4 0.15 0.51 -0.18 1.23 37,8
6 0.14 0.48 -0.14 1.24 43,1
8 0.11 0.41 -0.20 1.09 22,7
10 0.10 0.62 -0.46 1.35 bimodale 44,1
12 0.50 0.71 0.12 0.88 67,7

Profil #2 1 0.13 0.27 0.08 1.10 24,3


2 0.14 0.34 -0.28 1.14 35,1
4 0.13 0.52 -0.40 2.63 bimodale 41,1
6 0.14 0.40 -0.21 1.24 40,6
8 0.86 0.86 0.00 1.01 42,8
10 0.13 0.27 0.09 1.15 34,5
12 0.13 0.37 -0.03 1.17

Profil #3 1 0.16 1.50 -0.77 1.76 bimodale 37,0


2 0.18 0.33 0.23 1.17 29,2
4 0.19 0.37 0.06 1.32 45,6
6 0.19 0.38 -0.05 1.36 43,4
10 0.15 0.40 0.01 0.80 33,1
12 0.15 0.40 -0.03 0.80 30,0

Profil #4 1 0.13 0.27 0.25 1.10 27,8


2 0.13 0.25 0.15 1.01 34,8
4 0.12 0.28 0.11 1.01 39,5
6 0.26 0.36 0.32 1.04 37,3
8 0.12 0.46 -0.12 1.55 63,5
10 0.70 0.80 0.08 1.22 87,6

Profil #4’ 1 0.15 0.39 -0.33 0.99 48,3


2 0.14 0.31 -0.22 1.62 39,2
4 0.14 0.40 -0.19 1.37 53,8
6 0.13 0.30 -0.04 1.33 42,4

Profil #5 1 0.13 0.25 -0.15 1.24 61,3


2 0.11 0.36 -0.38 0.97 93,8
4 0.13 0.28 -0.23 1.11 34,1
6 0.12 0.20 0.13 1.03 41,9
8 0.78 0.56 -0.03 0.99 27,8
10 0.48 0.66 0.12 0.97 38,4

Profil #6 1 0.13 0.30 0.06 1.59 37,8


2 0.13 0.27 0.06 1.46 36,5
4 0.10 0.38 -0.52 1.60 36,5
6 0.12 0.34 -0.02 1.36 36,2
8 0.10 0.36 -0.48 3.73 bimodale 31,1
12 0.16 1.25 -0.49 0.77 bimodale 64,4

288
Annexes

Fig. 1 : Répartition spatiale des pourcentages en carbonates CaCO3 au niveau de la plage sous marine de
la baie de Ras Dimas-Caps Africa.

289
Annexes

/ )1
% , +

Tabl.1 : Taille moyenne des grains (m) de sédiments récoltés dans les pièges au niveau des deux sites ateliers.
Diamètre moyen: plage d'El Asfouria Diamètre moyen: plage de Neirat
Temps de
Dates collecte HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,00025
11/01/2004 13 :40 0,00025
11/01/2004 15 :15 0,000265 0,000282
11/01/2004 15 :50 0,000265 0,000282
12/01/2004 10 :45 0,000247 0,000237 0,00024 0,000235
12/01/2004 11 :00 0,00247 0,00237 0,0024 0,00235
12/01/2004 12 :20 0,000265 0,000282
12/01/2004 12 :45 0,000265 0,000282 0,00025 0,00285
12/01/2004 15 :30 0,000321 0,00028 0,000247
24/04/2004 16 :25 0,000328 0,000321 0,000265 0,000194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 16 :30 0,000321 0,0028 0,000247 0,00321 0,0003
24/04/2004 16 :40 0,000328 0,00321 0,000265 0,000194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 16 :50 0,000321 0,0028 0,000247
24/04/2004 16 :53 0,000328 0,00321 0,0003
24/04/2004 17 :00 0,00029 0,000275 0,0027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 17 :00 0,000328 0,000321 0,0003
24/04/2004 17 :10 0,000321 0,00028 0,000247
24/04/2004 17 :15 0,0029 0,000275 0,00027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 17 :30 0,0029 0,000275 0,00027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021

290
Annexes

Tabl. 2 : Calcul du flux éolien (kg.m-1.mn-1) d’après Bagnold (1941).

Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,1649
11/01/2004 13 :40 0,1649
11/01/2004 15 :15
11/01/2004 15 :50
12/01/2004 10 :45 0,3878 0,2693 0,1459 0,1969
12/01/2004 11 :00 0,1413 0,0981 0,0532 0,0718
12/01/2004 12 :20 0,0909 0,0716
12/01/2004 12 :45 0,0909 0,0716 0,0601 0,0790
12/01/2004 15 :30 0,0129 0,0060 0,0036
24/04/2004 16 :25 0,1012 0,0764 0,0596 0,0447 0,0541 0,0495 0,0456 0,0376
24/04/2004 16 :30 0,2010 0,0935 0,0556 0,0764 0,0658
24/04/2004 16 :40 0,1012 0,0764 0,0596 0,0447 0,0541 0,0495 0,0456 0,0376
24/04/2004 16 :50 0,2010 0,0935 0,0556
24/04/2004 16 :53 0,1012 0,0764 0,0658
24/04/2004 17 :00 0,2646 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650
24/04/2004 17 :00 0,1748 0,1321 0,1137
24/04/2004 17 :10 0,3473 0,1615 0,0961
24/04/2004 17 :15 0,2646 0,0000 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650
24/04/2004 17 :30 0,2646 0,0000 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650

291
Annexes

Tabl. 3 : Calcul du flux éolien (kg.m-1.mn1) d’après Zingg (1953).

Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,0912
11/01/2004 13 :40 0,0912
11/01/2004 15 :15 0,0511 0,0409
11/01/2004 15 :50 0,0511 0,0409
12/01/2004 10 :45 0,2139 0,1470 0,0799 0,1073
12/01/2004 11 :00 0,0780 0,0536 0,0291 0,0391
12/01/2004 12 :20 0,0511 0,0409
12/01/2004 12 :45 0,0511 0,0409 0,0332 0,0452
12/01/2004 15 :30 0,0076 0,0034 0,0020
24/04/2004 16 :25 0,0599 0,0450 0,0232 0,0307 0,0277 0,0256 0,0199
24/04/2004 16 :30 0,1184 0,0532 0,0307 0,0450 0,0381
24/04/2004 16 :40 0,0599 0,0450 0,0335 0,0232 0,0307 0,0277 0,0256 0,0199
24/04/2004 16 :50 0,1184 0,0532 0,0307
24/04/2004 16 :53 0,0599 0,0450 0,0381
24/04/2004 17 :00 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344
24/04/2004 17 :00 0,1035 0,0778 0,0659
24/04/2004 17 :10 0,2046 0,0920 0,0530
24/04/2004 17 :15 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344
24/04/2004 17 :30 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344

292
Annexes

Tabl. 4 : Calcul du flux éolien (kg.m-1.mn-1) d’après Kawamura (1951)

Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3123 0,3765 0,7231 0,5126 0,2760 0,3765 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
11/01/2004 13 :40 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3123 0,3765 0,7231 0,5126 0,2760 0,3765 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
11/01/2004 15 :15 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
11/01/2004 15 :50 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 10 :45 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3055 0,3765 0,7351 0,5220 0,2822 0,3841 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
12/01/2004 11 :00 0,3288 0,1637 0,1037 0,1637 0,1250 0,1114 0,1372 0,2696 0,1915 0,1037 0,1410 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 12 :20 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 12 :45 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1148 0,1414 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 15 :30 0,0223 0,0112 0,0071 0,0088 0,0105 0,0080 0,0071 0,0088 0,0169 0,0120 0,0064 0,0088 0,0069 0,0060 0,0061 0,0058 0,0053 0,0049
24/04/2004 16 :25 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1107 0,0968 0,0985 0,0930 0,0850 0,0785
24/04/2004 16 :30 0,3368 0,1684 0,1070 0,1637 0,1292 0,1151 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 16 :40 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1107 0,0968 0,0985 0,0930 0,0850 0,0785
24/04/2004 16 :50 0,3368 0,1684 0,1070 0,1637 0,1250 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 16 :53 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1151 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 17 :00 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350
24/04/2004 17 :00 0,5681 0,2829 0,1792 0,2902 0,2221 0,1978 0,2371 0,4554 0,3228 0,1738 0,2371 0,1854 0,1626 0,1646 0,1555 0,1420 0,1314
24/04/2004 17 :10 0,5798 0,2897 0,1839 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4554 0,3228 0,1738 0,2371 0,1854 0,1626 0,1646 0,1555 0,1420 0,1314
24/04/2004 17 :15 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350
24/04/2004 17 :30 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350

293
Annexes

Tabl. 5 : Calcul du flux éolien (kg.m-1.mn-1) d’après Lettau et Lettau (1977).

Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,4511
11/01/2004 13 :40 0,4511
11/01/2004 15 :15 0,2473 0,1941
11/01/2004 15 :50 0,2473 0,1941
12/01/2004 10 :45 1,0674 0,7399 0,3991 0,5401
12/01/2004 11 :00 0,3863 0,2676 0,1441 0,1952
12/01/2004 12 :20 0,2473 0,1941
12/01/2004 12 :45 0,2473 0,1941 0,1629 0,2143
12/01/2004 15 :30 0,0338 0,0155 0,0092
24/04/2004 16 :25 0,2742 0,2066 0,1613 0,1215 0,1462 0,1338 0,1231 0,1018
24/04/2004 16 :30 0,5486 0,2540 0,1507 0,0000 0,2066 0,1779
24/04/2004 16 :40 0,2742 0,2066 0,0000 0,1613 0,1215 0,1462 0,1338 0,1231 0,1018
24/04/2004 16 :50 0,5486 0,2540 0,1507
24/04/2004 16 :53 0,2742 0,2066 0,1779
24/04/2004 17 :00 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770
24/04/2004 17 :00 0,4764 0,3591 0,3092
24/04/2004 17 :10 0,9521 0,4411 0,2618
24/04/2004 17 :15 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770
24/04/2004 17 :30 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770

294
Annexes

Tabl. 6 : Calcul du flux éolien (kg.m-1.mn-1) d’après Williams (1964).

Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
11/01/2004 13 :40 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
11/01/2004 15 :15 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
11/01/2004 15 :50 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 10 :45 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
12/01/2004 11 :00 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 12 :20 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 12 :45 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 15 :30 0,0041 0,0018 0,0011 0,0018 0,0013 0,0012 0,0015 0,0032 0,0021 0,0011 0,0015 0,0011 0,0010 0,0010 0,0009 0,0008 0,0008
24/04/2004 16 :25 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :30 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :40 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :50 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :53 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 17 :00 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :00 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :10 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :15 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :30 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328

295
Morphodynamique d’une plage sableuse à barres : côte nord de Mahdia
(Tunisie orientale)

Résumé

Les plages de la côte nord de Mahdia sont structurées par deux types de barres sableuses :
festonnée aux extrémités nord et sud du prisme sableux de la baie, et rectiligne vers le centre.
Cette thèse a pour objectif de décrire la morphologie de ces formes sédimentaires modelées
par les processus hydrodynamiques. La forme tridimensionnelle des barres sous-marines a pu
être décrite à partir des mesures bathymétriques.
L’application d’un modèle numérique de propagation des houles (SMC) montre la résultante
du couplage entre l’hydrodynamique littorale en présence de vagues déferlantes et la
dynamique sédimentaire des courants de fonds afin d’analyser la morphodynamique des bancs
de sable.
Le suivi spatio-temporel de l’évolution morphologique de la plage émergée a permis de mieux
comprendre la dynamique sédimentaire de ses différentes parties: dune-haut de plage. Des
mouvements d’érosion/accumulation ont été quantifiés par des mesures topographiques et un
schéma cinématique de la circulation des flux éoliens a été établis pour les deux sites ateliers
de Neirat et El Asfouria.

Mots clés : littoral, barres sableuses, houle, plage, dune, évolution temporelle, flux éolien.

Abstract

The beaches of the north coast of Mahdia are structured by two sandy bar types: festooned to
the extremities north and south of the sandy prism of the bay, and straight toward the center.
This thesis has for objective to describe the morphology of these sedimentary shapes modeled
by the streamlined processes. The three-dimensional shape of the submarine bars has can be
described from the bathymetric survey.
The application of a numeric model of propagation of waves (SMC) shows the consequence
of the coupling between the coastal hydrodynamics in presence of surging waves and the
sedimentary dynamics of the currents of fund in order to analyze the morphodynamic of the
sandbars.
The spatio - temporal monotoring of the morphological evolution of the beach emerged
permitted to understand the sedimentary dynamics of its different parts: foredune -
backchore. Movements of erosion/accumulation have been quantified by topographic
measures and a diagram kinematics of the circulation of the wind fluxes has been established
for the two sites shops of Neirat and El Asfouria.

Word keys: coastal, sand bars, wave, backshore, foredune, aeolian flow.

296

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