Français
Scène 5 acte II – On ne badine pas avec l’amour (Alfred de Musset – 1834)
1ère partie (L. 460 L. 470) : Opposition entre le langage hypocrite des nonnes et
le langage du cœur.
L. 460 à L.466 :
Très longue phrase.
fondée sur l’opposition (de 7 lignes) ET un rythme binaire qui marque un avant (de 5 lignes) et un après
(de 2 lignes).
… ou au centre, on a le mot « cœur » qui est ainsi mis en valeur.
mis en valeur aussi par la ponctuation ET par la conjonction de coordination : « Mais ».
Le avant : c’est Camille qui est influencée par les nonnes, puis le cœur parle, et on a le après : le cœur de
Camille s’est réveillé.
Le 1er morceau de phrase correspond au refus de Camille de laisser parler son cœur : elle est froide et
refuse l’affection et les gestes tendres.
visible par « sans me serrer la main » = refus du geste tendre.
Elle ne veut pas non plus revoir les lieux de son enfance.
marqué par les trois négations : « ni ».
Présence du pathétique / de la compassion.
renforcé (e) par la personnification de la fontaine, qui est, elle-même, triste de voir les deux désunis ET
par les adjectifs utilisés qui tournent même à la mièvrerie.
Tristesse de la fontaine.
montrée par la P.S.R..
La froideur et l’attitude de renoncement de Camille sont montrer par l’oubli d’une partie de son histoire.
L. 463 à L.464 :
Influence néfaste des nonnes.
visible à ?
Introduction du thème de l’hypocrisie, de la dissimulation : le masque de plâtre (évoqué dans le texte) fige
les traits du visage sans vie. Ce dernier renvoie alors à l’absence de sentiments.
il est mis en valeur par sa position de sujet.
Il s’oppose également à l’idée de sentiments avec le geste « baiser » et l’idée de fraternité.
la P.S.R. : « que les nonnes t’ont plaqué » montre le mécanisme des nonnes parce que cela s’oppose à
l’individualité, la personnalité, l’être de Camille.
= OPPOSITION ENTRE L’ÊTRE ET LE PARAÎTRE
L. 464 à L.466 :
Opposition à ce qui précède.
« Cœur » = intériorité ≠ « masque »
Retour à la vie : « ton cœur a battu ».
avec l’utilisation du passé composé.
L. 465 :
Idée qu’on ne peut instruire le cœur – idée de virginité, de pureté.
Selon Perdican, on ne peut pas dompter et corrompre le cœur.
L. 466 :
La fin de la phrase exprime la conséquence de ce qui précède : retour de Camille aux sources de son
enfance et de son amour.
visible au passage suivi d’une P.S.R. : « tu es t’asseoir sur l’herbe » avec le verbe « revenue ».
L’importance du « nous » : c’est la première fois que les deux
se retrouvent sous le pronom personnel « nous », ce qui Evocation de la na-
constitue une annonce implicite de la fin de la pièce. ture ! = symbole
romantique de la
pureté car elle n’a
pas été corrompue
L. 466 à L.469 : par l’Homme.
(la nature est très
L. 466 et L.467 : présente dans la
pièce)
La 1ère partie de la phrase exprime la colère de Perdican.
qui est visible à l’exclamation « Eh bien ! » ET à l’apostrophe « Camille ».
= amène une sorte de solennité, de gravité.
La suite est très ironique = Perdican pense tout le contraire de ce qu’il dit.
visible à « Ces femmes » avec le déterminant démonstratif « ces » qui est péjoratif, insultant ET
l’adverbe « bien » et à l’adjectif « vrai chemin » : qui constitue tous les deux des antiphrases !
Perdican dénonce ainsi l’hypocrisie des nonnes.
à l’aide de l’ironie.
L. 468 et L.469 :
L’ironie s’éclaire.
Perdican est prêt à payer le prix de la vérité.
on le voit avec « il m’en coûtera le bonheur de la vie » : c’est une désignation métaphorique de Camille.
= c’est une déclaration d’amour !
Vérité, annonce retardée (s).
par la ponctuation, la conjonction de coordination « mais » ET l’impératif : ils mettent la fin de la fin de
la phrase en valeur.
= c’est une sentence, un jugement !
On a l’impression qu’il s’agit d’une vérité annoncée.
visible par le présent de vérité générale ET le pluriel général.
Qui vient désigner toutes les nonnes, qui sont alors hypocrites et ne méritent pas de servir Dieu.
Dieu est évoqué par métonymie : « le ciel » avec l’article défini « le ».
= dénonciation de l’hypocrisie religieuse / satire.
2ème partie (L. 470 L. 485) : La vision romantique de l’amour par Perdican.
L. 470 :
Question rhétorique plus que réelle.
Perdican ne répond pas relance la réplique de Perdican qui finit de donner son avis.
L. 470 à L.473 :
Perdican ne répond pas, il la renvoie de manière froide.
Il met fin au dialogue.
visible avec l’« adieu », les impératifs « retourne » et « réponds ».
C’est un retournement de Perdican, il a perdu son espoir d’antan.
Il y a un mélange d’émotions.
la P.S. circ. de T. reprend l’idée que Camille a été pervertie.
… visible à la métaphore de l’empoisonnement ET les nonnes sont évoquées par les « récits hideux »,
qui est en position de sujet + Camille est considérée comme un objet car elle en en position d’objet de ce
sujet.
L. 472 et L. 473 :
Message pour les nonnes de Perdican à travers la voix de Camille.
Remarques : voir cours
L. 473 à L.476 :
Après les 2 points, on trouve une définition sur les hommes et les femmes (= de l’humanité).
en rythme binaire et avec un parallélisme.
« tous les hommes » puis « toutes les femmes »
= renvoie à l’idée de couple !
Perdican parle de « tous » les hommes et de « toutes » les femmes avec « tous » (et ses variantes :
« toutes ») et au pluriel + verbe de présent de vérité générale.
= BLÂME !
Perdican métrise la rhétorique. Il fait référence ici au discours épidictique (= qui fait l'éloge de qqn.)
- les hommes sont mensonge, orgueil et luxure : « sensuels ».
- les femmes sont aussi coupables = trahison, superficialité, orgueil et manque de morale.
= TOUT ÇA EST LAID !
L. 476 à L.478 :
L’expression de la vision du monde se poursuit.
avec encore des généralisations « Le monde », au présent de description et des images très frappantes.
Cela renvoie à la rhétorique. Il va aller chercher les figures de style pour frapper l’auditoire.
Métaphore de l’égout avec une négation restrictive donnant une vision effrayante, grotesque du
monde.
Expression du caractère animal, monstrueux des Hommes.
par la métaphore du phoque (L. 477) = images dégradantes accentuées par les verbes « rampent » et
« se tordent ».
Laideur évoquée.
par le C.C. de L. : « montagnes de fange » qui est une hyperbole = boue.
Cela explique pourquoi certains (-nes) se retirent de la vie en société (comme les nonnes).
L. 478 à L.480 :
La suite est retardée, ce qui la met en valeur.
formule impersonnelle « il y a ».
Evocation de la laideur et d’un élément sublime et sacré qui échappe à cette horreur.
par les pluriels + jeu sonore sur le « s » : « sainte et sublime »
≠ grotesque
Cette chose si belle est mise en valeur.
par la formule emphatique avec le présentatif « c’est ».
Et cette chose est très surprenante : c’est l’union de deux êtres !
Avec un renvoie à la laideur.
renforcé par les « si ».
Le laid produit du beau = ROMANTIQUE !
L. 480 à L.481 :
Evocation des dégâts causés par l’amour, qui sont généralisants, valables pour tous.
visible au « on » et au présent de vérité général.
Idée de souffrance très présente.
suggérée par la série d’antithèses du sujet (3).
Evocation de l’idée que ce n’est pas facile d’aimer.
par le rythme ternaire « souvent … souvent … souvent … » avec la répétition de l’adverbe « souvent ».
Mais la suite « Mais on aime » vient montrer que l’amour est supérieur et vainc toutes les souffrances.
L. 482 à L.484 :
Evocation de la mort.
par le biais d’une image très visuelle pour le lecteur qui se voit près de sa tombe et qui renvoie à la
question de l’essentiel.
L. 482 et L.483 :
Bilan de son existence, citation de George Sand dans une lettre du 12 mai 1834 à Musset. Cette citation
reprend l’opposition du haut en miroir entre la souffrance et l’amour qui vaut toutes ces souffrances.
L. 484 - L.485 :
La dernière phrase aborde l’identité personnelle, d’être soi-même.
mis en valeur par la formule emphatique : « C’est moi qui ai vécu […] » + la PSR ≠ être factice =
paraître = Être
Deux obstacles sont évoqués : l’orgueil et l’ennui, qui sont contre l’objectif d’être soi-même. Ici, ce sont les
nonnes et Camille qui sont visées indirectement.
On a dans la tirade, un glissement entre : « tous les hommes » → « on » → « je » = Perdican / Musset.
La sortie de la scène amène solennité et gravité ; et relance le questionnement du lecteur quant à l’avenir
de leur relation / amour.