Rapport Du Jury: Concours: Agrégation Interne Section: Agrégation Interne de Physique-Chimie Session 2023
Rapport Du Jury: Concours: Agrégation Interne Section: Agrégation Interne de Physique-Chimie Session 2023
Session 2023
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Table des matières
1 Avant-propos du président du jury 3
2 Éléments statistiques 4
2.1 Composition du jury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Postes et candidats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
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1 Avant-propos du président du jury
La session 2023 des concours de l’agrégation interne de physique-chimie et d’accès à l’échelle de rémunération des pro-
fesseurs agrégés (CAERPA) a permis de promouvoir 49 professeurs de l’enseignement public et 11 professeurs de l’en-
seignement privé sous contrat. Les épreuves écrites d’admissibilité se sont déroulées les 1 et 2 février 2023, les épreuves
orales d’admission du 23 avril au 2 mai 2023 au lycée Janson de Sailly à Paris. Le jury a délibéré le 3 mai 2023 à l’issue des
épreuves orales d’admission.
Ce rapport a pour vocation de dresser un bilan du recrutement de professeurs agrégés par la voie des concours dont il est
l’objet. Il s’inscrit dans la continuité des rapports précédents, dont la lecture est toujours d’actualité et, par suite, vivement
recommandée. Le programme de la session 2024 est présenté à la fin de ce rapport.
La session 2023 ne se démarque pas des sessions précédentes. De nombreux candidats sont bien préparés à l’exigence
des différentes épreuves et parviennent à tirer profit de leurs compétences tant sur le plan scientifique et disciplinaire
que pédagogique. La réussite au concours est en effet conditionnée à une préparation rigoureuse qui ne peut faire l’éco-
nomie d’un approfondissement des connaissances disciplinaires et d’une réflexion de nature pédagogique et didactique.
Les candidats sont invités à prendre appui sur leur pratique professionnelle quotidienne afin de nourrir leurs prestations,
tant à l’écrit qu’à l’oral, d’éléments authentiques et convaincants. Lors des épreuves orales d’admission, le jury a eu la sa-
tisfaction d’assister à d’excellentes présentations, claires et rigoureuses, attestant de connaissances solides, d’une bonne
culture scientifique et d’un recul important sur la discipline et son enseignement.
Conscient de l’investissement important que demande la préparation au concours et des sacrifices parfois consentis, le
jury félicite chaleureusement les candidats admis et encourage à persévérer ceux qui n’ont pas rencontré lors de cette
session le succès escompté. Il n’existe pas d’échec à un concours, mais plutôt une réussite différée.
La publication de ce rapport m’offre l’occasion d’adresser mes remerciements à tous ceux qui, par leur engagement et
la qualité de leur travail, ont œuvré pour la tenue du concours dans les meilleures conditions et ont ainsi permis aux
candidats de faire valoir au mieux leurs compétences. J’exprime ma gratitude
François Vandenbrouck
Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche
Président du jury
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2 Éléments statistiques
Agrégation interne
Année Postes Inscrits Présents aux Taux de présence Admissibles Admis Admis /
deux présents
épreuves
2013 40 1407 886 63% 83 40 4,5%
2014 35 1472 983 67% 78 35 3,6%
2015 40 1442 946 66% 93 40 4,2%
2016 42 1481 979 66% 91 42 4,3%
2017 44 1424 943 66% 90 44 4,7%
2018 44 1377 880 64% 90 44 5,0%
2019 42 1356 876 65% 92 42 4,8%
2020 45 1149 756 66% 45 6,0%
2021 49 1149 710 62% 104 49 6,9%
2022 49 1096 697 64% 104 49 7,0%
2023 49 1050 698 67% 104 49 7,0 %
CAERPA
Année Postes Inscrits Présents aux Taux de présence Admissibles Admis Admis /
deux présents
épreuves
2013 11 272 180 66% 13 9 5,0%
2014 12 289 184 64% 18 12 6,5%
2015 18 269 174 66% 15 8 4,6%
2016 11 279 184 66% 17 8 4,3%
2017 10 279 175 63% 18 10 5,7%
2018 11 271 169 62% 18 9 5,3%
2019 12 280 179 64% 14 6 3,4%
2020 12 256 149 58% 12 8,1%
2021 12 245 151 62% 16 8 5,3%
2022 10 245 140 57% 16 10 7,1%
2023 11 248 159 64% 16 11 6,9%
D’année en année, le concours s’avère particulièrement sélectif : environ un candidat admis pour 14 candidats présents.
Épreuves d’admissibilité
Le tableau suivant présente quelques indicateurs relatifs aux notes des candidats présents et admissibles ainsi que les
barres d’admissibilité pour chacun des concours, agrégation interne et CAERPA.
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Agrégation interne CAERPA
Présents Admissibles Présents Admissibles
Composition de physique (sur 20
points)
Moyenne 8,74 13,18 7,8 12,69
Écart-type 3,56 2,20 3,46 2,21
Premier quartile 6,23 11,53 4,58 10,65
Médiane 9,09 13,24 8,43 12,50
Troisième quartile 11,09 14,36 10,57 13,53
Note minimale 0,71 8,36 0,84 9,24
Note maximale 20 18,73 17,11 17,11
Composition de chimie (sur 20 points)
Moyenne 8,74 13,86 8,25 14,31
Écart-type 3,43 2,52 3,77 3,18
Premier quartile 6,54 11,84 5,67 11,72
Médiane 8,7 13,42 8,7 13,48
Troisième quartile 10,66 15,68 10,44 16,14
Note minimale 0,51 9,21 0,09 9,33
Note maximale 20 20 20 20
Barre d’admissibilité (sur 40 points) 24,16 23,99
Nombre d’admissibles 104 16
Le jury observe que les notes obtenues par les 857 candidats présents aux deux épreuves présentent une corrélation forte
(coefficient de corrélation linéaire égal à 0,65) :
Épreuves d’admission
Le tableau qui suit présente les différents indicateurs relatifs à l’évaluation des candidats conduite par le jury à l’occasion
des épreuves orales d’admission.
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Agrégation interne CAERPA
Admissibles Admis Admissibles Admis
Exposé (sur 20 points)
Moyenne 11,06 12,51 11,73 13,36
Écart-type 3,13 3,04 3,88 3,14
Premier quartile 9,0 10,0 9,0 12,0
Médiane 11,0 13,0 12,0 12,0
Troisième quartile 13,0 14,0 12,5 15,0
Note minimale 4,0 7,0 6,0 10,0
Note maximale 20,0 20,0 19,0 19,0
Montage (sur 20 points)
Moyenne 11,70 13,88 10,73 11,36
Écart-type 3,64 3,33 3,77 3,64
Premier quartile 9,0 12,0 8,0 8,5
Médiane 11,0 14,0 10,0 10,0
Troisième quartile 15,0 16,0 13,0 13,5
Note minimale 6,0 7,0 5,0 7,0
Note maximale 20,0 20,0 18,0 18,0
Le jury déplore quelques absences et abandons pendant les épreuves d’admission alors que les poids équilibrés des
épreuves écrites et orales assurent à chaque candidat ou chaque candidate déclaré(e) admissible de conserver toutes ses
chances de réussite au concours à l’issue des épreuves écrites. On peut en effet constater sur les graphes qui suivent que
les épreuves d’admission altèrent de façon sensible les rangs déterminés par les épreuves écrites d’admissibilité. Les can-
didats qui, dépassant les difficultés passagères rencontrées et surmontant les moments de découragement, parviennent
à aller au bout de leur démarche en tirent bien souvent profit.
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3 Épreuves écrites d’admissibilité
Le jury constate que, comme chaque année, malgré l’indépendance des parties, la fin de l’épreuve est moins abordée,
les candidats progressant le plus souvent linéairement dans le sujet. Le jury note que de nombreuses copies abordent
avec rigueur une majorité de questions dans différents domaines de la physique, qu’elles soient de nature disciplinaire
ou pédagogique. Les réponses apportées sont souvent argumentées avec soin et concision.
En ce qui concerne les applications numériques, le sujet demande de les traiter sans calculatrice et de les présenter sous
un format défini sans ambiguïté dès le début du sujet, afin d’évaluer la capacité essentielle à évaluer et manipuler des
ordres de grandeur. Cette consigne n’a malheureusement pas été toujours respectée. Les applications numériques ont
pourtant toutes été choisies pour être assez facilement réalisables sans l’aide d’une calculatrice.
Le jury salue l’effort de préparation de nombreux candidats dont la note vient valoriser le travail et l’investissement. Il
apparaît néanmoins dans certaines copies des confusions regrettables (par exemple, le jury a relevé que les notions de
forces d’inertie d’entraînement et de Coriolis ont été trop souvent confondues). Rappelons qu’un approfondissement des
connaissances disciplinaires est nécessaire pour aborder au mieux cette épreuve écrite d’admission.
Les compétences évaluées par les questions pédagogiques comptent pour environ 20% de la note et concernent l’en-
semble du programme (collège et lycée, voies générale et technologique). Elles s’appuient sur le référentiel de compé-
tences des métiers du professorat et de l’éducation 2 , dont l’appropriation est vivement recommandée. Le jury attend des
candidats une bonne maîtrise des objectifs des programmes scolaires en vigueur et des compétences à développer chez
les élèves. Il invite les candidats à répondre précisément à ces questions, de manière concise et argumentée.
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et candidats de parcourir la totalité du sujet, et de choisir de traiter en priorité les parties qui leur semblaient plus abor-
dables. Les questions pédagogiques sont insérées dans le sujet, afin de les inscrire dans la thématique globale et leur
donner ainsi une certaine assise ; il est cependant possible de traiter ces questions de manière spécifique en début ou en
fin de copie, stratégie choisie par quelques candidats.
Le jury félicite les candidates et les candidats pour leur préparation en amont et leurs productions lors des épreuves, les
copies étant en général fournies, bien organisées et lisibles. Les efforts de rédaction et d’argumentation sont valorisés
et de nombreuses copies répondent aux attendus de ce point de vue lorsqu’un calcul en plusieurs étapes est réalisé par
exemple. Le jury encourage les futurs candidates et candidats à soigner leur argumentation lorsqu’il s’agit de mener un
raisonnement en plusieurs points pour répondre à une question ouverte. De même, le jury rappelle que, lorsqu’un com-
mentaire est attendu pour un résultat numérique, il n’y a pas de longueur attendue et que les candidates et candidats
sont invités à s’exprimer sans idée préconçue. Enfin, les qualités rédactionnelles, le soin et la rigueur scientifique ont été
valorisés dans de nombreuses copies.
Les questions pédagogiques ont été conçues pour être traitées dans un temps raisonnable par rapport à leur part dans
le barème, tout en permettant de fournir des réponses construites, sous des formats variés explorant l’ensemble du ré-
férentiel des compétences des métiers du professorat et de l’éducation2 . Le jury rappelle ici la nécessité de respecter les
consignes du sujet, notamment en termes de rendus, afin que tous les candidates et candidats puissent être évalués de
la même manière, condition nécessaire à l’égalité de traitement de chacune et chacun.
Le sujet a permis aux candidates et candidats d’éprouver leur maîtrise de deux aspects fondamentaux du langage des
chimistes : l’écriture de réactions (bilans, demi-équations d’oxydoréduction, mécanismes) et les différents modes de re-
présentation des molécules avec leur signification. Dans ces domaines, comme dans celui du calcul, ou du raisonnement,
il est attendu des candidates et des candidats qu’ils répondent de manière rigoureuse, argumentée et précise. Il en est
de même pour les questions dédiées aux aspects expérimentaux, que ce soit dans les questions pédagogiques ou les
questions disciplinaires.
Dans leur ensemble, les questions d’ordre disciplinaire ont été conçues de façon à d’évaluer la maîtrise de la candidate
ou du candidat sur trois niveaux de questions :
• les questions relevant d’un niveau scientifique socle, que le jury attend d’une candidate ou d’un candidat à l’agré-
gation interne ou au CAER ;
• les questions dont le traitement exige un bon niveau de préparation et non une spécialisation dans la discipline.
Ces questions constituent une majorité des points du barème ;
• les questions plus difficiles, témoignant d’un degré de maîtrise disciplinaire plus élevé, présentes en nombre limité.
La formulation du sujet avec des verbes d’action1 en gras doit permettre de mieux formuler la réponse. Il faut veiller à ne
pas oublier un des deux ou trois verbes lors d’une question et de bien faire la différence entre « justifier » et « indiquer » ou
entre « écrire » et « préciser » par exemple. De même, une question commençant par « montrer que... » est formulée de la
sorte afin de ne pas bloquer dans l’avancement du problème mais alors, plus que le résultat, c’est bien le raisonnement
et sa rédaction qui sont évalués. Le jury ne saurait alors valider une réponse du type « après calcul, on trouve que... » sans
aucune justification.
Enfin, certain candidats ou candidates ont manifestement composé sans calculatrice (sans toutefois que cela soit men-
tionné sur la copie), ce qui est évidemment source de difficultés non recherchées par le jury.
En conclusion, le jury a pu constater lors de cette session 2023 un niveau de maîtrise générale des connaissances et
capacités tout à fait satisfaisant chez les candidates et candidats admissibles, qui ont su gérer leur temps de façon efficace
entre les questions pédagogiques et disciplinaires, mettant ainsi en valeur leur expertise scientifique et professionnelle.
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4 Épreuves orales d’admission
Organisation : l’épreuve d’exposé consiste en une phase de préparation d’une durée de quatre heures (4h), suivies d’un
passage devant le jury d’une durée de quatre-vingts minutes (1h20) maximum.
Phase de préparation : au début de l’épreuve, le candidat ou la candidate prend connaissance du sujet qui lui est proposé.
Il est constitué du concept scientifique imposé et des deux axes de développement pédagogique mis à son choix. Il ou elle
est ensuite conduit(e) dans sa salle pour la préparation de l’exposé. Au bout des quatre heures de préparation, le jury entre
et l’interrogation débute. Tout au long de la phase de préparation, le candidat ou la candidate a accès à la bibliothèque du
concours et il ou elle bénéficie de l’appui de l’équipe technique, qui peut l’assister à sa demande pour la mise en œuvre
d’expériences.
Déroulement de l’interrogation : pour son exposé face au jury, la candidate ou le candidat dispose de cinquante minutes
pour articuler, après une introduction libre, deux parties attendues d’égales importances. Au tout début de sa présenta-
tion, avant même l’introduction du concept, le candidat ou la candidate peut, s’il ou elle le souhaite, annoncer le plan de
son exposé, en particulier l’ordre des deux parties, qu’il ou elle agence comme il ou elle l’entend. Le candidat ou la can-
didate est libre de débuter aussi bien par le développement pédagogique (en précisant l’axe choisi) ou le développement
post-bac.
L‘introduction libre consiste à situer la thématique scientifique du concept imposé dans toute sa généralité, du fonda-
mental aux applications, sans se restreindre à un niveau d’enseignement particulier. L’objectif est de dessiner le cadre
scientifique dans lequel la suite de l’exposé s’inscrit, pour permettre au jury d’évaluer le recul du candidat sur le sujet
et la clarté de son exposé. La durée de cette introduction devra être comprise entre cinq à dix minutes pour laisser le
temps nécessaire aux deux développements attendus par la suite. Les modalités de présentation de cette introduction
sont laissées au libre choix des candidats, le jury valorisant essentiellement le recul et la profondeur de la réflexion ainsi
que la clarté de l’analyse.
La première des deux parties est constituée d’un développement relatif à l’enseignement du concept au niveau secondaire
(collège ou lycée, général ou technologique) avec une mise en perspective selon l’axe pédagogique choisi (qui doit être
clairement explicité dès le début de l’exposé). La forme de ce développement est libre : cela peut être, par exemple, la
description d’une séquence, une évaluation, un exercice, une activité́ expérimentale, etc. L’axe pédagogique retenu doit
structurer ce développement : il peut porter, par exemple, sur les difficultés d’apprentissage liées au concept, la place de
la modélisation, la différenciation, l’évaluation, la remédiation, la formation des élèves à la démarche scientifique, etc.
À cet effet, le candidat ou la candidate est encouragé(e) à s’appuyer sur des éléments concrets relatifs à des situations
d’enseignement réalistes en puisant dans son activité professionnelle de professeur en exercice.
La deuxième partie est consacrée à un développement au niveau post-baccalauréat d’une ou plusieurs notions relatives
au concept imposé. Elle permet au candidat ou à la candidate de mettre en valeur son expertise disciplinaire, d’attester
de sa maitrise scientifique du concept, des modèles afférents (physiques ou chimiques) et de sa capacité à en présenter
les aspects fondamentaux et appliqués. Sans que cela soit exigé, le candidat ou la candidate peut, s’il ou elle le souhaite,
construire ce développement post-baccalauréat dans la continuité de l’axe pédagogique retenu pour la première par-
tie. Le concept imposé par le sujet doit y être pleinement intégré, en en montrant les aspects les plus pertinents. Il est
attendu des candidats et des candidates une totale maîtrise du ou des point(s) abordé(s) dans toutes les dimensions :
ordres de grandeur, discussion des hypothèses, limites des modèles présentés, mise en perspective, intérêt applicatif,
etc. Enfin, si le jury ne se satisfait pas d’un développement se situant à un niveau trop élémentaire, ne dépassant pas ce-
lui de l’enseignement secondaire ou se limitant à un exemple ou à la résolution d’un exercice, l’exploitation à un niveau
post-baccalauréat n’a pas vocation à être exhaustive.
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Lors de l’exposé, une ou plusieurs expériences illustratives peuvent être présentées. Leur intégration ne doit pas prendre
le pas sur les développements prévus dans le cadre de l’épreuve, mais si le candidat ou la candidate fait le choix de pré-
senter une expérience, elle doit être correctement exploitée. Lors de la présentation, le candidat ou la candidate endosse
la responsabilité des résultats obtenus en préparation et aucun membre de l’équipe technique ne peut l’assister. En re-
vanche il ou elle peut requérir l’assistance de l’équipe technique pendant la phase de préparation, notamment pour
monter le dispositif ou prendre des mesures.
À l’issue de l’exposé, le jury engage un entretien avec le candidat ou la candidate. Par ses questions, le jury valorise la
prestation du candidat, pour préciser voire approfondir les propos tenus. À cet effet, le jury apprécie d’avoir comme
support à sa disposition l’ensemble de ce qui a été présenté par le candidat ou la candidate, afin de pouvoir y revenir le
cas échéant. Il est donc préférable, dans la mesure du possible, de ne pas effacer les tableaux au cours de l’exposé. Le jury
cherche également à tester les limites de connaissances du candidat ou de la candidate pour évaluer comment il ou elle
mobilise ses connaissances dans les domaines scientifique, pédagogique ou didactique pour comprendre et analyser les
systèmes étudiés ou les situations proposées.
De manière générale, les critères d’évaluation sur lesquels se basent les membres du jury sont les suivants :
• qualité de la présentation du concept ;
• maîtrise disciplinaire, à la fois au niveau secondaire et au niveau post-baccalauréat ;
• expertise professionnelle, en particulier au regard de l’axe pédagogique retenu ;
• capacités de communication : dynamisme, précision du langage, et utilisation pertinente des supports de commu-
nication.
Développement pédagogique
Le développement pédagogique et didactique doit montrer les capacités des candidats et des candidates à identifier les
difficultés d’apprentissages que les élèves peuvent rencontrer avec le sujet retenu ainsi que les solutions pédagogiques et
didactiques qu’ils proposent de mettre en œuvre pour y remédier. Une certaine prise de hauteur par rapport aux compé-
tences professionnelles des enseignants et la capacité à éclairer les concepts abordés dans le secondaire par leur maîtrise
à un niveau post-bac sont appréciés.
Toutes les activités rencontrées dans une classe sont valorisables dans cette section. Il est toutefois nécessaire d’éviter une
activité mal adaptée dont le lien avec le thème ne serait pas clairement explicité. Il est important aussi d’associer à cette
identification des apprentissages visés ainsi que les acquis des élèves qui seront mobilisés dans les activités permettant
leur construction.
L’appui sur des ressources pédagogiques robustes est la garantie d’une base pour une présentation solide. On attend
cependant que les candidates et les candidats portent un regard critique et professionnel sur les choix proposés et ne se
contentent pas de répondre aux questions présentes dans les activités tirées d’un ouvrage. Même s’il est très pertinent
de présenter la ressource brute, il est essentiel d’analyser les choix, de les commenter et de les faire évoluer à partir d’une
réflexion didactique pour apporter une plus-value. Les reformulations et/ou ajouts de questions doivent, le cas échéant
et dans la mesure du possible, être présentés sous une forme achevée lors de l’exposé.
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Les axes pédagogiques proposés cette année étaient :
— les difficultés d’apprentissage liées au concept ;
— la progressivité des apprentissages liés au concept ;
— la place de la modélisation ;
— la différenciation ;
— la diversification et les stratégies d’apprentissage ;
— l’évaluation ;
— la remédiation ;
— la construction de l’autonomie.
Cette liste peut être amenée à évoluer d’une session du concours à une autre.
Le jury regrette que la partie pédagogique soit rarement construite autour de l’axe pédagogique proposé. Trop souvent,
les objectifs pédagogiques ne sont pas définis a priori, ce qui déstabilise l’assise de la séquence pédagogique présentée et
peut indiquer que le choix de l’axe pédagogique n’a pas réellement articulé le développement pédagogique présenté. Le
traitement de l’axe pédagogique et didactique est parfois mal réalisé par manque de connaissance des axes. Rappelons
qu’il existe des ouvrages et de nombreuses ressources en ligne accessibles qui permettent de s‘acculturer aux principaux
résultats de la didactiques des disciplines et des sciences de l’éducation :
— la conférence de consensus du CNESCO sur la différenciation (2017) 3 ;
— la conférence de consensus du CNESCO sur l’évaluation (2022) 4 ;
— une ressource Eduscol relative à la modélisation (2020) 5 ;
— une ressource Eduscol (GRIESP) portant sur les activités orales (2020) 6 .
Lors de la présentation du développement pédagogique, il est souvent fait appel à des extraits d’ouvrages, vidéoprojetés.
Il faut bien sûr veiller à leur visibilité. Au-delà, il est important de toujours conserver une attitude critique envers ces
extraits, l’intention pédagogique de leur rédacteur n’étant pas forcément alignée avec celle du ou de la candidate. Le jury
apprécie la capacité à critiquer les ressources, et à proposer des améliorations au regard des objectifs explicités.
Comme les années passées, le jury a valorisé les présentations dans lesquelles le développement pédagogique s’intégrait
judicieusement à l’axe pédagogique et didactique choisi, tant d’un point de vue théorique que pratique.
Développement post-baccalauréat
Les développements post-baccalauréat les plus réussis ont été de natures très variées, il n’est donc pas nécessaire de se
contraindre à un format particulier. En revanche, ils s’appuient tous sur une culture disciplinaire solide des candidates et
des candidats et sur un fort ancrage de cette partie dans le thème de l’exposé. En particulier, la capacité du candidat ou de
la candidate à faire ressortir le sens chimique et physique du formalisme et des équations développées est très appréciée.
Il est rappelé également que les programmes post-baccalauréat ont largement évolué ces dernières années, en particulier
au niveau des CPGE. Il est donc conseillé de se référer à des éditions relativement récentes d’ouvrages. Si les candidates
ou les candidats sont libres de positionner leur exposé en dehors de ce cadre, il leur appartient alors de justifier ce po-
sitionnement et, surtout, de bien préciser le niveau d’étude auquel l’exposé serait envisageable. La résolution d’un ou
plusieurs exercices ne constitue pas un développement suffisant si elle n’est pas accompagnée d’une prise de recul et
d’une analyse pédagogique ou didactique de la part du candidat, en lien avec le sujet à traiter.
Comme lors de l’épreuve de montage, il est bienvenu de garder un peu de temps en fin d’exposé pour une conclusion,
un bilan, voire des ouvertures mettant en valeur la culture scientifique et technologique de la candidate ou du candidat.
Que ce soit pour l’exposé ou le montage, le jury va chercher à évaluer les limites de connaissances des candidates et
candidats, afin de valoriser la réflexion même si la réponse finale n’est pas complètement aboutie. Les questions du jury
n’ont pas pour but d’obtenir des réponses parfaites et sont parfois très ouvertes. Il s’agit en fait d’évaluer comment la
3. https://www.cnesco.fr/differenciation-pedagogique/
4. https://www.cnesco.fr/evaluation-en-classe/
5. https://eduscol.education.fr/document/22672/download
6. https://eduscol.education.fr/document/15904/download?attachment
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candidate ou le candidat mobilise ses connaissances dans les domaines scientifique, pédagogique ou didactique pour
comprendre et analyser les systèmes étudiés ou les situations proposées. Le jury se permet parfois d’interrompre une
réponse un peu longue : la candidate ou le candidat ne doit pas s’en formaliser ou s’en étonner, il s’agit simplement
d’éviter de se disperser lorsque l’essentiel de la réponse a été obtenu afin de passer à d’autres aspects de l’exposé tout en
restant dans le temps imparti.
Objectifs : il s’agit d’illustrer expérimentalement le sujet retenu : le candidat ou la candidate présente et exploite des
expériences sous sa responsabilité, dont il ou elle interprète les résultats à l’aide de concepts et de modélisations à un
niveau post-baccalauréat. L’une au moins de ces expériences doit être menée de manière quantitative : présentation du
protocole par la prise d’une mesure, exploitation et commentaire en appréciant l’incertitude des évaluations.
Le jury attend donc du candidat ou de la candidate, d’une part une maîtrise du contenu disciplinaire dans l’explicitation et
la compréhension des expériences choisies et, d’autre part, un savoir-faire et une dextérité expérimentale en conformité
avec les règles de sécurité.
Déroulement de l’interrogation : la candidate ou le candidat dispose pleinement de cinquante minutes dont elle ou il
a la gestion pour présenter et exploiter ses expériences. Pendant les quinze premières minutes, le jury n’intervient pas
en laissant à la candidate ou au candidat le temps de s’installer dans sa présentation. Au-delà, des questions dont le
temps est décompté peuvent être posées par le jury au fur et à mesure de la progression dans les manipulations. En fin
de présentation, un moment d’échange peut être réservé pour clore l’interrogation.
Présentation du montage : cette épreuve permet d’évaluer la capacité des candidats et des candidates à mettre en œuvre
une démarche expérimentale sur un thème donné ainsi que leur dextérité et le rôle qu’ils ou elles attribuent à la part de
l’expérience dans l’enseignement de la physique.
Le traitement expérimental du sujet ne saurait être exhaustif. La candidate ou le candidat doit effectuer un choix d’ex-
périences permettant d’aborder plusieurs aspects scientifiques du thème, en prenant soin d’utiliser plusieurs méthodes
et pratiques expérimentales, aboutissant à des mesures variées suivant un fil conducteur présenté en introduction. L’in-
troduction du montage, sans être trop longue, doit permettre la définition claire et concise des concepts utilisés et aussi
la justification des manipulations choisies et leur pertinence, mais elle ne doit pas se transformer en une présentation
détaillée du concept, qui fait déjà l’objet d’une évaluation dans l’épreuve d’exposé. Le montage n’est pas non plus le lieu
où l’on redémontre les relations entre les grandeurs utilisées, mais elles pourront néanmoins être interrogées par le jury.
Si le jury apprécie la présentation de rapides expériences introductives, les expériences qualitatives qui ne permettent ni
d’établir des lois phénoménologiques, ni de confronter mesures et modèles, doivent rester en nombre limité. Pour la par-
tie quantitative du montage, le candidat ou la candidate doit savoir évaluer de manière réaliste et raisonnable le nombre
d’expériences qu’il ou elle pourra mener. Pour certaines thématiques, deux ou trois expériences quantitatives peuvent
suffire, car en faire davantage ne permet pas une exploitation convenable. Dans tous les cas, un travail approfondi sur les
expériences est valorisé par le jury. En gardant un nombre suffisant pour illustrer correctement le thème, il est préférable
de présenter un nombre limité d’expériences bien exploitées et dont les aspects théoriques, les limites et les hypothèses
sont connues, plutôt qu’un grand nombre de manipulations uniquement qualitatives ou mal maîtrisées.
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ainsi que ses hypothèses fondatrices. Le jury attend qu’une exploration approfondie des différents paramètres du modèle
soit effectuée, au-delà de ce qui est habituellement vu dans le cycle secondaire.
En cas de difficulté imprévue, la candidate ou le candidat doit être capable de montrer sa faculté à sortir du déroulement
prévu pour se focaliser sur les manipulations ou les analyses jugées les plus intéressantes. La capacité d’analyse de la
difficulté rencontrée est également appréciée par le Jury.
En fin de présentation, il peut être pertinent de prévoir d’effectuer une brève conclusion. Celle-ci, tout comme l’introduc-
tion, doit être préparée et ne pas être une simple redite l’une de l’autre. La candidate ou le candidat peut alors montrer
qu’elle ou il est capable de montrer sa prise de recul par rapport au thème retenu ainsi que sa culture scientifique dans le
domaine illustré en lien avec des problématiques actuelles.
Dextérité et respect des règles de sécurité sont attendus. Par conséquent, le candidat ou la candidate veille à manipu-
ler devant le jury en s’assurant de la visibilité des expériences. Le jury apprécie les montages et exposés dynamiques et
rythmés qui démontrent les qualités pédagogiques des candidats et des candidates. Il attend une présentation claire et ri-
goureuse ainsi qu’une brève description du dispositif expérimental montré. Le vocabulaire doit être précis, les méthodes
connues et détaillées. Il s’agit également de garder la rigueur attendue dans le vocabulaire disciplinaire ainsi que dans
l’expression ou l’écriture des grandeurs.
Préparation du montage : lors de la préparation, le personnel technique peut apporter le matériel nécessaire, la docu-
mentation qui l’accompagne ainsi que des ouvrages de la bibliothèque. Dans la mesure où l’épreuve a pour but d’évaluer
les capacités expérimentales du candidat ou de la candidate, l’équipe technique l’assiste sans aucune prise d’initiative.
En cas de mesures répétitives, afin de gagner du temps de préparation, le candidat ou la candidate peut demander à un
personnel technique d’effectuer les prises de mesures à condition de lui fournir un protocole détaillé par écrit qu’il suivra
rigoureusement. La mise en place d’un protocole, son adaptation éventuelle au regard des contraintes (matériel dispo-
nible, choix des concentrations, utilisation d’une caméra ou d’un appareil photo rapide plutôt que d’une webcam pour
l’acquisition d’images,…) relève de la pleine responsabilité du candidat ou de la candidate qui doit être en mesure de
justifier ses choix. Il ou elle effectue seul(e) ses manipulations devant le jury et doit assumer pleinement tous les résultats
présentés quelle qu’en soit la façon dont ils ont été obtenus.
Durant la préparation, la candidate ou le candidat préserve un temps nécessaire à l’organisation de son tableau. Il contient
le schéma des expériences, les relations et modèles pertinents, les valeurs qui servent de référence. Une présentation des
mesures réalisées en préparation y a également toute sa place, en laissant quelques cases vides complétées par des me-
sures réalisées devant le jury.
Lors d’une série de mesures réalisée en préparation, il est important, lorsque cela est possible, de valider cette série par
l’ajout d’au moins un point dont la mesure est réalisée devant le jury qui peut ainsi juger de la qualité du protocole et du
soin apporté par la candidate ou le candidat. Cependant, il est parfois plus pertinent de refaire devant le jury quelques
mesures successives, de valider les ordres de grandeur, puis d’exploiter la série de mesures obtenues en préparation, qui
a plus de chance d’être cohérente.
Les tableaux de valeurs mesurées en préparation peuvent faire l’objet d’un support informatique, la candidate ou le can-
didat veillant autant que possible à leur lisibilité lors de la vidéo-projection.
Traitement des données : les programmes scolaires en vigueur, y compris en CPGE, insistent sur l’utilisation de Python
et des tableurs, dans les capacités expérimentales. Le jury apprécie en conséquence leur utilisation dans l’épreuve de
montage, pour analyser et traiter les données. Souvent les candidats ou les candidates utilisant ces logiciels passent un
temps considérable sur la calculatrice de poche collège fournie, alors que ces logiciels permettent de préparer à l’avance
les calculs. Certains logiciels couplés à une interface doivent être utilisés uniquement pour l’acquisition des données,
celles-ci étant ensuite exportées afin de permettre leur exploitation dans un tableur ou à l’aide de Python.
L’usage d’autres logiciels fréquemment rencontrés dans l’enseignement secondaire reste tout à fait possible. Néanmoins
les candidats ou les candidates doivent en posséder la maîtrise, en connaître les principes de fonctionnement et le para-
métrage et rester conscients de leurs limitations ergonomiques.
La gestion des chiffres significatifs constitue souvent un sujet de préoccupation alors que leur usage au niveau-post-bac
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est assez souple. S’il convient d’éviter les arrondis excessifs, il est en revanche de bon aloi de ne conserver que 3 ou 4
chiffres significatifs pour toute valeur mesurée sans incertitude associée. Lorsque l’incertitude est estimée, elle s’écrit en
général avec 2 chiffres significatifs et cela fixe le nombre de chiffres dans l’écriture (scientifique) de la valeur mesurée.
Entretien avec le jury : l’objectif de l’entretien est de permettre au jury d’évaluer la logique du choix des expériences,
la pertinence du choix des matériels, des montages et des protocoles suivis, de vérifier la connaissance des hypothèses
sous-jacentes aux modèles ou de demander des précisions sur les aspects plus théoriques illustrés, d’apprécier l’expertise
du candidat ou de la candidate dans l’évaluation des incertitudes, et plus généralement de discuter de manière qualitative
ou quantitative des résultats.
Pour approfondir son évaluation, il est fréquent que le jury attire le regard du candidat ou de la candidate sur un phé-
nomène présent durant la présentation, mais non discuté par le candidat ou la candidate. Tout instrument de mesure
utilisé peut faire l’objet de questions de la part du jury.
Pour que le jury puisse revoir certaines expériences avec le candidat ou la candidate, il est souhaitable que, lors de la
présentation, le matériel d’une expérience ne soit pas réutilisé dans une autre. De la même manière le candidat ou la
candidate doit s’abstenir d’effacer le tableau, pour que le jury puisse revenir sur ce qui a été écrit.
Le jury n’est pas l’acteur de l’épreuve, mais il suit la démarche et la dynamique proposée par la candidate ou le candidat.
Il l’interroge sur les expériences qu’il a montrées, sans remettre en question les choix opérés. Même si je jury essaye de
ramener les échanges vers le thème à traiter, ceux-ci peuvent parfois porter sur des choix éloignés du thème retenu.
Il est recommandé de ne pas exposer la théorie du montage pendant la présentation, celle-ci est supposée être connue.
Mais elle peut faire l’objet de questions de la part du jury.
Il est judicieux de vérifier la compatibilité des instruments utilisés et de demander si nécessaire au personnel technique
toujours le même modèle d’appareil, lorsque cela est possible et que les mesures s’y prêtent. Cela peut éviter de perdre
du temps à retrouver une méthode de réglage particulière ou de mesure d’une grandeur. En électrocinétique, comme
dans d’autres domaines de la physique, il n’est pas toujours nécessaire d’effectuer un montage différentiel si l’oscillo-
scope permet de faire la soustraction de deux signaux. Il est particulièrement apprécié que l’affichage des courbes soit
synchronisé.
L’utilisation de smartphones avec des applications adaptées pour différents montages sont largement appréciés par le
jury. La liste des applications n’est, bien sûr, pas exhaustive et le jury ne privilégie aucune application en particulier.
En optique, le jury apprécie la qualité de l’alignement des différents composants optiques et une attention particulière
doit être portée à la qualité des images projetées. Le placement précis des éléments optiques est également important et
doit être réalisé pas à pas devant le jury, accompagnés de quelques mots d’explication.
Les mesures d’éclairement peuvent être perturbées par des facteurs extérieurs, il est donc souvent utile d’éteindre les lu-
mières de la salle pour obtenir des résultats plus précis ou, si cela est possible, d’occulter les sources externes de lumière
à l’aide de montages en carton élaborés en préparation. Une mesure différentielle peut également résoudre avantageu-
sement la question de l’éclairage ambiant.
En optique ondulatoire, l’utilisation de la formule des réseaux nécessite une bonne connaissance de la valeur de l’angle
d’incidence ou l’utilisation d’un protocole pour s’en affranchir.
L’utilisation d’un capteur CCD est également appréciée pour présenter des résultats en optique ondulatoire qui ne se
limitent pas à une simple mesure d’interfrange. Le montage ”vision et images” ne se résume pas à un catalogue de me-
sures de focométrie. La réalisation d’un faisceau de lumière parallèle par auto-collimation doit être maîtrisée, le réglage
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des oculaires des appareils optiques doit être, lui aussi, maîtrisé et, il est à noter qu’il ne suffit pas de d’observer le réticule
de façon nette pour pouvoir affirmer que l’ensemble du dispositif est correctement réglé.
Le jury attire également l’attention des candidates et des candidats sur le fait qu’il existe de nombreuses méthodes plus
pertinentes que l’utilisation d’une expérience d’interférences ou de diffraction pour déterminer la longueur d’onde d’un
laser. De plus, lors d’une expérience avec les fentes d’Young, il est important de mettre en évidence tous les phénomènes
observés, plutôt que de se limiter aux simples interférences.
Le jury constate fréquemment que les candidats et candidates ont une conception erronée de la condition de diffraction
d’une onde, en supposant que celle-ci requiert la présence d’une fente dont la largeur est comparable à la longueur d’onde
de l’onde diffractée, alors qu’il existe d’autres configurations permettant de mettre en évidence le phénomène de manière
plus judicieuse.
En physique ondulatoire, le jury apprécie des expériences couvrant des champs variés et exploités dans des domaines
fréquentiels différents.
Un montage sur rail est fréquemment employé pour évaluer la vitesse du son dans l’air, que ce soit par la mesure du temps
de propagation d’une impulsion ou bien par l’estimation de sa longueur d’onde. Deux récepteurs sont souvent sollicités
pour ce faire, bien qu’un seul suffise. La subtilité de la mesure différentielle demeure souvent imparfaitement assimilée.
En mécanique, il est crucial de comprendre la distinction entre les ondes stationnaires et le phénomène de résonance.
Le jury observe souvent des confusions fréquentes à ce sujet. Lors de la présentation de la corde de Melde, une réflexion
attentive sur les phénomènes observés est attendue.
Il est également important de distinguer la résonance en élongation de la résonance en vitesse (ou en intensité et en ten-
sion aux bornes du condensateur dans le cas d’un circuit RLC série), ainsi que de maîtriser les caractéristiques associées.
Dans l’étude du pendule, qui est généralement pesant, il convient de se poser la question de la pertinence de sa modé-
lisation par un pendule simple. Il est nécessaire de réfléchir au moment opportun de la prise de mesure de temps dans
le cadre de l’évaluation de la période du pendule. Un déclenchement du chronomètre au moment où le pendule est à sa
position angulaire maximale n’est pas la plus judicieuse.
En illustration des attentes expérimentales post-baccalauréat en mécanique, le pendule pesant interfacé par un disposi-
tif numérique est un bon exemple. Après un protocole d’étalonnage précis, les mesures prises sur un intervalle de temps
suffisamment long permettent l’extraction de divers paramètres physiques autres que le moment d’inertie et la pseudo
période. L’outil informatique permet d’accéder à une modélisation du mouvement sans se limiter aux petits angles, per-
mettant ainsi d’enrichir la conclusion.
Les lois de Coulomb du frottement solide de glissement doivent également être connues et maîtrisées pour que les ex-
périences correspondantes soient crédibles. Dans la mesure de viscosité d’un fluide par la chute de billes, il est souvent
nécessaire de vérifier l’hypothèse selon laquelle une vitesse limite a été atteinte pour valider les résultats. Le choix du
diamètre de la bille par rapport à celui de l’éprouvette est également important. Il ne faut pas suivre aveuglément le pro-
tocole proposé par un constructeur. Le jury attend d’un futur professeur agrégé qu’il soit capable de porter un regard
critique sur les performances d’un dispositif par rapport à un autre.
En électromagnétisme, le jury accorde une importance particulière aux mesures précises et rigoureuses du champ ma-
gnétique terrestre, portant sur chacune de ses composantes, et pouvant parfois nécessiter l’utilisation de smartphones.
De plus, la connaissance précise du champ magnétique terrestre est essentielle pour l’analyse des résultats de certaines
expériences, notamment celle d’Œrsted.
En électrocinétique, la connaissance des ordres de grandeur des impédances d’entrée et de sortie des appareils utilisés
est cruciale pour des mesures précises.
Il est important de bien comprendre l’intérêt des étages d’amplification intermédiaires dans le montage électrique, lors-
qu’ils sont présents. La résistance interne des GBF est de 50 Ω, elle doit également être prise en compte pour éviter les
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erreurs d’interprétation. Pour des expériences post-baccalauréat, l’utilisation des câbles coaxiaux en conjonction avec
des raccords « ”T”-BNC » permet de limiter le bruit et le nombre de câbles dans le circuit. Un seul câble coaxial peut
également être utilisé pour synchroniser l’oscilloscope avec un signal d’horloge, ce qui évite les problèmes d’affichage
instable.
En ce qui concerne les schémas des circuits électriques, il est important de respecter la nomenclature et de représenter
un GBF comme une source de tension en série avec sa résistance interne pour éviter les erreurs. Notons enfin que, sur
un schéma électrique, les grandeurs doivent être orientées.
Enfin, lors de l’utilisation de l’oscilloscope pour mesurer un temps, il est préférable d’utiliser le bouton de décalage de
temps pour améliorer la précision parfois, d’au moins, un facteur 10.
L’emploi d’un décibel-mètre peut permettre de faire de nombreuses mesures rapidement et précisément, permettant au
final de tracer un diagramme de Bode de qualité.
En ce qui concerne la thermodynamique, un montage comme « États de la matière » ne doit pas être réduit à l’unique
mesure de la chaleur latente de fusion de l’eau à partir de la fonte de quelques glaçons. La richesse du domaine est telle
que la candidate ou le candidat doit aussi pouvoir présenter la détermination d’une autre grandeur caractéristique.
Il est important d’estimer quelques temps caractéristiques, notamment celui correspondant à la thermalisation en fonc-
tion de la taille des objets avant de réaliser des bilans thermiques.
Le coefficient de diffusivité est utile pour les expériences de diffusion mais ne doit pas être confondu avec le coefficient
de conductivité dans certaines interprétations expérimentales.
Pour des comparaisons précises des résultats de mesure, les « Handbooks » sont des références utiles avec des valeurs
tabulées.
Le jury apprécie la diversité des expériences et des méthodes de caractérisation et analyse employées. Il conseille, lorsque
le sujet s’y prête, d’explorer les différents domaines de la chimie pour illustrer la thématique choisie, sans se cantonner
exclusivement à la chimie générale, minérale ou organique selon son affinité avec le domaine disciplinaire. Il est préco-
nisé de réfléchir à l’ordre de présentation des manipulations, le plus pertinent pour valoriser la prestation : il n’est pas
obligatoire de suivre le plan annoncé.
Certaines expériences classiques, décrites abondamment dans les ouvrages de référence, sont régulièrement choisies
et présentées (réaction de Cannizzaro, solvolyse du chlorure de tertiobutyle, détermination du degré d’acidité d’un vi-
naigre…). S’il n’a aucune idée préconçue ou attendu en termes de manipulations, le jury attend, en revanche, une réelle
contextualisation et une interprétation en lien avec le thème du montage. Une même expérience peut être présentée
de manière qualitative en expérience introductive, ou quantitative afin de déterminer des grandeurs physiques ou chi-
miques associées à la transformation impliquée. Quelles que soient les expériences choisies, la définition préalable du
système, des objectifs, des grandeurs d’intérêts et facteurs d’influence, les schémas et les équations de réactions, les at-
tentes théoriques et les modèles utilisés permettent au jury d’évaluer les qualités pédagogiques des candidates et des can-
didats. Tous les supports mis à disposition (tableau blanc, vidéoprojection, fiches écrites) du jury soutiennent avantageu-
sement la présentation orale des manipulations. Des exemples concrets d’application pourront les enrichir, comme par
exemple, dans les thèmes liés aux dispositifs électrochimiques ou aux conversions d’énergies, d’autres exemples de piles
que la pile Daniell. La présentation d’expériences réalisées dans le secondaire n’est pas à exclure. Elles conduisent souvent
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à des présentations maîtrisées et bien décrites. Cependant, une interprétation et un développement formel mobilisant
des connaissances du supérieur restent attendus (mécanismes réactionnels, courbes intensité-potentiel, diagrammes
potentiel-pH, diagrammes binaires, interprétations orbitalaires, développements thermodynamiques, transitions élec-
troniques, …). Il est important de savoir évaluer rapidement le pH d’apparition d’un précipité ou d’une solution, d’être en
mesure de justifier les évolutions de la conductivité ou de l’absorbance d’une solution en fonction du temps, ou encore
de connaitre les cadres de validité des lois de Biot ou de Beer-Lambert. Il s’agit également de garder la rigueur attendue
dans le vocabulaire disciplinaire ainsi que dans l’expression ou l’écriture des grandeurs standard ou non (P° plutôt que
P0, c° plutôt que c0, E° plutôt que E0 ou encore […] et c).
Le jury souligne que des protocoles de certaines manipulations tirés d’ouvrages anciens ne sont plus adaptés car ils uti-
lisent des solutions trop concentrées ou des réactifs désormais considérés comme dangereux. Il conviendra de se référer
à une littérature actualisée quant aux précautions expérimentales et aux principes de la chimie verte. Le jury rappelle
que les protocoles expérimentaux décrits dans les ouvrages présentent une fiabilité variable et que les candidates et les
candidats, responsables de leurs choix, peuvent les adapter le cas échéant. Les approches pédagogiques et la conduite
du formalisme ont significativement évolué dans certains programmes du supérieur, notamment en CPGE. Le jury re-
commande donc vivement la présentation de démarches conformes aux pratiques en vigueur.
Le traitement des incertitudes doit être rationnel. Il fait partie des attendus, mais doit être réservé aux situations dans
lesquelles il a un sens, par exemple, en lien avec l’interprétation d’une expérience ou la discussion de la validité d’une
méthode. Outre la nécessité de savoir utiliser tous les modèles et outils à disposition pour évaluer finement les incer-
titudes, il est indispensable de montrer que l’on garde un certain recul sur les principales causes d’incertitude sur une
valeur déterminée expérimentalement et de pouvoir en donner un ordre de grandeur. Le jury constate parfois une fo-
calisation excessive sur le formalisme mathématique, associée à des difficultés pour évaluer rapidement les incertitudes
dominantes. Les calculs d’incertitudes sur les synthèses organiques (sur le rendement par exemple) ont en revanche
peu de sens. Le jury sera attentif à la distinction entre une valeur théorique et une valeur attendue ou tabulée lors de la
comparaison d’une mesure réalisée pendant le montage ainsi qu’à l’utilisation de méthodes de comparaison actualisées.
Organisation de la présentation du montage : le montage est l’occasion pour le candidat ou la candidate de montrer sa
maitrise en termes de compétences et capacités expérimentales et, dans une même manipulation, plusieurs gestes expé-
rimentaux peuvent être présentés. Il est recommandé d’effectuer un maximum de réalisations pendant la préparation :
mesures, titrages, tracé de courbes, tout ou partie de synthèse organique qui selon leur nature pourront être terminées
devant le jury. Le candidat ou la candidate doit veiller à organiser sa présentation de telle sorte qu’il puisse montrer ses
capacités d’expérimentateur : reprendre un ou plusieurs points d’une série préalablement réalisée (sous réserve que la
dérive due au temps écoulé entre les mesures soit acceptable), reprendre une étape pertinente d’un protocole, relancer
ou achever une synthèse organique (filtration, extraction, recristallisation, mesure d’une température de fusion, indice
de réfraction, CCM, etc.). La présentation doit comporter au moins une expérience quantitative avec des calculs menés
jusqu’au bout, incertitudes de mesure comprises, lorsque leur prise en compte est pertinente. Le jury préconise d’être at-
tentif à l’équilibre entre le temps passé à présenter le thème et celui dévolu aux manipulations. Un déséquilibre est parfois
constaté car une durée excessive est consacrée à l’explicitation des notions simples ou à des expériences introductives
très qualitatives (de type « tubes à essai »), ce qui entrave bien souvent le bon achèvement ou l’exploitation raisonnée
des expériences prévues au niveau post-baccalauréat escompté. En cas de difficulté imprévue, la candidate ou le candi-
dat doit être capable de montrer sa faculté à sortir du déroulement prévu pour se focaliser sur les manipulations ou les
analyses jugées les plus intéressantes. Les capacités d’analyse et de rebond sont également appréciées par le jury.
La dextérité expérimentale et le respect des règles de sécurité sont observés attentivement. La propreté, la bonne organi-
sation des paillasses, la préparation du matériel et des produits adéquats, la maîtrise de l’utilisation de la verrerie et des
appareils de mesure, l’adaptation de la précision des outils et des méthodes aux objectifs choisis sont des points d’atten-
tion du jury. En amont de la présentation, il est recommandé de préparer la verrerie et le matériel en général, d’annoter
les récipients contenant les solutions pour éviter les confusions et de préparer un tableau comportant le titre et le plan
du montage et les données minimales utiles à la description des expériences. En ce qui concerne la verrerie, on attend
du candidat ou de la candidate qu’il ou elle sache la nommer et en connaisse l’usage et la précision (avec la distinction
entre incertitude constructeur et incertitude de lecture).
Il est important de connaître les risques et la toxicité des produits et de continuer à mieux les prendre en compte dans la
mise en œuvre des expériences et les propos associés. Comme indiqué plus haut, une prise de recul et du sens critique
sont attendus vis-à-vis des modes opératoires figurant dans les ressources, notamment les plus anciennes. Il importe
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de conduire les expériences en veillant aux coûts économique et écologiques et ne pas générer inutilement de grandes
quantités de déchets chimiques. Parallèlement, les équipements de protection individuelle (EPI) doivent être utilisés
pendant toute la durée de l’épreuve (préparation comprise), les règles de sécurité maîtrisées et les pictogrammes connus.
Les gants doivent être portés à bon escient et proscrits à proximité d’une source de chaleur ou lors de l’utilisation d’un
clavier numérique (ordinateur, calculatrice) si celui-ci n’est pas protégé par un film plastique. Il est recommandé de veiller
à la fermeture des hottes et sorbonnes afin d’assurer leur bon fonctionnement.
Tout instrument de mesure utilisé peut faire l’objet de questions de la part du jury. L’utilisation d’un spectrophotomètre
UV-visible ou IR peut amener des interrogations sur le fonctionnement de l’appareil (sources lumineuses, réseaux, détec-
teurs, cuves, etc.) ou sur le principe de la technique (type de transitions, énergies mises en jeu, précision de la technique,
etc.). De même, il est recommandé de connaître le fonctionnement des appareils de pH-métrie, conductimétrie, poten-
tiométrie, ainsi que des électrodes ou cellules associées : constitution, principe de fonctionnement, précaution d’utilisa-
tion, modes de conservation. De façon générale, il est indispensable de connaitre les principes de fonctionnement des
appareils employés, les bonnes pratiques d’utilisation, leurs limites éventuelles, et d’effectuer les étalonnages lorsqu’ils
sont nécessaires.
Les outils numériques (dispositifs EXAO, tableurs-grapheurs, langages de programmation, microcontrôleurs, etc.) font
aujourd’hui pleinement partie de la panoplie du chimiste et sont globalement bien maîtrisés. Dans le cas où les dispositifs
présents ne correspondent pas à ceux auxquels ils sont habitués, le jury rappelle qu’il est toujours possible d’exporter une
série de mesure au format csv pour l’exploiter avec un logiciel qu’ils maîtrisent mieux. Le jury encourage l’utilisation du
langage Python.
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— programme de physique-chimie et mathématiques de terminale STL (BO spécial n°8 du 25 juillet 2019) ;
— programme de sciences physiques et chimiques en laboratoire de terminale STL (BO spécial n°8 du 25 juillet
2019) ;
— programme de chimie, biologie et physiopathologie humaines de terminale ST2S (BO spécial n°8 du 25 juillet
2019).
b) les enseignements de physique et chimie des programmes des classes préparatoires scientifiques aux grandes
écoles :
— PCSI, MPSI, MP2I, PTSI (BOEN spécial n°1 du 11 février 2021)
— BCPST 1ère et 2ème année (BOEN n°26 du 1 juillet 2021)
— TSI, TPC et TB (BOEN n°30 du 29 juillet 2021)
— MP, MPI, PC, PT, PSI (BOEN n°31 du 26 août 2021)
Exposé consistant en une présentation d’un concept et son exploitation pédagogique (1h20)
Le programme de l’exposé est celui des épreuves écrites d’admissibilité.
Structure de l’épreuve : l’épreuve est constituée d’un exposé par le candidat, d’une durée maximum de 50 minutes, et
d’un entretien avec le jury, d’une durée maximum de 30 minutes.
L’exposé du candidat comporte deux parties successives, d’importance équivalente, qui lui permettent de mettre en va-
leur ses compétences professionnelles :
- une partie relative au concept scientifique du sujet proposé incluant un développement pédagogique et didactique
relatif à son enseignement au collège ou au lycée ;
- une partie développée à un niveau post-baccalauréat d’une ou plusieurs notions relatives à ce concept.
L’ordre de présentation de ces deux parties est laissé au choix du candidat. L’illustration expérimentale est naturellement
possible dans chacune des parties. Le candidat doit être en mesure d’apporter des éclaircissements sur l’ensemble des
points abordés dans son exposé.
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Le candidat s’appuie sur des éléments concrets relatifs à des situations d’enseignement.
Liste des sujets d’exposés et de montages de physique et de chimie tirés au sort lors des épreuves orales
a) Physique
Aux sujets communs aux épreuves d’exposé et de montage s’ajoutent des sujets spécifiques à chacune de ces épreuves.
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24e. Machines thermiques
25e. Rayonnement d’équilibre thermique et effet de serre
26e. Relativité du mouvement
b) Chimie
Aux sujets communs aux épreuves d’exposé et de montage s’ajoutent des sujets spécifiques à chacune de ces épreuves.
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27e. Modélisation des solides
28e. Classification périodique
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