Morphodynamique D Une Plage Sableuse Mic
Morphodynamique D Une Plage Sableuse Mic
THÈSE DE DOCTORAT
Sciences Géologiques
Présentée par
Oula AMROUNI
i
Après quelques années de prospection et de réflexion voici de la lecture pour les
intéressés. Je tiens à remercier ici les personnes qui ont contribué à l’aboutissement de ce
travail de thèse, qui m’ont soutenue (ou supportée), m’ont apportée leur savoir et leurs
conseils.
Aux rapporteurs de la thèse et aux membres du jury.
Aux personnes à l’origine de ce travail : Sâadi Abdeljaouad et Radhia Souissi.
A Madame Amel Benzarti.
A Jean Paul Barusseau.
A Chedly Abbes.
Aux nombreux étudiants-stagiaires qui m’ont accompagné lors des campagnes terrains et plus
particulièrement à saoussen, jamila ines et manel.
A toute l’équipe de l’Office de Topographie et de Cartographie qui m’ont aidé lors de mes
stages de formation.
A l’équipe de l’Institut de Régions Arides qui m’a accueilli dans ses locaux.
A l’équipe de TOPOSUD et Tunisie Marine Travaux, pour leur collaboration et leur patience.
A l’Association de Sauvegarde de la Médina de Mahdia.
A toute l’équipe de l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral.
A toute les personnes de l’Office Nationale d’Assainissement qui m’ont aidé et
particulièrement Monsieur Younes Elloumi et Abdeljalil.
A toute l’équipe du Laboratoire des GéoEnvironnements Marin LEGEM (Perpignan, France),
à Pierre Giresse, Henri Pauc, Raphaël Certain.
Au groupe d’ingénierie océanographique et côtière GIOC de l’Université de Cantabrie
(Espagne).
A toute l’équipe du Laboratoire de Géosciences Marines à Jedida (Maroc) et plus
particulièrement Monsieur Zourarah Ben Dahou et Mohamed Chaibi.
A Madame Leyla Abdeljaouad.
ii
A Monsieur Mohamed Soussi.
A Monsieur Foued Souissi.
A Monsieur Mohamed Choura.
Au docteur Habib Hamza.
A mes amis doctorants, Mohamed Trabelsi (zola), Walid Masmoudi, Manel Gorbel, rabiâa,
Hejer, Azouz.
A Zaineb, et toute sa famille.
A Mimie et Emilie.
Aux oubliés de cette liste qui voudront bien me pardonner !
A Rayhan, ma douce sirène, ma poupée de porcelaine, ma fille.
A rim, donia et Haroun.
Enfin, à mes parents, à ma famille, mes oncles, à mes amis et amies, de longue date ou
plus récent, avec qui j’ai partagé la vie pendant ces quelques années.
Je vous pris d’accepter un grand :
iii
Introduction générale…………… …………………………………………………………………………………1
iv
II-4-2-2 Formules empiriques et semi- empiriques du transport éolien ……………………………..……41
II-4-2-3 Comparaison des valeurs prédites et mesurées ……………………………………………..……42
II-4-3 Paramètres environnementaux influençant le transport …………………………………………....…42
II-4-3-i La végétation ………………………………………………………………………………..….43
II-4-3-ii L’humidité de l’air et des sédiments ………………………………………………………..…43
II-4-3-iii La direction du vent ………………………………………………………………………..…44
II-4-3-iv La granulométrie des sédiments ……………………………………………..…………..……44
II-4-3-v La largeur et la morphologie de la plage ……………………………………..……………..…45
II-4-3-vi La pente, la topographie …………………………………………………………….……...…45
v
III-2 Campagnes de mesures ……………………………………………………………………………..…83
III--3 Calcul du flux éolien : validation des formules empiriques …………...…………………………...…83
IV- Application d’un modèle de terrain SMC ………...………………………………………………………85
IV-1 Equilibre en plan ……………………………………………………………………………….…...…87
IV-2 Equilibre en profil : :modèle théorique de profil d’équilibre ………….……………………………....88
I- Introduction ………………………………………………………………………………………………..…135
II- Caractéristiques de la houle au niveau de la baie-Ras Dimas-Cap Africa ………………………..…………136
II-1 Caractéristiques générales………………………………………………………………………………..136
Conclusion……………………………………………………………………………………………...….138
II-2 Modélisation de la courantologie générale sur la baie de Ras Dimas-Cap Africa………………………..139
II-2-1 Propagation de la houle Nord Est …………………………………………………………...…139
II-2-2 Propagation de la houle Est …………………………………………………………….……..140
II-2-3 Propagation de la houle Sud Est …………….……………………………..………….………140
II-3 Discussion …………………………………………………………………………………………….…145
III- Interaction entre le forçage hydrodynamique et l’évolution morphologique ………………...........…….…145
IV- Modélisation de l’évolution du profil de la côte nord de Mahdia…………………………………………..150
IV-1 Paramétrisation du modèle……………...…………………………………………………….… 150
IV-2 Présentation des résultats…………………………………………………………………………153
IV-2-1 Variation de la hauteur de la houle à l’approche de la côte……………………………………154
V-2-2 Evolution de la surélévation moyenne set up et vitesse de courant net sur le fond……………..156
IV-2-3 Volumes sédimentaires mobilisés……………………………………………………………...159
IV-4-2 Evolution de la ligne de côte …………………………………………………………...……...163
V- Conclusion ……………………………………………………………………….……………………….…165
V-1 La distribution courantologique générale ………………….…………………………………..…165
vi
V-2 L’évolution des profils transversaux……………………………………………..………….…….166
V-3 Le positionnement des zones d’érosion-dépôt …………………………………….……………...166
I-Introduction…………………………………………………………………………………….……………...203
II- Valeurs modales……………………………………………………………………………………………...204
III-Evolution texturale des sédiments ……………………………………………………………….…………..205
III-1 Evolution saisonnière de la texture des sédiments…………………………………………...……...…..205
III-2 Répartition granulométrique longitudinale………………………………………………………….…..208
IV- Discussion…………………………………………………………………………………………………...211
V- Conclusion……………………………………………………………………………………………...........213
vii
II-2 Taille moyenne des grains …………………………………………………………………………….…219
III- Présentation des résultats des mesures instantanées du flux éolien…………………………………………220
IV- Comparaison des résultats en nature et en modèles…………………………………………………………225
IV-1 Détermination de la vitesse de friction…………………………………………………………...225
IV-2 Comparaison des valeurs prédites et mesurées …………………………………………………..226
V- Conclusion……………………………………………………………………...……………………………232
viii
PREMIERE PARTIE: GENERALITES & METHODOLOGIE
Fig. 1 : Les trois étapes de la stratégie adoptée pour élaborer un modèle de la dynamique sédimentaire au niveau
de la côte nord de Mahdia : baie Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. I-1 : Profil type du système littoral incluant la zone de levée (shoaling zone), la zone des brisants (breaking
zone), de déferlement (surf zone) et la zone de swash (Short, 1999).
Fig. I-2: Augmentation de la dissymétrie des vagues à l’approche de la côte. H/L augmente en fonction de la
profondeur des fonds. Les trajectoires des particules d’eau deviennent elliptiques dans un premier temps puis
ouvertes dans un second temps.
Fig. I-3: Interférence entre deux trains de vagues différentes et formation de la vague forcée qui en résulte. H, f :
hauteur et fréquence de la vague (Longuet-Higgins and Stewart, 1964).
Fig. I-4 : Schématisation du courant de retour : A/vue de profil sur une plage de pente homogène B/ vue en plan.
Fig. I-5 : Courants de compensation up et downwelling (ces derniers entraînent les sédiment vers le large dans un
mouvement tranversal).
Fig. I-6: (A): Set-up et set-down (d'après Bowen et al., 1968). (B) La circulation horizontale des courants
d’arrachement (rip-currents) peut aller jusqu'à quelques centaines de mètres de la côte.
Fig. I-7 : Différents types de déferlements sur un profil de plage homogène.
Fig. I-8 : Vue en plan d’une onde infragravitaire (bound long wave) incidentes et réfléchies et combinaisons
possibles (leaky wave et edge wave).
Fig. I-9 : Représentation des enveloppes tridimensionnelles de la surface libre en présence de « leaky wave » et
de « edge wave » d’après Wright et al. (1982).
Fig. I-10 : courant de dérive littorale (A) à cellules de circulation (B) unidirectionnel
Fig. I-11 : Classification des barres d’avant-côte proposée par Greenwood et Davidson (1979) (d’après Carter,
1988).
Fig. I-12 : Séquences tridimensionnelles des changements morphologiques de la plage en accrétion (à gauche) et
en érosion (à droite) pour des plages dissipatives en haut (pente douce), intermédiaires (pente plus forte) au
milieu et réflectives (pente forte) en bas (Short, 1999).
Fig. I-13: Modèle de formation des barres sous l'action des brisant (en coupe).
Fig. I- 14: Convergence des flux sédimentaires au point de déferlement qui peut engendrer la naissance d’une
barre d’avant-côte.
Fig. I-15: Hypothèse 3 : l'interaction entre les harmoniques incidents (en haut) produit des variations de
l’enveloppe des hauteurs de vagues, les maxima et les minima de variations correspondent aux points de non
variation du fond séparant les barres (en bas) (Van Rijn, 1998).
Fig. I-16 : La classification des plages d’après Short (1999). La figure est construite en distinguant le
comportement de chacune des barres dans le contexte d’une définition de la plage en terme de réflective,
intermédiaire ou dissipative (voir texte). Diverses situations sont envisagées.
Fig. I-17 : Représentation en 2D et 3D. Système de barres en croissant à Leucate-Plage dans le golfe de Lion
(Certain, 2002).
ix
Fig. I-18 : Schéma théorique de l’emplacement des croissants de plage pour des ondes de bord sub-harmoniques
(a) et synchrones (b), d’après Komar et Holman (in: Short, 1999). Dans le premier cas, la longueur d’onde des
croissants est égale à la moitié de celle de l’onde génératrice, elle lui est égale dans le second cas.
Fig. I-19: Variations tridimensionnelles des morphologies de la côte en relation avec la réfraction et l’atténuation
de la houle (Short, 1999) à l’échelle d’un golfe (à droite) et vers de plus petites échelles en se déplaçant vers la
gauche.
Fig. I-20: Interdépendance des principaux éléments du système côtier à l’origine de changements
morphologiques.
Fig. I-21 : Structure de la couche limite pour un écoulement turbulent lisse (Dyer, 1986 modifié in Pedreros,
2000).
Fig. I-22: Structure de la couche limite pour un écoulement rugueux
Fig. I-23: Aspect pratique du calcul de u* grâce à la théorie du profil logarithmique de la vitesse du vent.
Fig. I-24 : Profils de vitesse de vent sur un sol mobile. Le graphique représente une série d’expériences de
Bagnold en soufflerie (A) et à des mesures in situ au désert libyen (B) (Bagnold, 1941).
Fig. I-25 : Influence de la hauteur des plantes sur la hauteur de rugosité (D’apres Chépil et Wooddruff, 1963
dans Cooke et al., 1992, modifié).
Fig. I-26 : Comparaison des différentes courbes montrant la relation entre la vitesse de friction seuil et le
diamètre des particules (Savat, 1982, in Cooke et al., 1992).
x
Fig. III-1: Méthodologie adoptée dans l’étude de la dynamique sédimentaire du système littoral de la baie de
Ras Dimas-Cap Africa
Fig. III-2 -Principe de nivellement cheminé.
Fig. III-3: Carte de localisation des profils topométriques au niveau des deux sites : plage d’El Asfouria et plage
de Neirat.
Fig. III-4: Position des radiales bathymétriques au cours des missions (A) d'avril 2004 au niveau du sud de la
baie de Mahdia (Asfouria). (B) d'août 2006 au niveau de toute la baie de Mahdia.
Fig. III-5: Localisation des points d’échantillonnages sédimentologiques au niveau de la plage d’El Asfouria
(mars 2004).
Fig. III-6: Localisation des points d’échantillonnage (août 2006) au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. III-7: Classification des limestones basée sur la position relative des éléments figurés. Dunham (1962)(
modifié par Embry & Klovan, in E. Tucker, 1991).
Fig. III-8 : Pièges à sédiment du type Leatherman.
Fig. III-9 : Disposition des pièges verticaux à sable placés sur une radiale perpendiculaire à la plage.
Fig. III-10: Présentation des différents modules du modèle d’aide à la gestion : SMC.
Fig. III-11. Modèle de profil d’équilibre de Medina et al. (2000)
Fig. III-12: Relation entre le paramètre de Dean et l’équilibre d’une plage (Wright and Short, 1985).
Fig. IV-1 : Présence de deux compartiments morphologiques au niveau de la baie de Mahdia séparés par le
prolongement de la faille de Moknine (FF’).
Fig. IV-2: Système de barres d’avant-côte (août 2006).
Fig. IV-3 : Disposition des barres d’avant – côte au niveau de la baie de Mahdia (mission 1948- 1962).
Fig. IV-4 : Carte de répartition des profils transversaux au niveau de la baie Ras Dimas –Cap Africa
Fig. IV-5: Evolution des fonds marins d’un domaine accidenté (A) à une avant-côte plus stable (B)
Fig. IV-6: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach rock.
Fig. IV-7 : Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach
rock.
Fig. IV-8: Cartographie de l’avant-côte de la plage au centre de la baie.
Fig. IV-9 : Représentation 2D et 3D de la morphologie de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria pendant la
campagne bathymétrique avril 2004.
Fig. IV-10 : Position des profils transversaux au niveau de l’avant-côte de Mahdia, site plage d’El Asfouria (avril
2004).
Fig. IV-11 : Profils de l’avant côte de Mahdia : site El Asfouria. Avril 2004.
Fig. IV-12 : Evolution morphologique de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria (2004-2006).
Fig. IV-13 : Schéma des croissants de plage observés au niveau de la baie sud de Mahdia (site ateliers plage de
Neirat et plage d’El Asfouria).
xi
Fig. V-1 : Les trois types sédimentaires identifiés.
Fig. V-2: Résultat graphique du mélange des trois populations granulométriques identifiées.
Photo 1 : Vue générale montrant le très fort développement du ciment micritique par contraste avec le galet de
Cap Dimas ; il en résulte une très faible porosité du grès qui réduit ou interdit toute cimentation postérieure à
droite cellules de tissu algaire.
Photo 2 : Fort développement du ciment micritique entre les bioclastes aboutissant à une faible porosité générale
du grès : les remplissages noirs correspondent à des cristallisations de pyrite diagénétique.
Photo 3: Stratification oblique illustrée par l’orientation plus ou moins parallèle de nombreux débris émoussés de
mollusques aragonitiques et de lithoclastes à ciment micritique; présence de foraminifères benthiques Ammonia
beccarii
Photo 4: Autre exemple dans la même lame d’orientation parallèle des bioclastes émoussés de mollusques;
présence à droite de Miliolidae.
Photo 5 : Fort grossissement, on distingue les cellules de l’enduit algaire.
Photo 6 : Au plus fort grossissement (d’où image moins nette) on peut voir une plage de ciment micritique qui
inclut divers lithoclastes; cette cimentation très incomplète et irrégulière est la seule qui assure la lithification du
galet.
Photo 7 : Plus rarement un ciment secondaire de calcite microsparitique s’est développé dans certaines cavités
comme les loges des foraminifères benthiques, à fort grossissement, on distingue ici la mosaïque des
microsparites dans les loges d’un foraminifère benthique à test épais (Amphistegina probable).
Photo 8 : En gros plan au centre, un bioclaste de mollusque : les zones grisâtres de bordure indique un début de
recristallisation de l’aragonite d’origine par de la calcite micritique ; cela nous indique ici que ce test ne pourrait
être utilisé pour une datation au radiocarbone.
Photo 9 : Un autre exemple de microsparite à l’intérieur des loges de foraminifères.
Photo 10 : Orientation : le haut est à droite, remplissage secondaire per descenso (flèche) d’une fissure par
plusieurs voiles de calcite micritique ; cette microstructure évoque un contrôle probable de nature cyano-
bactérienne.
Fig. VI-1: Fréquences cumulées de la hauteur des houles comprise entre 1 et 4,5 m au niveau de la baie de
Mahdia. Les données ont été compilées depuis 1964.
Fig. VI-2 : Régime des houles actives au niveau de la baie de Mahdia. A / au niveau du nord de la baie N20E :
Ras Dimas ; B/ au niveau du sud de la baie N135E : Cap Africa
Fig. VI-3 : Graphique de propagation des courants de la houle NE en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-4 : Graphique de propagation des courants de la houle E en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-5: Graphique de propagation des courants de la houle SE en d’août 2006 au niveau de la baie de ras
Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-6 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle de NE en
août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-7 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle d’E en août
2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-8 : Répartition des zones de sédimentation-érosion sous l’action de la réfraction de la houle de SE en
août 2006 au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
Fig. VI-9: Ajustement des profils transversaux de l’avant côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa avec le profil
d’équilibre de Dean.
Fig. VI-10 : Profils transversaux théoriques définis pour la simulation. A/ profil 8. B/ profil 14.
Fig. VI-11 : Evolution de la hauteur significative de la houle sur les fonds A/ au niveau du profil 8 (centre de la
baie) B/ profil 14 (sud la baie).
Fig. VI-12 : Evolution de la surélévation moyenne (set up) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil
14 (sud la baie).
Fig. VI-13: Evolution de la vitesse du courant du fond Ub (de retour) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie)
B/ profil 14 (sud la baie).
xii
Fig. VI-14 : Evolution du transport sédimentaire A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil 14 (sud la
baie).
Fig. VI-15 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 8 (centre la baie).
Fig. VI-16 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 14 (sud la baie).
Fig. VI-17 : Evolution de ligne de côte au cours de la tempête A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/
profil 14 (sud la baie).
Fig. VII-1 : Principales unités morphologiques du site de la plage d’El Asfouria (représentation 3D établie grâce
au suivi topographique du 5 avril 2005)
Fig. VII-2 : Principales unités morphologiques du site de la plage de Neirat (représentation 3D établie grâce au
suivi topographique du 12 avril 2005)
Fig. VII-3 : Evolution de la ligne de côte pendant 35 ans au niveau des sites ateliers plage d’El Asfouria et plage
Neirat.
Fig. VII-4 : Evolution de la position du trait de côte de novembre 2000 à avril 2005 au niveau de la plage d’El
Asfouria.
Photo. 1 : Plage d’El Asfouria pendant la tempête de 22 août.
Fig.VII-5 : Bathymétrie de la plage sous marine d’El Asfouria (avril 2004) associée à la topographie de la plage
aérienne. L’accolement de la barre interne au centre du site coïncide avec l’élargissement du haut de plage
(station 2).
Fig. VII-6: Evolution interannuelle de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage. C/ partie sud.
Fig. VII-7 : Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria pendant la période de mars 2003 à avril 2005. Les valeurs
positives indiquent l’accumulation des sédiments.
Fig. VII-8 : Bilans sédimentaires volumiques relatifs à la plage d’El Asfouria au cours des années 2000-2005.
Fig. VI-9: Evolution saisonnière du profil de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage. C/
partie sud.
Fig. VI-10: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume entre la campagne topométrique
réalisée à la plage d’El Asfouria en août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives indiquent l’accumulation se
sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-11 : Evolution interannuelle du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B/ centre de la plage. C/ partie
nord.
Fig. VI-12: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat mars 2003 et mars 2005. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation se sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-13 : Evolution saisonnière du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B et C/ centre de la plage. D/
partie nord.
Fig. VI-14: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation se sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
Fig. VI-15 : Quantification et répartition du transit sédimentaire interannuel dans le sud de la baie Ras Dimas-
Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.
Fig. VI-16 : Quantification et répartition du transit sédimentaire saisonnier dans le sud de la baie Ras Dimas-Cap
Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.
xiii
Chapitre VIII : Etude sédimentologique de la plage de Mahdia
Fig. VIII-1 : Courbe représentative de la statistique des valeurs modales des sédiments de la plage nord de
Mahdia (Neirat et Asfouria).
Fig. VIII-2: Evolution longitudinale pendant la période hivernale des indices granulométriques. A/Mz (taille
moyenne des grains) ; B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des deux sites
ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-3: Evolution longitudinale pendant la période de tempête de mars 2005 des indices granulométriques.
A/ Mz (taille moyenne des grains), B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des
deux sites ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-4: Evolution longitudinale pendant la période estivale des indices granulométriques.A/ Mz (taille
moyenne des grains),B/ l’indice d’asymétrie (SKI) et C/ l’indice d’agulosité (Ku). Au niveau de la plage
aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).
Fig. VIII-5 : Evolution spatiale de la taille moyenne des grains (Mz ) A : au niveau de la zone de jet de rive
(swash) le long de la côte nord de Mahdia (mars 2004) B : le long de la baie Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).
Fig. VIII-6 : Répartition granulométrique longitudinale au niveau de la plage d’El Asfouria et Neirat
xiv
PREMIERE PARTIE: GENERALITES & METHODOLOGIE
Tabl. III-1 : Date des campagnes topométriques au cours du suivi de l’évolution morphologique de la plage de
Mahdia. Limites des profils transversaux mesurés.
Tabl. III-2: Dates des campagnes de prélèvements sédiments prélevés au niveau du littoral nord de Mahdia
(2003-2006).
Tabl. III-3 : Date de mesures des flux éoliens au niveau de l’arrière plage des deux sites ateliers plage d’El
Asfouria et plage de Neirat (2004-2006). HP : Haut de Plage ; PD : pied de la dune ; SD : Sommet de la Dune ;
SV : Siffle Vent ; BMS : Bulletin Météorologique de tempête
xv
Chapitre V : Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap
Africa
Tabl. V-1: Caractéristiques texturales des échantillons de surface prélevés sur l’avant-côte (août 2006).
Tabl. V-2 : Valeurs modales des sédiments de surface prélevés au niveau de la baie Dimas-africa.
Tabl. V-3 : Caractéristiques texturales des trois populations de sédiment.
Tabl. V-4: Caractéristiques texturales calculés et simulés des échantillons de surface.
Tabl. VII-1 : Tabl. VII-1: Fréquences moyennes saisonnières des vents sur la côte de Mahdia (en %) pendant
l’année 2004.
Tabl. VII-2 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (mars 2003) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VI-3 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (mars 2005) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VII-4 : Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (août 2003) (calculée par rapport au nombre
total de mesures).
Tabl. VII-5: Fréquence des vitesses de vent pour chaque direction (janvier 2004) (calculée par rapport au
nombre total de mesures).
Tabl. VII-6: Volumes accumulés ou déplacés saisonnièrement ou annuellement au niveau du site de la plage d’El
Asfouria. Y=Largeur de la plage (cordon et haut de plage) (m); X= Longueur de la station (m) ; V= volume (m3).
Tabl. VII-7: Calcul de volume des sédiments accumulés sur la plage de Neirat pendant la période de suivi
topométrique.
xvi
Tabl. IX-4 : Résultats de la quantification du flux éolien mesuré au niveau des deux sites ateliers pendant la
période de vent actif (janvier 2004) et de tempête (Avril 2004). (HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SV :
siffle vent ; 1 à 3 : secteur 1 à 3, du nord vers le sud.). Les cellules vides signalent l’absence de mesure.
Tabl. IX-5 : Vitesse de friction du vent u* (ms -1) calculée à partir de l’altitude de référence Zo (0,001 m, Arens,
1997) et l’altitude au dessus du sol Z au niveau des deux sites ateliers au cours des mesures de flux.
Tabl. IX-6 : Calcul de Dr au niveau des deux sites ateliers.
xvii
Introduction générale
Les zones côtières sont habitées par plus de 50% de la population mondiale. Or, les
littoraux et plus particulièrement les plages sableuses sont soumis à une érosion importante et
un recul du trait de côte. Depuis les dernières années, la préservation du trait de côte est
devenue un enjeu environnemental et économique primordial. Des études sont alors
entreprises pour une meilleure compréhension du fonctionnement du système littoral.
Le littoral, zone de transition entre la mer et le continent, est soumis à une double
action des agents dynamiques (eustasie, houle et courants associés, vent et marée) et de la
pression anthropique.
Ce domaine complexe, qui incorpore à la fois une partie sous marine et des secteurs
émergés, est en perpétuel mouvement. Il constitue un milieu en équilibre précaire
particulièrement sensible aux atteintes physiques du milieu naturel. En domaine marin, les
facteurs hydrodynamiques s’exercent depuis la zone infralittorale jusqu’à la plage ; en
domaine émergé, les actions éoliennes engendrant en permanence des changements
morphosédimentaires de la plage jusqu’en arrière du cordon dunaire supralittoral,.
Les interactions de ces agents avec le substrat génèrent une grande diversité de
courants et de flux conditionnant des mouvements sédimentaires qui se manifestent à
plusieurs échelles spatio-temporelles. Ces interactions définissent la disponibilité du sédiment
et sa dynamique de dépôt/ érosion. Le budget sédimentaire du littoral influence in fine les
fluctuations de la ligne de rivage.
1
Introduction générale
Objectif d’étude
Notre étude a pour but :
de mieux comprendre les processus morpho-hydrodynamiques qui régissent le
secteur d’étude.
d'identifier la morphologie de l’avant-côte avec caractérisation des barres
sableuses.
de déterminer, hiérarchiser et évaluer l’influence des paramètres conditionnant
la dynamique sédimentaire du littoral et responsables de ses variations spatio-
temporelles.
de proposer un schéma de circulation générale au niveau de la baie de Ras
Dimas-Cap Africa, en précisant les zones d’érosion et d’accumulation. Ce
diagnostic sera utile pour les aménagistes dans le cadre des travaux de
réhabilitation des plages.
2
Introduction générale
Stratégie de l’étude
Le déroulement de ce travail de thèse s’est appuyé sur deux approches : les campagnes
de terrain qui ont débuté en mars 2003 et le traitement de données en laboratoire. La
méthodologie s’articule en trois étapes (Figure 1) qui concourt à mettre en évidence les
caractères de la morphodynamique sédimentaire:
• Les mesures topo-bathymétriques : réalisation de campagnes topométriques
saisonnières, annuelles et occasionnelles du haut de plage et du cordon dunaire, et de
deux campagnes bathymétriques de la plage sous marine (jusqu'à -14 m).
• La caractérisation sédimentologique: caractérisation de la texture du sédiment,
détermination de son évolution spatiale et temporelle.
• Simulation de la propagation des houles dominantes
• La mesure des flux éoliens instantanés saisonniers : installation de pièges à sable
verticaux du type Leatherman. Les mesures instantanées ont été effectuées au niveau
de deux sites ateliers de la côte nord de Mahdia ainsi qu’au niveau d’un site
intermédiaire témoin, en fonction de la morphologie dune-plage.
Organisation de la thèse
Ce présent mémoire s’articule en trois parties :
• La première partie concerne le cadre général de la côte nord de Mahdia et la
présentation des sites ateliers, afin de situer le secteur d’étude dans son contexte
environnemental : hydrodynamique, morphologique et anthropique. Ceci justifie les
choix méthodologiques qui ont été appliqués.
• La seconde partie fait l’objet de l’étude de l’avant-côte de la baie de Ras Dimas-Cap
Africa avec l’identification du système de barres sédimentaires et notamment leurs
variations morphologiques (érosion-accumulation) en fonction des paramètres
environnementaux. Le suivi de propagation des houles actives sur ces fonds est fait
grâce à un système de modélisation côtière : le SMC. Cette partie traite aussi de
l’évolution texturale des sédiments.
• L’étude de la morphodynamique de la plage est développée dans la troisième partie.
On tient compte de l’évolution annuelle et saisonnière de la dynamique de plage. On
utilise l’évolution texturale des sédiments ainsi que leur répartition spatiale et la
quantification des volumes déplacés pour la compréhension des échanges entre le
domaine aérien et marin.
3
Introduction générale
4
Introduction générale
Circulation générale des courants induits ; Campagnes d’échantillonnages saisonniers, Mesures instantanées de flux par des pièges à
Direction de la dérive longitudinale et des annuels et occasionnels de la zone supra, inter et sable, en fonction de la topographie de la plage au
composantes cross-shore. infralittorale. niveau de chaque site expérimental (sites ateliers).
Moyens Moyens Moyens
Dynamique morphosédimentaire
Données météo-marines.
Modélisation de la propagation des houles actives : SMC.
Suivi du trait de côte.
Calcul des volumes sédimentaires saisonniers et annuels du profil transversal.
Caractérisation sédimentologique : évolution spatio-temporelle des sédiments.
Calcul du flux éolien en fonction de la topographie de la plage.
Moyens
Fig. 1: Les trois étapes de la stratégie adoptée pour élaborer un modèle de la dynamique sédimentaire au niveau de la côte nord de Mahdia : baie Ras
Dimas-Cap Africa.
5
6
PARTIE I
!"! !
7
8
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Chapitre I
9
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-1 : Profil type du système littoral incluant la zone de levée (shoaling zone), la zone des
brisants (breaking zone), de déferlement (surf zone) et la zone de swash (Short, 1999).
10
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
et les gradients de pression locale vont contraindre la surface libre et conduire à la formation
d’une superposition d’ondes propagatives qui vont s’amplifier ou se dissiper selon les
conditions atmosphériques. Au fur et à mesure que les vagues se propagent dans la zone
d'action du vent, la période T augmente.
Les premiers trains de houle qui touchent le littoral sont les plus longs et ceux dont la
vitesse de propagation est la plus élevée, de sorte qu'ils atteignent les premiers les côtes
exposées aux houles océaniques. Par contre, en Méditerranée la distance de propagation est
trop courte pour qu’une houle pleinement développée se constitue.
En outre, à l’approche de la côte, la vague commence à ressentir le fond (pour une
L
pente inférieure à 1%) à partir d’une profondeur h ≤ (L : la longueur d’onde de la houle).
2
Elle est freinée par le frottement qui impose un fort gradient de vitesse dans la couche limite
de fond et une dissipation d’énergie. Ses caractéristiques sont modifiées (seule la période reste
constante), et les crêtes deviennent de plus en plus dissymétriques. Ce phénomène est appelé
la levée de la vague ou shoaling (Fig. I-2).
Fig. I-2: Augmentation de la dissymétrie des vagues à l’approche de la côte. H/L augmente en
fonction de la profondeur des fonds. Les trajectoires des particules d’eau deviennent elliptiques dans un
premier temps puis ouvertes dans un second temps.
11
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
la houle jusqu'à la zone de déferlement, les transferts d’énergie se font vers les harmoniques
supérieures (f1+f2). A partir de la zone de déferlement, les transferts se font au profit des
basses fréquences (f1-f2) que l’on trouve dans la zone de jet de rive, à la côte (Certain, 2002).
Une autre conséquence est que l’interaction de plusieurs trains de vagues incidentes, de
fréquence et longueur d’onde différentes, génère des vagues forcées, qui ont une amplitude
maximale lorsque les deux systèmes sont en phase, et une amplitude minimale en cas
d'opposition de phase (Fig. I-3). Ce mécanisme produit un type d’ondes, dites d’infragravité,
qu’on décrira plus en détail dans le paragraphe consacré aux phénomènes hydrodynamiques
de la zone de déferlement où leur rôle est plus manifeste.
Fig. I-3: Interférence entre deux trains de vagues différentes et formation de la vague forcée qui en
résulte. H, f : hauteur et fréquence de la vague (Longuet-Higgins and Stewart, 1964).
12
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-4 : Schématisation du courant de retour : A/vue de profil sur une plage de pente homogène B/ vue
en plan.
D'autres courants de compensation sont induits par des variations du niveau de la mer
dues au vent ; elles donnent naissance aux courants d'up- et downwelling. En effet, lorsque le
niveau s’élève en raison d’une dépression atmosphérique et d’un vent marin entraînant une
surcharge massique d’eau au niveau de la côte, un courant se met en place pour compenser cet
excès, emportant de l’eau vers le large, par le fond. L’inverse se produit lorsque le niveau est
bas en présence de vent de terre soufflant vers le large et chassant l’eau de la côte (Fig. I-5).
Ces courants entraînent les sédiments vers le large dans un mouvement transversal.
13
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-5 : Courants de compensation up et downwelling (ces derniers entraînent les sédiments vers le large
dans un mouvement tranversal)(Short, 1999).
Enfin, un dernier type de courant de compensation est représenté par le courant de set-
down, phénomène d'abaissement du niveau moyen de l'eau au large immédiat de la zone des
brisants, provoqué par la conservation nécessaire de la quantité de mouvement au cours de la
progression de la vague vers la côte. C'est un courant ascendant qui fait pendant au courant
descendant provoqué par le set-up qu'on observe dans la zone de déferlement (Fig. I-6A).
Un autre type de courants affectant la zone de levée correspond aux courants
d’arrachement (rip currents) générés par les instabilités du courant de dérive littorale dans la
zone de déferlement, ils seront abordés plus loin comme conséquences de celle-ci (Fig. I-6 B).
14
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
(A)
Fig. I-6: (A): Set-up et set-down (d'après Bowen et al., 1968). (B) La circulation horizontale des
courants d’arrachement (rip-currents) peut aller jusqu'à quelques centaines de mètres de la côte.
15
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
II-1-3 Le transport
La houle, influencée par le frottement du fond, impose en retour un forçage à ce
dernier et en modifie la morphologie. Une des premières conséquences du transport est la
naissance de rides sédimentaires, d’abord symétriques puis de plus en plus asymétriques au
fur et à mesure que la houle s’approche de la côte. Ces rides sont la manifestation de
déplacements sédimentaires qui s’organisent dans l’espace longitudinalement et
transversalement. En particulier, le courant de houle au fond est capable de remonter du
sédiment vers la côte. A l’opposé, le courant de retour est responsable d’un fort transport
sédimentaire vers le large, à l'origine notamment de la migration des barres d’avant côte dans
cette direction pendant les épisodes de tempête.
16
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
1 2
1 2
Le déferlement déversant, (spilling breaker)
1 2
Le déferlement à gonflement, (surging breaker)
Fig. I-7 : Différents types de déferlements sur un profil de plage homogène.
17
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
brisance de la vague, le spectre d’énergie s’appauvrit des hautes vers les basses fréquences.
Parmi les ondes de basse fréquence ainsi générées figurent les ondes d’infragravité.
Fig. I-8 : Vue en plan d’une onde infragravitaire (bound long wave) incidentes et réfléchies et
combinaisons possibles (leaky wave et edge wave).
18
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-9 : Représentation des enveloppes tridimensionnelles de la surface libre en présence de « leaky
wave » et de « edge wave » d’après Wright et al. (1982).
19
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
conditions estivales quand les vagues sont petites et ne brisent pas, alors qu’il est plutôt dirigé
vers le large en hiver lorsque les grosses vagues brisent.
Fig. I-10 : Courant de dérive littorale (A) à cellules de circulation (B) unidirectionnel (Carter,
1988).
20
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
II-2-3 Le transport
Les déformations et la non linéarité des vagues à la côte, le déferlement, les transferts
d’énergie entre les différentes fréquences de vagues et sa dissipation, la présence enfin de
multiples ondes (hautes fréquences, fréquences normales et basses fréquences), tous ces
phénomènes créent un transport sédimentaire complexe. On ne peut seulement qu'en décrire
les grandes tendances, d'après la littérature.
Avant le déferlement, dans la partie haute de la zone de shoaling, l’action différenciée
des vagues incidentes (transport vers la côte) et des ondes infragravitaires (transport vers le
large) engendre un transport en suspension moyen dirigé vers la côte selon Aagaard et
Greenwood (1994).
Dans la zone de déferlement, le transport résiduel se fait majoritairement en
suspension et vers le large pour les particules les plus fines et en charriage, dirigé vers la côte,
pour les matériaux les plus grossiers (Dulou, 2000a, in Certain, 2002).
Au bord, les ondes infragravitaires et le courant de retour prédominent, le transport est
alors nettement dirigé vers le large.
En outre, une caractéristique importante du transport dans cette zone est d’associer au
longshore current une dérive sédimentaire littorale qui est un facteur important de l’évolution
des plages.
21
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-11 : Classification des barres d’avant-côte proposée par Greenwood et Davidson (1979)
(d’après Carter, 1988).
22
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
23
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
La présence des barres sableuses dépend de la hauteur de la houle au large ainsi que de
sa cambrure (King et Williams, 1949). Leur nombre varie en fonction de la pente de l’avant
côte (augmentation du nombre de barres à mesure que la pente diminue) (Akouango, 1997),
ainsi que des caractéristiques de la houle, des apports sableux et de la granulométrie du
sédiment.
Plusieurs hypothèses ont été proposées quant aux conditions de formation des barres
(Carter, 1988 ; Homlan et Sallenger, 1993 ; Certain, 2002). Même si aucune n’est pleinement
satisfaisante, nous les passerons rapidement en revue.
Trois grandes hypothèses peuvent expliquer la formation de ces barres (van Rijn,
1998) :
1- Le modèle des brisants
Dans cette hypothèse fondamentale, le flux sédimentaire se concentre au point de
déferlement (Dally and Dean, 1984). Deux modalités sont distinguées en fonction du type de
brisant (Fig. I-13).
Fig. I-13: Modèle de formation des barres sous l'action des brisant (en coupe). En haut, la
répartition des courants sur le verticale de part et d’autre du point de brisance de la vague ; en bas,
l’action de la vague lors de sa brisance avec la création d’un vortex et la mise en suspension du sable ; au
centre, la morphologie avec la barre se formant sous l’action conjuguée des deux premiers phénomènes
(Certain, 2002).
24
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I- 14: Convergence des flux sédimentaires au point de déferlement qui peut engendrer la
naissance d’une barre d’avant-côte.
L’hypothèse des brisants a été vérifiée par de nombreuses études (Miller, 1976,
Kamphuis, 1995, Davidson-Arnott, 1981), qui ont aussi démontré qu’il existe autant de barres
que de points de déferlement. La multiplicité des barres s’exprime aussi temporellement par
l’effet de tempêtes de hauteurs significatives différentes. Néanmoins, cette hypothèse
n’explique pas la présence de barres rectilignes ou de forme rythmique en milieu naturel où
les plages sont irrégulières et où la localisation de point de déferlement varie en conséquence.
2- La deuxième hypothèse fait intervenir les ondes de basse fréquence (<0,05 Hz)
comme principal agent (Carter et al., 1973). Elle contient deux idées :
• Les sédiments convergent vers les noeuds ou les ventres d’une onde
stationnaire selon son mode de transport, en suspension ou par charriage. Une
25
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-15: Hypothèse 3 : l'interaction entre les harmoniques incidents (en haut) produit des variations de
l’enveloppe des hauteurs de vagues, les maxima et les minima de variations correspondent aux points de
non variation du fond séparant les barres (en bas) (Van Rijn, 1998).
26
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
T : période de la houle.
27
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
28
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-16 : La classification des plages d’après Short (1999). La figure est construite en distinguant
le comportement de chacune des barres dans le contexte d’une définition de la plage en terme de
réflective, intermédiaire ou dissipative (voir texte). Diverses situations sont envisagées.
R= plage réflective; D= plage dissipative; LBT= Longshore Bar-Trough; RRB= Rythmic Bar-
Trough; TBR= Transverse Bar-Trough; LTT= Low Tide Terrasse. La flèche épaisse notée « outer
bar inactive » se rapporte aux 7 diagrammes situés au dessus où l’on voit que la barre externe ne varie
pas. La flèche épaisse verticale notée « outer bar active » se rapporte aux 6 diagrammes situés à sa
droite qui montrent une barre externe en festons. Dans la série des 8 diagrammes centraux, on voit la
barre interne (puis la barre externe) se rapprocher puis se connecter à la plage, au fur et à mesure
que l’on va du haut en bas et de gauche à droite de la figure.
29
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
On observe souvent plusieurs types de barres sous–marines, les plus fréquentes sont
les barres rectilignes et parallèles à la côte et les barres tridimensionnelles à festons plus
ou moins périodiques.
30
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
31
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
II-3 La plage
II-3-1 Les ondes
Suite au déferlement, le résidu de l’énergie des vagues se dissipe en un mouvement
ascendant appelé jet de rive ou swash. Puis ce mouvement se ralentit et s’arrête sous l’action
de la pesanteur. Ensuite se produit un retrait de l’eau qui est montée, et qui consiste en un
écoulement laminaire au départ mais très rapidement turbulent : c’est le retrait, ou backwash.
II-3-3 Le transport
II-3-3-1 La morphologie de la plage
Le profil transversal d’une plage homogène et rectiligne se présente typiquement de la
façon suivante (Fig. I-1):
1. Le talus de collision est la zone de rencontre du retrait et du déferlement
2. Les bermes, correspondant à des accumulations au sommet des zones successives de
jet de rive.
3. Les croissants de plage correspondent à des accumulations rythmiques dans la zone de
jet de rive. Un croissant de plage est un corps sédimentaire semi circulaire de hauteur
centimétrique à décimétrique, composé de matériel grossier sur ses cornes et de
matériel plus fin au niveau de son ventre (Williams, 1973). Quant à l’origine et au
mode de formation des croissants de plage, deux théories ont été proposées :
a- Hypothèse des ondes de bord (Bowen et Inman, 1971). Ce sont les ondes
infragravitaires, génératrices de modulations de la surface libre de la mer au rivage, qui sont
responsables de la formation des croissants de plage ; leur longueur d’onde se relie à celles
des croissants qui représente alors la moitié de celle de l’onde infragravitaire (Guza et Inman,
1975) (Fig. I-18).
b- Théorie d’auto-organisation: Le principe est de considérer qu’il existe,
même au passage d’une tempête décennale, des inhomogénéités de la bathymétrie
parallèlement à la côte. En considérant une barre sédimentaire préexistante, les vagues
incidentes vont alors se réfracter au dessus des perturbations et induire des courants moyens.
Ces mêmes courants vont alors transporter du sédiment et faire évoluer la bathymétrie.
Certaines perturbations vont être amplifiées (rétroaction positive du champ de vagues) et
32
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-18: Schéma théorique de l’emplacement des croissants de plage pour des ondes de bord sub-
harmoniques (a) et synchrones (b), d’après Komar et Holman (in: Short, 1999). Dans le premier cas, la
longueur d’onde des croissants est égale à la moitié de celle de l’onde génératrice ; elle lui est égale dans le
second cas.
33
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-19: Variations tridimensionnelles des morphologies de la côte en relation avec la réfraction et
l’atténuation de la houle (Short, 1999) à l’échelle d’un golfe (à droite) et vers de plus petites échelles en se
déplaçant vers la gauche. Au nord du golfe la houle n’est pas réfractée, sa hauteur au large (Ho) est égale à
sa hauteur de déferlement (Hb), alors que vers le sud, Hb est plus petite que Ho. La typologie des plages, du
nord vers le sud, passe alors du type dissipatif à plusieurs barres au type réflectif sans barre. Dans la zone
intermédiaire, les variations locales de hauteur de vagues induisent des morphologies rythmiques telles les
barres festonnées et les croissants de plage, situés préférentiellement sur la pointe des cornes de sinuosités
de plage.
34
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Transport sédimentaire
Topographie
Fig. I-20: Interdépendance des principaux éléments du système côtier à l’origine de changements
morphologiques.
35
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Re = UH/
Avec U : vitesse moyenne
H : épaisseur de l’écoulement
: viscosité cinématique.
Ecoulement laminaire
Lorsque le nombre de Reynolds est faible (<500), ce sont les forces de viscosité du
fluide qui contrôlent l’écoulement. Le mouvement sera donc uniforme et ordonné, c'est-à-dire
laminaire. Dans ce cas, la tension qu’exerce le fluide sur le substrat, appelée contrainte de
cisaillement symbolisée par , s’exprime par la façon suivante : = . du/dz
avec : viscosité moléculaire et du/dz : gradient de vitesse, c'est-à-dire le taux de variation de la vitesse en
fonction de la distance au substrat sur lequel se produit l’écoulement (ici la variation est linéaire et du/dz se
réduit à u/z).
Ecoulement turbulent
Pour une valeur de Re importante (>2000), l’inertie de l’écoulement est prédominante,
les forces de viscosité peuvent donc être négligées. L’écoulement est alors turbulent. Ce type
d’écoulement est complexe et chaotique. La contrainte de cisaillement sur le substrat est alors
2
de : = Cd
36
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-21 : Structure de la couche limite pour un écoulement turbulent lisse (Dyer, 1986 modifié in
Pedreros, 2000).
Quand le substrat est très rugueux, les sous-couches inférieures (visqueuse et tampon)
disparaissent. Seule la sous-couche logarithmique se développe depuis le substrat.
L’écoulement est alors dit turbulent rugueux (Fig. I-22).
37
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
La couche limite externe est la plus épaisse, car elle représente 80 à 90% de la couche
limite globale. Dans ce cas, l’écoulement est indépendant de la viscosité, mais dépend de la
contrainte de cisaillement exercée sur le substrat, ainsi que des conditions externes. A
l’extérieur de la couche limite, la vitesse du fluide est constante, l’écoulement est non
turbulent et la contrainte de cisaillement est nulle.
Dans le cas de transport sédimentaire éolien, les particules en mouvement vont
constituer à proximité du substrat une couche dans laquelle les forces de viscosité seront très
importantes. La couche limite qui se développe ressemblera alors au cas d’un écoulement
turbulent lisse.
38
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
u 1 z
= ln (Eq. 1)
u* k z0
39
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-23: Aspect pratique du calcul de u* grâce à la théorie du profil logarithmique de la vitesse du vent.
Etant donné que les mesures se font dans un écoulement turbulent, les vitesses
instantanées sont incohérentes. Ce n’est que lorsqu’elles prises sur des périodes de 15 à 30 mn
qu’elles s’ordonnent en profil logarithmique.
Les essais de Bagnold (1941) révèlent que dans le cas de transport de particules, z0
varie dans le même sens que u*. Plus la vitesse de friction augmente, plus la hauteur de
rugosité est grande. D’après le graphique (Fig. I-24), à une hauteur K et pour une vitesse Ut,
au niveau d’un point dit « point focal », la vitesse est toujours la même quelle que soit
l'intensité du vent. L’existence du point focal simplifie le calcul, car il suffit de connaître la
vitesse du vent à une seule hauteur pour déterminer u*. Suivant cette démarche, plusieurs
auteurs ont calculé k et Ut (Tabl. I-1), en se basant sur l’équation (1) qui devient :
k
U* = (u − Ut) (Eq. 2)
ln(z/k)
40
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Fig. I-24 : Profils de vitesse de vent sur un sol mobile. Le graphique représente une série
d’expériences de Bagnold en soufflerie (A) et à des mesures in situ au désert libyen (B) (Bagnold, 1941).
Pour certains auteurs, qui n’ont pas pu distinguer le point focal dans les profils de
vitesse, les observations de terrain leur ont permis de proposer des équations empiriques pour
calculer z0, Ut et k (Zingg 1953, in Pedreros, 2000) :
d
z0 = 0,081 log10 ( ) avec d : diamètre des grains en mm
0,18
Ut = 894 d en cms-1 (Eq. 3)
k= 10 d en mm (Eq. 4)
La formule 2 est la plus adoptée par les chercheurs. Horikawa et Shen (1960) la
simplifient encore en utilisant l’équation (3) et (4) de Zingg, pour un diamètre moyen des
grains de 0,3 mm et une vitesse moyenne de vent à 1m du sol (U1m). Ce qui donne l’équation
suivante :
u* = 0,069 U1m – 0,184
41
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
maintien, la particule est mise en mouvement, avec une valeur particulière de la vitesse de
friction, appelée vitesse de friction seuil u*t.
Bagnold (1941) a établi une expression de la vitesse seuil de frottement qui intègre
l’effet croissant de la gravité lorsque la taille des particules augmente, sans tenir compte des
forces de cohésion entre les grains :
1/2
p
u *t = A gd
a
3
a = masse volumique de la particule (kg/m )
p = densité de l’air (Kg/m3)
g = accélération due à la gravité (m/s2)
dp= diamètre du grain moyen (m)
A est un coefficient empirique variable qui dépend du diamètre des grains de sable et
le type de mise en mouvement. Il est de 0,1 pour le seuil de mise en mouvement et de 0,085
durant la saltation (Sherman, 1995). Il est aussi d’une valeur approximative de 0,1 d’après
expériences en soufflerie de Bagnold (1941). Selon Pye et Tsoar (1990), ce coefficient varie
entre 0,1 et 0,118. Pour nos calculs, on retient A= 0,118.
42
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
43
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Tabl. I-2 : Principales formules de calcul de flux potentiels optimaux. q : flux horizontal ; D : diamètre de
référence (250 µm) ;d : diamètre moyen du sédiment ; a: masse volumique de l’air ; r1 : u*t/u*
Auteur Expression Constantes
0.75
D ρa
Zingg (1953) q = K 50 u*3 K= 0,83
d g
Lettau et Lettau d 3
q = L a (1 − rt ) u* L= 4,2
(1978) g D
ρ
White (1979) q = W a (1 − rt )(1 + rt ) 2 u *3 W= 2,61
g
44
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
II-4-3-i La végétation
Elle est connue comme facteur principal limitant l’érosion et modifiant
considérablement le mécanisme de transport. Elle provoque une diminution de la vitesse de
cisaillement au niveau du sol par augmentation de la rugosité (Fig. I-25).
Fig. I-25 : Influence de la hauteur des plantes sur la hauteur de rugosité (d’après Chepil et
Wooddruff, 1963 dans Cooke et al., 1992, modifié).
45
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Tabl. I-3 : Expressions de correction de l’humidité des sédiments. Les vitesses de friction sont exprimées
en ms-1. H : pourcentage de teneur en eau du sédiment.
Auteurs expression commentaires
Belly (1964) u * thumide = u * (1,8 + 0,6log10 H) Valable pour H < 4%
Fig. I-26 : Comparaison des différentes courbes montrant la relation entre la vitesse de friction
seuil et le diamètre des particules (Savat, 1982, in Cooke et al., 1992).
46
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Tabl. I-3: Expressions de correction des flux théoriques en fonction de la pente. : angle dynamique de
Auteurs Expression
Bagnold (1956) tan
q pente = qG ; G =
cos os (t + tan a
Howard et al., q
q pente = ; P = cos os (t + tan a
p
Allen (1982) u * pente = u * t 1,373sin 0.5 ( + )
47
Chapitre I Généralités : notions sur la morphodynamique côtière
Au terme de cette revue des facteurs principaux qui règlent le dynamisme de la zone
littorale dans le cas des plages sableuses, il reste à en faire l’application dans la zone d’étude.
Ce sera l’objet du chapitre II.
48
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Chapitre II
I- Localisation du secteur
Le secteur d’étude est localisé sur la côte orientale de la Tunisie au sud du golfe de
Hammamet entre les coordonnées géographiques 35°30’30.54’’ nord - 11°03’30.67’’ est,
dans sa partie sud (le cap rocheux pliocène Africa) et 35°31’32.38’’nord - 11°02’24.49’’est, à
son extrémité nord (le cap de Ras Dimas). Ce second cap correspond à la terminaison nord
d'un vaste affleurement tyrrhénien qui forme falaise à l'ouest de la plaine de Mahdia. Il est en
outre le point de départ d'une longue flèche sédimentaire qui se déploie en direction du golfe
d'Hammamet et manifeste l'existence d'une dérive littorale dominante vers le nord. Le littoral
de la côte régularisée de la baie de Mahdia est jalonné dans sa partie nord par la série de
lagunes d’Echraf (Fig.II-1). Il s’agit d’un linéaire de 17 km de plage sableuse, large de 50 m
en moyenne au niveau du premier site atelier (plage d'El Asfouria), et de 30 m dans le
deuxième site atelier (plage de Neirat). Il est bordé par un cordon dunaire assez développé.
L'ensemble de la région est caractérisé par la quasi absence d’un réseau hydrographique.
Le site d’El Asfouria se caractérise par la diversité morphologique du cordon dunaire.
Il est plus développé dans sa partie nord, passe à des avant-dunes en voie de cicatrisation vers
le sud et se développe enfin sous la forme d’une rangée de dunes transversales envahissantes
adjacentes à une série de brise-lames. L’altitude des dunes bordières varie de 2 m à 4 m au
maximum. Des ganivelles y ont été installées en novembre 2000 afin de limiter l’érosion
éolienne et de les stabiliser (Bouaziz, 2002).
Le site de Neirat comprend aussi un champ dunaire entrecoupé par de nombreux
siffle-vent ; il est en outre perturbé à son extrémité nord par un parking construit sur la dune
bordière. La hauteur des dunes peut y atteindre 4,8 m par endroit. Le Cap Africa est relayé au
49
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
nord par une plage instable qui a dû être protégée des houles provenant du NE par des brise-
lames, entre les années 70 et 90.
50
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
II-1-1 La stratigraphie
Les études structurales de Amari et Bedir ont permis l’établissement d’une coupe
synthétique dans la région du sahel (Fig.II-2)
51
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Fig. II-2 : Coupe stratigraphique synthétique du Sahel central de la Tunisie dans la région de
Moknine et Mahdia (Amari et Bédir, 1989).
i/ Le Miocène
Il affleure rarement dans la région du sahel. On le retrouve au niveau du plateau de
Monastir surélevé par la tectonique post-tyrrhénienne (Mahmoudi, 1986). Il apparaît presque
uniquement au coeur des anticlinaux (Amari et Bedir, 1989). Il comporte des grès calcaires
oolithiques et des alternance d’argiles et de sables à passées lignitifères et gypseuses marquant
une sédimentation typique d’un domaine paralique (Demarcq et al., 1976 in Amari et Bedir,
1989).
ii / le Pliocène (marin)
Il est formé essentiellement par des calcaires oolithiques, avec des faciès coquilliers
(coquilles d’huîtres) marquant un milieu peu profond et une ligne de rivage proche de
l’actuelle mais un peu plus à l’ouest que celle du Tyrrhénien (Mahmoudi, 1986).
iii/ le Quaternaire
Il débute par le Villafranchien qui couvre la plus grande partie du sahel tunisien. Il est
formé de croûte calcaire à hélicidés, indiquant un retrait temporaire de la mer. Sous l’action
de l’érosion, succédant aux soulèvements dus à la tectonique post-villafranchienne, cette
croûte a été démantelée en gros blocs conglomératiques (Mahmoudi, 1986). Cette dalle
encroûte généralement un horizon rouge parfois gris-vert à concrétions calcaires. Elle
constitue un repère chronologique dans la région (Amari et al., 1989).
Ce niveau se trouve surmonté par un horizon quaternaire ancien de sol rouge argileux
à la base, sableux au sommet daté grâce à des Helix sp. (Amari et al., 1989) (Fig.II-2).
52
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Fig. II-3 : Coupe synthétique du drain Réjiche- Douira, 6, limons sableux brun-rouge ; 5,
formation rougeâtre à blocs de grès, argile. Helix et faune marine (Strombes) ; 4, bourrelet de Réjiche,
faciès dunaire à oolithes ; 3, calcaire oolithique. La couche est d’abord sableuse à la base, avec faune
lagunaire à Helix, puis elle devient franchement marine (macrofaune, notamment Strombes) ; 2, couche
argileuse brun-rouge ; 1, formation Douira (Glycymeris, Cardium). (Paskoff et al., 1976)
53
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Ces trois niveaux tyrrhéniens correspondent bien aux courbes de variations du niveau
de la mer en Nouvelle-Guinée (Bloom, 1990) (Fig. II-4). Ces trois transgressions ont été
rapprochées des stades isotopiques 5.5 (125000 ans), 5.3 (100000 ans) et 5.1 (80000 ans). Les
dépôts des deux premières renferment Strombus bubonius, le fossile directeur du Tyrrhénien.
Fig. II-4 : Courbe de variation du niveau marin établies grâce aux datations des récifs coralliens
émergés dans la nouvelle Guinée ( Bloom and Yonekura, 1985 in Bloom, 1990).
54
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Fig. II-5 : Modèle géodynamique proposé de la genèse des bassins quaternaires du sahel central de la
Tunisie (Amari et Bedir, 1986).
55
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
A B
Photo 1 : La flèche Dzira se connecte saisonnièrement à la plage. A gauche : octobre 2005, pendant la
période hivernale l’extrémité SE est reliée à la plage; à droite : août 2006, en période estivale, la racine est
entrecoupée de passes.
56
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
57
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
piétinement, a entraîné la naissance d’un cordon artificiel qui vient se loger dans les premières
caisses de ganivelles situées en front de mer. Vers le centre, la plage est plus étendue. Les
entités morphologiques qui constituent le cordon dunaire sont fréquemment interrompues par
des brèches, issues de l’action marine et éolienne renforcée par le piétinement. Cette zone
correspond à la zone supralittorale soumise à la déflation et en raison de leur topographie
déprimée, l'eau peut y jouer un rôle important. Les avant-dunes sont moins hautes, moins
végétalisées et présentent un plateau très rétréci. Enfin, vers le sud les dunes sont de type
transversal et très mobiles. C’est au niveau de ce secteur qu’un déplacement de sable vers
l’intérieur des terres est souvent observé (Fig. II-7).
A/ B/
C/
Fig. II-7 : A/ partie nord : Champ dunaire relativement stable. B/ Vers le centre : Domaine fragilisé. C/ le
sud de la plage: Dunes transversales mobiles.
58
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Route détruite
Photo.3 : Eboulement de la falaise sud du cap Africa avril 2007 (cliché Zardoumi, M).
59
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Profil 1
Ras Dimas
Profil 2
Bessari
Profil 3
Profil 4
Echraff Profil 5
Profil 6
Profil 7
Profil 8
Hiboun
Cap Africa
Fig. II-8 : Carte bathymétrique de la zone d’étude (1881) montrant l’unité physiographique de la
baie Ras Dimas-Cap Africa.
Profil 1 Profil 2
0
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur (m)
Profondeur
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-25 -25
Distance (m ) Distance (m)
Profil 3 Profil 4
0
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur
Profondeur
-10 -10
-15 -15
-20
-20
-25
-25
Distance (m) Distance (m)
Profil 5 Profil 6
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur
Profondeur
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-25 -25
Distance (m ) Distance (m)
Profil 7 Profil 8
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-5 -5
Profondeur
Profondeur
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-25
-25
Distance (m ) Distance (m)
Fig. 9: Evolution des profils bathymétriques au niveau de la baie Ras Dimas-Cap Africa (1887).
60
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Fig. II-10 : Brise-lames au niveau de la côte nord de Mahdia A/ année 1988 B/ année 1997.
61
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Photo. 4 : L’installation des rangées de ganivelles perpendiculairement à la résultante des vents dominants
permet de stopper les masses mouvantes de sable et de stabiliser l’édifice dunaire en le fixant par
l’installation d’une couverture végétale durable.
62
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
A/
B/
Fig. II-11: A/ Port de Thapsus situé à Ras Dimas. B/ Port de Mahdia édifié sur le côté sud du Cap Africa.
V- Paramètres climatiques
V -1 Régime des vents
Le vent joue un rôle déterminant dans le déplacement des masses sableuses intervenant
dans le fonctionnement sédimentaire du prisme littoral. De nombreuses études ont permis de
préciser la fréquence des directions de vent au niveau de la côte nord de Mahdia.
Le golfe de Hammamet est soumis à un régime de vent saisonnier terrestres ou
marins. Les vents de secteur terre sont violents et fréquents en hiver, provenant généralement
de l’ouest-nord-ouest ; en été, ils proviennent du secteur S et SW. Les vents marins viennent
des directions nord à est et parfois NE, essentiellement en hiver ; en période de tempête ils
peuvent atteindre 130 km/h mais en général ne dépassent pas 36 km/h.
63
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
* Hs : Hauteur significative
** Tmax : Période correspondant au maximum d’énergie
L’estimation des houles extrêmes effectuée dans le cadre de l’étude générale pour la
protection du littoral tunisien (D.G.S.A.M, 1995-1997), à des profondeurs de -20 m, a permis
de déterminer les caractéristiques de la houle pour une direction moyenne de 60°N (ENE) au
large de Mahdia (Tabl. II-2). Cette étude statistique des houles a été effectuée sur la base de
simulations numériques des états de la mer pour des situations de tempêtes enregistrées en
Méditerranée.
64
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Tabl. II-2: Estimation des houles extrêmes du large, susceptibles d’affecter la côte de Mahdia
(D.G.S.A.M, HP, 1995)
Période de retour (années) Direction moyenne (degrès/N)
5 10 25 50 100
Hs (m) 60
3,9 4,6 5,4 6 6,5
Tm (s)
9,1 9,8 10,9 11,6 12,3
Les amplitudes maximales des houles décennales obtenues par cette étude au niveau
de l’entrée du port de Mahdia sont représentées dans le tableau II-4.
65
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
Tabl. II-4: Amplitudes maximales des houles décennales au niveau de l’entrée du port de Mahdia (LCHF,
1978).
Secteur au large (°N) Hs (m) Direction au site (°N)
SE 3,5 110
E 2,5 90
NE 2 70
Les diverses études relatives au port de Mahdia ont conduit aux conclusions
suivantes :
• Les principales houles actives au niveau du littoral de Mahdia sont de direction
NE à SE.
• Les houles du secteur E à NE parviennent dans la zone portuaire, avec
respectivement 75% à 15% de leur hauteur au large. Aux abords de la zone du port, 10 à 15 %
de ces houles dépassent 1m.
• Les houles de secteur SE conservent aux abords de la côte, à 10-15% près, leur
hauteurs et énergies du large. Elles représentent 24,7% de l’agitation totale, dont 22,5% sont
inférieures à 2 m (soit 5% des houles de ce secteur).
Ces conclusions sont toutefois incomplètes car elles ont été établies en fonction
d’études relatives à la construction du port de Mahdia, situé au sud du Cap Africa. En
conséquence, elles sous-estiment totalement l’influence de certaines directions de houles,
notamment celles de nord à nord nord est, dont cette partie de la côte est totalement protégée.
Nous serons donc amenés, en particulier dans l’application d’un modèle numérique de
propagation de houle, à compléter ces données.
66
Chapitre II La baie Ras Dimas-Cap Africa : contexte général
V-4 La marée
La marée à Mahdia est de type semi -diurne. Son amplitude moyenne est de 0,40 m en
vive-eau. En vive-eau exceptionnelle, elle peut atteindre +0,60m par rapport au zéro
hydrographique (ZH) (Tabl. II-7).
Le niveau moyen de la mer est d’environ NM=0,3 m ZH. La surcote de tempête peut
atteindre 0,50 m. Le niveau maximal de la mer peut alors atteindre +1,10 m ZH (donnant une
différence entre le niveau hydrographique et le niveau NGT de 0,45m).
VI- Conclusion
Lors des phénomènes catastrophiques, la côte nord de Mahdia a montré une sensibilité
importante à l’érosion marine. Les processus hydro-sédimentaires et éoliens qui agissent sur
tout le linéaire côtier de la baie Ras Dimas-Cap Africa se révèlent complexes. L’étude de la
dynamique de ces différentes composantes et celle du transport sédimentaire et des unités
morphosédimentaires qui en résultent exigent une méthodologie adaptée aux conditions de
terrain de la zone d’étude. Ce qui fera l’objet du chapitre III.
67
68
Chapitre III Méthodologie
Chapitre III
Méthodologie
I- Géométrie de la surface
L’analyse des phénomènes de destruction ou de construction intervenant dans
l’équilibre du profil transversal exige que certaines conditions méthodologiques soient
observées. Il faut :
• opérer avec une grande régularité sous un rythme soutenu pendant des durées
plurimensuelles et/ou pluriannuelles,
• obtenir des mesures de bonne qualité,
• accorder une grande importance à la variabilité tridimensionnelle (3D) ; à cet effet, il
convient d’assurer un positionnement précis permettant ainsi de revenir au même endroit
sur le terrain.
69
Chapitre III Méthodologie
Le choix des sites ateliers a été fait en tenant compte de la morphologie côtière de
façon à offrir une certaine diversité avec des zones d’érosion et des zones d’accumulation.
L’étude du premier site de la plage d’El Asfouria a été préalablement réalisée (Bouaziz,
2002), avant d'étendre l’étude vers le second site de la plage de Neirat, plus au nord. La
réalisation des campagnes de mesures topométriques, bathymétriques et sédimentologiques
ainsi que l’étude des photographies aériennes de différentes missions se sont révélées
insuffisantes pour la compréhension du fonctionnement du système littoral. L’étude s’est alors
étendue sur toute la baie Ras Dimas-Cap Africa sur un linéaire de 17 km de plages sableuses.
Les analyses topométriques ont concerné le sud de la baie où s’étend un champ dunaire de
quelques dizaines de mètres de largeur. La bathymétrie a été réalisée dans toute la baie.
I-1 Topométrie
Afin de suivre l’évolution morphologique du système littoral de la côte de Mahdia,
nous avons procédé à une analyse topométrique. Le but de ces relevés est d’acquérir une
représentation morphologique générale en 3 dimensions de la zone d’étude.
Le principe de ces mesures repose sur des nivellements cheminés (Fig. III-2). Nous
avons utilisé un appareil à niveau automatique de type NAN-2030 qui permet de rapprocher
simplement l’image de la mire pour effectuer la lecture. On a ainsi calculé les différences de
niveaux des différents points de la zone d’étude.
Pour déterminer la forme des plages d'El Asfouria et de Neirat selon les différents profils
d’étude, il a été nécessaire de mettre l’appareil en station à plusieurs reprises (S1, S2, S3,…,
Sn).
Le travail a été fait par étapes, la distance de visée normale étant de 50 à 60 m. La
mire est placée au point origine A=1. La station de l’appareil S1 est choisie de telle sorte que
la visée horizontale arrière ne se trouve pas au-dessus de l’extrémité supérieure de la mire et
que la visée avant tombe aussi sur la graduation de la mire se trouvant au point 2, à une
distance approximativement identique de l’instrument. On peut alors effectuer la lecture
arrière r1 sur le point d’origine A=1 et la lecture avant v1 sur le point pivot 2 ; l’appareil est
alors déplacé en S2. La mire restant sur le point 2 est tournée avec précaution de façon que ses
graduations se trouvent face à la nouvelle station de l’appareil. Les lectures sont effectuées
comme précédemment, c’est-à-dire lecture arrière r2, sur le point 2 et lecture avant v2, après
que la mire ait été déplacée au point 3. On poursuit ainsi jusqu'à la dernière lecture avant vn-1
sur le point B=n.
70
Chapitre III Méthodologie
ETUDE DE LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DU LITTORAL
TERRAIN
LABORATOIRE
Fig. III-1: Méthodologie adoptée dans l’étude de la dynamique sédimentaire du système littoral de la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
71
Chapitre III Méthodologie
72
Chapitre III Méthodologie
Tabl. III-1 : Date des campagnes topométriques au cours du suivi de l’évolution morphologique de la
plage de Mahdia. Limites des profils transversaux mesurés.
Date de la campagne Conditions
Site atelier 1: Asfouria Site atelier 2: Neirat
topométrique météorologiques
mars 2003 Vents de direction
x1- x 80 Pt 1-Pt 70
NW à NE (55 km/h)
02- 28 août 2003 calme
X= 686100-686600 X=685000-685350
Tempête avec des
12-18 janvier 2004 Y= 3930900-3931250 Y=3932000-3932550
vents NW (50 km/h)
Tempête
02 au 13 avril 2005 x1- x 80 Pt 1-Pt 70 vents de SE 50 à 90
km/h
I-2 Bathymétrie
I-2-1 Principe
La bathymétrie consiste à effectuer des mesures en x, y, et z sur un plan d'eau. Avec
un GPS RTK (centimétrique) utilisé en marégraphe, un sondeur monofaisceau, et un logiciel
d'acquisition (Hypack), le travail a consisté à dresser un profil tous les 150 m, sur une linéaire
de 3 km pendant la première campagne effectuée en avril 2004 au niveau du sud de la baie
(Asfouria) (Fig. III-4 A). La deuxième campagne de mesures, réalisée au mois d’août 2006, a
concerné les 17 km de la baie Ras Dimas-Cap Africa. Il s’agit de 67 profils perpendiculaires
73
Chapitre III Méthodologie
au littoral, qui ont atteint des profondeurs de -14 m jusqu'à une distance de 1000 à 1500 m du
rivage (Fig. III-4B). La densité de points relevés en x, y, z est supérieure à 500.km-2. Le
document a été restitué en coordonnées Lambert nord et a fait l’objet d’un traitement sous
Surfer.
Pt 41
Station 4
Secteur 3
Pt 60
Station 3
0
Pr 41 Station 2 Secteur 2
Pr 12 Station 1 Secteur 1
300
Pr 1
0
250
0 200
X1
150 X32
X50
74
Chapitre III Méthodologie
A
B
Fig. III-4: Position des radiales bathymétriques au cours des missions (A) d'avril 2004 au niveau du sud de
la baie de Mahdia (Asfouria). (B) d'août 2006 au niveau de toute la baie de Mahdia.
75
Chapitre III Méthodologie
II- Sédimentologie
L’échantillonnage des sédiments de surface de la zone supralittorale a été effectué
essentiellement au niveau des deux sites ateliers des plages d’El Asfouria et de Neirat et dans
toute la baie pour la zone infralittorale.
L’étude sédimentologique permet une caractérisation de la texture des sédiments du
littoral. La taille moyenne des grains, son classement et son asymétrie sont des éléments
indicateurs du comportement du sédiment, et des processus d’échanges transversaux et
longitudinaux via les agents de transport marins et/ ou éoliens.
Un échantillonnage de la zone de jet de rive a été accompli en mars 2004 sur tout le
linéaire de la zone d’étude, à un intervalle de 50 m. Sept échantillons sableux ont été aussi
récoltés au niveau de la zone de déferlement (isobathe –1 m) au cours de la première
campagne bathymétrique en avril 2004. Enfin, 15 autres échantillons ont été prélevés à –5 et –
10 m en mars 2005 (zone infralittorale supérieure).
Pour tenir compte de la variabilité saisonnière des vitesses et des directions du vent,
l’échantillonnage a été réalisé deux fois en 2004 au niveau des deux sites ateliers.
76
Chapitre III Méthodologie
3932600
3932400
Site 2: N eirat
3932200
3932000
3931800
3931600
3931400
3931200
JR
HP
PD
Site 1: Asfouria Tombolos
0m 35m
0 Echantillons prélevés
500en zone infratidale1000
(-5 à 20 m) 1500 2000 JR:jet de rive
Fig. III-5: Localisation des points d’échantillonnages sédimentologiques au niveau de la plage d’El
Asfouria (mars 2004).
77
Chapitre III Méthodologie
Tabl. III-2: Dates des campagnes de prélèvements sédiments prélevés au niveau du littoral nord de
Mahdia (2003-2006).
Nombre
Date de la campagne Zone de prélèvement
d’échantillons
Supralittorale (cordon dunaire,
2000 (novembre) 19
haut de plage, swash)
2001 (novembre) supralittorale 45
2003 (mars) supralittorale 20
janvier supralittorale 37
supralittorale 15
2004 avril Jet de rive 35
Infralittorale inf. (-1m) 7
Octobre supralittorale 32
2005 (mars) Infralittorale (-5 à -10m) 15
supralittorale 15
2006 (août) Jet de rive 22
Infralittorale (-2,-4,-6,-8,-10,-12 m) 42
78
Chapitre III Méthodologie
Fig. III-6: Localisation des points d’échantillonnage (août 2006) au niveau de la baie Ras Dimas-
Cap Africa.
79
Chapitre III Méthodologie
+ 1,00 > SKii > + 0,30 : forte asymétrie vers les petites tailles
+ 0,30 > SKii i > + 0,10 : asymétrie vers les petites tailles
+ 0,10 > SKii > - 0,10 : symétrie granulométrique de l'échantillon
- 0,10 > SKii > - 0,30 : asymétrie vers les grandes tailles
- 0,30 > SKii > - 1,00 : forte asymétrie vers les grandes tailles
80
Chapitre III Méthodologie
81
Chapitre III Méthodologie
Fig. III-7: Classification des limestones basée sur la position relative des éléments Figurés.
Dunham (1962) ( modifié par Embry & Klovan, in E. Tucker, 1991).
82
Chapitre III Méthodologie
83
Chapitre III Méthodologie
Les données météo-marines (vitesse et direction des vents) ont été enregistrées
simultanément dans la station de port de Mahdia. Les sables récoltés dans chaque tube sont
ensuite récupérés, pesés, séchés et tamisés au laboratoire.
Fig. III-9 : Disposition des pièges verticaux à sable placés sur une radiale perpendiculaire à la
plage.
III-2 Campagnes de mesures
La première campagne de mesure a été réalisée en deux temps, les 11 et 12 janvier
2004 et le 24 avril 2004 (Tabl. III-3).
84
Chapitre III Méthodologie
Tabl. III-3 : Date de mesures des flux éoliens au niveau de l’arrière plage des deux sites ateliers plage d’El Asfouria et plage de Neirat (2004-2006). HP :
Haut de Plage ; PD : pied de la dune ; SD :Sommet de la Dune ; SV : Siffle Vent ; BMS : Bulletin Météorologique de tempête.
Date de la campagne 11 janvier 2006 12 janvier 2006 24 avril 2004
Direction du vent NNW à NNE Nord Nord West
Température 17°C 14 à 18 °C
3 à 10 m/s (20 noeuds)
Vitesse du vent BMS de12 h00 20 nœuds (BMS : 12h20 jusqu’au 15h30) 20 à 30 Nœuds (BMS de 12h30 jusqu'à 16h40)
jusqu'au 15 h15
Position des pièges HP PD SD HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV 3 HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV 3
Prise 1 10 30 30 30 30 15 15 15 30 15 15 15 30 15 15 15 20 20 20 15 15 15
Durée piège
1 : Asfouria
Site atelier
Prise 2 10 10 30 30 30 30 17 17 17 10 10 10 15 15 15
(mn)
Prise 3 10 10 15 15 15 13 13 13 15 15 15
Prise 4 30 30 30
Prise 1 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
Durée piège
Site atelier
2 : Neirat
Prise 2 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
(mn)
Prise 3 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
Prise 4 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30
85
Chapitre III Méthodologie
86
Chapitre III Méthodologie
METHODOLOGIE OUTILS
Documents de référence
Documents thématiques
Module de Pré-traitement
Module d’Analyse à Court Terme
Bathymétries Houles et
et lignes de côte Dynamiques
des Plages
Fig. III-10: Présentation des différents modules du modèle d’aide à la gestion : SMC, 2005.
87
Chapitre III Méthodologie
88
Chapitre III Méthodologie
sédimentaires principaux et les mouvements des bancs de sable en période de tempête, mais
pas le creusement des fosses de lévigation observé lors de petites conditions de vagues
(Thorton et Humiston, 1996).
89
Chapitre III Méthodologie
Hd
Ω= avec Hd =hauteur de la vague au déferlement ; s = vitesse de chute des sédiments ;
ωs T
T= période.
Ces expressions sont valables pour des plages ayant un indice compris entre 1 et 5 soit
1 ≤ Ω ≤ 5.
Fig. III-12: Relation entre le paramètre de Dean et l’équilibre d’une plage (Wright and Short, 1985).
90
91
#
93
94
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Chapitre IV
I- Introduction
La baie de Mahdia, comprise entre Ras Dimas et le cap Africa, est limitée par une des
plages sableuses les plus sollicitées du golfe de Hammamet. Affectée par l’érosion marine,
cette plage est classée parmi les zones les plus vulnérables (A.P.A.L, 1998).
Les interactions et rétro-actions des agents de forçage (houles et courants associés,
vent et marée) avec le substrat y génèrent une grande diversité de courants et des mouvements
sédimentaires qui se manifestent à plusieurs échelles spatio-temporelles.
Dans la mesure où les échanges sédimentaires sous l’influence des courants et des
vents sont avérés entre l’avant-côte, la plage et les dunes (Bouaziz, 2002), il est nécessaire de
détailler chacune de ces entités et nous commencerons par l’étude de la partie immergée du
profil.
L’étude consiste en une caractérisation de la bathymétrie de l’avant-côte, une
identification du système de barres sédimentaires et un suivi de l’évolution temporelle des
corps sableux par photo-interprétation. Ces résultats ont été obtenus au cours de la campagne
bathymétrique réalisée en août 2006 au niveau de la baie de Mahdia. Ils sont présentés sous la
forme :
1- d’une carte bathymétrique détaillée en 2D à l’échelle 1/10.000 de la plateforme
marine de la baie de Mahdia (Fig. IV-1).
95
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
96
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Une vaste zone centrale montre, sur plus de 9 km de linéaire côtier, une pente
régulière plus atténuée, de l’ordre de 1,4%, aboutissant vers -10 à -12 m à un plateau
peu incliné, marqué de lignes de reliefs qui soulignent la courbe générale de la baie.
Au nord enfin, la pente sédimentaire se contracte brusquement tandis que les fonds
deviennent irréguliers et chaotiques, suggérant le passage à un substrat rocheux que
confirment les observations faites lors de l’échantillonnage. Le passage entre les deux
zones est marqué par un alignement de reliefs situés dans le prolongement de la faille
de Moknine FF’ (Fig. IV-1 et IV-2) dont ils constituent la trace.
Les fonds rocheux sont constitués de grès plus ou moins fins contenant généralement
des débris coquilliers et présentant des faciès d’anciens sables littoraux. Ces beach-rocks, non
encore datés, parfois peu indurés, pourraient être relativement récents. Le fait qu’ils ne soient
pas recouverts par les sédiments sableux de la proche avant-côte indique une certaine pénurie
sédimentaire, soulignée aussi par le fait qu’en un petit nombre de secteurs des affleurements
limités de beach-rocks apparaissent vers -2 m.
97
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Fig. IV-1 : Présence de deux compartiments morphologiques au niveau de la baie de Mahdia séparés par
le prolongement de la faille de Moknine (FF’).
98
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
99
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
100
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
101
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Tabl. IV-2 : Typologie de la morphologie des barres d’avant –côte de 1948 à 2006.
102
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
plutôt linéaire
sur les fonds
Profil 8 Rectiligne Rectiligne Rectiligne Rectiligne
Rectiligne et Rectiligne de -3 à -4 m
X= 602550 Lagune et très et très et très et très
très proche du et très proche où elle
Y= 249760 sud proche du proche du proche du proche du
rivage du rivage culmine vers
rivage rivage rivage rivage
-2/-2.5 m.
Profil 9 Rectiligne Rectiligne Rectiligne
Rectiligne et
X= 602580 Neirat et proche et très et très
très proche du Absente Absente
Y=248760 nord de la barre proche de proche de
rivage
interne la côte la côte
Profil 10 Rectiligne et
Neirat
X=603500 proche du Absente Absente Absente Absente Absente
centre Tronçons
Y=247450 rivage
obliques au
Rectiligne
Sud de la baie
103
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Tabl. IV-3: Morphologie des barres d’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006)
Angle du
Angle de la barre Longueur de la barre
rivage
Zone sud de la baie Ecart angulaire (Zone sud)
-34 -55 21 143
-25 -55 30 167
-34 -51 17 262
-24 -49 25 190
-18 -43 25 238
-14 -42 28 310
-12 -41 29 381
-16 -40 24 500
-4 -29 25 190
1 -27 28 286
9 -21 30 333
12 -19 31 238
0 -18 18 381
-3 -15 12 405
6 -9 15 310
Moyenne = 24°
Mesures aux extrémités de la barre continue centrale
-4 -4 Extrémité sud d'une barre continue
Extrémité nord d'une barre
2 5 continue
104
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Fig. IV-3 : Disposition des barres d’avant – côte au niveau de la baie de Mahdia (mission 1948- 1997).
105
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
258000
257750
257500
257250
257000
256750
256500
256250
Profil 2
256000
255750
255500
255250
255000
254750
Profil 3
254500
Profil 4
254250
254000
253750
Profil 5
253500
253250
253000
252750
252500
252250
252000
Profil 6
251750
251500
251250
251000
250750
Profil 7
250500
250250
250000
Profil 8
249750
249500
249250
249000 Profil 9
248750
248500
Profil 11
248250
248000
Profil 10
247750
Profil 12
247500
247250
Profil 13
247000
Profil 14
246750
Profil 15
246500
246250
246000
602000 602500 603000 603500 604000 604500 605000 605500 606000 606500 607000
Neirat Asfouria
Fig. IV-4 : Carte de répartition des profils transversaux au niveau de la baie Ras Dimas –Cap
Africa.
106
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
107
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Faille de Moknine
0
-1
-1.5
2 -2
1 -2.5
0 -2.75
-1 -3
-2 -4
-5
-2.5
-6
-2.75
-7
-3
-8
-4
-9
-5 -10
-6 -11
-7 -12
-8 -13
-9 -14
-10
-11
-12
-13
A/ Nord de la baie : la morphologie est caractérisée par la présence B/ Centre de la baie : un fond moins régulière et convexe indique la
d’affleurements rocheux. présence d’un prisme sédimentaire
Fig. IV-5: Evolution des fonds marins d’un domaine accidenté (A) à une avant-côte plus stable (B).
108
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Profondeur (m)
Profondeur (m)
-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)
-4
Profondeur (m)
-4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)
-4 -4
-6 BR -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)
-4
Profondeur (m)
-4
-6 -6 BR
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)
BR
Profondeur (m)
-4
Profondeur (m)
-4
-6 BR -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 Distance (m) -14
Distance (m)
-2 -2
BR BR
Profondeur (m)
Profondeur (m)
-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 Distance (m) -14
Distance (m)
BR
Profondeur (m)
BR
Profondeur (m)
-4 -4
-6 -6
-8 -8
-10 -10
-12 -12
-14 -14
Distance (m) Distance (m)
Fig. IV-6: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) : BR= beach rock.
109
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Ces différences sont illustrées par trois profils sélectionnés pour leur représentativité
(Fig. IV-7). Le profil 2, au nord, montre une avant-côte irrégulière, dont les pentes variables
changent de façon désordonnée. Le profil 8, au centre, révèle une avant-côte convexe,
symptomatique d’une accumulation sédimentaire bien organisée, avec deux barres dans sa
partie supérieure. Enfin le profil 15, au sud de la baie, expose un versant en pente accusée
amenant rapidement le fond vers -10 m au niveau du plateau de grès infralittoraux (beach
rocks).
Profil 2: Echraf
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
Profondeur (m)
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
0
-2
Profondeur (m)
-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)
-4
-6
-8
-10
-12
-14
Distance (m)
Fig. IV-7: Evolution des profils transversaux de l’avant-côte de la baie de Mahdia (août 2006) :
BR= beach rock.
Dans la partie centrale, le prisme sédimentaire est caractérisé avant tout par l’existence
d’un système de barres précédemment évoqué et composé d’une barre externe, qui n’est pas
présente sur toute la baie et d’une barre interne plus proche du rivage (Fig. IV-8).
110
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
La barre externe apparaît au sud de la faille de Moknine qui sépare les deux
compartiments de la baie. Elle est remarquable entre 220 et 270 m du rivage dans les
profondeurs de -2 à -2,5 m. Elle a une largeur moyenne de 100 m pour une hauteur moyenne
de 0,20 à 0,50 m. Elle rejoint le glacis d’avant-côte de façon progressive vers -4,5 m. Cette
barre disparaît vers le sud de la baie.
La barre interne se situe à des profondeurs comprises entre 1,5 et 1,75 m entre 80 et
100 m du rivage. Bien qu’elle soit identifiable sur les cartes 2D, elle ne dépasse pas une
hauteur de 1 m pour une largeur maximale de 50 m. Elle se double parfois d’une barre
d’avant-plage étroite et de faible hauteur (0,50 m au maximum), vers -0,5 à 1 m à quelques
dizaines de mètres du rivage.
De fait, une relation étroite a été démontrée entre la pente moyenne de l’avant-côte et
le nombre de barres sédimentaires (Akouango, 1997). Quand la pente est 1,4% (ce qui est le
cas du centre de la baie), trois barres peuvent apparaître. Pour un profil à pente supérieure à
cette valeur, deux barres peuvent exister. Les profils chaotiques à forte pente (atteignant 2% à
4% comme la cas du nord de la baie), ne permettent pas la formation des barres sableuses.
111
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
(en rose sur la figure), adossée à un épaulement qui culmine vers -1,50 m (en jaune) qui
précède la pente de shoaling.
P2004-3
P2004-8
0.5
0
-0.5
-1
-1.25 P2004-12
-1.5
-1.75
-2
-2.25
-2.5
-3
-3.5
-4
-4.5
-5
-5.5
Epaulement
-6
-6.5
-7 Barre interne festonnée
-7.5
-8
112
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Dans la partie plus au sud (profil 2004-3), l’épaulement est moins net mais on y a
identifié des fonds rocheux à des profondeurs de -1,5 à -2 m qui peuvent être sous-jacents à la
barre sableuse.
Profondeur (m)
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7
-7
-8
-8
Distance (m) Distance (m)
-2
-3
Profondeur (m)
-2
BR
-3
-4
-4
-5
-6 -5
-7 -6
-8 -7
Distance (m) Distance (m)
Fig. IV-11: Profils de l’avant côte de Mahdia : site El Asfouria. Avril 2004.
113
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
2004 2004
Profil 1 Prof il 4
2006 2006
0 0
0 50 100 150 200 250 300
0 50 100 150 200 250 300 -1
-1
Profondeur (m)
-2 -2
Profondeur (m)
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6
Migration de la barre -6
-7
interne -7
-8 -8
Distance (m) Distance (m)
2004
2004 Profil 7
Profil6 2006
0 2006 0
0 50 100 150 200 250 300
-1 0 50 100 150 200 250 300 -1
-2 -2
Profondeur (m)
Profondeur (m)
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6
-6
-7
-7
-8
-8
Distance (m) Distance (m)
2004 2004
Profil 8 Profil 13
2006 2006
0
0
0 50 100 150 200 250 300
-1 0 50 100 150 200 250 300
-2
-2
Profondeur (m)
-4
Profondeur (m)
-3
-4 -6
-5
-8
-6
-10
-7
-8 -12
Distance (m) Distance (m)
Fig. IV-12 : Evolution morphologique de l’avant-côte de la plage d’El Asfouria (2004-2006). Rouge :
campagne 2004 ; bleu : campagne 2006.
114
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Fig. IV-13 : Schéma des croissants de plage observés au niveau de la baie sud de Mahdia (site ateliers de la
plage de Neirat et de la plage d’El Asfouria).
115
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
disposition tend à être restaurée autour d’une position d’équilibre. Un second épisode s’ouvre,
pendant lequel les barres moins mobiles oscillent autour d’une autre position d’équilibre.
L’application de ce modèle dans la baie de Mahdia est délicate dans la mesure où nous
ne disposons pas d’un nombre suffisant de relevés et de photos aériennes réalisés dans des
conditions appropriées, c’est à dire de façon répétée avant et après des épisodes de tempête
d’énergies variées. Dans les enregistrements disponibles, on observe seulement que la barre
externe est toujours présente, peut être dédoublée (1962). Aucune de nos données ne permet
de signaler sa disparition ou son remplacement par une barre en position moyenne entre la
barre interne et la barre externe, suggérant ainsi le mouvement de remplacement post-tempête
décrit par le modèle. Dans ces conditions, sans infirmer la réalité de ce mode de
fonctionnement, nous ne pouvons pas le confirmer dans l’état actuel des résultats disponibles.
116
Chapitre IV Caractérisation morphosédimentaire de la baie Ras Dimas-Cap Africa
suite des interactions non-linéaires entre le champ des vagues incidentes et l’évolution du
fond inscrivant ce type de barre festonnées dans une dynamique de rétroaction positive.
III- Conclusion
La baie de Mahdia est composée de deux compartiments distincts séparés par le
prolongement de la faille de Moknine. Le compartiment sud est caractérisé par un prisme
sableux dont la partie supérieure est munie d’un système de barres d’avant-côte. La forme et
le nombre de ces barres dépendent de plusieurs paramètres dont la pente et l’orientation de la
houle incidente.
Le prisme sableux comporte deux types morphologiques de barres : festonnée aux
extrémité nord et sud du prisme, et rectiligne vers le centre. La présence des deux barres n’est
pas homogène sur toute la baie, seule la barre interne persiste.
La mobilité des barres s’intègre dans une dynamique d’équilibre (boucle négative).
Soumises à des conditions de tempête, ces barres migrent vers le large puis repartent vers la
côte. Cette modalité semble caractériser une phase d’oscillation autour d’un point d’équilibre
(O.P.E).
Le passage de la morphologie de la barre d’un état continu à un état festonné, puis
segmenté en échelon, témoigne d’une évolution morphologique des corps sableux sous l’effet
des conditions de tempête. Cette forme d’adaptation aux agents de forçage hydrodynamique
pourrait témoigner d’une insuffisance du matériel sableux au niveau du prisme littoral. Une
unité sédimentaire de faible volume est, en effet, plus réactive et plus mobile qu’une structure
massive. L’absence de la barre externe vers les extrémités de la baie pourrait aussi être
attribuée à cette pénurie sédimentaire, accentuée par ailleurs par la perturbation du transit
sédimentaire par les ouvrages portuaires.
117
118
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Chapitre V
119
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
(radiales 4, 5 et 6), et tout à fait au sud à Asfouria (radiale 1). Ces caractères permettent
d’expliquer la bimodalité observée sur certaines granulométries.
Tabl. V-1: Caractéristiques texturales des échantillons de surface prélevés sur l’avant-côte (août
2006).
Profondeur
Profil n° Q2 (mm) SKI KG % CaCO3
(m)
Profil 1 1 0,18 0,52 -0,23 1,38 44,8
2 0,18 0,56 -0,27 1,57 37,8
4 0,15 0,51 -0,18 1,23 43,1
6 0,14 0,48 -0,14 1,24 22,7
8 0,11 0,41 -0,20 1,09 44,1
10 0,10 0,62 -0,46 1,35 bimodal 67,7
12 0,50 0,71 0,12 0,88 32,0
Profil 2 1 0,13 0,27 0,08 1,10 24,3
2 0,14 0,34 -0,28 1,14 35,1
4 0,13 0,52 -0,40 2,63 bimodal 41,1
6 0,14 0,40 -0,21 1,24 40,6
8 0,86 0,86 0,00 1,01 42,8
10 0,13 0,27 0,09 1,15 34,5
12 0,13 0,37 -0,03 1,17 38,6
Profil 3 1 0,16 1,50 -0,77 1,76 bimodal 37,0
2 0,18 0,33 0,23 1,17 29,2
4 0,19 0,37 0,06 1,32 45,6
6 0,19 0,38 -0,05 1,36 43,4
10 0,15 0,40 0,01 0,80 33,1
12 0,15 0,40 -0,03 0,80 30,0
Profil 4 1 0,13 0,27 0,25 1,10 27,8
2 0,13 0,25 0,15 1,01 34,8
4 0,12 0,28 0,11 1,01 39,5
6 0,26 0,36 0,32 1,04 37,3
8 0,12 0,46 -0,12 1,55 63,5
10 0,70 0,80 0,08 1,22 87,6
Profil4bis 1 0,15 0,39 -0,33 0,99 48,3
2 0,14 0,31 -0,22 1,62 39,2
4 0,14 0,40 -0,19 1,37 53,8
6 0,13 0,30 -0,04 1,33 42,4
Profil 5 1 0,13 0,25 -0,15 1,24 61,3
2 0,11 0,36 -0,38 0,97 93,8
4 0,13 0,28 -0,23 1,11 34,1
6 0,12 0,20 0,13 1,03 41,9
8 0,78 0,56 -0,03 0,99 27,8
10 0,48 0,66 0,12 0,97 38,4
Profil 6 1 0,13 0,30 0,06 1,59 37,8
2 0,13 0,27 0,06 1,46 36,5
4 0,10 0,38 -0,52 1,60 36,5
6 0,12 0,34 -0,02 1,36 36,2
8 0,10 0,36 -0,48 3,73 bimodal 31,1
12 0,16 1,25 -0,49 0,77 bimodal 64,4
120
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
L’analyse statistiques des valeurs modales (Tabl. V-2, Fig. V-1), montre que les
distributions granulométriques sont contrôlées par le mélange de trois types sédimentaires: un
type fin très majoritaire (environ 75% des cas) regroupant tous les sédiments ayant un mode
compris entre 95 et 220 µm (TS I avec une valeur représentative de 0,145 mm) ; un type
moyen associant les modes compris entre 220 et 400-500 µm (TS II dont la valeur modale
représentative est 0,28 mm - env. 10% des cas); enfin, un type grossier pour des valeurs
modales supérieures à 0,5 mm (TS III avec une valeur modale représentative de 0,850 mm)
qui correspond à 15% des cas.
Tabl. V-2 : Valeurs modales des sédiments de surface prélevés au niveau de la baie Dimas-africa
(1,2..etc- : profondeur en mètres).
1 2 4 6 8 10 12
Profil 1 0,16 0,16 0,16 0,14 0,115 0,095(85)+0,28(15) 0,5
Profil 2 0,125 0,13 0,13(90)+0,32(10) 0,14 0,28(10)+>1(90) 0,13 0,13
Profil 3 0,15(80)+>2(20) 0,21 0,19 0,195 0,15 0,15
Profil 4 0,13 0,13 0,125 0,24 0,125 0,3(15)+0,7(85)
Profil4' 0,16 0,135 0,135 0,13
Profil 5 0,13 0,11 0,15 0,12 1,6 0,8
Profil6 0,13 0,13 0,095 0,12 0,095(85)+0,26(15) 0,13(55)+0,8(45)
100
Cumulative %
90
80
70
50
40
30
0
0,01 0,1 1 10
Le TS I, largement représenté, est le constituant essentiel du prisme dans les zones les
moins profondes. Il est aussi celui qu’on trouve sur la plage et dans les cordons dunaires
121
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
(Bouaziz, rapport non publié). Il est dominant jusqu’à -6 m sans qu’on puisse définir un
gradient d’affinement en fonction de la distance au rivage et de l’approfondissement. Au-delà
de cette profondeur, l’assemblage granulométrique devient plus grossier et beaucoup plus
riche en gros bioclastes. L’origine des fractions grossières (appartenant à TS II et TS III) dans
la zone profonde est donc à rechercher dans la fourniture de matériel biogène issu des faunes
épiphytes de l’herbier à posidonies situé plus au large (à -15 m). Il n’est toutefois pas exclu
que les affleurements côtiers de beach-rocks, parfois peu indurés, puissent participer à
l’alimentation des zones tout à fait côtières.
Indépendamment des bimodalités évidentes montrées par les courbes
granulométriques, leur allure dans la gamme des dimensions moyennes à grossières indique
que des asymétries passant progressivement à des bimodalités peuvent surgir par
incorporation progressive de quantités même modestes de type II et de type III. Une influence
modeste se matérialise par l’adjonction de façon discrète des deux populations qui se fondent
avec la queue de distribution grossière du TS I; la conséquence de cet apport est un
changement dans l’asymétrie du sédiment (P1-1; P1-2; P1-4; P1-6; P2-2; P5-2....). Lorsque
l’arrivée des grains grossiers est plus importante, la distribution granulométrique montre alors
une évidente seconde population qui coexiste avec le TS I en général majoritaire. Ce cas de
figure est, en particulier, représenté au voisinage des affleurements du beach-rock de -2 m et
donne des distributions bimodales en P2-4 et P3-1, par exemple. Enfin, dans de rares cas, la
bimodalité peut être provoquée par le mélange à TS I des populations de type TS III (P3-1).
Ce type, fourni par les bioclastes épiphytes de l’herbier, peut même former la totalité du
sédiment (P1-12; P2-8; P4-10; P5-8; P5-10).
Le mécanisme de ces mélanges, de forme TS I + TS II + TS III, aboutissant à la
formation d’un sédiment unimodal fin à asymétrie négative, comme P5-10 ou P6-4, ou d’un
sédiment bimodal du type de P1-10 et P3-1, est illustré dans la figure V-2. A partir d’une
population unimodale (mode = 2,8 ; =0,2 ), l’adjonction simultanée de TS II et TS III
dans des proportions croissantes au type sédimentaire dominant TS I, augmente dans un
premier temps l’asymétrie du sédiment qui demeure en apparence unimodal. Cette asymétrie
négative démontre l’existence d’un mélange avec une fraction grossière, mécanisme déjà
observé par Bartholomä et Flemming (2005). Dans un second temps, elle déclenche
l’apparition d’inflexions, symptômes d'une structure bimodale (test 4) voire trimodale (test 5).
Asymétrie et bimodalité ne sont donc que deux facettes d’un même phénomène, le mélange à
une population granulométrique dominante de stocks normalement distribués.
122
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
100
90 Test 1
Test 2
Test 4
Test #1 : TS I : 100 - TS II : 0 - TS III : 0
70 Test 5 Test #2 : TS I : 100 - TS II : 2,5 - TS III : 0,5
Test #3 : TS I : 100 - TS II : 5 - TS III : 1
Test #4 : TS I : 100 - TS II : 12,5 - TS III : 2,5
60 Test #5 : TS I : 100 - TS II : 25 - TS III : 5
50
40
30
20
10
Fig. V-2: Résultat graphique du mélange des trois populations granulométriques identifiées.
123
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
un peu compte tenu des conditions qui entourent les processus de formation du dépôt de sable
à l’endroit et au moment où il s’est constitué.
124
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Cellules de tissu
alguaire
100µm
Photo 1 : Vue générale montrant le très fort développement du ciment micritique par contraste
avec le galet de Cap Dimas ; il en résulte une très faible porosité du grès qui réduit ou interdit toute
cimentation postérieure à droite cellules de tissu algaire.
125
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
100µm
Photo 2 : Fort développement du ciment micritique entre les bioclastes aboutissant à une faible porosité
générale du grès : les remplissages noirs correspondent à des cristallisations de pyrite diagénétique.
126
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
300µm
Photo 3: Stratification oblique illustrée par l’orientation plus ou moins parallèle de nombreux débris
émoussés de mollusques aragonitiques et de lithoclastes à ciment micritique; présence de foraminifères
benthiques Ammonia beccarii
300µm
Photo 4: Autre exemple dans la même lame d’orientation parallèle des bioclastes émoussés de mollusques;
présence à droite de Miliolidae.
127
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
100µm
Photo 6 : Au plus fort grossissement (d’où image moins nette) on peut voir une plage de ciment micritique
qui inclut divers lithoclastes; cette cimentation très incomplète et irrégulière est la seule qui assure la
lithification du galet.
128
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
Photo 7 : Plus rarement un ciment secondaire de calcite microsparitique s’est développé dans certaines
cavités comme les loges des foraminifères benthiques, à fort grossissement, on distingue ici la mosaïque
des microsparites dans les loges d’un foraminifère benthique à test épais (Amphistegina probable).
100µm
Photo 8 : En gros plan au centre, un bioclaste de mollusque : les zones grisâtres de bordure indique un
début de recristallisation de l’aragonite d’origine par de la calcite micritique ; cela nous indique ici que ce
test ne pourrait être utilisé pour une datation au radiocarbone.
129
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
100µm
300µm
Photo 10 : Orientation : le haut est à droite, remplissage secondaire per descenso (flèche) d’une fissure par
plusieurs voiles de calcite micritique ; cette microstructure évoque un contrôle probable de nature cyano-
bactérienne.
130
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
III- Discussion
Compte tenu des étroites relations qui existent entre la nature des sédiments et la
forme des structures sédimentaires qu’ils constituent, la discussion portera sur les
observations réalisées et présentées dans les chapitres IV et V.
Plusieurs questions sont posées par les observations morphologiques (chapitre IV) et
granulométriques (chapitre V) faites sur l’avant-côte de la baie de Mahdia. Elles s’articulent
autour des deux points suivants:
- L’instabilité des formes de barres d’avant-côte en fonction du régime des houles et
de la faiblesse du volume sédimentaire disponible,
- La réponse des sédiments aux processus de triage et la réduction du nombre des
sources sédimentaires.
D’un point de vue morphologique, l’avant-côte de la baie de Mahdia révèle l’existence
d’un volume sableux disponible probablement limité. Cette limitation s'exprime de deux
façons différentes, en étendue et en volume.
En étendue, on observe que le prisme sédimentaire n'est pleinement développé que
dans la partie centrale de la baie. Au sud et au nord, il est rétréci et tend même à disparaître,
en particulier au nord de la faille de Moknine. L'accumulation sédimentaire se construit par
conséquent dans la partie qui a montré, au cours du Quaternaire, une tendance à un
affaissement. La séismicité récente notée dans la région, en poursuite d'une évolution
néotectonique avérée (Castany, 1955, Kamoun, 1981, Bedir, 1988, Klett, 2001, Jedoui et al.,
2002), montre que la composante tectonique de l'évolution locale ne peut être négligée. Elle
ne peut toutefois pas être évoquée comme une cause directe du développement plus marqué
de la sédimentation qu'on observe dans la partie centrale. La corrélation chronologique et la
relation causale entre les manifestations néotectoniques et les processus de transport et dépôt
ne sont pas établies ni même probables ; il existe seulement une coexistence spatiale et une
cohérence temporelle des deux séries de faits que l'on doit souligner.
131
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
La seconde limitation est mieux démontrée même si, en l’absence d’information sur
l’épaisseur du prisme sableux d’avant-côte, il est impossible d’estimer son volume. On peut
toutefois présumer qu’il est faible car la couverture sédimentaire est incomplète. La proximité
du substratum rocheux se traduit, en effet, au voisinage des deux caps par l’augmentation des
pentes topographiques et par l’affleurement de grès littoraux ou infra littoraux à partir de -8/-
10 m jusqu’au centre de la baie. Dans des secteurs discontinus, des grès semblables
apparaissent à plus petite profondeur (Ras Dimas, Echrafff, Asfouria).
La comparaison des directions de la barre interne sur le levé bathymétrique et les
photos aériennes indique que l’accumulation de sable a la capacité de se positionner en
échelon. Il faut pour cela une rupture puis une réorientation. Un tel changement conduit à
penser qu’elles sont constituées par un volume sédimentaire suffisamment restreint pour que
leur mobilité entraîne un changement rapide d’orientation en réaction à la variation des
forçages hydrodynamiques. La nature de ces forçages reste pour le moment conjecturale car
on ne dispose pas d’observations suffisantes sur les conditions météo marines qui ont précédé
la réalisation des relevés bathymétriques et photographiques. On essayera de préciser ce point
par le biais de la modélisation dans le chapitre suivant. Cependant, il est possible d’observer
que toutes les formes sédimentaires libres (dunes élémentaires, barres d’avant-côte), sont
alignées afin de canaliser le transport perpendiculairement à leur crête (Rubin et Hunter,
1987; Lancaster et al., 2002). Par conséquent, en domaine d’avant-côte les crêtes de barre ont
tendance à changer d’orientation pour s’aligner normalement à la trajectoire des orthogonales
de houle après que la réfraction ait eu lieu.
On peut observer qu’un faible volume sableux constitutif des barres est alors une
condition favorable à cette réorientation. Dans ces conditions, la forme des barres ne
matérialise qu’un état circonstanciel reflètant une situation météo-marine donnée plus qu’un
état caractéristique de la barre elle-même. Ce critère n’est pas pris en compte dans les
classifications habituelles des barres qui considèrent comme des états caractéristiques le fait
qu’une barre est rectiligne ou transverse (Wright and Short, 1984; Short, 1999). Cette
inconstance de la direction de la barre dans une configuration de réservoir sédimentaire faible
a été décrite à Sète (France) par Certain (2002) qui observe aussi un rapide réajustement de la
direction de la barre sous l’effet d’un changement directionnel des houles.
Une autre raison conduit à diagnostiquer l’existence d’un faible volume du réservoir
sédimentaire susceptible de contribuer à l’alimentation du prisme sableux d’avant-côte dans la
baie de Mahdia. Il s’agit de la faible diversité typologique des types sédimentaires qui y sont
recensés, symptomatique d’une limitation des sources.
132
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
IV- Conclusion
Les résultats de l’étude préliminaire de la morphologie et de la sédimentologie de
l’avant-côte, conduit à souligner comment la réponse des sédiments aux processus de triage et
la réduction du nombre des sources sédimentaires manifestent la faiblesse du volume
sédimentaire disponible et explique l’instabilité des formes de barres d’avant-côte en fonction
du régime des houles.
La limitation du volume sableux disponible s'exprime morphologiquement aussi bien
en étendue qu’en volume. Le prisme sédimentaire n'est pleinement développé que dans la
partie centrale de la baie où un dépocentre sableux fait écho à l'affaissement observé pendant
tout le Quaternaire et en particulier à la suite de la distension tyrrhénienne. Les deux barres
sédimentaires qui en marquent la partie supérieure sont soumises à des remaniements surtout
sensibles au niveau de la barre interne. La comparaison des orientations de cette barre indique
que l’accumulation de sable, habituellement linéaire sur les jeux de photos aériennes
disponibles, peut être segmentée sous l’influence des houles, comme cela apparaît sur un levé
bathymétrique d’août 2006.
133
Chapitre V Etude sédimentologique de l’avant-côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa
134
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Chapitre VI
I- Introduction
L’évolution d’une côte sableuse résulte de processus morphodynamiques qui
contribuent à faire évoluer son relief à travers le temps (Wright et Thom, 1977 ; Cowell et
Thom, 1994) et l’étude des processus hydrodynamiques est déterminante pour la
compréhension du fonctionnement des corps sédimentaires.
Les bases physiques qui ont servi à développer les formules de la propagation des
houles et de la détermination de la direction des crêtes à l’approche du rivage ont été établies
par divers auteurs (Longuet-Higgins, 1970, Bonnefille, 1980) et celles de la quantification du
transit littoral résultent de travaux du C.E.R.C (1977) et du L.C.H.F (1978) notamment. Dans
ce contexte, un nouvel outil numérique d’aide à la gestion du littoral - le SMC (chapitre II § I-
6)- a été développé par le Groupe d’Ingénierie Océanographique et Côtière (GIOC) de
l’Université de Cantabrie (Espagne).
Compte tenu des caractères des morphologies, de l’évolution du système de barres
sédimentaires et des caractères texturaux des sédiments au niveau de la baie de Ras Dimas-
Cap Africa, définis précédemment, on va dans ce chapitre appliquer ce modèle de façon à :
1- déterminer la direction des courants généraux et locaux responsables de la
mise en mouvement des sédiments le long de la côte nord de Mahdia.
2- comprendre les interactions entre l’évolution morphologique des barres
d’avant-côte et le forçage hydrodynamique.
135
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Fig. VI-1: Fréquences cumulées de la hauteur des houles comprise entre 1 et 4,5 m au niveau de la baie de
Mahdia. Les données ont été compilées depuis 1964.
136
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Compte tenu des directions des rivages de la baie, du N20E au nord au N135E au sud,
il est cependant nécessaire d’améliorer cette vision globale, en tenant compte des
modifications de la houle induites par ces changements de direction de la côte. En effet, les
processus de réfraction provoqués par la morphologie entraînent une atténuation différentielle
de la houle. Pour ce faire, on considèrera l’ensemble des houles du secteur N à SE et on
prendra également en considération les houles produites par certains vents violents de terre de
direction NW. Le module ODIN fournit les caractéristiques de la houle (hauteur significative
Hs et période T) concernant différentes directions de provenance (Tabl. VI-1 et VI- 2 ; Fig.
VI-2).
Tabl. VI-1: Directions de la houle au niveau du rivage de direction N20E de la baie dont la probabilité
(sans compter les calmes) excède 15%.
Tabl. VI-2: Directions de la houle au niveau du rivage de direction N135E de la baie dont la probabilité
(sans compter les calmes) excède 15%.
Hs.50: Hauteur de vague significative dépassée par 50% des états de mer de l'année.
Hs.01: Hauteur de vague significative dépassée par 1% des états de mer de l'année.
T.50: Période de la vague significative dépassée par 50% des états de mer de l'année.
T.01: Période de vague significative dépassée par 1% des états de mer de l'année.
137
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
A/
B/
Fig. VI-2 : Régime des houles actives au niveau de la baie de Mahdia. A / au niveau du nord de la baie
N20E : Ras Dimas ; B/ au niveau du sud de la baie N135E : Cap Africa.
Conclusion
Les observations réalisées sur le littoral de Mahdia rapportées dans le chapitre II ainsi
que les résultats de simulation de la houle à la côte obtenus par le module ODIN, montrent
que l’ensemble du littoral est affecté par des houles sensibles de secteurs variés, notamment
NE, E et SE. Près de 50% des houles sont supérieures à 1,30-1,40 m et peuvent atteindre des
valeurs de 2,50 à 3 m pendant 1% du temps. Seules les houles d’ESE dépassent 4 m en
conditions exceptionnelles ; elles sont surtout actives dans la partie nord de la baie où elles
induisent une dérive S/N. Les houles fréquentes du secteur N à NNE affectent surtout le
138
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
139
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
en pointillé sur la figure VI-3A), une répartition plus complexe met en cause des courants
d’arrachement dont la reconstitution conceptuelle est représentée dans la figure VI-3B.
La réfraction de la houle est nette sur le Cap-Africa. Deux composantes de dérive
littorale apparaissent au nord et au sud du cap présentant une composante vers l’ouest
importante. Au nord du cap, cette dérive est-ouest est donc antagoniste de la composante
générale décrite précédemment.
140
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
5). Le code fait apparaître dans ce secteur des composantes de courant variées (double flèche
en tiretés sur la figure). Il reste à contrôler sur le terrain la réalité de cette organisation.
141
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Fig. VI-3 : Graphique de propagation des courants de la houle de NE en août 2006 au niveau de
la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
142
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Fig. VI-4 : Graphique de propagation des courants de la houle d’E en août 2006 au niveau de la
baie de Ras Dimas-Cap Africa.
143
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Fig. VI-5 : Graphique de propagation des courants de la houle de SE en août 2006 au niveau de
la baie de Ras Dimas-Cap Africa.
144
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
II-3 Discussion
D’un point de vue général, les simulations réalisées font apparaître une courantologie
dont le trait dominant est l’existence d’une dérive littorale qui se manifeste dans les trois cas
de provenance de houles étudiés. Toutefois, son action doit être différenciée selon les
secteurs. Elle est parfois observée sur un linéaire étendu de côte (toute la baie en houle de SE,
tout le compartiment sud de la baie en houle d’E, un large secteur central en houle de NE).
Par contre, elle apparaît moins constante, plus segmentée en cellules de circulation littorale
dans d’autres secteurs, notamment en période de houle d’E et de NE. Dans ces cas, le code
fait apparaître l’existence de courants d’arrachement.
On peut mettre en parallèle cette distribution avec la morphologie des barres dans la
zone prélittorale. On a vu en effet que le domaine d’avant-côte est jalonné par ce système de
reliefs sédimentaires longitudinaux qui jouent évidemment un rôle dans la canalisation de la
dérive littorale. On a vu également que la barre interne manifeste une mobilité qui se traduit
notamment par une tendance à former des festons pouvant aller jusqu’à une segmentation en
tronçons obliques à la côte. On peut légitimement penser que les courants transversaux
observés dans certains secteurs peuvent favoriser la formation des barres en échelon. La
fragmentation de la barre interne au niveau de la baie de Ras Dimas-Cap Africa semble être,
en particulier, une adaptation occasionnelle et rapide à l’action de la réfraction des houles de
SE, comme on le voit à la suite de la tempête de 2006. Cette disposition s’inscrit dans une
dynamique de rétroaction négative des fonds marins en réponse à l’action combinée des
courants de fond et à l’asymétrie de la vague.
En outre, il est certain que les affleurements rocheux présents dans tout le nord de la
baie de Ras Dimas-Cap Africa influencent la propagation des trains des houles, puisqu’ils
sont présents de -8 à -14 m jusqu’aux petites profondeurs, provoquant ainsi une grande
complication dans la distribution des courants.
145
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Les résultats sont présentés dans les figures VI-6, 7 et 8. En première approche, ces
résultats montrent une cohérence d’ensemble. Elle peut être analysée sur la figure donnant les
résultats pour la houle de NE, où les phénomènes sont particulièrement nets (Fig. VI-6).
On voit que les zones d’érosion et de sédimentation se déploient en suivant
l’orientation générale de la morphologie ; les zones d’érosion se situant logiquement par
profondeur plus petite que celles d’accumulation, nécessairement moins affectées par la
contrainte tangentielle au fond due à la houle. Il est cependant curieux d’observer que la
répartition des alignements d’érosion et d’accumulations ne suit pas les lignes
bathymétriques. Ainsi, par houle de NE ou d’E, ces zones s’éloignent de la côte du centre de
la baie vers le sud. De même, par temps de SE, les secteurs en érosion sont plus proches du
rivage au sud qu’au nord.
Cette anomalie traduit visiblement un biais du code de calcul. La position de la barre
d’avant-côte externe (Fig. IV-1 et IV-2) met encore mieux en évidence le fait que le modèle
ne donne que de manière très approximative la localisation des secteurs d’érosion-dépôt. En
effet, on constate que, située sur les fonds de -2,50/-3 m, la barre est tantôt en deçà, tantôt au-
delà, parfois sur les zones d’érosion et parfois sur les secteurs d’accumulation. Le modèle
donne donc ici des résultats incohérents, en complet désaccord avec les observations en
nature.
146
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
147
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
148
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
149
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Tabl. VI-3 : Position des profils transversaux de la baie Ras Dimas-Cap Africa ajustés au profil
de Dean.
Profil Position au niveau de la baie
Profil 3 Nord de la baie : la faille de Moknine
Profil 5 Partie nord du prisme sableux
Profil 8 Partie centrale du prisme sableux
Profil 11 Partie sud du prisme sableux
Profil 14 Sud de la baie
Les résultats sont présentés dans la figure VI-9. On constate qu’il n’est guère possible
d’expliquer la diversité morphologique rencontrée dans l’ensemble de la baie selon les deux
150
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Fig. VI-9: Ajustement des profils transversaux de l’avant côte de la baie Ras Dimas-Cap Africa avec le
profil d’équilibre de Dean.
équations de type Dean préconisées par Bernabéu (1999) et Medina et al (2000). Il est certes
possible de trouver un profil parabolique qui épouse grossièrement la forme générale des
profils réels. Cependant, compte tenu des écarts importants qui séparent ce profil de type
151
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Dean de la morphologie observée, on utilisera pour la suite des profils réels et pour simplifier
l’exposé, nous nous bornerons à étudier deux cas représentatifs (Fig. VI-10):
1- Le premier est celui du profil 8 de pente uniforme correspondant à la vaste zone
centrale, qui s’étend sur plus de 9 km de linéaire côtier de la baie (Amrouni et al., 2006). La
plage présente une pente uniforme de 0,5% jusqu’à -6m, puis une pente plus accentuée, de
l’ordre de 1,4%, aboutissant vers -10 à -12 m à un plateau peu incliné, marqué de lignes de
reliefs qui soulignent la courbe générale de la baie.
2- Le second cas d’étude concerne le profil 14 localisé au sud de la baie caractérisé
par une pente forte qui peut atteindre 5% par endroit.
Ces deux profils sous-marins ont été complétés par une partie émergée dont la limite
supérieure est fixée à la cote +4 m et présentant une pente de 1% (profil 8) et de 2 % (profil
14), valeurs observées sur le terrain.
En ce qui concerne la paramétrisation des conditions dynamiques, on fait agir une
tempête de 18 h au cours de laquelle les états successifs de la mer sont caractérisés par trois
situations définies par différents paramètres de la houle et du niveau moyen de la mer pour t =
0 h, t = 9 h et t =18 h. Les paramètres physiques sont illustrés dans le tableau VI-4.
Les modèles utilisés sont celui Thorton et Guza (1983) pour la propagation de la
houle, celui de Vriend et Stive (1987) pour le courant de retour (undertow) et la formule de
Soulsby (1997) pour le calcul du transport sédimentaire.
152
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Evolution du Profil
0
Profon deu r (m)
-1
-2
-3
-4
-5
-6
Evolution du Profil
0
Profondeur (m)
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
Fig. VI-10 : Profils transversaux théoriques définis pour la simulation. A/ profil 8. B/ profil 14.
153
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
154
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Evolution de Hrms
2.0
1.8
Déferlement de la vague sur
1.6
la barre interne
1.4
1.2
Hrms (m)
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
A/ Profil de plage
0.0
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)
Evolution de Hrms
2.0
1.5
Hrms (m)
1.0
0.5
0.0
0 100 200 300 400 500
B/
Distance en X (m)
Fig. VI-11 : Evolution de la hauteur significative de la houle sur les fonds A/ au niveau du profil 8 (centre
de la baie) B/ profil 14 (sud la baie).
155
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
156
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
0.2
Set-up (m)
0.1
A/ 0.0
0.3
0.2
Set-up (m)
0.1
0.0
B/
100 200 300 400 500
Distance en X (m)
A 0, 00 heures A 9, 00 heures
A 18,00 heures
Fig. VI-12 : Evolution de la surélévation moyenne (set up) A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/
profil 14 (sud la baie).
157
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
0.0
-0.1
Ub (m/s)
-0.2
Profil de l’avant-côte
-0.3
A/
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)
0.0
-0.1
Ub (m/s)
-0.2
-0.3
-0.4
B/
0 100 200 300 400 500
Distance en X (m)
Fig. VI-13: Evolution de la vitesse du courant du fond Ub (de retour) A/ au niveau du profil 8 (centre de la
baie) B/ profil 14 (sud la baie).
158
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
159
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Tabl. VI-5 : Estimation du volume de sédiment érodé ou accumulé durant la tempête au niveau du profil 8 et 14. FE = fosse externe ; B2=deuxième barre ; FIB=
fosse inter-barres ; B1= première barre ; FI=fosse interne ; V= Volume érodé/accumulé ; V total= Estimation du transport des sédiments sur la totalité du prisme
sableux du centre de la baie (9000 m) ; les valeurs négatives indiquent une érosion.
18 1,9 10-4 1,6 10-4 1,3 10-4 1,8 10-4 0,6 10 -4 -0,5 10 -4 0,2 10-4 6,9 10-4 6,21
-4 -4 -4 -4 -4 -4 -4
Bilan 5,5 10 6,7 10 4,9 10 6,6 10 2,7 10 4,5 10 1,4 10
-4 -4 -4 -4
18 2 10 1,2 10 0,9 10 4,1 10 0,82
Bilan 2,5 10-4 2,7 10-4 3,5 10-4 8,7 10-4 1,74
160
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
0.0003
Pic de transport sédimentaire
Tt Sédiment (m3/s/m.l)
0.0002
0.0001
0.0000
A/
0 100 200 300 400 500 600
Distance en X (m)
0.0004
0.0003
Tt Sédiment (m3/s/m.l)
0.0002
0.0001
0.0000
B/
0 100 200 300 400 500
Distance en X (m)
Fig. VI-14 : Evolution du transport sédimentaire A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie) B/ profil 14
(sud la baie).
161
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
Evolution du Profil
0
Profondeur (m)
-2
Formation d’une barre
d’avant plage
-3 Barre interne
-4 Barre externe
-5
-6
Fig. VI-15 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 8 (centre la baie).
0
Profondeur (m)
-2
Erosion de l’avant-plage
-4
-6
Fig. VI-16 : Evolution transversale des barres d’avant-côte au niveau du profil 14 (sud la baie).
162
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
163
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
0.022
0.020
0.018
0.016
0.014
Recul (m)
0.012
0.010
0.008
0.006
0.004
A/
0.002
0.000
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (h)
1.6
1.4
1.2
1.0
Recul (m)
0.8
0.6
0.4
0.2
B/ 0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (h)
Fig. VI-17 : Evolution de ligne de côte au cours de la tempête A/ au niveau du profil 8 (centre de la baie)
B/ profil 14 (sud la baie).
164
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
V- Conclusion
L’application du modèle SMC à travers ses deux modules MOPLA et PETRA fournit
deux catégories de résultats. Certains sont en parfaite cohérence avec ce que l’on sait du
fonctionnement des zones littorales et apportent donc d’utiles indications, parfois
quantitatives, sur le fonctionnement de l’avant-côte de Mahdia. Par contre, d’autres doivent
être considérés avec prudence, car ils ne sont pas corroborés par l’état actuel des
connaissances. Nous les examinerons en considérant successivement l’application du modèle
SMC à travers différents thèmes.
165
Chapitre VI Application d’un modèle numérique de propagation des houles
166
#
*! & ! !
&
167
168
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Chapitre VII
I- Introduction
Ce chapitre est consacré à l’étude du prisme littoral de la côte nord de Mahdia au
niveau de deux sites ateliers. On considérera l’évolution de la topographie de la plage, de la
position de la ligne de côte et de la bathymétrie de l’avant-côte. Le suivi de l’évolution de la
morphologie de plage a été réalisé pendant la période de 2000 à 2005.
Les deux sites se situent dans le compartiment sud de la baie de Mahdia (chapitre II §
Fig. II-1) au niveau de zones de convergence des houles entraînant un hydrodynamisme
important. Le choix du premier site : la plage d’El Asfouria (Bouaziz, 2002), a été fait en
raison de sa fragilité traduite par une érosion du rivage. Ce site a fait l’objet de travaux de
stabilisation depuis les années 90 (brise-lames et brise-vent). Le second site : la plage de
Neirat, a été choisi pour établir un scénario évolutif de son fonctionnement, à la demande des
aménagistes et décideurs régionaux et pour aider à concevoir la mise en place d’un système de
protection adapté aux conditions du site.
169
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
l’hôtel « Sables d’or » au nord et séparé de la ville par le boulevard du 7-novembre. Il est orienté
dans une direction N47W.
II-1-2 Dimensions
Le site qui s’étend sur un linéaire de 800 m est constitué d’une plage sableuse large de 80
à 100 m en période de beau temps. Le cordon dunaire est diversifié ; la hauteur de la dune
blanche peut atteindre 4 m par endroit.
Passage à piéton
Fig. VII-1 : Principales unités morphologiques du site de la plage d’El Asfouria (représentation 3D établie
grâce au suivi topographique du 5 avril 2005)
170
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
II-2-2 Dimensions
La plage est longue de 800 m en moyenne, sa largeur, de 120 m vers le sud, se réduit à
25 m au pied du parking. Le cordon dunaire ne se trouve développé que vers le sud, puis se
rétrécit et est entrecoupé par des siffle-vent.
171
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
mer 1.4
Fig. VII-2 : Principales unités morphologiques du site de la plage de Neirat (représentation 3D établie
grâce au suivi topographique du 12 avril 2005)
172
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Plage de Neirat
Fig. VII-3 : Evolution de la ligne de côte pendant 35 ans au niveau des sites ateliers plage d’El Asfouria et plage Neirat.
173
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
NE SW
140
120
100
Haut de plage (m)
80
09-nov-00
06-janv-01
60
14-mai-01
18-nov-01
40
24fev 2002
30-mars-02
20
04-mars-03
03-avr-05
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
Distance à l'é xtré mité NE de la plage d'El Asfouria (m)
Fig. VII-4 : Evolution de la position du trait de côte de novembre 2000 à avril 2005 au niveau de la plage
d’El Asfouria.
174
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
SW. Sur l’avant-côte, la partie centrale est occupée par une barre interne accolée à la plage.
L’accolement provoque donc l’élargissement de la plage (Fig. VII-5). Pendant les conditions
marines de forte houle (août 2006), un étalement du matériel vers les profondeurs plus
grandes a été observé provoquant un élargissement de l’épaulement (chapitre IV § II-4-2). Ce
changement se traduit aussi par une érosion importante du haut de la plage (photo 1).
3931600
3931500
3931400
3931300
3931200
3931100
3931000
3930900
Site de la plage d'El Asfouria
3930800
Fig. VII-5 : Bathymétrie de la plage sous marine d’El Asfouria (avril 2004) associée à la topographie de la
plage aérienne. L’accolement de la barre interne au centre du site coïncide avec l’élargissement du haut de
plage (station 2).
175
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
176
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
moins de 2 jours par an, généralement en fin de printemps avec des vents du N à NNE. Des
vitesses maximales de l'ordre de 40 m.s-1 en tempête ont cependant été enregistrées.
Le tableau VII-2 montre que les vents de direction N et SSE sont les plus fréquents
pendant la période de mars 2003 (14,3 et 12,3 % respectivement). La direction E prédomine
en mars 2005 avec une fréquence de 10,2 %. Les vents les plus violents, avec une vitesse qui
dépasse 5 m.s-1, sont de direction N. La fin du mois de mars 2005 (Tabl. VII-3) a été marquée
par une tempête avec des vents de direction SE (50 à 90 km.h-1).
177
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Tabl. VII-1: Fréquences moyennes saisonnières des vents sur la côte de Mahdia (en %) pendant l’année 2004.
178
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
179
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
25
NNW NNE
Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[
N 7,4 7,4 20
NW NE
NNE 2,8 1,4
15
NE 1,4 0,35
ENE 0,7 0,35 WNW 10 ENE
E 1,4 0
ESE 0 0 5
SE 1,2 0
SSE 1,4 0 W 0 E
S 2,8 0
SSW 2 0
SW 2,8 0 WSW ESE
WSW 4,5 0
W 22 0,35
WNW 14,6 0,7
SW SE [0-5[
NW 8,1 2,8
NNW 8,1 2,8 [5-10[
SSW SSE
180
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
181
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
30/03/2002
Profil X 4: nord de la plage d'El Asfouria 04/03/2003
6 30/03/2005
5 W E
altitu d e (m )
4
3
HM
2
1 BM
0
A 0 10 20 30 40 Distance(m) 50 60 70 80 90 100
30/03/2002
Profil X 38 : centre de la plage d'El Asfouria
W 04/03/2003
6
5 30/03/2005
Altitude(m )
4 E
3
HM
2
1 BM
0
B 0 10 20 30 40 50
Distance(m)
60 70 80 90 100
30/03/2002
Profil X66: sud de la plage d'El Asfouria
W 04/03/2003
6
30/03/2005
5
E
Altitude (m)
4
3
2
HM
1
BM
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
C Distance(m )
Fig. VII-6: Evolution interannuelle de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage.
C/ partie sud.
182
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Malgré le retour des premiers coups de vent et de mer début septembre 2004 (Tabl. VII-1),
la plage gagne en sédiment, ce qui va à l'encontre des schémas conventionnels du comportement
saisonnier des plages sableuses.
Mer 4
3.5
2.5
Accumulation
2
Profil X4
1.5
Station 1 1
0.5
-1.5
Erosion
Station 3
Profil X66
Station 4
Fig. VII-7: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria pendant la période de mars 2003 à avril 2005. Les valeurs
positives indiquent l’accumulation des sédiments.
Le bilan sédimentaire des différentes stations (Fig. VII- 8) est très variable. Ainsi, de
mars à août 2003, le bilan est globalement positif dans les stations 1 à 3 (nord et centre de la
plage), le système accumulant du sédiment à partir des premiers coups de vent de l'hiver 2002/03.
A l'inverse, le système est plus oscillant au niveau de la station 4 (sud de la plage), déficitaire
pendant l'automne et l'hiver, et positif en été 2003.
Cette divergence des bilans sédimentaires entre les stations au sein d’une même plage est
liée aux transferts longitudinaux correspondant à l'obliquité de la houle incidente sur la plage.
183
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Ceux-ci semblent être aussi liés à une grande prépondérance des vents de secteur SE à E-SSE à
partir de mars 2003 (Tabl. VII-2) et jusqu’en août 2003 (Tabl. VII-4) qui auraient favorisé
l'engraissement de la partie nord au détriment de la station 4 située plus au sud.
60000 station 1
station 2
station 3
50000
station 4
40000
30000
20000
10000
0
fé 03
fé 04
fé 05
ao 3
ao 04
m 3
ju 3
3
no 3
dé 3
ja 03
m 4
ju 4
ju 4
no 4
dé 4
ja 4
05
m 03
se 03
m 04
se 04
m 05
03
04
05
oc 3
oc 4
0
0
-0
-0
t-0
0
-0
-0
t-0
0
0
-0
-0
-
-
il-
il-
v-
v-
r-
r-
r-
c-
c-
-
-
s-
s-
s-
nv
nv
nv
in
in
ût
ût
ai
ai
vr
vr
vr
pt
pt
av
av
av
ju
ar
ar
ar
ja
-10000
Fig. VII-8 : Bilans sédimentaires volumiques relatifs à la plage d’El Asfouria au cours des années 2000-
2005.
184
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
La partie centrale de la plage indique la mise en place d’une berme de plage sous la
forme d’une légère accrétion du haut de plage de 0,5 m de hauteur (Fig. VII-9 B). Le cordon
artificiel semble être fixé par les plantes pionnières, qui empêchent le vannage des sables. Les
vents de terre agissent à l’intérieur du champ dunaire en déplaçant le sédiment vers le sommet
de la dune ou sur le côté opposé. Ces mouvements éoliens qui dépendent de la rugosité
aérodynamique de la surface, de la densité du couvert végétal et de l’intensité des vents,
créent des zones d’accumulation qui alternent avec d’autres en érosion.
La partie sud de la plage est la plus sensible à la déflation. En effet, les avant-dunes
sont dépourvues de couvert végétal (moins de 10%) et sont exposées à une accélération des
filets d’air à cause de l’étendue du haut de plage.
aout-03
6
W Profil X4: nord de la plage d'El Asfouria
janv-04
5
E
Altitude (m)
3 Erosion
2 HM
1
BM
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
A Distance (m )
août-03
Profil X 38 : centre de la plage d'El Asfouria
W janv-04
6
E
5
Cordon artificiel Berme de plage
Altitude(m)
4
3 HM
2
1 BM
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
B Distance(m)
août-03
Profil X 66: Centre de la plage d'El Asfouria
W janv-04
6
Accumulation E
5
Altitude (m)
4
3
Démaigrissement du haut de plage
2 HM
1
0
BM
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
C Distance (m)
Fig. VII-9: Evolution saisonnière du profil de la plage d’El Asfouria. A/ partie nord. B/ centre de la plage.
C/ partie sud.
L’observation du profil de plage montre deux états morphologiques distincts (Fig. VII-
9) : Le premier vers la partie nord et le centre avec un haut de plage relativement étendu, une
185
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
berme construite et un cordon dunaire développé. Le second situé vers la plage sud se
caractérise par une forte pente accueillant ponctuellement une barre sableuse mobile.
Le cordon de dunes artificielles, qui s’étend le long de la plage et s’est édifié à suite à
la mise en place des caisses de brise-vent, représente la zone qui bénéficie le plus de
l'accumulation dans le site.
Finalement, le calcul du bilan de volume entre les deux campagnes d'août 2003 et de
janvier 2004 montre l’érosion d’un volume de -729 m3/m de sédiments (Tabl. VII-6).
186
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
3931250
0.8
Erosion
0.6
3931200 0.4
Accrétion 0.2
0
3931150
stations 1-2 -0.2
-0.4
3931100 -0.6
-0.8
-1
3931050
-1.2
station 3
-1.4
3931000
station 4
3930950
686100 686150 686200 686250 686300 686350 686400 686450 686500 686550 686600
Fig. VII-10: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume entre la campagne
topométrique réalisée à la plage d’El Asfouria en août 2003 et janvier 2004. Les valeurs positives
indiquent l’accumulation des sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
L’évolution des volumes sableux n’est pas homogène le long de la plage d’El
Asfouria. Elle montre que les zones d’érosion se localisent vers le nord (station 1) et plus au
sud du site (station 3 et 4). La partie centrale s’est montrée fragile pendant la période 2000-
2001 (soit une érosion de -380 m3/m) du fait de la présence d’une grande brèche créée par la
double action marine et éolienne. La mise en place des brise-vent a contribué au remplissage
de cette brèche. De grandes masses sableuses se sont accumulées sous forme d’un cordon
artificiel. On note que les effets résultant des processus morphodynamiques sont localisés et
limités au cours des changements saisonniers.
187
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
188
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
04/03/2003
Pt1: Sud de la plage de Neirat
W 30/03/2005
Engraissement
6 E
Altitude (m)
4 HM
2 BM
0
A0 20 40 60 Distance(m) 80 100 120 140
04/03/2003
W PT9: centre de la plage de Neirat
7 Migration 30/03/2005
E
5
Altitude(m)
HM
3
1 BM
-1 0 10 20 30 40 50 60
B Distance(m)
04/03/2003
W PR 50: nord de la plage de Neirat
30/03/2005
Erosion
7
E
5
HM
Altitude (m)
3
BM
1
-1 0 10 20 30 40 50 60
C Dis tance (m )
Fig. VII-11 : Evolution interannuelle du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B/ centre de la
plage. C/ partie nord.
189
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
10
0
50
3
2.5
2
0
0 1.5
1
0.5
0
-0.5
50
-1
-1.5
-2
Zones d’accumulation -2.5
10
-3
0
-3.5
-4
-4.5
Station 3
15
-5
0
20
0
Pt 50
25
0
30
Station 2
0
35
0
Pt 40
40
0
Station 1 Mer
Zone d’érosion
Pt 7
45
0
50
0
55
Pt 1
0
Fig. VII-12: Modèle Numérique de Terrain montrant la différence de volume (m3) entre les campagnes
topométriques réalisées à la plage de Neirat en mars 2003 et mars 2005. Les valeurs positives indiquent
l’accumulation des sédiments, les valeurs négatives représentent l’érosion.
190
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
vulnérabilité de la dune est marqué avant toute chose par la disparition complète de la berme
entre octobre 2003 et janvier 2004.
La largeur de la plage diminue du sud vers le nord (de 130 m à 40 m), bordant une
dune presque inexistante avec une végétation moins importante, et un glacis externe soumis
fréquemment à l’érosion marine et éolienne (Fig. VII-13 D). L’agressivité des houles, les
courants qu’elles induisent et le déferlement des vagues ont bien individualisé cette zone par
une forte érosion. Le profil VII-13 C est celui qui a connu le plus de modifications au niveau
de la plage aérienne ou de l’estran. Le cordon dunaire est remplacé par quelques dunes
embryonnaires, des sand-sheets et nebkas. L’action marine et éolienne empêche l’évolution de
ces édifices vers des dunes blanches végétalisées.
Cet état affecte le stock sédimentaire de la plage de Neirat qui se montre négatif (soit
une perte de -3248 m3 de sédiments). L’installation de siffle-vent qui découpent le cordon
dunaire a facilité l’érosion marine qui atteint le pied des dunes. En effet, l'action du vent sur
les dunes au niveau des siffle-vent augmente l'agressivité des vagues sur la plage. L'absence
du réservoir sédimentaire que constitue la dune, ne permet plus de répondre à la diminution
circonstancielle et momentanée du volume sableux de la plage au moment des coups de mer.
La structure en croissants de plage est aussi fréquemment observée sur le haut de plage ce qui
pourrait signifier une plus importante granulométrie locale du sédiment témoignant du
vannage des fractions fines, donc d'un effet sélectif de l'érosion.
La carte des différences d'altitude met en évidence une alternance de zones d’érosion
et d’accumulation orientées de façon privilégiée du NW au SE au niveau du haut de plage
dans la partie nord du site (Fig. VII-14). Vers le centre et le sud, les accumulations sont
localisées en haut de plage suivant une direction parallèle au rivage. En outre, le bas de plage
connaît un engraissement considérable atteignant 1 m par endroit mais ces accumulations ne
sont que locales, puisque la résultante globale de ces déplacements est négative.
Les accumulations à l’intérieur du champ dunaire sont dues à l’action des vents de
terre qui balayent le secteur W à NNW (52,8 % cumulés). Ces directions dominantes orientent
les masses sableuses vers la partie SE de la plage de Neirat. De ce fait, le parking situé vers la
partie centrale en direction NW/SE du cordon dunaire se trouve constamment envahi par les
masses de sable. Les dunes vives se sont même fixées sur ce support et continuent leur
déplacement vers les terres (Annexe A, Neirat, station 1).
191
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
août-03
Pt1: sud de la plage de Neirat
W janv-04
6
E
5
Accumulation sableuse du côté
Altitude (m)
4
3 ouest des dunes Erosion du flanc externe
2
1 HM
BM
0
A 0 20 40 60 80
Distance(m)
100 120 140 160
4
3 Erosion
2
1 HM
0 BM
0 20 40 60 80 100 120 140 160
B Distance(m )
août-03
W Centre de la plage de Neirat:brèche janv-04
6 E
5
Altitude(m)
4
3
2
1 HM
0
0 20 40 60 80 100 120 140
BM160
C Distance(m)
août-03
W PT 50: parking: nord de la plage de Neirat
janv-04
6
5 E
Altitude (m)
4
3
2
HM
1
BM
0
D 0 20 40 60 80
Distance (m)
100 120 140 160
Fig. VII-13 : Evolution saisonnière du profil de la plage de Neirat. A/ partie sud. B et C/ centre de la
plage. D/ partie nord.
192
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
3932550
1.5
1
3932500
0.5
-0.5
3932400 -1
Ensablement du -1.5
parking
3932350 -2
-2.5
3932300
-3
Station 2
3932250 Mer
3932200 Station 1
3932150
3932100
3932050
193
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Tabl. VII-7: Calcul de volume des sédiments accumulés sur la plage de Neirat pendant la période de suivi
topométrique.
Y=Largeur de la plage (cordon et haut de plage) ; X= longueur de la station (m) ; V= volume (m3)
mars-05 120 130 54643 175 75 48032 190 32 22743 195 26 15293
IV-3 Discussion
IV-3-1 Morphodynamique de la plage d’El Asfouria
Cette plage bénéficie d’une protection naturelle grâce à l’existence de quelques
affleurements rocheux dans l’avant-plage qui diminuent l’effet des houles (cf. partie 2
chapitre IV).
Le suivi de la variabilité temporelle de cette plage montre une mobilité des différents
compartiments. Les tendances évolutives interannuelles de la plage aérienne nous ont permis
de subdiviser cette plage en deux secteurs : un secteur en érosion et l’autre en accumulation.
L’accrétion est située vers la partie NW et centrale du site, au niveau du champ
dunaire. Mais l’unité la plus mobile est l’estran, qui représente une grande variabilité se
traduisant par une fluctuation du stock sédimentaire. D’après Hesp (1988), la crête et la face
interne de la dune (stoss face) sont les zones majeures d’accrétion. Si cette zone est
suffisamment couverte par la végétation (90%), le profil s’engraisse par piégeage des
particules fines. Ce cas de figure se présente au niveau de la partie nord de la plage d’El
Asfouria. Lors des coups de mer, l’érosion n’est que locale au niveau des zones moins
couvertes. Par contre, si la densité de la végétation est aux alentours de 75% ou moins, les
zones non couvertes seront soumises à la déflation éolienne et lessivées par l’action marine,
créant ainsi des caoudeyres, puis des siffle-vent. Le profil a alors une forme concave et laisse
entraîner par avalanche le sable vers le pied de la dune. Les avant-dunes ayant une altitude
entre 0,1 et 3 m sont d’autant plus stables que le couvert végétal est dense. Ce qui explique
l’instabilité des dunes transversales envahissantes vers le sud de la plage traduisant ainsi une
réponse négative de la dynamique dunaire aux conditions naturelles défavorables.
La falaise d’escarpement engendrée par l’érosion marine au niveau du centre de la
plage d’El Asfouria a été renforcée par les rhizomes et tend à se cicatriser. La pente du glacis
n’étant pas abrupte empêche l’accélération des filets d’air issus des vents dominants. Les
194
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
processus d’accrétion post tempête tendent à remplir les « trous » et engraissent la partie
sommitale et le flanc de la dune. L’édification d’un cordon artificiel au sein des caisses de
brise-vent témoigne d’un processus de progression dunaire.
Les secteurs en érosion occupent l’extrémité SE. L’étude comparative des profils
montre que le démaigrissement concerne à la fois une partie de la plage aérienne et la totalité
de l’estran. C’est au niveau de ces secteurs que les avant-dunes sont moins végétalisées (< 75
%). Le profil de la dune est asymétrique et plus affecté par l’érosion. En effet, de nombreuses
études ont démontré qu’à l’approche du rivage, les vents entraînent une accélération de la
vitesse d’entraînement sur la face exposée au vent. La contrainte de cisaillement atteint son
maximum au sommet de la crête et engendre des avalanches vers la face opposée (Bagnold,
1954, Taylor et Gent, 1974). Le profil de la dune initialement symétrique devient
asymétrique. Ainsi, l’accumulation de la face côté terre aux dépens de l’érosion de la face
côté mer (seaward) est indicatrice d’une phase régressive des avant-dunes (Moreira, 1988).
En effet, le transport des grains de sable (par saltation ou traction) est réduit sur la face
opposée au vent (downwind) par les espèces dunaires (Ammophilia, Atriplex). La végétation
réduit le flux éolien et favorise le piégeage du sable, d’où l’asymétrie des flancs du profil
dunaire (Hesp, 2002).
Les échanges sédimentaires sont dus aux transfert longitudinaux et transversaux
induits par l’action des vagues et du vent. Les plus fortes variations volumétriques s’observent
essentiellement vers le haut de plage, au niveau de la berme si elle existe et au niveau de la
zone de swash. L’évolution du bilan global de la plage d’El Asfouria est commandée par la
mobilité sédimentaire de l’estran dont l’évolution ne se fait pas directement en fonction de
celui la plage aérienne ; leur comportement est presque toujours opposé. L’accrétion dans le
haut de plage coïncide avec une perte dans le cordon dunaire comme l’a montré l’évolution
saisonnière tout le long de la plage aérienne d’El Asfouria au niveau des quatre stations
d’étude.
Les échanges dune-plage dépendent de plusieurs variables. La largeur du haut de
plage, l’étendue du fetch et la direction des vents dominants sur le transit éolien (Bauer et al.,
2002). C’est vers le sud d’El Asfouria où la plage se rétrécit, présentant une pente forte,
bordant un cordon dunaire moins développé, que l’érosion est maximale. Le secteur nord,
avec une plage plus étendue, à pente douce, témoigne d’une phase d’accumulation de ses
dunes bordières végétalisées. Cette relation entre les caractéristiques de la plage et l’évolution
de la morphologie des dunes a été démontrée dans de nombreuses études (Sayed, 2005).
195
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
196
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
plage vers le centre du site perturbe les transferts sédimentaires éoliens qui se dirigent de la
mer vers la terre. Cet obstacle est envahi par les masses sableuses.
Outre l’influence de la largeur de l’estran, l’évolution de la morphologie du cordon
dunaire (érosion/accrétion) est aussi liée à disponibilité du sédiment ainsi que de sa
granulométrie (Sayed, 2005).
IV-4 Conclusion
Les estimations des bilans sédimentaires ont été réalisées à partir de la superposition
des profils le long de la baie de Ras Dimas et plus particulièrement dans les deux sites ateliers
la plage de Neirat et la plage d’El Asfouria. Le fonctionnement du budget sédimentaire,
synthétisé dans la figure VII-15 et VI-16, présente des situations différentes suivant les
secteurs. Ce bilan fait apparaître des zones en érosion et d’autres en accrétion. On se souvient
(chapitre VI § II-2-1 et Fig. VI-3) que dans la partie sud de la baie, on observe un schéma
confus des sens de circulation de la dérive littorale. Il existe une dominante N/S mais de
nombreux contre-courants, sans doute liés à des courants d’arrachement, entraînent une
segmentation de la plage en zones sources (érosion) et zones puits (accumulation).
Le bilan interannuel montre la présence de deux grandes cellules sédimentaires. La
première, la cellule 1, s’étend le long de la plage de Neirat. Une succession de secteurs en
érosion caractérise la plage qui affecte majoritairement l’estran. La deuxième cellule,
localisée au niveau de la plage d’El Asfouria, présente un bilan positif avec une répartition
équitable de sédiments au niveau du cordon dunaire et du haut de plage.
Pendant la période hivernale, on constate la dominance des secteurs en érosion le long
de la frange sud de la baie. Au niveau de la plage de Neirat, le bilan de la plage aérienne se
montre négatif avec un maximum de perte vers les extrémités nord et sud. Seule la station 1
de la plage d’El Asfouria est le siège d’une accumulation qui affecte le haut de plage (+ 364
m3). Ce bilan suppose nécessairement des apports externes soit du NE, soit du large. Les
phases érosives reprennent vers le centre quoique l’estran soit moins affecté par les pertes (-
112 m3). L’érosion est maximale vers l’extrémité SE de la plage d’El Asfouria (-545 m3).
Ces bilans concernent l’évolution saisonnière de la plage et traduisent la dynamique du
profil d’hiver face aux agents hydrodynamique et éolien. En effet, l’estran soumis à l’action
conjuguée des vagues de tempête et des vents de terre, s’érode et alimente la plage sous
marine. L’essentiel des pertes de l’estran s’effectue préférentiellement vers les petits fonds
proches sous l’effet des courants de retour induits par le déferlement de la houle sur la côte.
197
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
Si on se réfère aux résultats des plans de houles établis dans la partie précédente, les
secteurs en érosion correspondent aux zones de convergence de la houle de NE et d’E. Les
courants d’arrachement sont responsables du remaniement des sédiments et de leur charriage
vers l’avant-côte. Les zones en accrétion correspondent par contre aux secteurs les moins
exposés à la réfraction de la houle.
La plage aérienne est aussi soumise aux échanges mer-continent. L’évolution
interannuelle montre une succession de zones en érosion et en accumulation (Fig. VII-15) au
niveau du cordon dunaire. Vers la plage de Neirat, bien que le bilan s’affiche négatif, cette
répartition spatiale des sédiments est indicatrice d’un transit éolien de direction NNW/SSE.
Les masses sableuses suivent un déplacement longitudinal dans le sens des vents dominants
en alimentant les dépressions. L’estimation des bilans saisonniers montre une importante
érosion vers la partie centrale, coïncidant avec les couloirs de déflation qui entrecoupent le
cordon végétalisé. La période de mauvais temps coïncide avec une densité moins importante
du couvert végétal, ce qui fragilise l’édifice dunaire et entraîne des processus d’érosion
occasionnels.
Le rétablissement du profil des dunes pendant le beau temps ne semble pas combler le
déficit, compte tenu du défaut de réserve de sédiment et de la fragilité de cette plage. La
présence des couloirs de déflation créés par l’action marine, le vent et les interventions
anthropiques, semble affecter la stabilité du cordon et empêche l’amélioration de
l’aérodynamisme de la plage aérienne.
La plage d’El Asfouria, siège d’importantes accumulations semble s’engraisser grâce à
l’effet piège des brise-vent. On note la mise en place d’un cordon artificiel au pied des
anciennes dunes vives. Les pertes observées au cours de la période hivernale sont dues aux
échanges transversaux entre les dunes et l’estran. Il est fortement probable que les volumes
érodés du champ dunaire ont servi à alimenter les dépressions créées par la déflation éolienne.
L’évolution interannuelle de la plage indique une stabilité du budget sédimentaire au
niveau de la plage d’El Asfouria et une phase régressive vers la plage de Neirat. L’évolution
saisonnière reflète des interactions dune-plage étroitement liées à la morphologie des avant-
dunes (altitude, pente des flancs, densité du couvert végétal), aux caractéristiques du haut de
plage (étendue, largeur) et aux conditions météo-marines (vitesse et direction des vents, action
des vagues, angle d’incidence des houles dominantes).
Cette morphodynamique progressive ou régressive résultante des processus
d’accumulation/érosion est aussi dépendante des caractéristiques du sédiment. Nous
poursuivrons donc dans ce qui suit l’étude de la texture des sédiments et de son l’évolution
198
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
longitudinale et transversale au niveau de la baie de Ras Dimas- Cap Africa, pour une
meilleure compréhension de ces processus sédimentaires.
199
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
S4 + 337
-2203
S3
Mer Méditerranée
0 + 2410
+ 8575
S2
-1
0
S1 - 7881
m
S1
-2375
300
H
0 -5
ôt
m
e
-1
lM
5
ah
m
d
i
-1
0
m
250
H
0
ôt
el
200
Sa
bl
e
d'
O
r
S2 + 36 218
+ 7896
Bilan saisonnier du cordon dunaire
S3
0 S4
+ 8402
Secteur en érosion
Secteur en accrétion
Fig. VII-15 : Quantification et répartition du transit sédimentaire interannuel dans le sud de la baie Ras
Dimas-Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.
200
Chapitre VII Morphodynamique de la côte de Mahdia : cas de deux sites ateliers
S4 -365,80
-275,4
S3
Mer
MerMéditerranée
Méditerranée
0 -1086,46
- 193,48
S2
-1
0
S1 +449,10
m
S1
-965,97
300
Hô
0 -5
m
te
-1
lM
5
ah
m
d
i
-1
0
m
250
H
0
ôt
el
200
Sa
bl
e
d'
O
r
S2 -729,34
- 545,5
Bilan saisonnier du cordon dunaire
S3
0 S4
-396
Secteur en érosion
Secteur en accrétion
Fig. VII-16 : Quantification et répartition du transit sédimentaire saisonnier dans le sud de la baie Ras
Dimas-Cap Africa : cas des sites de la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat.
201
202
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
Chapitre VIII
I- Introduction
L’étude de la distribution de la taille des grains des sédiments littoraux a connu, au
cours des dernières années, des développements importants (Lancaster, 1981, Vincent, 1984,
Greenwood, 1978, Pye et Lancaster, 1981, Pye, 1982, Vincent, 1986, El Sayed, 1999
Nodstrom 2000, Pye and Tsoar, 1990, Aduodha, 2003) permettant de définir non seulement
les caractéristiques texturales mais aussi de fournir de meilleures informations concernant
l’évolution sédimentaire des sables littoraux. Il en résulte des indications sur le mode de
transport des sédiments et les nombreux facteurs qui en contrôlent la nature et la répartition
parmi lesquels : l’origine, les paramètres climatiques, l’hydrodynamisme côtier et la
topographie de la plage (Sherman et Hotta, 1990 ; Arens, 1996).
203
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
Tab. VIII-1 : Uni- et bimodalité dans les sédiments prélevés au niveau du littoral nord de Mahdia
(2000-2005).
Modalité des sédiments
Campagne
Zone de prélèvement Nombre Nombre
d’échantillonnage d’échantillons d’échantillons
unimodaux bimodaux
supralittorale
2000 (novembre) 16 3
supralittorale
2001 (novembre) 37 8
janvier supralittorale 36 1
supralittorale 2 12
2004 avril Jet de rive 3 31
Infralittorale inf. (-1m) 1 6
Octobre supralittorale 17 15
2005 Mars Infralittorale (-5 à -10m) 11 4
204
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
Fig. VIII-1 : Courbe représentative de la statistique des valeurs modales des sédiments de la plage
nord de Mahdia (Neirat et El Asfouria).
205
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
Mz (phi) SD
2,4 PD
2,2 HP
2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
A/ 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
SKI SD
0,6 PD
HP
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2
-0,4
Nord de Neirat
-0,6
B/
Ku SD
1,6 PD
HP
1,4
1,2
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
C/ SE
NW Neirat El Asfouria
Fig. VIII-2: Evolution longitudinale pendant la période hivernale des indices granulométriques. A/Mz
(taille moyenne des grains) ; B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau de la plage aérienne des
deux sites ateliers (sud de la baie) ;SD : sommet de dune ; PD : pied de dune ; HP : haut de plage.
Au niveau de Neirat, la période hivernale est plutôt caractérisée par un plus mauvais
classement des sédiments. Une dominance des grains variant entre 2,16 et 2,22 (0,225-
0,215 mm) caractérise des sables dunaires asymétriques vers les fins, similaires au type
206
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
sédimentaire SI (§ partie 2 chapitre V). Des sables plus grossiers, asymétriques vers les
grossiers, se rencontrent au niveau de la zone de jet de rive (1,18 ; 0,445 mm) et rappellent
le type sédimentaire SIII. Notons qu’au niveau de la partie centrale d’El Asfouria ainsi qu’à
Neirat, les sédiments sont à distribution bimodale avec une taille de grains plus grossière et un
classement moins homogène.
Les plus fortes variations granulométriques s’observent pendant l’hiver notamment
pendant les coups de mer (Fig. VIII-3). Les sédiments sont plus grossiers vers le nord et le
centre de la plage de Neirat avec une asymétrie vers la fraction fine, puis s’affinent en se
dirigeant vers le SE de la plage d’El Asfouria avec un skewness négatif traduisant un
enrichissement relatif en particules grossières. La distribution des sédiments du haut de plage
est leptokurtique vers le centre de Neirat et platykurtique vers la plage d’El Asfouria.
Au niveau du profil transversal de la plage aérienne, la taille moyenne des grains de
sable montrent un granoclassement décroissant en allant du haut de plage vers le sommet de
dune. C’est au niveau du haut de plage que les sables sont moyens (1,3-2,2 ) et mal classés,
avec une prédominance de la fraction fine (SKI >0,1). Cette tendance est modifiée vers la
partie centrale de la plage d’El Asfouria avec une asymétrie négative montrant la dominance
de la fraction grossière dans le sédiment de plage.
Notons qu’au niveau de la plage de Neirat, les sédiments prélevés dans le couloir de
déflation sont mal classés, avec une asymétrie vers les fins (SKI= 0,31) et une distribution
leptokurtique (KG= 1,81).
Pendant la période estivale, l’évolution de la taille moyenne des grains traduit une
homogénéisation dans les différents secteurs du cordon dunaire des deux sites ateliers, avec
un affinement au niveau du sommet des dunes (Fig. VIII-4A). La partie la plus instable
semble être localisée au niveau du centre de la plage d’El Asfouria. Les sables dunaires de la
plage de Neirat y sont bien classés et présentent une asymétrie vers la fraction grossière, mais
qui s’oriente vers la fraction fine au niveau de la plage d’El Asfouria (Fig. VIII-4 B). Partant
d’une distribution mésokurtique au niveau de la plage de Neirat, les sédiments dunaires
tendent à être platykurtiques vers le nord et le centre de la plage d’El Asfouria et très
leptokurtiques (KG >1) vers l’extrémité NE de la plage. Au niveau du haut de plage, la taille
des grains est plus importante avec une asymétrie orientée vers la fraction fine et une
distribution mésokurtique.
Si l’on ne considère pas les faibles variations entre les valeurs obtenues dans les
secteurs des sites ateliers, cette tendance d’évolution texturale indique que la plage de Neirat
peut être considérée comme une zone source en période estivale.
207
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
208
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
M Z (phi) PD
HP
2,4
2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,2 Centre de neirat
1
A/ 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
SKI PD
0,6 HP
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2
-0,4
Centre d’El Asfouria
B/ -0,6
PD
Ku
HP
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
C/
NW Neirat El Asfouria SE
Fig. VIII-3:Evolution longitudinale pendant la période de tempête de mars 2005 des indices
granulométriques. A/ Mz (taille moyenne des grains), B/ l’indice de triage (SKI) et C/ Kurtosis. Au niveau
de la plage aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).
209
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
Mz (phi) SD
HP
P. Asfouria centre
2,4
2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
A/
SKI SD
HP
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
-0,2
-0,4
B/ -0,6
Ku SD
HP
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
C/
NW Neirat El Asfouria SE
Fig. VIII-4: Evolution longitudinale pendant la période estivale des indices granulométriques.A/ Mz (taille
moyenne des grains), B/ l’indice d’asymétrie (SKI) et C/ l’indice d’agulosité (Ku). Au niveau de la plage
aérienne des deux sites ateliers (sud de la baie).
210
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
NW SE
2,25
2
1,75
1,5
Mz ( )
1,25
1
0,75
0,5
0,25
0
Centre d’El Asfouria
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
Distance (m)
Neirat
Asfouria Brise-lames
A/
Nord Sud
3
2.5
2
1.5
1
Mz
0.5
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000
-0.5
-1
Distance (m)
Ras Dimas Ne irat C ap Africa
B/
Fig. VIII-5 : Evolution spatiale de la taille moyenne des grains (Mz ) A : au niveau de la zone de jet de
rive (swash) le long de la côte nord de Mahdia (mars 2004) B : le long de la baie Ras Dimas-Cap Africa
(août 2006).
IV- Discussion
Les sédiments de la plage aérienne sont caractérisés par une dominance du type
sédimentaire SI (92%). Les sédiments de plage et du cordon dunaire sont généralement bien
classés à moyennement classés avec des grains moyens à fins. La majorité des échantillons
prélevés présentent une asymétrie vers la fraction fine (SKI> 0,1) due à l’effet sélectif des
agents de transport (vagues, et vent). La corrélation entre la taille moyenne des grains et
l’indice de triage montre que la sélectivité est médiocre quand le sédiment s’enrichit en
fraction grossière. Notons que l’origine des sédiments grossiers semble être liée à une source
d’alimentation proche de l’estran et/ou à des conditions hydrodynamiques énergiques. Toutes
ces conditions induisent un mauvais classement du sédiment de plage (Abuodha, 2003).
La baie de Ras Dimas-Cap Africa est soumise à un régime de houles actives, induisant
une dérive littorale bidirectionnelle. Ce régime hydrodynamique contribue à un charriage de
211
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
212
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
essentiel en influençant la sélection des grains, en piégeant les plus fins, et en diminuant la
vitesse du flux éolien.
L’évolution saisonnière montre la fragilité de la plage de Neirat. Le sédiment demeure
mal classé même en période estivale. La bimodalité, fréquente au niveau du haut de plage et à
l’intérieur du champ dunaire, est causée par une hydrodynamique importante et par la faible
largeur de plage associée à un cordon dunaire fragilisé par l’érosion marine et/ou éolienne.
La présence de fortes concentrations de sédiments carbonatés montre l’origine
biogénique de certaines fractions du sédiment de plage. La présence de gîtes de coquilles qui
a été noté au niveau des affleurements rocheux à -14 m a une faible incidence. Il s’agit
certainement des débris coquilliers qu’on trouve dans les sédiments et produits par les
organismes actuels qui vivent et meurent en continu sur les petits fonds
V- Conclusion
Les sédiments de la plage du sud de la baie sont essentiellement carbonatés. Ils sont
composés de grains moyens à fins, avec une asymétrie positive et une angulosité
platykurtique.
Les résultats granulométriques semblent confirmer quelques résultats des études
morphologiques. En effet, cette variabilité spatiotemporelle de la granulométrie des sédiments
traduit une alternance de zone d’accumulation (convergence de la dérive littorale) et érosion
(divergence). Le granoclassement longitudinal traduit une direction préférentielle des courants
de dérive. Au niveau de la zone de swash, la présence de zones à distribution bimodale, à
classement médiocre, évoque le fonctionnement de cellules hydrosédimentaires qui
alimentent des zones à partir des produits de l’érosion d’autres. Cette particularité quand elle
est rencontrée au niveau des sédiments dunaires témoigne d’un état régressif de la plage.
L’évolution saisonnière montre que pendant la période hivernale, la fraction grossière
du matériel se localise au niveau de la partie centrale de la plage d’El Asfouria. Une dérive
dirigée vers le NE charrie les sédiments et enrichit la plage de Neirat en fractions plus fines.
Cette partie sud du littoral constitue une zone de concentration des houle de NE et d’E,
avec un bilan hivernal négatif. Elle semble être la source d’alimentation des secteurs
adjacents. En période estivale, on assiste à une inversion de circulation littorale qui semble
être dirigée essentiellement vers le SE. La plage de Neirat est caractérisée par une texture
moyenne à grossière du sable avec une asymétrie vers les grossiers, qui s’affine en se
dirigeant vers la plage d’El Asfouria. La plage de Neirat montre aussi une hétérogénéité
même en période de beau temps, notamment au niveau des grands couloirs de déflation qui
213
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
accélèrent les filets d’air et augmente l’érosion éolienne. Les particules les plus fines sont
transportées par les vents du secteur Est dominant en été. La faible densité du couvert végétal
ne retient pas les masses sableuses d’où une érosion éolienne importante.
Cette évolution spatio-temporelle de la texture des sédiments de la plage aérienne
confirme la morphodynamique des sites ateliers caractérisée par l’existence d’une dérive
littorale bidirectionnelle locale (du NW vers le SE et du SE vers le NW) (Fig. VIII-6).
La répartition des zones en accumulation/érosion semble s’accommoder de l’évolution
des indices granulométriques. C’est au niveau de la plage de Neirat et plus précisément vers
l’extrémité NW et sa partie centrale que l’érosion est remarquablement identifiée avec des
sédiments bimodaux, mal classés avec enrichissement en fraction fine en hiver (double action
marine et éolienne) et grossière en été (action marine dominante à défaut de stock
sédimentaire).
214
Chapitre VIII Etude sédimentologique de la plage nord de Mahdia
S4
S3
Mer Méditerranée
Mer Méditerranée
S2
S1
300
250
200
150 sédimentaire
Sens du transit S1
Hiver S2
Eté
S3
S4
0m 34m
Echelle
Fig. VIII-6 : Répartition granulométrique longitudinale au niveau de la plage d’El Asfouria et Neirat.
215
216
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Chapitre IX
I- Introduction
De nombreuses études ont été entreprises dans les milieux désertiques (Khattelli 1996,
Kardous, 2005) afin de comprendre le fonctionnement des zones de turbulence et de limiter
l’érosion. Elles visent en particulier à quantifier les masses éoliennes qui balayent ces
milieux. Malgré les difficultés de l’enregistrement des facteurs qui interviennent dans ces
processus, il est nécessaire de tenter cette quantification dans les environnements côtiers pour
contribuer à la compréhension de la dynamique sédimentaire du prisme littoral. On a adopté
ici une approche expérimentale par piégeage du transit sableux destinée à estimer les flux
éoliens sur la plage d’El Asfouria et la plage de Neirat avec pour objectifs :
de quantifier le transit sédimentaire, en fonction des paramètres dynamiques et
météorologiques (direction et vitesse du vent).
de déterminer les seuils de mise en mouvement des sables.
de valider et vérifier quelques formules de transport existantes et déterminer
l’équation la plus convenable dans les conditions du site d’étude.
217
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Asfouria et de Neirat. Les mesures ont été réalisées en période hivernale et printanière
(janvier-avril 2004).
Au cours de ces campagnes, les conditions météo-marines ont été caractérisées par des
tempête de vent de terre, avec une direction NNW à NNE en janvier 2004 (vent de 10 m. s-1),
et une direction NW en avril 2004 (vent de 10 à 15 m. s-1) (Tab. III-3).
25
NNW NNE
Directions Vitesse (m/s) [0-5[ Vitesse (m/s) [5-10[
N 7,4 7,4 20
NW NE
NNE 2,8 1,4
NE 1,4 0,35 15
ENE 0,7 0,35
E 1,4 0 WNW 10 ENE
ESE 0 0
SE 1,2 0 5
SSE 1,4 0
S 2,8 0 W 0 E
SSW 2 0
SW 2,8 0
WSW 4,5 0
W 22 0,35 WSW ESE
WNW 14,6 0,7
NW 8,1 2,8
NNW 8,1 2,8
SW SE [0-5[
[5-10[
SSW SSE
Tabl. IX-1 : Fréquence des vitesses de vent pour Fig. IX-1 : Rose des vents actifs pendant le mois de
chaque direction (janvier 2004) (Calculée par janvier 2004.
rapport au nombre total de mesures).
En période de printemps (avril), le tableau IX-2 montre également que les vents de
direction Nord sont les plus fréquents. Comme en hiver, les vents du secteur Est sont peu
actifs pendant cette période de l’année (fréquence nulle pour les vents d’E à ESE). La
218
Chapitre IX Quantification du flux éolien
fréquence de la vitesse des vents supérieures à 5 m.s-1 est de 11, 26% pour la direction N, 6,7
% pour la direction NNE et 7,2% pour les vents de direction SSE. Ces conditions sont moins
propices au transport éolien que celle du mois de janvier, caractérisé par des vents terrestres.
La répartition saisonnière des vents efficaces montre qu’environ 36% d’entre eux se
produisent durant le printemps.
Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans d’autres études sur le régime des
vents dans le sud-est tunisien (Khatteli, 1996, Kardous, 2005).
Tabl. IX-2 : Fréquence des vitesses de vent Fig. IX-2 : Rose des vents actifs pendant le mois d’avril
pour chaque direction (avril 2004) (calculée par 2004.
rapport au nombre total de mesures).
219
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Tabl. IX-3 : Taille moyenne des sables (mm) prélevés pendant les campagnes de mesure du flux éolien.
Date de la
campagne de Plage d’El Asfouria Plage de Neirat
récolte
nord centre sud nord centre sud
11-12 janvier 2004 0,23-0,25 0,22-0,28 0,22-0,28 0,20-0,31 0,20-0,24 0,21-0,28
24 avril 2004 0,24-0,27 0,7-1 0,23-0,24 0,23-0,26
0,0035 12/01/2004
EL Asfouria
Neirat 24/04/2004
0,003
0,0025
Md (mm)
0,002
0,0015
0,001
0,0005
0
N
3N
2N
3N
2N
A
1A
1A
2A
2A
3A
3A
2A
3A
P3
P2
P1
P2
P3
A: Asfouria
PD
PD
PD
SD
PD
SD
PD
SD
SD
SV
SV
SV
H
H
N: Neirat
Fig. IX-3 : Evolution de la taille moyenne des grains de sable piégés a niveau des deux sites ateliers.
(HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SD : sommet de dune ; SV : siffle-vent - 1A à 3A : profils à El
Asfouria du N au S - 3N à 2N : profils à Neirat au nord et au centre).
220
Chapitre IX Quantification du flux éolien
celles qui offraient une meilleure représentativité temporelle (en privilégiant les plus longues
durées d’échantillonnage) et spatiale (en sélectionnant celles qui couvrent le plus
complètement les profils et les sites). En connaissant la masse du sédiment piégé, la largeur
de l’ouverture du piège et le temps de la collecte, le flux a été calculé et exprimé en kg.m-
1
.mn-1. Notons que les maximums de flux mesurés (0,345 et 0,637 kg.m-1.mn-1) correspondent
à un piège situé en haut de plage au niveau d’El Asfouria et à celui fixé au siffle-vent de la
plage de Neirat. L’évolution du flux est dépendante de la topographie de la plage aérienne
(Fig. IX-4 et IX-5). Elle est également fonction de la vitesse du vent comme on l’observe sur
la figure IX-5 où plusieurs constatations la démontrent. Ainsi, on voit que les valeurs de flux
mesurés au mois de janvier 2004 sont plus faibles que celles relevées pendant la tempête plus
forte du mois d’avril. De même, le plus souvent, les mesures réalisées sur le déclin de la
tempête d’avril (à 17 h 10) donnent des valeurs plus petites, bien qu’on observe une évolution
inverse en haut de plage et en pied de dune dans les stations d’El Asfouria nord et centre, sans
doute parce que l’orientation de la plage y favorise la composante longitudinale du vent. On
voit également (Fig. IX-6) que lorsque l’action du vent est entravée, en particulier sur les
sommets de dune, les quantités récoltées s’abaissent considérablement, témoignant de
l’efficacité bien connue par ailleurs de la végétalisation et de l’installation des ganivelles.
A partir de ces résultats on a cherché à comparer dans ce qui suit les valeurs du flux
éolien mesuré avec les flux prédits ; le but final étant de choisir l’équation la plus adaptée aux
conditions de terrain de la plage de Mahdia nord.
221
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Tabl. IX-4 : Résultats de la quantification du flux éolien mesuré au niveau des deux sites ateliers pendant la période de vent actif (janvier 2004) et de tempête (Avril
2004). (HP : haut de plage ; PD : pied de dune ; SV : siffle vent ; 1 à 3 : secteur 1 à 3, du nord vers le sud.). Les cellules vides signalent l’absence de mesure.
24/04/2004 16 :25 15 0,1393 0,1342 0,0469 0,0596 0,0017 0,0839 0,1121 0,2030 0,0044
24/04/2004 16 :40 10 0,0263 0,0973 0,1397 0,0785 0,0023 0,1044 0,1824 0,2078 0,0034
24/04/2004 17 :00 15 0,1467 0,0685 0,1194 0,0598 0,0012 0,0529 0,1048 0,1444 0,0041
24/04/2004 17 :15 15 0,0727 0,0151 0,0357 0,0202 0,0056 0,6374 0,0762 0,1654 0,0013
24/04/2004 17 :30 15 0,0846 0,0495 0,0501 0,0308 0,0271 0,1019 0,0777 0,0756 0,0059
222
Chapitre IX Quantification du flux éolien
5
0,02 kg/m/mn
4 Secteur 2:centre 0,024 kg/m/mn 0,014 kg/m/mn 0,012 kg/m/mn
Altitude (m)
5
Secteur 3: sud 0,0011 kg/m/mn
4 0,034 kg/ m/mn 0,026 kg/m/mn 0,06 kg/m/mn
0,014 kg/m/mn
Alt itude (m)
0
0 10 20 30 40 50 60 70
Distance (m )
223
Chapitre IX Quantification du flux éolien
5
4 Secteur: nord 0,002 kg/m/mn
Alti tu de (m)
0,1 k g/m/mn
3
0,078 kg/m/mn 0,0012 kg /m/mn 0,05 kg/m/mn
2 0,059 kg/m/mn
1 Siffle-vent
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Distan ce (m )
Fig. IX-5: Flux sédimentaires mesurés par les pièges dans différentes positions au sein de la plage de Neirat (kg.m-1.mn-1).
224
Chapitre IX Quantification du flux éolien
400 160
El Asfouria nord El Asfouria centre
350 140 Haut de plage
Haut de plage Pied de dune
300 120
Sommet de
Pied de dune dune
250 100 Siffle-vent
Sommet de
dune
200 80
150 60
100 40
50 20
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5
160
El Asfouria sud
140
Haut de plage
80
60
40
20
0
0 1 2 3 4 5 6
250 120
Neirat centre
Neirat nord
100
40
50
20
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
Fig. IX-6 : Evolution du flux mesuré (en grammes) au niveau des deux sites ateliers : El Asfouria et Neirat
pendant les deux campagnes de mesures. 1,2 : janvier 2004. 3,4 et 5 : avril 2004.
225
Chapitre IX Quantification du flux éolien
équation (1)
Les résultats des calculs de la vitesse de friction u* sont représentés dans le tableau IX-
5. Les variations de u* qu’on y observe sont liées à la fonction logarithmique qui relie ce
paramètre à la vitesse moyenne du vent ainsi qu’à la rugosité.
226
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Tabl. IX-5 : Vitesse de friction du vent u* (ms -1) calculée à partir de l’altitude de référence Zo (0,001 m, Arens, 1997) et l’altitude au dessus du sol Z au
niveau des deux sites ateliers au cours des mesures de flux.
Z (m) Altitude au dessus du sol
Z (m) Altitude au dessus du sol (Asfouria) U* Asfouria U* Neirat
(Neirat)
Vitesse
Direction HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2 HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
(m/s)
11/01/2004 NNE 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333
11/01/2004 NNE 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333
11/01/2004 NNE 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
11/01/2004 NNE 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
12/01/2004 WNW 7 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,542 0,429 0,369 0,429 0,392 0,378 0,405 0,503 0,449 0,365 0,405 0,373 0,357 0,358 0,352 0,341 0,333
12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
12/01/2004 W 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
12/01/2004 E 2 0,2 0,8 2,4 1,2 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,155 0,123 0,105 0,123 0,112 0,108 0,116 0,144 0,128 0,104 0,116 0,107 0,102 0,102 0,100 0,097 0,095
24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
24/04/2004 N 5 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,387 0,307 0,263 0,307 0,280 0,270 0,289 0,359 0,320 0,261 0,289 0,266 0,255 0,256 0,251 0,244 0,238
24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285
24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285
24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285
24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285
24/04/2004 NNE 6 0,2 0,8 2,4 0,8 1,5 2 1,2 0,3 0,6 2,6 1,2 2,2 3,1 3 3,5 4,5 5,6 0,464 0,368 0,316 0,368 0,336 0,324 0,347 0,431 0,385 0,313 0,347 0,320 0,306 0,307 0,301 0,292 0,285
227
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Afin de déterminer les formules de transport éolien les plus adaptées à notre secteur,
c'est-à-dire celles qui minimisent les disparités systématiques qu’elles présentent avec les
mesures in situ, on a procédé au calcul du rapport entre les valeurs de flux prédites Q cal et
Dr = Q cal/Q mes
La détermination du Discrepancy Ratio a été faite en calculant la moyenne de la
somme des rapports de flux prédits Q cal et mesurés Q mes à chaque niveau de la plage (Tabl.
IX-6).
228
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Il existe aussi d’autres raison qui contribuent à expliquer les résultats globalement
mauvais fournis par l’usage des formules. Elles tiennent à deux limitations, l’une liée à la
qualité des données entrées dans les modèles, l’autre à la structure même de ces modèles.
Dans le premier cas, les vitesses de vent, en particulier, n’ont pas été mesurées sur
place et les vitesses moyennes, enregistrées à 2 km de la côte et à une hauteur de 10 m, ne
représentent pas la réalité de l’effet des vents près de la côte. Cela conduit à une mauvaise
détermination de la vitesse de friction.
Dans le second, les formules négligent un grand nombre de facteurs qui jouent un rôle
important dans le débit des flux éoliens. Ainsi, les irrégularités topographiques par rapport au
positionnement des pièges éoliens perturbent l’intensité de l’écoulement de l’air et influencent
les flux sédimentaires transportés. En outre, l’effet de la largeur de la plage, l’humidité et la
cohésion entre les sédiments, ne sont pas pris en compte dans les formules.
229
Chapitre IX Quantification du flux éolien
Bagnold
0,1
F lux Q c al (K g /m /m n)
Z ing
K aw amura
0,01
L ettau
White
HP1
0,001
Williams
PD1
SD1
0,0001
0 0,0002 0,0004 0,0006 0,0008 0,001 0,0012 0,0014 0,0016 0,0018 0,002
F lux Q m e s (K g /m /m n)
1 Zing
K awamura
0,1 L ettau
F lux Q c al (K g /m/mn)
W hite
SV2
0,01 SD2 PD2 HP2 W illiams
P edreros
0,001
0,0001
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12 0,14 0,16
F lux Q me s (K g /m/m n)
1 Zing
K awamura
L ettau
F lux Q c al (K g /m /m n)
0,1
W hite
HP3
PD3 W illiams
SV3
0,01 SD3
P edreros
0,001
0,0001
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
F lux Q me s (K g /m/mn)
Fig. IX-7 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage d’El Asfouria.
230
Chapitre IX Quantification du flux éolien
B agnold
No rd de la plag e de Neirat
Zing
1
K awamura
L ettau
F lux Q c al (K g /m/mn)
0,1
W hite
W illiams
SV3 HP3
PD3
0,01 P edreros
0,001
0,0001
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
F lux Q m e s (K g /m/mn)
B agnold
C entre de la plag e de Neirat
Zing
1
K awamura
L ettau
White
F lux Q c al (K g /m /m n)
0,1
Williams
P edreros
0,01
SD2 PD2
HP2
0,001
0,0001
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25
F lux Q m e s (K g /m /m n)
Fig. IX-8 : Evolution du flux éolien mesuré (Q mes) en fonction du flux éolien théorique calculé (Q cal) au
niveau de la plage de Neirat.
231
Chapitre IX Quantification du flux éolien
V- Conclusion
L’étude des flux éoliens dans les deux sites ateliers d’El Asfouria et de Neirat n’a pu
être conduite que dans les circonstances limitées de deux études. Au cours de ces deux
campagnes, en janvier et en avril 2004, les vents correspondaient à des tempêtes, celle d’avril
étant la plus forte. Compte tenu de la direction des vents pendant ces deux épisodes, on a eu
des vents présentant une composante longitudinale dominante. Cependant en janvier, une
composante transversale mer-terre existait dans les deux sites ; tandis qu’en avril le vent était
pratiquement parallèle au littoral à El Asfouria et faiblement incliné dans une direction terre-
mer à Neirat.
Dans les deux secteurs, on a pu vérifier que les flux mesurés étaient fortement corrélés
aux vitesses. Le passage des vents au dessus de 10 m. s-1, en avril notamment, conduit à une
très forte augmentation des flux. Les écarts par rapport à ce schéma, par exemple, les
accroissements des quantités de sable transporté observés sur le déclin de la tempête d’avril à
El Asfouria peuvent être considérés comme le résultat du balayage direct de la plage par des
vents longitudinaux. Cette circulation du flux éolien favorise une accrétion de l’édifice
dunaire vers sa partie nord et un engraissement des avant-dunes nouvellement édifiées, au
centre (Fig. IX-9 A). L’extrémité sud de la plage ayant des caractéristiques différentes (moins
large, pente forte de la berme, dunes plus hautes et moins végétalisées à talus raide) est
soumise à une érosion par accélération des filets d’air au pied des dunes vives.
Plus au nord de la baie, la plage de Neirat montre un schéma évolutif différent. En
effet, les mesures du flux éolien indiquent un maximum du transit vers la partie centrale et
nord. La présence de couloirs de déflation, la faible densité du couvert végétal, l’hétérogénéité
du sédiment de plage accentuent l’érosion éolienne (Fig. IX-9 B). La plage étant plus étroite
avec un disponible sédimentaire déficitaire ne favorise pas la progradation du système
dunaire. L’érosion éolienne provoque des falaises d’escarpement dunaire et des avalanches
successives sur le flanc du côté opposé, d’où un envahissement des terres, et une perte
considérable du stock sableux.
L’approche quantitative des flux sableux transportés a consisté principalement à
valider les formules de transport offertes par la bibliographie. En fait, comme dans d’autres
études portant sur le transport éolien on constate une forte divergence entre les résultats
fournis par la plupart d’entre elles et les mesures expérimentales. Seules deux formules
fournissent des ordres de grandeurs compatibles avec les résultats en nature. Celle de Zingg et
celle de Williams ; cette dernière donnant des indications un peu meilleures. On a renoncé à
232
Chapitre IX Quantification du flux éolien
modifier les coefficients d’ajustement des formules, cette opération étant considérée comme
une manipulation artificielle qui fait perdre toute valeur générale aux modèles correspondants.
5.4
5.2
5
4.8
champs dunaire stable 4.6
4.4
siffle vent
Mer
A
Secteur 3
6.4
6.15
5.9
5.65
5.4
5.15
4.9
4.65
4.4
4.15
3.9
secteur 1 3.65
3.4
3.15
2.9
2.65
2.4
Grande brèche 2.15
1.9
1.65
1.4
Mer
secteur 3
secteur 2
B
Fig. IX-9 : Evolution du transit éolien au niveau de la plage aérienne des deux sites étudiés. A : plage d’El
Asfouria. B : Neirat.
233
234
Conclusion générale
Les plages sableuses sont des systèmes complexes. Leur fonctionnement est dominé
par l’interaction de différents forçages qui apportent de l’énergie et transportent des éléments
entre les compartiments du système. Le résultat s’observe généralement par une modification
du volume de ces compartiments et par une évolution de la morphologie des interfaces. La
compréhension globale des processus mis en jeu est bien souvent délicate et nécessite des
études pluridisciplinaires
Sur la côte nord de Mahdia, le forçage des houles est important et certaines zones
dominées par le déferlement sont pratiquement inaccessibles. Cette importante énergie
délivrée par les vagues est le moteur de ce milieu très dynamique. En outre comme sur toutes
les plages équipées d’un système dunaire, ce qui est le cas du littoral de la baie de Mahdia, le
vent est un acteur de premier plan. En conséquence, le but de cette thèse est de comprendre
les interactions entre le domaine marin et aérien via les échanges hydro-sédimentaires. Pour
atteindre cet objectif, on a essayé de caractériser, en premier lieu, la morphologie des unités
sédimentaires sous-marines, en particulier des barres sableuses, et leur dynamique en relation
avec la morphologie de la plage. Cette étude a été réalisée en fonction des données
morphologiques et sédimentologiques de terrain, mais également en utilisant un nouvel outil
de modélisation : le Système de Modélisation Côtier (SMC). En second lieu, on s’est intéressé
à la dynamique sédimentaire de la plage aérienne et à la quantification des masses sableuses
transitant par voie éolienne. Ces deux parties seront présentées successivement.
235
Conclusion générale
236
Conclusion générale
L’application du modèle SMC à travers ses deux modules MOPLA et PETRA permet
d’apporter des informations sur la distribution courantologique générale et l’évolution des
profils transversaux.
Le module MOPLA donne une description satisfaisante de la circulation littorale. Il
montre l’existence de secteurs du rivage où la dérive littorale est unidirectionnelle, et d’autres
où elle se différencie en cellules séparées par de nombreux courants d’arrachement, avec
cependant une composante dans le sens dominant, en cohérence avec l’orientation de la houle.
On doit corréler la présence des zones où la circulation est organisée en cellules
hydrodynamiques et l’existence de secteurs où la barre interne présente une diversité
morphologique. On constate que la barre interne est surtout sujette à des remaniements
morphologiques (festonnement, disposition en échelon) dans les deux secteurs qui encadrent
au sud et au nord, la partie centrale. C’est précisément dans ces secteurs que le modèle SMC
montre l’apparition de cellules de circulation littorale par temps de NE, plus actif, même s’il
n’est pas le plus fréquent.
Cependant, les réajustements des barres sédimentaires au cours de la réfraction des
houles n’ont pas été bien illustrés par le modèle. En effet, il met certes bien en évidence des
érosions sur les petits fonds, entraînant la formation de dépôts à des profondeurs plus grandes
au cours des tempêtes, mais il ne positionne pas correctement ces derniers. Les dépocentres
recoupent en effet les isobathes à différents niveaux de façon totalement incohérente par
rapport à la répartition des formes du terrain.
Le sous module PETRA donne globalement de bon résultats. D’une part, le modèle
hydrodynamique 2D-Horizontale permet de décrire les courants moyens induits par la houle
et d’en déduire le transport sédimentaire associé. L’évolution du fond sableux est ensuite
obtenue par le bilan des flux de sédiment. D’autre part, les mouvements décrits en fonction
des différentes étapes de la montée en tempête et de sa décroissance sont corrects ; les barres
s’écartent vers le large au cours du paroxysme de la tempête et le rivage est érodé. Toutefois,
on note que la pente et le nombre de barres modulent l’intensité de l’érosion qui est plus
vigoureuse dans des secteurs à pente forte et à une seule barre, que dans ceux où la pente plus
faible avec deux barre. A priori, les deux secteurs qui encadrent la zone centrale de la baie de
Mahdia (Echraff et Hiboun) sont donc plus vulnérables.
Des faiblesses du modèle ont cependant été notées. Certains résultats sont en parfaite
cohérence avec ce que l’on sait du fonctionnement des zones littorales et apportent donc
d’utiles indications, parfois quantitatives, sur le fonctionnement de l’avant-côte de Mahdia.
237
Conclusion générale
Par contre, d’autres doivent être considérés avec prudence, car ils ne sont pas corroborés par
l’état actuel des connaissances. Ce point sera repris ci-dessous dans les perspectives.
238
Conclusion générale
239
Conclusion générale
L’approche quantitative des flux sableux transportés a en outre permis de valider les
formules de transport offertes par la bibliographie. Deux formules notamment fournissent des
ordres de grandeurs compatibles avec les résultats en nature : celle de Zingg et celle de
Williams.
240
Perspectives de recherches
# + , - -
Ces travaux ont permis de réelles avancées sur le thème de la mesure et de l’analyse de
la morphologie des barres sableuses des plages nord de Mahdia. Chaque amélioration a été
menée avec l’objectif de progresser vers une méthode d’étude optimale, qui soit à la fois
précise et tridimensionnelle, qui recouvre l’ensemble du domaine littoral et permette des
observations à une grande fréquence spatiale et temporelle. A la suite de cette thèse, les
perspectives de travail concernent surtout la fréquence temporelle des études. Il apparaît en
effet primordial de mieux suivre les événements qui affectent la morphologie de la plage et
des barres sableuses. Une plus grande fréquence de mesure devrait permettre de proposer des
séquences évolutives précises et quantifiées. Les relations avec les conditions
environnementales et l’hydrodynamique pourront alors être plus aisément corrélées. La
collecte de ces informations reliant l’évolution morphologique et l’hydrodynamique doit
faciliter la mise en place à moyen terme d’une classification morphodynamique de la plage de
Mahdia. Cette classification doit être une synthèse présentant les principaux états de la plage
et les conditions environnementales qui favorisent les évolutions.
Il est par conséquent nécessaire de développer tout un programme d’amélioration des
connaissances hydrodynamiques dans la baie de Mahdia. Cela implique des mesures
courantométriques plus instantanées, la caractérisation physique de la propagation de la houle
sur la côte de Mahdia, avec notamment la mise en évidence de la présence d’ondes
infragravitaires dans le spectre des houles.
Ces données serviront par ailleurs d’entrées pour le second volet nécessaire à la
connaissance du milieu : la modélisation. On dispose pour cela d’un outil numérique dédié
aux investigations sur la propagation des houles déferlantes en milieu littoral. Ce modèle de
houle a été comparé qualitativement avec les relevés sur le terrain. Les résultats n’ont pas été
toujours conformes aux connaissances générales sur l’hydrodynamique côtière. Dans ce sens,
il parait indispensable de mieux étudier la sensibilité du modèle hydrodynamique à la
241
Perspectives de recherches
242
Références bibliographiques
+- .
243
Références bibliographiques
10. Allen, J.R.L., 1970. Physical processes of sedimentation: an introduction. In: Sutton, J.
(Ed.), Earth Science Series, vol. 1. George Allen and Unwin., 248 p.
11. Arens, S.M., 1994. Aeolian processes in the Dutch foredunes. Ph.D. dissertation,
University of Amsterdam, The Netherlands, 150 p.
12. Arens, S.M. 1996. Patterns of sand transport on vegetated foredunes. Geomorphology
17. 339-350.
13. Anderson, R.S. and Haff, P.K. 1988. Simulation of aeolian saltation. Science, 1988,
241. pp. 820-823.
14. Bagnold,R.A. 1940. Beach formation by weaves: some model experiments in a wave
tank. Journal Inst. Civil Engineering 15.pp. 27-32.
15. Bagnold, R.A. 1954. The physics of blown sand and desert sand. Methuen, London.
266p.
16. Bauer. O, Bernard O., Robin G.D. Davidson-Arnott 2002, A general framework for
modeling sediment supply to coastal dunes including wind angle, beach geometry, and
fetch effects. Geomorphology 49 pp 89–108
17. Bernabeu, A. M., 1999 - Desarrollo, validación y aplicaciones de un modelo general de
perfil de equilibrio en playas - Tesis doctoral, Universidad de Cantabria.
18. Bedir, M., 1988. Géodynamique des bassins sédimentaires du Sahel de Mahdia
(Tunisie orientale) de l’Aptien à l’actuel sismo-stratigraphie, sismo-tectonique et
structurale, répercussions pétrolières, hydrologiques et sismique. Thèse de 3ème cycle,
Univ. Tunis II, 242p.
19. Bigarella, J.J. 1972. Aeolian environments: their characteristics, recognition and
importance. In Rigby, J K and Hamblin, W K (eds) Recognition of Ancient Sedimentary
Environments. Society of Economic Paleontologists and Mineralogists, special
Publication, 16, 12-62.
20. Bird, E.C.F., 1969. Coasts: An Introduction to Systematic Geomorphology. The MIT
Press, Cambridge, 246 p.
21. Bowen, A., 1969. Rip currents: laboratory and field observations. Journal of
Geophysical Research 74, 5479-5490.
22. Bowen, A., 1980. Simple models of Nearshore sedimentation; beach profile and
longshore bars. Geological survey of Canada paper 80, 1-11.
23. Bowen, A., and Inman, D., 1971. Edge waves and crescentic bar. Journal of
Geophysical Research 76, 8662-8671.
244
Références bibliographiques
245
Références bibliographiques
N.P., Carter, R.W.G. (Eds.), Coastal Dunes: Form and Process. Wiley, London, pp.177–
200.
38. Dean, R G., 1977. Equilibrium beach profiles: US Atlantic and Gulf Coast Engineering
Report No. 12, University of Delaware, 45pp.
39. D.G.S.A.M., 1995-1997. Etude de la protection de la falaise de Mahdia contre l’érosion.
Activité 4 « Etudes techniques complémentaires » : Etude hydraulique. Phase II. pp 3-8.
40. D.G.S.A.M., 2006. Etude de protection de la falaise de Mahdia contre l'érosion. Activité
4 ; “étude technique complémentaire”: étude hydraulique. Unpublished report, 3-8.
41. Djounkovski, N.M et P.K. Bojitch, 1959. La houle et son action sur les côtes et les
ouvrages côtiers. Eyrolles Gauthier-villars.403p.
42. Dunham, R.J. (1962) Classification of carbonate rocks according to depositional
texture. In: Classification Of Carbonate Rocks (Ed. By W.E. Ham), pp.108-121. Mem.
Am. Ass.Petrol.Geol.
43. Ellouze, N., 1984. Etude de la subsidence de la Tunisie atlasique, orientale et la mer
pélagienne. Thèse de doctorat de troisième cycle, Université Paris VI.
44. Folk, R.L. 1962. Spectral subdivision of limestone types. In: Classification Of
Carbonate Rocks (Ed. By W.E. Ham), pp.62-84. Mem.Am.Ass.Petrol.Geol. 1.
45. Feddersen, F., Guza, R., Elgar, S., Herbers, T., 1998. Alongshore momentum
balances in the Nearshore. Journal of Geophysical Research 103 (C8), 15667-15676.
46. Friedman, G.M., 1961. Distinction between dune, beach and river sands from their
textural characteristics. Journal of Sedimentary Petrology 31, 514–529.
47. Garcia N. Medina R., Lom naco P. and González M. 2003. Impact du port sur la
plage de Gijon. Revue Française de Génie Civil, Numéro spécial Génie Côtier, 2003,
No. 9, vol. 7, pp. 1117-1137.
48. Goldsmith, V., Bowman, D., Kiley, K., 1982. Sequential stage development of
crescentic bars: Hahoterim beach, southeastern Mediterranean. Journal Of Sedimentary
Petrology 67 (51), 233-249.
49. Goldsmith, V., 1985. Coastal dunes. In: Davis, R.A. (Ed.), Coastal Sedimentary
Environments. Springer-Verlag, New York, pp. 171–236.
50. Goldsmith, V., Rosen, P.S. and Gertner, Y. 1990. Eolian transport measurements,
winds, and comparison with theoretical transport in Israeli coastal dunes. In: K.F.
Nordstrom, N.P. Psuty and B. Carter (Editors), Coastal Dunes, Form and Process. Wiley,
Chichester, pp. 79-101.
246
Références bibliographiques
51. González, M., and Médina, R. 2001.On the application of static equilibrum bay
formulations to natural and man-made beaches. Coastal Engineering pp. 209-225.
52. González, M., Médina, R., and Losada, M.A. 1999. Equilibrium beach profile model
for perched beaches. Coastal Engineering. pp. 343-357.
53. Gourley, M., 1968. Beach and dune erosion test. Delft Hydraulics Laboratory, report n°
M935/M936.
54. Greeley, R., D.G Blumberg et S.H. Williams 1996. Field measurements of the flux and
speed of wind-blown sand. Sedimentology 43 (1). 41-52.
55. Greeley, R., J.D Iversen. 1985. Wind as a geological process on Earth, Mars, Venus
and Titan. Cambridge University Press. P 333.
56. Greenwood, B., Davidson-Arnott, R., 1979. Sedimentation and equilibrium in wave-
formed bars, a review and a case study. Canad. J. Earth Sc.16, 312-332.
57. Guza, R.T and Inman, D.L, 1975. Edge waves and beach cusps. Journal of
Geophysical Pesearch, 80, 2997-3012.
58. Hardisty,J. et R.J.S. Whitehouse 1988. Evidence for a new sand transport process
from experiments on saharian dunes. Nature 332: 532-534.
59. Hartmann, D., 1991. Cross-shore selective sorting processes and grain size
distributional shape. Acta Mechanica 2, 49–63.
60. Haas, K., Svendsen, I., Brander, R., Nielson, P., 2002. Modelling of a rip current
system on moreton island, Australia. In: Proceeding of International Conference on
Coastal Engineering. ASCE.
61. Hesp,P. A. 1984. Foredune formation in southest Australia. In thom, B G (ed.). Coastal
Geomorphology in Australia. Academic press, London, 69-97.
62. Hesp, P.A. 1988. Morphology, dynamics and internal stratification of some established
foredunes in southeast Australia. Sedimentary Geology, 55,17-41.
63. Hesp, P.A., 1999. The beach backshore and beyond. In: Short, A.D. (Ed.), Handbook of
Beach and Shoreface Morphodynamics.Wiley, London, pp. 145– 170.
64. Hesp, 2002. Foredunes and blowouts: initiation, geomorphology and dynamics.
Geomorphology, 48.245–268.
247
Références bibliographiques
65. Holman, R.A et Sallenger, A.H., 1993. Sand bar generation: A discussion of the Duck
experiment series. Journal of Coastal Research, Special Issue No. 15, 76-95.
66. Huntley, D.A & Bowen, A.J., 1975. Field observation of edge waves and their effect on
beach material. J.Geol. Soc. London. Vol. 131, 69-81.
67. Jackson, N.L., Nordstrom, K.F., 1998. Aeolian transport of sediment on a beach
during and after rainfall. Geomorphology 22, 151– 157.
68. Kamoun, Y. 1981. Etude néotectonique dans la région de Monastir - Mahdia (Tunisie
orientale).Th 3ème cycle, Univ. Paris XI -Orsay, 180p.
69. Kardous, M. 2005. Quantification de l’érosion éolienne dans les zones arides
tunisiennes : approche expérimentale et modélisation. Th doctorat, Univ. Paris XII –Val-
De-Marne, 298p.
70. Khatteli, H.1996. Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique, Analyse des
processus et recherches des moyens de lutte, Thèse de Doctorat en Sciences Biologiques
Appliquées,PhD, Université de GENT, 180 pp.
71.Kamoun, Y., 1981. Etude néotectonique dans la région de Monastir - Mahdia (Tunisie
orientale).Th 3ème cycle, Univ. Paris XI -Orsay, 180p.
72. Kamphusis, J.W., 1995. Comparison of two dimensional and three dimensional beach
profiles, p. 155-161. Journal of Waterway, Port, Coastal and Ocean Energineering, Vol.
121, No 3.
73. Kardous, M. 2005. Quantification de l’érosion éolienne dans les zones arides
tunisiennes: approche expérimentale et modélisation. Thèse de Doctorat en Physique de
l’Environnement, PhD, Université Paris 12 –Val-De-Marne, 298pp.
74. Khatteli, H., 1996. Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique, Analyse des
processus et recherches des moyens de lutte, Thèse de Doctorat en Sciences Biologiques
Appliquées, PhD, Université de GENT, 180 pp.
75. Kennet, PYE and Haim, Tsoar. 1990. Aeolian sand and sand dunes. Nwin Hyman
London. pp.396.
76. Keraudren, B. Dalongeville, R., Bernier, P., Caron,V. Renault.Miskovsky, J.
77. King, C.A.M and Williams, W.W, 1949. The formation and movement of sand bars by
waves action. Geogr.J., 113, 68-85.
78. Kocurek, G. et Nielson, J. 1986.Conditions favorable for the formation of warm-
climate Aeolian sand-sheet.Sedimentotogy,33,795-816.
248
Références bibliographiques
79. Komar, P.D. 1971. Nearshore cell circulation and the formation of giant crusps.
Geological Society of American Bulltetin, 82, 2643-2650.
80. L.C.H.F., 1978. Etude des ports de pêche côtiers en Tunisie. Rapport. Int. O.N.P.T.,
187p.
81. Law, M.N., Davidson-Arnott, R.G.D., 1990. Seasonal controls on aeolian processes on
the beach and foredune. Proc. Symposium on Coastal Sand Dunes. NRC, Ottawa, pp.
49–67.
82. Leatherman, S.P. 1978. A new aeolian sand trap design. Sedimentology, 25, 303-306.
83. Leader, M.R., 1982. Sedimentology: Process and Product. Allen and Unwin, London,
479 p.
84. Lyles, L. 1977. Wind erosion: processes and effect on soil productivity. Trans. Am. Soc.
Agr. Eng., 20, 880-884.
85. Lyles, L., Schrandt R.L, & Schneidler, N.F. 1974. How aerodynamic roughness
elements control sand movement. Trans. Am. Soc. Agr. Eng., 17, 134-139.
86. Longuet-Higgins and Stewart, 1964. Radiation stress in water waves: a physical
discussion with application. Deep Sea Res.11, 529-562.
87. Longuet-Higgins, M.S., 1970. Longshore currents generated by obliquely incident
seawaves. J. Geophys. Res. 75, 6778–6801.
88. Mahmoudi, M., 1986. Stratigraphie, sédimentologie et diagenèse des dépôts
tyrrhéniens du Sahel tunisien (Tunisie orientale).Th 3ème ,Univ.Paris XI- Orsay, 174p.
89. Medina R., A.M. Bernabeu, C. Vidal, M. Gonzalez (2000) -Relationship between
beach morphodynamics and equilibrium profiles - Proc. 27th Int. Coastal Eng.
Conference, A.S.C.E., Vol. 3, pp. 2589-2600.
90. Miller, R. L., 1976. Role of vortices in surf zone prediction: sedimentation and waves
forces. In beach and Nearshore sedimentation, R.A., Davies et R.L. Ethington, eds.
SETM, Tulsa, Okl., 92-115.
91. Moreira, M.E. 1988. Seasonal processes of the beach-dune system on the Western coast
of Portugal. Journal of Coastal Research, No3. pp 47-52.
92. Nickling, W.G. 1988. The initiation of particule movement by wind. Sedimentology, 35,
499-511.
249
Références bibliographiques
93. Nodstrom, K.F et N.L. Jackson. 1992. Effect of source width and tidal elevation
changes on aeolian transport on an estuarine beach. Sedimentology 39: 769-778.
94. Oueslati, A. 1994. Les côtes de la Tunisie, recherche sur leur évolution au Quaternaire.
publ. Fac. Sc. Hum. Soc. Tunis I. Série 2: Géographie., Vol. XXXV, 402p.
95. Oueslati, A., 1993. Les côtes de la Tunisie. Géomorphologie et environnement et
aptitudes à l’aménagement. Université de Tunis. 387p.
96. Oueslati, A., Paskoff, R., et Sanlaville, P., 1982. Le Tyrrhénien de Tunisie : essai de
synthèse, Bull.Soc. Géol.Fr., 7, XXIV,a. p., 173-178.
97. Paskoff, R .1993. Côtes en danger. Masson, Paris, pp45-53., pp97-120.
98. Paskoff, R. 1994. Conditions d’existence et causes de la fragilité des plages. Rapport
d’expert n°1 : le littoral, développement du tourisme et préservation de l’environnement
en Tunisie (projet METAP).
99. Paskoff, R. 1997.-Typologie géomorphologique des milieux dunaires européens.
Chantier du programme life 92- FR- 013. Bordeaux, ( Ed par Lavoisier), pp 198-
219.Favennec & Barrère, Paris.
100. Paskoff, R., et Sanlaville, P., 1976. Sur le quaternaire marin de la région de Mahdia,
Sahel de Sousse, Tunisie. C.R. Ac. Sc., Paris, t. 283, D, p. 1715-1718.
101. Paskoff, R., et Sanlaville, P., 1981. Tyrrhenian deposits and neotectonics at
Monastir, Tunisia.Z. Geomorph.N.F. Suppl.BD.10, 183-129. Berlin- Stuttgart.
102. Paskoff, R., et Sanlaville, P., 1983. Les côtes de la Tunisie .Variations du niveau
marin depuis le tyrrhénien, coll.Maison Orient Medit., 14,sér.Géogr. et Préhist .,pp92-
104.
103. Paskoff, R. 1997. Typologie géomorphologique des milieux dunaires européens.
Chantier du programme life 92- FR- 013. Bordeaux, ( Ed par Lavoisier), pp 198-
219.Favennec & Barrère, Paris.
105. Petrevu, U., Otman-Shay, J., I.A., S., 1995. Effects of along shore non uniformities
of longshore current predictions. Journal of Geophysical Research 100 (C&-), 119-130.
106. Pye, K., 1994. Sediment transport and depositional processes. Blackwell scientific
publications. 397p.
250
Références bibliographiques
107. Pye, K and Tsoar, H., 1990. Aeolian sand and sand dunes. Unwin Hyman, London.
Pp. 396p.
108. Pye, K., 1991. Beach deflation and backshore dune formation following erosion under
surge conditions: an example from Northwest England. Acta Mechanica 2, 171–181.
109. Reniers, A and Battjes, J.1997. A laboratory study of longshore currents over barred
and non-barred beaches. Coastal Engineering 30, 1-22.
110. Ruessink, B.G., 1998. Infragravity waves in a dissipative multiple bar system. Doc.
Thesis, Dep. of Physical Geography, Univ. of Utrecht, The Netherlands.
111. S. J. Johnsen, H. B. Clausen, W. Dansgaard , K. Fuhrer†, N. Gundestrup , C.
U. Hammer , P. Iversen , J. Jouzel, B. Stauffer & J. P. Steffensen ,1992. Evidence for
general instability of past climate from a 250-kyr ice-core record. Nature 359, 311 - 313
112. Sabatier, F., 2001. Fonctionnement et dynamiques Morpho-sédimentaires du littoral
du delta du Rhône. Thèse de doctorat en géosciences de l’environnement, option
géographie physique. Université d’Aix- Marseille III. 272p.
113. Saint-Cast, F., 2002. Modélisation de la morphodynamique des corps sableux en
milieu littoral. Thèse de doctorat en mécanique. Université de Bordeaux I. 230p.
114. Saye, S.E., D., Wal, van der., Pye, K, Blott, S.J. 2005. Beach–dune morphological
relationships and erosion/accretion: An investigation at five sites in England and Wales
using LIDAR data. Geomorphology 72.pp 128– 155.
115. Sherman, D. J., D.W.T Jackson, S.L. Namikas et J. Wang. 1998. Wind-blowon
sand on beachs: an evaluation of models. Geomorphology 22: 113-133.
116. Sherman, D.J., and Bauer, B.O, 1993. Dynamics of beach-dune systems. Progress in
physical geography, 17, 4, pp. 413-447.
117. Sherman, D.J., 1995. Problems of scale in the modelling and interpretation of coastal
dunes. Marine Geology, 124, pp. 339-349.
118. Short, A., 1978. Wave power and beach-stages: a global model. In: the 21th
International Conference on Coastal Engineering. Pp. 1145-1162.
119. Short, A., 1999. Handbook of beach and Shoreface Morphodynamics. Wiley. 379p.
120. Short, A., et Aagaard, T., 1993. Single and mutibar beach change models. Journal of
Coastal Resaerch SI 15, 141-157.
121. S.M.C. Tun. 2005. Manuel de l’utilisateur. Universidad de Cantabria.
122. S.O.G.R.E.A.H. 1992. Réhabilitation de la protection des plages sud de Tunis et de
Mahdia- Rap. Inédit. Extrait de notes de services-Ministère de l’équipement et de
l’habitat.
251
Références bibliographiques
252
Références bibliographiques
138. Van der Wal, D., 1999. Aeolian transport of nourishment sand in beach-dune
environments. Ph.D. dissertation, University of Amsterdam, The Netherlands, 157 p.
253
254
/
255
256
Annexes
/
+ 0" +
, 1
257
Annexes
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
3.8 1.6
3.6 1.4
3.4 1.2
3.2 1
3 0.8
2.8 0.6
2.6 0.4
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
3.8
3.6
3.4
4
3.2
3
3.8
2.8 3.6
2.6 3.4
2.4 3.2
2.2 3
2 2.8
1.8
2.6
1.6
2.4
1.4
2.2
1.2
1
2
0.8 1.8
0.6 1.6
0.4 1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
258
Annexes
3.2
3 3.8
3.6
2.8
3.4
2.6 3.2
2.4 3
2.2 2.8
2 2.6
1.8 2.4
2.2
1.6
2
1.4 1.8
1.2 1.6
1 1.4
0.8 1.2
1
0.6
0.8
0.4 0.6
0.2 0.4
0 0.2
-0.2 0
-0.4
-0.6
Station 1 station 2
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1.2
-1.4
Station 3
Fig.A-2 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne mars 2003.
259
Annexes
4.5
3.5
2.5
1.5
0.5
0
3.5
-0.5
3
-1
2.5
-1.5
2
-2 1.5
0.5
-0.5
-1
-1.5
3.5
2.5
1.5
4
1 3.5
3
0.5
2.5
0 2
1.5
-0.5
1
0.5
-1
0
-1.5 -0.5
-1
-1.5
-2
Fig. A-3 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne 0 8-28 août 2003.
260
Annexes
3.2
3.2
3
3
2.8 2.8
2.6
2.4
2.6
2.2 2.4
2
1.8
2.2
1.6 2
1.4
1.2 1.8
1 1.6
0.8
0.6 1.4
0.4
1.2
0.2
0 1
-0.2
-0.4
0.8
-0.6 0.6
-0.8
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
4
1.6
3.5 1.4
1.2
3 1
0.8
2.5
0.6
2 0.4
0.2
1.5 0
-0.2
1
-0.4
0.5 -0.6
-0.8
0 -1
-0.5
-1
-1.5
Fig. A-4 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne janvier 2004.
261
Annexes
5.8
5.6
5.4
5.2
5
4.8
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
6.5
6
1.4
1.2
5.5
1
0.8
5 0.6
0.4
4.5 0.2
0
-0.2
4
-0.4
-0.6
3.5 -0.8
-1
3 -1.2
-1.4
2.5 -1.6
-1.8
-2
2 -2.2
-2.4
1.5 -2.6
-2.8
262
Annexes
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
Fig. A-5 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage d’El Asfouria pendant la campagne mars 2005.
7
6.5 6
6 5.5
5.5
5
5
4.5 4.5
4
4
3.5
3 3.5
2.5
3
2
1.5 2.5
1 2
0.5
1.5
0
-0.2 0.5
263
Annexes
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
4.8
4.6
4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
Fig. A-6 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne du 04-14 mars 2004.
3.5
2.5
4
2
3.5
1.5
3
1
2.5
2 0.5
1.5 0
1 -0.5
0.5 -1
0
-1.5
-0.5
-1
-1.5
-2
264
Annexes
4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
-0.5
-1
-1.5
-2
-2.5
-3
-3.5
Fig. A-7 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne 0 8-28 août 2003.
5
4.5
4
3.5
3 3
2.5 2.5
2
2
1.5
1.5
1
1
0.5
0.5
0
0
-0.5
-0.5
-1
-1 -1.5
-1.5 -2
-2
265
Annexes
3.5
2.5
1.5
0.5
-0.5
-1
-1.5
-2
-2.5
Fig. A-8 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne de janvier 2004.
7
6.5
5.5
4.5
3.5
2.5
1.5
6.5
5.5
4.5
3.5
2.5
1.5
266
Annexes
5.5
5.4
5.2 5
5
4.5
4.8
4.6
4
4.4
4.2
3.5
4
3.8 3
3.6
3.4 2.5
3.2
3 2
2.8
2.6 1.5
2.4
2.2 1
2
1.5 0.5
1
Fig. A-9 : Représentation 2 et 3 dimensions de la plage aérienne (cordon dunaire et haut de plage) du site
de la plage de Neirat pendant la campagne de mars 2005.
6.5
5.5
4.5
3.5
2.5
1.5
267
Annexes
/ '
+2 34( 5 , 6333
#- 71# 8
+2 39 76 , 6339
#- 61 + 8
#- 01 +
268
Annexes
/
+- 8 , : -
258500
258250
258000
257750
257500
257250
257000
256750
256500
256250
256000
255750
255500
255250
255000
269
Annexes
255000
254800
254600
270
Annexes
254400
254200
254000
253800
253600
602600 602800 603000 603200 603400 603600 603800 604000 604200 604400 604600
271
Annexes
253400
253200
253000
252800
252600
602400 602600 602800 603000 603200 603400 603600 603800 604000 604200
272
Annexes
252400
252200
252000
251800
251600
251400
251200
251000
250800
273
Annexes
250500
250000
249500
249000
248500
274
Annexes
248000
247500
247000
246500
246200
246000
245800
245600
605000 605500 606000 606500 607000
275
Annexes
# + - , - ;
3946000 OLUCA-SP
Spectre fréquentiel (TMA)
Hs: 1.2 m
h: 30 m
fp: 0.149 Hz (Tp: 6.71141 s)
3944000 γ: 10
Nº Comp.: 15
Spectre directionnel
θm : 0° (S45.0E)
σ: 5° - Nº Comp.: 15
3942000
3940000
3938000
3936000
3934000
3932000
Cas spectral: I202
I2: NE dimas détail
02: NE dimas spectrale
3930000 Composante:
Amplitude: 0.028 m
fc: 0.1278 Hz (Tc: 7.8271 s)
Dir: -3.659° (S41.3E)
3928000
682000 684000 686000 688000 690000
Fig. 9: Représentation graphique de la surface libre des fronts de houle de NE au niveau de la baie Ras Dimas-
Cap Africa.
276
Annexes
/ "1
+ -< . 1 , 633= >+ 8 ?
Tab.C-1 ; Position des échantillons bathymétriques de surface prélevés au niveau du site Asfouria (avril 2004).
Tab. C-2: Position des échantillons bathymétriques de surface prélevés au niveau de la baie de Mahdia (août
2006).
Numéro du profil X Y Z
Profil 1 605008.44 245993.74 -1
605100.77 246059.24 -2
605154.17 246097.26 -4
605255.99 246169.06 -6
605375.27 246254.19 -8
605915.98 246637.93 -10
Profil 2 602973.27 248562.69 -1
603080.00 248578.68 -2
603281.04 248608.79 -4
603429.71 248631.61 -6
603597.34 248656.30 -8
603735.99 248676.99 -10
603847.02 248693.66 -12
Profil 3 602465.84 252646.51 -1
602564.39 252647.21 -2
603085.39 252649.01 -8
603166.01 252648.70 -10
603239.16 252649.19 -12
Profil 4 603236.62 255577.33 -1
603354.40 255572.90 -2
603492.77 255566.51 -4
603910.19 255548.10 -6
604374.29 255529.56 -8
604595.30 255520.33 -10
Profil 4’ 602810.22 254690.62 -1
603183.80 254675.97 -2
603438.52 254665.97 -4
603608.25 254659.30 -6
Profil 5 603741.90 256710.18 -1
603810.07 256703.95 -2
609888.20 256696.97 -4
604757.66 256619.83 -6
605040.39 256595.04 -8
605230.30 256577.91 -10
Profil 6 603787.17 258100.16 -1
603881.68 258079.25 -2
604016.34 258051.95 -4
604307.29 257985.00 -6
604723.86 257892.75 -8
605206.68 257785.83 -10
277
Annexes
/ 1
.
Tabl. 1: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau de la plage
d'Asfouria pendant la période de novembre 2000.
N=Me-
Echantillons Mz So SKI Ku X Cu
C1,1
SD 2,039 -0,3 1,0975 0,086 0,1705 -0 1,33
C1.2
FACE W 1,924 -0,31 1,0801 0,094 0,1333 0 1,35
C1.3
FACE NE 2,312 -0,262 1,1055 0,174 0,1905 0 1,273
C1.4
FACE N 1,716 -0,434 1,1832 0,36 0,2041 -0,02 1,395
C2.1
LETTE 1,459 -0,499 1,1952 -0,01 0,2426 -0,06 1,771
C2.2
DE 1,591 -0,361 1,1146 -0,26 0,2717 -0,02 1,652
C4.1
SD1 1,605 -0,199 1,1072 -0,44 0,2647 -0 1,44
C4,2
SD2 1,533 -0,22 1,118 -0,53 0,3 0 1,542
C4,3
HP 1,363 -0,496 1,2719 -0,25 0,2536 -0,03 2,041
C6".1
DG 1,668 -0,229 1,1106 -0,46 0,2941 -0 1,522
C6''.2
SD1 0,959 -0,66 1,6667 -0,04 0,1635 -0,18 3,542
C6''.3
HP 1,107 -0,289 1,2336 -0,65 0,2754 -0,08 1,486
C6''.4
ESTRAN SUP 1,504 -0,177 1,1464 -0,62 0,225 -0,04 1,367
échantillon1
DANS LA CAISSE 0 -0,286 1 ##### 0,4679 0 1,176
échantillon2
PIEDS GAN.N 1,281 -0,224 1,2097 -0,55 0,1964 -0,07 1,563
échantillon3
AVANT GAN.W 1,08 -0,475 1,4907 -0,58 0,2059 -0,18 2,152
échantillon4 -
APRES GAN.E 0,022 -0,111 1,0445 -0,61 0,25 -0,1 1,158
échantillon5 PASSAGE A
NIVEAU 1,685 -0,097 1,2247 ##### -0,349 -0,04 1,6
GI glacis interne
GE glacis externe
GB grande brèche
HP haut de plage
PD pied de dune
SD sommet dunaire
DE dune embryonnaire
BM balancement de marée: jet de rive
SV siffle vent
CD cordon dunaire
DL dérive littorale: jet de rive
278
Annexes
279
Annexes
Tabl. 3 : Répartition des valeurs modales des sédiments de la plage nord de Mahdia.
Jet
z. supralittorale de z. infralittorale
rive
Total des
nov- nov- hiver- printan- estiv- DL bathy(- bathy(- Total
maille (µm) modes %tage cumulé
00 01 04 04 04 2004 1m) 5m) cumulé
comptabilisés
2000 0 0
1800 0 0
1250 1 1 2 2 0,71
1000 1 3 7 3 14 16 5,7
800 2 3 5 21 7,4
630 4 1 5 26 9,2
500 1 1 3 8 6 1 20 46 16,3
400 1 6 7 15 2 1 32 78 27,6
250 15 7 18 2 24 10 2 2 80 158 55,8
200 15 17 10 5 22 4 1 74 232 82,0
160 3 22 2 2 3 1 1 5 39 271 95,8
100 7 5 12 283 100
63
0
Total des
22 53 38 26 47 65 13 19 283 283 100
modes
280
Annexes
Tabl. 4: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau des deux
sites ateliers des plages d'Asfouria et de Neirat la pendant la période des 11-12 janvier 2004
SITE ASFOURIA
secteur 1
DBSM 2,114 -0,34 1,1619 0,027 0,27
281
Annexes
Tabl. 5: Indices et paramètres granulométriques de la plage nord de Mahdia au niveau des deux
sites ateliers des plages d'Asfouria et de Neirat pendant la campagne d'octobre 2004.
282
Annexes
283
Annexes
Tabl. 7: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la zone de jet de
rive (Avril 2004).
E15 unimodale
VIERGE
284
Annexes
Tabl. 8: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage aérienne
pendant la campagne de mars 2005 (tempête).
285
Annexes
Tabl. 9: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage sous
marine (avril 2004- mars 2005)
286
Annexes
Tabl. 10: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la plage aérienne
des sites ateliers (août 2006).
dunaire
cordon
Plage d'El Asfouria CD2 1,45 -0,32 1,12 0,85 0,26 bimodale 32,65
cordon dunaire Haut de plage CD3 1,91 -0,41 1,14 -1,50 0,40 28,57
CD1 34,69
1,64 -0,19 1,13 -0,10 0,17
CD2 29,59
2,27 -0,17 1,10 -0,14 0,11
CD3 26,53
Neirat
Tabl. 11: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau de la zone de jet de
rive le long de la baie de Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).
Distance (m)
Echantillon Mz So SKI Ku Mode % CaCO 3
du nord
0 S1 1,62 -0,24 1,13 -0,04 0,20 bimodale 11,2
500 S2 1,96 -0,32 1,28 -0,01 0,54 bimodale 23,46
1000 S3 2,37 -0,29 1,18 -0,11 0,31 39,79
1500 S4 2,37 -0,22 1,16 0,07 0,23 28,57
2000 S5 2,08 -0,28 1,12 0,00 0,23 46,93
2500 S6 2,39 -0,26 1,22 0,21 0,36 31,63
3000 S7 2,27 -0,35 1,21 0,71 0,47 21,42
3500 S8 2,34 -0,25 1,10 0,35 0,17 39,79
Baie Dimas- Africa
287
Annexes
Tabl. 12: Indices et paramètres granulométriques des échantillons prélevés au niveau l’avant-côte le long
de la baie de Ras Dimas-Cap Africa (août 2006).
Profondeur
Profile (nbre) (m) Q2 (mm) SKI KG Mode % CaCO 3
Profil #1 1 0.18 0.52 -0.23 1.38 32,0
2 0.18 0.56 -0.27 1.57 44,8
4 0.15 0.51 -0.18 1.23 37,8
6 0.14 0.48 -0.14 1.24 43,1
8 0.11 0.41 -0.20 1.09 22,7
10 0.10 0.62 -0.46 1.35 bimodale 44,1
12 0.50 0.71 0.12 0.88 67,7
288
Annexes
Fig. 1 : Répartition spatiale des pourcentages en carbonates CaCO3 au niveau de la plage sous marine de
la baie de Ras Dimas-Caps Africa.
289
Annexes
/ )1
% , +
Tabl.1 : Taille moyenne des grains (m) de sédiments récoltés dans les pièges au niveau des deux sites ateliers.
Diamètre moyen: plage d'El Asfouria Diamètre moyen: plage de Neirat
Temps de
Dates collecte HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,00025
11/01/2004 13 :40 0,00025
11/01/2004 15 :15 0,000265 0,000282
11/01/2004 15 :50 0,000265 0,000282
12/01/2004 10 :45 0,000247 0,000237 0,00024 0,000235
12/01/2004 11 :00 0,00247 0,00237 0,0024 0,00235
12/01/2004 12 :20 0,000265 0,000282
12/01/2004 12 :45 0,000265 0,000282 0,00025 0,00285
12/01/2004 15 :30 0,000321 0,00028 0,000247
24/04/2004 16 :25 0,000328 0,000321 0,000265 0,000194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 16 :30 0,000321 0,0028 0,000247 0,00321 0,0003
24/04/2004 16 :40 0,000328 0,00321 0,000265 0,000194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 16 :50 0,000321 0,0028 0,000247
24/04/2004 16 :53 0,000328 0,00321 0,0003
24/04/2004 17 :00 0,00029 0,000275 0,0027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 17 :00 0,000328 0,000321 0,0003
24/04/2004 17 :10 0,000321 0,00028 0,000247
24/04/2004 17 :15 0,0029 0,000275 0,00027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
24/04/2004 17 :30 0,0029 0,000275 0,00027 0,00265 0,00194 0,000277 0,00026 0,000265 0,00021
290
Annexes
Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,1649
11/01/2004 13 :40 0,1649
11/01/2004 15 :15
11/01/2004 15 :50
12/01/2004 10 :45 0,3878 0,2693 0,1459 0,1969
12/01/2004 11 :00 0,1413 0,0981 0,0532 0,0718
12/01/2004 12 :20 0,0909 0,0716
12/01/2004 12 :45 0,0909 0,0716 0,0601 0,0790
12/01/2004 15 :30 0,0129 0,0060 0,0036
24/04/2004 16 :25 0,1012 0,0764 0,0596 0,0447 0,0541 0,0495 0,0456 0,0376
24/04/2004 16 :30 0,2010 0,0935 0,0556 0,0764 0,0658
24/04/2004 16 :40 0,1012 0,0764 0,0596 0,0447 0,0541 0,0495 0,0456 0,0376
24/04/2004 16 :50 0,2010 0,0935 0,0556
24/04/2004 16 :53 0,1012 0,0764 0,0658
24/04/2004 17 :00 0,2646 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650
24/04/2004 17 :00 0,1748 0,1321 0,1137
24/04/2004 17 :10 0,3473 0,1615 0,0961
24/04/2004 17 :15 0,2646 0,0000 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650
24/04/2004 17 :30 0,2646 0,0000 0,0983 0,1329 0,1030 0,0773 0,0935 0,0856 0,0789 0,0650
291
Annexes
Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,0912
11/01/2004 13 :40 0,0912
11/01/2004 15 :15 0,0511 0,0409
11/01/2004 15 :50 0,0511 0,0409
12/01/2004 10 :45 0,2139 0,1470 0,0799 0,1073
12/01/2004 11 :00 0,0780 0,0536 0,0291 0,0391
12/01/2004 12 :20 0,0511 0,0409
12/01/2004 12 :45 0,0511 0,0409 0,0332 0,0452
12/01/2004 15 :30 0,0076 0,0034 0,0020
24/04/2004 16 :25 0,0599 0,0450 0,0232 0,0307 0,0277 0,0256 0,0199
24/04/2004 16 :30 0,1184 0,0532 0,0307 0,0450 0,0381
24/04/2004 16 :40 0,0599 0,0450 0,0335 0,0232 0,0307 0,0277 0,0256 0,0199
24/04/2004 16 :50 0,1184 0,0532 0,0307
24/04/2004 16 :53 0,0599 0,0450 0,0381
24/04/2004 17 :00 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344
24/04/2004 17 :00 0,1035 0,0778 0,0659
24/04/2004 17 :10 0,2046 0,0920 0,0530
24/04/2004 17 :15 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344
24/04/2004 17 :30 0,1520 0,0557 0,0750 0,0578 0,0401 0,0531 0,0478 0,0443 0,0344
292
Annexes
Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 SV1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3123 0,3765 0,7231 0,5126 0,2760 0,3765 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
11/01/2004 13 :40 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3123 0,3765 0,7231 0,5126 0,2760 0,3765 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
11/01/2004 15 :15 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
11/01/2004 15 :50 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 10 :45 0,9021 0,4492 0,2846 0,4492 0,3430 0,3055 0,3765 0,7351 0,5220 0,2822 0,3841 0,2943 0,2583 0,2614 0,2469 0,2254 0,2087
12/01/2004 11 :00 0,3288 0,1637 0,1037 0,1637 0,1250 0,1114 0,1372 0,2696 0,1915 0,1037 0,1410 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 12 :20 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 12 :45 0,3288 0,1637 0,1037 0,1683 0,1290 0,1148 0,1414 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
12/01/2004 15 :30 0,0223 0,0112 0,0071 0,0088 0,0105 0,0080 0,0071 0,0088 0,0169 0,0120 0,0064 0,0088 0,0069 0,0060 0,0061 0,0058 0,0053 0,0049
24/04/2004 16 :25 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1107 0,0968 0,0985 0,0930 0,0850 0,0785
24/04/2004 16 :30 0,3368 0,1684 0,1070 0,1637 0,1292 0,1151 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 16 :40 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1107 0,0968 0,0985 0,0930 0,0850 0,0785
24/04/2004 16 :50 0,3368 0,1684 0,1070 0,1637 0,1250 0,1114 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 16 :53 0,3288 0,1637 0,1037 0,1688 0,1292 0,1151 0,1372 0,2635 0,1868 0,1006 0,1372 0,1073 0,0941 0,0953 0,0900 0,0822 0,0761
24/04/2004 17 :00 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350
24/04/2004 17 :00 0,5681 0,2829 0,1792 0,2902 0,2221 0,1978 0,2371 0,4554 0,3228 0,1738 0,2371 0,1854 0,1626 0,1646 0,1555 0,1420 0,1314
24/04/2004 17 :10 0,5798 0,2897 0,1839 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4554 0,3228 0,1738 0,2371 0,1854 0,1626 0,1646 0,1555 0,1420 0,1314
24/04/2004 17 :15 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350
24/04/2004 17 :30 0,5681 0,2829 0,1792 0,2829 0,2160 0,1924 0,2371 0,4649 0,3228 0,1786 0,2430 0,1903 0,1666 0,1693 0,1599 0,1461 0,1350
293
Annexes
Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,4511
11/01/2004 13 :40 0,4511
11/01/2004 15 :15 0,2473 0,1941
11/01/2004 15 :50 0,2473 0,1941
12/01/2004 10 :45 1,0674 0,7399 0,3991 0,5401
12/01/2004 11 :00 0,3863 0,2676 0,1441 0,1952
12/01/2004 12 :20 0,2473 0,1941
12/01/2004 12 :45 0,2473 0,1941 0,1629 0,2143
12/01/2004 15 :30 0,0338 0,0155 0,0092
24/04/2004 16 :25 0,2742 0,2066 0,1613 0,1215 0,1462 0,1338 0,1231 0,1018
24/04/2004 16 :30 0,5486 0,2540 0,1507 0,0000 0,2066 0,1779
24/04/2004 16 :40 0,2742 0,2066 0,0000 0,1613 0,1215 0,1462 0,1338 0,1231 0,1018
24/04/2004 16 :50 0,5486 0,2540 0,1507
24/04/2004 16 :53 0,2742 0,2066 0,1779
24/04/2004 17 :00 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770
24/04/2004 17 :00 0,4764 0,3591 0,3092
24/04/2004 17 :10 0,9521 0,4411 0,2618
24/04/2004 17 :15 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770
24/04/2004 17 :30 0,7250 0,2674 0,3626 0,2803 0,2111 0,2541 0,2326 0,2141 0,1770
294
Annexes
Q Asfouria Q Neirat
HP1 PD1 SD1 HP2 PD2 SD2 SV2 HP3 PD3 SD3 SV3 HP3 PD3 SV3 HP2 PD2 SD2
11/01/2004 13 :30 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
11/01/2004 13 :40 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
11/01/2004 15 :15 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
11/01/2004 15 :50 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 10 :45 0,2956 0,1335 0,0793 0,1335 0,0981 0,0860 0,1091 0,2297 0,1551 0,0766 0,1091 0,0824 0,0710 0,0720 0,0674 0,0608 0,0557
12/01/2004 11 :00 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 12 :20 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 12 :45 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
12/01/2004 15 :30 0,0041 0,0018 0,0011 0,0018 0,0013 0,0012 0,0015 0,0032 0,0021 0,0011 0,0015 0,0011 0,0010 0,0010 0,0009 0,0008 0,0008
24/04/2004 16 :25 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :30 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :40 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :50 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 16 :53 0,0935 0,0422 0,0251 0,0422 0,0310 0,0272 0,0345 0,0726 0,0491 0,0242 0,0345 0,0261 0,0224 0,0228 0,0213 0,0192 0,0176
24/04/2004 17 :00 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :00 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :10 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :15 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
24/04/2004 17 :30 0,1744 0,0787 0,0468 0,0787 0,0579 0,0507 0,0644 0,1355 0,0915 0,0452 0,0644 0,0486 0,0419 0,0425 0,0398 0,0359 0,0328
295
Morphodynamique d’une plage sableuse à barres : côte nord de Mahdia
(Tunisie orientale)
Résumé
Les plages de la côte nord de Mahdia sont structurées par deux types de barres sableuses :
festonnée aux extrémités nord et sud du prisme sableux de la baie, et rectiligne vers le centre.
Cette thèse a pour objectif de décrire la morphologie de ces formes sédimentaires modelées
par les processus hydrodynamiques. La forme tridimensionnelle des barres sous-marines a pu
être décrite à partir des mesures bathymétriques.
L’application d’un modèle numérique de propagation des houles (SMC) montre la résultante
du couplage entre l’hydrodynamique littorale en présence de vagues déferlantes et la
dynamique sédimentaire des courants de fonds afin d’analyser la morphodynamique des bancs
de sable.
Le suivi spatio-temporel de l’évolution morphologique de la plage émergée a permis de mieux
comprendre la dynamique sédimentaire de ses différentes parties: dune-haut de plage. Des
mouvements d’érosion/accumulation ont été quantifiés par des mesures topographiques et un
schéma cinématique de la circulation des flux éoliens a été établis pour les deux sites ateliers
de Neirat et El Asfouria.
Mots clés : littoral, barres sableuses, houle, plage, dune, évolution temporelle, flux éolien.
Abstract
The beaches of the north coast of Mahdia are structured by two sandy bar types: festooned to
the extremities north and south of the sandy prism of the bay, and straight toward the center.
This thesis has for objective to describe the morphology of these sedimentary shapes modeled
by the streamlined processes. The three-dimensional shape of the submarine bars has can be
described from the bathymetric survey.
The application of a numeric model of propagation of waves (SMC) shows the consequence
of the coupling between the coastal hydrodynamics in presence of surging waves and the
sedimentary dynamics of the currents of fund in order to analyze the morphodynamic of the
sandbars.
The spatio - temporal monotoring of the morphological evolution of the beach emerged
permitted to understand the sedimentary dynamics of its different parts: foredune -
backchore. Movements of erosion/accumulation have been quantified by topographic
measures and a diagram kinematics of the circulation of the wind fluxes has been established
for the two sites shops of Neirat and El Asfouria.
Word keys: coastal, sand bars, wave, backshore, foredune, aeolian flow.
296