I.U.T.
de Brest Année 2024-2025
G.M.P. 3 Corrigé du devoir du 27/09/2024
R5.04 - Mathématiques
Exercice 1. Un dé cubique, parfaitement équilibré, a six faces numérotées de 1 à 6.
1. On lance 10 fois successivement ce dé.
a) On note X le nombre de 6 obtenus en 10 lancers.
Remarque 1. Il est essentiel de commencer par définir cette variable aléatoire X ; et ceci évidemment
avant de parler de loi binomiale ou autre. On voit malheureusement trop souvent dans les copies
la réponse qui commence par ≪ On a une loi binomiale... ≫ ou alors ≪ Le jeu correspond à une loi
binomiale... ≫ qui sont bien trop vagues.
Les résultats des lancers étant indépendants les uns des autres, X suit la loi binomiale B(n, p) de
paramètres n = 10 (le nombre de lancers) et p = 61 (la probabilité d’obtenir un 6 sur un lancer).
Ainsi la probabilité d’obtenir un 6 entre deux et cinq fois est P [2 6 X 6 5].
Selon la calculatrice utilisée, cette proba se calcule directement ou en utilisant l’égalité suivante :
P [2 6 X 6 5] = P [X 6 5] − P [X 6 1].
Dans tous les cas, on trouve P [2 6 X 6 5] ≃ 0, 513.
b) La probabilité d’obtenir au moins un 6 en 10 lancers est P [X > 1].
Là encore, selon la calculatrice utilisée, cette proba se calcule directement ou en utilisant l’égalité
10
suivante : P [X > 1] = 1 − P [X = 0] = 1 − 56 .
Dans tous les cas, on trouve P [X > 1] ≃ 0, 838.
Remarque 2. Il est important de bien lire la question et de ne pas confondre ≪ la probabilité d’ob-
tenir au moins un 6 ≫, qui est P [X > 1], avec ≪ la probabilité d’obtenir exactement un 6 ≫, qui est
P [X = 1].
2. Détermination du nombre minimal de fois que l’on doit lancer le dé pour être pratiquement certain
(à plus de 99, 9%) d’obtenir au moins un 6.
Comme précédemment, on note X le nombre de 6 obtenus en n lancers avec n un entier à déterminer.
Alors X suit la loi binomiale B(n, p) de paramètres n (le nombre de lancers) et p = 61 (la probabilité
d’obtenir un 6 sur un lancer). Ainsi la condition ≪ être pratiquement certain (à plus de 99, 9%)
d’obtenir au moins un 6 ≫ se traduit par :
P [X > 1] > 0, 999
ce qui revient au même de dire que 1 − P [X = 0] > 0, 999.
D’où P [X = 0] 6 0, 001, c’est-à-dire encore 56 6 0, 001.
n
Cela donne ln 56
n
6 ln(0, 001) car la fonction ln est croissante sur ]0; +∞[.
5
Donc n × ln 6 6 ln(0, 001) car ln(xn ) = n ln x pour tout x > 0.
Finalement n > ln(0,001) 5
ln( 6 )
5 , l’inégalité ayant changé de sens car on a divisé par le nombre négatif ln 6
5
(en effet, 6 < 1).
Or la calculatrice nous donne ln(0,001)
ln( 56 )
≃ 37, 8.
Conclusion. Il faudra lancer au moins 38 fois le dé pour être sûr à plus de 99, 9% d’obtenir au moins
un 6.
Exercice 2. Une urne contient 6 boules rouges et n boules blanches (avec n un entier > 2).
Alice participe au jeu suivant :
• Alice tire successivement et sans remise deux boules de l’urne ;
• si les deux boules tirées sont de la même couleur, Alice gagne 1 euro ;
• si les deux boules tirées sont de couleurs différentes, Alice perd 1 euro.
On note X la variable aléatoire qui, à chaque tirage de deux boules, associe le gain algébrique d’Alice.
1. On suppose que n = 4. L’urne contient donc 10 boules : 6 rouges et 4 blanches.
a) • Commençons par faire un arbre pondéré pour décrire la situation. Pour cela, notons :
R1 l’évènement ≪ une boule rouge est tirée au premier tirage ≫ ;
R2 l’évènement ≪ une boule rouge est tirée au second tirage ≫.
5 R2
9
6 R1
10
4
9
R2
6
9 R2
4
10 R1
3
9 R2
• Déterminons la probabilité de l’évènement C : ≪ les deux boules tirées ont la même couleur ≫.
Les deux boules tirées ont la même couleur lorsque les deux boules sont rouges (R1 ∩ R2 ) ou
lorsqu’elles sont toutes les deux blanches (R1 ∩ R2 ).
Or, en utilisant l’arbre, on obtient :
6 5 3 5 3 1
P [R1 ∩ R2 ] = P [R1 ] × P [R2 /R1 ] = × = × = =
10 9 5 9 9 3
h i h i h i 4 3 2 1 2
et P R1 ∩ R2 = P R1 × P R2 /R1 = × = × = .
10 9 5 3 15
Finalement i 1
h 2 5 2 7
P [C] = P [R1 ∩ R2 ] + P R1 ∩ R2 = + = + =
3 15 15 15 15
Remarque. Il n’était pas obligatoire de passer par l’intermédiaire des notations ci-dessus sur les
probas conditionnelles ; il était parfaitement correct de n’utiliser que l’arbre pondéré dessiné plus
haut.
b) Notons R l’évènement ≪ les deux boules tirées sont rouges ≫. Ainsi R = R1 ∩ R2 .
On veut calculer la probabilité que les deux boules tirées soient rouges sachant qu’elles sont de la
même couleur ; cela revient donc à calculer P [R/C]. Alors :
1
P [R ∩ C] P [R] 3 1 15 1 3×5 5
P [R/C] = = = 7 = × = × =
P [C] P [C] 15
3 7 3 7 7
Remarque. Il fallait bien lire l’énoncé : il s’agissait bien de proba conditionnelle et il ne suffisait pas
de calculer la proba que les deux boules soient rouges !
2. On revient au cas général avec n > 2. L’urne contient donc n + 6 boules : 6 rouges et n blanches.
a) Détermination de la loi de probabilité de X en fonction de n.
• Commençons par faire un arbre pondéré pour décrire la situation. Pour cela, notons :
R1 l’évènement ≪ une boule rouge est tirée au premier tirage ≫ ;
R2 l’évènement ≪ une boule rouge est tirée au second tirage ≫.
5
n+5 R2
6 R1
n+6
n
n+5 R2
6
n
n+5 R2
n+6 R1
n−1
n+5 R2
• Loi de X ? Remarquons d’abord que X ne peut prendre que deux valeurs : −1 et 1. En effet,
X = 1 lorsqu’Alice gagne un euro et X = −1 lorsqu’Alice perd un euro.
Déterminer la loi de probabilité de X, c’est donc calculer P [X = −1] et P [X = 1].
Notons C l’évènement : ≪ les deux boules tirées ont la même couleur ≫.
Alors P [X = 1] = P [C] et on procède exactement comme à la question 1.a :
h i
P [X = 1] = P [C] = P [R1 ∩ R2 ] + P R1 ∩ R2
6 5 n n−1 n2 − n + 30
P [X = 1] = × + × =
n+6 n+5 n+6 n+5 (n + 6)(n + 5)
Puis, par un raisonnement analogue,
6 n n 6 12n
P [X = −1] = × + × =
n+6 n+5 n+6 n+5 (n + 6)(n + 5)
En résumé, la loi de X est donnée dans le tableau suivant :
k −1 1
12n n2 −n+30
P [X = k] (n+6)(n+5) (n+6)(n+5)
b) L’espérance de X est donc : E(X) = (−1) × P [X = −1] + 1 × P [X = 1]. D’où
12n n2 − n + 30 n2 − 13n + 30
E(X) = (−1) × +1× = .
(n + 6)(n + 5) (n + 6)(n + 5) (n + 6)(n + 5)
c) Le jeu est défavorable à Alice si et seulement si E(X) < 0.
Or, comme (n + 6)(n + 5) est toujours strictement positif (puisque n > 2),
E(X) < 0 ssi n2 − 13n + 30 < 0.
On est amené à étudier le signe d’un trinôme du second degré.
Son discriminant vaut ∆ = (−13)2 − 4 × 30 = 49 = 72 . On en déduit ses racines n1 = 3 et n2 = 10.
Ainsi n2 − 13n + 30 est du signe de a = 1 (terme devant n2 ) à l’extérieur des racines (variante :
dessiner une parabole en forme de ∪ coupant l’axe des abscisses en 3 et 10...). Autrement dit,
n2 − 13n + 30 < 0 ssi 3 < n < 10.
Conclusion. Le jeu est défavorable à Alice pour tous les entiers n allant de 4 à 9.
Exercice 3.
1. Une équation de la forme y = at + b est l’équation d’une droite. Donc la courbe de f est représentée
par une succession de segments de droite. D’où le tracé de la courbe représentative de f dans un
repère orthogonal du plan.
2
3
−2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7
Remarque. Il est important de tracer la courbe dans une couleur différente de celle des axes du
repère pour bien faire apparaı̂tre que la fonction est nulle à gauche de −1 et à droite de 2.
2. En s’appuyant sur le graphique,
Z +∞ on peut affirmer que la fonction f est positive et continue sur
R. Calculons maintenant f (t) dt qui correspond à l’aire située entre la courbe de f et l’axe
−∞
des abscisses. Inutile de calculer une intégrale puisque cette aire est égale à l’aire du triangle situé
au-dessus de l’intervalle [−1; 2] :
+∞ 2
base × hauteur 3× 2
Z
3
f (t) dt = = = = 1.
−∞ 2 2 2
Donc f est bien une densité de probabilité.
Remarque. Est-ce trop demandé de faire un effort sur l’orthographe ? Par exemple, c’est l’aire sous
la courbe et pas l’air sous la courbe...
3. On considère X une variable aléatoire de densité f .
Attention. Il faut évidemment bien lire l’énoncé ! Ici il était demandé de donner les résultats sous
la forme de fractions irréductibles. Donc on s’en fout des valeurs approchées...
2
a) P X 6 − est l’aire du triangle vert ci-dessous :
5
2
3
−2 −1 − 25 0 1 2 3 4 5 6 7
2 3
La base de ce triangle, le long de l’axe des abscisses, vaut 1 − = .
5 5
Et, en utilisant la définition de la fonction f , sa hauteur vaut :
2 2 2 2 3 2
f − = − +1 = × = .
5 3 5 3 5 5
On a donc
3 2
base × hauteur ×
2 5 5 3
P X 6− = = = .
5 2 2 25
b) P [X < 1] = P [X 6 1] est l’aire de la zone verte ci-dessous :
2
3
−2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7
L’aire totale sous la courbe étant égale à 1, on a P [X < 1] = 1 − P [1 6 X 6 2].
Or P [1 6 X 6 2] est l’aire d’un triangle. La base de ce triangle, le long de l’axe des abscisses, vaut
2 − 1 = 1. Et, en utilisant la définition de la fonction f , sa hauteur vaut :
1 1
f (1) = − 1−2 = .
3 3
On a donc
1 × 13 1 5
P [X < 1] = 1 − P [1 6 X 6 2] = 1 − =1− = .
2 6 6
4. Calcul de l’espérance. En tenant compte de la définition de la fonction f , on a :
Z +∞ Z 0 Z 2
E(X) = t × f (t) dt = t × f (t) dt + t × f (t) dt.
−∞ −1 0
Z 0 Z 2
Posons I1 = t × f (t) dt et I2 = t × f (t) dt.
−1 0
• Commençons par le calcul de I1 en utilisant la définition de la fonction f et la linéarité de
l’intégrale :
0 0 0 0
2 2 2
Z Z Z Z
(t2 + t) dt
I1 = t × f (t) dt = t × t + 1 dt = × t(t + 1) dt = ×
−1 −1 3 3 −1 3 −1
3 0
t2 (−1)3 (−1)2 2 −1 −1
2 t 2 2 1 1
I1 = × + = × 0+0− − = × − = × = ·
3 3 2 −1 3 3 2 3 3 2 3 6 9
• Passons au calcul de I2 :
2 2 2 2
−1 1 1
Z Z Z Z
(t2 − 2t) dt
I2 = t × f (t) dt = t× t − 2 dt = − × t(t − 2) dt = − ×
0 0 3 3 0 3 0
3 2
1 −4
1 t 2 1 8 4
I2 = − × −t =− × −4−0+0 = − × = ·
3 3 0 3 3 3 3 9
• Conclusion. On a :
−1 4 3 1
E(X) = I1 + I2 = + = = .
9 9 9 3
Exercice 4. Une machine est chargée de conditionner des paquets de farine. La masse d’un paquet est une
variable aléatoire X qui suit une loi normale N (m; σ 2 ) d’écart-type constant σ = 30g et dont l’espérance
m, exprimée en grammes, peut être modifiée.
Un paquet est refusé si sa masse est inférieure ou égale à 995g.
1. Ici m = 1010g. La probabilité qu’un paquet de farine soit accepté est P [X > 995] = P [X > 995].
En utilisant directement la calculatrice, on obtient :
P [X > 995] ≃ 0, 691.
2. On cherche m telle que P [X > 995] = 0, 98.
X −m X −m
Posons Y = = de sorte que Y ∼ N (0; 1).
σ 30
X −m 995 − m 995 − m
Alors X > 995 ssi X − m > 995 − m, ssi > , ssi Y > .
30 30 30
995 − m
Autrement dit, on cherche m telle que P Y > = 0, 98.
30
Or la calculatrice nous permet de trouver t tel que P [Y > t] = 0, 98. On trouve t ≃ −2, 053749.
995 − m
D’où = t, c’est-à-dire 995 − m = 30t, càd m = 995 − 30t.
30
En utilisant la valeur approchée de t, on obtient m ≃ 1056, 6g qu’on arrondit à l’unité près en
m ≃ 1057g.
σ2
3. Maintenant m = 1025g et on admet que X suit la loi normale N m; .
n
On cherche n tel que P [1020 6 X 6 1030] ≃ 0, 92.
X −m X − 1025
Posons Z = = 30 de sorte que Z ∼ N (0; 1).
√σ √
n n
√ √
−5 X − 1025 5 n n
Alors 1020 6 X 6 1030 ssi −5 6 X − 1025 6 5, ssi 30 6 30 6 30 , ssi − 6Z6 .
√
n
√
n
√
n
6 6
√ √
n n
Autrement dit, on cherche n tel que P − 6Z6 = 0, 92.
6 6
Or la calculatrice nous permet de trouver u tel que P [−u 6 Z 6 u] = 0, 92. On trouve u ≃ 1, 750686.
√
n √
D’où = u, c’est-à-dire n = 6u, càd n = (6u)2 = 36u2 .
6
En utilisant la valeur approchée de u, on obtient n ≃ 110, 3. Ainsi, comme n est un entier, on prend
n = 110.
Fin du corrigé