Vies Des Pères, Des Martyrs Et Autres Principaux Saints Alban Butler
Vies Des Pères, Des Martyrs Et Autres Principaux Saints Alban Butler
. < —
-ï^j- /fin ;
-v\^ ^//J'.'
-,
HEEKGENT
.- '
Vf
Digitized by Google
Digitized by Google
VIES
DËS PËRES,
DES MARTYRS,
ÊfDESAUtREi
PRINCIPAUX SAINTS
•
*
A PARIS,
Chez Barbou, nie Saint Jacques , âitx CîgogHes«
— I '
V
M. DCC. LXIV,
Ayu Approbation & Privilège du Roi,
Digitized by
>
^!tV» v * v <• T' * i'e Z v C ^T r** : f v
;
* *
Hff !
•5>
7. JOUR DE FÉVRIÈR.
SAINT IGNACE,
EVÊQUE D'ANTIOCHE,
Martyr*
Tiré de Jls Lettres , des Actes de fort Martyrij ,
£Eufcbe y
de Saint Chryfoflome \ Hom. in S. Ignat* ,
L'An 107
r*
s(a)AINT TGNACE, furnommé
étoit, félon les Aftes de fon martyre ,
Thlopho- février
Aij
4 SAfNÏ I G fï \C E 3 E. M.
difciple de Saint Jean t'Évangélifte ( b ). Les '
—
•
- ~
Digitized by Google
$ AI NT Jgn ACE 3 E.M. 5
n'avoir pas éfé jugé digne de fouffKr pour le "
"" -^
Seigneur. II concluoit de ce qu'il rfavoit pas février » .
Digitized by Google
I
4 S A TNT lGNACE,E.M f
Digitized by Google
e
— - •
Saint Ign ac
» grâces , Seigneur ,
&
7
F £VR1ER
== tè
1
h que vous permettez que je fois lié de chaînes ,
» comme Paul , votre Apôtre, » En achevant
ces paroles , il mit lui-même fes chaînés : puis
il pria pour fon Églife , &
la recommanda à
Dieu avec larmes. Il fe livra enfuite aux Sol-
dats , chargés de le conduire à Rome.
Étant arrivé à Séleucie , il s'embarqua fur*
un Vaiffeau qui Revoit ranger les Cotes dé
l'Afie Mineure ; cependant on choifit une àû-
tre route, qui allongeoit de beaucoup le Voya-
ge , & l'on n'en fait pas bien la raifon : peut-être
vouloit-on montrer le Saint en plus de lieux ,
afin que la connoiffance du fupplicé qu'on lui
deftinoit , effrayât les Chrétiens , &
tous ceux
jui auroient envie de le devenir. Quoiqu'il en
oit , cette longue navigation fut permife par là
vidence , pour que la Viie d'Ignace fervît à
«unfoler &à édifier plufîeurs Eglifes. Notre
Saint fut accompagné depuisla Syrie jufqu'à
Rome , par Reus ,Philon Diacre , &C Agatho-
pode , que l'on croit être les Auteurs des Ac-
tes de ton martyre. Il y eut encore d'autres
Chrétiens d'Antioche qui le devancèrent , &
Y allèrent attendre à Rome. Ignace étoit gardé
mût 8c jour, fur terre , comme fur mer y par *
Digitized by Google
$ Saint Ignace ,E. M,
fur la fuite des Schifmes & des Héréfies & fuf ,
x " f 1 1 . i — f i
—— — _
-< —
fervices qui dépendqient d'eux ,
efpérant par
là ferendre dignes de participer à la plénitude
de bénédifHon. Les Églifes d'Afie , non con-r
fp
tentes de députer vers lui, par honneur, des
ÎÊvêques &
de$ Prêtres , chargèrent encorç
plufieurs Fidèles de P^çcompagher \p refte du
voyage ce qui fa ifoit dire au Saint , qu'il avoit
:
fon courage.
Nptre J>airçt étant arrivé à Smyrjie , profita
f l yifitc S. de la liberté qu'on lui dpnna de descendre du
Polycarpe à Vaiffeau qui
, pour aller faluer S. Polycarpe ,
Digitized by Google
Saint Ignace,E.M. 9
fcre : Polybe ,
Évêque de Tralles , repréfentoit
fon Églile, Saint Ignacç écrivit de Smyrne rt vpr "
fy #|
Îuatre lettres , qui toutes portent l'empreinte ~
'un efprit vraiment Apoftolique. La prçrniere
çlt adreffée aux Éphefiens. JLe Saint , après
avoir fait réloge de l'Évêquç Qnéfime cjç &
ceux qui Pavoienf accompagné, exhorte les
Éphéfiens à glorifier Jefus-èhrift en joutes cho-
fes , &
à fe foumettre avec docilité à l'Évêque
& aux Prêtres. » Si je vous donne ççt avis ,
» continuç-t-il , ce n'eft pas que je m'eftime
» quelque çhofe : car je vou$ regarde tous corn-
>» me mes Maîtres. Auffi étoit-ce de vous quç
Digitized by Google
• _ -
^ 10 S AI NT IGN ACE y E. M.
* - tatîon indireôe aux Ephéfiens qu'il avoit loués
ffrvfclER i P' us ^ aut ^ e ce (
ï
ue > P ar *a P uret ^ ^e ^ eurs
tifs , rendoient faintes oc fpirituelles leurs
ils
Digitized by Google
Saint Ignace,E.M. ii
farpe & les autres Fidèles de réunir leurs priè-
res aux tiennes afin aue Dieu
, grâce février
lui fît la
i,9
d'être dévoré par tête?
les & , à
d'aller ainfi
Jefus-Chrift. Ce fat encore dans cette vue qu'il
écrivit de Smyrnç aux Chrétiens de Rome ,
qui y en cas que les bêtes l'épargnaffent mira-
culeulement , comme il étoit déjà arrivé à d'au-
tres Fidèles 9 auroient pu demander fa grâce
&: hii ravir la couronne du martyre. La lettre
dont nous parlons , qui eft peut-être unique en
fon genre , eft en même temps l'expreffiond'un
cœur embrafé de la plus ardente charité. Nous
la rapporterons prefqu'en entier pour l'édifié
cation du leâeur.
» Je crains , dit le faint Martyr aux Romains , Sa lettre au*
» que votre charité ne me nuife. Car il vous Romains-
» eft aifé de faire ce que vous voulez ; &il me
Digitized by Google
Saint Ignace,E.M. ij
» avec dix Soldats, que le bien que je tâche
h de leur faire , rend encore plus méchants, p*
» Mais teurs mauvais traitements m'inftruifent
U
» de plus en plus , &
je ne fuis pas pour cela
n jujbju ( i )• Je foupire après les bêtes qui
» me font préparées. Puiffent-elles me mettre
* en pièces fur le champ. Je les irriterai , afin
» qu'elles me dévorent promptement , qu'il &
» n'en (bit pas de moi comme cte quelques-uns
» qu'elles n'ont ofé toucher. Si elles ne le veu-
» lent pas , je les y forcerai ( c ). Pardonnez-
» le moi , je fais ce qui m'en utile. Je corn-
» mence maintenant a être difciple de Jefus-
» Chrift. Les chofes vifibles invifibles , tout &
n m'eft indifférent. Je ne défire crue le bonheur
» d'être réuni à Jefus-Chrift Oui , pourvu que
» je jouiffe de Jefus-Chrift, je ne crains ni le
» feu , ni la croix , ni les bêtes , ni la fépara*
» tion de mes os , ni la divifion de mes mem-
it bres , ni la deftruôion de mon corps , ni
» tous les tourments que la rage du Démon
» peut inventer. Tous les plaifirs du monde
» & tous les Royaumes de la terre ne me fer-<
» viroient de rien. Je foupire après celui qui
n eft mort &
refiufcité pour nous. Encore une
» fois , ne m'empêchez pas d'aller à la vie ,
ftpuifque Jefus-Chrift eft la vie des Fidèles.
» Ne me rendez pas au monde , quand je veux
h être à Dieu* Laiflez-moi parvenir à la pure
» lumière. Lorfque j'en jouirai , je ferai vérir
Digitized by Google
î4 Saint Ignace, È. Aï.
» tablemeilt un hommedé Dieu. Permettes-
» moi d'être l'imitateur des fouffranfces de Jefus-*
lm
» Chrift 9 mon Dieu. Si qUel^un le pofledd
» en lui-même , il comprendra ce que je défi-
» re ; &C connoifïant ce que j'éprouve intérieu-
» rement , il aura pitié de moi.
» Le Prince de ce monde veut m
enlever Se
p corrompre ma volonté attachée à Dieu que :
Digitized by Google
Saint Jgjtace, E.M. 15
* corde de Dieu , je fuis quelque chofe $ fi je
» puis arriver à lui. »
Le faim Martyr
ces, comme
de fes fouffran-
fe glorifioit
du pliis grand honneur qui eût pu
—
FÉVRIER x
i
•
Digitized by Google
i6 Saint Ign acê ,È.M.
imêmc efprit , que dans les précédentes. L'Àii-
txtnnxi teiir> s'aftreindre aux règles grammaticales y
WflilÉ *
fuit Pimpétuofité de l'amour divin dont la flam-
me le confume. Sa plumé ne fauroit trouver
d'expreffions aflez énergiques , pour rendre tou-
te la fublimité de fés jpemées. Chaque mot efl
im trait de feti qui éclairé Pëfprit , qui échauf- &
fe le cœur. Par tout le feint Martyr tait édater
une humilité profonde , un fouvôrain mé- &
pris de lui-même : par tout il fe ifiôntre brû-
lant de zèle polir l'Églife , plein d'horreur &
pour le Schifme &
lHéréfiéî : par tout il donne
les preuves les plus foulantes de fon amour
pour Dieu &
le prochain , de fa tendrefle &
pour fon troupeau. Il follicite les prières de
tous ceux auxquels il écrit , en faveur de l'É-
glife d'Antioche , &
les conjure dV envoyer
des Députés pour la confoler l'affermir dans &
la Foi.
11 eût bien voulu écrire auffi aux aùfres Égli-
fes d'Afie ; mais fes CÎàrdes'ne lui eft donnèrent
Digitized by Google
Saint îc#àce s E-M. 17
. pas le temps. H pria Saint Poly carpe de le faire
pour lui. De Troade, il pafla à Naples en Ma-
j^vriek î
cédoine , & de à Philippes. On l'obligea de
là
traverfer à pied la Macédoine &C FÉpire. Il fe
rembarqua à Épidamne en Dalmatie , pafla au-
près de Reggio &
de Pouzzoles > arriva en- &
fin au Port de Rome (e). Il auroit pris terre
à Pouzzoles , afin d'imiter S. Paul , qui , de cette
Ville 9 alla à pied jufqu'à Rome ; mais un gros
vent qui furvint l'en empêcha. » Nous étions
» pénétrés de douleur , difent les Auteurs de
» fes Aûes , qui l'accompagnoient , en confl-
it dérant que nous allions êtïé féparés de notre
Digitized by Google
i8 Saint Ig n ac e ,E. M.
Fidèles. anîva à Rome le 10 4e Décembre 9
Ii ,
Février i S"
* toit
1 denûer jour des Jeu* publics ,
le &
fut conduit à l'Amphithéâtre dès que le Pr&-
"
R mC
ii Jcvoré
^e ^ ^
1 ^in P^ reur-
,
W n'eut pas plutôt
Im les bL°cs! entendu les rugifTemems des Lions , qu'il s'é-
cria : » Je fuis le froment du Seigneur ; il faut
» que je fois moulu par les dents de ces ani-
» maux , pour que je devienne le pain pur de
» Jefus^Chrift. » A peine eut-il achevé ces pa-
: rôles , que deux Lions fe jetterent fur lui , le &
dévorèrent en un moment , ians rien Iaiflèr de
fon corps que les plus çros les plus durs de &
fes os. Aiafi fut exaucée la prière qu'il avoit
faite à Dieu. » A ce trifte fpeâacle , difent les
» Auteurs de fes A des , nous fondions tous en
» larmes. Nous paflames la nuit fuivante dan*
» la prière &
les veilles , conjurant le Seigneur
» de nous confoler de cette mort , en nous
» donnant quelque gage afluré de la gloire qui
l'avoit fui vie. Le Seigneur nous exauça; car
» quelques-uns d'entre nous s'étant endormis ,
» virent Ignace dans une gloire ineffable. Nous
» avons marqué le jour de fa mort , afin que
» tous les ans nous puifliôns nous afTembler
» pour honorer ion martyre (/). » Nous li-
Digitized by GoogI
Saint Ignace 3 E.M. 19
forts dans les mêmes Aftes , qu'on recueillit
ivec refpeâ les os du Saint -,
qui furent portés ^VRiER i.
à Antioche , & gardés comme un tréfor inef-
tïmable.
On
dans Saint Chryfoftome que les Re*
lit
Digitized by Google
20 Saint Ign ace , E. M.
f— d e cette pour le corps que pour
vilîte , tant
FÉVRIER i.
l' ame ( )• ^
Reliques de notre Saint font
4 s
'
maintenant à Rome, dans l'Églife de Saint Clé-
ment , Pape &
Martyr. Elles y furent appor-
tées fous le règne d'Héraclius , vers le temps
oîi la Ville d'Antioche tomba entre les mains
des Sarrazins ( 5 ). U y a quelques parcelles
des Oflements de Saint Ignace chez les Cha-
noines Réguliers d'Arouaife , près Bapaume ;
en Artois ; chez les Bénédiûins de Lieffe , en
Haynaut ; &
dans quelques autres Églifes ( 6 ).
La fête de notre Saint eft d'obligation chez les
Grecs, qui la célèbrent le 20. Décembre : jour
auquel il fut martyrifé.
Digitized by Google
Sa t nt Ignace, E. M n
* Évêque , dit-il ,eft folidement établi dans Phu- — '
Digitized by Google
il Saint Ignace 3 E. M.
1
FEYRIER i.
* ^ffi° n d& l'héritage que la miféricorde divi-
'
» ne me prépare.
Saint Ignace , après s'être élevé contre ceux
qui adoptaient les cérémonies judaïques , %c
qui femoient des divifions , continue ainfi ?
» Lorftpie j'étois parmi vous , je criois à hau-
» te,voix , & parle mouvement de l'Efprit de
> Dieu : Attachez-vcms à l'Évêque , aux Prè-
» très & aux Diacres. Vous vous imaginiez
» alors que je ne parlais ainfi qu'en vue de
» quelque diyifion ou'il m'étoit aifé de pré*
» voir. Mais je prends à témoin celui pour qui
» je fuis chargé de chaînes, qu'à cet égard mes
» connoiflances n'ont eu rien d'humain. C'eft
» l'Efprit qui vous a dit par ma bouche Ne :
Digitized by Google
Saixt Pioke s P. M. îy
SAINT PI0NE,
Prêtre et Martyr.
CE feint Prêtre de PÊgKfe de Smfftte , «voit
n ente ae i eipnt ae ^aint roiy carpe , oc
Digitized by Google
14 S AZNT P TONE , P. M.
î de confentir à ce que Ton exiçeoit d'eux. Com-
me on demandait à Afclépiade ^uel Dieu il
*
adoroit : » Jefus-Chrift , répondit-iL Mais, re-
» prit Polémon, eft-ce un Dieu différent de
» celui dont vous avez parlé ? Non , dit Afclé-
Digitized by Google
SaintSigebert. 15
Chrift. Le Proconful Qulntilien étant arrivé à 1
SAINT SIGEBERT,
Roi d'Austràsie.
S I GEBERT étoit fils de Dagobert I, Roi
Digitized by Google
îrf Saint Si g z b e rt.
— qu'il avolt commife à fon égard , le déter* &
FÉVRIER i.
mina, avec l'aide de Saint Ouen de Saint &
Éloy qui n'étaient encore que Laïques , à con-
férer à fon fils le Sacrement de la régénération»
me (c) ,
d'Auftrafie &
donna à Clovis celui de
Neuftrie ou de la France Occidentale avec une
Digitized by Google
S A î N T S I G E S E RT. 2J
partie de celui de Bourgogne (J\
Après la mort de Dagobert , arrivée en 6\2 y£ypj£o -
f *) , les deux frères vécurent dans la plus par*
faite union. Sigebert, aidé des confeils du B.
Pépin , qui l'aimoit comme (on fils, 6c qui
continua d'exercer auprès de lui la Charge de
Maire du Palais , fit bientôt connoître qu'il
avoit parfaitement répondu aux foins que cet
habile maître avoit pris de le former à la prati-
que de toutes les vertus Chrétiennes Roya- &
les. La mort lui avant enlevé Pépin en 640
il choifit Grimoald pour être Maire du Palais à
Digitized by Google
28 SA i N t S 1 GEB ER T.
& de la pratique des pieux exercices de la Re-
frttVRiER i.
*
^P on 9 ne pouvoient manquer d'attirer fur lui
les grâces les plus abondantes. Il employa une
grande partie de fes revenus à foulager les mi-
feres des pauvres , à bâtir à doter des Hô- &
pitaux , des Églifes &
des Monaftçres (/). Ce
vertueux Prince ne vécut pas long temps , fi
toutefois on doit appeller courte une vie aufli
remplie de bonnes œuvres que la fienne. Il
mourut le i. Fév. 656 , à la 15e. année de fon
% {g )• On Penterra dans l'Abbaye de Saint
Martin près de Mets, Il eft honoré d'un culte
public dans la plus grande partie des pays fur
Digitized by Google
Saint Sigeber t. 19
kfqueis régna , ainfi que dans les Églifes
il &
les Monafteres dont il avoit été le Fondateur.
-évrier lf*
Son corps ayant été trouvé (ans corruption en
106} , fut levé de terre, placé à côté du &
Grand-Autel. On le mit dans une Châtie d'ar-
gent en 1 170. François de Lorraine % Duc de
on doit mettre
674.; car le la France , conformément a
commencement du règne de la promefTe qu'il en avoit fai-
Dagobert II , ou à la tin de te , dans le deffein de vifiter
Tan 673 , arec M. le P. Hé- le Roi. U apprit avec la plus
rault , ou en 674 , avec M. grande douleur qu'il ne vivoit
Schoëpflin. plus. Il avoit été aûaûiné à
Dagobert U
(è diittngua Stenay fur Meufe, aujour-
toujours par cet efprit de reli- d'hui la plus forte Ville du
gion &
de piété 'qu'il avoit Duché de Bar en Lorraine*
puifé a l école des afniâions , Les Hiftoriens François attri-
& à celle des grands maîtres i
buent cet afiaflînat à l'impie
de vie fpirituelle, qui dans
la Ébroin , Maire du Palais fous
ces temps-la floriflbient en ThéodoriclU, Roi de Bour-
Écofie &
en Irlande. U fit (a gogne &de Neuftrie , préten-
principale réfidence en Alface dant qu'il vouloit par là fe
où il laifla plufieurs monu- rendre maître des États de
ments de fes pieufes libérali- Dagobert. Le peuple, pour
tés en tondant & en dotant un défendre fa liberté contre
grand nombre d* Eglifes & de &
Ébroin, établit Pépin Mar-
Monafteres. Quoique fon rè- tin , Ducs ou Gouverneurs
gne n'ait été que de 6 ans d'Auifrafie. Le fécond périt
M. Schoëpflin ne balance pas enfuite victime des intrigues
é"aiTurer,p. 740. qu'aucun Roi d'Ébroin , qui à fon tour fut
ii fait plus de bien que lui à affailiné par Ermenfrid. En
ï tarife de France , au moins 687, Pépin défit Théodoric
en ce qui concerne l' Alface. m
a Teftry , prit Paris le &
Samr Wilfrid, ayant été obli- Roi lui-même i après quoi »
gé de quitter l'Angleterre, il régna fouverainement en
Dagobert lui fit l'accueil le France fous le titre de Main 9
plus favorable , & voulut le La mort de Dagobert , ho-
donner pour Succefleur à Saint noré comme Martyr à Stenay
Arbogafte, Êvèque de Stras- fur Meufe , dans le Dioccfe de
bourg. Mais il refufa cette Verdun , depuis le VD3 fie-
Digitized by Google
>
jo Saint S i gebea t.
Guife, avant été obligé en 1*51, de démolir
(ÊVRiER z.
tous ^ cs Monafteres des FauxDoures de Mets
"
mie Charles-Quint affiégeoit , les Reliques de
àaint Sigebert furent dépofées dans FÉglife des
Jacobins de la même Ville , puis portées à la
Collégiale de Notre-Dame de Nancy.
Voyez Frédegaire &
Sigebert de Gemblou-s
ion continuateur dans la Vie de notre Saint,
avec les favantes remarques du P. Henfchenius ;
D. Gabnet, Hift.de Lorrain* , T. i.p. 41$ ; &C
M. Schoepflin , dans (on Alfatia illufirata , p.
742 ; 6c Géorge Von-Eckard, Hifior. Franci*
Or'untaUs , T. 1 ; &
principalement la Vie de
S, Sigebert , par le P. Frizon , à Nancy , 1716.
con-
fieurs autres, 11 enrichit tHifioiH de Lorraine par Dom
fidérablemem l'Êglife deStrat Calmât » T. t , /. ro , n. /tf »
Digitized by Google
S. Paul , Ste. Brigide. 3
É V Ê Q U £
de Trois-Cbâteaux en Dauphiné*
SAINTE BRIGIDE,
Vierge,
Abbefle , & Patrone d'Irlande.
Cette Sainte nâquk à Fochard en Ultonie.
Étant encore fort jeune , elle reçut le voile des
mains de Saint Meel , neveu &
difciple de Saint
Patrice. Elle fe bâtit fous un gros chêne une
Cellule t qui fut depuis appelle Kuil^dara
ou Cellule du. Chine. Mais plufieurs perfonnes
Digitized by Google
32 Satxtè BkîGttoÉ, K
de fon fexe venant tous ranger fous
les jours fe
fa conduire , elle les réunit en corps de Com-
x
"
munauté. Ce fut comme une Pépinière fainte
qui donna naiflance à plufieurs autres Monafte-
res d'Irlande , lesquels reConnoiflbient tous
Sainte Brigide pour Mere &
pour Fondatrice.
Nous n'avons aucuns détails fur les vertus
de cette Sainte , les cinq Auteurs qui ont donné
fa Vie , n'ayantjgueres parlé que de fes mira-
cles. Elle floriffoit au commencement du fi-
xieme iiecle. On trouve fon nom dans le Mar-
tyrologe de Béde , &
dans tous les Martyrolo-
ges qui ont été compofés depuis. Il eft aufii
dans les plus anciens Manufcrits du Martyrolo-
ge de Saint Jérôme , tels que ceux d'Efternac ôc
de Corbie. Il y a plufieurs Églifes dédiées fous
fon invocation en Écofte , en Angleterre , en
Allemagne &en France. La Fête de Sainte
Brigide eft marquée dans les anciens Bréviaires
d'Allemagne , &
des Mes Britanniques , dans&
la plupart de ceux de France. On en a fait mé-
moire à Paris jufqu'en 1607. ^
n trouva fon
corps en 1 1 85 avec ceux de Saint Patrice &
de Saint Columba , dans une triple voûte de
la Ville de Down-Patrick. Ce précieux tréfor
jfi.it porté dans la Cathédrale de la même Ville
( x ) , Cambrenfis
Giraldus ( i ) Camden.
Topog. H-Urn. Dijt. c. 18. (3) Boliandus, Fâbr,T.t.
Caraden, &c. />•"*•
SAINTE
Digitized by Google
\
Sainte K i n n i e } V. 33
SAINTE K I N NIE,
Vierge en Irlande.
Ous ne favons autre chofe de cette Sainte ;
finon qu elle fut baptifée par Saint Patrice , &
qu'elle reçut de fes mains le voile de Religieufe.
Sa mémoire a été long-temps en vénération en
Irlande. Ses Reliques étoient à Lovth , dans
la Partie Méridionale de l'Ultonie.
Voyez Jocelin , Vu. S. Pairie. Colgan , &c
Digitized by Google
34 La P u ri Ft c at i o n.
IL JOUR DE FÉVRIER.
LA PURIFICATION
COMMUNÉMENT APPELLÊE
LA CHANDELEUR.
FÉVRIER 2.
33 I E U voulant faire
connoître aux hom-
mes qu'en d'Adam , ils étoient
qualité d'enfants
conçus &
naiffoient tous dans le péché , avoit
Loi de u
or donné dans l'ancienne Loi qu'une femme
Purification nouvellement accouchée feroit regardée com-
tbexksJiûfr. me impure , &
que durant le temps de fon im-
pureté elle ne paraîtrait point en public , &
ne toucherait a rien de confacré au Seigneur
( i ). Ce temps étoit de quarante jours pour
un garçon , &
de quatre-vingt pour une fille
en comptant du jour de la naiflance de l'un &
de l'autre. Lorlqu'il étoit expiré , la mere de-
voit porter à la porte du Tabernacle , & en-
fuitc à celle du Temple , un Agneau d'un an
que le Prêtre offrait en holocaurte , pour re-
cornoître le fouverain domaine de Dieu , &
pour le remercier de l'heureux accouchement
de la mere. Elle devoit auffi.préfenter un Pi-
geonneau ou une Tourterelle , qui étoient of-
ferts pour le péché. Après ce double facrifice ,
elle étoit purifiée de fon impureté légale , &
( i ) Lcvit. XII. 8r
0
Digitized by Google
Là PvRIfîCATION. 3f
établie dans fes premiers droits. Les pauvres
qui n'étoient point en état de donner un
F £ VR1£R **
Agneau , y fuppléoient par un fécond Pigeon-
neau ou une féconde Tourterelle , qui fournit
foit la matière de l'holocaufte ( 2 ).
La Sainte Vierge , étant devenue mere par
Fopération du Saint Ëfprit , & fans perdre fa
virginité , il eft évident par les termes mêmes
de la Loi ( 3 ) , que la cérémonie de la Purifi- La Loi lo-
cation ne pouvoit l'obliger. Elle s'y affujettit bligeoitpoinc
néanmoins , &
s'en tint à la lettre de la Loi ,
Stc Vicr*
£
'
( 2 ) Ibid. v. S, () Luc. U. M*
C 3 ) J»tf . v. x.
Digitized by
^6 La Purification
que Sauveur
'
1
efprits fur la conduite tient le
y
il en avoit une autre oui portoit que le
premier-né feroit offert au Seigneur ( 5 ) avec
des cérémonies particulières , qu'on le ra- &
cheteroit après cela ( 6 ), moyennant une fom-
La Saînrc me modique d'argent. Marie porta donc fon
au * em P'e 9 a ^ n ^ e l' om^r au Seigneur
^m^foiiTit
ar ' es n^ins du Prêtre. Elle donna enfuite les
a^Tempic! P
rina ficles pour le racheter , le reçut dans &
fes iras comme un dépôt qui étoit confié à
ies foins , jufqu'au moment où le Pere Éternel
le redemanderoit pour accomplir l'œuvre de
la Rédemption du genre humain. Il efl hors
de doute que Jefus-Chrift n'étoit pas compris
dans la loi. Car, dit Saint Hilaire ( 7 ) : » Si
» le Fils d'un Roi , &
l'héritier préfomptif de
h fa Couronne, eft exempt de toute iervitu-
» de , à combien plus forte raifon Jefus-
Chrift, qui étoit le Rédempteur de nos corps
6c de nos ames , étoit-il difpenfé de fe rache-
» 1er lui-même ? » Mais ce Divin Sauveur
vouloit nous donner un exemple d'humilité ,
d'obéiifance, &
de piété.; il vouloit renouveller
dans le Temple , d'une manière publique lo- &
( 5 ) Luc JhiJ. *f. .
I ( 7 ) In Matth. c. îj ,
«.*/# j
Digitized by Google
La PzrniFiCATiox. 37
JenneHe , Foblation qu'il avoit déjà faite à fon
Père dès le moment de fon Incarnation^ Qui ç£vrœr a.
pourrait exprimer tous les featiments dont cette
obhtion fut accompagnée } Oui , ce fat alors
que le Père Éternel reçut.un facrifice capable
«de défarmer fa colère allumée par nos crimes
& d'arracher nos ames à ce feu dévorant qui
ne s'éteindra jamais 1
Comment
Offrons-nous à Dieu en ce jour avec Jefus-
Chrift. Ayant un tel Médiateur, nous ne pou- tSSTk
~
vous craindre que notre facrifice fait rejette. Dieu.
Si jufqu'ici nous avons manqué à un devoir
auffi eâentiel , réparons notre faute par les laiv
mes de la pénitence. Mettons notre cœur dans
Ja cfifpofition où étok celui de Saint Auguftirï ,
& écrions-nous enfitite avec lui » Je vous ai
:
Digitized by
38 La Purification.
gncur ne pourra manquer d'être accepté • 4$
FÉVRIER %, d'attirer fur
nous les plus abondantes bénédic-
tions. Il eft encore une chofe que nous ne de-*
vons pas perdre de vue ; c*eft que Jefus-Chrift
voulut être préfenté au Temple par les mains
de fa Sainte Mere. Prions auffi Marie de fe char*
ger du foin de préfenter à Dieu notre offrande»
Elle eft le canal des grâces ; quoi de plus pro*
pre à excker en nous une entière confiance en
fa puiflante médiation !
La cérémonie de ce jour fut terminée par un
troifieme Myftere , par la rencontre qui fe fit
dans le Temple du Vieillard- Siméon de la &
Prophéteffe Anne avec Jefus &
fes Parents ( a)*
Siméon ayant pris dans fes bras le divin En~
fimt , l'objet de fes défirs les plus ardents , fe
livra aux tranfports de la plus vive reconnotft
fance , & bénit Dieu de lui avoir accordé la
Siméon & confolation de voir le Mefîie attendu depuis fi
0
no^reiu Je-
longtemps. Il prédit enfuite à Marie qu'elle
fus pou? lç feroit tranfpercee d\in glaive de douleur aux
Meflic, pieds de la Croix fur laquelle fon Fils expire*
roit , & qu'en même temps qu'il ferait une
taufe de falut &de réfurreôion pour ceux qui
croiraient en lui , il ferait une caufe de ruine
& de réprobation pour ceux qui refiifçroient
de le reconnoître , ou qui , l'ayant une fois
connu , ne vivroient pas d'une manière confor-
me à fes maximes. Marie écouta en filence
cette terrible prédi£tion ; &au lieu de s'aban-
donner au trouble &
à la crainte , elle fe fou-»
mit aux ordre? du Çiçl avec autant de réfigna^
Digitized by Google
La Pu ni f ic at i on. 39
tîon que d'humilité. Aime , oui furvint dans le
même infiant , louoit auffi le Seigneur , par- &
p^yj^
loit de Jefus à tous ceux qui attendoient la ré*
demption. Cette Prophétefle était une fàinte
veuve qui 9 depuis la mort de fon mari , de-
meuroit (ans cefle dans le Temple * ferrant
Dieu nuit &
jour dans les jeûnes &
la prière*
De tous les Juifs , il n'y eut que Siméon &
Anne qui connuffent Jefus-Chrifi Ceci ne nous
étonnera point , fi nous nous rappelions que
ce divin Sauveur ne fe manifefte qu'à ceux qui
le cherchent avec de vifs fentiments de fer-
veur , d'humilité , de fimplicité , &
d'amour*
"Les avons-nous ces fentiments fans lefquels on
ne peut trouver Jefus-Chrift ? Ah ! qu il eft à
craindre que le témoignage de notre confiden-
ce ne nous foit contraire ! Il eft dit encore de
Siméon , qu'après avoir eu le bonheur de voir
Jefus-Chrift , il ne conferva plus aucune atta-
che pour le monde & les créatures vifibles«
Cette dUpofition eft-elle bien commune parmi
ceux qui le prétendent difciples du même Jefus-
Chrift ? Que l'on en juge par le foin qu'ils
prennent de fe procurer toutes leurs aifes , &
par la crainte qu'ils ont de quitter une vie , dont
çrefque tous les inilants font marqués par de
nouvelles infidélités. Les entend-on foupirer
après le jour oit l'ame des juftes, dégagée des
liens du corps , &
affranchie de la fervitude du
péché , ira s'abîmer éternellement dans le fein
de Dieu , pour l'aimer fans partage comme
fans interruption )
Digitized by Google
40 La PvRiFjt ATioirl
des Cierges allumés, eft fort ancienne dans P£-
gUfe (A). Le concours de peuple raflemblé par
" cette cérémonie, eft, félon Saint Bernard, le
fymbole de notre luiion & de notre charité »
& rend nos prières beaucoup plus agréables au
Seigneur. On bénit les Cierces gue Ton porte
à la Proceflion , parce que l'Églife a coutume
de lànftifier par la prière &
la bénédiâion tout
ce qui doit être employé au Service divin. On
porte des Cierges allumés , pour repréfenter le
feu de l'amour divin qui doit embrafer nos
cœurs , & en bannir tout mélange de feu etmn+
ger » tel que feroit celui des diverfes paffions
que produit la concupifcence. Par là , nous ho*
norons encore Jefus-Chrift , qui eft défigné dans
rÉcriture fous le titre de lumière ( 8 ) , qui &
eft venu fur la terrç pour diffiper nos ténèbres
fpirituelles. Nous nous rappelions aufli Pobli-
Digitized by Coogle
La Purification* 41
Digitized by Google
4% La Purification.
étoit conçu & né dans péché. Les le rits ju-
février 24
Caïques a ant
X ^
on
abrogés par la promulgation
ne doit plus craindre les im-
de l'Évangile ,
Digitized by Google
La Purification. 43
doit remplir ce devoir aufli-tôt qu'elle peut 55=5
fortir de fa maifon fans courir aucun riique.
^tVK
D eft bien jufte en effet que fa première vifite
foit pour l*Églife. Là elle doit premièrement
remercier le Seigneur de fon heureufe délivran-
ce , & le prier de répandre fes bénédiôions
tant fur elle que fur fon enfant. La nature feule
nous dit qu'un bienfait exige de la reconnoif-
iance. Eft«ce que nous nous flatterions d'être
difpenfés de ce devoir à l'égard de Dieu ? La
Foi ne nous enfeigne-t-elle pas que l'ingratitu-
de tarit la fource des grâces ? Nous ne tommes
pas inoins obligés de remercier Dieu de fes
menfàks, oue de le louer &de l'aimer. De là
vienr que S. Paul recommandoit fi fortement aux
fidèles Faxbon de grâces , & que les Chrétiens
avoient fi fouvçnt à la bouche ces paroles : gra*
us à Diui* C'étoit même leur formule ordinai-
re de falutation , félon Saint AugufHn f qui s'é-
crie à ce fujet : » Que pouvons-nous penfer f
» dire 9 ou écrire de mieux que ceci : grâces à
* Dieu ( ii)?» En effet , remarque Saint Gré-
goire de Nyffe (12), Dieu nous ayant comblés
& bienfaits par le paffé nous en promettant
<,
tant?
U eû certain que les grâces fignalées méri-
tent de notre part une reconnoiffance toute
particulière. Or c^ft le cas où fe trouve une
mère chrétienne. Elle met fon heureufe dé-
JFÉVRIER i.
au nombre des grâces fignalées. Il eft donc bien
*
jufte qu'elle aille fe profterner aux pieds du Sei-
gneur , pour lui protefter folennellement qu'el*
le n'oubliera jamais fes miféricordes. Ce feroit
peu , fi elle s'en tenoit là. Il faut encore qu'elle
demande les fecours dont elle a befoin pour
élever dans la vertu l'enfant Qu'elle a mis au
inonde , &
qu'elle prenne une ferme réfolution
de préferver fon ame des foiûilures du péchés
Car- eue lui ferviroit d'être devenue mère ,
fi le fruit de fes entrailles devoit tomber fous
• « #
* * -I "I
«... - • é •
<
» i
1 —
Digitized by Google
S. L AU RENT ,ARCHEV. 4f
LE MÊME J O U A-. .
février »,
SAINT LAURENT,
Archevêque dê Cantorbéry.
Digitized by Google
46 Saint Flos cule,É.
"
cha plus que les moyens de faire connoître
fÉVRDËR a.' Jefus-Chrift à fes fujets. Notre Saint ne furvé-
eut pas de beaucoup à ce merveilleux change-
ment. Il mourut en 610 , après avoir gouver-
né onze ans (on Églife. On trouve fon nom
dans le Martyrologe Romain (<z ).
Voyez Bede, HiJLl. z, €.4, (f, y; Guil- &
laume de Malmesbury , L 1. Pontif. And.
Digitized by Google
Saint Blaise,E. 47
Digitized by Google
48 Saint B l a i s e 3 E.
& fe fait le de Février. On trouve aufîi
1 1 .
gination
Digitized by Google
Saint ZàifscnAiRz: 49
gination qui groffit les obftacles à nos yeux , M—
pour nous empêcher de mettre la main à Pœu- février
vre ? Nous îaiflerons-nous
continuellement
aveugler par l'amour propre , qui nous dégui-
fe notre lâcheté fous des apparences fpécieu-
fes ? Ah ! formons aujourd'hui! une nouvel-
le refolution de nous attacher au fervice de
Dieu ; mais une refolution qui foit efficace , SC
qui nous rende viâorieux de tous les efforts
que la chair 6c le monde pourroient faire pouf
nous rengager dans nos anciennes infidélités.
SAINT ANSCHAIRE,
Archevêque
rm & de Brème.
L'An 865.
» «
A Ns chaire,
en Picardie
Moine de la vieille Corbie
, pana dans la nouvelle ,
que Saint
Adélard avoit fondéç en Saxe. Il y fut chargé
d'enfei^ner les Lettres, d'inflruire le peuule^
te de prêcher publiquement dans FÉ* life : fonc-^
Digitized by Google
5o Saint An se u aire.
tion dont il s'acquitta avec autant de piété que
#
defuccès. Harold ou Hériold, Prince de Dan-
*
nemarc , ayant reçu le Baptême i la Cour
de l'Empereur Louis le Débonnaire , chez Ie-
ouel il s étoit réfugié , demanda quelque Mif-
fionnaire zélé pour raccompagner dans fon
pays. On lui donna notre Saint qui ne foupi-
roit qu'après l'accroiflcment du règne de Jefus-
Chrift. Anfchaire prêcha la Foi premièrement
aux Danois , puis aux Suédois , enfin aux &
peuples qui habitaient le Nord de l'Allemagne.
Le Seigneur répandit tant de bénédiâions fur
fon miniftere , qu'un grand nombre ^Idolâ-
tres embraflerent le ChriiHanifme. Le Pape
Grégoire IV le nomma
en 83 1 , Légat du faint
Sie^e & Archevêque de Hambourg. Après la
ruine de cette Ville f qui fut pillée brûlée par
fit
Digitized by Google
OJas , Prince futferftitieux > Voulut que le fort
décidât , fi le libre exercice
du Chriftianifme ^
feroit permis dans fes États. Le ÉuntÉvêqiie FÈV*K*K
gui ne voyoit qu'arec peine la Caufe de Dieu
loumife aux caprices du hazard , recommanda
du moin* au Ciel l'iffue d'une décilion fi bizar-
re. Les chofes tournèrent comme ill'atoit dé*
firé, c/eft-àrdire
?
au défavantage duPaganifmeu
La lumière de l'Évangile n'eut pas plutôt brillé y
qu'il fe convertit une multitude prodîgieufe de
peuple. Anfchaire fit bâtir plufieurs Êglifes*
Qu'il pourvut d'excellents Pafteur$ avant que
de retourner à Brème.
Notre Saint , qui f comme S. fcnil tfaignoil
,
d être reprouvé après avoir prêché Jefus-Chrift
aux autres , réduifoit fon corps en fervitude
par la pénitence &
la mortification* U portoit
Je cil ice f &
ne fe nourriflbit communémertt 1
que d'eau & de pain*
Jamais il n'entreprend
tien fans avoir implore auparavant le fecourt
f
du Ciel. Quoiqtfil pofledât le talent de la pa«
rôle dans un degré fupériôUr , il n'attçndodt qua
de Dieu le fuccès de fes Prédications» Sa eha*
tité pouf le» pauvres ne connoiflbit point (fer
(
VOtt
« ) M. fléuty dit «ju'oni dans des fteatttiéts
cocert 4* çct pillages ÛYWt Fabrkius faifeil MA
MSI U
Digitized by Google
fto Saint An sch aire.
Brème , en 86 y , à la 67e. année de fon âge,
FÉVRIER 3
^ a 34 e ^ e ^on Épifcopat ; il s'opéra plufieurs
^ *
'
miracles par fon interceflion. Son nom fut in-
féré dans les Martyrologes peu de temps après fa
mort. On l'appelle en Allemagne Saint Scharies;
ce qui a tait nommer la Collégiale de Brème
S ant-S chartes. Celle de Hambourg , qui portoit
le même nom , a été convertie par les Luthériens
en un Hôpital pour les Orphelins ( b ).
• » *
Digitized by Google
.
Sainte fTéjtéBURCE.
VULGAIREMENT ~ >
SAINTE VERBOURC;
Vierge, Abbesse et Patrons
de Chefter.
VII. Siècle.
U uj
T"V
Digitized by Google
54 Sainte WtRtBvRGt.
- & dç Sainte Sexburge ( a ) On ne pouvoit rient
,
m
ajouter à l'éclat de (a naiflance , puifqu'ello
'
étpi( iffue 4u (ang des principaux Rois Saxons,
XUe eut le bonheur de ne point s'enorgueillir
d'un avantage (pie le mande efKme tant, par-
ce qu'elle avoit appris dès fon enfance à mepri-
fer les grandeurs humaines. Elle avoit trois
frères f AVulfede &
Rufin , qui reçurent la cou-
ronne du martyre , fie Kenred , qui mourut à
Roaie en odeur de fainteté. Erménilde , leur
vertueufe mere , n'avoit rien négligé pour cul-
tiver ces jeunes plantes que ie Ciel lui avoit
confiées ; aufli eut elle la confolation de les voir
croître en grâce 8c en (ageffe devant Dieu de- &
vant les hommes, Weréburge fur tout avoit
répondu à fes foins d'une manière particulière.
Son humilité, ion obéiflance fa douceur &
avoient quelque diofe d'extraordinaire. Elle
flifitfoit régulièrement aux Offices de l'^fo
Digitized by Google
Sainte Wérébi/rge. 55
faon qui caraôérrfent les âmes parfaites. ïoute
autre joie que celle qui vient du témoignage FÉVRIER
j.
y — »— g ——•
compon&km étoit fi vive ne ceflbit
, qu'elle
de déplorer fes miferes , &
la malheureufe né-
eeffité oîi elle étoit de vivre éloignée de fon
Dieu. Son amour pour la pureté s*allarmoit à
la vue du moindre danger; elle confervoit cet*
te vertu par une vigilance exafte fur tous fes
fens, par des jeûnes rigoureux, par une &
prière fervente & continuelle.
Une de grandes quali-
rare beauté, jointe à
tés, &â cFéminentes vertus , la fit rechercher
en mariage par les plus confidérables partis.
Maïs elle relia inébranlable dans la réfolutioa
qu'elle avoit prife de confacrer à Dieu fa virgi-
nité. Le Prince des Saxons Occidentaux ayant
employé de riches préfents pour la gagner , elle
les réfufa ainfi que fa main , en difant qu'elle
avoit choifi pour époux le Seigneur Jefus , Ré-
dempteur des hommes. Elle triompha avec en-
core plus de gloire des defleins de "Werbode f
un des plus puiffants Seigneurs de la Cour,
Wulfere , qui aimoit beaucoup ce Seigneur à
caufe des fervices importants qu'il en avoit re*
cis, lui promit fa fille en mariage, à condi-
tion toutesfois qu'elle y confentiroit. Cettç
promeffe affligea fenfiblement la Reine les &
deux Princes ulfàde w &
Ruffin, Ceux-ci , qui
venoient d'embrafler la Religion chrétienne f
prétextèrent une partie de chaffe, afin d'aller
rrouver Saint Chad , Évêque de Litchfield 9
qui habitoit un Hermitage , fitué dans ime fo-
ret. Ce Saint , après avoir achevé de les inf-
truire , les baptifa &
les renvoya enfuite.
Verbode , qui les favoit oppofés à fon maria-
Digitized by Google
j6 Sainte Wérèbu rge.
ge , refolut leur perte. On dit même qu'il fe fît
donner 1111ordre favorable à fon deflein par le
Jévrjer 3
"
Roi , qu'il anima contre fes enfants , en lui
peignant fous de noires couleurs la vifite qu'ils
avoient rendue à Saint Chad , & en fubornant
de faux témoins oui les chargèrent de crimes
atroces. Ce Miniftre perfide pouvoit tout fur
Pefprit de Wulfere ; & c'étoit lui qui l'avoit en-
gagé à favorifer l'Idolâtrie. Mais il ne tarda pas
à lubir le châtiment que méritoient fes détefta-
Mes intrigues. Les Princes n'eurent pas plutôt
été mis à mort , que le Roi en conçut la plus
vive douleur. Allarmé par les reproches de fa
tonfcierice , il rentra en lui-même , fit péni-
tence de fon crime , & fe conforma en tout aux
tonfeils de la Reine & de Saint Chad. Il dé-
truifit toutes les Idoles , changea leurs Tem-
ples en autant d'Èglifes , fonda l'Abbaye de
Peterborougb & le Prieuré de Stone , où fes
deux enfants furent enterrés , &
étendit le cul-
te du vrai Dieu par fon zele &
par fes exemples*
Wéréburge , charmée d'une révolution fi peu
attendue , ne craignit plus de découvrir à fon
pere l'ardent défir qu'elle avoit d'embrafTer l'É-
tat monaftique. Le Roi refufa d'abord fon con-
tentement ; mais il fut enfin obligé de céder aux
înftances réitérées de fa fille. Il fe mit donc au
deflus des mouvements de la nature , & fit gé-
Digitized by Google
I
Digitized by Google
ç8 Sainte Wéréburùe.
===? Wéréburge ne négligeoit rien de tout ce qui
j
pouvoit contribuer à la fanéHfication des ames
confiées à fes foins. Sa conduite étoit une leçon?
'
Digitized by Google
Sainte Wèréburgê. 59
il tomba en pouffiere durant les incurfions des
Danois. En 875 , la Châfle de notre Sainte fut
t£-vrii< r *
portée à Weft-Chefter , dépofée dans une &
magnifique Églife , qui devint enfuite la Ca-
thédrale (</)• Nous liions dans Bradshaw le
détail de plusieurs miracles opérés par l'inter-
fervir par des Chanoines fé< Chefter fit celle de Ste. Wéré-
ci:fn, La Comtefle Elâede burge envers laquelle ils a-
imita la piété de fon mari voient une dévotion finguhc-
en fondant plufieurs Églifes. re. En 1093 , on ôta l'Eglife
Elle fit auffi environner Chef- de Ste. Wéréburge aux Cha-
ter de bonnes murailles , le & noines féculiers pour la don-
fomri a d'un Château , pour le ner à des Moines qui turent
mettre à l' abri des inful tes des gouvernés par un Abbé venu
Gallois. Devenue veuve , elle de r Abbaye du Bec en Nor-
rebâtit les Églifes & les Villes mandie. Richard, fils & fuc-
de Srafford , Wanrich * Tam- ceneur de Hugues Lupus , que
vorth, Ôc Shrewsbury, Par- Guillaume le Conquérant a-
ni les Mona/teres dont elle voit fait Palatin du Comté de
fut la Fondatrice , on compte Chefter, allant en pélérinago
la célèbre Abbaye de Saint à l'Êglife de Saint Wénéfrid à
rHerre de Glocefter , dont Holyvell , attribua à la pro-
eue enrichit l' Églife des Reli- tection de Sainte Wéréburge
quat Saint Ofwald , Roi & qu'il avoit reclamée , le bon-
Martyr, Elle y fut enterrée heur qu'il eut d'échapper à
après /à mort. Voyez Brads- l'Armée des Gallois , qui a-
hiw , Dugdale 8c Cambden. voient defTein de fe faifir de fa
Les Rois Athelftan Edgar &
firent de riches préfents à nétable , pour perpétuer U
rÉglxfe de Sainte Wéréburge mémoire de rheureufe déli-
de Chefter, qu'ils vifiterent vrance de fon maître , donna
par dévotion. Sous le règne le Village de Newton à l'Êgli.
de Saint Édouard le Confef- fe de Sainte Wéréburge , fit
feur parut le pieux Léofrich,
,
fonda l'Abbaye de Norton fur
Comte de Mercie , qui épou- laDée , à l'endroit même où
UU vtrtueuif Çodithe, Ils fon Armée avoit patte mirât u-
Digitized by Google
6o Ste. Marcvèrite 9 PL
ceflîon de Sainte Weréburge, Ces miracles font
FÉVRIER ) des guérifons fupérieures aux forces de la na*-
ture , la délivrance de Chefter afllégée en 1 1 80
par les Gallois , tes Danois , les Écoflbis 9 &
6c celle d'un horrible incendie , qui s'éteignit
tout à coup lorfau'on fut forti proceffionneile-
ment avec la Chaffe de ta Sainte (*).
M Ê ME JOUR.
L £
SAINTE MARGUERITE,
dite d'Angleterre,
Vierge.
Digitized by Google
Ste> Marguerite, V. tfi
Digitized by Google
6* S. André Cors ini , Ë.
OJOOOJOiCfOtOlf?
JOUR DE FÊ PRIER..
SAINT ANDRÉ
CORSINI,
EVÊ QUE DE FIÊZOLI ;
ekToscake*
~
Tiré de fis deux différentes Vus 9 dont la pre~
mitre eâ touvrage £un de fis difiiples. La féconde
fut écrite cent ans après la mort du Saint , par un
Carme , nommé Pierre- André Cajfagna. Voyt^
auffi la Vie de Saint André Corfini , compofie en
latin par François Venturius > Êvéque de San*
Severo , & imprimée À Rome en 1G2.0 , in 4
0
. Le
P. Maffei , Jéfuite y en a donné un ton Abrégé*
L'An IJ75.
TtVRiKR 4. E Saint , Mu
d'une des plus illuftres fa-
milles de Florence ,
naquit en 1302 , le 30.
Novembre , jour de Saint André , dont il rc-
çut le nom à fon Baptême. Ses parents , qui le
regardoient comme le fruit de leurs prières ,
Tavoient confacré au Seigneur par un vœu ,
dès avant fa naiflance. Us prirent donc iui foin
particulier de l'élever dans les vraies maximes
de la piété chrétienne. >tai$ ils eurent la dou-
leur de voir que leur fils ne répondoit point à
leurs vues. Il pafla effefUvemçnt fes premières
Digitized by Google
S. Anurà Corsjni 3 E. 63
années dans le défordre avec quelques liber-
tinsdont les mauvais exemples donnèrent une
février a
nouvelle tâivité au feu de fes paillons. Péré-
grina ùl ceffoit , comme une autre Mo-
mère ne
nique ,de pleurer fur les égarements de fon
fils , & de demander à Dieu la converfioiu Elle
lui dit un jour qu'elle étoit accablée de douleur:
» Je vois bien préfentement que vous êtes ce
» loup que j'ai vu en fonge. » Puis s'expliquant
plus clairement, elle continua ainfi : » Lorfque
» j'étois groffe de vous , je m'imaginai une nuit
» que je portois un loup dans mon fein ; je crus
1» enfuite le voir entrer dans une Églife où il fe
&
le deffein de ne plus retourner chez fes parents ,
^
& £™
e c
de refter dam le Couvent de ces Pères. U les Carme*,
leur demanda donc l'habit religieux , en 1 3 1 8
fubit les épreuves ordinaires du Noviciat ,triom-
pha de tous les aflauts que lui livrèrent fes com-
pagnons de débauche , &C un de fes oncles qui
voulôit le rengager dam le fiecle , & fit fa Pro-
Digitized by Google
64 S. André Cors îni 9 E.
} \ première ferveur. II vint à bout de dompter»
entîerement fes paifions par la pratique des
FÉVRIER 4.
vertus qui y étoient contraires. Il aimoit la
1>riere , le filence , les humiliations , portoit &
'obciflance jufques au plus haut degré. Ses Su-
périeurs ayant exigé, qu'il étudiât la Théologie
& l'Écriture Sainte , il y fit les plus grands pro-
grès , & fut ordonné Prêtre , en 1 3 28. Ses pa-
rents avoient déjà tout arrangé pour
la céré-
monie de fa première Méfie , avoient def-
qu'ils
fein de rendre très-augufte. Mais l'humble Re-
ligieux déconcerta tous leurs projets. Il fe re-
tira dans un petit Couvent qui étoit à fept
milles de Florence , où , fans être connu de
perfonne , il offrit à Dieu les prémices de fon
Sacerdoce avec un recueillement &
une dévo-
tion extraordinaires. Après avoir prêché quel-
que temps à Florence , il fut envoyé à Paris
où il étudia trois ans , & prit quelques degrés.
Il alla enfuite continuer les études à Avignon
. avec le Cardinal Corfini fon oncle. De retour
dans fa Patrie , il fut élu Prieur du Couvent de
Florence par un Chapitre Provincial. Ses exem-
f)les
& fes Sermons produifoient de fi merveil-
eux fruits , qu'il étoit regardé comme le fécond
*~ Apôtre du pays. Il guérit miraculeufement un
*
ulcère que Jean Corfini , fon coufin , avoit au
. cou , &
le retira des défordres dans lefquels il
vivoit depuis long -temps. Outre le don des-
miracles , il avoit encore celui de prophétie.
Pendant que notre Saint édifioit fes Frères
& les peuples de la Province par le fpe&acle
de toutes les vertus , la Ville Je Fiézoli , qui eft
à trois milles de Florence , perdit fon Évêque.-
Le Chapitre de la Cathédrale choifit, d'une voix
unanime, André Corfini pour lui fuccéden Mais
celui-ci
Digitized by Google
Si Asdrè Cors ini ,E. tf*
celui-ci n'eût pas plutôt appris ce qui fe pàffoit ,
1
'
ir
|
66 S. André Co rs inï ,
Fiézoli , digne imitateur de Saint Grégoire îô
'
Février 4 Grand , avoit fur une lifte les noms de tous les
pauvres qu'il connoiflbit, afin d'être plus en
état de pourvoir à leurs befoins. Il n'en ren-
voyoit aucun fans lui avoir fait l'aumône ; Se
il arriva une fois qu'il multiplia le pain pour
Digitized by Google
S. ÀKbRÈ Coà$tkî,È. 67
Corfîni fon neveu, ont orné magnifiquement ===as£
la Chapelle où Pon garde le corps de notre
février
Saint. Cette Chapelle eft dans l'Églife des Car-
mes de Florence. Le même Pape fit attfli bâtir
dans l'Églife de Saint Jean de Latran une Cha-
pelle magnifique &
digne de la première Êglife
du monde , qu'il dédia fous l'invocation de S«
André Corfini 9 &C ôh il voulut être enterré.
Digitized by Google
6$ S. André Cors ini 3 E.
noncement parfait qui immole à Dieu tout
FÉVRIER 4 l'homme terreftre. Les combats qu'il faudra li-
vrer , n'auront rien qui les effraye , s'ils penfent
à cette précieufe liberté des enfants de Dieu ,
qui fera la récompenfe de leurs vi&oires. C'é-
tait l'efpérance de fe procurer cet ineftimable
tréfor , qui foutenoit les anciens Solitaires. Sou-
mis à leurs Supérieurs , qu'ils regardoient'com-
me leur tenant la place de Dieu , ils ne fe
laifToient point décourager par les épreuves
auxquelles on mettoit leur fidélité ; ils s'ar-
moient de patience , & prenoicnt avec joie les
remèdes qu'on leur prel cri voit pour la guéri—
fon de leurs ames , fans s'arrêter à l'amertume
qui rebutoit la délicateffe de la nature.
Digitized by Google
SS. Tjtiléas & Phïlor. MM. 69
É V Ê QUE DE THMUIS,
& SAINT PHILOROME,
- *
E uj
Digitized by Google
7© SS.Philèas &Philor.MM.
tout occupé du de fon troupeau , lui
foin-
écrivit de ia prifon pour le confoler &
l'exhorr
ter à la persévérance ( b ). Il décrivoit dans
cette lettre les tourments qu'on avoit fait fouf-t
frir aux Confefleurs qui étoient avec lui. » Cha-
» cun , difoit-il , pouvoit les iniuher &c les mal-
» traiter impunément. C'étoit à qui les frap-
» peroit avec des verges , des cordes , des cour-
» roies, ou même avec.de gros bâtons nouçux....
» Tantôt on en voypit un lié à un poteau ,
*> ayant aux pieds oc aux mains des côrdes 3
*> qui étant tirées avec violence par le moyen
# de quatre roues qu'on tournoit avec rapidi-
» té , l'ccarteloient miférablement. Tantôt on
» déchiroit à un autre le ventrç , Içs côtés , les
ï>bras , ies jambes £c les joues , avec des pei-
» gnei de fer. On pendoit celui-ci par un bras • . .
» 0
Digitized by Google
SS. Philéas & Philo r. MM. 71
Le Gouverneur Culcien ( c ) dans un long
interrogatoire qu'il fit fubir a notre Saint , lui ^évrier 4j
demanda entr*autres chofes û Jefus-Chrift étoit
Dieu. Philéas répondit affirmativement , & s * confef-
fioiu
prouva la Divinité de Jefus-Chrift par les mi-
racles ou'il avoit opérés. Culcien lui ayant te-
moigne beaucoup d'eftirne , tant pour Ion mé*
rite , que pour (a qualité , ajouta : » Si vous
» étiez réduit à la dernière milere , &
que pour
» en être délivré , vous me demandafliez à mou*
» rir , je ne balancerais pas à vous l'accorder.
» Mais vous êtes riche , vous avez des revenus
» fuffifants pour votre fubfiftance, pour celle de
» votre famille ; vous pourriez même faire fiûV
m fifter prefque toute une Province. J'ai donc
» pitié de vous % Si je mets tout enufage pour
» vous Ciuver. » Ceux gui étaient avec le Gou-
verneur % voulant abfolument conferver la vie
à Philéas , dirent : » Il a déjà immolé dans le
» Phrontiftere ( </ ). Le Saint repondit nonjç :
( c ) De
Gouverneur de la (</} Cétoit une Académie
Théba'tde il ctoit
, devenu deftince aux exercices de l'ef-
Gouverneur de toute l'Ègyp- prit.
tc , fous le Tyran Maximin ( 1 ) Voyez TUlcmont &
Licimus le condamna à per-| Ceillier.
dreUtçtccn 313,
Digitized by Google
P
Digitized by Google
SS. Ruîle as & Philor. MM. 73
y le rendre infidèle à fon Dieu par une lâche I
Digitized by Google
j4 S. Isidore de Pèluse*
Digitized by Google
Saint Rembert „Arch. 75
1 ssssaassssssgsa
SAINT REMBERT,
Archevêque de Brème,
S Aint Rembert
namiit près de Bruges ^
en Flandre , &
fe fit Moine à Turholt , qui n'&
toit pas éloigné de ûl patrie. Saint Anfchaire
t
qui l'avoit aflbcié à i<s travaux apoftoliques ,
le déiigna pour Ion fuccefleur dans (k dernier*
maladie, » Rembert , dit-il alors , eft plus digne
h d'êne Archevêqne , que je ne fuis digne oc-
» tre ion Diacre. » Après la mort de ce feint
homme , arrivée «n 865 , Rembert fut choifl
d'une voix unanime pour gouverner les Dior /
h ' l u t I
' . II. Il » —
SAINT GILBERT,
Fondateur des Gilbertins»
O E Saint naquît à Sempringham dans la Pro-
vince de Lincoln. Ayant été formé à la prati-
que de toutes les vertus cléricales , il fut éle-
vé aux faints Ordres , puis reçut la Prêtrife de
l'Évêque de Lincoln. Il ouvrit une École , oh
il enfeigna quelque temps à. la jeuneffe les
principes des feiences, encore plus les gran- &
des maximes de la piété. En 1 1 15 , il fut nom-
mé à la Cure de Sempringham à celle de &
Tirington. Ces deux Paroilies , dont fon père
étoit Seigneur , avoient été unies , pouvoient &
Digitized by Google
Saint Gilbert. 77
Jar conféquent être deflervies par un même
Prêtre. Le Saint ne fe réferva du revenu de ces
février 4*
deux Bénéfices , que ce qui lui étoit abfolu-
ment néceflaxre pour vivre ; tout le refte fiit
difrribué aux pauvres. Il fe livra tout entier à
finirruÉtion de fes ParoiAien^ &
ce fut avec
un fuccès extraordinaire. Ils vivoient en effet
dans leurs maifons , comme des Religieux dans
leurs Cloîtres ; &il fuffifoit de les voir
, pour
Digitized by Google
$ÀÎKT GlLÈkRt.
fpirituelles ,
par le moyen defquelles elle s'élé*
FÉVRIER
vo^ i^u'au thrône de la divine Majefté.
* Dieu voulut éprouver fon ferviteur > en per*
mettant aux hommes de le perfécuter. Saint
Thomaà de Cantorbéry ayant été exilé , Gil-
bert & les autres Supérieurs de fon Ordre fu-
rent accufés de lui avoir fait pafTer des fecours*
L'accufation étoit faufle ; mais le faint Abbé
aima mieux être mis en prifon , &
courir le
rifque de voir fupprimer fon Ordre , que de fe
jufufier , dans la crainte de paroître condamner
une aâion qui auroit été jufte &
bonne en elle-
même. Enfin , après avoir fourni une carrière
aufiï longue que fainte , il mourut le 4 Février
1 190. Il étoit âgé de 106 ans. Les miracles oui
s'opérèrent à fon tombeau , ayant été vérifiés
par Hubert > Archevêque de Cantorbéry , par &
les Commiflaires qu'Innocent III nomma en
1201 , il fut canonifé Tannée fuivante par ce
Pape. On attribue à ce faint Abbé les Statuts
des GUbertins , &
Us Exhortations à fis Frères.
Voyez fa Vie écrite par un Auteur contem-
porain , & publiée par Dugdale , Monajl. T.i,
P* 6963 & parle P. Henlchenius. On trouve
dans ce dernier une fecDnde Vie de S. Gilbert,
que Capgrave nous a donnée , &
qui eft du
même fiecle. Voyez auffi Harpsfield , HiJL
AneL Centiir. tz , c. 37; de Vifch 3 BibL Cijter,
Hclyot, &c.
Digitized by Google
*
rtvWER *
SAINT MODAN,
Abbé en É c o s s e. r
'
Digitized by Google
%o S. APentin, Sont;
nage de Forth, &
fur tout à Falkirk. De temp4
FÉVRIER 4.
en tem P s ^ interrompoit (es travaux apoftoli*
ques, pour fe retirer fur les montagnes de
fhinbârton , où il paflbit trente à quarante
jours dans l'exercice de la contemplation. Il
mourut en paix dans le lieu de fa retraite (<i ) ,
au feptieme fiecle , quoique quelques Auteurs
mettent fa mort plus tard. Ses Reliques étoient
autrefois à Rofneith , dans une Églife de foi*
nom. Il eft encore premier Patron de la Grande
Églife de Sterling , &
honoré d'une manière
particulière à Dunbarton &c à Falkirk.
Voyez Heftor Boëtius, Lefley , Kong, dans
fon Calendrier , le Bréviaire d'Aberdeen , la
Chronique de Scone , Bollandus , p. 497* &
SAINT A VENTIN,
Solitaire, »
au Diocefe de Troyes*
Digitized by Google
S, AVENTIN 3 Sôltt* 9i
qirll fe fentoit pour la folitûde , le porta enfui-
te à s'éloigner tout-à-fait du commerce des hom-
mes. Il le retira dans une Me déferte , où il fer- FÉVRIER
vit Dieu dans la prière &
le jeûne. 11 ne man-
geoit que du pain d'Orge avec des herbes des &
racines, &ne
buvoit que de Peau. Quelque-
fois il paflbit trois jours fans prendre aucun*
nourriture. Il portoit un rude ci lice , par &
deflus , une tunique d'une étoffe vile pauvre, &
D ne put fe difpenlcr de recevoir ces cniciples;
qu'il réunit en corps de Communauté fa). Sa
mort arriva vers Tan 540. Vincent , Evèque'de
Troyes , ayant fait bâtir une Églife fous fon
nom , fon culte y devint très-céiefcre. Ses Re-
liques font dans la Collégiale de Saint Etienne
de Troyes. Il y en a des parcelles dans différen-
tes autres Églifes.
Voyez Grégoire de Tours , de glor. Confiffl
c.G8 ; la Vie de Saint Loup, ad z$ Jttf*
Bulteau, &c.
' " . . ...
On honore en ce jour utt autre Saint Aventîn l
dont corps efl dans l'Églife Paroiffiale de Saint
le
Médard à Giâteau-Dun, Diocefe de Chartres.
Il avoit été facré Evêque de Chartres, aj;r.s
! 1 i,,
Digitized by Google
8t 5. Joseph de Léonïssa.
^
fon Territoire. On trouve dans les foufcrip-
février 4 rions des Conciles du temps fon nom avec la
qualité d'Evêque , tantôt de Chartres , tantôt
'
*
SAINT JOSEPH DE LÉONISSA.
Digitized by Google
S. Josspb de
Liants* A. sj-
iuité d'être abandonne plus qu'aucune
autre .
Digitized by Google
I
84 S. Joseph de Lèonissâ.
fut affligé vers la fin de & vie d'un horrible'can-
,
Digitized by Google
Sainte Jeanne de Valois. 8
Digitized by Google
8S Sainte Jeanne be Valois,
qui puffent la juger conformément aux Loi**?
ïfcVRiER l-2 Sentence prononcée par ces CommhTaires
( « ) Lc P. Gilbert Nicolas !
d'Anitonciadcs , portent un
Çordclier plus connu fous Voile noir, un. .Manteau
le nom de Çàbricl-Marîa. C'é- blanc > un Scapulaire rouge; v
tait ainli qu'il fignoit lui-mê- un Habit brun , une Croix ,
me. Il mourut eii odeur de 0c une Corde qui leur iert de
, le 17 Août 1531 , ceinture. Là Supérieure s'ap-
dans le Couvent des Annon- pelle par humilité la Mere
çiades de tyodez » l'un des Ancdlt\ ce mot vient tiAncil-
plus anciens de l'Ordre fir la /Servante. L'imitation des
y tut enterré. Le P. Artus fiix principales vertus dont la
du Mou4ier f Rccqllet > s'eft Sainte Vierge a été un parfait
rtompe en lui donnant dans modèle dans les différents
fou. Martyrologe Francifcain myfteres que l'Églife honore
Je nom de Gabriel <U FAve* chaque année , fut la fin que
Maria* Sainte Jeanne fe propofa en
(b) Les Religieufes de cet inftituant le nouvel Ordre. Il
t connues fous wro a pris le nom du premier corn*
Digitized by Google
Sainte Jeanne deValo is .
£7
été approuve par les Papes Alexandre VI , Jules =55=»
n , Léon , Paul X, V &
Grégoire XV. Elle y
FÉyRl£R
prit elle-même l'habit en 1 504; mais elle n'y fut
pas long-temps car elle mourut en odeur de
:
* . .. « • • . • mi >
Digitized by Google
,
88 Sainte Agathe , K M*
F. JOUR DZ JANVIER,
.... i ' r
•mit > •
SAINTE AGATHE
VIERGE ET MARTYRE. * * • I
*
I
r '
L'An 2 K 1 •
' I
Digitized by Google
Sainte Agath ,V. M. 89
iju'elle reçut couronne du martyre à Cata-
la
ne, en 151 , durant la perfécution de Dece , février -
s
ce Prince étant Conful pour la troifieme fois. *
>
Digitized by Google
ço Sainte Ag AT lté , V. M.
fa chafteté ne reçut aucune atteinte durant
le mois qu'elle pafla dans la maifon d'Aphro* '
FÉVRIER 5. aifie.
Quintien , informé de la conftance d'À'-
gathe, la fit amener devant lui. Toute la ré*
pohfe qu'il put tirer d'elle dànS le premier
interrogatoire , fut que la vraie noblefle &
la vraie liberté cormftoieht à fervir Jefus:-
ChrifL Le Juge , irrité de fa fermeté, ordonna
qu'on la reconduisît en prifbn , après qu'on
lui eût meurtri le vifage de fôufflets. Elle y
• entra avec joie , en recommandant à Dieti
le fuccès du combat qu'élle étoit fur le point
de foutenir pour fa gloire. On la ramena lé
lendemain devant le Juge , qui trouvant en
elle le même courage 9 la fit étendre fur le che^
valet , où elle fouflfht la plus horrible queftfoft.
Quintien , furieux de fe voir vaincu par la pa-
tience héroïque de la Sainte , commanda; qijoft
la tourmentât long-temps aux manimellés , &:
puis qu'on les lui coupât. Une cruauté àuffi
mouie lui attira ce juftç reproché de la part
d'Agathe : » Cruel Tyran , ne devrois-tu pas
» rougir de me taire cette injure , toi qvti
» as mcé les mammelles de ta mere ? Le Juge
la renvoya enfuite en prîfori , avec défenfe de
panfer fes plaies , &
de lui donner aucune
nourriture» Mais le Seigneur fe joue des pen-
fées des hommes ; il daigna lui - même être
fon Médecin. Saint Pierre lui étant apparu
dans une vifion la confola , guérit fes plaie* ^
& remplit le cachot d'une lumière éclatants.
Quatre jours après , Quintien l'envoya cher-
cher , &
fans être touché d'une giterifon fi
miraculeufe , il la fit rouler toute nue fur des
morceaux de pots rafles , mêlés avec dest:har-
Digitized by Google
•Sainte Agathx, V. M.
bons ardents. Quând elfe eut fôuffért çiè^p^ 555
plice , il ordonna çpi'çlle
Digitized by Google
Sainte Agathe > V.M. #
évidente que nous ne fommes point encore
morts à nous-mêmes , &que nous ne pofle- j^ym^ '
Digitized by Google
,,
ÉÉVWER
»- LES SAINTS MARTYRS
• » m
DU J A O N.
Digitized by Google
Les Martyrs du Japox. 97
& d'Omura, envoyèrent une ambafla- =====
Bungo ,
de folennelle au Pape Grégoire XIII. Sept ans FÉVRIER
après on comptoit dans le Japon deux cent
mille Chrétiens , parmi lefquels il y avoit des
Bonzes , des Princes , &
des Rois. Malheu*
reufement lesprogrès du Chriftianifme , qui
s*étendoient de jour en jour , furent arrêtés en
1588. Voici quelle en fut l'occafion.
L'Empereur Cambacundono , qui par un
orgueil facrilege , fe fàifoit Rendre les hon«
neurs divins , ordonna à tous les Millionnaires
Jéfuites de fortir de fes États dans l'efpace de
£x mois. Plufieurs d'entr'eux ne laiflerent pas 9
malgré cet ordre , de refter dans le Japon ;
mais ils fe déguiferent , afin de pouvoir exer-
cer plus librement leur minUtere. La persécu-
tion s'étant rallumée en 1591 , un grand nom-
bre de Japonois convertis reçurent la couron-
ne du martyre. L'Empereur Tagcofama , Pria*
ce aufli corrompu , qu'orgueilleux , ayant
ajouté foi aux calomnies de quelques Mar-
chands Européens , entra dans un excès de
fureur qui eut les fuites les plus terribles. Ces
Marchands , qui vouloient avoir le privilège
exclufif de faire le commerce au Japon , per-
fuaderent à l'Empereur que les Millionnaires
qui prêchoient dans fon Empire , n'avoient
d'autre deflein que celui d'en faciliter la con-
quête aux Efpagnols & aux Portugais. Il n'en
fallut pas davantage pour animer ce Prince
contre des hommes qu'on lui avoit dépeints
fous les plus noires couleurs. Il en fit crucifier
neuf en 1^97* fur une montagne voifine de
Nangafaqui. Six étoient Francifcains , &
a voient à leur tête le P. Pierre Baptifte, Corn-
miflaire de fon Ordrç , &C natif d'Avila , en
Digitized by Google
$6 Les MAUrrus t>u Japox:
*
Efpagne. Les trois autres étoient Jéfuites. L'uri
FÉVRIER j.* d'entr'eux , nommé Paul-Michi , & né d'une
femille diftinguée du Japon , avoit de rares
talents pour la prédication, quoiqu'il n'eût
encore que trente-trois ans. Plufieurs Japonnois
convertis fouffrirent aufli avec eux* Il y en eut
en tout vingt-fix de martyrifés. Il fe trouva
parmi eux trois enfants qtii avoient coutume
de réjpondre la Mcffe aux Prêtres. Les deux
plus âgés avoient quinze ans , & le troifieme
n'en avoit que douze. Mais leur grande jeu-
neffe ne les empêcha pas d'endurer les tour-
ments avec courage , & même avec joie.
Vingt-quatre de ces généreux Athlètes furent
menés à Méaco pour y avoir le nez & les deux
oreilles coupées. Mais on adoucit la rigueur
de leur Sentence , & Ton fe contenta de leur
couper une partie de l'oreille gauche. On les
conduifit eniuite de Ville en Ville , ayant les
joues toutes couvertes de fang , afin d'intimi-
der les autres Chrétiens. Quand ils furent arri-
vés au lieu du fupplice, on leur permit de fe
confefler à deux Jefuites de Nangafaqui : après
quoi , on les attacha à des croix , en leur liant
les bras & les jambes avec des cordes &des
chaînes. On leur mit aufli un collier de fer au
cou. Lorsqu'ils eurent été bien liés , on les éle-
va en l'air, & on planta les croix environ à
quatre pieds l'une de l'autre. Chaque Martyr
avoit un Bourreau pour lui percer le côté
avec une lance ; car c'eft ainfi que» l'on cruci-
fie au Japon. Dèsqu'on eut achevé de plan-
ter les croix , les Bourreaux reçurent le fignal
& donnèrent en même temps le coup mortel
aux Soldats de Jeius-Chrift. Les Chrétiens re-
cueillirent leur fang & leurs vêtements -*
dont
Digitized by Google
Xes MartTrs du Japon. 97
iiont le feul attouchement opéra des miracles.
Urbain VIII mit ces Martyrs au nombre des
^vrier
Saints , & rÉglife honore en ce jour , qui
les
fat celui de leur triomphe. On fit embarquer
tous les autres Miflionnaires , afin qu'ils ne
prèchaffent plus la Religion Chrétienne dans
le Japon. Il v eut pourtant vingt -huit Prê-
Digitized by Google
98 Les Martyrs du Japon:
l'on fcrroit Tune contre l'autre : on appliquoit
fur leurs corps des lames de fer toutes rouges r
*
on leur coupoit les membres les uns après les
autres : on leur écorchoit les doigts , & on
leur mettoit des charbons allumés fur les mains :
on leur arrachoit des morceaux de chair avec
des tenailles , &
on leur enfonçoit des rofeaux
pointus dans les différentes parties de leurs
corps. Tous ces tourments compliqués ne pro-
duifirent point l'effet que en atten-
les Idolâtres
doient. Il y eut une multitude innombrable de
Chrétiens , & même plufieurs enfants
, qui con-
feflerent J. mort. Xogun ayant fuc-
C. jufqu'à la
cédé en 1 6 1 6 , à Cubofama , fon pere , le furpaf-
la encore en cruauté. Il n'y eut point de genre
de barbarie qu'il n'exerçât contre les Chré-
tiens , &
fur-tout contre les Millionnaires.
Le plus illuftre de ces derniers étoit le P.
Charles Spinola , noble Génois > qui s'étoit
fait Jéfuite à Noie , dans le temps que le Car-
dinal Spinola , fon oncle , étoit Evêque de
cette Ville. Le défir qu'il avoit de vener fon
fang pour la Foi , le porta à demander d'être
aflbcié aux travaux des Millionnaires du Japon ;
ce qui lui fut accordé. Il partit donc , ar- &
riva en 1601. U travailla au falut des. ames
avec une ardeur infatigable , convertit un &
grand nombre dTnfideles , fur-tout par fa dou-
ceur. Les fatigues qu'il avoit à effuyer ne
L'empêchoient pas de mener une vie très-*,
auftere. U ne prenoit pour toute nourriture, 9
qu'un peu de ris &
d'herbes. Les Japonois
l'enfermèrent dans une prifon , où il eut beau-,
coup à fouffrir de l'inhumanité de fes Gardes ,
qui lui refufoient jufqu'à un verre d'e^u pour
^tancherfefoif^gçcaûonnée par une fie vr^.
Digitized by Google
Les Martyrs du /apox. 99
brûlante. Mais Dieu , qui n'abandonne jamais
les fiens , adouciflbit les maux de fon fervi-
vrier
teur par Fonôion de fa grâce , lui fkifoit&
trouver des confolations ineffables au milieu
des fers. Voici cdmment il s'explique à ce fu-
jet, dans Une lettre qu'il écrivit de fa prifon.
)igitized by Google
,
Digitized by Google
Les Martyrs du Japon. îoi
trèsEuropéens , même fous prétexte de Com-
merce. Il n'y eut que les Hollandois qui nep£ypj£j> r-
furent point compris dans cette défenfe. On
trancha même la tête aux Ambafladeurs en T
royés par les Portugais. Cinq Jéfuites , que
le zele du falut des ames dévoroit , ne laiffe-
rent pas de débarquer en 1642 , dans un Port
du Japon. La précaution qu'ils avoient prife
de fe déguifer , ne leur réuffit pas long-temps.
On les découvrit , &
on les condamna à une
mort cruelle. Ce fut ainfi que le Japon rem-
plit le Ciel d'un grand nombre de Martyrs. II
G nj
Digitized by Google
-,
le principe &
la fin de tous les Êtres cju'il a produits & qu'il
conferve » qu'il eft éternel , infini , immuable , invifible ,
fouverainement faint fit intelligent. Il parle plufieurs rois du
tyeflîc futur , qu'il appelle Itfmt hwmf, hf*vtt pfrfomafc
qui Von attend fur la terre, C'eft une Tradition à la Chine , que
Confuçius avoit coutume de dire , que ce faim paraîtrai: dans
TOceiftnt. Il s'explique avec autant de clarté fur les efprits
céleftes , qu'il représente comme les Miniftres de Dieu ; mais
il preferit en même temps Jcs cérémonies religieufes par les-
quelles on devoit les honorer , conformément à l'Idolâtrie
qui régnoit de fon temps. On
ne doit pas au refte s'étonner
de la iupériorité de Confuçius fur les autres Philofophes. U
a mieux penfé qu'eux , parce qu*i| étoit plus voifin du temps
cù vi voient les Patriarches , &
par conséquent plus à por-
tée de puifer dans la Tradition primordiale.
La mort empêcha Saint François Xavier d'accomplir le dé-
sir qu'il avoit de prêcher la Foi à la Chine ce ne fut que
-, &
long-temps après que les Millionnaires trouvèrent le moyen
n'entrer dans cet Empire, Ils fe mêlèrent avec les Marchands
Portugais » établis à Macao, Me voifine de la Chine , lefquels
avoient obtenu la perraifiîon d'aller deux fois par an aux
foires de Canton. De ce nombre fut le P. Matthieu Ricci
Jcfiùte Romain t très-bon Mathématicien, Après plufieur%
voyages à Canton , il obtint enfin du Gouverneur la pernuf»
don de en 1583 avec deux autres Jéfuites. Il pu-
s'y fixer
une Mappe-ÎVIoode , où il avoit placé le premier
blia auffi-tot
méridien dans la Chine , pour fe conformer au fentiment des
Aitronomes Chinois, Ces petits Ouvrages lui firent des. amis
Digitized by Google
Les Martyrs de la Chine. 103
k des admirateurs. Deux ans après, il fit un fécond éta- 1
Digitized by Google
104 Les Martyrs de la
produifirent de nombreufes conversons: en forte*
pereur,
que Camhi ayant permis en 1671 , que Ton ouvrît les Églifes
pÊVWERj. des Chrétiens, il y eut plus de vingt mille perfonnes dû
baptifées. L'année fuivante , un oncle de l'Empereur , qui
étoir un des huit Généraux perpétuels des Troupes Tarta—
ces reçut aufli le Sacrement de la régénération avec plu-
,
Digitized by Google
I
Digitized by Google
io6 Les Martyrs de la Chine.
tSSSSSSSS tembre 1748. ( Voyes le P. Touron , T. 6 , p. 729 ).
Les quatre autres Dominicains furent étrangles le 28
FÉVRIER f.
Oâobre 1748 1 dans la prifon , où Us avoient eu beaucoup-
à fouffrir. Voici leurs noms François Serran
: qui a voit
,
Digitized by Google
Les Martyrs pm ia Chine. \oy
bit avec toutes fora* d'égards , fie on s'engageoit 4 lui MB
lauïer la vie , pourvu qu'U déclarât feulement qu'U n'étoit
veau au Tonquiu qu'en aualité de Marchand. Mai* comme FÉVRIER u
cette déclaration eût été un raenfonge y il ne voulut pas
même qu'un autre la fît en (on nom. Le P. Matthieu Alfonfe
Leziniana , qui travailloit aux Millions de Toaquiq depuis
duc ans , tut arrêté en difant la Mené. Sur le refus qu'il fit
de fouler aux pieds un Crue i fût , on le condamna à mort en
1743 * & au mois de Mai de l'année fuivanxe , on le coudui-
fit dans la même prifon que le P, Gil. Les Idolâtres, éton-
Digitized by Google
io8 Plusieurs SS. MartTrs:
fag '
" 1
= -A
LE MÊME JOUR.
PLUSIEURS SAINTS MARTYRS
dans le Pont ,
fous Dioctétien.
y
Su E s uns eurent les doigts percés avec des
rofeaux pointus ; les autres eurent les cuifles
& différentes parties du corps brûlées avec du
plomb fondu ; d'autres confommerent leurs fa-
crifices par divers genres de tourments qu'ia-
venta la cruauté la plus rafinée.
Voyez Eufebe , 1. 8. c. 12,
Digitized by Google
S. Ab raamiu s 3 E. M. 109
SAINT ABRAAMIU S,
TÉVRlER,î
ÉVÊQUE D'ARBELLE,
Martyr.
T
JL A Ville d'ArbelIe , connue aujourd'hui fous
le nom d'Irbil , a été long-temps Capitale de
TAbiadene , après la deftruôion de Ninivc. Elle
eflcélèbre dans l'Hiftoire profane par la viâoire
d'Alexandre le Grand ; mais elle Fcft encore
plusdans l'Hiftoire Eccléfiaftique par le mar-
tyre de Saint Abraamius , fon Évêquc. Ce digne
Pafteur fcella fa Foi de fon fang dans la cinquiè-
me année de la perfécution du Roi Sapor , qui
répond à Tan 348 de Jefus-Chrift.
Voyez Sozomene , 1. 2. c. 12; les Ménée$
& le Synaxaire des Grecs.
SAINT A V I T,
Archevêque de Vienne.
CE Saint ( a ) naquit en Auvergne , d'une
famille Sénatorienne de Rome. En 490 , il
fiiccéda à Ifychius , fon pere qu'on avoit éle-
,
vé fur le Siège Epifcopal de Vienne après la
mort de Saint Mammert. Nous lifons dans la
Vie de Saint Épiphane de Pavie par Ennodius
,
Qu'A vit étoit un tréfor de fcience de piété &
oc qu'il racheta un grand nombre de Prifon-
Digitized by Google
i lo Saint à vit /Àrcèèv.
— _
«
"
"
Digitized by Google
!oge
Saint Sertou
Romain. On
fhonore le 10 d'Août
; 'Abbé, m
dans lTÈglife Collégiale de Notre-Dame dei^ym^^
Vienne , où il fût enterré.
Voyez Grégoire de Tours , Hift. I. % ; les
Ouvrages du Saint , & fa
Vie publiée par
Henfchénius ; le Galiia Ckri/l. Nova , T.z , p.
142, &c.
SAINT BERTULPHE,
VULGAIREMENT
SAINT BERTOU;
Abbé de Rentt (a),
en Artois,
Digitized by Google
ii2 Sâixt B eut ou y Abbé.
? tienne , il reçut le Baptême. Le pieux Comté
FEVRIER y.
Lambert luiayant confié l'adminiftration de
fes biens , il s'acquitta de cet emploi avec
autant de probité que de fageffe. Le même
Seigneur conçut pour lui les lentiments de la
plus haute eftime , &
le regarda bientôt , non
plus fon Domeftique , mais comme
comme
Ion ami &
fon propre fils. Il lui donna fa Ter-
re de Renty , par un Afte folenncl. Le Saint
ne l'accepta, que pour y mettre des Religieux
dont il eut la conduite , tout laïque qu'il étoit.
Il avoir pour eux la tendrefie d'un pere , &
cherchoit toutes les occafions de leur en don-
ner des preuves effeâivcs. Son amour po iu-
les pauvres étoit extraordinaire. Il poffedoit
dans un éminent degré , l'efprit de prière &
de mortification. Il mourut le 5. Février, vers
l'an 705. Il s'eft fait plufieurs tranflations de
fes Reliques. On y en a une partie
croit qu'il
dans l'Eglilc de l'Abbaye de Saint Pierre à
Gand.
Voyez la Vie de notre Saint dans Bollan-
dus , les Acla SanUorum Bmtd. ; Bulteau &
1. 2. p. 608.
SAINT
Digitized by Google
Saint Vo ê t. 113
FÉVRIER {.
SAINT VOEL ,
Solitaire
à Soiffons,
brement, &
parcourut pluileurs Provinces de
France , employant à Pinftru&ion des Peuples
le talent qu il avoit pouf la parole. Arrivé à
Soiflbns , il y fixa fa demeure dans une pe-
tite mailbn qui lui fut donnée par TAbbeflc
du Monaftere de Notre-Dame. Il y vécut en
Reclus , ne fortant jamais que pour célébrer
la Mefle , ou pour rendre fervice au ptochain.
Digitized by Google
ii4 Sainte Adélaïde.
* vrier. Son corps cft à Notre-Dame de Soi£-
F£VRiElu.ft,ns# Il y a quelques parties de fes Reliaues
'
chez les Religieufes du Pont-aux-Dames , aans
le Diocefe de Meaux , &
chez celles du Val-
de-Grace , à Paris.
Voyez fa Vie par un anonyme , dans Bol-
landus \ &
dans Mabillon , Sec. 4. part. z. p.
646.
SAINTE ADÉLAÏDE ,
Vierge, et Abbesse.
C Ette
Comte de Gueldres
Sainte étoit fille de Mégendofe
$£ Fondateur des Mo-
,
,
na Aères de Bellich(<* ) &
de Notre-Dame de
Cologne. Elle fut d'abord chargée du Gouver-
nement du premier, où elle introduifit la Règle
de Saint Benoît. Elle mourut en 1015 , étant
Abbefle de Notre-Dame de Cologne. On fait
ià fête avec Oâave , à Bellich ou Vilich.
Voyez fa Vie dans Surius Bollandus , & &
les Fajti Sclgia de le Mire.
Digitized by GoogU
,
ô* * ti a a * *a a * * a * a a *
VLJOUR DE FÉVRIER.
S* DOROTHÉE,
VIERGE ET MARTYRE. I
i
H ji
Digitized by Google
\i6 Sainte Dorothée , KM.
fon nom à Rome & qui eft au-delà du Tibreï
,
É\ RIER 6 ^ e e^ nommée en
ce jour dans l'ancien Mar>
"
tyrologe 5 attribué à Saint Jérôme.
Rufin ( 2 ) parle d'une autre Sainte du mê-
me nom , qui etoit d'une des plus riches des &
plus illuftres familles d'Alexandrie. Celle-ci
pour avoir constamment réfufé de fatisfaire la
paffion brutale de Maximin , fi.it dépouillée par
cet Empereur de tous fes biens , & condam-
née à l'exil , en 308 (a).
Digitized by Google
Sainte Dorothée, V. M. 117
vfcs Miniftres de la Religion , leur participa-
» tion aux Sacrements , la confeflîon auricu-
»Iaire, rExtrêmc-Onfcon , leMariage d'une
rtVRŒR *
» feule femme ; tout cela renverfe les mœurs Se
» les manières du Pays , &
frappe encore du
» même coup fur la Religion &
fur les Loix. »
(4) Depuis quand le bras dé Dieu éft-il ra-
courci ? L'Évaneile ne peut-il plus , comme au-
trefois , triompher des préjugés les plus invé-
térés , &
renverfer tous les obftacles qu'une
politique mondaine , &
une feience frivole
voudraient lui oppofer ? Il s'eft établi au mw
lieu des plus grandes contradiôions ; mal- &
gré la fureur avec laquelle les Princes exter-
minoient ceux qui en fàifoient profeffion , il
peut encore s'établit de. la môme manière
quand il plaira à la divine Providence. Juge-
ra-t'on toujours des oeuvres de Dieu
, par les
œuvres dos hommes ? Encore une fois ne bor-
nons point la Puiffance de Dieu , n'en me-. &
furons point l'étendue, fur les foibies luoûe-*
res de notre intelligence
Hiij
Digitized by Google
ti8 S A tnt Va a s t t E.
SAINT VA A S T
É V t Q V E D' AR R A S.
L'An $39«
Saint Vaast, cpuparoît être né <fcmâ
quelque Province Occidentale de la France ,
quitta fa Patrie , & fe retira dans le Diocefil
de Toul , où il véçtjt quelque temps caché *
& uniquemçnt occupé des exercices de la pc*
Iiitçnce* Maisla réputation de fa vertu l'ayant
feit connoître à FÊvêque du lieu , il rattacha
à fon Églife, &
réleva à la dignité du Sac*i>
doce. On s'apperçut bientôt que Dieu avoit
<ur lui des vues particulières. Clovîs I , reve»
fiant de Tolbiaç f oii 11 avoit remporté une viç*
foire complète fur les Allemands > pafla par
Toul , & demanda un Prêtre qui pfit Rnftrui-
rc de la Religion Chrétienne , &le préparer au
Baptême qinl alloit recevoir à Rheiim , con-
formément au vœu qu'il en avoit feit, Vaaft
fut chargé de cette importante fonâion. Tan-*
dis qu'il paflbit la Riviçre d'Aifne avec le Roi,
un aveugle qui étoit fur te Pont , le pria à
,
Digitized by Google
S À i yr Va a s t , E. \i$
grands cris de fui rendre la vue. H étoît bien
éloigné de fe croire Thaumaturge ; mais une
février 6 t
Digitized by Google
I lO SA T N T Va AS T j E.
un Peuple greffier > & opiniâtrement attaché
FÉVWEE 6. ^ ^es fuperftitions. Cependant il ne perdit point
'
courage & vint à bout par fa patience fa
; il ,
-< —
(a) L'union des Sièges richie par lçs libéralités du
d'Arras& de Cambrai dura Roi Thierri, qui y eft entewé
longtemps même apr^s la
, avec fa femme Doda t
mort de notre Saint, ( c ) Cambden prétend quç
(h) L'Abbaye de Saint c'eft de ce Saint que la famille
Digitized by Google
Saint A m an j> 3 E.
un monument au*
m
Icbre Alcuin nous a laifle
thentique de fa dévotion pqur le môme Saint , fêvr^ ^
en écrivant fa Vie , &
en compofant un Office
particulier, une Meffç en fon honneur*
Il l'appelle fon Proteûeur , dans la Lettre
1
——- 11 — *
1 1
'
LE M £ M E JOUR*
SAINT AM AND ,
ÊVÊQUE DE MASTRICHT.
(2 E Saint naquit aux environs de Nantes ,
de parents recommandables par leur piété, &
qui étaient Seigneurs du pays. Il quitta le mon*
de à l'âge de vinet ans , &
choiût pour (a de-
meure un Monauere de la petite lile d'Oye
voiûne de, celle deRhé. Il y avoità peine un
an qu'il y eoutoit les douceurs de la retrai-
te, larfqu'ii fe vit expofé à une tentation fort
délicate. Son pere l'ayant découvert r l'aila
voir , & employa les raifons les plus préfixan-
tes pour le porter à ibrtir du Monaftere j 11 le
Digitized by Google
in Saint A m and & 3
— — drale fous la direâion du faint Evêque Auf^*
,
gitized by Google
'Sjf l XT AMA If 2> , £. Il)
dipcrftî tion. On en vint même jufqu'à le battre
& à le jetter dans Peau. Mais rien ne fat capa- jévwïK *,
Me de déconcerter fon zele. Il continua Tes pré-
dications ,
quoiqu'elles ne produisent aucun
fruit, efpérant toujours q\ie le moment des
miférico rdes arriveroit. Il ne fe trompa point ;
& Dieu pour accélérer ce moment fi attendu
par le Saint , le fevorifa du don des miracles.
Le bruit s'étant répandu qu'il avoit reflufeité
un mort , les Barbares renoncèrent à leurs fu-
perftitions, abbatirent les Temples de leurs
Idoles , &
accoururent en foule pour recevoir
le Baptême. Notre Saint bâtit plufieurs Êglifes
en 6jj , Se fonda deux grands Moriafteres à
Gand , l'un &
l'autre fous l'invocation de Saint
Pierre ( Quelques années après , il en bâtit
encore un autre à trois lieues de Tournai , fur
la petite rivière (TElnon, dont il prit le nom f
*m i " m 1
(«) L'un fur appelle Blan- celui qui avoit donné dot
du mont Blandm . fonds pour le bâtir. La ViH©
fur lequel il étoit {itué i ( c'eft de Gand ayant été érigée en
aujourd'hui l'Abbaye de Sai nt Érêché , l'EgMe ce dernier
Pierre); l'autre prit depuis Monaftere en devint la Ca-
Jç nom 4c Saint Bavpn , de thédrale «»lf**«
Digitized by Google
,,
SAINT BARSANUPHE %
f I
*
Anachorète,
• * • *
' . *
Digitized by Google
S aint Bars anuph e. nf
tant de vénération pour fa mémoire , qu'ils ==
mirent Ion image dans la grande Eglife de Conf- p^yR
tantinoj)le , près de celles de §. Antoine &
de Saint Ephrem ( b ), Saint Barfanuphe eft
honoré le 7 de février , avec la qualité de
premier Patron , à Oria près de Siponto , en
Italie
, où les Reliques furent transférées dans
leneuvième fiecle. Son Office fe trouve au
même jour dans les Synaxaires des Grecs. Le
Cardinal Baronius a inféré fon nom dans le
Martyrologe Romain , fous le 1 1 d'AvriL
Voyez Evagre , 1. 4 , c. 3 3 ; le P. Pagi
fous l'an 548 , n. 10 ; Bulteau, Hijl. Mon.
Digitized by Google
S.Romuald, Abbé, h?
L'An 1027.
"
OMUALD, Famille Ducale
iffu de la
des HonefH , naquit à Ravenne 9 vers Tan FÉVRIER 7.
Digitized by Google
ïi8 S. R omu àLd , AbbL
\
—j e fon affreux deffein. Celw-ci , effrayé d'une
te ^ e propofi^ 011 > rejetta ; fnaîs fur la me-
Février 7 *
nace que lui fît fon pere de le deshériter , il
confentit à affilier au combat , feulement ti\
qualité de fpeftateur. Serge eut 1 avantage , &
mit à mort fon adverf^ire. Romuald , alors
âgé de vingt âns , fut faifi d'horreur à la vue
de ce qui venoit de fe pafler. Il fe regarda lui-
même comme coupable de l'homicide qui avoit
été commis , &
alla l'expier par une rigoureufe
pénitence de quarante jours dans le Monafterc
de Clafle , finie à quatre mille de Ravenhe (a ).
L'efprit de ferveur &
de componftion dont il
étoit animé , lui fit goiiter des douceurs ineffa-
bles dans les plus pénibles exercices de là mor-
tification. Chaque jour il le feiitoit de plus en
plus pénétré de la Crainte &
de l'amour de Dieu.
Les bons exemples qu'il avoit fous les yeux ,
joints aux infrruftions qu'un Frère convers ,
chargé de le fervir , lui donna fur l'éternité &
& fur le mépris du monde , le détachèrent en-
tièrement du fiecle ; il y renonça donc pour tou-
jours , &demanda en plein Chapitre à être reçu
dans l'Ordre, en qualité de pénitent. On délibé-
ra quelque temps fi l'on auroit égard à cette de-
mande, parce qu'on craignoit le refTentiment
d'un pere , que la retraite de fon fils ne man-
queroit pas de rendre furieux. Mais onfe rendit
à la fin aux défirs de Romuald , &
on le revêtit
'il fc fait de l'habit monaftique. Il vécut lept années dans
Moine à ciaf- cette maifon de la manière la plus édifiante. La
,
toit
Digitized by Google
S* Rù MUA LD A B , B É. î
'
Digitized by Google
1)0 S. RûMVALD, AbÉÉ.
parvenu à la Souveraineté , que par un meur-
tre * Les réflexions qu'il fit fur cette circonf-
ï£Vfti£R 7.
'
tance ,cauferent de vives inquiétudes. Ré-
lui
folu de s'en délivrer , à quelque prix que cè
fut , il confulta Saint Guerin , Abbé en Cata-
logne, qui étoit alors à Venife, furies moyens
qu-il devoit prendre pour aflurer fon falut. Il
Digitized by Google
4 t
S. ROMVALV + AÈBÈ. tî
parfait recueillement , & line prière conti-
nua lie. Il avoit fur-toutune ardeur incroya- février 1
ble pour ce dernier exercice ; aufli n'y en
avoitnl point dont il inculquât plus fortement
la néceflité. Il étoit vivement affligé j lorf-
qu'il voyoit quelqu'un prier avec tiédeur. » Il
» vaudroit mieux , difoit-il alors , ne réciter
» qu'un Pfeaume avec ferveur , que d'en réci-
ter cent avec nonchalance. » La lévérité avec
laquelle il traitoit fon propre corps , rie l'em-*
pêchoit pas d'être fort indulgent envers les au-
tres , & fur*tout envers Urféolo , qui avoit
quitté le Monaftere de Cufan , pour venir fd
mettre au nombre de fes difciples ( d ). Mo-
téfîni fe retira aufli dans la Communauté de
notre Saint.
Romuald avoit éprouvé de rudes tentations
après ùl fortiedu monde. Elles venoient de l'ef-
prit de ténèbres , qui vouloit déconcerter fes s& tenu*
pieux projets* Tantôt il le follicitoit direôe- tiooti
ment au crime ; tantôt il repréfentdit a fon ima-
gination les grands biens qu'il eût pofledés dans
k ûecle , &
que fa retraite feroit paffer à des
parents ingrats. Quelquefois il l'attaquoit par
le décourageirient , en lui fuggérant qu'il ne
pourrait jamais plaire à Dieu ; d'autrefois il
lui exageroit les difficultés qu'il rencontreroit
dans fon nouveau genre dé vie , les lui pei-* &
gnoir comme infurmontables à la foiblefle nu-*
maine. Mais le Saint triompha de toutes ces
tentations , par ks veilles i la prière aux* & -,
i
-
w mm*
Digitized by Google
f 3 i 5. Romuald, Abbé.
S5 quelles il confacroit fbuvent les nuits entières*
Il méprifa les nifes du Sédu&eur ,
qui, pour
7*
le dirtraire de ce faint exercice , ébranloit tou-
te fa cellule , & le menaçoit de I'enfevelir
fous'fcs mines. Ces épreuves , qui durèrent
cinq ans , produifirent en lui une parfaite pu-
reté de cœur , &
le préparèrent aux plus in-
times communications du Ciel. La joie inté-
'
Digitized by Google
S. RôMirALDi Abbé. 135
prife auffi brutale & auffi extravagante fut dé- Œ
couverte par Romuald. Il eut recours au ftra- FfevKlER
7,
tagême dont David; s'étoit fervi dans unp fem-
blable circonftance; H contrefit rinfenfé. Cet
innocent artifice, eut. un heureux fucççs. Lfe
peuple avant perdu hautç idée qu'il avoît de
la
la fainteté de Romuald 9
jne chercha plus à le
retenir. Ainfi le Serviteur de Dieu , libre de :
Digitized Oy Google
S. Ko MVALD AbbL , ^jj
va cette malheufèufë Ville * qui aVoit été coh-
damnée au pillage pour s'êrrè révoltée -, 6t
pour avoir tué le Duc Matholiri , Ton GouveN février 7.
neur. L'Empereur lui pardonna en faveur dë
Romuald , qui avôit vivement follicité fa grâ-
ce.Le Chef des rebelles étoit un Sénateur Ro* n obtient
main f nommé Crefcence. 11 rie fut point ex- Ia %™ c * .
Tlvolu
cepté de Pamniftie générale ; 8c l'Empereuf
s'engagea même par ferment à lui laiffef la vièt
Othon cependant , au mépris de fon ferment ^
le fit tuer enfuite , &
enleva encore fa femnrto
Le Saint , qu'il avoit choifi pour fon Confeflfeûrj
lui repréfenta toute l'énormité de ce doublé
crime , &
lui impofa une pénitence févete 8c
publique. Il lui confeilla auffi d'abdicjuer là
couronne , pour aller pleurer fes iniquités dans
un Monaftere, Le Prince fe fournit à la périls
tence canonique , 8c promit de renoncer ail
Thrône ; çe eut fans doute exécuté > fl
qu'il
la mort ne prévenu. Les remontrances
l'eût-
de Romuald firent encore la plus Vive ifaprèft
fion fur Tham , favori de l'Empereur , lequel
avoit trempé dans l'aflafflhat de Crefcence. Il
confacra le refte de fes jours à la pénitence 4
& reçut l'habit monaftique des mains dé notrtf
Saint. Sa converfion fat fuivie de celles dé n porte plu
plufieurs autres Seigneurs de la Cour ,
qui fi «jj^ S"-
tous embrafferent le même genre de vie foitè cTJr'de Em* l
Digitized by Google
Ï3<5 S RbMUALja 3 Abbé:
chant des Pfeaumes , &
le travail des mains*
ft
Chacun avoit fon emploi particulier. Les uns
cultivoient la terre ; les autres s'appliquoient
à différents métiers , gagnant ainfi à la fueur
de leur front , de quoi fournir à leur fubfiftan-
ce. Quoique tous ces Solitaires fuffent très^
fervents , on diflinguoit pourtant Bonifkce 9
au-deflus des autres. Ce Boniface étoit pro-
che parent de l'Empereur Othon , qui l'avoît :
gitized by Googl
S.-ROMUAIB A 3 B Si. 137
pas répandre une feule larme. Il ne quitta pas
pour cela fes exercices de piété; il s'en acquita
p^y^j^
au contraire avec une nouvelle ferveur, efpé-
rant que Dieu récompenfçroit à la fin (a perfé-
vérance. Son çfpérance ne fut point confondue ;
un jour qu'il recitoit çes paroles du Pfalmiile :
/< vous donnerai rimdligmcc , &
vous infiruirai ,
il tout à coup rempli d'un efprit de lumière
fut
& de componction, qu'il pofleda jufqu'à la
mort. Il reçut du Ciel l'intelligence des Saintes
Écritures, &
il expliquoit les Pfeaumes avec une
Digitized by Google
!}8 S. Romuald, A bbê.
1
Digitized by Google
JL R OM VA ID ] AS B É. 159
combien de convenions dans la Province
il fit
Digitized by Google
\40 S. Romvald ,'Aëbê:
de Dieu n'étoit pas qu'il exécutât fon defleirtî
pourîe, bot
R°nuiald de retour, fonda piufieurs^Monafte-
»w Règles. re$ en Allemagne ; il entreprit auili d établir la
réforme dans quelques autres : ce qui lui attira
diverfes persécutions de la part de ceux qui n'ai-
moient ni l'ordre , ni la diicipline. Mais fa ver-
tu lui donnoit tant d'autorité , que les coupa-
bles redoutaient fa préfence. Il n'y avoit pas
jufqu'aux perfonnes les plus qualifiées félon
le monde, qui ne tremblaffent devant lui. line
voulut rien recevoir gratuitement de Rayner 9
Marquis de Tofcane , parce qu'il avoit épou-
- n '
Digitized by Google
-
S. Ko MU ALD A B B È. 9 141
rcfolut fe défaire de notre Saint par un
de
Mais Dieu conferva la vie à fon FÉVRIER
aiTaflinat.
7;*
Serviteur par une proteftion dont il lui avoit
déjà donne plufieurs fois des marques fenfi-
•
bles.
Le Pape ayant mandé notre Saint à Rome,
il fe rendit dans cette Ville , où Dieu releva
Ùl fainteté par plufieurs miracles qu'il lui don-
na la vertu d'opérer. Il y convertit , comme
dans tous les lieux où il avoit paffé , un
grand nombre de pécheurs endurcis dans le
crime. 11 bâtit auffi quelques Monafteres dans B bâtit
le voifinage de Rome , un entr'autres , fur la Monafteres à
^
montagne de Sitrie , où il fit un affez long 001* & .
J
trouva parmi fes difciples un jeu- nage de cctt0
féjour. Il fe
ne Seigneur qui fe Hvroit effrontément aux yuic.
défordres de l'impureté. Le Saint en eut l'a-
me percée de douleur , &
mit tout en œuvre
pour ramener le coupable à fon devoir. Celui-
ci , loin de fe corriger , n'en devint que
plus méchant. Il ofa même
aceufer Romuald
de s'être fouillé par des infamies contraires à
la chafteté. Cétoit une pure calomnie ; mais
Digitized by Google
141 £ RO MUALD ÀB BÉ; j,
Digitized by GoogU
S. Rom va ld AèèL 9 14$
leva même ,
lorfqu'il le vit entrer , & lui 1
Digitized by Google
1 44 S. Ro Ml/ALD Ab Ê è.
,
Digitized by Google
S. Ro MVA'LD ABBÉ. , 145
rien ne de
foit capable ,les diftraire
qu'ils &
ne foient point interrompus dans la continuité
de leur contemplation. Tous leurs moments
font partagés entre divers exercices , ils fe &
rendent à l'Églife pour y réciter l'Office divin
fans que la pluie du la neige puifle les en em-
pêcher. Ils ne parlent jamais dans les lieux
réguliers; ils gardent auffi un filence abfolu en
&
Carême , les Dimanches les Fêtes , les ven-
dredis & les autres jours d'abftinence* Il leuf
eft encore défendu de parler en tout temps
depuis Complies jufqu'à Prime du lendemain.
Saint Romuald établit encore un autre gen-
re de vie parmi fes difciples: je veux dire, ce-
lui des Reclus ; mais on ne pouvoit l'embra^
fer de fon propre mouvement. Il fàlloit en
demander la permiflion ait Supérieur ; ce- &
lui-ci ne Taccôrdoit qu'à ceux qui avoient long-
temps vécu dans l'Hermitage , qui paroif- &
foient appellés de Dieu à une plus grande
perfe&on. Les Hermites qui ootenoient ce
qu'ils avoient demandé » fe renfermoient dan?
leurs cellules pour n'en plus fortir. Ils ne par-
vient jamais qu'au Supérieur , lorfqu'il alloit
les voir , &
au Frère qui étoit chargé de leur
porter toutes les chofes néceiTaires à la vie.
Ils rcdoubloient leurs prières &
leurs auftéri-
tés pratiquoîent des jeûnes beaucoup plus
,
Ircquents &
plus rigoureux , que le commun
des Hermites. Notre Saint vécut de la forte
pendant pluficurs années ; Se depuis fa mort
, on a toujours vu dans le
jufqu'à notre iiecle
Délert de Camaldoli , pluficurs Reclus d'une
ferveur véritablement angélique (g).
Digitized by GoogU
S. ROMUAIH AsÈÈk
> \4fl
dans les règles du
devoir. Ntrtré imagination T
erre d'objets en objets , &
produit en nous féVRIEH
une foiile de cUitraÉtionS ^ui empêchent no-
tre efprit de s'appliquer aux choies de Dieu.
Or , quel autre moyen de la fixer , que la
pratique du recueillement intérieur, dont la
continuité demande des efforts foutenus ? Que
dire de notre volonté , qui; nous entraîne fans
ceffe vers lé mal , &
qui nous fait} éprouver
tant de répugnances poitf la vertu ? Reâifie^
rons-nous fes inclinations perverfes, fi nous
ne luttons contr^elles , &
fi leur impétuofité
vr
Jv ij
Digitized by Google
148 Saint Théodore , M»
LE MÊME JOUR.
S. THÉODORE D'HÉRACLÉE,
SURNOMMÉ
STRATELATE, *
Martyr. »
Digitized by Googl
Saint Théodore, M. 149
glife ( i ) ; on Py honorait le 7 de Fé-
Grecque
vrier qui eft le jour de fon martyre ,
, le 8
février & *
4
de Juin , qui eft celui de la tranflation qui s'é-
toit feite de fes Reliques , peu de temps après fa
mort (*). Le Saint ayant demandé à être en- ,
K HJ
Digitized by Google
ï^o Saint Théo d o re 3 M.
Martyr & étoit le premier Patron de PÉW
; il
février 7
FfcYwmi 8 nTe ^ e $* mt Mate t avant que le corps du
.
Saint É van gélifte y eût été tranfporté (A). On
voit aiuTi à Vçniie la Statue de Saint Théo^
dore fur une des magnifiques colonnes qui
font dans la Place de Saint Marc. Ses Reliaues
font dans PÉglife de Saint Sauveur de la même
yille. Les Hiftoriens de Venifç affurent qu'ek
les y furent apportées de Conftantinople en
1 %6o f par Marc Dandolo. Celui-ci les tçnoit
Digitized by Google
Saint Richard* 151
SAINT RICHARD ,
CE
parmi
Saint régnoit vers le huitième ficelé
Saxons Occidentaux qui s'étoicnt
les
établis en Angleterre. Il fut pere de Wine-
baud , de Guilbaud , & de Walburge , qui
font tous trois honorés comme Saints. Mais ,
foit qu*il eût été privé de fes États par quel-
que révolution ; eût abdiqué volon-
loit qu'il
tairement la Couronne un pèlerinage à
, il fit
FÉVRIER 7 .
SAINT AUGULE,
VULGAIREMENT S. Au LE , j
ç
l) Ajnt Augule eft peut-être lé même
que celui que Ton nomme Saint Ouil dans un
carjton de Normandie. Quoiqu'il en foit , on
trouvé fon nom dans tous les Manufcrits du
Martyrolpge attribué à Saint Jérôme. Celui
d'Efternach , qui eft fort ancien ,Uui donne , ain-
fi que plufieurs autres , le titre de Martyr. H
paroît ^voir été martyrifé peu de tçmps après S,
Alban. Il louffrità Londres, anciennement ap-
pelléç Augufla ( a ) , &
non point à York ( b ).
Il eft nommé Augufte &
Augure par quelques
anciens Martyrologiftes. Voyez Chaftelain , p.
Digitized by Google
S. Tre s ai n , Prêtre 153
FÉVRIER
SAINT TRESAIN,
PR Ê T R F.,
Digitized by Google
,
tj4 S. J s An de -Ma.tM.-jC
if^y^y^y^-^y^y -^y^y^y^Çy^y^y^
VI IL iOUK DE ttvAfER.
SAINT JEAN
DE MATH A
FONDATEUR DE L'ORDRE
DES TRINITAIRES.
Tiré des Balles du Papé Innocent III 9 Jes
Auteurs qui ont écrit la Vu du S'oint y &
princi"
paiement du favant Robert Gaguin , qui fut élu
Général des Trinitaires en 1490. Voycr^ l'Hiftoi*
re des Ordres Religieux par le P. Helyot ; les
Annales Ordinis SS. Trinitatis , Auâore Bon.
Earo 9 Ordinis Minorum , Romae , 1684; la
Règle & les Statuts des Trinitaires , imprimés
en iSjq.
L'An 1315.-
... *
FÉVRIER 8.
g
Saint naquît à Faucon, fur les fron-
tières dela Provence fm le 24. Juin 1169* &
reçut le nom de Jean 4 fon Baptême. Les pa-
rents qui lui donnèrent le jour étoient diftin-
gués par leur noblefle & par leur piété. Sa
mere le confacra au Seigneur dès fa naiflance
par un vœu. Son pere , nommé Euphémius ,
prit un foin particulier de fon éducation 9 &
l'envoya à Aix , afin qu'il y fit fes études , &
qu'il
y apprît tout ce que doit favoir un jeune
homme de qualité. Jean s'appliquoit à profiter
Digitized by Google
, .
Digitized by Google
i5<5 S. Jean de Mat h a!
& le Reâeur
<Je PUniverfité, voulurent y
Février» * ^ft^» D leur fut facile de juger, à la fer-
veur angélique avec laquelle le Saint célébrait
l'augufte Sacrifice , que rEfprit de Dieu réfi-
doit en lui avec la plénitude de fes grâces.
Ce même qu'il dit fa première
fut le jour
Meffe que notre Saint , par une rofpiratioit
,
Digitized by Google
S. J E AN DE M AT n A. I
57
p2tion la plus ordinaire étoit la contempla-
tion ; &
ils n'avoient d'autre but dans tous
février ^
leurs entretiens , que d'allumer de plus en
plus dans leur cœur le feu facré de l'amour
divin.
Un jour qu'ils s'entretenoient enfemble un-
ie bord d'une fontaine , Jean s'ouvrit à Félix
fur la penfée qui lui étoit venue le jour de fa
première Méfie, de fe confacrerà la délivrance
des Chrétiens captifs chez les Mahométans. Il
parla de la fin &
de l'utilité de cette entreprife
d'une manière û vive & fi touchante
, que Félix
ne douta point <p'un tel projet ne vînt de Dieu ;
il en loua l'exécution , & s'offrit même pour
^aMffement
y concourir , autant qu'il feroit en lui. Les des Trùiitai-
deux Saints n'étoient plus embarraffés que fur rc$ -
Digitized by Google
1 5 S S. Jean bE MÀf h à*
f
1
l g
naux , & quelques Évêques, dans le Palais de*
'
Saint Jean de Latran , pour prendre leurs avis
fur une affaire de cette importance. Après leurs
délibérations , il indiqua un jeûne des priè- &
res particulières , pour obtenir de Dieu qu'il
manifeftât fa volonté. Enfin ne pouvant dou-^
ter que les deux Hermites François ne fu£*
fent conduits par Fefprit de Dieu , confia &
dérant Futilité cjue FÉglife retireroit de Flrtf-
titut qu'ils avoient projette , il Iç reçut en &
forma un nouvel Ordre Religieux , dont Jean
fut déclaré lé premier Miniflre Général. L'É-
vôquc de Paris , &
F Abbé de Saint Viâor ,
flirent chargés d'en dreflef la Rcrie ; le &
Pape l'approuva par une Bulle donnée en
1198. Le Souverain Pontife voulut que les
nouveaux Religieux portaflent l'habit blanc ,
avec une croix rouge &
bleue fur la poitrine ,
&qu'ils priffent le nom de Frères de f Ordre
de la Sainte Trinité. Il confirma le même InfH-
tut quelque temps après , lui accorda de &
nouveaux privilèges , par une Bulle en date
de Fannée 1109.
Lorfque les deux Saints eurent obtenu ce
qu'ils défiroient , ils prirent cofigé de Sa Sain-
teté , &
retournèrent en France. Le Roi Phi-
lippe Augufïe, devant lequel ils fe préfente-
rent , &
qu'ils informèrent de tout ce qui
s'étoit paffe,
agréa FétablifTemcnt de leur Or-
dre dans fon Royaume , le fàvorifa même&
par fes libéralités. Gaucher III ( a ) , Seigneur
Digitized by Google
S. Jean ne Math a. 159
éc Châtillon y leur donna un lieu dans fes
Terres , pour y bâtir un Couvent. Mais cette ^_ rRIER
M a ifon fut bientôt trop petite pour contenir F
tous ceux qui vouloient entrer dans le nouvel
Ordre. Ce fat ce qui engagea le Seigneur de
Châtillon , féconde en cela par le Roi , à
donnera notre Saint le lieu appelle Ctrfroid $
qui étoit précifement celui oîi il avoit concer-
té avec Félix de Valois , le premier plan de fon
Inititut. Il y jetta les fondements d'un Monafte-
re qui a toujours paffé pour le chef «lieu de
FOrdre des Trinitaires ( b ). Jean Félix bâti- Progrès te&
rent encore pluiieurs autres Monafteres en épuration du
vd ° r~
France : tant on avoit d'ardeur pour étendre
une Religion fondée fur la plus pure charité.
^
Us envoyèrent quelques-uns de leurs difciples
aux Comtes de Flandres de Blois , &
à &
d'autres Seigneurs croifés , qui alloient s'em-
barquer pour la Paleftine. L'occupation de ces
Religieux devoit être d'inftruire les Soldats
de prendre foin des malades , de travailler &
à racheter les Captifs. Le Pape écrivit à Mira-
molin y Roi de Maroc , pour les lui recom-
mander. Cette lettre produifit un heureux
effet ; car le Saint ayant envoyé deux de fes
difciples dans le Royaume de ce Prince , en
izoï , ils rachetèrent cent quatre-vingt f\x
Efciaves Chrétiens. L'année fuivante , il alla
lui-même à Tunis, où il en délivra plus de
cent dix. Il fe rendit enfuite en Provence , &
y ramaffa des fommes confidérablcs , qui lui
lervircnt à procurer la liberté à un grand nom-
Digitized by Google
\6o S. Je a if de Math Ai
bre de malheureux oui gémiflbient fous Ici
fers des Maures dTiipagne. Tant de bonnes
FÉVRIER S.
œuvres , opérées par le Saint & par fes dif-
ciples i attirèrent beaucoup de réputation au
nouvel Ordre , & infoirerent depuis à Saint
Pierre Nolafque le délir d'en fonder lui fécond
à peu près fur le même plan.
Notre Saint fit un fécond voyage à Tunis j
en mo. Il «ut beaucoup à fouffnr de la part
Digitized by Google
S. jÊAti DE M AT H À. \6\
lui procura un établiffement à Paris. Le Mo-
naltere fut bâti à Pendroif oii étoit une Cha-
pelle dédiée fous l'invocation de Saint Mathu- iœvrier 8*
rin ; & c'eft de là qu'eft venu le nom de Ma*
thurins aux Trinitaires de France.
Jean de Matha vécut encore deiix ailhées à >j orl ëu
Rome , uniquement occupé à exercer les œu- au"'
vres de miféricorde &
à prêcher la néceffité
de la pénitence. Dieu donnoit urte telle effi-
cacité à fes difcours , que les pécheurs les plu9
endurcis rentroient en eux-mêmes , pre- &
noient une ûncere réfolution de fatisfeire à la
juftîce divine pour leurs iniquités* Il iuccomba
enfin fous le poids de fes travaux de fes auf-* &
tentés , &mourut le 11 Décembre 5 à
mi
J'âge de 6 1 ans. Il fut enterré dans TÉglife do
S. Thomas , où Ton voit encore Ion tombeau*
Pour fon corps , on l'a tratllporté en Efpagne*
Le Pape Innocent XI a fixe la fête de Saint
Jean de Matha , au 8 de Février (c ).
Digitized by Google
i6i S. Jean de Math a*
Saint Chryfoftome relevé ( i ) avec fon élo-
<î uenc1B ordinaire , la
charité de la Veuve de
ilvri'^ R 8
'
Sarepta , que ni la pauvreté , ni fes enfants
ni la faim
y ni la crainte
de la mort même r
ne purent empêcher de fecourir le Prophète
Élie. Il exhorte enfuite tous les Fidèles a riié-
Digitized by Google
S. Jean uè Mat HA. i6%
» tous les fecours qui dépendraient de Vous* £&**à*** G
aÉ
Digitized by Google
164 S. ÈtiennedeGrandMont.
FÉVRIER 8.
SAINT ÉTIENNE ,
Fondateur de l'Ordre -
Dp GRAND MONT.
Étienne de Liciaco , quatrième Prieur Je Grand-
mont , écrivit la Vie de ce Saint , en 1/4/, Mais
il paroîtque cet Ouvrage ejl perdu. Girard Ithier 9
feptieme Prieur du , en a fait un
même monaflere
abrégé que nous avons9 dont le &
P. Martennc
a donné une bonne édition ( Vet. Script, am-
pliff. colleâ. T. 6. p. 1043 )• L*$ Remarques
L'An 1 1 24.
Digitized by Google
& Êtienne deGrandmont. 165
il retint le jeune Êtienne auprès de lui , <&
C Y
[•m 1.1
drefla donc au Pape Grégoire VU , & lui de-
manda la permiffion de Hermite > 6c
le faire
de fuivre la Règle d'une Congrégation fort auf-
tere qu'il avoit vue dans la Calabre.
Le Pape lui ayant accordé ce qu'il fouhai-
toit , il revint au Château de Thiers , pour
retraite,
mettre ordre à fes affaires. Il eut de rudes
combats à foutenir de la part de fes amis , qui
s'oppofoient fortement à fon deflein. Ses pa-
rents , qui i'avoient toujours regardé comme
un enfant de bériédiâion que Dieu avoit ac-
cordé à leurs prières, &
qui bien loin de met-
tre obftacle à fes défirs , euflent concouru à
leur accomplifTement % ne vivoient plus depuis
quelque temps. Les afTauts qu'on lui livra , fu-
rent inutiles. Il s'enfuit fecretement , après &
avoir erré de déferts en déferts , il fe retira
fur la montagne de Muret , dans le voifinage
de Limoges. Il y régnoit un froid exceffif , &
elle n'étoit habitée que par les bêtes féroces*
Ce fut en ce lieu que le Saint réfolut de fixer
L i)i
Digitized by Google
0
\66 S. ÈtiennedbGrandM.
fa demeure , Se de fe dévouer au fervicc dit
££V{U£R 8f Seigneur , par un vœu {péàaL II exprima ainfi
la confécration qu'il fàifoit de fa perfonne i
» Moi Étienne, je renonce au Démon à fes &
h pompes , je m'offre & me con&cre fans ré*
n fervç au Pere , au Fils & au Saint Efprit ,
,
Digitized by Google
S. Érin&yx m GrandM. 167
templation , abforboient tellement toutes les
puiiuuices de (on ame', qu'il étoit fouvent février 8.
deux ou trois jours de fuite fans fonger à
gr. Ce ne fut qu'à Pâge de foixante ans
confeaftit 9 k caufe de Fextrême foibleffe
de fqn eftomac , à mettre quelques goûtes
de vin dans l'eau qui lui fervoit de boiiTon.
Le bruit de fa fainteté ayant attiré plufieurs
perfonnes dans fon Défert , il fut bientôt obli-
**** des
gé de recevoir des difciples. Il les aimoit corn-
me fes enfants, & les gouvemoit avec une
,p
gitized by Google
Ï<Ç8 S. Ètïekne deGrandû.
s d'eux , & leur lifoit les Vies des Saints. Dfeit
récompenfa cette humilité du don dé pfophé-*
1ER
F*"
^ ?
&
de celui des miracles. Mais Jparmi tous
tie
les prodiges qu'il opéra , il n'en point de m
plus furprenant que la converfion d'un gttnd
nombre de pécheurs endurcis. On eût dit qu'il
étoit impoliible de réfifter à la grâce qui' ao-
çompagnoit toutes fes paroles.
Cependant la renommée publioit de plus
en plus l'éminente fainteté d'Étienne. Deux
Cardinaux envoyés en France en qualité do
iuftvîfitcLécats ( a) . fe rendirent à fon Défert pour
JJL
*" "
Jui faire une vifite. Ils lui demandèrent dans
* '
l'entretien quHls eurent avec lui, quel étoit
fon genre de vie ? Êtes-vous , lui dirent-ils ,
Chanoine , Moine , ou Hermite ? Je ne fuis
rien de tout cela , répondit le Saint. Et com»
fne on le preffoit de s'expliquer clairement , il
parla ainfi:» Nous fommes de pauvres pé-
}> cheursf que la miférieorde de Dieu a coiît
» duits dans ce Défert pour y faire pénitence.
» C'eft le Souverain Pontife qui , conformée
» ment à la prière que nous lui en avions fai~
h te f nous a lui-même impofé , pour l'expia*
» tion de nos péchés, les divers exercices <jue
^ nous pratiquons ici. Nous fommes trop 4m»
» parfaits &
trop fragiles pour avoir le couw
h rage d'imiter la ferveur de ces faints Her~
» mites que la contemplation unifiait à Dieu
# d'une manière fi intime fi continue
,
qu'ils &
p oublioient les befoins de leurs corps. Vous
p voyez d'ailleurs aue nous ne portons ni
'
- - >
.
( * J
yn de ces Cardinaux |
nom 4'Jnnocent H,
fut Pape jlans la fuite fous le]
Digitized by Google
S. ÉtiennedeGrandm. 169
Phabit de Moines , ni celui de Chanoines.
* Nous fommes encore bien plus éloignés d'en février 9
» prendre les noms , puifque nous n'avons ,
» 9 ni le caraâere des xuis , ni la fainteté des
«* autres. Encore une fois nous ne fommes que
$ a ^ortj
Ce fût pour lui un motif de redoubler de fer-
veur dans tous fes exercices. Étant tombé quel-
que temps après dans la maladie dont il ne
devoit point relever , il employa le peu de
moments qui lui reftoient à fortifier fes difci-
ples dans leur vocation , &
à leur infpirer une
tendre confiance en Dieu. Il leur parla d'une
Digitized by Google
ijp . S. ÈTitNNB m Grande.
ereteœent, pour éviter la trop grande ^Buen*
ce du peuple* Mais Ja nouvelle de fa mort ne
fe fut pas plutôt répandue 9 qu'on accourut en
foule à foa tppifceau , ou il s'opéra beaucoup
de awactes* Quatre mois après &
mort , les
Moines d'Amba*aç , Prieuré dépendant de l'Ab-
baye de Saint Augultin de limoges , de l'Or-
dre de Saint Benoit , prétendirent que Muret
leur appartenait , &
le réclamèrent. Le$ difci-
pie* d'&ienoe , oui avoient hérité de l'efprit
êc des maximes de leur bienheureux Maître ^
awperent ?ûmw céder le lieu de leur réfidence,
que de s'en faire affurer la poffeffion par les
voies de la Juftice.' Ils fe retirèrent donc dans
le Détvrt de Grandmont , qui eft à une lieue
de celui deMuret , emportant ayec eux les
précieufes Relique de leur (aint Fondateur.
C'eft de-là que leur eft vew le nom de Grand-
mom'ms. Sajnt Étienne fut jeanonifé par le Pape
Clément Ifl en j 1 89 , è i* feUicitation d'Henri
II % Roi d'Angleterre ( 1 ),
JU ferveur des premiers difciples de Saint
ttieroie de Grandmont faifoit l'admiration de
tous ceu* qui les coiwoiflbient. Pierre de
~ " îUoit des Anges , &
difok qu'il
1
1 mm i. m i m ~ i m
Ire parmi les premiers difei- diftnt que notre Saint n'avoie
ples do notre Saint. On peut que douze ans lorfqu'il alla à
voir cette Vie dans le P. Mar- Bcnévent. U aurait du dire
tenne , Vtt. Script, amplijpma qu'il avoit cet àee en arrivant
Colltcl. T. C. p. a*)]. Ceci a Paris , d'où Une forrit que
pofé , il faudroic placer la re- pour accompagner Mi Ion ,
traite de Saint Étienne au plu- nommé à r&vicbé de Béné-
tôt en 1078 , & reculer la vent. Voyez D. Martenne »
fondation de fan Ordre, que lec. cit. p. #0/
cuelquas-uns mettent en 1076.
Gérard Ithier fe tromne en 2. p.
Digitized by GoOgl
S. Êtienne de Gr andm. 171
evoit une entière confiance à leurs prières (2).
Jean de Salisbiiry , Auteur contemporain , les
j£vrier 8«
représente comme des hommes extraordinai-
*
Digitized by Google
17* Saint Paul , E.
LE MÊME JOUR,
SAINT PAUL,
Évéq'ue de Verdun.
SÀ i NT P au L naquît dans cette partie de
la France , que l'Auteur de fa Vie appelle infé-
rieure Il vécut d'abord dans le monde , d'une
manière très-édifiante , travaillant à fe fan£ti-
Digitized by Google
Saint P a u l, E. 173
par
fier jeûne le , la prière , la douceur , la cha- -'
me & pratique de
, la toutes les autres vertus févriers.
chrétiennes. Il le retira enfuite parmi les Her-
mites des Vôges , du côté de Trêves. Après
avoir demeure quelque temps autour du Mont
Gebenne , qui depuis a été appellé , de fon nom,
Paulberg , ou Posbtrg , il embraffa la vie monafti-
Îie dans l'Abbaye de Tholey , au Diocefe de
rêves ; mais on le tira de fa Solitude pour l'é-
lever fur le Siège Épifcopal de Verdun. Il re-
nouvella toute la face de ion Dioçefe , que plu-
lieurs abus avoient défiguré. Les Rois Dago-
bert , &
Sigebert fon fils , avoient pour lui une
eftime finguliere. Il étoit lié d'amitié avec tout
ce que la France comptoit alors d'Évêques cé-
lèbres par leur fainteté. Il mourut en 63 1 , &
fut enterré dans FEglife de Saint Saturnin , qu'il
avoit fait bâtir à Verdun , & qui depuis a pris
fon nom.
Voyez dans Henfchénius , la Vu de S. Paul f
Digitized by Google
174 SÀ I NT C V t H M ANè
SAINT CUTHMÀN ,
CÈuit
Saint , iflu du Sang des Àrtglo^Sajtorts , ftà*
dans la Partie méridionale de TAngleterre
a ). Ses parents le formèrent de bonne heure
la piété ; &c il fe fit dès FenfaAce un devoir
de leur obéir avec la plus parfaite ponâualité.
Sa première occupation fut de garder les trou-
peaux de fort pere ; &
il la fanâifia par une
Digitized by Google
Saint Cut m m an. 175
fon projet. Le faim homme
travaSloit tout 1©
jour , 6c donnoit à la prière un* partie confxlé-
jtvftilRf;
rabie de la nuit. » Seigneur , di oit-il , cVit ia te 1
m unfter &
de pl ui îeurs autres
, en Angleterre. Il ne faut pas v
lieux voi uns , faite à l'Abbaye comme font quelques Auteurs,
de Fécamp, tut confirmée par prendre Haftings , fameux
Guillaume le Conquérant , fie Port de mer dans la Province
par Henri I& Henri II Rois , de Sufîex , pour le Staninges
d'Angleterre. On voit encore de Fccamp , qui n'eft autre
les Chartes de ces Princes dans chofe que le Bourg de Ste-
les Archives de l'Abbaye. Les ning , fitué dans la même Pro-
ParonTes de Staninges & de vinec.
Rye étoient de l'exemption ( c ) On garde ce Miffel à
ée Fécamp ; fie loifque les Bul- l'Abbaye de Jumieges. On y
les des Papes font le dénombre- trouve au 8 de Février une
ment des Paroiffes qui jouif- Meffe propre pour la tète de
foient du privilège de cette Saint Cuthman.
, elles difent
* •
, en
^
A *# * *
Digitized by Google
176 Saint CVth maS\
de Bénédiôins qui font en Normandie.
FÉVRIER 8 *
*fi,Yiu*A
Voyez & Sanciis qm inAngliA
mm^atm , que Hickes a publiée dans fon
'Thtfaums Linguarum vcttrum Scptentr. 7*. /, in
Dijfert. Epift. p. 121* Voyez auffi dans Bollandus
deux différentes Vies de Saint Cuthman , 6c les
Leçons du Bréviaire de Fécamp , qui font fort
exaftes.
IX 10 VK
zed by Google
'
Ste. Apollo nie 3 V. 177
L'An 24p.
"
J^l OUS lifons dans la lettre de S. Denys
'
d'Alexandrie à Fabius , Evêque d'Antioche ,
le détailde ce que les Chrétiens de la premie- FÉVRIER 9.
re Eglife fouflhrent à la fin du règne de Phi-
lippe. Voici comment le feu de la persécution
s'alluma. Un Poète d'Alexandrie , qui fe van-
toit de prédire l'avenir , fe fervit du prétexte
de la Religion pour animer le peuple contre
les Chrétiens. Les Idolâtres fe faifirent d'abord
d'un vénérable vieillard , nommé Métras , ou
Métrius , qu'ils voulurent obliger à blafphê-
mer contre le vrai Dieu. Mais fur le refus
qu'il fit d'obéir , ils le battirent à coups de M-
ton y lui piquèrent les yeux avec des rofeaux
M
Digitized by Google
178 . Ste. Apollon je 3 K
pointus , &le lapidèrent dans un des Faux-
bourgs où ils Favoient traîné. Us menèrent
cnfuiteune femme chrétienne , nommée Quin-
'"
renonçât Jefus-Chrift.
Parmi les Fidèles qui furent arrêtés , étoit
une Vierge , nommée Apollonie , que fon grand
âge & fa vertu rendoient également refpe&a-
ble. On lui caffa les dents par la violence des
coups qu'on lui déchargea fur le vifage. On
alluma enfuite un grand feu hors de la Ville f
& on la menaça de la jeter dedans , fî elle
refufoit de proférer certaines paroles impies. La
Sainte demanda quelque temps , comme pour
délibérer fur le parti gu'elle avoit à prendre ;
ce qui lui fiit accorde. Mais on ne l'eut pas
plutôt laifTée en liberté, que , pour convaincre
les persécuteurs que fon facrince étoit pleine-
ment volontaire , elle fe jeta elle-même au
milieu des flammes , où elle rendit fon ame
au Seigneur. Les Païens s'étant auffi faifis d'un
faint nomme , nommé Sérapion , lui firent
d'abord fouffrir dans fa maifon les plus horri-
bles tourments. Enfin après lui avoir brifé les
*es & dHlodlié les 0s ê ih le précipitè-
rent du haut de la màifon-fur le pavé de la février*.
nie , où il confomma fon martyre. Ùne guerre
civile cpi s'éleva parmi les Païens , mit fin à
la pérfecution ; maU jeUeJ&r rtdluma en 150,
par Tordre de Decç* r .
Digitized by Google
i8o Ste. 'Apollon ie , V.
face aux revers , & que ïïiéroïfme du cou-
rage confifte , non à de l'état de
fe tirer
t
fouffrance ou d'humiliation , mais à y mon-
*
Digitized by GoogI
S.' Ni cép MO re ;M. ifri
FÉVRIER
SAINT NICÊPHORE, 9.
Martyr.
Tiré dé fis A3es finarts. Voyt[ D. Rmnartf
p. 244 ; & Tdltmom, T. 4. p. i-j.
L'An 260.
fidérable. A
la fin cependant , Nicéphore ren-
tra en lui-même ; il featit toute l'énormité de
fon péché , &
réfolut de prendre Jes moyens <
Digitized by Google
f8i S. Ni ci fi #6 n e^M^
' 1
ntnu Enfin Nicéphore voyant —qu'il n'avoît
FÉVRIER 9 P
u r* en obtenir par l'entremife d'autrui , alla
'
lui-pêmettouverSaprice.- Ilfe jeta à.fts.pieds,
lui avoua fa faute avec humilité , &
le pria au
nom de J. C. de lui .pardonner. Cette dernière
démarche ne réuflît pas plus que les précédentes.
.Cependant, la persécution s'alluma en 260 ,
par les ordres, de Valérien &
de Gallîen. Sa-*
price fut arrêté &c conduit devant le Gouver-
neur > qui d'abord lui d^a^anda fon nom. » Je
tf m'appelle SapricëYrépondit*il. Le Gouver-
Digitized by Google
. S. i\T/ cèph6re 9 M. 183 j
S ap rice entendit prononcer fa Sentence avec »
Digitized by Google
SaintAnsbert. i8j
< . • 4 FÉVRIER
MÊME JOUR.
LE » •
•
SAINT ANSBERT,
Evêque de Rouen.
Ce Saint naquit à Chauffi , Village du
Vex'n , dTpte. Son pere
fitué fur la Rivière
nommé Siwin , qui étoit un homme de qua-
lité , le fit élever avec foin dans la connoif-
gitized by GoogI
Saint A n s b e Rt. \%j
pies ajoutaient une nouvelle force aux inftruc-
Bons qu'il donnoit à fes difciples. Il avoh
pour les pauvres une charité fiunguliere : il
1
ÉVÊQUEDE LANDAFF. »
T HÉLIAU
dans
naquit près de
pays des Galles.
le d'Anau-
Il
Monmouth
étoit frère
;
1 »
Digitized by Google
,
Digitized by Google
190 Saint E r m a r d.
* SAINT ËRHARD,
Abbé.
Saint Erhard, nonuné par les Alle-
mands Saint Ebérhard , né e» Écofle. Il
étgit
fut élevé dans la connoiflance des feintes Let-
tres ; & pafla en Allemagne avec fes dçux frè-
res ,
pour y prêcher l'Évangile, Il fit de& leçons
d'Écriture Sainte à Trevcç * £ow fiÇpifcopat
de Saint Hydulfe, que quelque* Auteurs pen?
fent avoir été untefes^r^, Saiii? Hydulfe
demis de fon Êv&Jié en 773 , pour
s'étant
aller vivre dans la Solitude , notre Saint le re-
tira à Ratisbonne , &
y fonda un Monaftere;
Il mourut dans cène Ville
voù l'oa dit qu'il
fut honore de la grâce des miracles ayant S*
après fa mort. Les Ecoffois font fa fête en ce
jour ; &
les Allemands , le 8 de Janvier.
Voyez Merflaeus 5
Cotai. Architp. Trcvinnf.
Welfer ,/. J. Rerum Boiocar. ad an. j5$ p. igi.
9
Pantaléon , Prqfographi* £arL /.
Digitized by GoogI
, ,
X. JOUR DE FÉVRIER.
S»- SCOLASTIQUE
VIERGE.
Voyez Saint Grégoire U Grand , Dial. L 2. C.
Î3 & 34-
Vers l'an 543.
Digitized by Google
192 Ste. S C 0 L AST I q V E.
fut Abbé du Mont-Caffin , trois cent ans après
dit
Digitized by Google
Stè. ScôtÀstiQtfÊ. iç}
~~
Digitized by Google
I94 STE. SCÛLASTJQUEé
ïque fes Reliques furent apportées en France
dans le feptieme fiecle , avec celles de Saint
FLV. io.
Benoit , &
qu'elles furent déposées dans TÉgli-
fe Collégiale de Saint Pierre du Mans. On
voit encore dans cette Églife une belle Châf»
fe d'argent , gu'on prétend les renfermer \
Sainte Scolamque eft honorée au Mans , fe
11 Juillet, qui fut le jour de la tranflation de
fes Reliques. Elle avoit autrefois un Office à
trois leçons , comme on le voit par le Calen-
drier de Longchamp , écrit fous le règne de
Saint Louis.
»
ne Aiguif apporta les Reliques tie, & Paul Diacre , les virent
de Saint Benoit à Fleuri-fur- auffitoutes entières , en 1071,
Loire , en 660 , après que le comme nous l'apprenons de
Monaftcre du Mont-Canin la Bulle que publia Alexandre
eut été ruiné par les Lom- II , nou-
lorsqu'il confacra la
bards & que celles de Sainte
, velle Églifedu Mont-Canin.
ScolaÂique furent transpor- Ce fentiment fe confirme en-
tées au Mans par des perfon- core par les vifites juridiques
nes pieufes de cette Ville. qui ont été faites des mêmes
Mais Loretus , de Nuce , & Reliques, en i486 en 154c. &
Marchiarelli , favant Camal- Que conclure de tout ceci ?
dule , foutiennent que les Re- Ceft que l'on n'a tranfporté
liques des deux Saints font en France que quelques peti-
encore au Mont-Caflin. Be- tes parties desprécieux ref-
noit XI V ( d* Canonif. part, 2 . tes de S. Benoit de Sainte &
c.24. T. 4. p. 2.41 ) regarde ScolafHque. De Nuce ne doure
ce dernier fentiment comme point de la vérité de cette
certain. En effet, le Pape Za- tranflation. Voyez Mura ton t
charie fa d ans une de fes Bul- Antichita % ôcc. Diff. 58. T. 3.
le-. qu'en 746 il avoit vifité
, p. 144 i & Benoit XIV , lot.
au Mont'Caflîn avec beaucoup cit.
de dévotion les Reliques de S.
Digitized by Google
Ste. ScàtA&ftÇ&i. iâi
Dieu écoute les prières du Jufte , avec & &" Sjgjjjjj
combien de promptitude il lui accorde ce
È
qu'il demande. Il eft un gagfe afftiré de l'exé*
cution de ces promefles fi fouvent réitérées
dans l'Ecriture Demande^ & vous réccvrc{. Qui*
:
Digitized by Google
i$6 Ste. S o t ère , V. M.
SAINTE SOTERE ,
Vierge êt Martyre,
Voyt[ Saint Ambroïfi , Exhort. Virginit. c.
12 , 6* 1. 3. de Virginit. c. 6 ; &
TUUmont ,
T. S. p. zSg*
I V. Siècle.
S AlNT Ambroise ,
qui étoit fon parent ,
felicitoit fa famille d'avoir produit cette illuflre
Martyre, & l'en regardoit comme le plus bel or*
nement. Sotere comptoit parmi fes aïeux une
longue fuite de Confuls , de Préfets , &
de Gou-
verneurs de Provinces. Mais fa véritable gloire
confifte à avoir méprifé pour l'amour de J. G.
la noblefle de fa naiflance , l'éclat de fa beau-
té, les avantages de la fortune , enfin tous ces
biens qui excitent les déûrs des partifans du
monde. Elle à Dieu le facrifice de fa vir-
fit
Digitized by Google
5. Guillaume de Maleval. 197
tccevoit avec une patience admirable les coups
dont on meurtriflbit cruellement fes joues. Le p^v. ï0 .
Juge voyant que ce fupplice ne produifoit au-
cun effet , en ordonna de nouveaux , qui ne fu-
rent pas plus efficaces. La Sainte les fouffrit
fans poufler le moindre foupir , &
fans Iaifler
couler une feule larme. Une confiance au/fi
héroïque dans une foible Vierge , couvrit le
Magiftrat de confiifion ; &
pour fe dérober la
vue de Sotere , que la honte &
la rage l'em-
pêchoientde pouvoir foutenir plus long-temps,
il la condamna à être décapitée. Cette illuftre
S. GUILLAUME DE MALEVAL,
Hermite,
& Inftituteur de l'Ordre des Guillelmim
*
ou Guillelmites.
L'An 1157*
CE Saint, dont
le, paroit être
on ne connoit point la famil-
né en France ; &
c'eft pour cela,
qu'il eft honoré dans le nouveau Bréviaire de
Pans, On croit qu'il prit le parti des armes
dans fa jeuneffe , &qu'il vécut d'abord d'une
manière fort licentieuic , comme cela n'arrive
que trop fouvent à un grand nombre de Mili-
N iij
Digitized by Google
198 S. Guillaume de Mâle
talres.Les premiers traits que nous fâchions
?
I0#
furement de fa vie , nous le repréfentent corn-
f
me un pénitent pénétré de la plus vive com-
ponction , qui fît un pèlerinage à Rome pour
tombeaux des Apôtres. Ayant prié
vifiter les
Je Pape Eugène III de lui impofer une péni-
tence pour l'expiation de fes péchés , ce Sou-
verain Pontife lui ordonna d'aller à Jérufalem>
C'étoit ainfi qu'on en ufoit alors à l'égard de$
rnds pécheurs. Guillaume partit en j 145 ,
paffa huit ans dans les lieux où fe font ac-
complis les Myfteres de la Rédemption. Il re-
vint enfuite en Europe , &
fe retira en 1 1 53,
flan$ un péftrt fitué en Tofcane. Quelque
fsmp$aprè$,on le força de prendre le gouver-
nement d'un Monaftere de l'Ifle de Lupocavio ?
flans le Territoire de Pife. Mais la tiédeur &C
Je peu de régularité de fes Moines l'affligèrent
fi vivement qu'il réfolut de s'éloigner d'eux.
,
Il les donc pour aller demeurer fur lç
quitta
janpnt Pruno , 011 il trouva des Religieux aufli
pnnemis de la Règle, que les premiers. Cela le
détermina à mener leul un genre de vie qu'il
gypit tâché inutilement de faire embraffer aux
filtres. Pour cet effet , il fe retira dans une
Vallée déferte , dont la feule vue étoit capa~
J)le de glacer d'horreur les hommes même le$
Çlus intrépides. Cette Vallée , fituée dans le
'çrritoire de Sienne , au Diocefe de Grofleto
^
jfappelloit alors XÉtabli -de Rhodes , nom qui
flepuis a &ç changé en celui de Malavalk qi*
flaleyal
f
N
)trç Saint entra dans cette affreufe Solitu?
Digitized by Google
S. Guillaume deMaleval. 199
découvert au bout de quelque temps , lui fit ==
conftruire une cellule» Il fut quatre mois fans
autre compagnie que celle des bêtes , vivant
des herbes qu'il leur voyoit manger. Le jour
de FÉpiphanie de Tannée fuivante , il lui vint
un difciple , nommé Albert ,
qui vécut trêize
mois avec lui , c'eft-à-dire ,mort , &C
jufqu'à fa
qui écrivit enfuite les dernières circonftances dè
la Vie de fon maître , dont il avoit été le témoin
oculaire. Guillaume ne parloit jamais de lui-
même , que comme du plus miféraole de tous les
hommes , que comme d'un infâme pécheur qui
méritoitlaplus cruelle de toutes les morts. Delà
ce zele qui le portoit à exercer fur fon corps les
plus grandes rigueurs de lapénitence. Il couchoh
fur la terre nue , &
ne prenoit pour toute nour-
riture, qu'un peu d'eau &
de mauvais pain. En-
core fe renfermoit-il dans les bornes les plus
étroites du befoin par rapport au boire aù &
manger , difant que la lenfualité potrvoit fe
gliffer jufques dans la nourriture la plus com-
mune, La prière contemplation
, la le tn** &
vail des mains , abforboient tout fon temps.
Cétoit en travaillant qu'il inftruifoit fon difci-
ple dans les plus fublimes maximes de la per-
fe&ion. Mais il l'inftruifoit bien plus efficace-
ment encore par fes exemples. Il flit honoré du •
Digitized by Google
îoo S, Guillaume de Maleval,
cnterrcrçnt enfemble Je corps de leur Bienf
heureux maître , dans fon petit jardin , s'ap* &
pliquçrent à conformer leur conduite aux ma^
ximes &
aux exemples qu'il leuravoit laiffés.
Ilseurent la confolation de voir plufieurs per-
sonnes pieufes venir embrafler le même genrç
de vie. Ces Solitaires , dont le nombrç aug^-
mentoit de jour en jour , bâtirçnt un Her-
mitage avçc une Chapelle , fur le tombeau de
potre Saint. Telle fut l'origine de l'Ordre des
Guillclmitcs 9 ou Hermites de S. Guillaume ,
lequel fe répandit bientôt en Italie, en France,
ten Allemagne , &
dans les Pays-Bas. Ces Her-
jnites alloient nu-pieds , &
jeûnaient prefquç
continuellement ; mais le Pape Grégoire Y%.
mitigça l'auftçrité de leur Règle , les mit &
fous celle de Saint Benoit , qu'ils fuivent en-
core, Cette Congrégation a été unie à celle
des Hermites de Saint Auguftin , à l'exception
fie douze Maifons dans les PaySrBas , gui fui-
vent encore l'ancienne Règle des Guillelmir
tes , c'enS£-dire , celle de Saint Benoit. Ces
Religieux portent un Habit blanc comme les
Çiftçrçiçns (a). On fait la fête de S. GuiUaif-
mm
'
m 11
1
Digitized by Google
S. Guillaume de Maleval. 201
à Paris dans TEglifc des Blancs-Manteaux
FÉV. io.
p. 367 *, &
VHijtoire générale de Lyon : Décret qui ordon-
du Languedoc , par deux Bc- noit la fuppreflion de tous les
nédj&ins , \ t 9, Religieux mendiants , à l*ex-
Quelques. Auteurs ont pris ception des Dominicains > des
auffi notre Saint pour Guil- Francifcains , des Carmes , âe
laume, dernier Duc de Guyen- des Auguftins. La Maifon des
ne , qui y après avoir paffé fa Blancs-Manteaux fut donnée
jeunefie dans le défordre , & aux GuiUelmites, qui en 1 197»
avoir favorifé le Schifme de s'y rranfporterw de Mont-
l'Antipape Anadet , fut mer- Rouge près de Paris , où ils
,
.s
Digitized by Google
lOi Ste. Austreberte , V.
LE MÊME JOUR,
SAINTE AUSTREBERTE ,
VIERGE,
ET PREMIERE ABBESSE DePaVILLY,
-
au Diocefe de Rouen,
Digitized by GooqIc
Ste. Avstreberte 3 K 205
quer à Règle ,
la &
lui ordonna d'aller par
pénitence, prier devant la Croix plantée dans
le Cloître. Auftreberte obéit fans répliquer ,
& demeura le refte de la nuit au pied de la
Croix. Mais la Prieure reconnut fa méprife en
Je rendant le matin à l'Églife avec les autres
Sœurs. Elle s*approcha de fon Abbefle , lui &
demanda un pardon qui lui fut aifément ac-
cordé.
Cependant le Monaftere de Pavilly répan-
doit de toutes pans la bonne odeur de Jefus-
Chrift. On s'empreflbit
d'y accourir de tous
côtés. On voyoit des pères &
des mères offrir
àl'envi leurs enfants à la fainte Abbefle. D'au-
tres perfonnes, touchées defes exemples, em-
brafloient la pratique des confeils évangéliques.
Enfin la Sainte fut attaquée d'une fièvre ,
qui
lui annonçoit une mort prochaine. Elle fe fit por-
ter aufli-tôt dans le lieu où s'affembloit la Com-
munauté , &
y parla avec beaucoup d'onÔion
des principales vérités du falut. Les jours fui-
vants elle ne s'entretint qu'avec Dieu, excep-
té que de temps en temps elle donnoit encore
à fes Soeurs les inftruftions qu'elle leur croyoit
néceflaires. Sentant à la fin que fa dernière
heure approchoit , elle reçut le Saint Viatique ;
puis , après s'être munie du figne dé la croix
elle rendit tranquillement l'elprit. Sa bienheu-
reufe mort arriva le 10 Février 703 , félon la
tradition du Monaftere de Montreuil-fur-mer
en Picardie (£).
r
Àure ou Àvoye , rille du Com- baye que Ton garde les Reli-
te Amalbert , Fondateur du ques de Sainte Julienne. Cette
Monaftere de Pavilly. Quel- Note a été principalement ti-
ques Auteurs anciens lui don- rée des mémoires drefles à
nent le titre de Sainte ; mais Montreuil,que M. l'Évéque
on ne voit pas qu'elle ait ja- d'Amiens a eu la bonté de nous
mais été honorée d'un culte communiquer par le moyen
public. H poufroit arriver d'un Magiftrat refpeclable.
qu'on Veti confondue avec ( c ) Depuis long-temps , il
SAINT ER L ÙLPH,
DIXIEME ÉVÊQUE DE VERDEN ,
Martyr,
XL JOUR DÊ FÉVRIER.
SAINT SATURNIN ,
SAINT DATIF,
ET PLUSIEURS AUTRES
SAINTS MARTYRS
d'Afrique*
L'An 204.
Digitized by Googl
SS. Saturnin , Datif 3 &c. 109
de contribuer à deftruôion des Livres Saints.
la
Abitine, Ville de la Province Proconfulaire F £y t Ilè
d'Afrique , devint un des principaux Théâtres
de cette guerre déclarée au nom chrétien.
Saturnin , Prêtre de cette Ville , célébroit un
Dimanche les divins myfteres dans la maifon
d'Oâavius Félix. Les Magiftrats en ayant été c ôn *wâw
. r * • , 101
Saturnin *«
informes , y vinrent avec une troupe de Sol- vec qu an n- i
Digitized by Google
no SS. Saturnin, Datif s &c.
pleins de joie de fe voir enchaînés pour le
nom de Jefus-Chrift ; ils lui en rendirent grâ-
ces par des Hymnes &
des Cantiques qu'ils
ne de chanter durant tout le chemin.-
ceflerent
Quand ils furent arrivés , on les mena de-
vant le Proconful Anulin , qui ayant commen-
cé l'Interrogatoire par Datit, lui demanda de
quelle condition il étoit , & s'il avoit aflifté
à la Colleôe, ou Aflemblée des Chrétiens*
» Je fuis Chrétien , dit Datif, & j'ai aflifté à
» la Colleâe. Anulin demanda enfuite les
noms de celui oui préfidoit à l'AiTemblée , &
de celui chez lequel elle s'étoit tenue. Mais
il n'attendit point la réponfe du Saint ; il or-
donna qu'on l'étendît fur le chevalet & qu'on
le déchirât avec les ongles de fer , pour le
forcer à déclarer la viriu.Lâflupaxt des autres
ConfefTeurs furent auffi appliqués à cette dou-
loureufe queftion , qu'ils fournirent avec une
patience invincible. La différence du fexe n'en
mit aucune dans leur courage. On vit fur-tout
éclater celui de Viûoire. Elle avoit eu le
bonheur de connoître la vérité dès fa j eunefTe
& fon amour pour la virginité l'avoit fait re-
noncer à une alliance très-confidérable. Le
jour marqué pour fon mariage , elle fe jeta
par une fenêtre, efpérant que celui qu'elle
avoit choifi pour époux , lui conferveroit
la vie. Son efpérance ne fut point vaine
%
car il ne lui arriva aucun mal. Elle s'étoit
enfuite fauvée dans une Églife , où elle avoit
fait à Dieu le facrifîce de fa virginité ( a
).
Digitized by Googl
SS. Saturnin 3 Datif 3 &c 113
*
Abbé d'Agaune.
Tiré de fa Vit écrite par un Auteurfort ancien *
L'An 507.
Digitized by Google
Saint S à ver i at. hç
guérifort d'une fièvre opiniâtre , dont F Art des
plus habiles Médecins n'avoit pu le délivrer.
Le Saint partit après avoir pris congé de fes
Moines , auxquels il annonça qu'ils ne le re~
erroient plus ; étant arrivé à Nevers , îl gué-
rit Eulalius , Evêque de cette Ville , leauel
étoit devenu lourd &
muet. Il rendit aufu la
tante à un Lépreux qu'il rencontra aux portes
de Paris. Lonqu'il fut arrivé chez le Roi , il
le couvrit de ton habit f &
la fièvre le quitta
auffi-tôt. Le Prince , pour témoigner à Dieu
£a reconnoiflance , fit diftribuer aux pauvres
d'abondantes aumônes, mit tous les pri-&
fonniers en liberté.
Séverin, jugeant que fa préfence n'étoït
plus néceflaire à Paris . reprit le chemin d'A-
gaune. à Chateau-Landon , en Gati-
Il s'arrêta
nois , au Diocefe de Sens , oh deux faints Prê-
tres fervoient Dieu dans un petit Oratoire
qu'ils s'étoient bâti à l'écart. II les pria de le
recevoir avec eux ; &
après les avoir édifié?
quelque temps par Féclat de fes vertus, il mou-
rut en 507. On fonda dans la fuite en cet en-
droit une Abbaye qui eft occupée, depuis le
XH fiecle par des Chanoines Réguliers de S.
,
Auguftin (b). Quand les Huguenots en pille-,
rent l'Eglife , ils difperferent une partie des Re-
(h) V
Abbaye de Saint Sé- neviève. On trouve dans E»
verin de Château - Landon Bibliothèque de cetteAbbaye
reçut vers Tan 1480 , la Ré- un Manufcrit , contenant Içs
forme des Chanoines -Régu- Lettres de Rusbroch , célèbre
de Vindes-Heim , en
liers contemplatif ,
qui y avoît
Gueldres. Elle appartient pré- mis une Réforme , fit qui mou-
sentement à la Congrégation rut Prieur de Val-vcrt , près
de France , dite de Stc. Ge- de Bnuxelles , en 1381.
itS Ste. Théodore 3 IMpèrat.
E .
i liquçs de notre Saint. 'On trouve fon no*
rÉVt u dans le Martyrploge Romain. Il y a à Paris
une Eglife Paroiffiale , dédiée fous l'invoca-
tion ds Saint Séverin (<:);
141 < -
Z £ MÊME JOUR.
SAINTE THÉODORE,
Impératrice
E s Grecs comptent parmi les Saints de ce
jour l'Impératrice Théodore. Cettç Princeffe
fbrçime de l'Empereur Théophile, eut beaucoup
è fouffrir du caraâere brutal de Ion mari ; mais
par la douceur fa patience , elle vint à bout &
ife le rendre plus traitablç. Les défendeurs des
.-ftîlWB Images trouvèrent toujours en elle une
proteûriçe très-zélée. Devenue , par la mort de
Théophile , Régente de l'Empire , elle le gou*
yçrna avçc la plus grande fageffe durant la mi-
norité de fon fils Michel III. Elle eut la gloire
tf terminer Wieremçrjt l'Héréfie des Içonor
m -> 1
-
1
'
1
!
" ! .
1
xJ by Google
Ste. Théodore , Impêrât. i1
fcbftes qui déchiroit le fein de PÉgiife depuis
,
L'An 821.
Digitized by Google
no S. Benoit d'Aniane:
Saint Pacôme &
de Saint Bafile. Il poffédoît
FÊV. ii. dans im degré émincnt , cet efprit de com-
ponftion , çe don des larmes , cette intelli*
gence dans les voies de Dieu , qui font le
partage des ames confommées dans la perfec-
tion.
Devenu Cellérier, il s'acquitta de cet em-
ploi d'une manière qui donna la plus haute
,
Digitized by Google
5. Benoit d'^niane. 221
voifînage un Monaftere plus grand plus &
foacieux. Son amour pour la pauvreté alloit ^ts 12.
h loin , qu'il ne fe fervoit à FAutel , que de
Calices de bois , de verre , ou d'étain. Quand
on lui fàifoit préfent d'ornements précieux , il
les donnort à d'autres Eglifes Outre la
conduite de fes Religieux , dont le nombre
monta bientôt jufqu'à trois cents , il avoit en-
core une infpeâion générale fur tous les Mo*
nafteres de Provence , de Languedoc , de &
Çafcogne, qui tous le regardoient comme leur
maître & leur pere. Il établit partout la plus
févere Réforme ; mais à la fin il y apporta
quelque adouciflement , par condefcendance
pour la foiblefle humaine.
Notre Saint , perfuadé que toutes les bonnes
oeuvres ne font point méritoires fans la Foi
conferva ce précieux dépôt avec la plus par-
faite fidélité. Attaché inviolablement à l'Egli-
<è , il s'éleva fortement contre fes ennemis , Il combat
Digitized by Google
ni S. Benoit d'àniane.
i
de Monafteres ( </).U envoya de fervents Rc-
Ugi eux dans celui de Gellone, appelle depuis *
fév ia
Saine Guillem du Difert , parce qu'il avoit été
11 réforme fondé en 804 , par Guillaume , Duc d'Aqui-
Monafte-
taine j^^s le Débonnaire , frappé du renou-
îcs
Goo
S. Benoit d'Aniane. 213
Joignità la Règle du Patriarche S. Benoit ; l'un .
gitized by Google
a 14 S. Mèlzce 3 Patr. d'AnT.
fiffent qu'autant qu'il entretient des intelligen-
ces fecrçtes avec nous-mêmes. Il ne pourra , fi
nous fommes zélés pour notre perfeâion , nous
empêcher d'atteindre le fommet de cette mon-
tagne myftique , oii Dieu laiffe contempler fes
perfe&ions infinies par les ames entièrement
détachées du monde &
d'elles-mêmes.
.
-
1
*
1. *
1
SAINT MÉLECE ,
. L'An $ 81.
fuccéder
Digitized by Googl
S. MÊLECE PaTR.
, D'ÂKf. 2 2J
fuccéder à Euftathe ( , dépofé par les A- — 'sa 1
*
Les Hérétiques , qui s'étoient flattés d'atti-
rer Mélece dans leur parti , reconnurent leur
erreur pendant le féjour de Confiance à An*
tioche. Ce Prince ordonna aux Evêques qui
avoient de la réputation , d'expliquer en
fa préfence ces paroles , qui doivent s'en-
Digitized by Google
xi6 S. Mèlece , Patr. d'Ant.
r tendre de Sageffe éternelle : Le Seigneur
la
Digitized by Goo
S. Mèlece , Patr. d'Ant. 117
à pan , comme ils l'avoient fait depuis l'exil
de Saint Euftathe
(g).
La permiffion que l'Empereur Julien avoit rtV "
,a *
r
*P°q«e fo- vift long-temp*
J[* 1
tocux Schifme des
1 fi l'Eglifo
Euftathi-ns d' Antioche.
& des Mcléciens ,
lequel di-
Pij
Digitized by Google
118 S. Mélece , Patr. d'Anx.
tholique, puis Arien ^clarf
proteâioa U
Hérétiques ne fut
ouverte qii-il accorda aux
F!ÏV. 12. le zele de notre Saint.
noint capable de ralentir
toujours de défendre la faute doc-
Il continua
l'attaquoient.
trine contre ceux qui
Valens étant venu à Antiocheen 371, mit
œuvre pour attirer Meiece dans le
tout en
il eut la honte de
voir
parti des Ariens ; mais
U s'en vengea en
tous fes efforts inutiles.
Ue C0 '
le faint Patriarche à un troifieme
condamnant
" ' J[r
" furieux de voir qu'on lui en-
exil. Le peuple ,
s'affembla en tumulte , 6c
fcvoit fon Pafteur ,
fit pleuvoir une grêle de traits fur 1 Officier
char &. cet Officier
qui l'emmenoit dans fon ;
auroit infailliblement
perdu la vie, fi Meiece
couvert de fon manteau. U montroit
ne l'eut
, de quelle
par-là, dit Saint Chrvfoftome ( 3 )
cfe Jefus-Chrift doivent fe
Manière les difciples
l'injuilice des hommes (A). On le
venger de
conduifit dans la petite
Arménie, ou il nxa la
Nicopolis dans une Terre de
demeure près de
nommée Gétafe. La perfecution
fa famille,
point à
borna l'exil du Patnarche; es
ne fe
Fidèles furent chaffés
d'Antioche & de tous les
lieux oii ils tenoient leurs Affemblces. Il
y en
tourments d autres
eut qui périrent dans
les ;
S°">*. 1. c. 17.
prétendent que ce tumulte ar- 24 »
kJ by Google
I
PllJ
Digitized by Google
2J0 5. MÊLE CE y PâTR. D'An?.
» feul Pafteur de tout le troupeau. » Cette ph>
FÉV. il.
pofition foufrrit d'abord de grandes difficultés ;
mais à la acceptée ,
fin elle fat Sapor rnit &
notre Saint en poflefîîon des Êglifes qui le re*
connoiflbient pour Evêque avant fon exil
ainfi que de celles dont les Ariens s'étoient
emparés. Pour Paulin , il continua de gou-
verner les Euftathiens.
Saint Mélece ne s'occupa plus que dés mo-
}rens de corriger les défordres introduits par
e Schifme &
par PHéréfie ; comme le choix &
des Miniftres eft d'iiné extrême conféquence
il n'en donna que de très-bons à fon Églife.
U préfida en 379 , au Concile d'Antiache ,
qui
condamna les erreurs d'Apollinaire , fans nom-
mer toutefois cet Héréfiarque. Il préfida aufli
Digitized by Google
S. Melece 9 Patr. d'Ant. 13
la tenue même du Concile. II fut extrême-
ment regretté de tous les Prélats , de l'Em- &
pereur , dont il s'étoit fait aimer par fes vertus
& fur-tout par cette douceur inaltérable qui lui
gagnoit tous les cœurs. Tous les Fidèles cTAn-
doche avoient autrefois fa mémoire en gran-
de vénération ; ils ne prononçoient fon noni
qu'avec refpeô , &
le faifoient porter à leurs
enfants. Us gravoient auffi fon image dans leurs
maifons , fur leurs cachets &
fur leur vaiflel-
le. C'eft de S. Chryfoflome que nous apprç-»
nons ces différentes particularités.
Tous les Pères du Concile affifterent aux fu-
nérailles de S. Mélece , qu'on célébra avec la
plus grande magnificence. L'un d'entr'eux pro-
nonça fon Panégyrique en plein Concile (/ ) %
& Saint Grégoire de Nyffe fit fon Oraifon fa*
nebre dans TEglife de Sainte Sophie , en pré-
fence de l'Empereur. Le corps du Saint Pa-
triarche fut depofé dans PEglife des Apôtres ,
d'où on le tranfporta à Antioche par l'ordre
de Théodofe , avant la fin de la même année.
On l'enterra dans l'Eglife qu'il avoit fondée
fous l'invocation de Saint Babylas , auprès &
des Reliques de ce faint Martyr. Cinq ans
après. Saint Chryfoilome, qu'il avoit ordon-
MÊME JOUR.
LE
SAINT ANTOINE,
SURNOMMÉ C A U L È E >
Patriarche de Canftantinaple,
CE
de
Saint naquit dans
cette Ville ,
un Château voifin
oii (es parents originaires de
,
Digitized by Google
Sai*tte Eulalie y 'V. M: 23$
Schifmatique Photius ( b ). Il fut toujours iur
SAINTE EULALIE
de Bar ce l o ne,
Vierge & Martyre,
c
^Ette
&
Sainte étoit de la Ville de Barce»
lonne , y fouffrit durant la perfécu-
elle
tion de Dioctétien. Ses Religues font à Bar-r
çelone , dont elle eft la principale Patrone. Il
y a plufieurs Églifes & plufieurs Villages de fon
hom dans la Guienne, le Languedoc &c (c),' ,
Voyez Tillemont , T. 5.
Digitized by Google
*34 $te. Catherine de Ricci.
L'An 1589.
if**
13. ETTE Sainte naquit à Florence erl
tfii. Pierre de Ricci fon pere, Catherine & 1
Digitized by Googl
,
Digitized by Google
Ste. Catherine de Ri cet.
•l
tienee aux plus rigoureufes épreuves. Il l'afflL-
d by Google
S te. Catherine de Ricci. 237
Catherine ftit élue , étant encore fort jeune,
Digitized by Google
138 Ste. Catherine de Ricci.
I
L'exemple des plus grands Saints nous ap*
FÊV. 13. P rend que la contemplation ne doit jamais êtie
leparée de l'aûion. Il eft ordonné dans les Ins-
tituts monaftiques d'allier toujours l'un à l'au-
tre. C'eft eue l'efprit a befoin de relâche , &
l'exercice au corps,
Si'il faut neccflairement de
ous avons d'ailleurs certains devoirs à rem-
plir par rapport au prochain , & par rapport
a nous-mêmes. Y manquer , fous prétexte de
vaquer à la prière , ce feroit une illufion. Il
eft vr^i que nous fommes citoyens du Ciel
j
mais cette qualité n'exclut pas les devoirs dont
je viens de parler. L'ordre établi de Dieu^ veut
donc que la contemplation §C Fanion foient
unies enfçmble par des liens indiflblubles. Ainfi
la vraie, la folide dévotion cprçfifte dans une*
F
lus à le louer , à l'adorer ,& à l'aimer de toute
étendue de fon cœur.
Digitized by Google
Saint L é z j n 3 E. 239
SAINT LÊZIN,
Êvêque d* Angers*
Tire de fis deux différentes Vies publiées par
Bollandus* Uunc fut écrite fur Us relations de fes
dlfdples , peu de temps après fa mort. Vautre a
pour Auteur Marbodius > Archidiacre d'Angers %
puis Èvique de Rennes.
Digitized by Google
$ AI NT POLVEITCTE ,M< ±41
Son amour pour la folitiide lui fit même pren-
dre la réfolution de quitter fon Siège , ahri dé
j^y,* i%
n'être plus occupé que du foin de fon prôpre
Mais il ne put l'exécuter * parce que le*
falut.
Évêques de la Province auxquels il s'en étoit
ouvert , n'y voulurent jamais confentin 11 con-
tinua donc de fe dévouer avec zele au fervile du
troupeau que la providence lui avoir confié*
Ses dernières années ne furent qu'une fuite
continuelle d'infirmités qu'il fuppoita ave<! Un*
patience inaltérable- ïl mourut vers Pan 6 1 8
f
à foixante-^inquieme année de fort âge , &C
la
tat enterré dans rÉglife de Saint Jean-BaptLIle^
appartenante au Monafteré qu'il avoit fondé
^
dans le deffein de s'y retirer. Cette Églife ,
aujourd'hui Collégiale , poflede encore les pré-
cieufes dépouilles de fon faint Fondateur-
On rendoit un culte public à S. Lézin dis ld
VII fiecle , & Ton célébfoit fa fête le premier
de Novembre ; mais présentement il n'efl nom-»
mé dans le Martyrologe Romain, quë le i) d*
Février. L'Églife d'Angers en fait mémoire la
8 de Juin > qui paroît avoir été le jour de fod
Sacre ; & le 21 du même mois , â calife de
la tranflation de fes Reliques, qui le fit en
Jl6 9-
LE MÊME JOUR.
SAINT POLYEUCTE,
Martyr-
d E Saint étoit Officier dans les Troupes de
l'Empire oui avoient leurs quartier» à Mélî*
Âne dan* la petite Arménie. Il étoit , quoique
Digitized by Google
24 i Saint Polyevcte ,M.
Païefi, uni d'une amitié fort étroite avec Néar-
Digitized by Googl
SltNf PoLïkvctk,M. itf
&
tyrologc attribué à Saint Jérôme , un an-
cien Calendrier Aftfiértien la marquent au 7 dil fi^. j j;
même mois , qui fut probablement le jour de
fon martyre. Mais l'ancien Martyrologe ^ en-
voyé de Rome à Àquilée , dans le VIII fiecle ^
& qui fut copié par Adon Ufuard , ne fait &
mémoire de Saint Polyeuûe que le 1 3 de Fé-
vrier. U eft nommé le même jour dans le Mar*
tyrologe Romain;
Il y avoir à Mélitinë, dans lé IV fieclé^ ùné
Digitized by Google
I
*êv. ij.
SAINT GRÉGOIRE II,
Pape.
O RÉGOIRE II naquit à
gnit une éminente fainteté à
une profonde
Rome , & joi-
connoiffance de l'Écriture Sainte , de tou- &
tes matières eccléfiaftiques. Il fut ordon-
les
Pai-
né Sous-diacre par le Pape Serge I , qui
Son rare, mérite le fit élever
moit beaucoup.
aux places de Sacellaire &
de Bibliothécaire,
étoient alors trcs-confidérables. Il fut
char-
qui
importantes, dont
gé de plufieurs commiffions
s'acquitta avec une capacité fupéneure. Il
il
Conftantin ,
fuivit à Conftantinople le Pape
& fatisfit à toutes les queilions des Grecs , par
Après la
les réponfes les plus folides (* )•
Digitized by Google
Saint Gréçoire , P. 245
tirper toutes les erreurs qui corrompoîent la *5HB
pureté de la Foi, Comme plufieurs peuples F
£y
de la Germaniè^vivoient encore dans les im-
piétés du Pa^anifme , il leur envoya des Mif-
îionnaires zélés, pour les inftruire &
les ame-
ner à la connoiuance de la vérité. Il facra S.
Corbinien & S. Bonifàce , Évêques , l'un de
Frifingen ; & l'autre , de Mayence.
L'Empereur Léon l'Ifaurien, ayant déclaré
une guerre facrilege aux faintes Images en 716 ,
les Evêques Orthodoxes d'Orient refuferent
d'obéir à fes Édits , & s'adrefferent au Pape
Grégoire. Le faint Pontife tâcha de fléchir le
perfëcuteur , par fes larmes &par fes prières ;
mais il ne put rien gagner. Perfuadé toutefois
qu'on ne peut en aucun cas être difpenfé de
la fidélité que l'on doit à fon Prince , il fut re-
tenir dans le devoir les peuples d'Italie , qui
vouloient fe révolter à caufe des perfécutions
qu'éprouvoient les Catholiques. Il écrivit en
même-temps aux Évêques de s'oppofer géné-
reufement aux progrès de THéréfie que l'Em-
pereur tâchoit d'établir. Léon , aux yeux du-
quel l'attachement à la faine doftrine étoit un
crime , donna plufieurs fois des ordres pour
faire aflafliner notre Saint ; &
fans la vigilant
ce des Romains & des Lombards, il auroit
infailliblement péri. Il mourut le 10 Février
73 1 , après avoir fiégé 1 5 ans , 8 mois &
23 jours. Le Martyrologe Romain en fait mé-
moire le 1 3 de Février ; c'eft peut-être le joua
où il fut enterré dans l'Églife du Vatican,
-
•
Q fij
Digitized by Google
1+6 S. ^ARTllflEN , HERMITE,
SAINT MARTINIEN,
H E II M I T Et
Digitized by Google
S. MARTINIEN 3 ffERMITE. 147
H moi , que les Saints de l'ancien Teftament ont
> été riches & engagés dans l'état du Mariage. »
Martinien devoit fans doute , à l'exemple du
chafte Jofeph, chercher fon falut dans une
prompte fuite. Mais Dieu ^ pour le punir peut-
être de quelque préforaption fecrete , permit
qu'il écoutât cette langue enchanterefle, &c
«ra'ilconfentît dans fon cœur , à la proportion
de Zoé. Comme il touchoit au moment oît
pluiieurs perfonnes vénoient recevoir fes avis
& fabénédi&on, il s'avança au-devant d'eux
^
dans l'intention de les congédier. A peine fut-il
feul , que des remords falutaires diffiperent le
preftige. Il rougit de fa foiblelTe , &
retourna
promptement à fa cellule. La première chofe
ou'il fit en y entrant, fut d'allumer un grand
feu dans lequel il mit fes pieds. La Çourrj*-
fane accourut au bruit des cris que la dou-
leur lui arrachok. Quelle fut fa furprife , quand
elle le vit étendu par terre baigné de larmes 9
& les pieds à moitié brûlés !» Ah ! difoit
h Martinien , comment fupporterai-je le feu
» de l'Enfer , fi je ne peux iupporter celui-ci
w qui n'en eft que l'ombre ? Zoé ne put tenir
contre un tel fpeâade. La grâce ayant amolli
la dureté de fon cceur elle devint pénitent
?
te , de péchereffe qu'elle étoit , &
pria le Saint
de la mettre dans la voie du falut. Martiniea
l'envoya au Monaftere de Sainte Paule à
Bethléem , où elle paflà lç refte de fa vie dans
les auflérités de la plus rigoureufe pénitence;
Notre Saint s'étoit tellement brûlé, qu'il
fie put de long-temps fe fervir de fes pieds.
Lorfqu'il fut en état de marcher , il fc retira
fur un rocher efcarpé que la mer environnoif
de toutes parts , ann d'écarter de lui jufqu à
Digitized by Google
,
Digitized by Google
S. Fulcran , Évêque. 149
ÉVÊQUE DE LODEVE,
en Languedoc,
Digitized by Google
îçô S. Êtienne y Abbé.
a===== fe croyoît coupable ; îl mourut le 13 Février
JÉVH. 13. 1006, après 57 ans d'Epifcopat, &fiit enter-
ré dans la Cathédrale dédiée fous l'invocation
de Saint Gêniez. Dieu confirma l'opinion qu'on
avoit de fa fainteté, par les miracles dont il ho-
nora fon tombeau. On leva ion corps de terre
vers l'an 11 27 , &
il eft demeuré fans cor-
celles de
Reliques à Lôdeve , dont U eft
fes
fécond Patron,
Voyez dans Bollandus fa Vie écrite par Ber*
nard Guidants , Jacobin , qui fut fait Evêque de
Lodeve en 1 3 24. Cet Auteur dit qu'il a fui vi
les anciens A&es du Saint , & qu'il n'a retran*
ché que ce qui lui a femblé fuperflu. Voyez
auffi Gatel , 1. 4. de fes Commentaires fur CHiJ*
taire de Languedoc.
SAINT ÉTIENNE,
Abbé d'un Monastère,
près de Riéti , en Italie.
Digitized by Google
Saint Modonno c. 151
terent dans fon agonie , & conduifirent fon
pme bienheureufe dans le Ciel. Ce faint hom-
lh
me vivoit dans le VI fiecle. Il eft nommé çn ce
jour dans le Martyrologe Romain,
Voyez Sîjdnt Grégoire le Grand , Hom. ji.
in Evang. T. i p. iGiG. & l. 4* Dial. c. 13,
r
SAINT MODONNOC
p' O $ s o a y,
$5.Epifcop. Hibcr.
Digitized by Google
i5 * Le Bienheureux Roger.
févr,i3.
LE BIENHEUREUX ROGER.
R Oger
Loroy en Berry
entra dans l'Ordre de Cîteaux à
, devint cnfuite Abbé d'Élan ,
-
«
Digitized by Google
,
S. Valent in , Pr.M. i
+
II L Siècle.
vers
bâtir une Églife
lenûn ,
auprès du Ponte-rfiole. La Porte , ap-
pelée aujourd'hui dtl Popolo , portoit ancien-
nement le nom de ce faint Martyr. On garde
la plus grande partie de fes Reliques dans l'É-
gli/e de Sainte Praxede. U eft nommé avec la
ualité d'illuftre Martyr , dans le Sacramentaire
1 e Saint Grégoire , dans le MifTel Romain de
Thomalius , dans les Calendriers du P. Fron-
teau , & d'Allatius ; dans les Martyrologes de
Bede, d'Ufuard, d'Adon, de Notker, &ç.
Digitized by Google
îj4 S. Valentin 3 Pr.M,
Ni la vue des fupplices , ni la crainte dé ià
mort ne purent empêcher Saint Valentin de
fecourir les Chrétiens dans les fers * pairce que
rien n'étoit capable de féparer les Martyrs de
l'amour de Jelus-Chrift. Ce feu facré qui em-
brafoir leurs cœurs , les faifoit fôupirer fans
cefle après leur célefte patrie. Us défiroient
ardemment , comme Saint Paul , la diflblution
de leurs corps , afin de procurer à leurs ames
une union parfaite avec le divin Époux. Com-
me les Juifs captifs à Babylone , ils fondoient
en larmes au feul fouvenir de Jérùfalem ;
ils gémiflbient , comme le Prophète
&
, de la
longueur de leur exiL Àuffi $ avec quel em-
preffementne faififfoient-ils pas les occafionsde
verfer leur fangpour parvenir plutôt au ter-»
me de leurs défirs ! Noûs fervons le même
Dieu qu'eux , nous fommes les héritiers de
leur Foi , le fommes-nous de leur charité ?
Quel contrafte plus humiliant pour nous
y
que celui de leur amour , &
de notre uw
différence 1
Digitized by Google
,
FÉVR.
SAINT MARON 144
Abbé en Syrie.
Tiré de Theodont , Philoth. c- 16. il. 14.
30. yoye{ Tilltmont , T. 12. p. 41 z ; le Perc U
Quien , Or. Chrift T. 3 . p. 5 ; Jofcph Ajfcmani 4
Bibl. Orient. T. i.p. 497.
L'An 43 5.
Digitized by Google
aj6 Saint Maron y AébL
5 qui furpaflbit tous les Solitaires de fon fiecte
dans l'ailiduité à la prière. Il cmployoit à ce
faint exercice les jours &
les nuits entières
f
fans jamais fe laffer ; fa ferveur même ne fài-
foit que s'accroître de plus en plus. Sa cou-
tume étoit de prier debout : il n'y eut que
dans fa vieilleffe , qu'il fe foulageoit un peu
,
en s'appuyant fur un bâton. Il difoit peu de
chofes à ceux qui le veitoient voir , de peur
d'interrompre l'exercice de la contemplation,
yai abforboit toutes fes penfées. Néanmoins
avec bonté ,
il les recevoit &
les exhortoit à
refter avec Mais il s'en trouvoit peu qui
lui.
Digitized by Google
Saint Mâron } As bL ztf
par des Moines ( a )<
ie , qu'ils firent deffervir
Les Grecs honorent Saint Maron le 14. Fé-
vrier : mais les Maronites ( b ) en font la fête
le o du même mois.
Digitized by Google
if 8 SS. CTRILLE , MÉTHODE,
FÊVR. 14.
L
S. CYRILLE et S. MÉTHODE.
i
Digitized by Google
$$. €rniLLE 9 Méthode. 259
cher une erreur auffi fcandaleufe ; & comme
celui-ci répondoit qu'il n'avoit point eu inten*
rtyR, Ui
tion d'offenfer qui que ce fut , qu'il avoit &
feulement voulu mettre à l'épreuve la capacité
& la dialeâique du Patriarche : » Quoi , re-
» prit le Saint , vous avez lancé vos traits au
» milieu de la foule, &
vous prétendez que
* perfonne n'aura été bleffé } Vous avez beau
» vous prévaloir des lumières que vous donne
h votre fageffe ; elles font obfcurcies par les
» vapeurs qui s'élèvent de ce fonds d'avarice
^ &de jaloufie qui eft dans votre cœur. Vo*
» tre paflion contre Ignace vous aveugle Se
h vous plonge dans d'epaifles ténèbres {à ). »
Ce fut vers ce temps-là que les Chazares ré*
folurcnt cPembraffer la Religion Chrétienne.
Ces Chazares étoient une Tribu de Turcs , le
plus nombreux &
le plus puifîant Peuple d'en*
tre les Huns qui habitaient la Scythie Euro-
péenne ( b ). Ils s'étoient établis dans une Con*
'
Digitized by Google
i6o SS. Cyrille 3 Méthodè.
{ FÉVR. 14.
Digitized by Google
SS. Cyrille 3 Méthode. 261
poflîble de le déterminer à rien accepter. Un
tel défintéreflement honotoit beaucoup la Re-
"
F £ VR# M
ligion , qui en étoit le principe.
Cyrille fut enfuite charge d'aller faire une
Miflion dans la Bulgarie. On lui aflbcia dans
cette bonne œuvre , fon frère Méthode , qui
ctoit un Moine d'une fainteté éminente. Mais
il faut reprendre les chofçs d'un peu plus haut.
iurnommé U Macédonien 9
jetèrent parmi eux
quelques femences de Chriftianifme ; mais ils
ne fe convertirent que long - temps après.
Voici comment la chofe arriva. Bogoris , Roi
des Bulgares , avoit une fœur qui s'étoit faite
Chrétienne à Conftantinople , oîi elle avoit
été prifbnniere. Ce fut l'Impératrice Théo-r
dore qui lui procura le bonheur de connoître
la venté. La Princefle étant enfuite retournée
auprès de fon frère , continua de fuivre avec
ferveur les maximes de la Religioh dans la-
quelle on l'avoit inftruite. Elle tâcha même
Riij
Digitized by Google
161 SS. Cyrille , Méthode.
d'infpirer à Bogorisles fentiments dont elle ,
Digitized by Google
SS. Cyrille > Méthode. 263
II n'y put tenir , & correfpondant dès-lors à la
grâce qui lui parloit par un objet fenfible , il
^t\K. 14.
demanda à être inftruit des myfteres de la Re- ^
Digitized by Google
<
—T «
1
1
m
, ( 1Refpemfi ad Confult.
) fendant avec courage çontrf
fulga. T. 7 . Cime. p. ij4i. les Avares ou les Huns de
(g) 11 éft parlé des Mo- Pannonie. Quoique la Mo-
TOYes pour la première fois ravie eût été conquife par
^ ans une du Pape
lettre Çharjemagne , ayec la Ba-
jugene II écrite en 827. vière Çc Pannonie ( du-
la
t Voyez Hanuzius in Germon. moins Eginhard le dit expre&
Sacra , T. t. p. 71.) Les Mo- fément ) , elle étoit néan-
Tà ves , ainfique les Carin- moins gouvernée en 850 , p«r
thjens !
étoient du fang des deux Ducs , qui fe difputoient
jfclavpns.' Ceux - ci étoient la Souveraineté. Leurs noms
gouvernés par des Ducs ; & étoient , Moymar & Priwina.
peux-là par des Rois , dont on Prinnina. Le premier
jf ojemier fyt Samon , né ayant été aflaflîné , Rafticès y
aux environs de Bruxelles. Ton neveu , fut fait Roi do
£©$ Moravés le récompen- Moravie en 856 par Louis ,,
Digitized by Google
SS. Cyrille 3 Méthode. 265
par pieux Roi RaiKcès , qui reçut le Baptê-
le
de leurs mains , ainfi que la plus grande févr. 14.
"e de fes fujets. Les Moravfcs eurent d*au-
moins de peine à quitter leurs fuperfti-
tions , qu'ils penfoient affez favorablement du
ChrifHanifme , fur -tout depuis la converfion
des Bavarois , par Saint Roben , Évêque de
Worms , &
Fondateur du Siège Archiipifco-
pal de Saltzbourg. Nous lifons dans quelques
Auteurs , que Saint Cyrille fut ordonné Ar-
chevêque des Moraves ( h ). Le titre d'Evêque
des Moraves eft conjointement donné à Saint
Cyrille &
à Saint Méthode , dans les Calen-
driers Mofcovites , &
dans le Martyrologe
Romain ( i )
1 . . 1 j 1 i . . "
Digitized by Google
i66 SS. Cyrille s Méthode.
Borivay ou Borivorius , Duc de Bohême^'
fÉYR.14. 311 * avo ^ entendu prêcher Saint Cyrille &
oaint Méthode , £Ut fi vivement touche de leurs
Difcours , qu'il crut en Jefiis-Chrift. U engagea
Méthode , de qui il avoit reçu le Baptême , à
pafler en Bohême, pour y annoncer l'Evangile.
Le Saint fe rendit facilement à une invitation
dont la gloire de Dieu étoit l'objet. U baptifa
la femme &
les enfants du Duc , avec un très-
grand nombre de Bohémiens ( k )• Il fonda à
Prague l'Églife de Notre-Dame, celle de Saint
Pierre & de Saint Paul , & plufieurs autres
dans les différentes parties de la Bohême.
Nos deux Saints traduifirent la liturgie ai
Sclavon , & firent célébrer la Meffe en la Lan-
gue que parloient les Peuples qu'ils avoient
convertis ( / ). Les Archevêques de Saltz-
Digitized by Google
55. Cyrille , Méthode. 167
bourg &C de Mayence s'élevèrent avec leurs
Sufïragants , contre cette nouveauté , en &
portèrent leurs plaintes au Pape Jean VIII. Ce
Souverain Pontife , qui vouloh éclaircir cette
affaire , en écrivit , en 878 , à Tuventare ,
Comte de Moravie , &
à Méthode , auquel
il donnoit le titre d'Archevêque de Pannonie.
MlllUute , &
des motifs qui Pavoient déter-
miné. Le Pape fatisfait , confirma les privilè-
ges dont jouiflbit le Siège Archiépifcopal de
Moravie , le déclara indépendant de celui de
Saltzbourg , &
permit aux Sclavons de faire
l'Office divin en leur Langue ; ce qui fe pra-
Digitized by Google
268 SS. Cyrille y Méthode.
tique encore dans les Eglifes de ces Peuples ^
Comte Sfendopulk Hanzius ,-, & dans celles des Runes , des
T. ». Germon. Sacr.p. 16$ \ M. Mofcovites Çc des Bulgares,qui
Jof. Affémani, Orig. Eccl. Slav. drivent le Rit Grec. L'ufage
T. t'P' '7J« H paroit par les où font les Sclavons de faire
lettres de Jean VIH , 6c par en leur Langue, a été
l'Office
les deux Vies du Saint , que approuvé par le Synodo de
l'affaire dont il s'agit ici n'a- Zamofci 1 en 1720 , con- &
vojt point été examinée par firmé par Innocent XIII , Se par
les Papes Nicolas , &
Adrien Benoit XIV , inter plum Conf-
comme le Cardinal Bona & lit, 0.8. an. 1744. Bullar% T. u
quelques autres Auteurs , Font p. Conflit. $6. Etfi du-
prétendu. Le Miflel Sclavon bitare non poffumus , an. tjjz.
fut révifé en 1631 , par ibid. p. a/ 7. Conflit. Ex Pafi>
l'ordre d'Urbain VIO. On voit torali muntrt , 17 54* U avoit
le Bref d'approbation de ce été précédemment approu-
Pape , i la tête du même Mif« vé par Jean VIII, Ur-»
fel imprimé à Rome en 1 745
, bain Innocent X«
VHI , &
aux dépens de la Congréga- Dans lesde Mora-
Églifes
tion de la Propagande. Cette vie, de Dalmatie, d'Uly- &
Congrégation fit aufli impri- rie où Ton dit la Meffc en
,
Digitized by Google
SS. Cyrille , Méthode. 16$
feintes portées à la Jurifdiâion de leurs Siè-
ges. Mais le Pape Jean VIII fut maintenir Tin-
F£vr J4
dépendance qu'il avoit accordée à celui de
Moravie* Il n'eut pas plutôt appris les perfé-
cutions qu'on avoit lufcitées à notre Saint ,
qu'il lui écrivit une lettre dans laquelle il le
Digitized by Google
xyo SS. Cyrille , Méthode.
félicitait fur la pureté de fa Foi , fur le &
fÉVR. 14.
^ucc ^ s de fes travaux apoftoliques. Il Pexhor-
toit tendrement à la patience , à furmonter le &
mal par le bien. Il lui marquoit encore qu'if
veilleroit au foutien de fa Dignité , qu'il &
le feconderoit dans toutes les entreprifes qu'il
art» 6. SeB. 1 , s. $ ,
, 4 & la Bulgarie. On penfe qu'il
Digitized by Google
SS. Cyrille 3 Méthode. 171
formerait pour de Dieu ( 3 ). Rien 3
la gloire
Digitized by Google
272 Saint Ab rah aM , E.
les garde précicufement. La même chofe eff
14-
atteftée par Oâave Panciroli ( 4 ) i par &
Henfchénius. Le dernier montre qu'on a tranf-
féré en Moravie une partie des Reliques de
nos deux Saints , 6c qu'on les voit enchâlTées
dans la Collégiale de Brune*
MÊMÊ JÙUR*
LE
SAINT ABRAHAM,
Évêque de Carres,
en Méfopotamie,
emprunt
Digitized by Googl(
S: ÀuxÉïtcE) Hermïte; 173
émprunt y & paya pour eux; Une conduite a*" r" S
aufli généreufe gagna les coeurs cfe tous ces
rÉvRai;
pauVres gens: Ils Rattachèrent à ledr bienfai-
teur, qui profita de leur confiance pour les
.
SÀlttT ÂÙXENGE ,
Hermite
•
I
èn Bithynie;
Digitized by Google
174 S. Auxence y Hermite*
brave Officier. Tous les moments dont il pou-
voit difpofer , étoiçnt confacrés aux exercices
de la piété. Souvent de pieux Soli-
il vifitoit
taires , &c paffoit les nuits avec eux
, dans les
veilles &
la prière. La crainte de fuccomber
aux tentations de la vaine gloire , s'il reftoit
dans le monde , le fit renoncer pour toujours
au commerce des hommes. U fe retira fur une
roche de la montagne d'Oxée , à trois lieues
& demie de Conftantinople. Il aflifta au Con-
cile de Calcédoine , par Tordre de FEmpereur
Marcien après quoi il alla fixer fa demeure
:
( 1 ) Sozom.l. 7. c. 21.
Digitized by Google
£ ÀitfQNtti ÀÉàit ,
SAINT ANTONIN ,
rtv
CE
retira
Saint naquit darfs le Vlrf fieffé
dans un Mônaftére qui fùivoit ia Réglé
, & tê
FÉVR, 14,
SAINT C Ô N R A N,
ÉVÊQUÊ D'OrKNEY^
ou des Mes Orcades ( a )*
CE
l'innocence
Saint fe rendit auffi
& Pauftérité de fa vie
recommandable paf
,
que par \%
grandeur de fon zele. Il vîvoit dans le VU
liecle. Avant la prétendue Reforme , fon nom
n'étoit pas moins célèbre que celui de Saint
Pallade & de Saint Kentigerne.
Voyez Lefley , Hift. Scot. L 4 ; Wîon , in
addit. c. 3. Ligni vit* ; King, m Cakni.
Digitized by Google
i 4
m
XV. JOUR DE FÉVRIER.
SAINT FAUSTIN
ET SAINT JOVITE,
MARTYRS.
L'An
Digitized by Google
%j% $S Faustiv, Jovite
t , M,
Tous Chrétiens font appelles à une forte
les
FÉVRr m. m
artyre, ç'eft-à-dire, à une vie mortifiée
& pénitente. Cç n'eft que par le crucifiement
des inclinations du vieil nomme , que Yot\
peut fe revêtir des fentiments du nouveau. En
fnortifiant la chair avec fes convoitifes
, en te-
fiarit le corps ç}ans unde contrainte ,
état de &
foiblçfle ? on étend les forces de Tâmç, &t on pu-
rifie les affeftions du eqeur. Par-là on attire en
foil'amour divin , dont le propre eft de produire
l'abnégation de foi-même , l'humiUté , la par &
tience dan$ les différentes épreuves de la vie.
Alors le fardeau de la Croix ne paroît plus ac-
cablant ; on le porte avec facilité , même &
pyf c joie. On compte pour rien les peines , en
Éomparaifon du bonheur de participer aux fout
frances de J. C&
de$ confolations intérieures
dont ce divin Sauveur remplit ceux qui le fuir
yent au Calvaire. Eft-il une fituation pareille
à celle d'un? ame , qui eft ainfi morte à elle-
mêrnp , &à toutes les chofes de la terre }
Elle trouve dans la conformité qu'elle a
avec
Jefus fouffrant , un gage affuré de la réfurreç-
îton glorieufe. Il y a plus : elle jouit
dis ici-
bas par fijuiçipation, de l'éternelle béatitude.
mm
mm
Digitized by Google
S. SlGEFRIDE , E. 279
SAINT SlGEFRIDE,
VULGAIREMENT
SAINT SIFROY,
ÊVÊQUE ETAPÔTRB
de Suéde,
Digitized by Google
*8q S. Sigefride, E.
jufqu'oîi il portoit ces deux vertus. Trois de
T '
J
T%
1
- .
1
J , - .,
* , »... 1
4
,,,
LE MÊME JOUR, 1
S A I NT QUJNIDE,
VULGAIREMENT JPPELLÉ
SAINT O Ut NI 2,
ÉVÊQUE DE VAISOK.
CE
formé à
Saint naquit à Vaifon même i -6c fut
la vertu par de pieux Ecçléfialtiques
auxquels fa mere l'avoit confié. Saint Théodo-
ie fon Evêque, l'ordonna Diacre, & l'envoya
çn qualité 4e fon Député , au V Concile d'Ar-
les, tenu en 551. Il le choifit çnfuite pour fon
poadjuteur , & fe déchargea fur lui du fardeau
^e Padminiftration de fon Diocefe , que fon
grand âge ne lui permettait plus de porter. S.
Théodofe étant mort quelque temps après
Quinide gouverna feul l'Eglife de Vaifon , &
le fit avec toute la vigilance d'un Pafteur éga-
lement charitable & zéFé. Mommol , Comte
tfAuxerre , Général de l'Armée Françoife ,
l'ayant maltraite de la manière la plus indigne T
fous prétexte qu'il ne lui avqif pas rendu tous
les honneurs qu'il fe croyoit dus, pour la vic-
toire qu'il avoit remportée en Dauphiné fuc
ks Lombards , il fouffrit tous ces mauvais
traitements avec une patience héroïque; mais
Mommol ne fut pas plutôt forti de Vaifon
qu'il fe fentit attaque d'un mai violent. Ses
gens qui le voyoient condamné parles Mé-
,
Digitized by Google
Saint O n ési me. 183
O NÉ S IM E
Phrygien de naiflance , étoit
,
efclave d'un citoyen de Colofles , nommé
FÉVR, f 6,
t
« ) Ccçi cft rappçrté par | par pilleurs autres Pères.
Digitized by Google
184 Saint Onési me:
•-
es en 95 , félon les Grecs , qui Phonoreot le \<
Digitized by Google
Saint ONÉsimÊè 285
à verfer dans font ame les grâces les pltis
jtfaît
nis , &
de multiplier fes vittôires , en mufti-
pliant fes combats. Ah ! qu'il eft peu de
finceres convenions aujourd'hui Y-a-rïl beau- !
Digitized by Google
i%6 Si Êlie , Et ses CôMP. MMi
S. ELÏ E , S. JEREMIE,
$< ISAIË , S. SAMUEL,
SA1NÎ DANIEL,
ET AUTRES SAINTS MARTYRS *
à Céfarée , en Paleftine.
L'An 5 op.
Digitized by Google
S. Élie , et ses Comp. MM. 287
leur baptême ne portoient plus leurs noms
,
Digitized by Google
Î88 S. G RÉGCft RÈ PAPki i
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
j
MÊME JOUR.
LE
SAINT GRÉGOIRE X;
Pape.
G RegoireX
&
Plaifance ,
étoit d'une illuftre
reçut au Baptême le nom
baifon dé
de Thi-
bault. On remarqua en lui dès fa jeunefle une
vertu peu commune , & tme application ex-
traordinaire à l'étude. Ù acquit fur-tout une
connoiflknce parfaite du Droit Canonique,qu'il
étudia d'abord en Italie , puis à Paris à Lie-^ &
ge. Il étoit Archidiacre de MÉglife de cette der-
nière Ville , quand le Pape , qui cpnnoiflbit
fon rare mérite , le chargea de prêcher une
Croifade , pour la délivrance de la Terre Sain*
te. 11 s'acquitta de cette commiffion au gré du
Souverain Pontife ; mais il hii en coûta des
peines infinies , parce qu'il fallut étouffer le
feu de M difcorde qui divifoit les Prûrces Chré-
tiens.
La mort dô Saint Louis , arrivée en 1 170 i
avoit eu des fuites très-funeftes pour les Chré-
tiens d'Orient. Leur ardeur s'étoît rallentie f
& les avantages remportés par le Prince de
Galles j
Digitized by Google
S. G RÉ C O I RE 9 P AP É. 189
Galles , &
par Édouard I , Roi d'Angleterre i
n'avoient pu rétablir leurs affaires. Grégoire ,
p^yn, t9%
touché du malheur où ils fe troùvoieht ré-
duits , réfolut d'entreprendre le voyage de la
Terre Sainte , pour les confoler, & pour fâtis-
faire fa dévotion
qui le preflbit de vifiter des
,
lieux confacrés par 1 accômpÙfleijient des My Aè-
res de notre Religion. Ce tut én Palëftine qu'il
apprit qu'on l'avoit élufuccefleur dii F*ape Clé-
ment IV. Il y avoit près de trois ans que lé fairif
Siège étoit vacant , les Cardinaux aflemblés à
Viterbé $ noyant pu s'accorder dans le choix
d'un Pape* Ennuyés à la fin Je ne pouvoir rien
terminer, ils eurent recours à un comprctaiis ;
& les fix Cardinaux auxquels tous les autres
avoient remis leurs pouvoirs , élurent unanime-*
ment notre Saint le i Septembre 1 27 1 Le noiu* .
Digitized by Google
290 S. Grégoir e,Pape.
Concile s'ouvrit à Lyon ( b ) au mois de Mai
de Tan 1274 ; il s'y trouva 500 Évêques , &c
70 Abbés. On laifla entrer à la quatrième Set-
fion les Députés de la Cour de Conftantino-
ple ; & l'un d'eux abjura publiquement le
Schifme , au nom de l'Empereur Michel Paléo-
logue. Il fe tint encore une cinquième Seffion ,
& ce Concile , le fécond général de Lyon , finit
le 7 de Juillet.
Quoique ce faintPape fut accablé cPaflaires,
iln'en étoit pas moins exaô à remplir les diffé-
rents devoirs de la piété chrétienne. Il partait
peu , &
s'entretenoit continuellement avec
Dieu dans le fonds de fon cœur : il menoit
une vie dure & auftere & nourriffoit fon ame
,
- •
Digitized by Google
StÈi Ji/LIÈltÈi V.Mi l9<
FÊVfc 16:
MAINTE JULIENE,
Vierge et Martyre.
SAINT TANCON,
Eveque et Martyr.
A a NCON fat Sabord Moine d'Amabaric èrî
Ècoffe , &C mérita , encore plus par fa piété •
que par fa fcience , d'être élevé à la dignité
d'Abbé. Mais le défir ardent qu'il aroit dç ver-
fer fon fane pour J. C< lui impira la réfofution
d'aller prêcher l'Évangile en Allemagne , k
Pexemple de Panton fon prédéceffeur. Devenir
Évêque de Verden , il ne s'attendoit pas <ju? iî
T ij
Digitized by Google
içi Sa/nt Tancon ,E. M.
— feroit élupour lui fuccéder dans le Siège Épif-
copal de cette Ville (a). Son zele reçut par
6
Pimpofition des mains une nouvelle aôivité.
Il ne s'occupa plus que de l'accroiflement de
Digitized by Google
S. Fiâv iev Arc. , 293
L'An 44^,
F L AVIEN,
jlife
Prêtre &
Tréforier de fE-FÉVIL
de Conflantinople , en fut élu Archevê-
17.
Digitized by Google
194 . & Plavie* 3 Arc,
pu P»n$ bénis, en figne d« paix de Çpmmur
nion. Chiyfaphiu$ ,qui avoit fes vues , lui fît
dire qu'il dçvoh envoyer un prélçnt d'une au?
tre e/pece. Flavien , ennemi déclaré de tout ce
qui ayoit même Fapparence de fimonie, répoa?
fiit avec fermeté , que les revenu^ de TÉglifc
Digitized by Google
& Flavien Arc. ,
Digitized by Google
»9* S. Flavien 3 Ane.
Cependant l'Empereur , follicité par Chryî
faphius , ordonna la révifion des Aôes du Con-
Digitized by Google
S. Flavien s Arc. 297
lui avoît exagéré la prétendue néceffité. Il
manda à Diofcore de venir y préfider , &
d'à-
p^y^ * 7,
mener avec lui dix Métropolitains de fa dé-
pendance , dix autres Évêques , &
l'Archiman-
drite Barfumas , oui étoit entièrement dévoué
aux ennemis de Flavien. Les autres Patriarches
& le Pape Saint Léon , furent auffi invités au
Concile ; mais ce dernier ne reçut que fort
tard la lettre de l'Empereur. Il envoya toute-
"
fois quatre Légats pour le repréfenter. Ces Lé-
gats étoient Jules,
Évêque de Pouzzoles ,
René Prêtre , oui mourut en chemin , Hilaire
Diacre , &
Dulcitius Notaire. Ils étoient por*
teurs d'une lettre à Flavien , dans laquelle S.
Léon démontroit l'ignorance d'Euticnès 9 &
établiflbit la doârine catholique , de la ma*
niere la plus folide &
la plus lumineufe.
Ce d'Août de l'année 449 , que
fut le huit
fe fit Touverturô du Concile d'Ephefe, connu
dans PHiftoire Eccléfîaftique , fous le nom de
^SS^
Brigandage , à caufe des violences qui s'y com-
mirent. Il s'y trouva cent trente Évêques cTÉ-
gypte &
d'Orient. Eutychès vint aufli à Éphefe
avec deux Officiers de l'Empereur , &une trou* .
Digitized by Google
298 S. F lâvien Arc h. y
s=^= Lorfque Diofcore commença à Senten* lire là
WÉVR. 17.
ce » Pleurs Évêaues fe jetèrent à fes pieds ,
&C le conjurèrent aans les termes les plus preA
fants , de ne point paffer outre. Mais loin de
fe laifler fléchir , il fe leva de fon Siège f 6c -
Mort du
^onnes ^e ^on P 31** ( 1 "s k renverfçrent
Saint, par terre , le &
maltraitèrent fi rudement à
<
1
j
Digitized by Google
0
iw en 454, S Gangres , où
ble
300 S. Flavi en , Arc.
intérefler d'une manière toute fpéciale. Nous
* e croyons tous ce My Itère ; mais helas ! C'eft
FÉVR, 17.
d'une foi ftérile , gui ne remue point notre
cœur , & qui le laiffe dans fon infenlibilité.
Avons-nous jamais réfléchi , que c'eft fur-tout
dans PIncamation que Dieu fait éclater la gran-
deur ineflfable de fa puiffance , de fa fagefle , de
ùl miféricorde ? Ah ! fi nous avions foîn de
pénétrer notre efprit de ces grandes vérités ,
on nous verroit plus remplis d'amour de &
reconnoiflance pour Dieu , phis zélés pour la
gloire de Jefus-Chrift , plus fidèles à l'accom-
pliffement des maximes de PÉvangilé , en un
mot , meilleurs Chrétiens. Le Sauveur de nos
ames eft aujourd'hui plus que jamais , outra-
gé par les blafphêmes des impies des li- &
bertins. Il nous invite à l'en dédommager, au
moins par notre amour ; jufqu'à quand le lui
refuferons-nous ? Mais comme l'Incarnation
eft le myfterç d'un Dieu humilié , anéanti 9
nous ne pouvons l'honorer véritablement ,
mie nous ne guériflions «notre coeur de l'çn-
flure de l'orgueil. Ce vice corrompt les meil-
leures aôions , &
précipite ceux qui s'y li-
vrent dans les plus grands malheurs. Eutychès
ne fît naufrage dans la Foi , &
ne mourut dans
l'impénitence , que parce qu'il étoit omieilleux.
Quoi de plus propre que fon exemple, à nous
rirter à rhumilité , &
à nous entretenir dans
pratique de cettç vertu !
\ * »
*n . I
•
-m
Digitized by Google
SS.Théodz/lê Julien à MM. 301
S. THÉODULE ET S. JULIEN,
M A R T Y R S.
Digitized by Google
$01 £. SlLVtN ifÀucHY^ È.
Ilapprit en entrant à Céiaréé/qu'ori vènoît d*é-
xécuter plufieurs Chrétiens à caufe de leur Re-
ligion. Il courut aufli-tôt au lieu du fupplice ,
fe jeta fur leurs corps , & les baifa refpe£hieu- r
ÉVEQUE RÉGIONAIRE,
0E
les du
Saint fortoit d*une des meilleures famil-
territoire deTouloufe (a). Après avoir
paffé fes premièresannées a la Cour des
Rois Childéric &
Thyerri III , il quitta
II ,
Digitized by Google
,
* #
Digitized by Google
504 S. LomaNj S, Fin f AN.
FÉVR.I7* SAWT £ O M A N,
ENCORE APPELLÉ
LUMA N<
CE
Saint Patrice
neveu ou du moins difciple dd
Saint ,
*
SAINT FINTAN,
Abbé d'Ednech,.
en Lagénie.
xmi. JOUR
Digitized by Google
S.iINTSlMÉON t E.M. JOJ
SAINT SIMÉON,
ÊVÊQUE DE J ÉRUSALEM,
Martyr.
Pbyei Eufibe , £3. c. 3z ; TilUmônt , T. /;
L'An 10 5.
Digitized by
306 Saint Siméoù 3 E.M.
Lorfque eurent maflacré , en 6% ï
les Juifs
11 eft élu
tout d'une voix. On croit qu'il avoit aupara-
ÉvêqucdcJé- Vant aidé fon frère dans le gouvernement de
rufalera. foh Eglife.
Les Romains i fefTés des révoltes continuel-
les des Juifs , résolurent enfin de détruire Jéru-
falem. Ils fe mirent donc en marche pour exé-
cuter leur deflein. * Mais Dieu, qui vouloit fim-
ver fes ferviteurs , les avertit miraculeufement
4 ) de forrïr d'une Ville fur laquelle il alloit
léployer fes vengeances, de la manière la
plus formidable. Les Chrétiens , dociles à la
11 fe retire voix du Ciel , partirent avec leur Évêqtie, &t
^^^^&
à Peiia avec fe retirèrent dans la petite Ville de Pefla , fi-
fcntroupeau.
( 5 ).
Dieu s'en déclara visiblement le protec-
teur , & il la glorifia par tant de prodiges , qu'un
Digitized by Google
grand nombre de Juif* etnbcafferent le Chrif-
tianifme. Les chofes refterent en cet état juf-
l9 *
cpi'aux dernières années d'Adrien , qui fit en-
uerement rafer Jérufaiem,
La joie qu'avoit S. Siméon de voir fous les
jours multiplier les difciples de J. C. fut troublée
par la naiflance* de deux Héréûes ; celle des Na-
zaréens &
celle des Ébionites. Les Nazaréens fe
rapprochoient en plufieurs points des Juifs &C
des Chrétiens , quoique dans le fonds ils détef*
taflent les uns &
les autres. Ils r€gardoient à la
vérité J. C* comme le plus grand des Prophètes;
tnais iisnioienten même temps qu'ilfut Dieu» Ils
obfervoient les jours duSabbat 6c du Dimanche,
& fàifoient un alliage monltnieux des céré-
monies de l'ancienne &
de la nouvelle Loi (a ). Erreur! éa
A toutes ceserreurs y les Ébionites en joignoient Nazarccin &
d autres qui leur etoient particulières. Ils en- te$ ,
Vij
Digitized by Google
308 Saint Siméon, E. M.
La Providence avoît permis que notre Saint
iïkXR. 18.
échappât aux recherches que Vefpafien Do- &
mitien firent faire de tous ceux qui étoient de
la race de David. Mais Trajan ayant ordonné
les mêmes recherches , les Hérétiques les Juifs &
le dénoncèrent au Gouverneur Atticus , com- &
me Chrétien , &
comme defcehdant de David.
Durant plufieurs jours , il foufirit les plus cruels
rtyrC dU tourments avec patience qui étonna fes
Sa^nt
perfécuteurs. Enfin il rut condamné au fupplice
de la croix , &
termina fa vie par le même genre
de mort que fon divin Maître. Son martyre
arriva en 106 ( b ). Il étoit âgé de 1 10 ans , 6c
en avoit paffé environ 44 dans l'Épifcopat*
Digitized by Google
SS. tàoN 3 Parêgor. MM. 309.
"
S. LÉON ET S. PARÈGORIUS,
Martyrs.
Tiré de Uurs j43cs Jinccrcs ,
publiés par D.
Ruinart & par Bollandus.
III. Siècle.
Digitized by Google
3 1 o SS. Léon Parégox. MM.
,
Digitized by Google
SS. Zéon>Parêçor, MM. 3 1
)y Google
312 SS.LEON yPARÈGOA. MM.
"
g » Le Gouverneur Eh : bien ,
puifqu'elle eft
FÉVR. x8.
» étroite, quittez-la pour fuivre la nôtre, qui
» eft large oc commode. Le Martyr Je : l'ai
» appellee étroite , parce que Ton trouve en y
» entrant , des affligions &
des perféçutions à
» fouffrir pour la juftice. Mais ceux qui y
» marchent généreufement , furmontent les
» difficultés par la Foi, qui fait pratiquer tou-
» tes les vertus. Cette voie même s applanit
» & devient aifée pour ceux qui la luivent
» conftamment ; pluiieurs en ont fait l'épreuve.
Comme Léon continuoit déparier des vérités
de la Religion Chrétienne , il fut interrompu
Î>ar les cris confus que pouffoient les Juifs &
es Païens. Qu'on impofe filence , difoient-
lui
ils. » Je lui permets au contraire , reprend le
» grands , &
je vous renverrai j car j'ai pitié
Digitized by Google
,
/T
f 1
» ferviteur. Je me réjouis d'avoir trouvé , par
* votre grâce , le moyen d'expier mes ancien-
*# nés iniquités. Je remets mon ame entre les
* mains de vos Saints Anges , efpérant qu'ils
h la tranfporteront dans le lieu où l'on n'a
» plus rien à craindre des méchants. Seigneur ,
» qui ne voulez point la mort , mais la con-
» verfion des pécheurs , faites que les auteurs
» de ma mort vous connoiffent , obtiennent&
* le pardon de leurs crimes par les mérites de
* votre Fils unique Jefus-Chrift , Notre Sau-
* veur. Amtn » , & après avoir dit une féconde
fois Âmm , il expira.
Digitized by Google
3 1 4 Saint An Gilbert ^ Abbe.
On jeta le corps du Saint dans une fondrière
qui étoit au bas d'un rocher ; mais il ne (\xt
point endommagé de cette chûte , ne reçut &
que quelques légères égratignures. Il y a
plus : ce lieu qui étoit auparavant un pré-
cipice affreux , dont la vue feule effrayoit les
voyageurs , devint entièrement pratiquable ;
le terrein s'affermit , Ton pouvoit y mar- &
cher fans courir le moindre danger. Les Fidè-
les retirèrent le corps du Soldat de Jefus-Chrift
pour l'enterrer. Ils remarquèrent fur fon vifage
une couleur vermeille , mêlée d'une certaine
majefté &
d'un doux fourire. Les Grecs font
en ce jour la fête de Saint Léon.
i =^^= 1
m
LE MÊME JOUR.
SAINT ANGILBERT,
septième Abbé de Saint Riquier,
*
en Ponthieu (a).
r
Digitized by Google
5
XI X JOUR DE FÉVRIER.
SAINT BARBAT,
*
ÉVÊQUE DE BÊNÊVENT. *
L'An 682.
FÉVR. 19.
Digitized by Google
, *
fonde &
une patience inaltérable , ils eu-
rent recours à la calomnie. Enfin les chofes en
vinrent au point , que Barbat fut obligé de
quitter fon Eglife. Il remporta du moins de fa
Million , l'avantage d'avoir profité des épreu-
ves que Dieu avoit permifes pour purifier fon
cœur , en le détachant de plus en plus du
monde , &
de lui-même. Il revint a Béné-
vent , oîi il fut reçu avec joie de tous ceux
qui connoiffoient la faintete de fa vie.
L'Eglife de Bénévent ( a ) gémiffoit alors
fur des abus fort invétérés. Plufieurs de fes Son zcki.
enfants déshonbroient la faintete du Chriflianif-
me par des pratiques fuperftitieufes ( b ). Bar-
Digitized by Google
*
518 Sa t NT B ARS AT , E.
bat fe fentît embrafé de zele à la vue de ces dés-
ordres. Il les combattit vivement dans fes dif-
FÉVR. 19.
cours , oîi il s'appliquoit à prouver combien
Dieu les avoit en horreur. Le peu de fuccès
qu'il eut d'abord né le rebuta point. Il continua
toujours de prêcher fur la même matière ; &
"
comme il favoit que la converfion des cœurs eft
un effet de la grâce , il tâchoit en fon particu-
lier de fléchir la miféricorde divine > par des
prières ferventes &
par des jeûnes rigoureux*
Enfin , pour réveiller l'attention de fes Audi-
teurs , il leur prédit les maux que l'armée de
l'Empereur Confiant devoit feire à leur ViHe.
EfFeôivement ce Prince entra en Italie , mit &
le Siège devant Bénévent , qu'il réduîfit aux
dernières extrémités. Le habitants , faifis de
frayeur , devinrent dociles , rentrèrent en eux-
mêmes , & promirent d'abjurer les erreurs &
les fuperftitions auxquelles ils s'étoient livrés û
aveuglément. Le Saint profita de ces heureufes
difpofitions ; ranima les efprits abbattus , pâr
des paroles de confolation , les affura que &
l'Empereur leveroit le Siège de la Ville : pré-
didtion qui fut vérifiée par l'événement. Ces
diverfes circonftances produifirent une grande
révolution dans les mœurs. Barbat fut défor-
mais regardé comme un homme en faveur du-
quel le Ciel s'intéreflbit. On eut en lui une
confiance entière ; & par-là on lui facilita les
moyens de corriger tous les abus.
Digitized by Google
Saint Barbat, E. 319
ïïdebrand Êvêqiie de Bénévent , étoit
,
Digitized by
3 20 S AI NT B ARB AT , E.
ceres. Qu'on examine en effet la conduite de
ceux à qui Dieu a rendu Ne font-cela fanté.
pas toujours les mêmes défordres . les mêmes
habitudes ? S, Auguftin rapporte ( i ; un trait qui
trouve naturellement ici fa place. Onavoit vu
à Conftantinople un Météore extraordinaire ;
ce qui donna lieu à quelqu'un de prédire que
la Ville feroit confumée parle feu du Ciel. Les
habitants , faifis de frayeur , font pénitence, à
l'exemple des Ninivites : ils fortent de la Ville
avec l'Empereur , &
fe retirent dans un lieu
qui en étoit éloigné. Le jour marque pour l'ac-
compliflement de la prédiftion s'étant écoulé
on envoya voir ce qui s'étoit pafle. Dès qu'on
eut appris crue la Ville fubfiftoit encore, on y
retourna, oc Ton continua de vivre comme
auparavant. Voilà l'image des pécheurs dont
nous parlions plus haut. Leurs bonnes réfolu-
tions s'évanouiflent , lorfque le danger a dif-
paru.
XX. JOUR
Digitized by Google
Sjunt-Ttaan2iton,E. &c. 3 XI
r" • .
<
, « ,• I » .
~-
de différents Pays.
Digitized by Google
31* Saint Ttrannion, E. &c.
» vifiblement la puiflànce de Jefus-Chrift , c'eft
» qu'elles fe jetoient fur les Païens qui fe
FÉVR. 20.
» trouvoient dans Farene ( a ). En vain les
» Martyrs les provoqùoient , félon l'or due
» qu'on leur en donnoit , elles fe retiroient
» fans les toucher. Quelquefois à là vérité
» elles couroieht fur eux avec impétuofité ;
» mais une vertu fecrete divine les arrêtait &
» tout-à-coup. Ceci arriva à différentes repri-
» fes ; & les fpeÛateurs çtoient dans un éton-
» nement extraordinaire. Les premières bêtes
» n'ayant rendu aucun combat , on en lâcha
» d'autres jufqu'à deux trois fois. La rage &
» des Païens n^
fut pas mieux fervie. Ce-
» pendant les Martyrs étoient inébranlables ,
» quoiqu'il y en eût de fort peu âgés parmi
» eux. Un jeune homme qui n'avoit pas eu-
» core vingt ans , fe fignala entre les autres*
» On le voyoit au milieu de Farene , les yeux
» levés au Ciel , &
les bras étendus en forme
» de Croix. Il reftoit immobile . quoiqu'un
» Ours &
un Léopard qui ne refpiroîent que
» le carnage , accouruflent pour le dévorer*
h Mais ces bêtes ne furent pas plutôt auprès
» de lui , qu'elles fe retirèrent lans l'avoir
a voient eu ,
Digitized by Google
. Saint TrRAtwotr,E.&c. 323
» bleffé. On ea expofa d'autres à un Taureau
» furieux qui avoit déjà faifi quelques Païens
FÊVR
» avec fcs cornes, & qui les ayant élevés en
n l'air, les avoit enfuite laiffé tomber à demi-
» morts dans l'arène. Les Martyrs furent leâ
» feuls ^uli épargna* C'étoit en vain qu'on lui
» piquoit le flanc avec un fer chaud ; il frappoit
nia terre des pieds, feifoit voler le fable à droit
p & à gauche , &
refufoit d'avancer, comme
» s'il eût été retenu par une force invifible. On
» lâcha encore d'autres bêtes ; mais toujours
» avec auffi peu de fuCcès. Enfin on perça les
» Martyrs à coups d'épée ; &
l'on jeta leur»
* corps dans la Mer. Pluiiçurs furent condam-
t nés au feu &
à d'autres fupplices. » Tous
ces généreux Soldats de Jefus-Chrift fouffri-
rent fous Dioclétien , en 304.
UEglifc honore le même jour d'autres Saints
qui ne reçurent la couronne du martyre qu'en
310. Le principal d'eatr'eux fut Tyrannion,
Evêque oe Tyr. Il avoit été témoin du triom-
phe des Saints dont nous venons de parler; Se
il les avoit même encouragés à combattre gé-
Pélée &
Nil , Prêtres cPÊgypte , airifi mie quel-
ques autres Chrétiens, périrent dans les flam-
mes à Céfarée, en Palelrine. Sylvain , Évêque
de Gaze • fut d'abord condamné aux Came-.
Digitized by Google
Saint Ttrannion, E. &c.
res ; on le décapita enfuite , avec trente-neuf
autres Fidèles.
Le Martyrologe Romain nomme en ce jour
SaintTyrannion, avec ceux qui fouffrirent à
Tyr en 304. Les autres Martyrs ont des jours
particuliers , favoir, Saint Zénobius, Prêtre &
Médecin de Sidon , le iq d'Oâobre ; Saint Syl-
vain d*Émefe , auquel le Ménologe des Grecs
donne plufieurs compagnons , le 6 de Février 9
-& Saint Sylvain de Gaze, le 4 de Mai.
A. \
•
ne & de contrainte
; &
dès que la Religion
-exige des facrifices, nous quittons
lâchement
les armes. Concevons donc
enfin le danger
Digitized by Google
S. Sadotr et ïes Comp.' 315
FÉ
SAINT SADOTH,
ÊV Ê QUE DE SÉLEUCIE
ET DE CTÉ SIPHON,
& fes cent vingt -huit
• • r <
Compagnons,
.
0
MARTY R si
L'An 3 42.
FÉvr. 20.
Sapor II , notre Saint fi.it élu trois mois après
pour lui fuccéder. Le Sie£e fur lequel on fé-
levoit , étoit tout à la fois , &
le plus confia
dérable de la Perfe , &C le élu$ expoCé à la fo-
reur de la perfécution. Elle devint dans ce
temps-là plus violente que jamais par le nou-
vel Édit que le Prince porta contre les Chré-
tiens. Sadoth fe cacha avec une partie de fon
Clergé , non par la crainte de la mort , mais
pour attendre que Dieu lui fît connoître fa
volonté d'une manière plus fpéciale. Il ne laifla
pâs de pourvoir fecretement aux befoins de
fon troupeau , &
d'exhorter lès Fidèles à con-
feffer genéreufement Jefus - Chrift. Avant eu
Saint Sa-
une vifion dans le lieu de fa retraiter, il aflem-
doth • une bla fes Prêtres &
fes Diacres pour leur faire
vifîon. part de ce qui lui étoit arrivé. » J'ai vu en fon-
» ge , leur dit-il , une échelle toute environ-
» née de lumière , dont le fommet touchoit
» au Ciel. Saint Siméon , brillant de gloire 9
» y étoit appuyé. M'ayant apperçu au bas de
» réchelle , il m'a appellé d'un air riant Mon-
» tçz , Sadoth , m'a-fil dit , montez , ne &
» craignez rien. Je montai hier , c'eft aujour-
>> d'hui votre tour à monter ; ce qui me pa*
b roît fignifier que comme mon faint prédé-
» cefleur endura la mort l'année dernière , je
» dois année, » II exhorta en-
la fouffrir cette
fuite fonClergé à pratiquer toute forte de
bonnes œuvres , &
à faire un faint ufage du
temps , afin que
fi la mort fe préfentoit , ils
Digitized by Google
*
Digitized by Google
3 18 5. Sadoth mt sxs Comp:
*h ngtre bonheur. Faut-il encore Vous répétât
févr. io« * nous n'a doreroh$ point le Soleil , que &
» nous n'obéirons point aux Édits du Roi ? y
Us obtinrent enfin ce qu'ils défiroient fi ar-
demment ; car ils furent tous condamnés à
mort. Lorfqu'ils eurent entendu prononcer
Jâ Sentence , ils rendirent grâces à Dieu , &
s'encouragèrent mutuellement à lui refter fi-
dèles jufqu'au dernier foupir.*
On les fit lier deux à deux , pour les con-
duire hors de la Villç.. Cette fainte troupe alloit
n
avec fes com" au Supplice , en. chantant des Hymnes Ôc des
danmé a mort Cantiques. Quand ils furent arrivés au lieu où
F*8w*w« devoît faire l'exécution , ils élevèrent leurs
voix encore plus haut > afin de louer de re- &
mercier Dieu ; ils lui demandèrent enfuite la
grâce de la persévérance , &
la couronne de
Cçs prières, ces
gloire deftinée aux Martyrs.
louanges, ces aâiôosde grâces, ne cefierent
qu'avec leur vie. Sadoth fut féparé des au-
tres y fmr l'ordre du Roi , &
conduit dans
(
la Province de Béthufa , où fl eut la tête tran-
.chée. Ainfi il ré joignit cette partie de fon
troupçaq qyi l'avoit précédé dans le Royau-
me du Ciel* Le Martyrologe Romain feit mé-
moire en ce jour de Saint Sadoth de fes &
Compagnons,
Les Écrivains Chàldaïques cités par WL
Affémani, difent que Schiaduftes, ou Sadoth,
étoit neveu de Saint Siméon Barfàboé, II ne
fut Evéque que neuf mois. Son martyre arriva
dans Tannée 342 , la 33 e - du recè de Sapor IL
- -
Digitized by Google
S. Ele vtbere ,E. M. 319
FÉVR.
LE MÊME JOUR.
SAINT ELEUTHER-E,
ÉviQVE DE TOUR'NAY
& Martyr.
Eleuthbre vînt au monde à Tournay
même. Sa qui étoit chrétienne , avoit
famille ,
été convertie par Saint Piat , cent cinquante
ans auparavant» Les Chrétiens de Tournay
avoient beaucoup dégénéré depuis la mort de
leur faint Apôtre. Leur Foi s*éteignoitde jour
xn jour , foit par le commerce des Païens , foit
par les défordres des Rois de France , qui étoient
encore Idolâtres , &
qui faifoient alors leur ré-
£dence à Tournay. Tel étoit Tétat de FÉglife
de cette Ville , lorfque S. Eleuthere en fut fait
Êvêaue. Il fut facré en 486 , dix ans avant le
Baptême de Çlovis. Il arracha un grand nombre
de François aux fuperftitions du Paganiftne 6c
défendit le Myftere de l'Incarnation attaqué
par quelques Hérétiques. Mais fbn zele à main*-
tenir le dépôt de laFoi dans fa pureté , luixoûta
la vie. Les Hérétiques lui portèrent à la tête un
coup dont il mourut le premier Juillet 5 3 % ( a ).
Digitized by Google
J30 Saint Eu c m m r , E*
Voyez dans Bollandus , p. 187, une Vie de
^aint Eleuthere , écrite dans le neuvième fie*
févr.
cle ( b )„
—r- 1
SAINT EUCHER f
Ê vê que d'Orléans.
I I ^ 1
Digitized by Google
Saint Bûcher / £. $3*
toutes du monde, qu'il nouniffoit LJ 1
les vanités —
en repaffant fans ceffe en lui-même l'endroit
j^yj^
où l'Apôtre dit qtk la fageffe de ceux qui ai-
ment les richeffes 6c les fatisfaâions d'ici-bas ,
eftune vraie folie aux yeux de Dieu (i).
Enfin 9 à force de bien pénétrer des faintes
fe
maximes de l'Évangile, il réfolut de quitter le
( 1 ) En latin Sarckinium*
Digitized by Google
Ste. Mi lbrede ,V.
porain , avec la Diflertation préliminaire de
Henfchénius , les remarques du P. Mabil-
^iy^L
A, 333
=
Ion , Sec. 3. Ben. La fable de la damnation
de Charles Martel a été ajoutée à cette Vie
après coup. On ne la trouve que dans Surius
& dans quelques modernes.
SAINTE MILDREDE,
Vierge et Abbesse.
C Ette
cond
Sainte eut pour pere
de Penda , Roi des Merciens ( a ).
fils
Menrald , fé-
Digitized by Google
334 Ste. Mî ld&ed e , V. A.
SaintThéodore , Archevêque de Cantorbéiy
tévr 2
Soixante &
dix Vierges vinrent aufli-tôt le
' *
mettre fous fa conduite. Elle fe regar doit com-
me la dernière de toutes , les portoit encore &
plus par fes exemples que par fes difeours , à la
perfection de leur État. Ellecompta parmi fes
KeligieufeS Sainte Ermengithe fa tante , dont
le culte étoit autrefois très-célebre eh Angle-
terre. Elle mourut vers la fin du feptieme fîe-
cle , après une maladie longue douloureufe. &
Ses Reliques furent transférées en 1033 , au
Monaftere de Saint Auguflin à Cantorbéry.
Guillaume de Malmesbury rapporte ( 1 ) qu'on
les y gardoit avec beaucoup de vénération , &
Digitized by Google
Mildrede V. A.
Ste. ,
r
de Sainte Mildrede. .
'
. .. ... .
! .
*
1
Ma RT.rt - 1
-
•
Digitized by Google
Sàiiït SèvérjeN y E.M. 337
& inonda Jémfalem de leur fang. Suivi d'une
troupe de Soldats furieux , il porta enfuite la
défblation dans tout le pays. Cependant il fe
trouva des Catholiques aflez généreux pour
réfifter au torrent» Tel fut entr'autres Sévé-
rien , Évêque de Scytopolis. Mais fon zele n'eut
d'autre effet que de lui mériter la couronne du
martyre. Les Soldats s'étant faifis de fa perfon-
«ê , le traînèrent hors de la Ville , &
le maf-
fecrerent inhumainement , à la fin de Tannée
452 , ou au commencement de Tannée fuiVan-
te. Saint Sévérien eft nommé ce jour dans
le Martyrologe Romain.
SAINT GERMA N,
Abbé de Granfei ,
ET SAINT RANDAUT ,
Martyrs.
, écrits par U Prctrt Babo-
Tiré Je leurs Actes
itn Auteur contemporain, Voytr^ Bollanius , U
t
Coinu, fous Panne* SSz ; &
Btdteau t Hift. Mon.
d'Ocdd. L 3. c 44. p. 661.
G
Trêves ,
E R M AN étoit fils d'un riche Sénateur de
& fut élevé fous les yeux de Modoald,
Évêque <fe la même Ville. A peine eut-il atteint
Fâge de dix-fept ans , qu'il diftribua aux pau-
vres tous les biens dont il pouvoit difpofer
pour aller yivre fous la conduite de Saint Ar-
noul de Metz , qui , après avoir quitté fon
Évêcbé , &
la Charge de Miniftre d'État qu'il
cxerçoit à la Cour de Dagobert , s'étoit fait
Hermite auprès de Romberg ou Remiremont^
Digitized by Google
I
Mi fli "
1 1 r
'
• • • • *
•
«.
t
' *'
• .
»• l iirfir
.. ..
Digitized by Google
-
Digitized by Google
Si Daniel: ^Prêtre , &c. 54
MÊME JOUR,
LE
« • -
SAINT DANIEL»
Prêtre,
ET SAINTE VERDA(^
Vierge,
MARTYRS.
î Ls furent arrêtés
, deux ans après le martyre
Z. i.p. iOJ.
*
( a ) Vcrda eil ma mot qui fîgnifie Rofî en Ctaldaïquc,
Y iij
=
m'* BIENHEUREUX
LE
PEPIN DE tANDEN,
XjE Çienheumux Pftplrçfffijs $e C&rlornaç;
& Maire du Palais' ioûs Clot^irç I, époûfy
}a Bienheureufe Itt^ - d'tm&rdeç premières
Maifons d'Aquitaine , dont il eut un fils nomi
jné Grimoal^ , $He$ t favoir t Sain-*
te Gertrude , &
Sainte BegVte, La dernière
fut mariée à Anfegife , fils de Saint Arnoul;
Eveijue de Metz ; &
ce fut de cç mariage qu$
fortit Pépin de HérHtal , perë dé Charles*
Martel, &
aïeul dë Pépin le Bref , Roi dg
France , ferai fut h tige de la Race ÇMçvin*
mm
(a) Ainfi appelle du Châ miers Princes de cette famil-
feau d e L^&4en ou Lundis le , croient fitués fur la Meu?
fltu$ fUT li Rivicre de Geftc ,
fe du coté de Liège. Voyez
,
}« f
&c. où habitaient les prc~ |
Digitized by GooqU
JLe Bîenhevrëvx PÊprtf* 3 43
même temps &
le proteâeur de rinnocehce , e=
Se le fléau du crime. La Religion > tous
ceux qui la profeffoient , trouvoient en lui un K
& ^ %
Digitized by Google
344 £ £ Bienheureux Pepïit;
noré dans l'Office public de TEglife , quoiquH
Ton porteYa Châtte dans les Procédions.
Voyez Boit and us, T. 3. p. 150, & le Re~
ctuil des Hijloruns <U Franc*, par D, Bouquet %
T« 2. p. 60 x
Digitized by Googl
Là Chaire de S. Pierre. 345
XX IL JOUR DE FÉVRIER.
LA CHAIRE
DE SAINT PIERRE;
A ANTIOCHE.
Voyc{ les notes de Baronius fur le Martyrolo-
ge Romain ,fous le 18 Je Janvier ; les Bollan-
dîjics fous le même jour , T. 2. p. t8z. § S. &
o
ji'ait
N
ne peut douter que Saint Pierre
fondé le Siège Epifcopal d'Antioche,
^V. 214
Digitized by Google
3 4<S La Chaire de S. Pierre. .
Digitized by Google
La Chairs de S. Pierre. \ 47
fur-tout ceux d'Orient , célébraient l'annivgr-* ^ .
Digitized by Google
548 Ste. Marguerite 9 PenTt.
encore aller plus loin. Combien dans FÉgjBfe
de membres morts , qui , deftitués de la divi-
ne charité , ne tiennent plus au corps myfti-
cue de Jefus-Chrift , que par les liens d'une Foi
Itérile , &
qui ne fervira de rien farté les œu-
vres Prions le Seigneur Jefus de les reflufci-*
?
» *
SAINTE MARGUERITE
DE CORTONE.
Pénitente.
* • *
« •
L'An 1107.
..
• 1 4 * •
• * t * • * 1 * * «
«M 0ÊÊI S'
1 Va Argue
ri te naquit à Alviano ; en
Tofcane. Elle fe livra dans fa jeuneffe à toute
firapétuofité des défits (fiine naturfc corrom-
pue au point quelle perdit mêiûë cette pu-
,
Digitized by Google
Ste. Marguerite , Pênit, 349
la retenoient dans honteux défordres.
les plus
Ses yeux s'étant arrêtes fur un Cadavre , déjà
à moitié rongé par les vers , elle reconnut
que c'étoit celui de l'homme auquel elle s'é-
toit abandonnée. Un fpeûacle aufli hideux la
frappa tellement , qu'elle ouvrit fon cœur à
la crainte des Jugements de Dieu , devint &
fur le champ une véritable pénitente. Son pre-,
mier foin fut d'aller fe jeter aux pieds de fon
!>ere , pour lui demander , encore plus par
es larmes que par fes paroles , un pardon dont
die fe difoit indigne par le mépris qu'elle avoit
fait de fon autorité &
de fes avertiflements.
Elle étoit alors âgée de vingt-un ans. Nuit jour &
elle pleuroit les égarements de fa jeuneffe ; &c
voulant réparer le fcandale qu'elle avoit caufé
par fes déiordres , elle fe rendit , la corde au
cou , à FEglife Paroifliale d'Alviano , pour
fcire connoître fon changement , &
pour pro-
tefter publiquement qu'elle fe repentoit d'avoir
été aux autres une occafion de chiite. Elljc
fé retira enfuite à Cortone , où elle fit une^
Confeflîon générale à un Religieux de Saint
François. Jamais Confeffion ne fut accompagnée
de plus vifs fentiments de douleur.
Marguerite, inébranlable dans fes premiè-
res réfolutions , ne fe laifla point abbattre par
les efforts des ennemis de fon falut. Les vio-
lentes tentations dont elle fut attaquée , ne
fervirent qu'à faire éclater la grandeur de fon
courage. Le défir de fe confacrer à Dieu d'une
manière particulière , lui fit demander la per-
miflion d'entrer dans le Tiers-Ordre de Saint
François ; ce qui lui fut accordé après une
épreuve de trois ans. Son ardeur pour les auf-
L M É M Ê î O V R.
E
SAINT T HA LASSE;
ET SAINT LîMNÉE • • •
Sot IT AI H É S.
CE s faints Solitaires étoienr
de Théodoret
contemporains
Evâque de Cyr, dans le Dio-
,
cefe duquel ils vivoient. Le premier demeu-
roit dans une caverne retirée , &
par là déro-
boit aux yeux des hommes les tréibrs de grâ-
ce que le" Saint Efprit avoit verfés dans fon
Digitized byCoogle
S. Baradât ou Varadat 351
ame. Saint Unifiée fon difciple , fe rendit cé-
lèbre par plufjeurs guérifons miraculeirfes qu'il
opéra. Il étoit fujet à de violentes coUques ,
& à d'autres maladies qu'il fupportoit avec
une patience héroïque , (ans employer aucun
fecours humain pour s'en délivrer. Il ne laiffoit
entrer dans fon Enclos que Théodoret fon
Evêque , ne parlant jamais attit autres que par
une fenêtre. Voyez Théodoret , Philotfu c. 22.
SAINT BARADAT,
ou VARADAT,
Solitaire.
jJAradat ,ou Varadat , etoit un
autre Solitaire du Diocefe de Cyr. Il vivoit
dans une efpece de Cage , ouverte de toutes
parts , de forte qu'il étoit expofé à toutes les
intempéries de l'air. Ses vêtements étoient faits
de peaux de bêtes fauvages. Il acquit par le
commerce continuel qu'il avoit avec Dieu ,
une fagefle confommée, & une connoiflance
parfaite des. chofes céleftes. La promptitude
avec laquelle il obéit au Patriarche d'Antio-
che , qui lui ordonnoit de quitter fa demeure %
prouve combien il étoit détaché de fa propre
volonté. Malgré la foibieffede fa compfexion,
il pratiquoit toutes les auftérités des autres
Solitaires ;& il étoit vifible que le feu de l'a-
L'An 307.
promener.
Digitized by Google
Saint Sérénus M. ,
Digitized by Google
354 Saint Sérénus M. >
Digitized by^Google
Saint Sérénus > M. 355
h Le Gouverneur Ou vous :êtes*vous caché,
» & comment avez-vous pu vous difpenfer de F
£y
,> facrifier aux Dieux ? Sérènus U a plu au :
by Google
I
3 j6 Sainte Milburce 3 V.
•— en' vertu , & que je mede toutes mes ac*
faffe
tév. 23.
à° ns > de toutes mes penfées , &
de tous mes
déûrs , comme autant de degrés pour arriver
à cette perfefHon que Dieu exige de moi. Je
ne m'en tiendrai pas là : je dirigerai vers la
même fin toutes mes occupations extérieures,
en ne me propofant jamais d'autre but que ce-
lui de plaire à Dieu , &
d'accomplir fa feinte
J *
il*
pareils fentiments Les chofes les plus h !ï«-
! » *
LE MÊME JOUR.
SAINTE MILBURGE,
Vierge-
;
;
C Ette
cie& ,
Sainte étoit du Sang Royal de Mer-
fœur de Sainte Mildrede. Elle embrafTa
l'Étatmonaftique, &t fiit élue Abbeffe deWen-
*
loch dans le Comté de Shrop. Son exemple
& fes foins firent de ce lieu un fanôuaire de
toutes les vertus. Elle ne fe difHhguoit des
Sœurs , que par un fouverain mépris d'elle-mê*
Digitized by Google
Sainte Milburce 3 V. 357,
me ; mais plus elle s'abîmoit dans fon néant
plus prenoit plaifir à la glorifier aux yeux f ê v>
Dieu 23>
des autres. Dansles dernières inilru étions qu'el-
le donna à fes Religieufes , elle infifta parti-
culièrement fur l'amour de la paix , fur la &
pureté du cœur. Elle mourut vers la fin du
feptieme fiecle. L'Abbaye de Wenloch ayant
été ruinée par les Danois , on bâtit depuis
en la même place un Monaftere de Cluniftes ;
& ce furent ces Religieux qui découvrirent en
1 101 , les Relicjues ae Sainte Milburge fous les;
Ziij
Digitized by Google
358 Saint Boisrz.
FÉV. ij.
SAINT BOISÎL,
Prieur de l'A b bat e
de MailrofT * ou Melîoff ( a),
m
yotion tendre
fi & quelquefois avec une
,
Digitized by Google
Saint Bojsil. 359
telle abondance de larmes , que les auditeurs î==
en étoient attendris» Comme fa Charge le p^v.
mettait dans^ le cas cfinftruire les Frères , H
3?en acquittait avec tout le zele toute l'édi-&
£ cation poffibles* II leur recommandoit fur*
tout de remercier Dieu de la grâce qu'il leur
avoit faite de les appelfer à la vie reKrieufe,
de réprimer fans cette les faillies de ramour
prbpre 9 de bannir tout attachement à leur
volonté &
à leur fens , de s'entretenir avec
Dieu par une prière continuelle , de tendre &
fans relâche à cette pureté de cœur , fans la-
quelle il ne peut y avoir de perfe&îon. 11 ne
ic bornait pas à nnftntéHon. des Frères ; il ak
lok encore prêcher dans les Villages. , imitant
l'exemple de JefusrChrift , qui failoit fes délU
ces de converfer avec les. pauvres.
Le Vénérable Bfede rapporte plufieurs pré-
dirons de notre Saint , une entr'autres ae la
Perte qui ravagea l'Angleterre en 664. S. Cuth~
bert fut auffi attaqué de ce redoutable fléau y
maiiil n'en mourut point. Boifil l'ayant vu aprèi
f
(on rétabliffement , lui dît : » Dieu vous a
» guéri r mon Frère ; & votre dernier moment
» n'eft point encore arrivé. Pour moi , je
» mourrai dans fept jours ; ainfi vous n'avez.
» pîus que ce tempsJà pour m'entretenîr &c
» me confidter. Mais i répondit S. Cuthbert *
» que pourraî-je tire dans un fi court efpace?
» 1 Évangile de S. Jean, répondit notre Saint*
h Sept jours fuffirontpour le lire, &pour felfe
» nos reflétons. » ÉHes avoient pour objet , ce*
réflexions , non de fatîsfàire un efprit vaines '
Digitized by Google
360 * SajntBoisil
vangile félon Saint Jean , vcnoit un ardent S
amour pour J. C. &
d'un grand défir d'allumer
en lui de plus en plus le feu de la divine charité.
Le difciple retint de fon Maître cette folide dé-
votion , &
Ton a trouvé dans fon tombeau une
copie latine de l'Évangile félon S. Jean ( £).
Le feptieme jour étant arrivé , le Saint fût
attaqué de la Pefte , comme il l'avoit prédit.
Plus il voyoit approcher fon dernier moment,
plus il fe réjouifloit de la proximité de fa dé-
livrance. Il répétoit fouvent avec une fer- &
veur extraordinaire ces paroles de Saint Étien-
ne : , recevez mon efprit* Sa bien*
Seigneur Jefus
lieureuie mort arriva Tan 664.
Bede dit que notre Saint s'intérefla du haut
'du Ciel en faveur de fon pays de fes amis ; &
Qu'il apparut deux fois à un de fes difciples ;
oc qu'il le chargea d'avertir Saint Eebert , que
la volonté 4e Dieu étoit quHl pafsat dans les
"Monafteres de Saint Colomb , pour y enfei-
•gnçrla vraie manière de çélébrer la Pâque (c).
Les Reliques de Saint Boifil furent transfé-
rées à Durham , &
placées auprès de celles de
Saint Cuthbert fon difciple , en 1030. Vilfon,
& d'autres Auteurs Anglois , marquent fa fête
&u 7 4'Aofit ; mais on Ta trouve au 23 de Fé-
vrier dans les Calendriers d'Écoffç.
Voyez Bede , Hifl. I,
+ ç. ,27. L S.c. /o ; &
in Vit» S. Cuthb. c. 8,
Digitized by Googl
Le B. Dosithée, Moine. 361
*
LE BIENHEUREUX
a
#
DOSITHÉE,
Moine.
K3 Osithée paflk les premières années de fa
vie d'une manière toute mondaine , dans une &
ignorance profonde des vérités du Chriftianif-
me. Comme il avoit beaucoup entendu parler
de Jérufalem , il en fit le voyage par cunofité.
C'étoit-là oh la miféricorde de Dieu Patten-
doit. Elle fe fervit pour le toucher d'un tableau
qui repréfentoit les fupplices de l'Enfer» Dofi-
thée en ayant demandé l'explication à ime per-
fonne inconnue qui fe trouvoit là , fut telle-
ment frappé des chofes nouvelles & terribles
au'on lui dit
, qu'à
l'heure même il quitta lemon-
<ie pour aller vivre dans la retraite. Il s'adrefla à
l'Abbé Séridon , qui lui donna l'habit monafti-
que , &
le remit entre les mains de Dorothée
l'un de fes difciptçs qu'il chargea du foin de
,
Finftruire.
Dorothée , qui avoit beaucoup d'expérience
dansles voies de Dieu , & qui favoit com-
bien il de paffer tout à coup d'une
eft difficile
extrémité à ,
permit d'abord à fon élevé
l'autre
de mangçr tout ce qu'il voudrait ; mais par
des retranchements infenfibles , il le réduifit
à huit onces de pain par jour. Ce fat aufli
par degrés qu'il le difpofa à remolir les autres
devoirs de la vie monaftique. Il lui apprit fur-
tout à mortifier fa volonté , dans les petites
comme dans les grandes chofes ; & U le plia
Digitized by Google
3^1 Le B. Dosithèe 3 Moine.
tellement à l'obéiflance , qu'il n'agiffoit plus
que par Pimpulfion de fes Supérieurs.
Dofiîhée ayant pafle cinq ans dans le Mo-
naftere , fut charge du foin de l'Infirmerie, II
remplit cette fbnâion avec une vigilance , une
charité , & une douceur , qui le firent univer-
fellement eftimer &
aimer. Sa préfence feule
fuffifoit pour que les malades fe cruffent fou-
lages. Mais ne tarda pas à fe déran-
fa fanté
ger. Il fut pris d'un crachement de fang , &
d'une langueur qui le minoient infenfiblement ;
ce qui toutefois ne porta aucune atteinte aux
premières difpofitions de fon cœur. Il en fer-
ma toutes les entrées à cette délicateffe , dont
les personnes confacrées à Dieu ne fe défen-
dent pas toujours. Il n'eut garde de s'imaginer
que tout lui étoit permis , fous prétexte que
la maladie exige des adouciffements. Ses forces
cependant l'abandonnoient entièrement , 6c il
ne lui en reftoit plus que pour vaquer à la
prière ; encore ne pouvoit - il y vaquer long-
temps de fuite. U eneut une lorte de peine
fur laquelle il confulta Saint Dorothée avec
fa fimplicité ordinaire. Le Saint lui dit de ne
Digitized by Googl
Le B. P. Damien \Card.E. 363
îérités extraordinaires. On donne le tkre de
Saint à Dofithée ; mais fon nom ne fe trouve F£ V
2]
point dans les Calendriers Grecs Latins.& '
LE BIENHEUREUX <
PIERRE DAMIEN,
Cardinal , Êvêque d'Ostie#
~
]P I e R R E , furnommé Damien ou de Damien 9
naquit à Ravenne vers Tan 088 , (Tune fkmillé
honnête , mais peu favorifte des biens de la
fortune. Ayant perdu en bas âçe fon pere &
fa mere , il tomba entre les mains d'un de fès
frères déjà marié , qui Oubliant fentimente
les
de la nature à fon égard , avec au-
le traita
tant de dureté , qu'il eût traité le plus vil ef»
clave. Il ne voulut lui donner aucune éduca-
tion , &
lorfqull le vit un peu avancé en âge 9
ilne rougit point de Penvoyer garder Ie$ pour-
ceaux. Cependant le jeune Pierre n'avoit que
d'heureufes inclinations. L'ufage qu'il fit (Tune
pièce d'argent qu'il avoit trouvée , montra que
fon ame «oit bien élevée au-deffus de la baf-
fefle de fon état. Il alla porter cet argent à un
Prêtre , afin qu'il offrit l'augufte Sacrifice de
la Mefle pour le repos de l'amc de fon pere.
Digitized by Google
j<$4 Le B. P. D amien , Card. E.
Dieu , providence avoit des vues
dont la
rtv d fur lui , de l'efclavage où il étoit , en
le tira
înipirant a un autre de les frères , nomme
Damien , la charité de fe charger de lui. Ce
frère , alors Archevêque de Ravenne , em-
braffa depuis l'État monaftiaue. On croit que
ce fut par reconnoiffance ae tous Tes foins,
que notre Bienheureux prit dans la fuite le fur-
nom de Damitn (4). Jl eut en effet pour lui
toute la tendrefle d'un pere. Il le fit étudier &
Sm progrès Renvoya d'abord à Faenza , puis à Parme ofc
dans ic$ feien. il eut pour Maître le fameux Ives. Les progrès
cw*
de Pierre furent rapides , parce qu'il joignoit
une rare pénétration d'efprit à un grand
amour pour l'étude. Il furpaffa fes condifei-
ples en peu de temps , & fut bientôt capable
d'enfeigner les autres, La fupériorité avec la-
3uelle exerça cet emploi
il , attira beaucoup
ç monde à Ion École , & lui fournit des re-
venus affez confidérables. L'aifance oit il fe
trouvoit , jointe aux applaudiflements qu'il re-
cevoit de toutes parts , lui parut une tentation
fort dahgçreufe. Il prit donc , pour n'y pas fuc-
contber, toutes les mefures preferites par la
vigilance chrétienne. Il prioit beaucoup , por-
îoit un cilice fous fes habits , mortifioit fa &
-chair par la pratique du jeûne des veilles. &
Si la volupté venoit à le folliciter au péché
pendant la nuit , il fe leyoit promptement f
alloit fe plongerdans l'eau , y demeuroit &
jufqu'à ce que tous fes membres fuffent tranr
Digitized by Google
LeB*P.Damien 3 Card.E. 365
fis de &
Enfuite il vifitoit les Églifes ,
froid.
récitoit le Pfeautier , en attendant que l'Office a^
divin commençât. Il fàifoit d'abondantes au*
axones , &
admettait les pauvres à fa table ,
s'eftimant heureux de les fervir de fes propres
mains ; parce que la Foi lui découvrent Jefus-
Chrift fous leurs haillons. ?
Digitized by Google
Le B. P. D amien j Ca&d< £ é
w
flexions , fe frappoitnt fouvent poitriné ,
la
pnoient , les bras étendus , chacun toutefois fé-
f ÊV a*,
lon fes forces &
fa dévotion. Après l'Office
de la nuit , ils difoient le Pfeautier en atten-
dant le jour.
Pierre fe livra à toutes ces pratiques avec
une ferveur étonnante ; il ajouta même en-
core aux veilles de la maifcn. Mais (a (an-
té n'y put tenir : il- fut attaqué d'une in-
fomnie dont il eut beaucoup de peine à gué-
tir. Cette maladie lui apprit par la fuite, qu'il
Digitized by Google
Le B. P. D ami en y Card. E.
PAbbé pour fon fuccefleur , du con- a -
le défigna
fentement de tous les Frères. Mais il trouva p^V. aj
3 67
— '
#
une grande oppofition à ce choix dans l'humilité
de notre Bienheureux; &
il fallut
,
pour la vain-
cre , cp'il fît ufage de toute fon autorité. Cet I! tû {ait
Abbé étant mort en 1 04 1 , Pierre fe trouva à la
tête du Monaftere , qu'il gouverna avec la plus
haute réputation de faint«té &
de fagefle. Il
fonda encore cinq autres Hermitages , où il
établit des Prieurs , qui gouvernoient fous lui.
Son principal foin étoit d'entretenir par-tout
cet eiprit de charité , de retraite d'humili- &
té , qui doit caraftérifer les Solitaires. Aufli
forma-t-il des difciples d'une vertu éminente
& qui devinrent dans la fuite de brillantes
lumières de lTEglife. Tels- furent entr'autres
Saint Rhou , ou Rodolphe , Evêque de Gub-
t>io , Saint Dominique > furnommé Ctncui-
raffe , &Saint Jean de Lodi , qui fut aufli
Evêque de Gubbio , &
qui a écrit la Vie du
Biçnneureux Pierre ( b ).
Le foin qu'il étoit obligé de prendre de fes
Monafteres ne l'empêchoit pas de rendre de
grands fçrvices à l'Eglife. Les Papes Grégoire .
Digitized by Google
368 Le B. P. D ami ex 3 Card. E.
(POftieen 1057. Pierre, qui, comme les Saints;
FÉv ij
redoutoit les Dignités Ecclcfiaftiques , mit tout
en oeuvre pour engager le Souverain Pontife
n devient à le laiffer dans fon Défert. Mais fes efforts
CvdinaJ.
farent inutiles ; &
on le menaça de l'excom-
munication s'il réfiftoit plus long-temps,
Étienne étant mort en 1058, quelques per-
fonnes puiffantes élurent contre toutes les rè-
gles, Jean , Êvêque de Vélétri , qui prit le nom
de Benoit. Pierre contribua plus que perfbnne
P.
er^ua(^ er ^ e flatter un Siège fl u,il ne
^teïcrvi^
l^^g^'pouvoit pofféder légitimement , &
a faire
agréer l'éleûion de Nicolas II , qui joignoit
un çfprit pénétrant &
cultivé à des mœurs pu-
res &
à une immenfe charité pour les pau-
vres. Nicolas n'eut pas plutôt été reconnu
qu'on lui porta des plaintes fur la Simoni^-des
Eccléfiaftlques de Milan. 11 crut que perfonne
n'étoit plus capable que Pierre pe biencon-
duire cette affaire. Il 1 envoya donc à Milan en
qualité de Légat , avec plein pouvoir de pu-
nir les coupables , &
de remettre tout dans
l'ordre. L'événement juftifia la bonté de fon
choix.
Notre Bienheureux ne craignit point de
prendre le parti d'Alexandre ,*qui avoit fùccé-
dé canoniquement à Nicolas II en 1061 > con-
tre l'Empereur qui foutenoit l'Antipape Cada-
loiis , Evêque de Parme. Il obtint enfuite de
ce dernier , dans un Concile tenu à Rome ,
qu'il fe défifteroit de fes prétentions ; il &
engagea Henri IV , Roi de Germanie , à ac-
quielcer à tout ce qui avoit été décidé dans
le Concile. Ce dernier point étoit d'autant plus
difficile à gagner , que le Roi de Germanie
n'a voit rien des fentiments Religieux de Henri
III
Digitized by Google
Le B. P.DawieN) Card. E. 369
UI fon pere. Il avoit même été élevé dès fa jeu- ==£=£5
neffe, dans les déteftables maximes de la tyrannie fév. aj.
& de l'irréligion. Mais tel eft le charme de la
vertu , qu'elle fait captiver jufqu'à fes enne-
mis, &
ciéfarmer leur fureur» \
I c. 7.
( ) Oflifc.2Q.
Digitized by
37o Le B. P. Damten, €ard. Ë.
Prélat , touché des raifôns de l'homme de Dieu ;
reconnut qu'il avoit oublié là gravité de fon
càraâere , &
fe fournit à la pénitence qui lui
futimpofée pénitence qui confiftoit à réci*
:
Digitized by Google
Le B. P. Damien, Card. E. 371
1>res à réprimer les riéroltes de la; chair % à
'endurcir aux travaux, de la> pénitence > à écar* f£V . a
ter la féchereffe du cœur , &
à entretenir l'aine
dans de vifs fentiments de componction. Il
faut toutefois avoir foin d'éviter l'excès &c la
fingularité ; &C Von doit en général préférer
les jeunes & les veilles aux difcipline; , à
moins que Ton n'ait de bonnes rations pour
en agir autrement.
Notre Bienheureux étoit feniiblement affli-
gé de la décadence de l'État monaûicjue. On
voyoit en effet des Religieux , cjiii quoique dé-
voués par choix à une vie folitaire, ne rou-
giffoient point de quitter leiu*s cellules pour
le mêler avec les gens du monde. Us imagi-
noient mille prétextes frivoles pour fe dégui-
fer àeux-mêmes des dérèglements contraires
à leur profeflion , &
iur^tout cet eiprit de
propriété qu'on ne peut exeufer de crime dans
des hommes qui ojÇ &k vœu de pauvreté.
Pierre Damien attaqua ces abus avec fon zele
ordinaire. » Jamais , <Hfou>il à ces Moines relâ-
» chés , jamais nous ne pourrons rétablir les
* chofes dans l'état primitif. Mais par notre
» négligence nous anéaaiffans le peu de réV
» gufanté qui relie , comment les âges futurs
» répareront-ils de pareilles brèches ? Éparr
» gnons - nous au - moins le reproche honteux
h d'avoir porté les derniers coups à l'Ordre
h monaftique. Tranfmettons fidèlement à la
» poftérité les exemples de vertu que nous ont
n eft
» îaifles nos Pères ». de fo n
$6
Le Souverain Pontife tira Pierre de fa Retrai- na ft ere pour
te en 1 063 , pour l'envoyer en France en quali- le bien de
f^gWe.
té de Légat. Il montra la haute eftims qu'il
de fa perfome , en recommandant aux
Aaij
Digitized by
37* Le P. D amien , Carjd.E.
mmmmmmwmmm^
premiers Prélats de le recevoir comme luî-
m
~&v77î7 ^me. Les affaires dont il étoit chargé , de-
mandoient un homme doué du plus rare mé-
des fémences de di-
rite. Il s'agiffoit d'étouffer
vifion , de fixer les bornes de la Jurifdiâion
de quelaués Evêques , de juger &
de punir
les ÇcclefiafHques Simoniaques. Il fe conduî-
£t en chaque chofe avec une fupériorité qui
réunit tous les fuffrages. Son zèle l'empêcha
de mollir aux dépens des Règles ; mais en
même-temps , il fut éviter cette rigueur &
cette
dureté qui ne font qu'aigrir les efprits. Il ufa
•d'indulgence envers les coupables qui fe re-
pentaient de leurs fautes , fuivant en tout
-ce que lui diôoient la charité &
la prudence.
Quelque temps après , il fut chargé d'une
commiffion encore plus délicate que celle dont
nous venons de parler. Henri IV , Roi de Ger-
manie , Prince fans mœurs & fans Religion
.avoit époufé en 1066 , Çerthe fille d'Othon,
Marquis d'Italie. S'étant dégoûté peu à peu de
«tte Princeffe, il voulut s'en f éparer au bout de
trois ans, &demanda, fous de frivoles prétex-
tes, que fon mariage fût déclaré mil &c invali-
de. L'Archevêque de Mayence eut la foibleffe
d'entrer dans les vues criminelles du Roi , &
convoqua même un Concile , où l'on de-
voit prononcer la légitimité du divorce. Le
Souverain Pontife , allarmé du fcandalc qui
menaçoit la Religion , envoya Pierre à Mayen-
reen qualité de Légat , pour préfider au Con-
cile. La raifon de ce choix fut qu'il lui con-
noiffoit une vertu incorruptible f une pruden-
ce confommée , &
une fermeté à toute épreu-
ve ve. Le Bienheureux ayant trouvé le Roi &
}es Evêques à Francfort , leur rendit comptç
Digitized by Google
J
Digitized by Google ,
574 Le£. P.*D*Mizn; Car&.E*
reu* ilc partir pour cette! Ville avec le titre
FÉV..»). Légat , afin de remédier aux abus , de &
rétablir le bon ordre. Pierre Daroien ëtoit
tout propre à Aire rentrer l'Archevêque en
lui-même ; mais il n'arriva à 3latf ernie^qu'après
la mort de cet infortuné Prélat (<: )• il tacha
éa moins de convertir les complices de (es
crimes , &
il y réuflk il las amena même au
Digitized by Google
S. MATT HlASï,dPOTll<$.
quelle a été publiée par IX Maillon , Su. G. s
JITjr/r. *
/OCiE />£ FÉVRIER.
• •
SAINT MATTHIAS
APOTRE. n 1 • • » »
rtv
'O^ N ne peut gucres douter que Saint Mat-
-
Digitized by Google
37(5 5. Matthias , o rjrJK
s afîn de connoîtrç là volonté du Ciel ; après
1 1 " il i
i
Digitized by Googl
,,
Digitized by Google
378 5. Matthias , Apotre.
vine, & héritiers de fon Royaume. Or de
Digitized by Google
S S. Montan Lu aus , &c. , 379
Évêque de Carthage.
Tiré de leurs \ Actes Jtnceres 9 publiés par
*Surius & par Bollandus. L'Édition qiûen a don-
née D. Ruinart , efi beaucoup plus correcTc que
les précédentes. La première partie de ces Actes a
été écrite Martyrs mêmes ;
par les la féconde , &
par un témoin oculaire* Voye\ TUlemont , T*
fh P- zoG.
VAn 259.
Digitized by Google
,
Digitized by Google
SS. Montan , Lu au s 3 &c. 383
fcul & même efprit , cnii nous unit dans la SBBi
prière , dans les entretiens &
conduite de
la
Digitized by Google
384 SS. Mo NT AN , Lucius 3 &C.
arrivé , & lui ai dit que les ordures qui (a-
Ffcv. 24, liffoicnt mon cœur ,étoient le fymbole de ce
froid que eu pour Julien. Apprenons
j'avois
de-là , mes Frères , à nous aimer mutuelle*
ment , &à vivre dans l'union la plus parfai-
te. Soyons ici bas ce que nous devons être
éternellement. Si nous voulons recevoir les
récompenfes promifes aux Juftes , éviter &
les îupplices préparés aux méchants*; enfin fi
nous voulons être &
régner avec Jefus-Chrift
faifons ce qui peut feul nous ouvrir la porte
de (on Royaume ( b ).
Il y avoit déjà pluiieurs mois que les Con-
jeune
Digitized by Google
SS. MONTAN LuCIUS &c. 385 y ,
" "
Digitized by Google
386 55. Montan 3 Lucjus , &c.
effet , il déchira en deux le linge dont il avoit
lesyeux bandés , ordonnant qu'on en réfer-
vât une moitié pour Flavien. Il voulut auffi
qu'on lui laifsât une place à l'endroit où ils fe-
roient enterrés , afin qu'ils ne fuffent pas fé-
parés même dans le tombeau.
Cependant Flavien foupiroit avec ardeur
après la couronne du martyre, 6c demandoit
à Dieu d'accélérer le moment où il lui feroit
le facrifice de Samere,
fk vie* auffi généreule
que celle des Machabées ne le auittoit point
oc l'exhortoit fans ccffe à la perfévéïance. Elle
regardoit comme le plus grand bonheur d'a-^
voir un fils dont le fang coulât pour Jefus-
Chrift. » O
ma mere , lui difoit Flavien , qu'il
» me tarde de recevoir la palme du martyre 1
» Vous favez tout ce que ]'ai fait pour la mé-
» riter. n II eut dans une des nuits qui précé-
dèrent fa mort , une vifion où il entendit ces
paroles » Pourquoi vous attriftez-vous ? Pre-
:
Digitized by Google
SS. MoNtAN 3 LuïWS s &c. 3§f
» pas plutôt accufer ceux qui foutiennent le
» contraire de ce cjue j'ai avancé ? » Le peu-
pie , qui fe flattoit que les tourments le for-
f^y | ^
ceraient à fe rétraûef , demanda qu'il fut éten-
du fur le chevalet. Le Juge n'eut aucun égard
à cette demande, &c le condamna à perdre la
tête. Flavien alla avec joie au lieu du fup-
plice. Il étoit accompagné de plufieurs Prê-
tres , & d'un grand nombre de Fidèles. Une
pluie foudaine ayant difperfé les Païens , il
donna le baifer de paix aux Frères , & leur
racontti une vifion dont il avoit été fàvorifé.
Lorfqu'il fut arrivé à l'endroit marqué pour
l'exécution , il fit un difcours fur la néceflite dç
conferver l'union dans l'Eglife , défigna Lu-
cien comme le plus diene de fuccéder à Saint
Cyprien ; puis s'étant bandé les yeux avec le
linge qu'on lui avoit donné de la part de
Montan,il fe mit à genoux pouf prier, Se
reçut le coup qui confomma fon facrifice.
Donatien &
Primole moururent dans la pri-
fon , peu de temps après qu'ils y eurent été
renfermés.
Tous ces Saints font honorés conjointe-
ment , le 24 de Février , dans les Martyrolo-
loges anciens , & dans le Romain moderne.
Bbij
Digitized by Google
388 Saint Prétextât y Arch.
ê
fêvr.04,
SAINT P RÉTEXT AT,
Archevêque de Rouen.
Tiré dt Saint Grégoire de Tours , Hift. Franc.
J. 5. c. 10 &
15 ; &
du Gallia Chrift.Nôva ,
T. 11. Part. 1. p. 638. Foyt[ FUury , /. 34.
72. Sz ; U P* Daniel , Hiitoire de France , T.
588.
O &
N ignore le temps le Ceu de la naiflan-
ce de Saint Prétextât. Il fut élu Archevêoue
de Rouen en 549 , &
affifta en < «7, autroilie-
Digitized by Google
Saint Prétextât , Arc #. 389
Après la mort de Sigebert , Roi d'A uftra-
, que Frédégonde avoit fait aflaflîner , pour F£V .
Bbiij
Digitized by Google
39© Saint Prétextât , Àttcn<
célébration de ce 'mariage , en fut outrée , &
s en P" t ^"tP11* à l'Archevêque. Le Roi , au*
FlVRt' M»*
quel on avoit donné à entendre que le Saint
trempoît dans la révolte de fon fus , convo*
cita un Concile en K77 , pour le feire con-*
damner, Cç Concile le tint à Paris , dans FÉgli-
fe de Saint Pierre , dite depuis de Sainte Gene-
viève. Saint Grégoire de Tours qui y étoit,
K't
hautement (a défenfe de Tacciné , mon* &
cju'il n'avoit point commis le crijne qu'on
Digitized by Google
Saiùt Prétextât ,Arcr.
point encore fatisfàite continuoient de
; ils
Digitized by Google
39* Saint Prétextât, Arch.
laflee d'entendre toujours répéter
des vérité*
IÉVR. lu ,U1 déplaifoient , elle réfolut
24-
3 de fe défeire
de celui oui avoit affez de zele de fermeté &
pour les lui dire. Il ne
plus que de
s'agiflbit
ehoifir un homme capable d'exécuter fon dé-
teftable deffein. Lorsqu'elle l'eut trouvé
, elle
donna les ordres , qui ne forent que trop ponc-
tuellement exécutes. L'affaffin pritJe
moment
oii le faint Archevêque chantait
Matines avec
fon Clçreé , pour lui donner un coup
de poi-
gnard , dont il mourut quelques heures
après.
Ceci arriva un Dimanche, Février j88 (ci
L EgUfe de Rouen fait la fête de S. Prétextât
dont on trouve le nom dans le
Martyrologe
Romain , $c dans ceux de France,
•
«
Digitized by Google
Saint Éthelbert > Rot. 395
FÉV.
SAINT ÊTHELBE,RT,
14.
Roi de Kent,
& premier Roi Chrétien d'Angleterre.
L'An 616.
45 j , la fondatipn du Royau-
Digitized by Google
394 Saint Ètrelbert 3 Roi.
chrétiennes. Le faim Evêque Létard , qui Ta-
f&vh \a voit fui vie , n'oublioit rien pour l'affermir
de plus en plus dans les voies de Dieu. Ilal-
loit avec elle célébrer les divins Myfteres dans
une ancienne Eglife dédiée à Saint Martin 9
près de Cantorbery Cependant les Païens f
touchés de la vie exemplaire &
des difcours
du vénérable Prélat, revenoient peu à peu de
leurs préventions. Le Roi lui-même fentoit di-
minuer fon éloignement pour le Chriftianifine.
C'étoit ainfi que la Providence préparoit les
cœurs à recevoir l'Evangile , que le laint Moi-
ne Auguftin vint prêcher peu de temps après
dans le Royaume de Kent (é).
Enfin le moment de la divine miféricorde ar>
riva pour Éthelbert ; ce Prince ouvrit les yeux
à la lumière , &
renonça publiquement au culte
des Idoles. Le fcele &
la piété de Berthe contri-
buèrent beaucoup à fa conversion , fuivant le
témoignage des Hiftoriens Anglois. S. Grégoire
le Grand étoit du même fentiment , il fait &
le plus grand éloge de la Reine Berthe , qu'il
compare à Sainte Hélène , mere de Conftantin
le Grand ( i \
Le Roi de Kent , devenu Chrétien , parut un
homme tout nouveau ; & les vingt années qu'il
vécut après fon Baptême , furent entièrement
confacrées à la Religion. Il eut de rudes corn»
bats à foutenir , &
contre fes partions , con- &
tre le monde , & contre l'cfpnt de ténèbres :
Digitized by Google
Saint Éthelbert s Rot. 39f
maïs il en fortit toujours vainqueur , en fe -
Digitized by Google
39^ Saint Lètarb,ÉK
rc ( d ). Polydore Virgile rapporte qu'on èn^
FÉVR. 04.
tretenoit autrefois une lampe perpétuelle de-
vant fon tombeau , &
ou'il s'y eîl opéré des
miracles jufqu'au règne d Henri VIIL
SAINT L É T A R D,
ÉVÊ^UE.
c E Saint
comme
gleterre
Reine Berthe en An-
fuivit la
nous l'avons rapporté dans
,
Digitized by Google
Le B. Robert d'Arbrissel. 397
• LE BIENHEUREUX
ROBERT D'ARBRISSEL,
Instituteur
DE L'ORDRE DE FONTEVRAUD.
R Obert f furnommé
de fa naiflance , Village dans le Diocefe
<rArbriffel,A\i\iç,\\
Digitized by Googl
Le B. Robert d'Arbrissel. 399
Dieu fe fervit opérer
converfion de la la
Re ine Bertrade, <jui avoit quitté fon mari ^ *4-
pour ^poufer Philippe I , Roi de France ( £).
Cette Princefle , touchée des difcours du Bien-
II
Digitized by Google
400 Le B.Robert v'Arbrissel.
Voyez Vie du Bienheureux Robert <TÀr*
la
briffel , Baudry , Evêque de Dol
écrite par
FÉVR. 1 4-
qui vivoit dans le même temps ; Hélyot , Hift.
des Ordres Relig.T. 6. p. 83 ; D. Lobineau,
Hifl. de Bretagne ,de l'Edit. de 1707 , p. 1 1 3 ;
& fur-tout Us Notes de Chaftelain fur le Marty-
rologe Romain 3 p. 73 <f. &juiv.
XXV. JOUR
Digitized by Google
5. Tarais 3 Pat. de Const. 401
SAINT TARAISE,
PATRIARCHE
DE CONSTANTINOPLE.
Tire de fa Vu , écrite par Ignacefin difciple 5 qui
fut depuis Evcqutde Nicie \bdes Hijloriens Eccle-
Jiafiiques de fin temps. Voye^ BoUandus , 7*. i.
/. Sy€ ; & Fleury , L 44.
L'An 80 6.
«
Ce
Digitized by Google
4oz S.Taraise, Pat. de Const.
SS5 mée. Elle voulut former elle-même fon fils à
2 *'
la pratique de k
Religion 9 &
elle y réuflit -
Digitized by Googl
S. Taraise, Pat. dk Const, 405
que de dix ans. L'autorité dont elle fut revê- 555555
. tue apporta du changement dans les affaires
,
F£Vt
de PEgliie , & donna aux Orthodoxes l'efpé-
rance de voir finir la perfécution qu'ils fouf-
froient depuis long-temps. Paul III étoit alors
Patriarche de Conllantinople. Il avoit été élevé
à cette dignité par Léon , furnommé Cha^cire.
La crainte de déplaire à la Cour l'avoit em-
pêché de fe déclarer ouvertement pour la vé-
rité. avoit môme tenu , contre les lumières
Il
Digitized by Google
404 S. Tarajse y Pat. de Const.
gtîfe dé Conftantinople. On le pria d'indiquer
Digitized by
S. Taraise* Pat. de Const. 405
tes , &
il fe livra à la douce efpérance de ==s
voir bientôt triompher la vérité. Il chargea i£vr.2j,
"
*
fes Légats de lettres pour l'Empereur , l'Impé-
ratrice , & le Patriarche. Il
y applaudi (Toit à leur
zele pour la faine Doârine , y démontroit &
fort au long l'impiété des Iconoclaftes. Il leur
demandoit enfuite de faire anathématifer en
préfence de fes Légats le faux Concile cjue les
Hérétiques avoient tenu fous Conftantin Co-
pronyme , &
les conjuroitau nom de Dieu ,
de rétablir le culte des faintes Images à Conf-
tantinople , &
dans toute la Grèce. Il finiflbit
fes lettres à l'Empereur &
à l'Impératrice par
leur recommander les perfonnes qu'il envoyoit
pour le repréfenter , c'eft-à-dire , Pierre Ar-
chiprêtre de l'Eglife Romaine , Pierre &
Prêtre &
Abbé du Monaftere de Saint Sabas,
à Rome.
Les trois Patriarches d'Orient , qui étoîent
alors fournis à l'Empire des Sarrazins , ne vin-
Ce uj
Digitized by Google
406 S. Taraisë, Pat. dê Coxst.
l'Êglife de Sainte Sophie , à Nicée en Bithynie*
Les deux Légats du Pape font nommés les
premiers dans les Aûes du Concile* Taraifc
eft nommé enfuite ,
puis Jean & Thomas
Prêtres & Moines
Légats des Sièges Apof-
,
- ... m
Digitized by Google
5. Taraise Pat. de Const. 407
,
pereur &
de l'Impéi
des Lettres Synodales à toutes les Églifes , &
nommément au Pape Adrien , qui approuva
tout ce qui s'étoit fait dans le Concile.
Digitized by Google
408 S. TaraisEj Pat.de Const.
Taraife , conformément à la décifion du Con-
p£y 2y
cile , rétablit les faintes Images dans toute l'é-
tendue de fon Diocefe. Il s'appliqua auffi avet
beaucoup de zele à corriger divers abus , :&
fur-tout à abolir la Simonie. Il écrivit une let-
tre fur ce fujet au Pape Adrien ; il y féli- &
citait FEglife Romaine d'avtfir confervé la pu*
Digitized by Gc
r
$.Tarai$e,Pat. de Const. 409
reté du Sacerdoce , c'eft-à-dire , d'avoir fu fe " 1
Digitized by Google
4io 5. Taraise , Pat. de Coxsf.
reux ne reliât fans fecours. II redoublait en*
ftvk. 14*
core ^es aumônes dans le feint temps de Ca-
rême. Un Évêque dont la vie étoit fi exem-
plaire , avoit droit de s'élever contre les dé-
lordres ; &il étoit fur de parler avec fuccès.
Digitized by Google
•
S. Taràise , Pat. de Const. 41 !
che. Il Tenvoya chercher , & lui dit lorfqu'il
fut arrivé » Je n'ai rien voulu vous cacher , ftpfa a j
: »
t
» parce que je vous regarde comme mon pere.
» On ne peut nier que je ne fois en droit de
» quitter une perfonne qui a attenté à ma vie,
» Elle mérite la mort , ou tout au-moins une
» pénitence perpétuelle ; &
pour vous convain-
» cre de fon crime , voyez^en les preuves de
» vos propres yeux ». Là-deflus il fait appoN
ter un
vaie qu'il prétend rempli du poifort
que l'Impératriceavoit préparé pour lui
ôter la vie. Taraife ne donna point dans le
piège , &
répondit généreufement à l'Empe-
reur, qu'il connoiflbit le motif de fes plaintes.
» Elles viennent , dit-il , de votre paflîon pour
»Théodote. Mais quand elles feroient fondées ,
» je ne confentirois pas pour cela à la célé'
» bration d'un mariage qui fera toujours illé-
*» gitime &
contraire à la Loi de Dieu , tant
» que l'Impératrice Marie vivra. Voudriez-voui
h me forcer , en époufant Théodote , à faire
» ufage des Cenfures Eccléfiaftiques ?» Le
Moine Jean , qui étoit préfent,*fe joignit à
Taraife , &
parla à l'Empereur avec tant de
force , que les Préteurs &
les Patrices le me*
nacerent de lui paiTer leur épée au travers du
corps. Conftantin , qui étoit d'autant plus fu-
rieux , qu'il n'avoit rien de folide à répon-
dre , les 6t chafler l'un &
l'autre de fa. pré-
foice.
L'Empereur , crue fa paffion aveudoit dé
plus en plus , obligea l'Impératrice Marie de
îbrtir du Palais , pour aller prendre l'habit
dans un Monaftere. Et comme notre Saint
perfiftoit à ne vouloir pas le marier avec Théo-
dote , il fit fcire la cérémonie par Jofeph
Digitized by Google
4ii S. Tarais , Pat. de ConsI*.
!==== Économe de l'Églife de Conftantinople. Cette
FÉVTLaj. aôion fcandaleufe eut des fuites très-préjudi^
ciables à la Religion. Des Gouverneurs de
Provinces , &
d'autres perfonnes puiffantes fui-
virent l'exemple du Prince. Les uns ch afférent
leurs femmes , les autres en gardèrent plufieurs
à & la débauche publique fut autorifée.
la fois ,
Digitized by Google
S. Taraise, Pat. de Const 413
réfolut de lever le mafque , &
de ne plus
garder de mefures. Elle s'attacha donc à ga- j
Digitized by Google
414 S. Tarai se 3 Pat.deCoùsT.
porte , dit qu'il tomba comme en extafe , urt
févr.»j. P eu avant
mort# n l,entendoit difputer
P
avec les efprits de ténèbres , qui fouilloient
dans fà vie paflee , pour trouver de quoi l'ac-
cufer. Le Saint , qui étoit fort agité , fe jufti-
fioit &
répondoit à toutes leurs accufations.
Les fpeâateurs ne purent voir fans frémir , les
efforts que faifoient les Démons , pour dé-
couvrir des fouillures dans la vie d'un hom-
me , dont la conduite avoit toujours été irré-
prochable. Un moment après , le calme fuc-
^
Mort dn c a *
^ora g€ > &
* e Bienheureux Patriarche
"( 1
} Voyez Ignace dans la I drénus , Zonare , &c*
Vie de Saint Taraife > Ce-
[
Digitized by Google
"S. Taraise^Pat. de Const. 415
—
SAINT VICTORIN,
ET SES COMPAGNONS,
0
Martyrs. m M m
L'An 284.
G Es Saints Martyrs , au nombre de
fept, étaient de Corinthç^ &
y confefferent
la Foi en 149 , devant le Proconful Tertius
au commencement du règne de Dece. Ayant
onfuite paffé en Égyptc , fans qu'on lâche
s'ils
Digitized by Google
S. VlCTORIN 3 SES^QMP. MM* 4I7
s'ils y furent relégués , ou s'ils s'y retirèrent
d'eux-mêmes , moururent pour! C.à Diof-
ils wLVK
v
polis , en 284 Gouverneur Sabin,
, fous le & * 2 ''
GoogU
4i8 S. Ces aire, Médecik.
» encore plus cruel , de nous y condamner i
» car jamais nous ne violerons la fidélité que
» nous devons à notre Dieu ; jamais nous n*
» renierons Jefu$*Ohrift notre Sauveur. C'eft
» de lui que nous tenons l'être , c'eft à lui &
n feul que tendent tous nos défirs ». Le Tyran^
tranfoorté de rage , condamna Diodore à
être nrfilé vif, Sérapion à être décapité 9 6c
Papias à être noyé. Ceci arriva le 15 de Fé-
vrier ,
jour auquel tous les Martyrologes des
Latins font mémoire de ces SS. Martyrs. Dans
lesMénées , &
dans le Ménologe de l'Empe-
reur Baiile Porphyrogenete , leur nom fe trou-
ve au % 5 de Janvier , qui fut le jour où ils
confefTerent Jefus-Chnft , à Corinthe.
LE MÊMEJOUR.
'
S A I
la «
N T € É S A I R E,
* • •
MÉDECIN*
<Li£ Saint > qui étoit frère de Saint Grégoire
Digitized by Google
Si CÈÏÀÎ&É >ÀfÉ&EttN. 4i$
te prefla beaucoup de refter' dans cette der*
niere Ville , &
on lui fit les offres les plus
fgy^. t *
*
Digitized by Google
420 Ste. Walburge y V. A.
inftitué les Pauvres Le Martyr©*
fes héritiers.
SAINTE WALBURGE,
Vierge et Abbesse.
Wa lburg
&
Richard
E .(*) étoit fille du faint Roi
fœur de Saint Guillebaud
, de &
Saint Gombaud (b ) r qui travaillèrent avec S.
Boniface à planter la Foi en Allemagne. Elle
naquit dans le Royaume des Saxons-Occiden-
taux , en Angleterre , &
fut élevée dans le
Monaftere de "Winburn, au Comté de Porfet,
où elle prit enfuite fliabit. S. Boniface ayant
prié TAbbeffe Tetta fa coufine , de lui en-
voyer quelques-unes de fes Religieufes pour
répandre en Allemagne la bonne odeur de Jefus-
Chrift, Walburge hit aflbciée à la pieufe Co-
lonie qui partit fous la conduite de Sainte
Liobe ( c ). Elle vécut deux ans dans le Mo-
'. ....
Digitized by Google
Sté. Walèu rge V. À. 421
naftere de Bischofehein
;
auDiocefede Mayen-
,
—
ce , puis fut élue Abbeffe du Monaftere que
févr.2 5 .
fes frères avoient fondé à Heidenheim , aujour-
d'hui dans le Duché de Wirtemberg. Cette
Ville étoit du Diocefe d' Aichftat ( dj , dont
S. Guillebaud fut facré Évâque par 5. Boniface.
Toutes les paroles &
toutes les aâions de
Walburge portoient l'empreinte de la piété %
de la douceur, &
de la charité. On ne pou-
voit réfifter à l'ardeur de fon zele , foutenue
par la force de l'exemple. C'eft ce qui fit qu'a-
près la mort de Saint Gombaud , arrivée eri
760 , on lui donna une infpeûion générale
fur le Monaftere d'hommes dé Heidenheim
dont il ayoit eu la conduite ; &
cette infpec^
tion lui fut laiffée tant qu'elle vécut.
Saint Guillebaud ayant fait transférer le
corps de fon frère à Aichftat , feize ans après fk
mort f Walburge affifta à la cérémonie. Elle né
furvécut que peu de temps à cette tranflation
f
étant morte le 15 Février 779. Elle avoit paffé
25 ans dans le Monaftere de Heidenheim.
En 870 , on transféra fçs Reliques à Aichftat ^ ,
Ddiij
Digitized by Google
4%% Ste. Walburqe y V. A.
.. _ je premier de M*i ^ la fête de la Sainte eft
roarçwk en ce our les Martyrologes de
Vro m
FÉVR i
- 5 "
Flandre , que Baronius a fuivis dans l'Édition
qu il a donnée du Romain. Fumes a partagé
le tréfor qu elle poflecjoit , avec quelques Vil-
les des Pays-Bas & d'Allemagne ; telles que
£nver$ , Bruxelles, , Ârnhem , Cologne , "Wir-
(emberg f &c. On voyoit aufïi autrefois dans
l'Églife de Chrift , à Cantqrbéry , & dans d'au-
pes Eglifes d'Angleterre , des Reliques de
Sainte Walburge , qui y avoient été apportées
d'Aichftat. On en voit encore une Châtie dans
le Tréfor des Reliques du Palais Éleâoral de
JJanqver Uy
a un grand nombre d'E^
glifes dédiées fous l'invocation de notre Sainte
%
9C98QBS
, {«) Vqyex le Cataloguai ver ç»
Digitized by Google
S. Alexandre ^Pat. d'Alex. 41 y
S. ALEXANDRE,
PATRIARCHE
D'ALEXANDRIE,
.
L'An 326.
Digitized by Google
,
l'ambition &
la jaloirfie. Habile dans Part fu-
neite de paroître ce qu'il n'étoit pas , il cachoit
fous une modeftie affeftée un coeur fourbe &
capable de tous les crimes. L'an 300 de Jefus-
T
Chrift , il avoit pris Iç parti du Schifmatique
Mélçcç, Éyêque^ck Lycopolis, contre Saint
Pierre , Patriarche. d'Alçxandrie. U le quitta
enfuite , & parut donner des marques fi fin-
ceres de repentir , que Saint Pierre lui-même
l'ordonna Diacre. Quelque temps après , il ofa
fe rendre l'accufateur de fon propre Évêque ;
& les troubles qu'il excita à l'occafion des Mé-
lcciens, allèrent fi loin, qu'il fut chaffé pour
i 1 ) Thcçdorct. \. 1. Sopratc. I. 1. c. y.
Digitized by Google
S. Alexandre 3 Pat. d'Alex. 415
nité de Jefus-Chrift. Il ne la débita d'abord que
dans des entretiens particuliers ; mais fe voyant ,
'
appuyé d'un grand nombre de feâateurs , il
la prêcha publiquement en 319. Il difoit avec
Ebion , Alternas & Théodote , que Jefus-Chrift
n'étoit point véritablement Dieu. A ce blaf-
phême , ilen ajoutoit d'autres qui lui étoient
particuliers , favoir, que le Fils de Dieu étoit
une créature tirée du néant ; qu'il y avoit eu - 1
Digitized by Google
4 16 S. Alexandre , Pat. t>Alex.
te parce qu'ils n'en pénétroiem pas les
,
Digitized by Google
S. Alexandre, Pat. d'Alex. 417
& avec le crédit qu'il avoit à la Cour , il ne
pouvoit manauer de trouver de partifans , ^tvVL *6«
même parmi les honnêtes gens , qui fouvent
£e taillent éblouir par la faveur. Eufebe A- &
rius entretenoient enfemble un commerce do
lettres ; &c l'on convint de part & d'autre ,
qu'Anus fe rçtireroit à Nicomédie. Ce fiit-là 1
Digitized by
4i8 5- Alexandre, Pat. d'àlex. -
'
fité du Concile ( b ).
JÉVR.26. L'Empereur, convaincu dela folidité des
que lui avoient apportées Ofius
raifons Saint &
Alexandre, travailla efficacement à procurer
leConcile qu'on lui demandoit. Il défigna pour
Concile de ieii eu j e l'Affemblée la Ville de Nicée, en Bi-
c*
thynie, &
envoya aux Évêques des lettres ref-
peôueufes , pour les inviter à s'y rendre en
diligence. Il leur fournit les voitures tout &
ce qui étoit néceflaire pour le voyage. L'ou-
verture du Concile fe ht dans le Palais Impé-
rial 19 Juin 325. LesÉvêques étoient au
, le
nombre de trois cent dix-huit. Plufieurs d'en-
tr'eux avoient généreufement confeffé la Foi.
Les plus illuftres étoient , Saint Alexandre , S*
Euftathe &
Saint Macaire , Patriarches , l'un
d'Antioche, &
l'autre de Jérufalem; Cécilien,
Archevêmie de Carthage ; Saint Paphnuce , de
la Haute-Thébaïde ; Saint Potamon , d*Héra-
clée fur le Nil ; Saint Paul , de Néocéfarée ; S.
Jacques , de Nifibe , &c. Le Pape S. Sylveftre
n'ayant pu venirà caufe de fon grand âge,envoya
des Légats qui préfiderent au Concile en ton
nom ( c ). L'Empereur entra fans Gardes dans
Digitized by Google
S. Alexandrê, Pat. d'Alex. 429
le lieu de PAffembléç,
ne s'affit , au rap- & ^—
port dliufebe ( que quand les Évêques
3 ) t
j^y^
l'en eurent prie. Théodoret ajoute (j.} qu'il
n'y entra , qu'après en avoir demande la per-
mlflion aux Êv eques.
On
examina plufieiu*s jours de fuite la
doârine d'Arius, qui fut lui-même entendu.
Marcel d'Ancyre oc Saint Athanafe en décou-
Digitized by Google
43b S.Alexandre, Pat. iïÀLEJt*
i
vrirent toute l'impiété. Saint Alexandre avoit
fêvr. 16. une g ran<le eftime pour le fécond $ il Fa- &
voit amené avec d'Alexandrie, quoiqu'il
lui
Condamna, ne fût encore que Diacre. C'étoit le plus re-*
non d'Arius.
d outa ki e fléa U des Ariens. Il lés réfiita en plein
Concile , &c cela avec une force une iupé- &
riorité qui les couvrirent de confufion. Les
Hérétiques , pour fe fouftraire à Pindignatiort
publique , curent recours à la diflirtiulation ,
& adoptèrent des expreflions en apparence
catholiques. Les Pères du Concile s'en apper-»
çurent , &
déclarèrent , pour ne biffer aucun
fubterfuge à l'Héréfie , que le Fils étoit Con-
substantiel au Pere. Ils inféreront ce mot
dans la formule de Foi qui fut dreffée par Ofius*
& fouferite par tous les Éyêques $ a l'excep-
tion d'un petit nombre qui favorifoient le
parti d'Arius. C'eft cette formule de Foi qu'on
appelle le Symbole de Nicée. Il y eût d'abord
dix-fept Évëgues qui refuferent de la fouferi-»
re : enfiiite ils fe réduifirent à cinq , favoir
Eufebe de Ni comédie , Théognis de Nicée ,
Maris de Calcédoine , Théonas Second , de &
Lybie. Eufebe de Céfaréé , qui avoit rejeté le
mot de Confubfiomid , l'approuva dès Iç len-
demain du Concile. Des cinq Évêques oppo-
fants , Êufebe , Maris 6c Théognis , fe rain
gèrent du côté du plus grand nombre , moins
toutefois par devoir ,
que par la crainte d'être
bannis & dépofés. Il ne s'en trouva donc plus
que deux , favoir , Théonas & Second , qui
refterent ôpiniâtrément attachés à A ri us
Digitized by GoogI
-
L'humilité &
la défiance de foi-même ca-
raâérifent le vrai Difciple de Jefus-Chrift. De
là vient qu'il fe porte comme naturellement à
fe fbumettre à toute autorité établie de Dieu ;
& c'eft ce qui fait fa paix , fa fureté , & fa
joie. U trouve dans cette fainte difpofition un
préfervatif contre la préfomption l'orgueil &
ui de tout temps ont enfanté les plus gran-
a.es erreurs. On iàit de quoi l'orgueil eft ca-
pable. Il ne refpire que la révolte & l'indé-
pendance. Un homme aflez malheureux pour
Digitized by Google
43 1 S. Alexanï>b£ , Pat. d'ALêT*
fe dominer par Ct vice , adore fes pro»
laifl'er
SAINT
Digitized by GoogI
Saint Porphyre E. 433
fi,i
-
L'An 420.
Orphyre- naquit Jl Theflalonique en
Macédoine, d'une famille où la nobleue étoit
jointe à de grands biens. Il fut élevé avec
foin dans la piété &
dans l'étude des Belles-
Lettres. La connoiflance parfaite de la littéra-
ture , jointe à celle de 1 Écriture qu'il acquit
depuis, lui fervit merveilleufement à défendre,
la Religion, &
à réfuter lès Païens les Héré- &
tiques qui oferent difputer avec lui. Le défir de
fe confacrer uniquement à Dieu dans la Solitu-
de , lui fit quitter fes amis &
fa patrie , à l'âge de
a 5 ans , c'eft-à-dire , en 378. Il choifit pour le* n retire
lieu de fa retraite le célèbre Défertde Scété en**» * e D <s
Égypte. Après y avoir paffé cinq ans dans tous p£
les exercices de la vie monaftique , il alla vifiter itftine,
Digitized by
434 Saint Porphyre , E.
-
Digitized by Google
Saint Porpwyre, E. 4^
de l'étoimement de fon difcipte fur le rétablif-^^*
fement de fa famé , il lui dit en fouriant : » Ne F £ VR
h (oyez pçint furpris de l'état où je me trouve ;
>» mais admirez plutôt ^infinie bonté de Jtfu$-
Digitized by Google
4}6Saint P orphtre 3 E.
Dieu & poffédoit dans un degré éminent
,
févr. 226
"
^P™ e Pr ere & de componôion.
^ 1 *
'
Porphyre n'eut pas plutôt reçu ce que Marc
lui avoit apporté qu'il le diftribua aux Pau-
vres de la raleftine &
de l'Égypte. Il oublia
fes propres befoins , & fe vit bientôt réduit à
n'avoir que fon travail pour vivre. Ce fut ce
qui te détermina à apprendre à
faire des ten-
tes. Quant à Marc, gagnoit à copier des
il
Digitized by GoOQle
Saint Porphyre 3 E. 437
Jean écrivitau Patriarche de Jérufalem pour ^=
le prier de lui envoyer Porphyre , prétextant févr.
d'avoir befoin de le confulter lur quelques paf-
fages de FÉcriture Sainte. Le Patriarche con-
fentit au départ de Porphyre , mais à condi-
tion qu'il reviendroit dans fept jours. Il lui
ordonna donc de fe rendre à Céfarée. Cet
ordre imprévu troubla d'abord le Saint , mais
il obéit en difknt : » Que la volonté de Dieu
» (bit faite. « Le matin il dit à Marc : » al-
» Ions , mon frère , allons vifiter les Lieux
h faints , & adorer la Croix du Sauveur : nous
» ne les reverrons de long-temps. « Comme
Marc n'entendoit point ce que fignifioient ces
paroles , il continua ainfi : » le Seigneur m'eft
h apparu la nuit dernière , &
m'a parlé de la
» forte : Rendez le tréfbr de la Croix qui vous
» a été confié : je veux vous donner une épou-
» fe , qui , à la vérité , eft pauvre paroît&
» mépnfable , mais qui eft recommandable
*> par fa piété & fa vertu. Ayez foin de la
» bien orner ; car quoiqu'elle loit dans un état
» humiliant , elle eft ma fœur. Voilà , ajouta
» le Saint, ce que Jefus-Chrift m'a révélé la
» nuit dernière. Je crains bien d'être chargé
h des péchés des autres, tandis que je tra-
» vaille k expier les miens : mais il faut obéir
s» à la volonté de Dieu. » Porphyre , accom-
L e uj
438 Saint Porphtrr 3 El
* taché au Saint, en reconnoiflance de ce qu'il
Digitized by Google
Saint Porphyre, E. 439
mois qui fuivirent l'arrivée de notre Saint,
les Idolâtres s'affemblerent dans ce Temple , jtWi. 16,
offrirent des Sacrifices , & adrefferent mille
fupplications à leur Dieu Marnas , qu'ils ap-
pelloient le Maître de la pluie. Ils firent les
mêmes cérémonies fept jours de fuite , & tou-
jours (ans fuccès. Déjà la féchereffe commen-
çoit à caufer la famine. Cependant Porphyre
ordonna un jeûne aux Chrétiens ; lorique &
la nuit fut venue , il la pa£a avec eux dans
des prières ferventes. Le lendemain , ils allè-
rent tous en Proceffion à l'Églife de Saint Ti-
mothée oîi repofoient les corps de Saint
Meuris Martyr , &
de Saint Thée Confef-
feur. Ils étoient au nombre de deux cent qua-
tre-vingt , tant hommes que femmes , en- &
Us reprirent enfuite le chemin de la Ville ;
fants.
mais les Païens en avoient fermé les portes
pour les empêcher d'y rentrer. Porphyre &
les Chrétiens ne perdent point courage : ils
implorent la mifericorde divine avec une
nouvelle ferveur , &
bientôt leurs prières
pp|ye ^
font exaucées. Le Ciel fe couvre de nuages , racuicufc.
& il tombe une pluie abondante. Les Païens
Digitized by Google
44° Saint P orp bvre ,
Digitized by Google
Saint Porphyre , E. 441
trompa point. L'Empereur fit expédier un or-
<lre pour la démolition des Temples que les j^vr,
ife
Païens avoient à Gaze ; &
l'exécution de cet
ordre fut confié à Cynégius , Chrétien fort
-zélé pour la Foi. Les deux Evêques , après
avoir célébré la Fête de Pâque à Conftanti-
nople , prirent congé de l'Empereur d,e &
l'Impératrice, qui leur firent de riches préfents.
Lorfqu'ils furent arrivés en Paleftine, &
ue lesChrétiens furent qu'ils approchoient
3 c Gaze , ils allèrent au-devant d'eux avec la
Croix , en chantant des Pfeaumes. 11 y avoit
dans un Carrefour une Statue de marbre , con-
iàcrée à Venus , &
pofée fur un Autel auffi
•de marbre. Elle étoit devenue fort célèbre
Digitized by
44* S AINT P ORPHYRE, E.
Fortune, &
de Marnas. Le Marnion , ou tem*
*ÊVR e ^ e Marnas , qui étoit le principal , bru-
zs P'
la pendant plufieurs jours. On fit eniuite dans
les maifons une exafte recherche des Idoles *
qui furent toutes jetées dans des lieux immon-
des. Quant aux Livres oui traitoient des cé-
rémonies magiques &
fuperftitieufes, ils fui-
rent tous coniumés par les flammes. Plufieurs
Païens demandèrent le Baptême ; mais Por-
phyre , avant de leur adminiftrer ce Sacre-
ment , voulut s*affurer de la fincérité de leur
converfion* Il les admit au Catéchumenat , &
leur fit des infirudions auffi folides , qu'édi-
fiantes.
On bâtit à l'endroit oîi avoit été le Tem-
ple de Marnas une Églife magnifique , fur
,
Digitized by Google
Saint P o rphy re 3 E. 443
en 403 Sur
. ces entrefaites , on reçut de PIm- if
*
peau. U mourut le 16 Février 410 , à Tâge
d'environ foixante-fept ans, Il eft honoré en ce
jour par les Grecs & oar les Latins. Le pieux
Auteur de fa Vie , la finit ainfi : » Il eft main-
h tenant dans le Paradis de délices. Il inter-
* cède pour nous avec les Saints , dont les
» prières attirent fur nous les miféricordes dç
»Diçu>t,
Digitized by Google
444 Saint Victor
FÉVR. 26.
SAINT VICTOR
d'Arcis sur Aube*
en Champagne.
Digitized by Google
Saint Victor. 445
Ramey ( a
compofa aufli deux Panégy-
). Il
Digitized by Google
446 Saint t i a ndr e , £.
L'An 596.
.
3j!ÉANDRE naquit à Carthageiie en Ef-
pagne de parents très-diftingués par leur
,
i
" —
( a ) L'Églife de Séville a te par la beauté de fa ftruc-
toujours eu le titre de Mé- ture 8c fa magnificence , iur
tropole depuis le troificme toutes les Eglifes d'Efpagnc.
ficelé. La Cathédrale l'empor-
Digitized by GooqI
Saint Lèandrr y E. 447
point dans fa manière de vivre. II ne relâcha
rien de fes auftérités , quoiqu'il fut chargé de
p^y^ 17,
la conduite d'un Peuple nombreux , du foin &
de pourvoir aux befoins de prefque toute
FÉglife dïfpagne*
Ce Royaume étoit alors fous la domination
des Vifigoths ou Goths Occidentaux , qui
s'étoient d'abord établis en Languedoc , puis
en Efpagne , vers l'an 470 ( b ). Ces Barbares ,
prefque tous Ariens , répandirent le poifon de
leurs erreurs dans les lieux qu'ils conquirent ;
& il y avoit
cent foixante-cÙx ans que FEfpa-
gne en étoit infeâée
,
lorfque Léandre fut
élevé fur le Siège de Séville. La vue des déf- Son 2çIé
ordres caufés par FHéréfie toucha vivement contre l'A-
ie faint Évêque. Il employa d'abord les prières rianifine.
& les larmes auprès de Dieu , qui peut feid
convertir les cœurs , puis fe mit à travailler
de toutes fes forces à rétablir le règne de la
vérité. Le fuccès répondit à la vivacité de fon
zeie ; de toutes parts on ouvrit les yeux , &
l'Arianifme ne comptoit prefque plus de fec-
tareurs. La viôoire que PÉglife venoit de renw
porter fur le Démon, rendit furieux Lévigilde,
Roi des Vifigoths. Il fit fentir à notre Saint
les effets de fa colère , &
le condamna à TexiL
U étoit fur-tout outré de la converfion d'Her-
ménigilde fon fils aîné , &
l'héritier de fa Cou-
ronne. Aufli l'année fuivante , ce malheureux
Prince devint-il la viâime d'un pere barbare,
qui le condamna à mourir , pour avoir refufé
de recevoir la Communion des mains d'un
Digitized by Google
Saint Leandre,E. 449
pour arrêter cours des maux occafionnés
le
par rAriaruTme. Il étoit défendu par un de ces
rtVR% X1%
Canons, aux Évêques aux Prêtres ?
aux &
Diacres qui avoient abjuré fHéréiie , dTiabi*
ter dans la même chambre , i\ cela étoit &
poflible , dans la même maifon que leurs fem-
mes ( 1 ). Un autre ordonnoit de tenir la main
dans les différents Diocefes , à l'exécution des
anciennes Règles de l'Eglife touchant la péni*
tence ( c )•
Comme Saint Léandre étoit un homme cfo*
raifon pas étonnant qu'il ait mis tout
, il n'eft
en œuvre pour infpirer l'amour de la prière à
tous en général , mais fur*tout aux Religieux
pour lelquek elle eft doublement un devoir
mdifpenfable. Il écrivit fur ce fujet une lettre
à fa lœur Florentine , où l'on trouve d'excel-
lentes inftruôionsfur le mépris du monde, &
fur l'exercice de la prière. C'eft cette lettre
qu'on appelle fa Rtgie monaftique. Il s'appliqua
enfuite, pour perfeâionner l'ordre qu'on doit
garder dans l'Office divin , à réformer la Li-
turgie de l'Eglife dTEfpagnc ( d )• Il fut ordon-
\ Conc. t\ j k p* 998»
( 1 ) tué par Saint Pierre» Les cé-
(c) Le pieux Cardinal rémonies & la difeipline des
d'Aguirre a donne une (a* mêmes Eglifes avoient une
vante Diitcrtation fur ce Tu- origine Romaine. Ccft un
jet. VU. Dijf. S. in Conc. Hifp* tait dont on peut fe con-
{d) L'Efpagne reçue dt vaincre par la lecture de leurs
Home les premières lumiè- anciens Conciles. Les Goths
res de la Foi , comme nous tubftituerent à la Liturgie de
rapprenons de la lettre du Rome, celle qu'Uphilas avoic
Pape Innocent 1 à Décen- compofée d'après les Litur-
tius. Et c'eft pour cela que gies Orientales. On croit que
Saint IUdore dit(/. #. c. tj. Saint Lcandre en fit une nou-
tid. Offic. ) que l'Omce des velle d'après ces deux premiè-
F-glifcs d'JLfpagnc a été insti- res ,
6c d'après celle ^es Gau-
Ff
Digitized by Google
450 Saint Lé an d r e , E.
* né dans cette liturçe , comme il Pavoit été
FÉVR. déjà par le III Concile de Tolède ,
que , con-
17.
formément à ce qui fe pratiquoit chez les O-
rientaux , on
Symbole de Nicée à la
liroit le
Mefle , pour faire une déclaration exprefle
qu'on déteftoit FArianifme. Peu de temps a-r
près , cette pieufe coutume pafla dans l'Eglife
Romaine , ainfi que dans les autres Eglifes
d'Occident.
Notre Saint , vers la fin de fa vie , fiit affligé
Digitized by Google
Saint Lèanvre 451
ac ûivenes infirmités , entr autres ae la goutte.
Ilfuccomba enfin , & mourut le 17 Février
^
596 (*).
%
- -
Ffij
35* SS. Julien t Chronion , &c.
févr.x7.
LE MÊME JOUR.
LES SAINTS MARTYRS
JULIEN, CHRONION
ET BESAS.
K
Digitized by Google
S. Tbalèlèe , Solitaire. 45 3
fltème garantis des outtages d'une populace in-
folente , fut arrêté comme ennemi des Dieux. févr. 17.
Sa fermeté à confefler fa Foi , rendit le Ma-
giftrat furieux. Voyant l'inutilité de fes mena-
ces , & défefpérant de pouvoir vaincre le
Martyr , il le condamna à perdre la tête. Nos
trois Saints font nommés en ce jour dans 1*
Martyrologe Romain.
Voyez Saint Denys d'Alexandrie , cité par
-
Eufebe, L 6. c. 41. Éd. Vatcf.
S AI NT THALÉLÊE,
*
Solitaire» x
CE
tira fur
homme , qui étoit de Cilicie , fe re*
faint
une montagne de Syrie près de la Ville
4e Gabales , pour ne converfer qu'avec Dieu*
H vécut dix ans renfermé dans une efpece de
cage de bois , oh il étoit fi gêné qu'il ne
pouvoit fe tenir debout. Théodoret l'ayant
vu en cet état , lui demanda pourquoi il avoit
choifi un pareil genre de vie. » Ah t dit le
» faint Pénitent , je punis mon malheureux
h corps , afin que Dieu voyant ce que je fou£*
» fre pour mes péchés , il me les pardonne , ou
h. que -du. moins il diminue la rigueur des tour*
» ments exceffifs auxquels j'ai mérité d'être
h condamné dans l'autre vie. » Saint Thalélée
floriiToit vers l'an 480 ( a ).
.
(a) Jean Mofch , dans (on I tre Thalélée, au/fi CiKcien*
Pré fpirittul , parle d'un au- 1 mais plus jeune d'un ixecle
Ffiij
gitized by Google
4î 4 & Galmieà y Serrurier.
Voyez Théodoret, Philat. c.z8 ; ôcles M&*
rtva.17. **** ^ Grecs.
SAINT GÀXMIER,
SERRURIER,
PUIS S O U. S-D I ACRE
à Lyon.
Digitized by Google
S\ GalMier , Serrurier. 455
Vivence , Abbé de Saint Juft , puis Arche-
vêque de Lyon , l'ayant vu dans l'Églife , fut F £ VR m
extrêmement frappé de la ferveur avec laquelle
il prioit Dieu. Mais il le fut encore bien plus
%
V
Digitized by Google
4^6 SA I nt Ne S T O R , E.
m i n 1
.
— i .
, - - rw
SAINT NESTOR,
ÉVÊQUE DE SIDA,
in Pamprilie,
ET MARTYR»
Epolius ayant été fait Gouverneur de U
lycie de la Pamphilie ,
, de la Phiygie, j>ar &
.l'Empereur Dece , crut ne pouvoir mieux rare
ia cour à ce Prince , qu'en perfécutant les Chré-
tiens avec encore plus de cruauté que fes col*
lègues. Il les fit donc rechercher avec toute
l'exa&tude poffible. Parmi ceux qui furent ar-
rêtés , étoit Neftor Évêque de Sida , en Pam-
philie ( a ). Ce faint Évêque fut conduit à Per-
Î;e 9 oii il çonfeïïa généreufement fa Foi. Il eut
a gloire d'y fournir le même genre de mort
que fon divin Maître » vers l'an *fo.
Les Bollandiftes ont donné des Actes latins de
S. Neftor ; mais ils ont belbin d'être corrigés
par les Aâes grecs du même Saint , qui font en
jnanufcrit dans la Bibliothèque du Roi à Paris
Coin 20 10. Ces dçrniçrç ont été écrits dans lq
dixième fiede. r "
— " 1 1
* -
( «) Le P, le Quîea a fort 1 Neftor Evoque de Perge % em
bien réfuté ceux qui foat S,\4c Mandis 9 ou de
Madigis.
Digitized by Google
Ste. Honorine t S. Alnoth. 457
SAINTE HONORINE,
Vierge et Martyre.
S Ainte Honorine fouffiît au Pays de Caux
en Normandie , & fut enterrée au Village de
Gravilie , près l'embouchure de la Seine. Du-
rant les incurfions que firent les Normands au
drxieme fiecle , on transféra fes Reliques à
Conflans , lieu où l'Oife fe décharge dans la
Seine , &connu aujourd'hui fous le nom de
Conflans-Sainte-Hohorine. UÉglife de Con-
flans 'poffede encore ce précieux tréfor.
Voyez le Bréviaire de Paris , le nouveau
Martyrologe d'Evreux , &c.
SAINT ALNOTH, f
Anachorète
JAugleterre.
r
GE
réburge
Saint étoit contemporain de Sainte Vé-
, dont il imita les vertus
héroïques. Il
ftit maflacré par dés Brigands dans fa Solitude.
Voyez la Vie de Sainte Wéréburge , Harps-.
gitized by Googl
Les saints Martyrs. 459
cris & gue gémiflements ; l'image de la mort
était peinte fur chaque vifage ; la puanteur qui Yt\K. i*.
sfexhaloit des cadavres , communiquoit aux vi-
vants le poifon contagieux ; les vents , au lieu
de purifier l'air , ne faifoient que le corrom-
pre de plus en plus, en apportant les vapeurs
1 nfeftes du Nil. La crainte de mourir éloîgnoit
• Digitized by Google
-
Digitized by Google
Saint Protere 3 Pat. 461
FÉVR.
SAINT PROTERE, 18.
PATRIARCHE D'ALEXANDRIE ,
Martyr.
Tiré (TÉvagrt , Hift. Eccl. 1. i. c4 ; de Li-
Hrat , Breviar. c 1 5 ; de Thlophane , in Mar-
cîano & Leone ; de Théodore Lciïeur , />.
Digitized by Google
46x Saint Protere, Pat.
ment animé la populace contre Protere , qu'il
FÉVR. 18. nV avoit P as ^e j° ur ou & v* e ne ex poiée ,
quoique l'Empereur &
Concile de Calcé-
te
doine euflent pris fon Elure ne s'en tint
parti.
pas là ; il profita un jour de l'exceffive fermen-
tation011 étoient les efprits , pour fe faire or-
donner Patriarche par deux Evêques de fk
faôion,qui avoient été dépofés. Il monta en-
fuite fur le. Siège de notre Saint , & obtint à
force de cabales , qu'on le proclamât feul Evê-
que (FAlexandrie. L'Empereur l'ayant exilé
peu de temps après, en punition d'un tel fcan-
dale , les Euty chiens s'en vengèrent fur Protere,
Leur fureur contre lui alla fi loin , qu'ils le
pourfuivirent jufques dans le Baptiftere atte-
nant à l'Églife de Saint Quirin , où ils eurent
la barbarie de le maffacrer. Ceci arriva un ven-
dredi faint de l'année 557. Ce ne fut point
encore affez pour affouvir la rage des Euty-
chiens. Ils traînèrent le cadavre du Patriarche
dans les rues ; après quoi ils le mirent en
pièces , le brûlèrent , &
en jetèrent les cendres
au vent. Les Évêques dç Thrace rendirent un
témoignage bien glorieux à ùl mémoire dans
une lettre au'ils écrivirent peu.de temps après
fa mort à FEmpereur Léon. Ifa y difent ou'ifa
l'honorent comme Martyr , qu'ils efperent &
obtenir miféricorde par fon interceffion (*).
On trouve le non* de Saint Protere au 28
de Février dans les Calendriers Grecs.
Digitized by Google
5. Romain & S. Lt/picid. 463
ET SAINT LUPICIN,
Fondateurs
des Monafteres du Mont-Jura.
Cinquième Siècle.
R Om Ain
ans pour
quitta le fiecle à Pâge de
3
, vivre dans le Monaftere d'Ai-
aller
nai , fitué au Confluent de la Saône du &
Rhône. Ce lieu étoit fort
célèbre par une.
Eglife bâtie fur les cendres des Saints Martyr^
de Lyon : car quoique les Païens , après avoir
brûle leurs corps , en euflent jeté les cendres*
dans le Rhône , les Fidèles en avoient cepen-
dant ramafle une grande partie qu'ils dépofe-
rent en cet endroit (a). Romain ayant paffé
Digitized by Google
464 S. Romain & S. Lvpicin.
quelque temps dans le Monaftere d'Ainai , fe
FÉVR. 27. ***** ^ m' e MontJura
, qui fépare la Suifle
de la Franche-Comté. Il avoit emporté avec
lui les InfHtutions &
les Conférences de Caf-
fien. U s'arrêta dans un vallon, nommé Con-
dat,ou Condatifcone , parce qu'il y trouva
un petit terrein qui ipouvoit être cultivé , avec
une fource , & des arbres qui lui fourniffoient
des fruits fauvages. Dans cette Solitude , il
employoit au travail des mains tous les inftants
qu'd ne donnoit point à la prière à la lec- &
ture. Lupicin fon frère, ne tarda pas à fe
"oindre à lui. La réputation de leurs vertus &t
!
'éclat des miracles qu'ils opéroient , leur atti-
rèrent bientôt un grand nombre de difciples. Ce
frit ce qui les détermina à bâtir le Monaftere de
Digitized by Google
RoMAitf & S. Lupicitr. 46^
S.
Romain de la Roche. On obfervoit dans ce -
dernier la clôture la plus «exafte , & on n'y f£vr. 18.
laiflbit jamais entrer ahommes. Saint Romain
y choifit le lieu de fa fépulture.
Nos deux Saints gouvernoient conjointe-
ment leurs Monafteres , mais avec une union
qui ne laiflbit pas appercevoir la pluralité des
Supérieurs ; &cette union étoit d'autant plus
admirable , qu ils avoient des carafteres diffé-
rents , Romain inclinant pour la douceur , &
Lupicin pour la févérité. Le dernier demeuroit
ordinairement à Leuconne , où il avoit fous fa
conduite cent cinquante Religieux. Des per-
fonnes pieufes ayant enrichi de leurs libéral*-»
•
tés le Monaftere de Condat , quelques-uns des
Frères voulurent y introduire le relâchement»
Ils fubftituerent des mets plus délicats à ceux
Digitized by Google
466 S. Romain & S. Lupicin.
ans , & eft honoré par lTfeglife le ai de Mars
FÉVR. iS. (*)•
Digitized by Gooq
S. O StT ALDy Archkv> *
467
L'An 992.
S V
A L D étoit neveu de Saint Odon , FÊVR« 17.
Digitized by Google
S. Osw ald ,Archev.
Chapitre de Winchefter. Ofvald, quoique
1
' -
Digitized by Google
S. Oswàld ,Archev. 469
Deux ans après , le Saint en dédia FEglife fous
l'invocation de la Mere de Dieu, de Saint Be-
noit, &de tous les Saints Vierges. Il etoit
pour lors Archevêque dTorck , fans avoir tou-
tefois renoncé au Siège de Worcefter , Saint
Dunftan l'ayant obligé à gouverner en même
*
temps les deux Egliles.
Thwt* ,
ce mot %iifioit
( tits Thanes, |t n'étoient
$eryiuurs ) tous ceux qui re- point cenfés Gentilshommes*
levoient de quelqu'un pour Tout Thane avott droit de
Jrs Terres qu'ils, poffçdoient. difpofcr de fçs Terres, A
Digitized by Google
S. 0sw\ld 3 'ArcêeV* 471
y de (cèux qui cultivoient
excitoit l'émulation
les fciences ; tous les moments qu'il pouvoit
F £yR 1
% 1
dérober aux fondions de fon État , il alloit les '
Digitized by Google
1
4J1 S. OSW ALD ÀRCHEV. y
5=5=== la mortification ( avoit toujours douze
FtVR4 *9. Pauvres à fa table , «ju'il fervoit avec affeâion 9
après leur avoir lave &
baifé les pieds. Le but
qu'il fepropofoit en pratiquant cette bonne
oeuvre , étoit de s'entretenir dans de vifs fen-
timents de charité &
d'humilité. Enfin il tom-
ba malade dans le Monaftere de Worchefter
où il s'étoit retiré félon fa coutume. Sentant
que fa dernière heure approchoit , il reçut l'Ex-
trême-Onâion &
le S. Viatique avec beaucoup
de ferveur .-après quoi il expira tranquillement
au milieu des Moines , en fimflant la doxologie,
Gloire au Pert, au Fi/s, & au Saint Efprit. Sa
bienheureufe mort arriva le 19 Février de
Tannée biflextile 992. Il avoit été 33 ans
Evêque. Son corps fut levé déterre en 1001,
par Saint Adulphç fon fucceffeur, Dieu &
l'honora de plufieurs miracles. On le transfé-
ra depuis à Yorck , le 1 é'Oâobre qui eft le
c.
,
jour où l'on fait la principale fête de notre
Saint.
Digitized by Google
Saint Séver 3 E. 473
les voies de la perfeâion , ce ne fut fans clou-
te que parce qu'il pratiqua conflamment cette
p^VR
maxime fondamentale que Saint Benoit , dont
il avoit fuivi l'Inftitut , répète d'après la Vé-
MÊME JOUR.
LE
S A IN T SÉVER,
gitized by Google
474 Saint S è r e r, E.
s d'un bois qui n'en étoit pas éloigné. II y fut
bientôt fuivi par un grand nombre de perfon*
nés qui demandoient à vivre fous fa conduite ;
ce qui donna naiflance à un nouveau Monaf-
tere. Rien n'étoit plus édifiant que la Commu-
nauté de Séver. Tous les Frères ne pofledoient
& ne fouhaitoient rien ; leur habillement étoit
fort pauvre ; ils ne vivoient que de pain &:
d'eau, & ne fkifoient qu'un repas par jour.
Lorfque notre Saint eut été élevé au Sacerdoce ,
il ofrroit le plus fouvent qu'il lui étoit poffi-
ble la viôime du falut. Là éomponâion avec
laquelle il célébroit les divins Myfteres , étoit
vive , qu'on voyoit couler de fes yeux un
torrent de larmes.
Après la mort de Saint Senier , Évêque cTA-
Vranches , on choifit Séver pour lui fuccéder.
Cette nouvelle l'accabla de douleur ; il confentit
pourtant à fon éleâion , de peur d'aller con-
tre la volonté de Dieu. La prière, la lefhire,
les jeûnes , les veilles , furent comme aupa-
ravant , fes exercices ordinaires. L'auftérité de
fa vie ne prenoit rien fur cette douceur fi né-
ceflaire à un Miniftre de Jefus-Chrift. Il avoit
pour fon troupeau la charité la plus tendre. I!
slntéreflbit d'une manière toute particulière
«n faveur des pauvres , dont il foulageoit la
mifere par des aumônes abondantes. Et com-
me il joignoit le don de la parole à celui des
miracles , il rertouvella en peu de temps la
fece de fon Diocefe. Les fuperftitions de l'I-
dolâtrie difparurent, pour faire place à la vraie
Foi. Cependant le faint Prélat foupiroit tou*
jours après la Solitude ; ce fut ce qui le déter-
mina à demander un fucceffeur. On refufa
long-temps de fe prêter à fes déûrs ; mais on
Digitized by Google
Saint Sèver,E. 475
fut obligé de céder. Enfin Séver rendu à ^""^
lui - même , retourna dans fon Défert , où il févr.
mourut de la mort des Juftes, On ignore en
quel jour &
en quelle année. Le corps de
notre Saint fut depuis transfé ré à Rouen , par
Tordre de Richard , Duc de Normandie. Sa
fêre eft marquée au 7 de Juillet dans le Mar-
tyrologe des Saints de France. On l'honore à
Coutances le 5 du même mois. Mais PÉglife de
Rouen en fait l'Office le 1 de Février,
Voyez Bollandus fous le 1 de Février , les
nouveaux Bréviaires de Rouen de Coutan-&
ces , & PHifloire EccUfiafiique de la Province
de Normandie ,
par M. Tngàn,
FJN DU MOIS DE m
FÉVRIER,
f
* • - • • • »
Digitized by Google
SAINTS
DU MOIS
DE MARS.
Digitized by Google
477
I. JOUR DE MARS.
SAINT DAVID,
-
* ARCHEVÊQUE,
et Patron
du Pays de Galles.
Vers Y An 544.
gitized by Google
1
Digitized by Google
Saint David 9 Arch. 479
toutes leurs aûions extérieures. Vers la fin du
jour , ils rentroient dans le Monaftere , pour
vaquer à la leôure &
à la prière vocale. Du
pain &
des racines dont le fel étoit Tunique
aflaifonnement , fàifoient toute leur nourritu-
re ; &
ils n'avoient d'autre boiflbn que de l'eau
MARS u
favoir, de fon éloquence &
de fes miracles
\b). Saint Dubrice , Archevêque de Caer-
léon , profita de cette circonftance pour lui
.
. réfigner le gouvernement de fon Églife. Da-
propofition qui lui en fut
A^hJvô^ie vid , allarme de la
de Caeriéon faite , fondit en larmes , &
protefta qu'il ne
ou de Mené- fe chargeroit jamais d'un fardeau fi au-deffus
V1C#
de fes forces. En vain on allégua les raifons les
plus preffantes pour l'y détérminer ; jamais il
ne rendu , fi les Pères du Concile ne lui
fe fut
euflent ordonné expreflement d'acquiefeer au
choix de Dubrice. 11 obtint cependant de trans-
férer le Siège de Caeriéon , Ville alors très-
peuplée , à Ménévie , aujourd'hui S. David
lieu retiré &
folitaire (c). Peu de temps après,
il affembla un Synode à Viâoria , où les Aâes
ce
Digitized by Googl
Saint David, Arc h. 48
ce de fes exemples. Aufli regardé de
a-t-il été
tout temps comme une des plus brillantes -
j^ ARS 1
lumières de l'Églife Britannique. Il fut , par la
fondation de fes divers Monafteres , le Pere
fpirituel d'un grand nombre de Saints qui il-
luftrerent l'Angleterre & l'Irlande leur patrie.
,
Digitized by Google
482 Saint David^Arch.
On ne peut aimer Dieu , fans fe fentir vi-
vement embrafé du défir de le louer , de &
célébrer fes perfeâions infinies. L'ame trouve
dans cet exercice des charmes ineffables. Elle
y goûte à longs traits combien le Seigneur eft
doux pour ceux qui le fervent avec fidélité ;
elle y foupire après l'heureux moment , ofi
rien ne fera plus capable d'arrêter les ardeurs
de fes tranfports. Par-là elle nourrit, fortifie
*
Digitized by Googl
Saint SwtDÈKAt § È. 4S3
H iiédiôion venant de Dieu comme Ad ion
» uniaue fource * l'homme ne fait que la lui *| ARâ
» rendre après l'avôir reçue de lui. De forte
» qu'en béniflknt Dieu continuellement i il ac-
» cumule fur lui-même les bénédidions divi-
» nés , qui font autant de nouveaux accroiffe-
» mençs de charité dans fon ame
S. S WIDBERT 00 SWIBËRT
ÉVÊQUE RÉGIONNAIRE,
et Apôtre de la Frise.
1
L'An 713
Hhij
Digitized by Google
484 Saint Swidbert^E.
Foi , fi cela lui eut été poffible. Il fe fentoît
la
MARS i.
percé d'une vive douleur , toutes les fois qu'il
réfléchiffoit fur le peu de fucccs qu'avoient eu
les travaux apoftoliques de Wigbert , qui le
premier avoit pénétré dans la Frife , fur les &
différents obftacles par lefquels Radbod , Priri-
ce du pays , avoit traverfé fa pieufe entreprifé.
Plein de toutes ces penfées , il réfolut de ten-
ter une féconde Miffion dans la Frife, efpjé-
rant que Dieu fe laifTeroit à la fin toucher. Il
y envoya donc douze Miffionnaires , du nonf-
ti .a •« bre deiquels Swidbert. Ces Ouvriers
fut
voyé dans la evangeliques , qui avoient aaint Wulibrord à
Frife en qua- i eur t ête
9 s'embarquèrent en 690 , pour fe
Digitized by Google
-
* Saint Sw-iubert^E.^
défordres. Le Pape, Serge I , ayant facré à
Rome en 696 Saint Willibrord Archevêque mars 1..
«fUtrecht , on repréfenta de toutes parts à
Swidbert qu'il devoit auffi fe laiffer ordonner
Évêque , afin d'être en état de pourvoir plus
facilement aux befoins des nouveaux conver-
tis. Les raifons qu'on lui apporta , çtoient fi
: j. >:i a.* ^li* / j»_ • /*
-— 0
&y fut facre
>
^ l
4 ue icmpb aprçs i année 097 , n eft
Eveque Régionnaire par Wil-Évêque.
fait
fricl dTorck ,
qui , étant alors châtie de fbn
Siège , fkifoit des Millions dans la Merçie ( b ).
Swidbert , revêtu de l'augufte cara&ere de.
l'Épifcopat , reparut au milieu de fon peuple
avec plus de zele que jamais. Il établit le,
meilleur ordre dans les Églifes qu'il avoit pré-
cédemment fondées* Ayant ennûte confie fe»
Brebis au foin de Saint Willibrord de fes &
dix Compagnons , il pénétra dans le Pays des?
Boruâuariens , connu aujourd'hui fous le nom
de Duché de Berg, &
de Comté de la Mark,.
& en convertit grand nombre à la Foi. Mal-
heureufement le fuccès de fes travaux fiit ar-
rêté par une irruption des Saxons , qui s'em-
parèrent de tout le Pays des Boruttuariens
après y avoir fait les plus affreux ravages.
Le faint Évêque, prefTé depuis long-temps^
du défir d'aller fe préparer à la mort dans la
( h ) Ou le Siège de Can-
"
cette cérémonie » ne put s*y
torbéry n'avoit point encore trouver. Il eft probable que'
été rempli depuis la mort de S. Wilfrid connoiuok per->
S. Théodore , ou Brithwald fonnellcment S. Svidbert. Ils
fon fuccefleur , à qui il ap- étoient tous deux du Ko*
partenoit de droit de faire yaumede Northumbcrland.
Hhiij
Digitized by Google
r-
486 $4INT SfFI2>BERT 3 E.
Sollmde , fe retira dans une petite Ifle dont
préfent (c). Il y fonda un
MARS h Pépin lui ÊVoit fait
Monaftere f oii il mourut dans les exercices
*
( d ) Ce Monaftere
qui a ,
tyrologe Anglois de "Wilfon,
çtc fort célèbre durant plu- imprimé en 1608 , mais on
fleurs fie cl es , eft aujourd'hui ne trouve point fon nom dans
\me Collégiale de Chanoines le même Martyrologe % de
féculiers. La Ville qui fe for- l'Édition de i6>8 3 Le P«
j»a autour, a porté long- Édouard Maihew le compte
temps le nom de l'Ifle de S. parmi les Saints d'Angleter-
£sridbert ; mais elle a repris re , dans fes Tropfuta Congre*
Digitized by G
-
MARS
SAINT AUBIN, 1.
Evêque d'Angers.
Tiré defa Vie f par Fortunat f Évêque de Poi-
tiers 9 & de Grégoire de Tours , 1. de glor. Con-
feff. c. 96. Foyci aujji Us notes <CHtnfchenUiS
fitr la VU du même Saint*
<
- *
L'An 540.
• •
Digitized by Google
488 Saint Aubin 3 E.
d'inclination pour la vertu & beaucoup, Ae
ferveur dans tous les exercices de la Religion*
On le voyoit , dans un âge où Ton n'a com-
munément de goût mie pour les plaifirs , tra-
vailler fans relâche à détacher fon cœur des
chofes créées , pour enconfacrer à
Dieu toutes
les affeûions. Ce fut pour rendre ce détache-
ment plus entier , qu'il fe retira dans le Mo*
naftere de Cincillac , nommé enfuite Tintil-
lant , aux environs d'Angers. U
homme qui afpiroit uniquement à la perfec-
tion. Il au plus haut degré l'amour de
portoit
la prière , des veilles &
de la mortification
Digitized by Google
Saint Au bi n ^ E. 489
lefpefté de tous , même des Rois , il ne s'en
prévalut jamais pour s'élever au - deffus des
autres. Quoique favorifé du don des miracles
il ne s'en regardoit pas moins comme le der-
nier des hommes , &
il fouhaitoit que tout le
( a de maria-
) Il s'agiffoit I au fécond degré de cooôn*
gcs contraries au premier & |
guinité ou d'affinité*
490 Saint Ziojv, E.
MARS i.
M Ê ME JOUR*
L E
SAINT LÉON,
Évêque de Bayonne;
APOTRE DES BASQUES,
rt Martyr*
CE Saint naquit vers Pan 8 \ 6 à Carentan
en Baffe-Normandie , au Diocefe de Coûtan-
tes. Ceft fans fondement que quelques Au-
teurs l'ont fait Archevêque de Rouen. Il n'étoît
<|ue Prêtre , ou tout au plus Évêque Région-
naire * lorfqu'il partit avec fes frères Gervais
& Éleuthere , pour aller prêcher l'Évangile à
Bayonne &
dans le Pays de labour f habité
par les Bafques (*),
Digitized by Google
SAiitt Léonc e. 491
Les Bafques étoient des Cantabres , qui ,
ayant été chafles de leur patrie, s'étoient éta- j^rs 1^
Mis dans les montagnes de la Bifcàye , dans &
les Défçrts du Pays de Labour jufqu'à Bayons
ne. La lumière de la Foi avoit éclàiré cette
Contrée dpi les premiers flecles du Chriftia^
nifme ; mai$ les conquêtes &
les ravages des
Sarrazins en avoient prefque entièrement obf~
curci la clarté. Mon , chargé par le Pape de
faire ime Miffion chez les Bafques, vint à
Bayonne avec fes deux frères 9 vers 1 an 900.
S'il n'eft pas certain qu'il ait été Évêque de
cefe
h . * J ...
Digitized by Google
49* Saint Mon an, M.
Voyez l'ancien Bréviaire de Bayonne , Bol-;
landus , Baillet , & le GalUa Chrifiiana nova ,
T. p. 1309.
S. MONAN ou MINNAIN,
Martyr en Écosse.
Digitized by
Saint Siviard , Abbé. 493
f———— — ——
^^^i^^—
Digitized by Google
494 Les saints MARrrns.
IL JOUR DE MARS.
L £> S
SAINTS MARTYRS
D^TALIE,
sous les Lombards.
Voyt{ les Dialogues de Saint Çrigoire U Grand,
c.2.6. 27, T. p*337*
païens,
étant fortis de la Scandinavie Se de la Pomé-
ranie , s'établirent d'abord dans les Contrées
connues aujourd'hui fous les noms d'Autriche
& de Bavière. Quelques années après , c'eft-
à-dire , vers le milieu du fixieme fiecle , ils
tournèrent leurs armes contre l'Italie, dont la
Îtarde feptentrionale tomba entre leurs mains,
ls portèrent par-tout le ravage &
la défla-
tion , Se voulurent encore ôter la Foi à ceux
qu'ils avoient dépouillés de leurs biens. La
perfécution commença par quarante Payfans ,
auxquels ils ordonnèrent de manger des vian-
des offertes aux Idoles. Mais ces fidèles fervi-
teurs de Jefus-Chrift ayant refufé de le faire
ils forent inhumainement maflacrés , vers l'an
Digitized by Google
Les saints Martyrs. 495
pervertir une autre compagnie de prifonniers
en les obligeant d'adorer leur Idole favorite, mars 2,
C'étoit une tête de Chèvre portoient en
qu'ils
£roceflion, &
qu'ils honoraient par des chants
: de génuflexions. Les Chrétiens refuferent
conftamment de rendre un culte religieux à un
objet auffi méprifable , &
ils aimèrent mieux
rTTI •
( 1 ) Serm. 4.
Digitized by Google
49 6 Saint Chad > E.
demandons-le à Dieu ; réfléchiffons fur les
11
L'An 675.
C HAD
de Londres
étoit frère
&
de Saint Cedd ,
des faints Prêtres Cclin
Evêque
&
,
Digitized by Google
Saint Cbad & 9 497
remplit fa Charge d'une manière qui donna la
plus haute idée de Tes vertus.
MARS 3.
Alcfrid , Hls d'Ofwi , étant devenu Roi des
Northumbres , jeta les yeux fur Saint Wilfrid %
pour remplir le Siège dTorck y vacant par la
retraite de Saint Paulin. Et comme il n'y a*
voit alors qu'un feul Evêque en Angleterre
qui pût le fàcrer , il l'envoya en France , afin ïleftfclt
Digitized by Googl
S a / # t C m ad, E* 499
mes. Il fonda
par uii effet des libéralités du
,
Roi Wulfere , le Monaftere de Barrow , dans j^RS lt
la Province de Lindfey ( c } , où l'on vivoit
encore avec la plus grande régularité , du teriipp
de Bede ( d). Il mourut de la Pefte , le i Mars
673 , après avoir gouverné le Diocefe de
Litchfield deux ails &
demi. Un des Moines
parmi lefquels il avoit coutume de fe retirer 1
I.
Digitized by Google
joo Saint Simplick 3 Pape.
vocation de la Sainte Vierge & de Saint Chad,
laauelle eft aujourd'hui Cathédrale de Litch*
field ; elles y ont été vénérées par les Fidèles
jufqu'à la prétendue Réforme.
Saint simplice,
Pape.
Tiré de fis Lettres , <TÊvagre , de Théophant
& de Libérât. Voye^ parmi Us modernes , Baro-
mus y Henfchénius > & D. Ceiltier, T. lâ.p. i2j r
L'An 485.
5 Implicë étoit de Tibur , aujourd'hui
appellé Tivoli. Après avoir été l'ornement du
Clergé de Rome , fous les Papes Saint Léon
6 Saint Hilaire , il fuccéda au dernier fur
la Chaire de Saint Pierre , en 467. Dieu le
fufeita fans doute dans ce temps orageux 9
pour confoler &
pour défendre fon Églife
dont la Foi fut expofée à de rudes affauts.
Les Barbares s'étoient emparés de toutes les
Provinces de l'Empire d'Occident , ils les &
avoient infeftées pour la plupart* des fuperfti-
tions du Paganifme > ou de lHéréfie d'Arius.
Rome elle-même tomba en leur puiflance la
huitième année du Pontificat de Simplice.
Pluiieurs défordres avoient préparé les voies
à cette grande révolution.
Les Peuples d'Italie avoient été pouffes à
bout par les taxes énormes &c arbitraires dont
on les écrtfoit. Les Gouverneurs qu'on leur
Digitiz'ed by Google
Saint Simplice, Pape. 501
avoit donnés , s'étoient comportés en vrais
Tyrans en forte qu'ils aimèrent mieux fe re- mars 2<
;
Digitized by
jos Saint Simplîce 3 Pape;
produifit pas l'effet que l'Empereur s'en étoit
Digitized by Google
Saint Marnante. 503
LE MÊME JOUR.
SAINT MARNAN,
ÉVÊQ U E. -f
'
**.
CE
Roi des
fat aux prières de ce Saint
Écoffois
; qu'Aïdan ;
attribua la viôoire qu'il
,
CE
tlans la
Saint fut difcîplc de Saint Paul de Léon ;
Grande-Bretagne patrie , &
pafla &
1
VÉNÉRABLE
LE
CHARLES LE BO iV,
Comte de Flandres
^de
C H Arles
Dannemarc ,
de Saint Canut, Roi
étoit
& d'Alizé
fils
de Flandres. Il de*
vint Comte de Flandres en 11 19 , après la
TOôrt de Baudouin , qui , pour récompenfer
fa valeur &
fon râre mérite , Pavoit infli-
tué fon héritier par teftament. On vit briller
en lui toutes les vertus chrétiennes , mais par-
ticulièrement la charité & l'humilité. Ennemi
de la flatterie , il ceux qui Pappro-
n'eftimoit
choient qu'à proportion de la franchife avec la-
Digitized by Google
:
Digitized by Google
ço(5 Le Vénérable Charles.
lippe Rodoan , quatrième Évêque de Bruges »
ordonna que l'onmît dans la Chapelle de la
Sainte Vierge la Châffe qui renfermoit le corps
du Vénérable Charles ; & depuis Pan 1610 ,
on chante le jour de fa fête une Meffe de la
Digitized by Google
Sainte Cunêgonde, Imp. 507
L'An 1040.
Digitized by Google
ç 08 Sainte Cvnégonde 3 ImpI
époux , qui
de fon côté fe réfolut à vivre dans
,
Digitized by Google
Sainte Cunèg onde j Imp. 5 09
caufa une douleur très-fenfible , fans la jeter
toutefois dans l'abattement. Elle pria & fit
mars 3,
prier Dieu pour le repos de Pame de l'Empe-
reur. Elle le recommanda fur-tout à la piété
de fes Religieufes , en leur témoignant le dé-
iir qu'elle avoit de fe réunir à elles : défir
qu'elle ne tarda pas à effeâuer»
Déjà l'Impératrice avoit épuifé fes tréfors
& fon Patrimoine à fonder des Evêchés à ,
Digitized by Google
5 10 Sainte Cunègonde , Imp.
1
Digitized by Google
Sainte Cunégonde > Imp. 5 1
gravons profondément dans notre efprit les ^^ww
maximes fur lesquelles elle régla fa conduite»
MAK^
Pour devenir nous devons travailler
parfaits ,
Digitized by Google
çii 55. Marin & As t ère , MM.
* S. MARIN ET S. A STERE,
ou A N s t r R E t
Martyrs.
yoyei Euftbt, Hift. 1. 7. c. 15,16, 17.
Digitized by Google
Saint Êmétere , &c. MM. 5 1
» fortifiera par fa grâce, &
vous mettra en
» pofleffion de ce que vous venez de choifir.
MARS 3»
» Allez en paix. » Marin ayant été cité devant
lé Tribunal du Juge pour déclarer fa dernière
réfolution , y comparut avec fermeté , ne &
démentit point fa Foi ; elle avoit même acquis
un nouveau degré de force de vivacité. &
Le Magiftrat le condamna à avoir la tête tran-
chée ; ce qui fiif exécuté dans le moment
Parmi les témoins de fon martyre , étoit
un Sénateur Romain , nommé Aftere ou Aftyre
,
qui étoit fort confidéré des Empereurs , &
très-connu par fa naiflance &
fes richeffes.
Quoiqu'il fût magnifiquement vêtu , il ne laifla
pas de charger le corps enfanglanté fur fes épau-
le* , &
de remporter à la vue du Peuple. Il l'en-
veloppa enfuite dans une étoffe très-précieufe,
& l'enterra avec toute la décence convenable.
Rufin dit qu'Aftere fut décapité pour cette
aâion ; &
il eft Hbnoré dans le Martyrologe
- — ...... . . .
x . .
MÊME
*
LE JOUR.
SAINT ÉMÊTERE,
VULGA IRE MENT APPELLÉ
• - *. • .
S. MADIR , ET S, CHÉUDOINE
h É
Martyrs. •
Digitized by Google
5M S.Gui CH O LÈ , ÀBB é.
en quel temps. A là vùé du courage & de la
joie qu'ils faifoient éclater au milieu des tour-
MAR$
ments on eût dit que
, flammes & les glai-
les
ves n'avoient pour eux rien que dé doux &C
d'agréable. Prudence dit que les Païens brû-
lèrent lés Àâes dé lèur fhàrtyre , afin de pou-
voir par-là enfevélir dans l'oubli Phiftoire de
leur confufion. 11 ajoute qu'on célébroit leur
fête en Efpagne , avec une dévotion fingulie-
re , qu'on venoit de toutes parts vifiter leurs
Reliques , .& qu'on éprouvoit vifiblement les
effets de leur puiffanfe interceflïon. » A peine 9
h continuè-t-ii , a-f-on réclamé leur protec-
ff tion , qu'ils écoutent les prières qu'on leur
SAINT GUIGNOLÊ,
Abbé diLandeveneCj
en Bretagne.
Digitized by Google
S.Guigkolè.Abbè. jîj
FArmorique i où l'invafion des Saxons avoit
obligé fa famille de fe retirer Quant à mars
ies deux frères , Guéthenoc Jacut , ils&
étoient nés dans la Grande-Bretagne. Girignolé
fut élevé dans la crainte de Dieu , fc lentit &
de bonne heure un ardent défir d'embrafler la
vie monaftique. Mais la tendreffe que fes pa-
rents avoient pour lui , devint un obftacle à
fa retraite ; &il fut obligé de refter malgré
(>) Ceci arriy a rer$ le mi- Traçai. H cft firué fur la ri-
lieudu V ûecle , & peu après vière de Gouer. Le mot Goût*
que Rival > charte par les Sa- figmfioit fang dans l'ancienne
xons , eut paffé du pays de langue des Gaulois ôt dea
Galles dans rArmorique. Fra- Bretons.
gan s établit avec fa famille ( € ) Aujourd'hui rifle ver-
dans un heu qui depuis a été te. Elle eft auprès de celte
appelle de fon nom » fbu* dcBrehat.
Kk ij
Digitized by Google
5 16 SvGuiGN0L± 3 ASBÉ.
verfé la Domnonée C d ) , s'arrêtèrent dans une
Ifle déferte ,
près de rembouchure de la Rivière
d'Aven (0»-& «V conftruifirent de petites
Trois ans après , ils quittèrent cette
cellules.
Ifle , que des vents furieux rendoient
inhabita-
ble , h. pafferent de l'autre côté du Golfe, oh
.ils bâtirent un Monaftere dans la
Vallée de
Landevenec , à trois lieues de Breft (/).
Depuis que Guignolé eût quitté la maifon
de fon pere , il ne porta pour tout habit qu'une
tunique de peaux de chèvres , qui cachoit un
rude cilice. Jour & nuit ,
hyver & été, il étoit
toujours vêtu de la même
manière. Le pain de
froment & le vin n'étoient d'ufage dans fa
Communauté que pour le faint Sacrifice de la
Mefle. On n'y buvoit <^ue de l'eau , mêlée
quelquefois avec une decoûion d'herbes fau-
vages. On n'y mangeoit que du pain d'orge
avec des racines bouillies , excepté le Samedi
. & le Dimanche il étoit permis de man-
, oh
ger du Fromage &
des coquillages. Quant au
iaint Abbé , il fe refufoit les adouciflements
.qu'il accordoit à fes Religieux. Il mêloit tou-
jours avec fon pain , une certaine quantité de
, qu'il avoit coutume
.cendres de doubler en
: carême ; &
durant ce faint temps , il ne fài-
. foit que deux repas la femaine. 11 couchoit fur
. le fable ou fur des écorces d'arbres , n'ayant
Digitized by Google
, ,,
Kkiij
Digitized by Google
ji8 S at xt Lamaiissï.
Voyez dans Bollandus , l'ancienne Vie de
MARS Saint Guignolé , Baillet , & Lobineau Vus ,
3.
des Saints de Bru , p. 43 & fuiv. La Vie du
même Saint , donnée par Surius &par Creffy »
mente peu de créance.
SAINT LAMÀLISSE.
S Aint Lamalisse floriffoit dans le fep-
fieme vivoit dans rifle cTAran , fituee^
fiecle. Il
à l'Occident de FÉcoffe. Son éminente fainteté
lui acquit la plus grande réputation. Une pe«
rite Me voifine prit dans la fuite fon nom , qu'elle
5>orte encore. Voyez les Mémoires qui MSS
ont au Collège des Ecoflbis à Paris.
Digitized by Google
S: Casimir , Prince. 519
YAn 1485
c
fants
M
A S I I R fot le troificme detreïze en- mars
que Cafimir III , Roi de Pologne , eut
*
cPÉlizabeth d'Autriche , fille de l'Empereur
Albert II ( a )• Il vint au monde le < Oôobre premie-
Digitized by Google
52o 5. Casimir P rincé. ,
Digitized by GoogI
S. Casi mir 3 Prince, kn
notre Rédemption , fans fondre en larmes , &
fans fe fentir embraie d'amour. Quant au faint mars
4,
Sacrifice de la Mefle , il y aflîftoit avec tant
de ferveur & de recueillement , qu'il paroif-
foit ravi en extafe. Pour marquer la confian-
ce qu'il avoit en la prote£Hon de la Sainte
Vierge , il compofa , ou du moins il récitoit
fouvent en fon honneur l'Hymne qui porte
fon nom ; & il voulut à fa mort , qu'on en
Digitized by Google
S. Casimir, Prince: jxj
ment aux jeunes cens comme un parfait mo-
dèle de pureté ( c).
4*
de la terre , &qui le conduifit à ce parfait
détachement de toutes les créatures , fans le-
ouel il ne fût jamais parvenu à une fainteté fi
eminente.
SAINT LUCE,
Pape et Martyr.
, /. 7. c* z; &des Lettres
Tire (TEufebt de Saine
Cyprien. Voye^ TiÛemont, 71 4. p. 118 ; le Pi
Pagi; D. Ceiltier, T. 3 . p. 118; & Pearfon
Annal. Cyprian. p. 31. 33.
L'An 255
s A in t Luce Romain, de naiflance ,
n
Digitized by Google
S. Lu ce i Papj& &M. 525
Ion peuple , qui îotût de la Ville pour aller,
au-devant de lui. Saint Cyprien lui écrivit
une féconde , pour
lettre lui témoigner la
part à fon retour dans fon Egli-
qu'il prenoit
îe. » Vous n'avez point perdu la gloire du
» martyre , lui diioit-il , puifque vous avez
» eu la volonté de mourir pour Jefus-Chrift.
» Le cas où vous-vous trouvez eft femblable
» à celui où fe trouvèrent les trois enfants je*
» tés dans la fournaife, que Dieu fauva delà
» mort. La dignité du Sacerdoce vient de re-
» cevoir en vous un nouvel éclat. Vos paro-
» les foutenues par vos exemples auront bien
» plus de force , lorfque vous exhorterez les
» autres à confefler Jefus-Chrill aux dépens de
» leur propre vie. En faifant une telle grâce
» aux Pafteurs , Dieu a montré où étoit la
» véritable Eglife. On n'a point vu fou/frir
» les Novatiens ; l'ennemi de Jefus-Chrift n'at-
» taque que ceux qui le fervent. Il épargne
» les Hérétiques parce qu'ils lui appartiennent.
» Il n'en veut qu'à ceux qui font contre lui. *
Le Saint ajouta , en parlant en fon nom & en
celui de fes Confrères : Nous ne celions dans
» nos prières & ctans nos facrifices , de rendre
» grâces à Dieu Je Pere , & àr fon Fils J. C.
LEMÊME JOUR.
SAINT ADRIEN,
ÊVÊQUE DE S. ANDRÉ,
EN ÊCOSSE,
Martyr.
Le ftint Pafteur fe trouva fouvent expofé
à lafureur "des Danois qui dans le neuvième
fiecle firent de fréquentes defcentes fur les
Côtes dïçoffe f & qui après avoir ravagé plu-
Digitized by Google
Saint BasiNjE. 5 27
fieursProvinces , en taaffacrerent encore la
plupart des habitants. Mais il étoit toujours
MAKS 4.
venu à bout d'arrêter le cours de leur barba-
rie , &<Pen convertir même un grand nombre
au Chriffianifme. Ces Pirates étant tombés
fur rEcoffe avec encore plus de fureur que
jamais , il fe retira dans FIfle de May , fituée
à l'embouchure du Forth. Ils ne l'y eurent pas
plutôt découvert , qu'ils le mirent à mort
avec un Evêque nommé Stalbrand , plu- &
iîeurs autres Chrétiens. Le Bréviaire d*Aber-
den en compte 6600. Ce maflacre arriva en
874 , fous le règne de Conftantin II. On bâtit
depuis dans llfle de May , un Monafiere en
l'honneur de Saint Adrien. On vifitoit autre-
fois l'Eglife de ce Monaltere avec une grande
dévotion , à caufe des Reliques de notre Saint
qui y avoient été dépofées.
Voyez Lefley , Hift. L 5 ; le Bréviaire d'A-
berden ; & les Ckronka Skonmjia.
SAINT BASIN,
Évèque de Trêves.
*
B Royaume
Asin
<lu
fortoit d'une des premières maifons
d'Auftralie. U fe confacra à Dieu
dans Monaftere de Saint Maximin de Tre»
le
ves. Les Frères , dont il âvoit toujours été le
modèle , l'élurent pour Abbé , après la mort
de Hervin. Il fut enfuite élevé fur le Siège
Epifcopal de Trêves, qui étoit devenu vacant
par la etraite de Saint Hidulphe, Le nouvel
gitized by Google
1 ,
« * • .. . — .
-m
....
V. JOUR
Digitized by Google
SS. Adrien igvsfr^MM. h^9
ti
1
i?vfcT
^ y? ''
JO ZI R jt) Èt
Ijp !
JMf ARS *
''^
h r,r
fi
t !
SAINT ADRIEN^
il t n^i?Ui . «
E T v ô siotl
SAINT EUBULE
4
'
- M'A R
1
T V 'R;
.i>#^ti. i.«
W
-uni/a
UT
^
A ftpticme année dé la petfécutîôtf '9è mars. *
Dioctétien, continuée par (yaléh^Maxitifiëtf
la Paleftine ayant pour Got^rerhtut RrmtKlBh ? 1
Digitized by Google
. ,
,
fôè
Adrien Evbvlë ,MAt ,
thréfien^ , &
oue nous prétendons être dilci-*
pies de J élus - Chrift , fi nous refufons de por-
ter notre croix à fa fuite. Voilà la condition
àj laquelle le Royaume célefte nous eft promis
( i ). Nous ne pouvons y arriver par une au-
tre voie , mie par celle qui nous à été frayée
—
intérieur ?
*
- i ; -
i
•
• « > « *- •
Digitized by Google
& KîÀkAPf) NOMMÉE, yji
tiques de la pénitence , fi néceffaires pour ex*
pier nos fautes paffées , & pour détruire tous in^ ,4
les de l'homme charnel } Ah 1 quelle
défirs
monftrueufe contradiûion entre notre créance
& nos moeurs ! Nous voulons appartenir à
Jefus-Chrift , fans porter notre croix , comme
1£ MÊME JOUR.
SAINT KIARAN ov KENERIN,
jv o mmè par les Bretons
SAINT PYRAN,
> .
>
ÊV Ê QU E.
Digitized by Google
-
13* S.RlAR:Atf>#OMMÈE.
la pratique de la Religion Chrétienne, dont
il avoh été médiocrement inftruit à l'âge de
-"'j—
(a) Leurs noms étoient
|
un Bourg appelié
droit 5.
Lugace, Columban , Lugad \Pirms dans Us SabUs.
%c Caflan. . s> heurs des SS. Irlandoi* qui
. {*) Dy a ^unième «-Javoic^ pailc <Uus U Pair
Digitized by Google
£ GéRÂSiMË 3 Abbé. $33
> Voyez Jean de TinmoUth , Ufférius ; & les
Golleftions de Léland ,
publiées par Hearne , jviars 5.
T. 3 : p. 10& 174*
1'. >
A B i
G ÉRASIMI
naftique dans
embraffa d'abord l'Etat ino^
Lycie, dont il étoit originai-
la
;
Saint Sabas
grand nombre pies- étant venus
Lliij
Digitized by Google
Jourdain une Laure , compofée de 70 cellules.
Il y avait au milieu un Monaftenç defHnç air
logement de ceux gui devoieqt mener la vio
Cenobiriquc* Cétoit-là qu'on formoit des fit*
jets propres pour la Laure, Ceux qui PhabU
loient 9 étaient obligés au plus rigoureux fi*
Ience. l\$ ne fe nourriflbient que de pain, do
dattes 8c d'eau. Le Samedi fie le Dimanche, ils
venoient à pouryparticiper aux Saints
l'Églife
Myfteres, Ils pouvoient ces deux jours-là man-
fer en commun
quelque chofe de cuit 9 fie
oire un peu de vin. On n'allumoit jamais de
feu dans leurs cellules ; une natte de jonc leur
îervoit de Ut, Enfin tout rcfpiroit chez eux
la plus exaôe pauvreté, -r : :
Digitized by Google
,
Saint Théophile, E. m
SAINT THÉOPHILE, **** if
en Paleftine •
C
fe
9 Saint rendit de grands fervîces à FÉgli*
par rapport à l'affaire des Quartodécimans.
9
0 aida beaucoup le Pape Viftor à établir jfe
niformitc dans la célébration de la Pâque. Il
aflembla pour ce fujet un Concile à Çéfarée
Lettre Synodale ,
fingulierement eftimée de S#
Jérôme pour combattre ceux, qui, comme
,
les Juifs , faifoient la Pâque le 14 de Mars. Û
y) difoit entr'autres choies , que la coutume
de célébrer la Réfurreâion de Jefus-Chrht le
lie , étoit de tradition apoftolique. I|
vers la fin du fécond fiecle. J-é Mar-
tyrologe Romain , qui le nomme en ce jour 1
dit de lui qu'il s'eft rendu iUuftre par fa ia-
geffe & par l'intégrité de fe yie.
Voyez Eufebe , Jfijt. L 6. c. 2. p. 194 ; Saint
Jérôme , CataL 43. p. 118 } Conc. T. 1. pi
Digitized by Google
te. -k
MARS y.
«
*
saint>vrk
AR C H%V Ê 4Û É D'A R Lt S.
J -5 la Ville d'Aries
58*. Deux ans après
iwt Grégoirç lç Prend lui envoya le Pallium,
: l'établit Viç^irp du Saint Siège , pour les
Lglifçs des Royaumes de Bourgogne & d'Au£-
afie (£). Il le chargea encore de travailler
Digitized by Google
SAiiït Duausin , E. 537
horat hors de la Ville , & y mit des Religieux ^mmmmmmm -
SAINT DRAUSIN,
ÉVÊQUE DE S O S O N S. I S
Google
538 S41VT D$4vs*»f&
une ardeur aux fondions du minif-
infatigable
tere. Il vjfltoiffouvent fon Diocefe , ôf exer-
çoit tous les devoirs de la charité envers les
Pauvres , (es prisonniers 6ç les Pèlerins, H
bâtit en $57 , à une lieue &
demie de Corn-»
piegn?, l'AbhKaye <fc Saint Pierre de Retondes,
& y mit des Religieux , qu'il gouverpa lui*
même dans une parfaite régularité (£). Ce fut
par (es coitfeijs qu'Ebrpïn , Maire du Palais p
6c Leutru^e fa femme , fo&derent Vannée Ajf T
vante ai# portes de Soiflbns, un Monaftere df
Filles, qui rut achevé çn : mais on Iç fransr
Digitized by Google
5. Roger Franciscain. 539
SAINT ROGER,
Religieux Franciscain.
Î^Oger étoit un difciple de S. François
«FAffifé ,qui le reçut dans fonOrdre eç 1416
& Tenvoya enfuite enEfpagne, quoiqu'il n
fut que Laïque , au rapport de Wadwg. U ppf-
fédoit refprit de pauvreté dans un degré fu^
périeur ; & fon p. Perc le regardoit coippit
celui de Tes difciple* oui avoit le plu* de
charité. Le don de prophétie &
celui des mi*
racles le rendirent fort célèbre pendant fa vie
& après fit mort , arrivée en 1*36. Son çhef
eft à Villa-Franca , au Diocefe d'Aftorga , &
le relie de fon corps à Todt, en Italie , oïl
Fon dit en fon honneur un Office particulier
qui a été approuvé par Grégoire IX. S. Roger
eft honoré en ce jour par les Fiwcif&ijis ,
auxqueU Benoit XIV a pçrmfc d'eu &ïre la
fgte.
Voyez Henfchénius f p. 41 S f Se les Anndu
ét Vading f publiée* à %om& par JFf>ofié<* f
en i73x.T.x.p.4*J«
540 S. ChrodeganG, E.
-
».
VI. J 0 17 R DE MARS.
S. CHRODEGANG,
ÊQUE DE METZ.
7ïr*Ptf^Z , Diacre , 1. 1. de Geft. Longob.
C. l6du P. Henfchinius ,
; 4^3 ; de la Vit
du Saint , donnée par George Von Eckart , Hift.
Francise Orientalis., T. 1. p. 912. Voye[ 9 D
Mabillon, Annal. Ben. Lu,*
Aô. SS. Ord.
Ben. T. 4. p. 184 ; D. Ceillier , T. /£. '76*;
6* de Miurijfe , Hiit des Évêques de Metz , 1. x.
L'An 766.
Digitized by Google
t
5. ClHR O DE G AN G 3 E. 54J
Il pourvoyoit aux befoins (Tune multitude
innombrable de malheureux ; il protégeoit les MARS ^
veuves &
les orphelins , qui le regardoient
comme leur pere & leur tuteur.
la mort de Charles-
Quelque temps après
Martel , c'eft-à-dire , en 741 > il fut élu pour
remplir le Siège Epifcopal de Metz. Mais Pé-
pin , fils &
fuccefleur de "Charles , ne voulut
iiftre
Digitized by Google
S. CnRobEGAftetE.
fe retira dans leNlonaftere de Saint Denys % en
att€n dan ^ que fes affaires prirent une tournure
Mars é.
plus heureufe.
Cependant Pépin , qui avôît fait fa propre
Câufe de celle du Souverain Pontife , députa
notre Saint en 7*4 , vers Aftolphe
des , Roi
Lombards , pour le conjurer au
des SS» nom
Apôtres de n'exercer aucunes hoftilités contre
la Ville de Rome , de fendre au Saint Siège
les Places cprïl lui avoit enlevées
f de ne &
j>oint affujettir les Romains à des fuperftitions
incompatibles avec leurs Loix. Cnrodegaag
s'acquitta de fa commiffion ; mais il avok af-
faire à un Prince inflexible qui ne voulut rien
accorder.
De retour dans Ion Diocefe , Il s'appliqua
à rétablir la difcipline f &
à faire fleurir la piété
Son tele de toutes parts. En
pourudifa- a Cathédrale
75 5 il fit du Chapitre de
,
Digitized by Google
• ,
S. tHR0DÈèAyà 3 E. $4$
Digitized by Go<
544 B- Colette:
mars 4. LA BIENHEUREUSE
COLETTE BOILET,
RÉFORMATRICE DÉL'ORDRE
DE SAINTE *
9
»•
CLAIRE, t
•
L'An 1447.
Digitized by Google
\
Digitized by Google
j4f Za B. Colette.
Ncttre Bienheureufe ne trouvant point affer
mars 6.
d'auftérités parmi Tes compagnes , clic les
auitta, & prit, de l'avis de Ion Confefleur,
1 habit du Tiers-Ordre de Saint François, dit
des Ptniunts. Trois ans après , elle fe rendit
chez les Religieufes de Sainte Claire , appellées
IMamfkiy du nom du Pape Urbain IV , qui avoit
mitigé leur Règle. Son deflein étoit de travail-
ler à la réformation de cet Ordre , de le &
ramener à la pureté primitive de fbn Infiitut.
Pour fe préparer à cette grande œuvre, dont l*ef-
de Dieu lui avoit uifpiré la penfée , elle
r't
renferma , avec la permiflion de l'Abbé de
Corbie , dans un petit Hermitage , où elle
pafia trois ans , toute occupée des pratiques
de la plus rigoureufe pénitence. Elle alla en-
faite chez les Clarifies d'Amiens &
de plufieurs
autres endroits. Mais la perfuafion où elle
étoit qu'elle ne réuffiroit dans fon pieux de£»
fein , qu'autant qu'elle feroit autoriiée, la dé-
termina à faire le voyage de Nice , en Proven-
ce , afin de conférer avec le Cardinal Pierre
de Luna , que la France reconnoiflbit pour
Pape légitime , fous le nom de Benoit XIIL
Le Cardinal la reçut avec bonté , &
lui pro-
mit fa protection. Il lui donna le titre de Su-
périeure Générale des Clarifies , avec le plein
pouvoir d'établir dans cet Ordre tous les Rè-
glements qu'elle jugeroit propres à contribuer
à l'honneur de Dieu &
au falut des ames.
Colette embrafée d'un nouveau zele , par-
courut les Diocefes de Paris , de Beauvais ,
.
de Noyon , & d'Amiens , afin de ranimer dans
F . ctor- Maifons de fon Ordre le vérita-
les différentes
™c 1 re
^ e tfy™1
^c Saint François. Mais elle éprou-
ce.
^°cf va de grandes difficultés de la part d* tous
Digitized by Google
La B. Çolett^ 547
.ceux qui ne favoieiu pas décerner l'œuvre de
Dieu. On la traita même de vifionnaire , de &
fanatique. Elle fouffrk avec joie les injures dont
on la chargeoit y Se mit toute fa confiance en
Dieu, qui tait réuffir tôt ou tard les entreprî-
tes dont fa gloire çfl le principe. Elle fe retira
en Savoye , où mieux dif-
les efprits étoient
pofés. Elle y Réforme , qui , bientôt
établit (a
après fut adoptée en Bourgogne , en France ,
en Flandres &
en Efpagne. Outre plufieurs an-
ciennes Maifons qui la reçurent , la Bienheureu-
fe Tintroduifit encore dans 17 nouveaux Cou-
vents qu'elle fonda de fon vivant ; toutes ces &
Rcligieufes furent dans la fuite diftinguées des
Urbaniiles, par le nom de pauvres Clarîffh. Il
y eut aufli plufieurs Communautés d'hommes
qui fe fbiunirent à la Réforme de la Bienheu-
ieijLfe Colette (*).
La fervante de Dieu avoît un amour extra-
ordinaire P our te pauvreté. Elle vouloit oue
tout refpirat cette vertu dans les Eglifes les &
Bâtiments des Maifons de fon Ordre. Elle ne
pOrtoit point de fandales, alloit toujours &
pu-pieds. Son habit étoit non feulement d'une
étoffe groflîere, mais de différentes pièces raj>-
>rtées &c coufues enfemble. Elle mculquoit
ement à Ces Sœurs la néceflité de morti-
er fa volonté. Jefus-Chrift , difoit-elle ,
n'ayant jamais fait que la volonté de fon Pè-
re , depuis le premier inftant de fa vie juf-
xju'à fon dernier foupir, comment voudrions-
Digitized by Google
Fridolin,Abbé. 549
S.
Grégoire XIII, & Urbain VOL Lorfqu'on je-
1
- • >
LE MÊME ,
JOUR. ;
SAINT FRIDOLIN,
Abbé.
c E Saint , qui étoit d'Irlande ou (TÊcofle ;
quitta fa patrie &
vint en France , où il fe mit
(f abord à prêcher l'Évangile. Il fonda enfuite
plufieurs Monafleres dans l'Auftrafie, la Bout-'
gçgne , &
la Suifle. Le dernier Monaftere qu'il
fonda , fut celui de Sekingèn , qui eft dans une
Ule formée par le Rhin , &
aujourd'hui une
des quatre Villes foreffieres qui appartiennent
à la Maifon <T Autriche. Il y mourut en 538.
IIeft le Patron titulaire des Suiffes du Canton
de. Glatis , qui porte pour armes l'image de
Saint Fridolin , auquel on donne un habit de
Bénédiûin , quoiqu'il n'ait jamais été de cet
Ordre.
* Voyez Molan , addit. ad Ufuard; Pantaléon ;
Profopogr. Vïr. llluflr. Gtrnu ad an. 5oz ; King ,
in Caknd. Wion , Lign. Vit. /. 3.
Mmiij
Digitized by Google
1)0 S, Baldrede y &c. Saintes , &ei
— C >
*
• ttRSfc
SAINT BALDREDE,
ÉvêÇve de Glas co^
Jl9 Aldrede , vulgairement appelle Bau«
dré , fuccèda immédiatement à Saint Mungo f
'
j
* «1 1
SAINTE KINEBURGE,
SAINTE KYJÏESWIDE,
SAINTE K Y NE DR IDE,
ET SAINTE TIBBA.
Xj E s trois premières étaient filles de Penda f
Roi païen de Mercie , & foeurs des Princes PéîK
da, Wulfere, Éthelred & Mérovald(>). Kyt
Digitized by Google
SAINTE KlNEBURCE 3 &C J|I
neburge époufa , au rapport de Bede ( i
) ,
13 de Décembre,
après avoir paiTé plufieurs
années dans la Solitude , dans les exercices&
y Google
55* SAINT CâDRO KLyÀMBi.
SAINT CADROEL,
\,i \. - A B B
#
É.
- -
<*) h RutUnâshku
Digitized by Google
Si Thomas d'Aqvin. 553
DOCTEUR DE L'ÉGLISE.
Tiré de la Vie , écrite par Barthtlani de Laïques i
qui avoit été quelque tempsfin Confejjtur , 6* <Tune
jteonde Fie , compofie pour fa Canonifation 9 par
Guillaume de Tocco 3 Prieur de Bénevent f lequel
avoit été lié particulièrement avec lui. Voyt[ en-
core la Vie du mime Saint , que le P. Touron donna
à Paris en , in-4°.
L'An 1274.
»
* * - —
»
Digitized by Google
^4 S. Thomas d'A^uin.
chofe de grand. Il fut en effet exempt despaflîoas
& des défauts qui font l'appanage ordinaire de
l'enfonce. L'innocence de fes mœurs , la féré-
nité de fon viface , l'égalité de fon caraâere f
fa modeflie , fe douceur f to« enfin annonçoil
due fon ame avôit été prévenue des plus abon*
dantes bénédi&ons du Ciel. A peine eut-il at-
teint Tâge de cinq ans , ,<jue fon pere le mit
fous la conduite des Religieux du Mont-Caffin,
potir lui donner les premiers principes des
Sciences &
de la Religion. Ses Maîtres furent
étonnés dé 11 rapidité de fes progrès. Ils n'a-
voient point encore eu de difciple qui annonçât
tant de talents pour l'avenir , & qui montrât
de henreufes difpofitions pour la vertu.
fi
Digitized by
S. Thomas b> A<ivin. 555
citante féconde en reflburces, trouvoit toujours
le moyen de procurer dés foulagements aux j^ars i9
malheureux. Il lui arriva piûs d'une fois de re-
trancher de fa nourriture pour affifter ceux qu'il
favoit dans lebefoin. Son pere en ayant été
informé , lui permit de faire telles aumônes
qu'il voudroit. Le Saint agit conféquemment
à cette permiffionpendant le peu de temps n ra cm-
,
dieràNapict
qu'il relia au Château de Lorette,
La Comteffe , que tant de bonnes qualités
a voient fingulierement attachée à fon fils , pro-
pofa de lui faire commuer fes études dans la
maifon paternelle. Elle apportoit pour raifon 9
que fon innocence feroit trop expofée dans les
Écoles publiques. Mais le Comte fut d'un au*
tre avis ; & rejetta l'éducation particulière 9
dont avantages ne lui parurent point con-
les
trebalancer ceux que l'émulation procure aux
jeunes gens. Il fe détermina donc à envoyer
fon fils à Naples, où l'Empereur Frédéric^ EL
avoit fondé une Univeriité en 1124. Ce. Prin-
ce avdit en même temps défendu d'étudier
ailleurs v ét cela pour faire tomber rUniyer-
ftté de Bologne , Ville contre laquelle il ét&it
irrité* H
arriva de-là qu'une multitude inbotfi-
brable tPÉtudiants fe rendit à NapleS* Mais le
défordre &
la corruption les y iuivirent ; &•
l'on pouvoit dire alors des Écoles de cette
Ville , ce que Saint Auguftb difoit (j)-de
celles de Carthage.
- Thomas ne fut pa$ long-temps à s'apperce-
voir que la vertu avoit beaucoup à craindre
du féjour de Naplfcs ; &
il regret* plus d'Une
r) Coirfcf. L T. c. K^
Digitized by Google
^6 S. Thomas d'Aquim*
fois le Monaftere dû Mont-Caffin. Mais com~
me il n'étoit pas en fon pouvoir de retourner
dans cette chère Solitude , il fe revêtit des
armes de la Foi ,& fut garder fon cœur avec
tant de vigilance , qu'il ne fut point infeôé par
le poifon du vice. Il imita le jeune Daniel 6c
Tobie , qui demeurèrent fidèles au Seigneur,
au milieu des défordres de Babylone & de
* ^Ninive. Il fit un paôe avec fes yeux , pour
grès dJ^i ne les biffer jamais repofer fur des objets
& dangereux ou profanes. Il évitoit avec le plus
^ lavcr
" grand foin la fociété de toutes les perfonnes
Digitized by Google
S. Thomas d'Aqvin. 557
vote pas ce que donne la main droite* %
•
cauu*
avoit d'entrer dans l'Ordre de Saint Domini-
que. Le Comte fon pere en ayant été informé,
employa les promeffes &les menaces pour
empêcher l'exécution d'un pareil deffein. Mais
tout fut inutile. Le jeune Thomas , qui favoit
que lavoix de la chair &
du fang ne doit
point être écoutée , lorfque celle de Dieu fe
fait entendre , perfifta dans fa première ré-
folution , & prit l'habit chez les Domini.
cains de Naples en 1243. Il avoit alors dix-fept
ans.
La Comteffe famere n'eut pas plutôt appris ce
3ui venoit de fe pafler, qu'elle courut à Naples ,
éterminée à tout entreprendre pour faire ren-
trer fon fils dans le monde. A la première nou-
velle que Thomas reçut du motif de fon voya-
ge , il pria fes Supérieurs de lui épargner les
combats qu'il auroit à foutenir , en l'éloignant
de Naples. On eut égard à fa demande i 6c çn
Digitized by Google
558 S. TaoxiAr d'Aqvin*
l'envoya à Rome dans le Couvent de Sainte
mars 7.
Sabiii» On le fit enfuite partir de cette Ville,
pour 1 envoyer à Fans mais il ne put y ar-:
* • • » ». a m
1
Digitized by Google
V
dreffe a de plus II
a
fur-tout la couleur d'une mere défolée , que
rien ne pouvoit confoler. Le Saint , toujours
inébranlable , ne répondit que par des difcours
touchants fur le mépris du monde, fur l'a* &
mour de la vertu. Il parloit fur ces matières
avec tant d'énergie , qu'à la fin fes fœurs en
furent vivement touchées. Il eut même la
confolation de les voir entrer dans fes fenti-
ments , &embraffer avec zele le parti de la
piété. La conyerfion de deux perfonnes que
la grâce venoit d'iuiir à lui par des liens in-
finiment plus forts que ceux du fang , ne con-
tribuoit pas peu à adoucir la rigueur de fa
captivité. U employoit la plus grande partie
de fon temps à &à
la méditation ;
la prière
le refte , il le leûnre de quelques
donnoit à la
Livres que les Religieux de Saint Dominique
lui avoient fait remettre par le moyen de fes
foeurs. Ces Livres étoient une Bible , la Dia-
leôiaue d'Ariftote , &
les Ouvrages de Pierre
Lombard , dit U Maître des Sentences.
Cependant Landulphe & Raynald revin-
rent de l'Armée. En arrivant ils trouvèrent
leur mere dans la défolation , & Thomas auffi
Digitized by Google
,
Digitized by Google
S. Thomas d'AqUîn. 561
foh Confeffeur. Tant il eft vrai qu'une premie- =g
re viâoire défarme quelquefois pour toujours hiÀKS
?
Fennemi du falut. Mais cela ne difpenfe pas
de l'obligation de veiller fur foi -même avec
la plus grande exaûitude ; autrement on mé-
riterait d'être abandonné de Dieu, qui ne hait
rien tant que la préemption.
Il y avoit un an, ou même deux , félon
quelques Auteurs , que Thomas étoit empri-
fonne dans le Château de Rocca - Sicca. Le
Pape Innocent IV , 8c l'Empereur FrédéricII ,
auxquels on avoit rendu compte de la cruelle
perlecution qu'on lui avoit fuîcitée , slntéref-
vivement en fa faveur. Ils firent parler
pour lui à fa mere & à fes frères , qui à la
fin prirent des fentiments plus humains à fon
égard. La Comteffe même ne parut pas éloi-
gnée de vouloir favorifer fecrettement l'évafion
de fon fils. Les Dominicains de Naples , qui
furent inftruits de fes difpofitions , envoyèrent
quelques Religieux déguifés au Château de
Rocca-Sicca. Ceux-ci s'étant rendus à Theure
marquée , au bas de la Tour , recurent dans
leurs bras le Saint , qu'une de fes fœurs fàifoit /
Digitized by Google
]6i S. Thomas d'Aquin.
Il de fes réponfês,
fut 'extrêmement fatisfàit &
mars 7 P^tré d'admiration pour fes vertus. Il ap-
prouva le genre de vie qu'il avoit embraffé 9 &c
lui permit d'y perfévérer. Depuis ce temps-là
notre Saint ne fut plus inquiété par fa famille.
Cependant Jean le Téutonique , Général
des Dominicains , ayant fait un voyage à
Paris , y mena notre Saint avec lui. Il le fit
enfuite pafler à Cologne , où Albert le Grand'
enfeignoit la Théologie avec beaucoup de ré-
putation. Thomas fuivit les leçons de cet ha-
bile Maître. Tout le temps que les devoirs de
la Religion lui laiffbient libre , il le confa-
croit à rétude. L'envie de s'attirer les applau-
difTements des hommes , n'entroit pour rien
dans le défir qu'il avoit d'apprendre ; il ne fe
propofoit que la gloire de Dieu 6c l'intérêt de la
Religion. U fit bientôt des progrès extraordinai-
res ; mais il les cachoit par humilité. U fe con-
damna par le même motif à un rigoureux filen-
ce , que fes condifciples prirent pour flupidité.
On fappelloit par derifion U Bauf muet , ou U
Éloge de îotiFan ^ Sauf dt SiciU. U arriva même une fois
humilité, qu'un de fes condifciples lui offrit de lui expli-
quer la leçon , afin de lui en faciliter l'intelli-
gence. Thomas accepta l'offre avec une vive
reconnoiflance , quoiqu'il fût dèflors en état
de fervir de Maître aux autres. Une telle hu-
milité avoit d'autant plus de mérite devant
Dieu , eue les Étudiants font plus portés à
faire briller leurs talents & leur fupériorité.
Mais Dieu qui fe plaît à glorifier les fervi-
teurs, à proportion de l'éloignement qu'ils ont
pour l'effime &
les louanges, permit que l'on
reconnut dans le Saint une grande beauté de gé-
nie , une pénétration d'efprit finguliere, 6c un
Digitized by Google
S. Thomas &Aqvin. 56$
IHofond faVoir au jugement le jptus fo-
, joint
ide» En eflfet , Albert Fayant interroge fur des mars
7%
matières fort obfcure$,il répondit avec tant
Digitized by Google
j$4 S. Thomas D'JqzriNé
me que trop ordinaire à ceux qui
cela n'eft
n '&u<lîent que pour devenir favants. Il avoit
MAKS 7
trouvé le moyen de rendre fa prière conti-
nuelle , en marchant fans cefle en la préfence
de Dieu , &
en s'uniflant à lui par de fré-
v
quentes afpirations. Dans l'éclairaflemcnt des
queftions épineufes , il comptoit moins fur
Ion travail, que fur la bonté divine , qu'il
follicitoit avec une nouvelle ferveur. Il le
trouva très-bien de cette méthode. Auffi avoit-
il coutume de dire qu'il avoit moins appris
Digitized by Google
$. Thomas &Aqvin. j6ç
de Ton ancien Maître
iî égala la haute réputation
Digitized by Google
$66 S. Thomas zfA<£vitfi
de fon zele. Les Juifs même fuivirent
quel*
quefois l'exemple des Chrétiens , parce qu'ils
yums r#
n'étoient pas moins frappés de l'éclat de fes
vertus , que perfuadés par la forte de fes tal~
Il q«ivef-
fonnànents ' yi{ intérêt ^U'ilpi^hûit ail fa-
it? fa famille, lut de fes proches , lui infpirà un ardent dé*
fir de les voir marcher dans les voies die la
juftice. Il travailla donc à leur converfion , &:
il vint à bout de les porter à la pratique de la
" bli*e
vertu. Sa fœii* aînée fe confacra
! dans le Monaftere de Sainte Marie de
Capoue , dont elle mourut Abbeffe. Théo-
dore fa féconde fœur , qui époufa le Comte
de Marfico, pafla le refte de w vie d'Une ma-
nière très-exemplaire , fie s'endormit du fom-
jneil des Juftes. La Comteffe fa mere expia
par toutes fortes de bonnes œuvres , les fau-
tes que lui avoit fait commettre une tendrefle
trop naturelle , 8c termina auffi faintement
fa çarrierç. Quant à fes deux frères Landul-
phe &
Raynald, ils eurent également le bon-
heur de mourir en véritables Chrétiens. Us
fatisfirent à la juftice divine par la patience
,
avec laquelle ils fouffrirent les perfecutions
que leur fufeita l'Empereur Frédéric II , qui ,
pour fe venger de ce Qu'ils avoient quitté fon
îçrvice, rafa ta Ville d'Àquin, en 1150,
Thomas renvoyé a Paris, en iiji ,
fat
pour y enfeigner la Théologie. La réputation
qu'il s'étoit déjà faite f par la vivacité de fon
efprit & par la folidite de fon jugement , at-
tira dans fa claffe une multitude innombra*
pjisîedjî^^ d'auditeurs ( c). Il reçut le deçré de
-
Digitized by
,
S. Thomas d A<zvin 9
x 567
Doôeur. le 13 Oâobre 1157 ; mais il fallut
pour l'y déterminer , que les Supérieurs s'ex- mars
pliquaflent par des ordres. U avoit alors trente-
un ans. Les Prbfeffeurs de rUniverfité deJRà-
ris s'étant trouvés partagés l'année fui vanté? , ;
Digitized by Google
568 S. Thomas î>*A<£ir in.
!">oiir un jeune Doâeur. Mais le Saint , dont
'humilité égaloit la fcience , ne
préva- fe
lut point de cette marque d'effime. Il mit en
Dieu toute fa confiance , puis il eut recours au
jgàne &
à la prière , pour obtenir du Ciel les
htmieres dont il avoit befoin. S'étant ainfi
préparé à l'examen de la queftion propofée
il la traita dans un Ouvrage que nous avons
encore , &
cela avec une telle fupériorité , que
Digitized by Google
S. THOMAS D'AqVlS. 5*9
fentiment
tout le monde fut de fon
n'étoient pas les feulsqui ren- julrs T,
Les Savants
diffent iuftice au rare mérite de
Thomas.
avoit une entière con-
S. Louis , Roi de France ,
fiance en fes lumières , lui &
demandoit fon
avis fur les plus importantes affirires
de 1 Etat.
fl ^
^
^
U rinvitoit fouvent à manger à fa table : hon- nQré St
tière &
l'efprit fortement occupé des
pro-
s'écria
fondes méditations ou'il avoit faites, il
tout-à-coup : » Voilà qui eft déçifif contre
les
qui Favoit ac-
» Manichéens ( 3 ) ». Son Prieur
compagné lui ayant dit de penfer au heu ou
il étoit , il fe mit en
devoir de réparer fa
faute en demandant pardon au Roi.
Mais ce
bon Prince , loin de marquer auc
lentement, ordonna à un de fes
d'écrire le raifonnement que le
Saint venoit
Digitized by Google
S. Thomas d'Aquin. 571
de fingratitude de ceux-ci envers leurRédemp- -
Digitized by Google
57* S. Thomas H'Aqi/ix.
qui lui fut accordé. U rentra par-là dans f état
de Ample Religieux , comme Ton humilité le
lui faifoit délirer ardemment. Cependant le
Pape Clément IV ,
qui Teftimoit autant que
fon prédéceffeur , lui offrit en 1 165 l'Archevê-
ché de Naples. Mais il le refufa conftamment
ainfi que toutes les autres Dignités Ecdéfiaf-
tiques auxquelles le même Pape voulut Péle-
ver. Thomas étant à Bologne , y compofa la
{première partie de fa Somme Théologique.
1 pafla de Bologne à Naples. Ce fut dans cette
Digitized by Google
S. Thomas d'Aquix. 575
renonça entièrement à fes études, pour ne
plus s'occuper que de l'éternité > pour fou- mars&
pirer à loiur après le moment heureux oui le
feroit entrer dans la jouiflance de fon Dieu.
Mais pendant qu'il vivoit ainfi dans la retraite
& dans la prière , Grégoire X
le tira de &
Païen n'a voit jamais parlé qui ait jamais paru. U eft le
d'une manière auffi fublime feul des Anciens qui ait con-
des attributs de la Divinité » nu , approfondi , développé
de la Providence, des Aippli- les règles du raifonnement »
ces fie des récompenfes d'une fie qui ait donné un fyftème
vie future. On a conclu de* complet de Philofophie. Et
là que Platon , dans le cours s'il eft tombé dans des er-
de fes voyages en Égypte fie reurs p comme on n'en peut
en|Phénicie , y avoit appris difeonvenir , ceci vient de
phriîeurs de ces vérités pri- ce qu'il a trop compté fur la
mordiales que ta tradition y raifon humaine , qui eft bien
avoit confervées , malgré les foible , lorsqu'elle n'eft pas
ténèbres du Paganiûne. U éclairée par les lumières de
n'en étoit pas de même de la révélation. Les anciens
laPhilofophie d'Ariftote ; ou- Hérétiques ne font pas les
tre qu'elle ne préfentoit pas feuls qui aient abufé des
d'auûl belles connoiflances principes d'Ariftote, Us eu-
•Ue çontenoit encore plu- rent des imitateurs, dans le
Digitized by Google
>
Digitized by Google
S. Thomas d'Aqvii?. 575.
plufieurs Prélats de PÉglife Orientale, un hom-
me tel que Thomas pouvoit rendre des fervices MARS
7.
importants à TÉglife. Le Souverain Pontife lui
enjoignit donc par un Bref particulier , de fe
rendre au Concile , dont l'ouverture étoit fi- n va au
xée au i Mai 1 274. Il lui ordonna en même Conciie de.
temps de fé préparer à défendre la Foi Catho- r,yoiu
lique en prefence des Grecs. La famé du Saint
étoit alors en mauvais état ; mais cela ne Penw
pécha point de partir de Naples où il fe trou-
voit vers la fin du mois de Janvier. On lui
donna pour compagnon de voyage le P. Re-
naud de Piperne, qu'on chargea de prendre foin
de lui , parce qu'il étoit û peu occupé de fon
corps , qu'il auroit fouvent oublié de pourvoir^
aux plus indifpenfebles aéceffité$, fi quel-.
Digitized by Google
576 S. Thomas b'Aqviit.
qu'un n'y eût veillé particulièrement.
MARS Thomas ayant trouvé fur fa route le Châ-
teau de Magenza , y pafla quelque temps
'
Les
Digitized by Googl
$. Thomas d'àq&in. 577
Les Religieux de Foffa-Nuova lui donrierertt
toutes les marques poffibles de refpeft & de juars 7.
vénération. Ils fe difputoient l'avantage de le
fervir , s'eftimant heureux de pouvoir être
utiles à un homme qu'ils regardoient comme
un Ange revêtu d'un corps mortel. Ilsétoient
auffifurpris qu'édifiés de fa patience , de foa
humilité , de fon recueillement , &
de fa fer-
veur dans la prière.
Plus le Saint voyoit approcher l'heure de fa
mort il foupiroit après le moment for-
, plus
tuné qui de voit le faire entrer dans la gloire
de fon Dieu. On l'entendoit répéter continuel-
lement ces paroles de Saint Aueuftin : h Je ne »
térées , &
leur diâa une courte expofition de
ce Livre myftérieux. Cette expofition fut moins
le fruit de fa fcience , que de fa charité. Elle
ne pouvoit venir en effet que d'une ame , qui
courant après l'odeur des parfums du célefle
Époux , fe hâtoit de brifer les liens de fon ef-
clavage , pour aller jouir des délices de l'éter-
Oo
Digitized by Google
578 S. Thomas d'Jqvin.
nité (/). Cependant notre Saint fe trouva
fort mal. Sa foiblefle devint fi grande , qu'a-
près s'être recommandé aux prières des Reli-
gieux qui Tenvironnoient , il les conjura de le
laitier feul , afin qu'il pût confacrer unique-
ment à Dieu le peu de moments qu'il avoit
encore à vivre. Quand il fe vit en liberté , il
produifit avec les fentiments de la foi la plus
vive , des Aûes d'Adoration, d'Amour, de Re-
merdment , d'Humilité &c de Contrition. D
fit enfuite une Confeflïon générale de toute fa
Digitized by Google
S. Th 0 M A3 &A q t/IN. 579
Le faim Dofteur ayant fççtiFabibluti 00 avec
tous les fentiments «un parfait pénitent , de- j^j^ 7#
manda le Saint Viatique. Pendant qus l'Abbé
& Tes Religieux fe préparoient à le lui ap-
porter , ceux qui étoient autour de
il pria
ion lit demettre fur la cendre , afin de pou-
le
voir , difoit-il , recevoir Jefus-Chrift avec plus
de refpeft. Ce fut ainfi qu'il voulut attendre
le Sauveur y malgré l'extrême foiblefle où il
étoit réduit. Lorfqu'il vit la Sainte Hoftie entre II reçoit le
Viatl<iuc -
les mains du Prêtre , il prononça les paroles
fuivantes avec une tendreffe de dévotion qui
tira les larmes des yeux à tous les affiliants :
» Je crois fermement que Jefus-Chrift , vrai
m Dieu &
vrai Homme , eft dans cet augufte
» Sacrement* Je vous adore , ô mon Dieu &
» mon Sauveur. Je vous reçois , ô vous qui
» êtes le prix de ma rédemption , &
le Viati-
» oue de mon pèlerinage , vous pour l'amour
» duquel j'ai étudié , travaillé, prêché en- &
» feigné. J'efpere n'avoir rien avancé de con-
w traire à votre divine parole ; ou , fi cela
» m'eft arrivé par ignorance , je me rétraflte
» publiquement , &
foumets tous mes Écrits
» au jugement de la Sainte Églife Romaine ».
Le Saint s'étant enfuite recueilli pour former
quelques A&es de Religion , reçut la Ste. Com-
munion , &
ne permit qu'on le portât fur foa
lit
,
que lorfqu'il eût fait fon aâion de grâces.
Comme (es forces diminuoient de plus en plus ,
il voulut qu'on lui adminùtrât le Sacrement
de PExtrême-On&ion , tandis qu'il étoit encore
en parfaite connoiflance. 11 répondit lui-même
diftinétement à toutes les prières de l'Égliie.
Il refta tranquille après cela ,
joui (Tant d'une
paix profonde qui femanifeftoitpar la férénité
Oo ij
Googl
580 S. Thomas d'Aquin.
ssdefon vifage. On l'entendoit répéter fouvent:
f
» Bientôt j bientôt, le Dieu de toute confola-
» tion mettra le comble à fes miféricordes
» & remplira tous mes défirs. Bientôt je ferai
» raflafié en lui , &
je boirai du torrent de
» Tes délices. Il m'enyvrera dè l'abondance
» de fa m&ifon j &
me fera contempler la
» véritable lumière dans fon effence , qui
» eft la fource de la vie ». S'étant apperçu que
ceux qui l'environnoient , fondoient en lar-
mes , il pour les confoler , qu'il voyoit
leur dit
arriver lamort avec joie , parce qu'elle etoit
un gain pour lui ; &
comme le P. Renaud lui
marquoit le regret qu'il avoit de ne le pas
voir triompher des ennemis de l'Églife dans
le Concile de Lyon , &
occuper une place
où il pourroit rendre des fervices impor-
tants à l'Époufe de Jefus-Chrift, il répondit
avec fon humilité ordinaire : » J'ai toujours
» demandé à Dieu , comme une rare faveur ,
» de mourir en fimple Religieux ; & je le
.» remercie préfentement de la bonté qu'il a
» eue de m'exaucer. En m'appellant au féjour
» de la gloire dans un âge li peu avancé , il
» m'a Êut une grâce qu'il a remfée à plufieurs
» de fes ferviteurs. Ne. vous attriftez donc pas
>f fur le fort d'un homme qui eft pénétré de
» la joie la plus vive ».
Il témoigna enfuite fa reconnoi fiance à l'Abbé
Digitized by Google
S. Thomas d'Aqvin. 581
h à lui rendre compte de fes a&ons , &
ne .
Digitized by Google
j8i S. Thomas d'Aqu ix.
nifation du Saint. Ii s'opéra encore de fera-;
niables miracles dans la fuite , 6c fur-tout dans
4ARS 7.
les différentes tranilations de fes Reliques.
Nous en avons des Relations fort authenti-
ques , qui ont été publiées par les Bollandiftes.
L'Umverfité de Paris donna les marques les
plus fenfibles de l'eftime &
de la vénération
qu'elle avoit pour Saint Thomas , dans une
lettre qu'elle écrivit à i'occaûon de fa mort,
au Chapitre Général des Dominicains qui fe
tint à Lyon en 1174. Elle demanda inftanv»
Son culte, ment fon corps ; les Univerfités de Rome , de
Naples &de quelques autres Villes , plufieurs*
Princes & différents Ordres le demandèrent
auffi. Enfin , après bien de conteftations , le
Pape Urbain V le donna aux Dominicains, leur
permettant de le porter à Paris ou à Toulou-
fe , parce que l'Italie poffédoit déjà celui de
Saint Dominique , dépofé à Bologne. En 1 188 f
la Comtefle Théodore fœur du Saint , avoit
obtenu une de fes mains , qu'elle fit enchâf-
fer précieufement, pour la placer dans la Cha-
pelle du Château de San-Sévérino. Après la
mort de Théodore , cette Relique fut donnée
aux Dominicains de Salerne. On tranfporta
fecrettement en Fraftce le refte du corps de
Saint Thomas , & il fut reçu à Touloufe avec
Digitized by Google
S. Thomas d'Aq^vin. 583
fur laquelle on a élevé Un fuperbe Mau-
folée à quatre faces. On en détacha un mars s.
bras pour l'envoyer au grand Couvent des
Dominicains de Paris. Il fut placé dans la Cha*
pelle de Saint Thomas , à laquelle le Roi don*
na le titre de Chapelle Royale. La Faculté de
Théologie feit célébrer tous les ans une Mené
dans PÉglife des Dominicains , le jour de la
fête de Saint Thomas*
Les Napolitains , aprèsles plus prenantes
follicitations obtinrent enfin un os de Pau*,
,
tre bras de notre Saint. 11 leur fut accordé ert
1372, par un Chapitre général. Cette Relique
fut dépofée dans PÉglife des Dominicains de
Naples ,&y
eft reftee jufqu'en 1603 y qu'on
la transféra dans TÉglife Métropolitaine , k
l'occafion d'une calamité publique dont onavoh
été délivré par l'interceffion de Saint ThomaSè
Elle fut placée parmi les Reliques des Patrom
& des Proteâeurs du Pays» Le Royaume do
Naples honore Saint Thomas comme ion prin»
ci pal Patron y en vertu des Brefs de Pie V
4
& de Clément VIII , confirmés par Paul V. ;
Saint Thomas fut folennellcment canonifé
par Jean XXII en 1313 ; 6C Pie V ordonna
en 1567, que fa fête feroit célébrée de la
même manière , que celle des quatre Doc*
teurs de l'Églife d'Occident , cfeft-è-dii* , de
Saint Ambroife , de Saint Auguftin, de Saint
Jérôme, & de Saint Grégoire le Grand.
^
Digitized by Google
,,,
Digitized by Google
Sainte Perpétue 9 &c. MM. 58$
»
SAINTE PERPÉTUE,
SAINTE FÉLICITÉ,
ET LEURS COMPAGNONS,
Martyrs.
« * *
L'An 20}.
lu A perfécution allumée en 101 par l'Empe-
reur Severe ayant étendu fes ravages en Afri-
que Tannée luivante , le Procomul Minuce
Ti mini en ou Firminien donna des ordres pour
arrêter à Carthage cinq jeunes Cathécumenes
j 8(5 Sainte Perpétue 3 &c. MM:
-ikvoir , Révocat & Félicité, tous deux de con-
dition Saturnin , Secundule 9 Se
fervile ,
Vibia-Perpétue. Félicité étoit pour lors greffe
• de fept mois ; &
Perpétue avoit un entant à
la mammelle qu'elle nourriflbit de Ton propre
lait. Cette dernière étoit une femme de 2 z
ans 9 iflue d'une famille confidérable , ma- &
riée à un homme de qualité. Elle avoit encore
fon pere &
fa mere. De trois frères qu'elle
avoit eus , l'un nommé Dinocrate , étoit mort
à fept ans. Son pere , qui étoit vieux fort&
attaché au Paganifme , l'aimoit plus que fes
autres enfants. Quant à fa mere , ilparoît
qu'elle étoit Chrétienne , ainfi qu'un de fes
frères ; l'autre n'étoit encore que Cathécu-
mene. Sature , qui , félon toutes les apparen-
ces , étoit frère de Saturnin , &
avoit inftruit
nos cinq Martyrs , fe laiffa volontairement
emprifonner , pour leur être réuni. Lorfque
ces généreux Soldats eurent été arrêtés , on
les garda quelques jours enfermés dans une
maiion particulière. Ce fut-là que commencè-
rent les affauts qi/ib eurent à foutenir de h
part de la nature &
de l'enfer. Mais écoutons
parler Sainte Perpétue elle-même.
» Nous étions , dit-elle , entre les mains de
» nos persécuteurs , lorfque mon pere , pouffé
Digitized by Google
Sainte Perpétue > &c. MM. 5 87
» racher les yeux ; mais il fe contenta de me a
» maltraiter , & fe retira enfuite , tout confus de mars
» n'avoir pu vaincre ma réfolution , avec toits
» les artifices que le Démon lui avoit fuggé-
» rés. Ayant été quelques jours fans le revoir f
h j'en rendis grâces à Dieu , &
me trouvai
h beaucoup foulagée. Nous profitâmes de ce
» petit intervalle pour recevoir le Baptême.
» Au fortir de l'eau , le Saint Efprit m'infpira
» de ne demande/ autre chofe que la patien-
» ce dans les tourments.
» Peu de jours après oh nous conduifit dans
h une prifon , dont l'horreur Se l'obfcurité me
» faifirent d'abord ; car je ne favois ce que c'é-
» toit que ces fortes de lieux ( a ). Nous fouf-
» frimes beaucoup ce jour-là , tant de la cha-
» leur caufée par la foule , que de l'info len ce
» des Soldats qui nous gardoient. Ce qui me
» caufoit le plus de peine, étoit que je n'avois
» point mon enfant. Mais les Diacres Tertius
» &Pomponius , qui nous afEftoient , obtin-
h rent à force d'argent , que l'on nous mit pour
» quelques heures dans un lieu où nous puf*
h uons refpirer. Pendant; que chacun fongeoit
» à ce qui le regardoit , je donnai à têter à
» mon enfant , qu'on m'avoit apporté & qui
» mouroit de faim. Je priai enfuite ma mere
» d'en avoir foin , &
la confolai , ainfi que
» mon frère. Fétois pénétrée de douleur en
» voyant celle qu'ils reffentoient à caufe de
» moi. Je paflai quelques jours dans la peine
Digitized by Google
,,,
Digitized by Google
SAfNTR Perpétue, &c. MM. 589
» Notre Seigneur Jefus-Chrirt , il ne me fera
» point de mal. Alors , comme s'il eût eu peur de MARS
?#
» moi , il leva doucement fa tête de deflbus
» l'échelle ; & moi m'étant mife en devoir de
» monter , elle me fervit de premier échellon.
» Lorfque je fus parvenue au haut de l'échelle
» je vis un jardin très-fpacieux , au milieu du-
* quel étoit affis im homme d'une grande taille
» habillé en Berger , dont les cheveux étoient
» blancs. U tiroit le lait de Tes brebis , étoit&
» environné d'une multitude innombrable de
» perfonnes vêtues de blanc. Il m'appella par
m mon nom , & me dit Ma fille , foyez la bien
:
Digitized by
590 Sainte Perpétue, &c.MM.
99 n'ofera paroîtrc en public , fi vous êtes con*
99 damnée au fupplice. En parlant ainfi , il me
» baifoit les mains ,
puis fe jetant à mes pieds ,
* il m'appelloit , non mais fa dame.
fa fille ,
99 Tribunal , &
employa tous les moyens que
» la tendreffe put lui fuggérer pour m'attendrir
99 fur le fort de cette innocente créature. Hi-
99 larien fe joignit à lui , &
me dit : Quoi vous !
Digitized by Google
Sainte Perpétue , &c. MM. 591
* Chrétienne , reprit-il : Oui f je fuis Chré-
* tienne repliauai-je. Cependant mon pere
? ?#
» qui étoit refté là , dans l'elpérance qu*il pour-
» roit enfin me gagner , reçut un coup de ba-
» guette d'un Huimer à qui Hilarien avoit or-
» donné de le Élire retirer. Ce coup me flit
Digitized by Google
-
Digitized by Google
Sai ste Perpétue j &CéMM. 59$
» fion. Ce même lieu obfcur d'où j'a vois vu
» fortir Dinocrate, me parut très-éclairé. Pouf
MARS
* Dinocrate , il avoit le corps net , il tfcoit & 7,
Digitized by Google
594 Sainte Perpétue , &c. MM.
h Quelque jour après l'Officier , nommé
MARS 7; * Pu<kns 9 «F" commandoit les Gardes de la
» prifon , voyant que Dieu nous fevorifoit de
n plufieurs dons , conçut une grande eftime pour
» nous , &
laiflà entrér librement les frères qui
teftants
se qu'il
\
y
fie lt
a faite
fade répon-
de
, ait été
/• 1. t.to. p, m• 61. 4. <•
Digitized by Google
,
,
Digitized by Google
596 Sainte Perpétue 3 &c.MM.
» fur la tête. Le peuple fe mit à applaudir ,
mars 7.
" ^ mes défenfeurs à chanter. Je m'approch
» de l'Intendant des jeux , de cet homme ad-
» mirable qui avoit été le témoin de ma vio-
» toire ;& il me donna le rameau avec un bai-
Digitized by Google
>
Ppiij
Digitized by Google
^98 Sainte Perpétue y &c. MM.
MARS 7t
Digitized by Google
Sainte Perpétue , &c. MM. 595
» jour de demain ne fuffira-t-il pas pour fàtis-
» firire votre inhumaine curiofité ? Vous pa- mars 7é
perftitieufe , &
dirent qu'ils étoient venus de
gré à l'Amphithéâtre fur la parole
leur plein ,
d'eu*
qu'on leur avoit donnée de ne rien exiger
qui fut contraire à leur fainte Religion. Le Tri-
Digitized by Google
"
000 SÂINTÈ Perpètûe, &C. MM %
t 1
la viâoirp. Révocat , Saturnin it Satiirô
7t
«cn^çoi^t I e peuple des Jugements de Dieu.
Quand iU furent vis à vis du balcon d'Hilarien
iU lui crièrent i» Vous nous jugez en ce mon*
» de ; mais Dieu vous jugera en l'autre ». Le
peuple irrité de cette hardieffe , demanda qu'ils
pallaiTent par les fouets (•'</). Nos Saints fe
réjouirent d'être traités çtç
, comme l'avoit
r *
Jfçfu^Chrift leur divin Mâîfre,
Dieu leur accorda tout ce qu'ils lui a voient
demandé. Un jour qu'ils s'entretenoient enfem-
Me de* diverfes fortes de fupplices qu'on fài-
fojt endurer aux Chrétiens , ceux-ci fouhaî*
?
toient mourir d'une feçon , ceux-là d'une &
.
gutre. Saturnin dit qu'il défiroit d'être expofé à
toutes les bêtes de l'Amphithéâtre , afin de
Digitized by Google
Sainte Perpétuer &I.MM. 6or
Le Martyr ayant été après cela conduit auprès 3
( <) Quelques Auteurs peit- ici, eft celui qqe l'on hono*
Digitized by Google
6oi Sainte Perpétzte 3 &c+
couvrit d'habits flottants. La vache s'étant je-
tée d'abord fur Perpétue , l'éleva en l'air &
la laifla tomber fur les reins. La jeune Mar-
tyre qui s'apperçut que fes vêtements étoient
déchirés , les arrangea promptement 9 moins
ocaipée des douleurs qu'elle reflentoit , que
de l'honnêteté qui pouvoit être bleffée. Elle
renoua enfuite les cheveux qui s'étoient déta-
nd onic
les expoferoit à cette vache furieu-
lorfqu'on lui raconta ce qui s'étoit paffé *
elle n'en voulut rien croire . juïqu'à ce qu'elle
eût reconnu lé Catéchumène , & apperçu fur
fon corps & fes vêtements des marques de ce
qu'elle avoit fouffert. » Eh où étoit-elle , siéent
» Saint AugufKn en parlant de cette circonf-
tance ? Où étoit-ellé donc > lorfquelle étoit
» attaquée & déchirée par une bête foriéufe i
m fans en reflentir les coups, &lorfqu'après
» un fi rude combat , elle demandent quand il
» devait commencer ? Que vorjrbit-elle * pour
* ne point voir ce que tout le monde voyoit ?
» Que fentoït-elle , pour ne pas fentir une dou-
Digitized by Google
Sainte Perpïtve, &c. MM. 603
h leur fi amour , par quelle
violente ? Par quel
>fvifion par quel breuvage étoitnelle ainfi
,
m toute tran/portée hors d'elle-même , corn- &
h me divinement eny vrée , pour paroître
»impaffib!e dans im corps mortel»? La Sainte
fit appeller fon frère , &
lui dit ainfi qu'à
Ruftique : » Demeurez fermes dans la Foi :
* aimez-vous les uns les autres , Se ne foyeï
» point feandalifés de nos fouffrances ».
Cependant on fe difpofoit à égorger les
Martyrs dans le SpoUanum (/)• Mais le peuple
ayant demandé qu'ils (uflent forgés au milieu
de l'Amphithéâtre , ils fe levèrent auffi-tôt
8c S'y* rendirent d'eux-mêmes ; après S'être &
donnés le baifer de paix , ils reçurent tous
le côup de la môindre mou-
mort, fahs faire le
vement, & moindre
fans laiffer échapper la
plainte. Sature fut le premier couronné , con-
formément à la vifion qu'avoit eue Sainte
Perpétue Celle-ci tomba entre lés mains d'un
Gladiateur mal adroit qui la fit fouffrir long-
temps. Elle conduifit elle-même à fa gorgé la
main tremblante du Bourreau , lui marqua &
l'endroit où il devoit frapper.
Ce glorieux martyre arriva le 7 de Mars 9
félon les plus anciens. Martyrologes. Il eft raar-,
qué au même jour dans, le Calemkier dé TÉ-
glife Romaine de l'an J54, lequel a été pu-
blié par Buchérius. Saint Profper dit qu'ils
fournirent à Carthage , ce qui s'accorde par-*
faitement avec toutes les circonftances de leur
Hiftoire. Leurs corps écoient dans la Grande'
Églife de cette Ville , au cinquième lieclé ( 1 ).
1
,
.
.
f " . '
LE MÊME J 0 V R.
SAINT PAUL LE SIMPLE,
Anachorète dè la Thêbaide.
*
by Google
,
Digitized by Google
606 S. Paul 3 Anachorète.
faite j il repofer ; mais il le cap-
lui dit d'aller
pella à minuit afin de fe remettre en prières
avec lui. Paul foutint toutes ces épreuves avec
une patience admirable , &
s'entretint avec
Dieu jufqu'à trois heure* après midi du len-
demain. Le foir , lui &
<bn maître mangèrent
chacun un pain. Après quoi , Antoine lui de-
manda s'il vouloit en manger un fécond. » Je
» le veux bien , répondit-il , fi vous en man-
* gez un fécond vous-même. Mais je fuis Moi-
» ne , dit Antoine. Et moi je délire le devenir ,
» reprit Paul ». Là-deflus ils fe mirent eh priè-
res , chantèrent douze Pfeaumes , récitèrent &
plufieurs autres prières. Ils prirent enfuite un
peu de repos jufqu'à minuit , qu'ils recom-
mencèrent le même exercice.
Ce ne furent pas là les feules épreuves aux-
quelles Saint Antoine mit l'obéi ffan ce de fon
ûifciple. Un jour que plufieurs Solitaires étoient
venus le confulter , il lui dit de répandre
du miel qui étoit dans un vafe , de le ramaf- &
fer enfuite fans y mêler aucune ordure. Il l'occu-
pa une autre fois pendant un jour entier à tirer
de l'eau , qu'il lui ordonnoit de répandre à
mefure qu'il la tiroit. Tantôt il lui comman-
doit de défaire &
de refaire fes panniers, de dé-
coudre &
recoudre fon habit ( i ). Paul enfin
n'avoit point de volonté , &
n'agiflbit que
par l'imprefiion de celle d'Antoine.
Lorfque celui-ci fe fut afliiré par toutes for-
tes d'épreuves des difpofitions de fon difcîple
& ou'il l'eût parfaitement mftruit des devoirs
de la vie folitaire , il l'envoya dans une cel-
Digitized by
S. i*AVL 3 Anachorète. 607
Iule qu'il lui fit bâtir à une lieue de la fienne, I
Digitized by Google
,
L'An 1 <co.
MARS 8.
Q
£9>AîtfT fEÀN , farnommé de Dieu , na-
Digitized by Google
Saint Jean de Dieu. 60$
alors la France & ÏÏEfpagne. Il fervit auffi de- 1
Digitized by Google
6io Saint Jean j>e Diev.
homme Portugais , que le Roi Jean III avo'rt
mars $.
dépouillé de tous les biens &
condamné à l'e-
xil. Les Officiers du Prince étaient chargés de
Digitized by Google
Saint Jman de Dntr. 6n
de PAndàloufie > y prêcher (*)• Jean
de voit
l'ayant entendu , fut fi touché de fon Sermon y MAR$ s.
qu'il verfa un torrent de larmes , remplit &
ÏÉglife de fes cris & .de fes lamentations, il
n comrc .
déteftoit publiquement fa vie paffee , fe frap- faiti'imcafe.
poit la poitrine , 6c demandoit tout haut ml-
ïericorde pour les péchés qu'il avoir commis.
Non content de cette première démarche , il
fe mit à courir les mes , s'arrachant les che-
veux > &
faifant tant d'autres chofes extraor-
dinaires , que la populace le poursuivit com-
me un intenté à coups de pierres
Enfin il rentra chez lui tout couvert de boue
& de fàng. Il donna aux Pauvres tout ce qu'il
avoit 9 &
fe réduifit à une pauvreté univer-
recommença à contrefaire tinfenfé
selle. Il
& à courir dans les rues comme aupara- n ft m.t
vam. Quelques peifonnes eurent pitié de lui ; fous lacon-
.elles J'^rreîerent & le conduisirent au Vénérable duite de Jean
d Avilâ*
Jean <PAySa. grand homme , plein de Pef-
Ce
prit de Dieu . découvrit bientôt que notre
,
Qqij
Digitized by
6n Saint Jean de Dieu.
prit de pénitence & en expiation de les pé-
chés paffés. Jean d'Avila informé de ce cjui
,
Digitized by Google
1
Digitized by Google
6i4 Saint Jean de Dîtif\
-
de Dieu , & qui lui prefcrivit fa forme de PHa-
j^j^ bit qu'il devoit porter. Natre Saine ft'anroit
*
jamais eu Kntentîoft fonder un Ordre Re*
dfe
hgieux ; auffi fie dreffa-t-if point de Règle
pour ceux qui fe confacferoiem , à fon exem-
ple , au foulagement des malades \ càr celle
qui porte fon nom , ne fat faite que fix ans
aprèi fa mort , c'eft-à-dire , eft ij 56., Quant
aux vœux de la Rêligion , ils ne tarent intro
^\ùts parmi fes difciples qu'en 1 5^0.
rordrc^dcla
Ciiifité. Le Marquis de Tarifa Voulut un joûr mettra
à répreuve le défintéreflement du Saint. Il
l'alla trouver , étant deguifé , & lui demanda
de quoi pourfuivre un Procès qu'il difoit être
jufte & indifpenfable. Jean lui donna aufE-tôt
vingt-cinq Ducats ,
qui étoient tout ce qu'il
poffédoit. Le Marquis fut extrêmement édi<*
fié d'une pareille générofité ; il rendit les
vingt-cinq Ducats , &
y joignit cent-cinquante
écus d'or. Pendant qu'il fut à (Grenade , U
envoya chaque jour d'abondantes proviûonÀ
à l'Hôpital du Saint.
Jean avoit une tendrefle fihguliere pour les
pauvres malades. U en donna les preuves les
plus frappantes , un jour que le feu prit à fon
Hôpital. Vivement allarmé du danger que cou-
doient les malades , il réfolut de s'expofer à
tout pour les fauver. mettoit fur Ion dos
Il les
les uns après les autres Se les emportait à
*
Digitized by Google
Saint Jean de Dieu. 6i j
quelques perfonnes étoient dans l'indigence. Il
Ht faire une exaâe recherche de tous les Pau- MARS 9
vres de la Province , afin de pourvoir à leurs
befoins. Il fourniflbit aux uns de quoi vivre
dans leurs maifons , &
procurait du travail
aux n'y avoit point de moyens
autres. Enfin il
Digitized by Google
6i5 Saint Jean de Dieu.
mieux des humiliations qui faifoient fes déli-
ai ces. Il les fupportoit avec joie , & les recheiv
choit même avec empreflement. Une femme
Payant un jour traité d'hypocrite , & accablé
de mille autres injures , il lui donna fecrette-
mcnt de l'argent pour Fengaeer à répéter dans
la place publique ce qutelle lui avoit dit.
Il y avoit dix ans que notre Saint foute-
Digitized by Google
Saint Jean Dieu. 6\y
paroles avec une telle candeur, que tous ceux
qui les entendirent en furent attendris ; & que
1 Archevêque , plein de refpeâ pour le Saint ,
MARS *•
lai fia le foui de tout à fa diferétion.
Cependant la fanté du Bienheureux Jean
s'affoibliffoit de jour en jour , & fa maladie
Sa dernier©
Digitized by Google
6i8 Saint Jean de Dieu.
" le portait à produire des Aûes d'humilité , ttt
mars S.
confidérant qu'il étoit fi bien traitétandis
,
Digitized by Google
Saint Jean de Dieu. 619
L'Ordre dc$ Fferes de Charité , inftitué
la '
Notre Saint ,
pour avoir entendu tm Ser*
*
mon , brifa entièrement les fers qui Pavoient
fi long-temps retenu dans Pefclavage du mon-
Digitized by Google
610 Saint Jean i>e Dieu.
» Pratiquez fans relâche toutes les bonnes œu-
IVIARS s. * vres ^ont en votre pouvoir , tandis que
» vous en avez le temps. » Entretenons-nous
comme lui , dans la ferveur , par la méditation
des fouffrances du Sauveur. Nous aurons fait
bien du progrès lorfque nous pourrons dire y
k fon exemple ; » Seigneur , vos épines font
» mes rofes , & vos fouffrances font mon Pa-
» radis. .
Digitized by Google
Le Venèr. Jean d'àvila. 621
Ayant été envoyé à Akala , pour y continuer fes éro-
des , il fe diftingua dans PUniverfité de cette Ville, au-
———
tant par fa piété , que par fes progrès dans les fciences. JVIAR S $•
Le célèbre Dominique Soto , Dominicain, fous lequel il
prit des leçons, conçut pour lui une tendre affection &
une haute eftime. Il déclara même plus d'une fois que fon
difciple étoit deiHné à être un jour un grand homme > ce
qui fut confirmé par l'événement. Pierre Guerrera , de-
puis Archevêque de Grenade , étoit un des principaux ad*
mirateurs de Jean d'Avila -, & il fc lia avec lui d une ami-
Digitized by Google
,
MARS S.
plis de ces traits de feu qui convertifient & changent les
coeurs. 11 rctirok du vice ceux <jni y étoient plongés , fit
contlrmoit dans le bien ceux qui ne s'éroient point «car*
tés des voies de la jufiiee. qui
voient l'entendre , nétoient pas pour cela privées de fes
inftru&ons ; il leur écrivoit des lettres pour leur indiquer
les moyens qu'il falloit prendre pour fe fan&ifier.
Nous avons un Recueil des Lettres du Vénérable Jean
d'Àvila, lefquelles ont été traduites en plusieurs langues*
Elles ne peuvent être l'ouvrage que d'un homme brûlant
de charité » ce fort verfe dans la connoilïance des voies
du falur, La facilité avec laquelle elles font écrites , an*
nonce un homme parfaitement infiruit des principes de la
morale , & doué du talent de rendre fes idées
thode & avec clarté. On fent que le coeur feul les a
tées. La vertu y cil peinte avec des couleurs fi
bles , le vice y eft représenté fous des traits fi hideux
qu'on ne peut s'empêcher Ae chérir Tune , &
de détefter
l'autre. Enfin t pn y trouve des règles de conduite ap-
propriées à toutes liés cùxonftances > des inftruclions aullî
fages que fblides , pour les divers États de la vie , te des
motifs puiftanxs de confblarion pour toutes les épreuves où
le Chrétien peut fe trouver.
Jean d'Avila récitoit fbn Office &
difoit la Mené avec
une ferveur vraiment angélique. U ne montoit à l'Autel
qu'après s'être long-temps préparé à la célébration de Vau-
gufte Sacrifice. U donnoit auflî beaucoup de temps à fon
a&ion de grâces^ Outre cela , il faifoit encore quatre heu-
res de méditation par jour , deux le matin , &
deux le
foir. H fe couchoit à onze heures , <8c fe levoit à trois.
Sur la fin de fa vie , les infirmités l'ayant rendu incapa-
ble d'exercer ies fonctions du minifterc , il confa croit pres-
que tout fon temps à la prière. U fut toujours pauvre
dans fes habits & dans fa nourriture i &
ne voulut jamais
avoir de doraefiique. 11 ne cefioit de recommander aux
autres l'amour de la pauvreté. La pratique de cette ver-
ru , difoit-il , fait mourir plufieurs panions , & nous rend
fcmblablcs à Jefus-Chrift , qui eft né , qui a vécu , & qui
eft mort dans la pauvreté. Il portoit le détachement du
monde à un tel point > qu'il a eu depuis bien peu d'imi-
tateurs. Un Seigneur lui ayant un jour montré fes jardins
& fes bâtiments , où toutes les beautés de la nature de &
l'art fe trouvoient réunies , il fut fort étonné de voir
qu'il ne contemploit tout cela qu'avec indifférence , il lui&
en demanda la raifon. * J'avoue , répondit le faint nom»
** me qu'il n'y a rien là qui me fatisfafle , parce que mon
,
Digitized by Google
*
Digitized by Google
6 14 Lè Vener. Jean ïïAvila.
—
«3^ qu'il leur fournit l'occafion
ion faim nom.
de fouffrir quelque chofe pour
Le bon ufage qu'on fait des épreuves a di-
Sajxt
Digitized by Google
Saixt Fàtix , (î 2
^
LEMÊME SÔÙR> ^ 84
SAINT FÉLIX,
Êvêque en Angleterre*
Félix étoit itn faînt Prètré de Boiirgôgné
;
oui convertit &
baptifa Sigebert , Roi des Eft-
Angles , lequel avoit été obligé de pafler en
France , pour fe fouftraire aux coups que lui
préparait fa propre famille. Le Prince ayarit
été enfuite rappellé pour monter fur le Trôné
de fes Ancêtres , il engagea Félix à le fuivre
en Angleterre , afin qu'il pût lui aider à pro*
curer la converfion de ceux de fes Sujets qiii
étoient encore Idolâtres» II s'âgiflbit des habi^
tahts de Norfolk , de Suffblk &
dii Comté de
Cambridge. Notre Saint fut facré Évêque par
Honorius , Arthevêque de Cantorbéry puis
i
chargé d'aller prêcher la Foi dans PEft-Anglie*
Dieu donna tant de fuccès à fa Miffion , qu'il
amena prefque tous les Idolâtres à la connoif»
fance de la vérité*
Sigebert , à qui Bedç donne le titre de Roi
&
erès^écioiré trh^Chritun , féconda de tout fon
pouvoir les travaux apoftolîaues de Félix. Il
fonda des Églifes , des Monaueres &
des Éco*
les ta). Deux ans après , il defcendit du Trône
qu'il céda à Égrick fon coufin , &
fe fit Moine
Digitized by Google
6i6 Saint Félix 3
>
à Cnobersburgh ( b) , dans le Comté de Suffolk.
l\ vécut tranquillement dans fa Retraite durait
111 m >
%
qui fut pere de Saint Ercqn- fous Religieufes -,
mais elle a
;waid , £yêque , de Sainte été peu à pen. engloutie par
Digitized by Google
S. ÀPOLLOtfE y ùc. MM. 617
Voyez Ëede , ; Guillaume de Malmef-
1. 1
bury ; & Warthon, T. i.p. 403.
SAINT APOLLONE,
SAINT PHILÉMON, &c.
Martyrs.
ONE
étoit un faint Anachorète «
plein de zele pour la gloire de Jefus-Chrift.
Ayant été arrêté à Antinoé en Égypte , plu-
fieurs Païens s'attroupèrent autour de lui pour
Finfiilter ; mais parmi ceux qui l'irrfukoient ,
il n'y en avoit point qui le fit avec plus de
-
1
Digitized by Google
Saint Ji/iien t Arcm, 619
MARS 8.
SAINT JULIEN,
Archevêque de Tolède.
CE
élevé dans
Saint (tf ) quî étoît de Tolède , y fut
la venu &
dans toutes les scien-
ces eccléfiaftiques. Il prit enfuite la réfolu-
tion d'aller , aveç Gyailan fon ami , paflôr le
relie de fa vie dans la Solitude , afin de vaquer
uniquement aux exercices de la pénitence &
à la méditation de l'Écriture Sainte* Mais fon
Êvâque le retint , &
l'obligea de fe confacrer
au fervice de PÉglife. Ayant été élevé fur le
Siège Archiëpifcopal de Tolède , en 680 , il
fit que l'Apôtre de-
briller toutes les vertus
mande dans un digne Pafteur des ames. Il fut
le perc des pauvres , Fàppui des foibles , le
proteâeur des affligés. Il préfida au XIV au &
XV Conciles de Tolède , mourut en 690, &
Ce fut de fes mains que le Roi Wembâ , étant
tombé malade, reçut la pénitence & l'habit
monaftique , qu'il porta le refte de fes jours
(*)•
Digitized by Google
630 Saint Dut h ac s E.
Voyezl'Appendice du Livre des Hommes
MARS S.
Iiluftres par Udéfonfe de Tolède. Ce qui y eft
,
dit de notre Saint , a été corapofé par Félix
fon fucceflêuf.
SAINT DUTHAC,
ÉVÊQtJE DE ROSS EN ÉCOSSE,
Digitized by Google
S a i n t ê Rose , 631
qui foupiroit depuis long-temps après la bien- -
Digitized by Google
6$i Saint Sènan , 2s.
SAINT SÉNAN,
ÊvÊQVE çn Irlande.
-
Digitized by Google
& Psawobe , Anachor. $tf
Digitized by Google
i
L'An 144.0.
'
TET*
MARS 9» 3? RANÇOISE naquit â Rome en 1384,
de Paul Buxo 9 6c ét Jacqueline Rofredeichi
tous deux d'uiîe fàmillé très - diftinguée. Elle
marqua dès fon enfance beaucoup d'inclina-
tion pour la vertu , tt une horreur extraordi-
naire pour tout ce qui étoit capable de blefler
la pureté. Ennemie de tout amufement puéril
elle n'aimoit que la folitude &la prière. Elle
n'eut pas plutôt atteint l'âge de onze ans ,
qu'elle réiolut de fe faire Religieufe. Mais fes
parents n'y ayant pas confenti f elle entra par
obéiflance, dans l'état du mariage, &
époufa en
13^6 , Laurent Ponzani , jeune Seigneur Ro-
Son mariage, main dont la fortune égaloit la naiflance.
Françoife s'appliqua à conferver l'efprit de
Digitized by Google
1
Sainte Françoise 3 Veuve. 635
-
Digitized by Google
6^6 Sainte Françoise , Veuve.
* fàifoît tout mettre en œuvre pour les porter
xjms 9 à travailler à leur falut.
Les mortifications de notre Sainte, gui a-
voient toujours été fort grandes, devinrent
Ses morti- extraordinaires lorfque fon mari lui eût per-
**onv
{
Digitized by Google
Sainte Françoise, Veuve. 637
plufieurs , qui , frappées de l'exemple de Fran-
m+mm ^ m*
çoife , renoncèrent aux pompes &
aux vani- uà&& 9*
tés du fiecle , & s'affujettirent , comme elle ,
à des exercices réglés de dévotion , fous la
conduite des Bénédiâins de la Congrégation
du Mont Oliveto. Cétoit une efpece de Çon*
frairie , oîi Ton fe devouoit fpecialement au
fervice de Dieu , fans quitter le monde , fans
faire de vœux , &
fans porter d'habit particu-
lier.
Dieu , pour purifier vertu de fa fervante
la
réprouva par durant les
diverfes affligions
troubles qui fuivirent finvafion de Rome par Sa patlra*
Ladiflas , Roi de Naples, &
pendant le grand «e daM lcs
Schifme qui déchira l'Eglife fous le Pontificat éprcuvcs-
de Jean XXIII. Il permit en 141 3 , que fon
mari fut banni de la Ville avec fon beau-frere
Paulucci, après avoir été dépouillé de tous
fes biens , &
s'être vu enlever fon fils ainé
,
aue l'on gardoit en otage. Françoife ne per-
dit rien de la tranquillité de fon ame au mi-
lieu de toutes ces calamités domeftiques. Elle
difoit avec le faim homme Job : » D
'uu m'a été
» ce qu'il nïavoit dormi. Je me réjouis de tou-
» tes ces pertes , parce qu'elles font une fuite de
» la volonté du Ciel. Quelque chofe que Dieu
» m'envoye , je louerai & bénirai toujours fon
» faint nom.
Son mari ayant été rétabli dans fon premier
état après l'extinâion du Schifme la fin des &
troubles , elle continua fon ancien genre de
vie avec une nouvelle ferveur. Elle avançoit
tous les jours dans les voies de la perfeûion
& recevoit de Dieu des grâces fignalées. Son
mari fut fi touché de fon éminente vertu ,
qu'il lui accorda une pleine liberté de fuivre fa
j
Digitized by Google
,
» v . ti « i« /- 1 1 1
Elle entr-
' a mOTt ^on ^P*** > e " e
' U * *Ut ° r"
chez les Oh- drc à profterner à la
afïaires , & alla fe
htes. porte du Couvent , nu-pieds la corde au &
cou , demandant comme une grâce, <fêtre ad-
mife au nombre des Sœurs. Elle prit l'habit
& fit fon obianon le jour de Saint Benoit de
Digitized by Google
Sainte Françoise 3 Veuve. 639
dre auflt méprifable devant le monde qu'elle
,
Tétoit à fes propres yeux. L'efprit d'humilité
& de pauvreté ne fouffrit en elle aucune at-
teinte, lorfqu'on Peut élue Supérieure de
toute la Congrégation. Elle n'avoit eu garde
de rechercher cette place ; &
ce ne fut que
malgré elle qu'elle s'y vit élevée.
Dieu récompenfa ton humilité par des vi-
fions , &
par le don de Prophétie. On lit
dans fa Vie , &
dans le Procès de fa Ca-
nonifation , qu'elle converfoit familière-
ment avec lbn Ange Gardien. Son cœur étoit
extrêmement touché lorfqu'elle méditoit fur
la Paflîon du Sauveur, &
elle étoit tellement
abimée en Dieu durant le Saint Sacrifice de
la Mefle
, qu'elle paroiflbit immobile , fur-
tout après la Communion. Elle avoit une
tendre dévotion à Saint Jean FÉvangélifte
;
mais elle en avoit encore plus à la Sainte
Vierge , qu'elle avoit prife pour Patrone de
fon Ordre.
Ayant été obligée de fortir de fon Mo-
naftere
, pour aller voir fon fils Jean-Baptifte
qui étoit dangereufement malade elle fut
,
elle-même attaauée de la maladie dont elle
mourut. Elle prédit fa dernière heure reçut
,
les Sacrements de FEglile
, expira le
Mars 1440, à la cinquante-fixieme année de 9 U
fon âge. Dieu attefta fa feinteté par
des mi-
racles ; de forte qu'elle fut honorée
d'un culte
public , immédiatement après fa mort
, quoi-
qu'elle n'ait été canonifée qu'en
1608. On
voit fon corps à Rome , dans une
Châffe ma-
gnifique , & l'on y célèbre fa fête avec beau-
coup de folennité.
lies Religieufes qui reconnoiffent notre Sain-
,
Digitized by Google
S. Grégoire , E. de Nvsse. 64T
MARS 9.
SAINT GRÉGOIRE,
ÉVÊ QUE DE NYSSE.
Tiré de la Vit ,
compojee par Her-
du Saint
mant ,
Ouvrages ,
d'après fes &
ceux de Saint
Grégoire de Na[ian{t , ainji que d'après Us His-
toires de Socrau &
de Thiodoret. Voye[ Tille-
mont , T. j). p. SGi ; &
C$illier 9 T. 8. p. 200+
G RÉ GO
Grand ,
ire,
fut élevé
'frère de
avec foin dans
Saint Bafile le
la con-
noiflance des Lettres facrées & profanes. H
refta dans le monde , &
s*y unit par les
liens du mariage avec Theofébie , dont
les vertus ont été louées par Saint Grégoire
de Nazianze. Quelque temps après , il renonça
au monde , &
fe confacra au fervice de PÉ-
glife en qualité de Leâeur. Mais la pafllon
qu'il avoit pour l'éloquence , lui fit bientôt
quitter les fondions de fon Ordre 9 pour en-
(eigner la Rhétorique à de jeunes gens. Un
pareil changement excita des murmures de
toutes parts ; on le regardoit comme un dét-
ordre aulli honteux à l'Etat Eccléfiaftique, que
funefteà celui qui s'en étoit rendu coupable.
Saint Grégoire de Nazianze en écrivit à
notre Saint dans les termes les plus forts, Se
lui repréfenta fi vivement les fuites de la
faute qu'il avoit commife , qu'il le ramena à
fa première vocation,
s*
Digitized by Google
,
Digitized by Google
Sk Grégoirè, E. dé NrssÊ. 64$
vit une lettre très-refpeÛueufe , au nom de
Digitized by Google
644 S. Grégoire , E. de Ntsse.
Orthodoxes d'Orient , pour travailler à la ré-
formation des abus qui s'étoient introduits
dans les Eglifes de l'Arabie &
de la Paleftine.
Mais il n'exécuta que l'année fuivante la com-
mifïion dont on l'avoit chargé.
Il profita de cet intervalle pour aller rendre
Digitized by Google
S. Grégoire 3 E. de Nvsse. 645
& fa douleur fut d'autant plus vive , qu'il ne
put y remédier entièrement pendant ion fe-
ai X rs 94
jour dans la Palefline.
Saint Grégoire affilia au Concile tenu 2
Conftantinople en 3 8 1 . Il fut du nombre de
ceux que Ton regai-doit en Orient comme le
centre de la Communion Catholique ; de for-
te qu'il failoit communiquer avec lui , pour
être cenfé appartenir à la véritable Eglile. Il
afliffct encore a deux autres Conciles de Con£
Digitized by Google
6a6 S. Grégoire, E. de NrssE.
i— ^p— Saint Grégoire entreprit de les expliquer à prière de U
pluiieurs peifonncs recommandables par leur fcience 6c
JVJ\ftS o, leur vertu , &
il le fit avec une exactitude , digne d'un
frère du Grand Bafile. U montre dans cet Ouvrage qu'il
a/voit une parfaite contvouTance de, la Philosophie ancienne.
1°- Le Traité de U formation de Thomme f peur être
regarde comme une continuation de TOuvrage précédent t
quoiqu'il ait été compofé le premier , ceft-a-dire , vers
Tan 379- H très-curieux oc plein d'érudition. On j
trouve de fort belles chofes fur l'excellence le la dignité
de l'homme , fur fa reflemb lance avec Dieu % fur U fpi»
fitualité de fon ame , fur la réfurreâion des corps &c. ,
Digitized by Google
S. Grégoire , E. de Nysse 647
peines des Damnés , paroît y être enfeignée. Ceux qui 555=
donnent ce Traité i Saint Grégoire , difent que Terreur MARS 9.
qu'on y trouve , y a été ajoutée après coup par quelque
Ôrigénifte. Le Traité far U
Pythonijfe eft en forme de
lettre , &
adreffée à un Évêque nommé Théodofe. Saint
Grégoire y agite la queftion de révocation de Verne de
Samuel , &
penfe que ce rut le Démon , qui , fous la fi-
gure de Samuel , parla à Saûl. Le difcours fur POrdina-
tion , qu'on dcvroit plutôt appeller le difcours far la Dé"
die ace , fut prononcé en 394 , i Poccanon de la Dédicace
d'une magnifique Églife , que Rufin , Préfet du Prétoire ,
avoit tait bâtir au Bourg du Chêne , près de Calcédoine.
xo°. VAntmétique , ou Traité contre Apollinaire. D
n'y en avoit qu'un fragment dans les Éditions des Œuvres
de Saine Grégoire ; mais Laurent Zacagnius , Bibliothé-
caire du Vatican , le donna entier en 1698 , d'après un
JV1S de plus de 700 ans. Léonce de Byfance , Euthymtus ,
& Saint Jean Damafcene , en citent pluiieurs endroits fous
le nom de Saint Grégoire i fit le VI Concile Général
le lui attribue. On ne peut donc douter que ce Pere
n'en foit l'Auteur. Il fat compofé vers l'an 377* Le faint
Do&eur y prouve contre Apollinaire , que la Divinité
eft impaflible , que Jefas-Chrift a une ame , qu*il réunit
en fa Perfonne la nature divine 8c la nature humaine , ^cc.
ti°. Le Difcours far P amour de la pauvreté , qui eft une
exhortation pathétique à l'aumône : Le Livre contre U defa
tin , où il eft prouvé que tout arrive par l'ordre de la
Providence. II fat compofé vers l'an 381 f &
eft écrit en
forme de Dialogue. Le Traité des Notions communes , qui
eft une exposition philofophique des termes dont les An-
ciens s'étoient fervis pour expliquer le myftere de la Trinité.
1 1°- VÉpitre canonique à Létoius , Êveque de MéUtine
,
Métropole d'Arménie. Elle fait partie des Canons péni-
tentiaux , publiés par Bévéridge. Saint Grégoire y pref-
erit des pénitences pour les péchés les plus énormes. D.
Ceillier a montré T. S. p. 265 6c 166 , le peu de Solidité
d'js raifons qui ont déterminé quelques Proteftant* à rayer
cette Épitre du Catalogue des Ouvrages de Saint Gré-
goire de Nyffe.
1 3°. Difcours contre ceux qui différent leur Baptême» Les
Pécheurs y font exhortés à la pénitence , 6c les#Cathécu-
menes i recevoir le Baptême
, par des raifons très-fortes
qui de l'incertitude de l'heure de
(e tirent principalement
la mort , 6c des divers accidents qui peuvent a chaque
inftant nous précipiter dans le tombeau.
0
•
14 Les Difcours contre la fornication & Vufurt , fur la
.
Digitized by Google
648 S. Grégoire , E. de Ntsseï
BggBg "Tt rouir* Vufurt , mérite une attention particulière par la mi-
nière forte &
intéreflante dont les chofes y font traitées.
MARS 9* I J°. Difcours fur la Pentecôte. Témoignage contre la* Juifs.
Digitized by Google
S. Grégoire, E. de Nvsêe. 649
gles pour arriver à la perfeâion. Dans le troifieme , in- ^
titulé , Le but du Chrétien , il développe & met dans
tout leur jour les maximes les plus (aintes de l'Évangile. MARS 9.
0
25 . Le
Difcours court ceux qui ne veulent point être re-
fris , ôt le Traité des enfants qui meurent prématurément. Plu*
fieurs queftions intéreûantes font traitées dans le fécond
Ouvrage.
24°. Le Difcours fur la Nativité de Jefus-Chrifl , les &
deux Panégyrique* de Saint t tienne. D. Ceillier prouve T.
P* 34Ï qu'on ne peut conteftef le Difcours à Saint
tl
Digitized by Google
tfyo Saint Pacien , E.
ce , La douceur , U force , la fécondité & la magnificence de
(on ftile. Mais il fe iurpaffc en quelque forte lui-même dans
MARS 9. fes Ouvrages polémiques. U y montre une pénétration d'ef-
prit finguliere , & une fagacité merveilleufe à démaiquer &
a confondre les fophifmes de Terreur. C'eft celui de tous les
Pères qui a le mieux refuté Eunomtus. On a feulement
reproché à Saint Grégoire d'avoir trop donné à l'allégorie
& d'avoir quelquefois expliqué dans un fens figuré des tex-
tes de l'Écriture , qu'il auroit été plus naturel de prendre
à 1a lettre»
La meilleure Édition des Œuvres de Saint Grégoire de
Nyffe , eft celle que Fronton-le-Duc donna en grec latin &
à Paris , en 161 j , a. Vol. in fol. Mais il faut y joindre
le troifieme Vol. auûi in fol* que le même Fronton-le-Duc
donna en 161 8 par forme d'Appendice. On préfère cette
Édition avec le Supplément à celle qui parut i Paris , en
1638 , trois Vol. in fol.
LE MÊME JOUR.
SAINT PACIEN,
ÉVÊ QUE DE BARCELONNE.
Ce S aint , Pun des plus grands hommes
que l'Efpagne donnés à PEgiife , naquit
ait
dans quatrième fiecle , de parents très-
le
diftingués par leur naiffance. Il fut d'abord
engagé dans le mariage, eut un fils , nom- &
me Dexter , qui parvint aux premières digni-
tés de l'Empire , &
qui après avoir été grand
Chambellan fous Théodofe , fut Préfet du
Digitized by Google
Saint Pacten 9 E. 651
mérita auffi par fon éloquence & par la beau- œhhh
,
Digitized by Google
6ji Sainte Catherine , V.
F
SAINTE CATHERINE
VIERGE, -m "
de Bologne.
Digitized by Google
Sainte Catherine > V. 653
lorfqu'on mafia Marguerite, Elle profita de
cette circonftance pour recouvrer fa liberté.
MAR5 9#
Le premier ufege qu'elle en
de fe re-fît , fut
tirer à Ferrare, dans une fociété de femmes
du Tiers-Ordre de Saint François. Cette fo-
ciété ayant enfuite été érigée en un Monaftere
de Rehgieufes , fous le nom du Corps de Chrijt,
& fous la Règle de Sainte Claire , Cathenne
s'y engagea par la profeffion des Vœux folen-
nels. Elle y refta jufqu'à la fondation du Cou-
vent des Clarifies de Bologne , dont elle fut
la première Prieure.
Elle avoït un zele extraordinaire pour la
converfion des pécheurs , qu'elle ne ceffoit
de folliciter par fes larmes fes prières. &
Son amour pour Foraifon , fa fermeté &
au milieu des épreuves intérieures qu'elle eut
a fouffrir , firent d'elle un fpeôacle digne de»
Anges. Pénétrée des fentiments de l'humilité
la plus profonde , elle ne défiroit rien tant
que de fervir fes Sœurs , &
d'être employée
aux plus viles fondions du Monaftere. Soi)
éminente vertu fiit récompenfée dès cette vie
par le don des miracles , &
par celui de pro-
phétie (a). Elle mourut le 9 Mars 1463 , dans
Digitized by Google
,,
6$ 4 Sainte Catherine, K
fut înferé dans le Martyrologe Romain par
Clément VIII, en 1591. Le Procès de fa Ca-
nonifation fe fit fous Clément XI , mais la
Bulle n'en fut expédiée qu'en 1714, fous Be-
noit XIII(i\
Le corps de Sainte Catherine , qui efl en*
core entier , fe garde à Bologne dans FEglife
des Clarifies. Il eft affis dans une efpece de ta-
bernacle vitré grillé ,& eft enveloppé &
d'une étoffe grife , mais fort précieufe, excep-
té cependant le vifage, les mains les pieds, &
qu'on voit à découvert. La chair en paroit
encore vive &
maniable. Elle eft feulement un
peu livide aux endroits les plus expofés. Henf-
chénius , Laflels ^ &c. qui avoient vu le corps
de la Sainte, nous ont laifle la defeription du
Reliquaire où il eft renfermé.
Voyez dans Bollandus , la Vie de là Sainte
écri te 50 ans après fa mort par Denys Paléotti
Obfervantin.
Digitized by Google
Les quarante MM. de Seb.
X. JOUR DE MARS.
LES
QUARANTE MARTYRS
DE SÉBASTE.
Tiré de CHomélie de Saint Bafile , fur leur
Jeté , Hom. 10 , T. I.p. 453 ; &
des trois Pa-
négyriques de Sains Grégoire de Nyjfc en leur
honneur , T. 2. p. 203. T. 3. p. 499 , 504 ,
L'An 320.
c
Sébafte
ES
f
faims Martyrs fouffriient en 320 , à
Ville de la petite Arménie , fous
M*** 10,
Digitized by Google
,
mjj^ , 9.
aes Troupes ;
ral &
Agricola , Gouverneur
de la Province. Le dernier ayant fignifîé à
l'Armée un Edit de Licinius , qui ordonnoit à
tout le monde de facrifier aux Idoles , il fc
préfenta quarante Chrétiens qui confeflerent
C°n
fcffi™!
généreufement leur Foi , &
qui protefterent
que les tourments ne feroient point capables
de la leùr faire trahir. Le Juge , dans l'efpé-
rance de les gagner , eut d'abord recours aux
voies de douceur. Il leur dit que leur opiniâ-
treté les couvriroit d'un déshonneur éternel
&
qu'au contraire leur foumiflion aux volon-
tés du Prince feroit récompenfée par les plus
grands avantages. Mais voyant que les pro-
méfies étoient inutiles , U employa les mena-
ces , qui ne produifirent pas plus d'effet. Les
faints Confefleurs de Jems-Chrift lui répon-
dirent que les promefles qu'il leur faifoit n'a-
voient aucune proportion avec les biens infi-
nis dont il vouloit les priver. » Quant à vos
» menaces 9 ajouterent-ils , elles ne nous ef-
» frayent point. Vous n'avez de pouvoir que
w fur nos corps que nous avons appris à mé-
» prifer. Et pour nos ames , elles font à l'abri
» de toutes les pourfuires des hommes. » Le
Gouverneur, qui ne s'attendoit point à une
pareille réponfe de leur part, en fut vive-
ment irrité, &ordonna qu'on leur meurtrît
le corps à coups de fouet , & qu'on leur dé-
chirât les côtes avec les oncles de fer. Ils fo-
rent enfuite chargés de chaînes, & conduits
en prifon. Quelques jours après , Lyfias ar-
riva de Céfarée à Sébafte. Il mit la confiance
des Confeffeurs à de nouvelles épreuves ; mais
il eut auffi la honte de fe voir vaincu. Enfin,
le
Digitized by Google
ZzS quaHanteMM. deSèè. 6tf
^ | " < "*8
le Gouverneur tranfporté de rage, imagina - -
Digitized by Google
,
Digitized by Google
Ies quarante MM. de Seb. 659
les mît fur des chariots , &
qu'on les jetât =
dans le feu. Ils étoient tous morts ou mou*
y
nuits , excepté le plus jeune ( c )\, qu'on trou-
va encore plein de vie. Les Bourreaux le laif-
ferent , dans l'efpérance qu'on pourrait le
faire changer. Mais fa mere qui étoit préfen-
te , ne put fouffrir cette fkufle pitié- qu'on a-
voit pour fon fils. Elle ofa même en faire des
reproches aux Bourreaux. Cette généreufe
femme étoit une veuve de baffe extraâion %
mais enrichie de tous les tréfors de la Foi»
Elle approcha de fon fils , l'exhorta à persé-
vérer , puis l'avant pris elle-même entre fes
bras , le mit dans le chariot avec les autres
Martyrs. » Va , va , mon fils , lui dit-elle f
» achever cet heureux voyage avec tes cama- •
Digitized by Google
66o Les quarante MM. de Ses:
les plus formidables (i). Le même Per«*
» 1 1 n e ajoute qu'elles avoîent la vertu de relever ceux
oui etoient tombes, de fortifier les toibleSj
oc d'augmenter la ferveur des Fidèles. Saint
Bafitç <, pere du faint Doôeur dont nous ve-
nons de parler , &
Sainte Emmélie fa mere
Saint Grégoire de Nyfle , Saint Pierre de Se*
bafte , &
Sainte Macrinc , fc procurèrent une
partie des Reliques de nos faints Martyrs ( 2).
Sainte Emmélie en mit dans l'Églife qu'elle fit
bâtir près du Village d'Anncflcs ; on les y re-
çut avec une grande folennité ; Saint Grégoire &
rapporte des miracles qui s'opérèrent en cette
occafion : » Ce dernier enterra les parents auprès
» des Reliques des faints Martyrs , afin qu'ils
» puffent un jour reffufeiter avec ceux qui
» avoient animé leur Foi. Il avoit , difoit-il
» des preuves inconteftables de leur crédit au-
» près de Dieu ».
Saint Gaudence de Brefle avoit aufïl une
grande dévotion pour ces faints Martyxs :
» Dieu , dit-il dans le difeours qu'il fit à leur
» louange , Dieu m'a favorifé d'une partie de
» leurs précieufes Reliques , &c m'a accordé
» la grâce de fonder une Églife en leur hon-
>> neur
( 3 ). Il ajoute que deux nièces de Saint
Bafile , l'une &
l'autre. chargées de conduire
des Vierges Chrétiennes , avoient bien voulu
partager avec lui un tréfor qu'elles tenoient
de leur oncle. Ceci arriva lorfque Saint
Gaudence paflk par Céfarée en allant à Jéru-
'
( 1 ) Saint Baffl. or. to.
( 3 ) Saint Gaud. Brix,
( 1Saint Grcg. Nyff. or.
) Strm* 17. d< 40 Mart.
j. de 40. Msrt. T. £. p in. t
Digitized by Google
LÈS QUARANTE MM. ÛE SÈB. 66l
falcm. On porta auffi à Conftantinople une
partie des mêmes Reliques, on les y ho- &
noroit avec une dévotion finguliere , comme
nous rapprenons de Sozomene t 4 ) de Pro- &
cope ( 5 ). Cette dévotion , dirent les mêmes
Auteurs , fut fouvent récompenfée par des
Yifions &
par des miracles.
Tt iij
661 SS Caius 3 Alexandre ) MM.
» des chofes terreftres des viôoires rempor-
,
» au fîlence &
au recueillement , des coeurs
» doux &
pacifiques ^ des biens verfes dans
» le fein des Pauvres , des prières , xles veil-
» les , des larmes ? Heureux l'homme qu'ac-
» compagneront ces bonnes oeuvres. Il paroî-
» tra avec confiance devant Jefus-Chrifl & les
» Anges. Saints Martyrs f qui avez mérité
par vos triomphes d'être intimement unis à
» Dieu dans le Ciel , daignez vous intéreffer
» en notre faveur. Nous ne Tommes que de
» tniférables pécheurs ; mais ii vous nous ac-
5» cordez le fecours de vos prières , k grâce
m de Jefus-Chrift éclairera nos ames , & em-
m brafera nos cœurs du feu fecré de l'amour
» divin ( b ).
LE MÊME J O
5* CAIUS ET S. ALEXANDRE
Martyrs
à Apamée en Phrygie.
Digitized by Google
SS. Caivs ^Alexandre , MM. 66y
voient arrêtés avec les Catholiques ; les der-
niers fe féparoient des premiers , en protef- ^rj.
tant qu'ils n'avoient pas la même doârine , &
mouroient fans vouloir communiquer avec
eux. Ce fut la conduite que tinrent .entr'au-
tres Saint Caïus &
Saint Alexandre. On met
Digitized by Google
664 S.' DnocrorÉE, Abèè.
leur martyre fous Marc-Aurele, vers Tan 179 >
iq,
ou ^ous Révère > vers ' c commencement du
'troifieme fiecle. Ils font nommés en cç jour
dans lç Martyrologe Romain,
Voyez Eu&be, 1. 5. c. 16,
RoctovÉe
(tf ) étoit du Diocefe d'Au»
tun en Bourgogne, oç naquit vers Tan 535.
H Ait élçvé dans l'Abbaye de Saint Sympho-t
riea, fous la conduite de Saint Germain,
qu'on mit depuis fur le Siège Épifçopal de
raris. On
chargea enluite du gouvernement
le
du Monaftere que le Roi Childebert venoit
-<le fonder à Paris , fous l'invocation de Saint
mm '
1 1 .
. 1 i j 1 1* 1 ii tu i i
1 Digitized by Google
Saint Att ale ^Asbè. 66
haftique , & y donna
à Tes frères l'exemple de
toutes les vertus. Son humilité , fes mortifi- •
i
1
sa
. SA N T ATTÂLE,I
Sa 1 n t
, né en Bourgogne , fut élevé
SAINT MACKESSOGE,
ov KESSOGE
ÉvÊQUE DES PROVINCES DE LEVINj
ET DE BOYH, EN ÉCOSSL
CE
de ,
S A in t floriffoît dans le fîxieme fie*
fous le pieux Roi Congal II , qui fe con-
duisit en tout pat fes confeils, pleins de ver-
tu &de jfogefle. Jl fot fevorife du don des
miracles , &
mourut en 560. On voit encore
en Ecoffe une Eglife célèbre qui eft appellée
de fon nom Saine Kcffbgc-Kirk. Les Ecoflbis
avoient tant de vénération pour fa mémoire ,
Digitized by Google
Saint Kesso ge,E. 667
qu'ils firent de fon nom leur cri de guerre ; 1
Digitized by
46% S. E & lo c e Prêtre* y
Martyr.
Tiri de fis Ouvrages , in Bibl. Patr. T. 9 ; &
de fa Vu , écrite par Alvart fon intime amu
V oye[ Bollandus , T. 7 ; &
Fleuri , /. 48\ p*
0
466. in-4 .
L'An 859.
ULOGE étoit ïflu d'une des premier
WARS XI,
res familles de Cordoue, : alors Capitale des
Digitized by Google
S.El/LO CE , P RÊTRE. 66$
les veilles ; & il véné- "
s'attiroit l'amitié & la 1
1
" *
ration de tous ceux qui le connoifibient , par mars
h,
fon humilité , fa douceur &c fa charité. Il vi-
iîtoit fouvent les Monafteres , afin de fe former
à la çerfeâion fur les modèles accomplis qui y
vivoient. Son zele pour le falut des ames ,
Pengageoit à drefler des règles de conduite
our Tes perfonnes qui vouloient fe donner à
Dieu d une manière fpécialc.
Quelques Chrétiens , par un zelo indifcret,
ayant déclamé publiquement contre Mahomet
Se la Religion qu'il avoit établie , TÉglife n eft mîi
d'Efpagne le vit expofée à une cruelle periecu-» en prifon
tion. Elle s'alluma Fan 850 de Jefus-Chrift, pour la Foi.
& le vingt-neuvième du règne d'Abderrama IIL
A Pinftigation d'un Apoftat , nommé Recca-
frede , FEvêque de Cordoue fut emprifonné
avec plufieurs Prêtres & d'autres Chrétiens.
Du nombre des Prêtres fut Euloge , dont tout
le crime étoit d'encourager les Martyrs par
fes Inftruôions. Ce faint homme employa le.
Digitized by Google
670 S. Eu loge Prêtre. ,
Digitized by Google
S. Eulooe Prêtre.
, 671
L'Archevêque de Tolède étant mort en
8y8 , Euloge fut élu tout d'une voix pour
lt *
lui fuccéder. Mais il fe rencontra quelque
obftacle qui empêcha fon Sacre ; au refte , il
ne furvécut que deux mois à fon éleâion ;
& il fouffrit le martyre
, auquel il avoit exhorté
tant d'autres Chrétiens, Voici quelle en fat Poc-
cafion. Une Vierge, nommée Léocritie , d'une
famille diftinguée parmi les Mufulmans , avoit
été inftruite dès l'enfonce dans le Chriftianif-
me, par une de fes parentes qui la fit même
baptiîer. Son père oc fa mere , qui s'en apper-
çurent , la maltraitaient nuit & jour pour la
foire renoncer à fa Foi. Elle informa de fon
état le Prêtre Euloge, & fa fœur Anulone , &
leur fit dire qu'elle auroit envie de fe retirer ,
en quelque lieu , où elle pût exercer fa Reli-
gion en liberté. Euloge lui indiqua fecrete-
ment les moyens de lortir de la maifon pa-
ternelle , &
la tint quelque temps cachée chez
des amis fidèles. Le pere & la mere , au dé-
fefpoir d'avoir laifle échapper leur fille
,
mirent tout en œuvre pour la retrouver,
& ils y réuiUrent enfin après bien des re-
cherches.
Onconduifit Euloge &
Léocritie devant le îleft co»-
Juge. Celui-ci ayant demandé au Saint pour- duit deydtxx
le Jugc-
quoi avoit détourné une fille de l'obéiffance
il
Digitized by Google
67* E u loge Prêt A ê.
3
a
3u'il ne changéroit jamàis de Religion. Lâ
effus le Juge ordonna qu'on le conduisît aU
'
Palais , afin qu'il comparût devant le Confeil du
Roi. Un des Confeillers Payant pris à part
lui dit : » A la bonne heure , que des îgno-
* rants courent aveuglément à la mort* Mais
» un homme fage & éclairé comme vous
h ne doit pas imiter leur folie. Croyez-moi
» je vous prie ; accommodez-vous à la nécef-
» fité qui exige un mot de vous. Vous pour-
» rez enfuite reprendre votre Religion , &
h nous vous promettons de ne plus vous in-
» quiéter déformais. Ah 1 répondit Euloge , fi
Digitized by Google
S> EULÛG E>PRÊTkÉ. 6?1
tempêtes. Il femble qu'il fe foit plu à laif-
fer dans la tribulation » au * moins quel-
qu'une de fes parties. NJais cette Êglife ne pa-
rut jamais plus triomphante que dans les plus
terribles épreuves. Ce fut alors en effet que fon
fein fécond produilit cette multitude innom-
brable de Héros qui retracèrent en eux la Vie
de Jefus Crucifié. La conduite de ce divin
Maître à l'égard de fon Églife , eft le modèle
de celle qu'il tient envers ces ames privilégiées
que fa miféricorde deftine aux faveurs les plus
rignalées. Ce ne fera que dans l'autre vie
qu'elles fendront toute l'utilité des épreuves.
Elles verront alors qu'elles dûrent aux infir-
mités , aux humiliations , aux croix , la dé-
faite de leurs ennemis , l'extin&ion des vi-
ces , la pratique des vertus , & ce tréfor de
bonnes œuvres dont leur Couronne eft for-
mée dans le Ciel. Elles comprendront enfin
qu'il n'y a point de falut fans croix , louesr
ront éternellement Jefus-Chrift de les avoir
affociées à fes fouffrances > pour les rendre
enfuite participantes de fa gloire.
Vv
<?74 $• SOPHRONE y PATR. DeJÉR.
g 1
,
'
1
L
M 1RS il.
SAINT SOPHRONE,
PATRIARCHE
DE JÉRUSALEM.
-
Digitized by Google
& SoPtikbXÊ ,Pàth* dé Jâr. 6?$
hiais inféréflant , toiit y tend à l'édification
tout y refpire la piété. Jean Mofch Sophro* &
tie firent ënfuite un voyage en Italie , 6c vin-
rent à Rome. Notre Saint quitta cette Ville
après la mort de fon cher maître , retourna &
en Orient , où il trouva les efprits fort parta*
gés fur le dogme.
Athanafe , Patriarche des JacobitèS Oit Eu-*
tychiens en Syrie , reconnoiflbit deux natu-4
res diftinôes en Jefus-Chrift , mais il n'ad*
mettoit én lui qu'une volonté ; ce qui eft une
contradi&ion manifefte , puifque la volonté
eft une propriété eflentielle de la nature. D'ail-
leurs cette doôrine étoit évidemment oppofée
à l'Ecriture , où nous voyons Jefus-Chrift lui*
même établir de la manière la plus formelle 9
la diftinôion dé fa Volonté divine de fa vo* &
lonté humaine , dans la prière qu'il fit à fon
Pere au Jardin des Olives. On ne laifla pour*
tant pas de la répandre , fous prétexte qu'elle
étoit propre à ramener les Eutychiens à l'uni-
té Catholique. Elle eut fur-tout pour protec-
teurs Sergius Patriarche de Conftantmople ,
Théodore Evêque de Pharan , Cyrus Pa- &
triarche d'Alexandrie* L'Empereur Héraclius
la confirma en 639 , par un Edit nommé Ec-
™atic
MAKi XI.
fes pieds,
r »
& le
conjura,
t j
les larmes aux yeux ,
t y ,
°
j^ruraicm. bien fervi l'Eglife , en devint un des premiers
Pafteurs. On l'élut en 634 , pour fuccéder à
Son zeic Modefte Patriarche de Jérufalem ; mais ce ne
,
'
Digitized by Google
S. Sophrone y Pat. de Jer. 677
confentement à l'erreur ( c ). Mais comme le fi- H
lence en fait de Doôrine , eft une efpece d'ap- mars i x.
Digitized by Google
67$ S. Sqphrjone , Pat. de Jïr,
fouffrir de la part des Sarrazins, qui s'étaient
A
***** «• de dçux ans. Omar ( d ) , qui étoit à la
. .
Digitized by Google
i
MARS u.
MÊME J O U IL
LE
SAINT CONSTANTIN ,
Martyr.
ON
qui
dît que ce Saint étoit
après avoit abdiqué la Couronne , alla fe
,
un Roi Breton }
-
de fe$ Sermons fur TÈnaita- T. 1, de Craee , p. $9.
tion de la Croix qu'on avoit
, [a) Plufieurs Hiftoriens
coutume au milieu du Carême ÉcoiTois donnent le titre de
d'expofer ce Bois facré à la Saint à Conftantin , m
Roi
vénération des Fidèles. In me- d'Écofle t
qui abdiqua la Cou-
dio je} uni , adorât ionis grand , ronne | & fe retira en 94)
proponi JbUt vitale lignum >e- parmi les Religieux de Saint
nerandx Crucis. Bibl. Patr. T. André.
12. p. 214. &
ap. Gretfer ,
Digitized by Google
6So Saint M s gv s 3 E.
Voyez Vies MSS des Saints (TÉcoffç
les
qui font au Collège des Écoflbis à Paris.
SAINT iENGUS,
Évéque en Irlande.
Ce Saint, appellé en François Ainçuïs f
étoit iffu du fang royal
( a ) , naquit en &
Irlande dans le huitième ficelé. Il renonça à
tous les avantages du monde pour s'attacher
uniquement à Jefus-Chrift &
le retira dans le
célèbre Monaftere de Cluain - Edneach , au
Comté d'Eft-Meath. Il s'acquit bientôt une ré-
putation extraordinaire par fçm cminçnte fain-
teté , par l'étendue &
la profondeur de fon
favoir. Importuné des louanges qu'il recevoit
de toutes parts , il réfolut de s'y fouftraire
i>our toujours. S'étant donc déguifé , il prit
a route du Monaftere de Tambacht qui é- ,
Digitized by Google
Saint Vin di ci en y E. 69i
ferveur de fes prières. Il fut élu Abbé , pui
s ^^^^
Évêque , fufàge étant en Irlande d'élever à mars u,
l'Épifcopat les Abbés des principaux Monaf-
teres qui fe diftinguoient par leur mérite &
leur vertu. jEngus avoit une tendre dévo-
tion pour les Saints ; ce fut ce qui le déter-
mina à écrire deux Martyrologes , quel- &
ques Opufcules fur les Saints de fon pays
(*). Il mourut vers 814 , non à Cluain-
Edneach , mais au lieu où fe forma depuis le
célèbre Monaftere dl/Engùïs , ainfi appeilé de
fon nom, Voyez tes Aâes dans Colgan , p, 579.
SAINT VINDICIEN,
Évêque d'Arras et de Cambrai
Digitized by Google
,
Digitized by Google
Saint Eut ff y me , E. 683
pofée par Dorefrtvieux , Abbé du Mont^Saint»
Eloi , d'après le réçit de Baldéric ou Baudry ,
Eveque de Noyon &de Tournajr ;& de Gau-
tier , Abbé du Saint Sepulchre de Cambrai.
Ces deux Auteurs vi voient dans te XI fieete.
_ __ . 2 -
SAINT E.UTHTME,
r
Evéçuï de Sardes,
Martyr,
•• •
-
* 9
*• 't f
t
•a* s
If
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 68ç
- »>
Digitized by Google
6S6 S. GkèGoi re le Gras? n.
• fortune confidérable; mais il renonça au mon-*
mars ii<
^ e a Pr^s *a naiflancc de fon fils , fe fit Ecclé-
fiafhque ,& mourut étant Rigionairt , c*eft-à-
Sorféduca-dire , un des fept Cardinaux Diacres qui a-
tion.
voient foin, Chacun dans fon quartier , des
Pauvres &
des Hôpitaux , appelles Diaco-
ùies. Sylvie * mere du Saint, iuivit l'exemple
de fon mari , &
fe confacra du fervice de
Dieu dans Un petit Oratoire , près dû Portique
de S. Paul. Grégoire s'appliqua dans fa jeunefle
à l'étude de la Grammaire , de la Rhétorique &
de la Philofophie , puis à celle du Droit Ci-
vil & Canonique dont il acquit une grande
connoiffance. Il n*avoit encore mie trente-
quatre ans , lorfque l'Empereur Juftin II le
créa Préteur ^ ou premief Magiftrat de Rome.
Cette Dignité , qui approchoit affez de celle
«le Confui , l'obligea de porter un habit dif*
tinûif, c'eft-à-dire , la Trahie, quiétoitune
robe de foie , enrichie d'une magnifique brode*
rie , &
toute couverte de pierres précieufes.
Mais il pouvoit dire avec Efther , que fon
cœur n'avoit point d'attache 4 cette pompe
extérieure , que fon état lui rendoit indifpen*
feMe. Dès fon enfonce, il s'étoit accoutumé
à n'eftimer que les chofes du Ciel : auffi n'a-
oit-il point de plus grand plaifir que de s'en-
tretenir de Dieu avec de (àints Religieux , &
de fe retirer dans fa chambre , ou dans quel-
que Églife pour vaquer à l'exercice de la prière
&
de la méditation.
Après la mort de fon pere , il fonda fix
Monafleres en Sicile , oïl étoit une grande
partie de fon patrimoine , & y attacha des
Il embraffe fonds fuffifants pour la fubfifiance des Reti-
rât monaf- gi çux Il en fonda un feptieme à Rome dans
tique.
m .
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 6%j
fa propre maifon , fous l'invocation de Saint i
Digitized by Google
, ,
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 689
ment d'envoyé* des Prédicateurs Evangéli-^^55
ques dans Bretagne. Mais comme perfonne
la mars
n'avoit aflfez de courage pour entreprendre
une Million auffi pénible , il s'offrit lui-même
& demanda au Souverain Pontife la permiffion
de partir. A peine Feût-il obtenue , qu'il fe
mit en chemin avec quelques Religieux de
fon Monaftere. Mais lorfque la nouvelle de ion
départ fe fut répandue dans la Ville , le peu-
ple en reflentit une vive douleur. Il s'at-
troupa autour de Benoit qui pafToit pour aller
à TÉglife de Saint Pierre , oc fe mit à crier
tout d'une voix » Saint Pere , qu'avez-vous
:
Xx
,
n cû envo é
ce ^ e" ^c e ' l'engagea à le choifir pour
à Hionftlmi. Renvoyer à Conihlrttinople , vers l'Empereur
nopicenqua- Tibère, en qualité d'Àpocrifiaire , ou de Non-
ApOCri" ce A oftoli< ue I* Sam fot reÇ* de PE"1 -
iuirc
ia
P ï -
î y
* bereur avec toute la«diftinâion poflîble. Mais
la pompe qui l'environnoit ne put rien fur ion
humilité, il continua toujours de vivre en
Moine ; pour mieux oblerver les pieufes
pratiques de cet Etat , if avoit amené avec
Kii quelques perfonnes de la Communauté
dont les exemples puffent ^entretenir fans
cefle dans Pefprit de recueillement de priè- &
re. Pendant le fejour qu'il fit à Conftâmino-
pie , il fe Hâ d'une amitié fort étroite avec S.
Léandre , Evêque de Séville ; &
ce fut à fa
follicitation qu'il écrivit fis Mo toits fut Job 9
divifées en trente-cinq livres. Ceft un Ouvra-
ge qu'on ne fetrroit affez eftimer. Les expli-
cations allégoriques &
morales y font telle-
ment (fiftribuées , qu'on y trouve réunies
comme en un corps , les règles des mœurs &C
les vrais principes de la vie intérieure. C'eft
là que Saint Ifidore , Saint Thomas , fans par-
ler de beaucoup d'autres , ont puifé ces ma-
ximes fublimes que nous admirons dans leurs
Écrits. Le Saint reçut en 583 , une mar-
que bien fenfible de l'efthne qu'avoit pour
hii le fucceffeur de Tibère c'etoit Maurice f
:
Digitized by Google
& CkèôdîAÈ LÉ G&AttD. &>f
Qui par fon mariage avec là fillé du feit
pereur étoit parvenu à l'Empire" Tannée pré- mars 12*
eédente* Il voulut que Grégoire fut le par*
rein de fon fils ainé*
Le Saint fe fit beaucoup d*hoiinéiir paf
la conduite qu'il tint à l'égard d*Eutychius , Pa- H ««tew .
Xx ij
Digitized by
692 S. Grégoire le Grand.
- J comme celui de Jefus-Chrift le fut après fc
.
BC Réfurreaion ( 3 ). Eutychius humble do- &
"'cile, ouvrit les yeux à la vérité, donna &
publiquement la rétradation de fon erreur.
Etant tombé malade peu de temps après ,
il
» même chair ( e ) ».
Le Pape Pelage rappella notre Saint à Ro-
me en 584. Grégoire emporta avec^ lui de
11 revient
Conftantinople un bras de Saint André , le &
à Rome ,& chef de Saint Luc , dont l'Empereur lui avoit
eft fait Abbé
fa } t pr éfe nt. U mit ces deux Reliques dans fon
na
£ de° s at; Monaftere de
Rome ; &
la première y eft en-
Digitized by Google
Grégoire le Grand.
=—
S. 693
point il portoit l'exaftitude touchant l'obfer-
vation de la Règle. ^
mars
Un de fes Moines , nommé Jufte , avoit
amaffé trois Pièces d'Or, &
les avoit foigneu-
fement cachées mais il révéla fa faute quand
:
AX 11)
,
m 11 . i > i i . i ! 111
Digitized by Google
S. Grégoire ls Grand. 695
jour. Le Concitoyens
Saint eut pitié des fes
Î[ui attendoient avec impatience la réponfe de
Empereur. 0 leur fit un difcours fort tou-
MARS il.
• 1 ....... —
(A) Saint Grégoire de remettoit fon glaive dans le
Tours l'a inféré dans fon fourreau. Mais cette circonfc
Hiftoire v 1. 10. c. 1. tance ne fe trouve ni dans
(i) On lit dans quelques Saint Grégoire de Tours , ni
Modernes qu'on vit alors fur dans Bede . ni dans les an-
te fuperbe Maufoléc de l'Em- ciens Auteurs qui ont écrit la
pereur Adrien un ^nge qui Vie de notre Saint.
Digitized by
696 S. Grégoire le Grand.
&
rent trois jours dans la prière le jeûne, afin
WJW$ 1 2.
de mériter de connoître le lieu de fa retraite.
'
Ils firent enfin exaucés , obtinrent (Tune&
manière miraculeufe , ce qu'ils avoient deman-
dé avec tant d'inftance(t). Grégoire ne crut
pas pouvoir réfifter davantage , comme il le
dit lui-même ( 5 ) ,
lorfqu'il vit la volonté de
Dieu fe manitefter fi vifiblement. Il fe laiiîk
donc mener à Rome , où il fut reçu avec les
plus grandes acclamations , & facré le 3 Sep-
tembre
J90.
On le conduifit , félon la coutu-
me à la Confeffion , c'eft-à-dire , au tom-
,
Digitized by Google
S.Grégoire le Grand. 697
» plus que d'éloigner de images mon efprit les
» des chofes fenfibles, afin de m'appliquer uni- mars iz.
» quement à contempler les biens céleftes. Ne
» défirent &
ne craignant rien en ce monde ,
» je m'imaginois être élevé au-deflus de tous
» les objets terreftres : mais l'orage m'a jeté
» tout à coup dans les alarmes les frayeurs ». &
Il ajoute que l'Empereur en approuvant foit
éleûion , n'a pu lui donner le mérite les &
vertus qui lui feraient nécefTaires. Il difoit encore
dans fa lettre au Patrice Narsès ( 8 ) : » Je
» fuis tellement accablé de douleur , cjue je
» peux à peine parler. Mon efprit eft environné
» d'épaifies ténèbres. Je ne vois rien que de
» trifte. Je ne trouve que dégoût affiiftion &
» dans tout ce qui paroît le plus agréable au
» refte des hommes ». Sa lettre à Saint Léan-
dre n'étoit pas moins touchante : » Je ne oui*
» retenir mes larmes , lui difoit-il , lorlque
» je penfe au port dont on vient de m'arra-
» cher. Mon cœur foupire à la feule vue de
» la terre ferme , à laquelle il ne m'eft plus
» poffible d'aborder. Si vous m'aimez , affiftez-
» moi de vos prières ». Il invitoit auffi fes
autres amis à pleurer avec lui , à s'inté- &
r effer en fa faveur auprès du Ciel.
Jean , Archevêque de Ravenne , ami du &
Saint , lui ayant fait un petit reproche fur ce
qu'il avoit pris la fuite pour éviter FÉpifco- ,
°n
pat , quoique cependant il en fut fi digne ,
p^J^)*
1
• M
nu fous le nom de Paftoral. Il
y développe
( 8 ) £. /. Ep. 6» p. 498.
Digitized by Google
.
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 699
pie du pain de la parole divine , regardant cette
fonâion comme la plus eflfentielle la plus & |JU
indifpenfable de toutes celles d'un P&fteur des
ames. voit par fes quarante Homélies fur
On
les Évangiles , qu'il çarloït autant de
clarté que de fimplicite , &C qu u ét$nt doue cher la paro-
m
de cette éloquence du cœur infiniment plus le de Dieu,
perfuafive , que celle dont l'art çft principe. k
On doit dire la même chofe de fes vingt-deux
Homélies fur Ézéchiel , qui furent prêçhées à
Rome en 59* ,
pendant que les lombards ôi-
Digitized by Google
700 5. Grégoire le Gran d.
foîent le fiege de cette Ville. La dix-neuvieme
MARS xi, e ^ ^ort remarquée par les preuves que le
Saint y donne de fon humilité. Il s'applique à
lui-même tout ce que le Prophète dit des Paf-
teurs indolents mercenaires , & déplore &y
amèrement le malheureux état oîi il fe croit
être.
Perfuadé qu'il étoit par fa place , le pere
commun des Pauvres , il pourvoyait à leurs
divers befoins ; &
cela avec tant de douceur
& d'affabilité, qu'il leur épargnoit jufqu'à la
Digitized by Google
S. Grègo ire le Grand. 701
home naturelle à ceux qui reçoivent des aumô-
nés. Il les chériflbit tendrement , & témoi- mars n.
gnoit de la déférence aux plus âgés d'entr^eux
en lés appellantfis Pères. Il fit faire une lifte exa- Son amour
te de tous les indigents , afin cjue tousreflentif- ?° m lc$ Pau
"
Digitized by Google
762 $. GrèGo îRe lë Granî)*
venus i il n'oublia point les Temples con&crég
au Seigneur; il pourvut plulieurs Eglifes des
MARS i*.
ehofts néceflaires au culte divin , celles fur-
tout oui avoient le plus louffert en Italie des
incarnons des Lombards.
Ces Peuples ayant fait urt très^gfand nom-
fere de Prifonniers , Grégoire s'attendrit fur
leur fort , 6c leur procura la liberté , en payant
leur rançon. Il s'intéreffoit fi vivement à cet-
te bonne oeuvre , &
la trou Voit fi conforme
à Pefprit de Jefus-Chrift , qu'il engagea les
fevêques de Fano 6c de Meffine à y contri-
buer * en vendant les Vafçs fiicrés de leurs
Sa douceur Eglife ( 9 ).
envers les Ce fut paf line fuke de la mêmfc charité
Herét.ques,
^ Gr égdire travailla à la converfion des
Hérétiques ; mais il n'employoit à leur égard
que les voies de la douceur de la perfua-&
fion. il écrivit à l'Evêque de Naples de rece-
voir tous ceux qui voudroient rentrer dans le
fein de PEglife : » Je prends fur moi , difok-
» il , les inconvénients qui pourroieat réfulter
* de leur prompte réconciliation. Une trop
» grande fevérité feroit ici préjudiciable au
» ialut de leur âme »* U n'avoit garde cepen-
dant de fournir matière au triomphe des enne-
mis de PEglife par un excès de complaifance ;
il favoit être ferme à propos ; jamais il ne &
relâcha rien de lafévérité de l'Evangile ( 10).
U montra la plus grande modération envers
les Juifs & les Schématiques d'Iftrie. Pierre
Evêque de Terracine i ayant enlevé aux pre-
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 703
leur Synagogue , il lui ordonna de la
leur rendre. C'eft qu'il favoit que les voies Mlï . .„
de ne pouvoient manquer d aigrir les ei*
lait
prits. Auffi manda-t-il à Pierre de s'abftenif
de toute violence , &
de n'employer que les
armes de la doucetir &
de la charité , comme
étant lés feules qui fuiTent capables de conque*
rir les cœurs. Il tint la même conduite à l'é-
gard des Juifs de Sardaigne &
de Sicile ( 1 1 )
Malgré ce fonds de douceur , Grégoire étoit
ferme &
inébranlable dans l'occafion ; fon & s»
courage dans le$ épreuves étoit d'autant plus
invincible , qu'il avoit pour principe une con-
fiarice fans borner en la bonté de Dieu. » Vous
» connoiffez mon caraâere , écrivoit-il à Sa-
» binien fon Nonce à Conftantinople , &
» vous lavez que je fôuffre long-temps. Mais
» Iorfque je ne dois plus fouffrir, ma patience
» fe change en force , &
j'affronte gâiment
» tous les dangers ( i i ).
Toutes les vertus du faiftt Pape étoient côu.
_^ou^elj«
tonnées par une humilité protonde, il fe re- preuves de
fon humilité.
gardoitcomme le dernier des hommes , &
comme un miférable pécheur qu'une lâcheté
criminelle empêchoit de marcher dans les
voies de la perfection Son plus ardént
{ 13 )•
défir étoit de fe voir l'objet du mépris public
& d'être le lebut du peuple
Ç 14 ).
Le vit fen-
timent qu'il avoit de fes miferes , lui faifoit
fouhaiter qu'on l'avertît continuellement de fe$
fautes. » Je fuis prêt à écouter tous
f difoit-il ,
Digitized by Google
,
fans
Digitized by Google
S. Grégoire le Granv. 705
&ns occupé des moyens de procurer la
ccffe
gloire de Dieu &
de PEglife, par la réforma-
mars
tioades mœurs &
l'édification des Fidèles
de foulager les pauvres , de confoler les affli-
gés, de maintenir la Difcipline Ecdéfiaffique
de travailler à Paccroiffement de la piété de &
la Religion. La furprife fera
encore plus gran-
de , fi l'on fait attention à la foiblefle de fa
fanté à fes maladies continuelles ,
, &
au temps
confidérable que lui emportoit l'exercice de la
prière &
de la contemplation. Son
Après ce que nous avons dit de S. Grégoire l**"" 18
on juge aifément au'il devoit avoir beaucoup * lea
******
d'horreur pour le Me &
le luxe , dont les per-
fonnes conftituées en Dignité ne fe font pas tou-
jours de fcrupule. Il n'y avoh rien dans fon
Palais qui ne refpirât la fimplicité chrétienne.
Sa maifon n'étoit compofée que dïccléfiafti-
cjues ou de Moines diftingués par leur vertu
leur favoir &
leur prudence. Tout fon dome£
tique retraçoit la perfeâion des premiers Dif-
ciples de Jefus-Chrift Mais comme fa vertu
étoit éclairée , il ne fe bornoit pas à étendre
le règne de la vertu ; il s'appliquoit auffi à dif-
fiper les ténèbres de l'ignorance qui traînent
,
ordinairement à leur fuite les plus grands déf-
ordres. De là ce zele avec lequel il encoura-
geoit les talents de ceux qui cultivoient les
Arts & les Sciences , fur-tout dans la Ville de
Rome.
Le trifte état où étoit alors la Chrétienté , de*
mandoit un Pontife tel que Grégoire , c*eft-à-
dire , un homme d'une fainteté confommée
t
d'une capacité fupérieure , &
d'un courage à
toute épreuve. Lorfqu'il monta fur le Saint
Siège , les Églifes d'Orient étoient en proie
Digitized by Google
, ,
. ^ *f — T ' » r •
o — — ^ - ' -
—
Digitized by Google
S. QàÊGOtRÈ LÉGàAttD. 707
8i fûMOitt leur Roî AgHùlf qui fit une abjura-
tion folennelle de PAriahîfme.
MARS il.
Romain , Exarque ou Gouverneur d'Italie ,
s'empara en 592, de Péroufe deplufieurs &
S aconduî-
autres Villes , au iriépris du Traité qu'il avoit te durant les
feit avec les Lombards ( 17 ). Mais il ne jouit guerres des
pas long-temps du fruit de fa mauvaife foi. Le* Lombards '
Digitized by Google
708 S. Grégoire le Grand.
obligés pour les payer f de vendre leurs pro-
pres enfants. De pareilles oppreffions crioienr
vengeance , &
Saint Grégoire étoit défolé de
ne pouvoir y apporter de remède. Il s'en plai-
gnit dans une lettre à l'Impératrice Conftanti-
ne ( 1 8 ) , qu'il conjuroit de la manière la plus
touchante 9 de s'intérefler en faveur de tant
d'infortunés. Il la prioit aufli de repréfenter
fortement à l'Empereur qu'il répondroit à Dieu
de la conduite de fes Officiers , s'il ne les re-
tenoit pas dans les bornes du devoir.
Dans la même année 591, l'Empereur Mau-
rice publia un Edit par lequel il étoit défendu
à tous ceux qui auroient exercé des Charges
publiques , d'entrer dans le Ckrgé , avant
d'avoir rendu compte de leur adminiftration ,
& à tous ceux qui avoient pris quelque enga-
gement dans la Milice , d'embrafter la vie mo-
naftique. Ces derniers étoient aifés à connoî-
tre , parce qu'ils portoient une marque impri-
mée fur la main. L'Edit fut envoyé aux Pa-
triarches , afin que chacun d'eux le notifiât
aux Laïques de fon diftriâ. S. Grégoire étoit
malade quand il le reçut. Ceci l'obligea de
différer quelque temps à écrire à l'Empereur 9
pour lui reçréfenter les inconvénients de fa
nouvelle Loi. Sa lettre au Prince fut tout à la
ibis ferme &
refpeôueufe ( 19 ). Il y approu-
vait la première panie de rEdit , concernant
les perfonnes qui avoient exercé des Charges
publiques. Il étoit jufte en effet qu'elles ren-
diflent compte de leur adpûniftration , avaût
de changer d'état , d'autant plus qu'elles pou-
Digitized by
S. Grégoire le Grand. 709
voient ne s'engager dans la Cléricarure , que
par des vues profanes , & même criminelles. 1 2.
Quant aux gens de guerre , qui communé-
ment ont grand befoin de pénitence , le Saint
penfoit que c'étoit leur fermer l'entrée du
Ciel , que de leur fermer celle des Monafte-
res, l'expérience prouvant que pluiieurs ne
peuvent fe fauver, à moins qu'ils ne faffent
un divorce éternel avec le monde. Il conju-
rait donc l'Empereur de modérer la rigueur
de fa Loi , & de ne pas trouver mauvais qu'on
ÎmBÊt de la Milice du fiecle dans celle de
efus-Chrift. Ce n'étoit pas qu'il prétendit qu'on
dût recevoir indifféremment tout le monde à
la Profeflion monaftique. Il vouloit qu'on
examinât auparavant les difpofitions &les mo-
tifs de ceux qui fe préfentoient ; & fi après
cette précaution , Dieu fembloit les appeller
à la pénitence , U jugeoit qu'on ne pouvoit
plus les empêcher d y entrer , fans réfifter
aux ordres du Ciel.
p
Quoioue Saint Grégoire n'approuvât pas
en tout l'Édit du Prince , il ne faifTa pas de
l'envoyer conformément à l'ordre qu'il enavoit
reçu : » Par-là , difoit-il à Maurice , je me fuis
» acquitté d'un double devoir ; j'ai obéi à FEm-
» pereur en publiant fon Édit ; &j'ai rempli
Digitized by Google
,,,
Digitized by Google
S. Grégoire leCran d. yxi
& qui étoit parrein du Prince dont nous ve-
nons de parler, lui ayant demandé quelques
Tableaux aui refpréfentaflent des fujets de pié-
MARS 12.
Digitized by Google
yn S. Grégoire le GrakdI m
Digitized by Google
S.Grecoire le Granb.*jii
été jufques-là confacré pour défigner un Con-
cile général qui reprelentoit toute FÉglife. mars i».
Celui donc qui le prenoit donnoit à entendre
qu'il s'attribuoit à lui feul PEpifcopat , qu'il &
ne regardoit les autres Evêques que comme
fes inférieurs & fes Vicaires. Saint Grégoire
lui donna cette interprétation, comme teL &
le condamna ( 26 ). 11 eft vrai que le Patriar-
che ne lui prêtoit pas une lignification fi éten-
due , mais il étoit toujours condamnable de
^attribuer un titre nouveau faltueux* Le &
Saint lui en fit parler par fon Nonce à Conftan-
tinople , &
lui écrivit même plufieurs lettres à
ce fujet. Ces moyens ne lui ayant pas réuifi , il
employa la force de l'exemple , ne prit que &
des titres (impies &
conformes aux règles de
l'humilité chrétienne. Une telle conduite ajou-
ta encore à la haute idée qu'on avoit conçu
de lui &
de fon éminente fainteté. De toutes
parts les Fidèles s'adreffoient à lui , comme à
un oracle , pour avoir l'éclairciflement de leurs
doutes & la folution de leurs difficultés.
*
rcponft
Entre les perfonnes qui le confulterent fur a
leurs peines intérieures , fut une Dame nom- fendes,
mée Grégoria , attachée à l'Impératrice. Elle
étoit dévorée de fcrupules j>ar rapport à fes
péchés , quoiqu'elle en eût fait une Confeffion
exaûe & fincere. Elle écrivit donc au Saint
pour lui expofer l'état de fon ame , lui &
manda que fes inquiétudes ne prendroient fin
que quand il lui auroit afiuré qu'il favoit par
révélation , cjue tous fes péchés lui étoient
remis. Grégoire lui fit une reponfe , telle qu'on
Digitized by Google
7M S. Grégoire lè Grand.
- s de voit Pattendre d'un, homme confommé dans
MARS 11 k connoiffance des voies de Dieu. » Vous
"
» me demandez , difoit-il ( 17 ) , une chofe
» qui eft tout à la fois difficile &
inutile ; diffici-
» le, parce que je fuis indigne d'avoir des révéla-
it tions; inutile, parce que vous ne devez point
( 27 ) I. 7. Ep. 2f.
Digitized by Google
S. Grégoire le Grax d. 715
tôt la douleur de voir l'Empire livré à la
conrufion , &
devenir la proie d'un ufurpateur. M4J)C .„
L Empereur Maurice avoit été oblige de
Aire une paix honteufe avec les Abares , Peu-
ple originaire de Scythie , alors ét^f)Ii fur &
les bords du Danube ( 18). Les vainqueurs
lui ayant offert les prisonniers qu'ils avoient
faits , pour une rançon très-modique , H ne
rougit pas de la leur refluer. Ce refus inhumain
mit les Barbares en fureur, leur infpl- &
ra l'affreux deflein de faire pafler tous les pri-
fonniers au fil de l'épée , ce qu'ils exécutèrent.
L'Empereur déchiré de remords , diftribua
d'abondantes aumônes , 6c fit prier dans tou-
tes les Eglifes pour obtenir le pardon de fon
crime mais il ne fe corrigea point de l'ava-
;
u'il creufoit depuis long-temps fous fes pieds. **** & fuc
-
( iS ) Théophane % Chranogr.
Digitized
,
Digitized by Google
S. Grégoire le Grand. 717
quent la mémoire de Maurice , elles ne tom-
bent que fur des chofes vraiment condamna-
MARS XX
bles. On doit d'ailleurs les regarder comme
un avis tacite donné à Phocas de ne pas corn*
mettre les fautes reprochées à fon Prédé-
ceiTeur ( t ).
Sa mort.
Le de la Vie de Saint Grégoire ne
refte
fut plus qu'un tiflu d'infirmités , qu'une appli-
cation continuelle aux affaires de l'Eglife aug-
mentoit encore. Il mourut le 1 1 Mars 604 f
vers la foixante-quatrieme année de fon âge.
Il avoit fiégé treize ans , fix mois dix jours. &
Avant fa mort , il donna plufieurs fonds de
terre pour entretenir le luminaire de l'Eglife
de Saint Paul ( «). On a confervé long-temps
fon Pallium , fa Ceinture , &
le Réu^uaire
qu'il portoit à fon cou (*). Sa mémoire eft
<
Digitized by Google
7i8 S. Grégoire le Gran d.
tn grande vénération parmi les Grecs & le*
Un
Supérieur qui $ l'humilité ta charité &
de Saint Grégoire le Grand , regarde com-
me le ferviteur de tOQP ceux* dont conduite &
hiia été confiée ; St dès qtfil s'agit de pro-
' ' •
Digitized by Google
S. Grégoire leGrand.jiç
curer le bien fpirituel du moindre d'entr'eux ,
il n'y a point de facrifice qu'il ne foi* prêt à
MÊME JOUR.
LE
SAINT MAXIMILIEN,
Martyr a Thébeste,
en Numidie.
Digitized by Google
S AT AT T P JkU L 3 E.
mçté lecondamna à perdre la tête,
; Comme on le menoif au fupplice, il exhor- MARS
12.
toit les Chrétiens à demeurer fidèles
au
Seigneur , & à prier conflamment jufqu'à ce
qu'ils euffent obtenu une Couronne lembla-
ble à celle qu'il alloit recevoir. S'étant en-
fuite tourné vers fon pere il lui dit avec
,
un
vifage gai : » Je vous prie de donner à celui
» quj me coupera la tête , l'habit que vous
» m'aviez fait faire pour aller à l'Armée. Puif-
» fiez-vous être bientôt réuni dans le Ciel £
» votre fils , pour y louer &
y bénir éter-
» nellement avec lui le Dieu de gloire ». En
achevant ces mots , il reçut le coup qui ter-
mina fa Vie. Il n'étoit âgé que de vingt-un
ans , trois mois &
dix-huit jours. Son martyre
arriva en 296. Voyez fes Aâes dans D.
Ruinait.
SAINT PAUL,'
Premier Évêquë de Léon.*
»
»
en Bretagne* }
•
Digitized by Google
7*2 Saint P a u i , Ë.
il du pays de Cornouaîlle ,
fortit paffa &
dansPArmorique , ou petite Bretagne. II
u
s'artêta dans une Me , fituée vers la côte
quliabitoient les Ofifmiens , Peuple barbare
& plongé dans les ténèbres de Hilolâtrie. Là 9
caché aux yeux des hommes 9 il menoit une
vie vraiment angélique. Du pain de Peau &
fàifbient fa nourriture ordinaire ; il
y ajoiitoit
un peu de poiflbn les jours de grandes Fêtes.
Touché du déplorable aveuglement des
Ofifmiens , il pana fur le continent pour
leur prêcher la Foi. Sa Miffion eut le plus
heureux fuccès. Withur Comte ou Gouver-
neur de toute la côte, en écrivit au Roi
Childebert , &
fit fi bien , que Paul fut ordonné
3
nouvel Evêque ne penfà plus qu'à remplir
dignement les fondions de fon mini/lere ; &
Dic\i bénit tellement fes travaux , qu'il ex-
tirpa de fon Diocefe toutes les fuperlHtions
, du Paganifme. Withur lui ayant donné une
maifon qu'il avoit dans rifle de Bas, il en
forma un Monaftere où il mit des Moines
fervents qui 1 avoient fuivi daçs l'Armorique.
Comme il foupiroit avec ardeur après b
Solitude , il fe déchargea de FEpifcopat fur
un de fës difciples , ahn de paffer le refte de
fes joursdans la Retraite. Il mourut le n
Mars vers Pan 579. U étoit âgé de près de
,
( a ) |
l'Armorique où il s arrêta d'à-
Saint Paul étoit Prêtre
lorfqu'U quitta U
Grande [bord, eft appcllée en Utia
Bretagne. La petite Ida 4c] MvfwU*. On croit qu« c'CÉ)
Digitized by Google
SÀ i xt Paut, Ëè
tées à FléUry 6U
Saint Beiioit-fur-Loiré , du-
rant les Incùrfiôns des Normands* Mais elles UAM %U
ont été depuis difperfées par les CalvinifieSi
Saint Paul fîxâ fdn Sicgfc à Léon , Ville des
Ofifmiens , laquelle a pris fon nom* L'anciéâ
Bréviaire du Diocefe marque fa fête au iq
d'Oâobre * qui fut apparemment le jour de U
Tranflation de fes Reliques ; car elle eft mar>
ouée au 1 1 de Mars dans l'ancien Bréviaire
de Nantes , Sa dans ceux de plufieurs autr etf
Piocefes»
Voyez le P. le Côiiite , les Ëolkriclifte* *
& Doirç Lobineau , qui a donné la Vie du
Saint d'après fes Aâes , compofés par un
Moine <œ Fleur/ , vers la fin du dixième
fiecle*
Zzij
Digitized by Google
y 14 S. Nicèphore y Pat. de Const.
L'An S z 8»
uigwzed by Google
S. NiciPHORE , Pat. de CoiïST.^i^
les yeux de fon père, croifibit tous les jouis
en âge &
en fageffe, &
s'animoit continuel- mars 13.
lement à la pratique de la vertu par les exem-
ples domeftiques qu'il avoit fans cefffe occa-
fion de remarquer. La mort lui ayant enlevé
fon pere de bonne heure , Eudocie fa mere con-
tinua de cultiver avec foin fes heureufes difpo-
fitions. Elle le formoit à la piété , tandis que
différents maîtres prenoient foin d'orner fon
efpritpàr l'étude des Lettres. Nicéphore n'eut
pas plutôt paru dans le monde > qu'il s'y fit nefteftimé
universellement eftimer par fa vertu , ainfi & honoré a
•
c - ^
ei ira tira
r .
conçue de lui
ploi avec une capacité extraordinaire. Mais
il ne fe contentoit pas de fervir l'Etat par fes ?
Digitized
7 16 S, Nicèphorè Pat. de Const,
rnoignage le plus authentique de là pureté de
fa foi oc de fon horreur pour l'impiété du
13
femps, Il tint à fa main durant toute la cér
rémonie un écrit qu'il avoit çompofé pour
la défenfe des Saintes Images , mit en- &
fuite en dépôt derrière l'Autel 9 comme uij
gage de la fermeté avec laquelle il étoit dé-
termine à maintenir jufqu'à la njorf la fra*
fjition de i'Eglifeftf)-
Apeinefut-il aflis iurla Chaire Patriarchale;
qu'il entreprit la réformation des mœurs de
(on Dioceie. 1} y réuffit , en ajoutant la for*
çe de l'exemple à celle des exhortations. Il
étpit infatigable lorfqu'il s'agiflbit de remplir
Jç$ fbnftions dç fon miniftere. La douceur &
la patience furent les principales armes qu'il
employa contre le vice; il ne s'en fervit &
point inutilement. Mais la gloire qui lui revint
du changement opéré dans les moeurs de fes
Diocéfains, n'approche point encore de celle
flont lp couvrit la fermeté invincible avec la?
quelle il fquffrit les periecutions cjue les en*
pemis de la Foi lui fufcitçrent.
Lépn FArminien , Gouverneur de Nato e
f
I î
( a
) Oq
trouve dans les Saint y expofbit clairement
Annales d« Baronius, fous les principaux myûeres de la
l'an 8x1 , & dans lefeptieme Foi , ainfî que la Doûrine de
^ome'des Conciles du P. i'Églife touchant l'invocation
Labbe , la Confcflion de Foi des Saints , & le culte que
quc Saint Nicéphore envoya Ton doit a leurs Images 6c à
au pape péon tH , aufli-tôt leurs Reliques.
inftallation. Le
Digitized by
S. Nicéphore , Pat. de Const. jxj
répandre leurs erreurs. La rufe, Partifîce , >
Digitized by Google
7 î$S. Nie èp houe y Pat. de Const.
H ordonna quelques Soldats
fecre tement à
de traîner avec mépris une Image de Jefus-
Chrift qui étoit fur la grande Croix qu'on
i voit inife à luie des portes de la Ville. Ce
qui ayant été exécuté , il défendit d'y en remettre
une autre , fous prétexte d'empêcher une pa-
reille profanation. Le Patriarche vit bien qu'un
violent orage menaçoit I'Eglife ; mais il ne
fe découragea point. Plein de confiance en
pieu , il redoubla la ferveur de fes prières,
exhorta les Catholiques à demeurer fermes ,
1
Digitized by Google
5. NicÉPHORE 3 Pat. de Const.jk)
» phetes , des Pafteurs , &
des Doôeurs ( i ) ;
» mais il n'a point parlé des Empereurs. Le *****
13.
» gouvernement de l'Etat vous eft confie ,
» comme celui de l'Eglife l'eft aux Pafteurs. »
Léon, tranfporté de fureur, chaffa les Evêques
Catholiques, & leur défendit de reparoitre
en fa préfence. Il en vouloit fur-tout à Nicé-
phore. Il ne penfa donc plus qu'aux moyens
de le perdre , &
il ne tarda pas à en trouver.
1
i"
*
•
• *
Digitized by Google
,
Digitized by Google
S. Nicèphore Pat. de Coxst. , 731
un effet de fa très-grande ifliféricor-
C'eft par
de que Dieu envoyé des contradiôions âç de$ j^iRS 13.
épreuves à Tes ferviteurs. En fourni flam ainfi
de Pexercice à leur vertu , il purifie leurs a«?
mes, ÔÉ (es fait parvenir à ce degré de perfec-
tion qu'il exige de fes Elus. Les fouffrances
ont une efficacité que n'ont point les autres
pratiques de piété. Ne nous décourageons
donc point , fi les maladies , les traverfes i les
perfécutions nous empêchent de fairç le bien
que nous avions en vue, nous mettent &
dans Pimpofïïbilité de remplir les devoirs de
notre état. Dieu tient compte de la bonne
volonté , pourvu qu'elle loit accompagnée
d'unç foumiffion abioluç au* décrets de fa
'I "
bliotheques de Paris , de Ro- ciles
« T. 7. p. 1197, &c.
me 6c d'Angleterre. La pré- CoteHer en a publié quelr
fence réelle cft établie de la ques autres avec une lettre
manière -la plus claire 6c la à Hilarion 6c à Eurtrate.
plus precife dans un de ces Monum. frac» T.-J. p» <ff*.
Ecrits. Voyez Léori Allatius , 8°. S. Nicèphore compofa
L. j. de Confenf. EccUf. Occid. aum" un Ouvrage pour prou-
& Orient, e. ij. p. isar. On ver qu'Eufebe de Céfarée
retrouve prefque les mêmes étoit Arien , 6c qu'Épipha*
termes dans le Livre de ni de favorUoit l'erreur des
Chirubinu à Moyfe factis. Manichéens.
( Voyez Canifius ,
7*. Le P. Anfelme Banduri
a. Part.
X. p. i j i fit la Bibliothèque des Bénédictin de Ragufe , avoit
Pères , T. 9 ). projeté de donner une Édi-
0
5 . La Difpute avec V Em- tion de tous les Ouvrages de
pereur Lion V Arminien . fur la Saint Nicèphore i mais la
matière des Images. Voyez le mort l'en a empêché. En
P. Combefis, Orig. Confon- 1765 , il en publia un Prof
tin. Paris 1664. in-quarto. pechts , qui a été inféré tout
6*. La Lettre au Pape Lion entier dans la Bihliothtque
III, Nous en avons parlé dans Grecque de Fabricius , T. 6.
la Vie de Saint Nicèphore. p. 640. On trouve auûi une
7°. Dix-fept Canons inférés partie de ce ProfpeSut dans
dans la Colle&ion des Con- Oudin , de Script. 7*. 2. p. /?•
Digitized by Google
73 * S. NiCéphore 3 Pat. de Const.
Providence. Abandonnons-nous à lui fans ré-
ferve ; il nous aime infiniment plus que nous
'
ne nous aimons nous-mêmes , & il lait beau-
Vierge.
Tiré defa Vie originale, publiée parRoJwàde^
/>. jJ/ • Cette Vie eff beaucoup plus correSe dan*
le Recueil des Bollandjûes* Voye[ le P. Marin ,
Vies des Pérès des Déferts d'Orient , T. a.
p. 101 & fuiv.
L'An 410.
A NtiGONe,
un
pere de notre Sainte , étoît
Seigneur de la première qualité , qui oc-
cupoit une place très-diftinguée à la Cour de
l'Empereur Théodofe le jeune , dont il ëtoit
proche parent. Il avoit époufé Euphrafie , qui
ne lui cedoit en rien du côté de la naiffance
& de la vertu. Dieu bénit ce mariage par la
naiffance d'une fille à laquelle on donna le nom
de <à mere ; & c'eft elle que l'Églife honore
en ce jour. Les premiers foins des chaftes
époux fiirent de remercier le Ciel de la fécon-
dité qu'il avoit accordée à leur union , & de
lui protefter qu'ils n'éleveroient leur fille que
pour l'Éternité. Ils s'engaeerent enfuite par
un vœu à paffer le refte de leur vie dans la
continence , afin de vaquer plus librement au*
exercices de la piété , dont ils voulçient &i*
Digitized by Google
734 Sainte Euphra$ie 3 P.
jeune ,à paffer à de fécondes noces ; mais
elle n'écouta aucune des proportions qui lui
fiirent raitësi Ltf commerce du inonde lui de*
Venant de jour tû jour plus \
charge par les
diftraâions qu'elle y trouvoit\elle fortit fe-*
creteméiif da Conftantinople , &
fe retira
avec fa fille ta Égypte, où elle âvoit de
riches pofleffions. Elle fixa fa dèmetire dans
le voifinage d'ufi Monaftere compofé de cent
trente Religieufes , qui édifioient par la prati-
que de toutes les vertus.
Elles ne fe nourriffoient que d'herbes de &
légumes , fans y mêler aucun aflaifonnement;
& ne mangeoient qu'après le coucher dû So-
leil. Il y en avoit plufieurs qui étoient deux
( a ) Ce foin exceffif de la
|
ment condamné par Saint
famé du corps a cté ftvére- 1 Ambroife, S<rrru xi. inPf* tr$
Digitized by Google
,
m
» teftion. Elle n'aime & ne cherche que vous
;
» c'eft donc à vous feul qu'elle fe recoraman-
» de (£). » Puis fe tournant vers fa fille, elle
lui dit » Puiffe le Seigneur , qui a établi les
:
La
Digitized by Google
Sainte Eup hras i , V. 737
La nouvelle de fa mort étant parvenue à la
Cour de Conftantinople , l'Empereur Théo-
jyj^j *'*
dofe envoya chercher la jeune Euphrafie qu'il
avoit promife en mariage au fils d'un Séna-
teur , à la fortune duquel il s'intéreflbit beau-
coup. Mais la Sainte etoit trop affermie dans
fa vocation pour penfer à fortir du Monafte-
re. Elle fit donc la réponfe fuivante à Théo-
dofe : » Sachant , invincible Empereur %
» que j'ai promis à Jefus-Chrift de vivre dans
» ime chafteté perpétuelle , voudriez-vous que
» je violafle ma promefle , en époufant un
» homme mortel , qui deviendra bientôt la
» pâture des vers ? Je vous fupplie , par les
» bontés dont vous honoriez mes parents , de
» difpofer des biens qu'ils mfont laiffés , en fit-.
n veur des pauvres , des orphelins &
des Égli-
y> fes. Donnez la liberté à tous mes efclaves p
» 6c accordez à mes fermiers une remife de
» tout ce qu'ils doivent , afin qu'étant déli-
» vrée du foin de mes affaires temporelles , ;e
» puiffe fervir Dieu fans obftacie. Priez le
» Seigneur de me rendre toujpurs digne de
» lui. Pofe demander la même grâce à Tlm-
» pératrice votre époufe. L'Empereur ne put
retenir fes larmes en lifant cette lettre. Les
Sénateurs pleurèrent auffi lorfqullsen enten-
dirent la le£hire. » Voilà , à Théo-
dirent-ils
» dofe , une fille digne d'Antigone d'Eu- &
» phrafie ; elle fait honneur au fang illuftre
» qui coule dans fes veines ; c'eft un faint re-
» jeton d'une tige vertueufe».Théodofe, queU
que temps avant la mort arrivée en 395 , exé-
cuta pon&uellement les intentions d'Euphra-
fie,
:
Digitized by Google
738 Sainte Evphrasie^V.
Vierge tendoit tous les jours à la perfeâîon
de Ton Etat. Elle eut beaucoup de combats in-
"
teneurs à foutenir , mais elle en fortit tou-
jours viâorieufe- Elle ne s'appercevoit pas
plutôt de la tentation , qu'elle alloit fur le
champ la découvrir à fon Abbefle. Son but en
cela etoit d'humilier le Démon , de fe pro- &
curer des avis falutaires , dont elle pût faire la
règle de la conduite. La Supérieure , très-ver-
fée dans la connoiflance des voies intérieures ,
la confoloit , &
lui indiquoit les moyens de
profiter de fes épreuves. Elle lui prefcrivoit
quelquefois des pratiques rudes humilian- &
tes , afin de la détacher toujours plus d'elle-
même , & de préparer par là fon ame à rece-
voir des grâces plus abondantes. Elle lui ordon-
na un jour de tranfporter d'un lieu à un autre
un tas de groffes pierres. La Sainte obéit fans
répliquer , &cela pendant trente jours de fui-
te. Cette parfaite obéifTance, jointe à d'autres
mortifications corporelles , lui valut une en-
tière viâoire fur le Démon , qui enfin la laifla
tranquille.
L'auftérité de la Règle ne fuffifoit point en-
core à la ferveur d'Euphrafie. Elle ne man-
gjeoit qu'autant qu'il falloit pour ne pas mou-
rir. Elle etoit deux , trois , & même quelque-
fois fept jours, fans prendre aucune nourriture.
Son humilité répondoit à fon abftinence. Pré-
férant toujours les plus bas emplois de la Com-
munauté , elle s'eftimoit heureufe d'être char-
gée de nétoyer les chambres des Sœurs , ou
de porter de l'eau à la cuifme. Le trait fuivant
montrera jufqu'où elle portoit l'humilité la &
douceur. Une fervante du Monaftere lui de-
manda un jour avec aigreur pourquoi elle ne
Digitized by Googl
S. THEODOkt, ÀÊÈÊ.
Jnangeoit qu'un* fois la femainé * fi pat ^ &
fcV 11T *!*£ ,
"
MÊME J 0 V R.
LÉ
SAINT THÉOPHANE ,
Abbé.
IThéophane étoit fils d'Ifaàd , Gouvei*
neur des Mes de l'Archipel. Son pere en mou-»
rant , nomma l'Empereur Conftantin Copro-*
nyme pour être fou tuteur. Comme il n'avoit
encore que trois ans , il étoit à craindre que
Conftantin ne le fit élever dans les erreurs des
Iconoclailes , qu'il fevorifoit de tout fort pou-
voir. Heureufement la Foi du jeûna Théopha-
ne ne reçut aucune atteinte , par les foins d'urt
domeftique fidèle , qui lui infpira de bonne
heure les fentiments a une piété folide , uné &
vive horreur de toute Doârine improuvée
par l'Eglife Catholique. Lorfqtt'il eut atteint
A a aij
Digitized by Google
740 S. Théodore > Abbé.
l'âge viril , il fe rendit aux follicitations de fes
. amis qui le preflbient de fe marier. Mais le
jour môme de fes Noces , fe trouvant feul
avec fon'époufe , il lui tint des difeours fi tou-
chants fur la brièveté de la vie , fur le néant
des chofes de la terre , fur la crainte des Juge-
ments de Dieu , qu'il fit pafTer dans fon cœur
un ardent défir de fe confacrer fans réferve
au fervice du Seigneur. Elle s'engagea même
par vœu , à vivre avec fon mari dans une
continence perpétuelle. Quelque temps après
elle quitta entièrement le fiecle, embrafia &
l'Etat monaftique.
Quant à Theophane , il fonda deux Monaf-
teres dans la Myne , &
fe chargea de la condui-
te de l'un des deux ( a ). Il y vécut comme ua
homme parfaitement mort au monde à lui- &
même , uniquement occupé des exercices de
la pénitence &
de la pnere. Il parut avec
éclat au fécond Concile de Nicée, en 787,
Tous les Pères de l'Affemblée ne purent s'em-
pêcher d'admirer la fimplicitç , la modeftie
& l'humilité d'un homme qu'ils favoient avoir
occupé dans le monde une place fi diïHnguée,
Ils lui donnèrent des marques de leur vénéra-
Digitized by Googl
S. TH ÉO D 0 R E 1 A B B E. 741
fervoit de & une pierre de chevet
lit , ; dit
pain bis & de Peau fàifoient toute fa nourri- MAR$ f ?
iure. Sa fanté fe dérangea confidérablement à
l'âge de cinquante ans & ; reffentit des dou-
il
Digitized by Google
74* £ Th'ÈOP H AN E 3 Aà B È.
n I ggB menaces. Il lui fit cette généreufe répon*
fes
*
*"
c# infirme ÇO m nie je le fuis , je n'ai
^
MARS n,
» garde d'ambitionner les chofes que j'ai mé*
» prifées pour Jefus-rChrift dans ma jeunefife ,
» lorfqu'ii m'étoit facile d'en jouir au milieu
» du monde. Quant à mon Monaftere
. à &
» mes amis , je remets leur fort entre les mains
» de Dieu, Au refte fi vous croyez m'épou*
h vanter par vos menaces , comme on épou-
» vante un enfant aveç des vçrges , vous vous
» trompez. Car quoique je n'aye pas la force
h de marcher , &
quç je fois wjet à plufieurs
» autres infirmités corporelles , j'efpere que
» Jefus^Chrift me donnera le courage de fouf»
» frir pour la défenfe de fa caufe , tous les fup»
h plices auxquels vous pourrez me condamner,
^'Empereur , qui ne s'attendoit point à une
&mblabie réponle , en fut déconcerté. II ne
Eçrdit pourtant point encore toute efpérance.
chargea plufieurs perfonnes de parler au Saint
&ç de taire tous leurs efforts pour l'amener à fon
but. Mais ce moyen n'eut pas plus de fuccès
que le précédent. L'Ëmperçur entra alors dans
imç grande colère , &
ordonna que Théophane
fut renfermé dans un cachot. Le Saint y refta
deux ans , privé des chofes les plus nécçflaires
à la vie ,
malgré lç trille état de fa fanté , qui
dépériffoit de jour en jour. On eut même la
Digitized by Google
Sainte Rennoque V. 743 ,
EN É C O S S E.
SAINT GÉRALD,
ÉVÊQUE EN ÉCOSSE.
^ ESaint,
&
Irlande , prit l'habit
qui étoit Anglois , pafla en
dans le Monailere de
Mégeo ou Mayo , fondé par Colman de Lindis-
Digitized by Google
S. Mochoèmoc^Abbé. 745
MARS ij,
SAINT MOCHOÊMOC ,
Abbé en Irlande.
JVlOCHOÉMOC ; appelle Pulchirlus paf
les Latins , fut élevé fous la conduite de S.
Congal ,dans le Monaftere de Benchor. Ce
fut à lui qu'on dut la fondation de la célèbre
Abbaye de Liath-Mochoémoc f près de la-
quelle on a depuis bâti la Ville de ce nom.
Ce Saint mourut le 13 Mars 65*. .
Digitized by Google
74* Sainte Mat h i lde.
L'An 968
MARS 14,
m
Mahatu ,
ATHILDE
étoit fille
Digitized by
S a in te Mat ni ld e. 747
(a). Ce Prince réunifient beaucoup de piété
à toutes les qualités royales. Il etoit adoré
qui le regardoient comme
t ^
de fes Sujets ,
)igitized by Google
748 Sainte Mathildé.
J. C. a choix & auquel font promifes le?
fait ,
Digitized by Google
Sainte Mathilde. 749
Othon n'avoit été couronné Roi de Germa-
nie ,
qu'après de vives conteftations. Comme mars 14 .
cette Couronne étoit éleétive , Henri fon frère
quoique le plus jeune , la lui avoit difputée ; &
Mathilde par une injufte prédileôion , s'étoit Eiieeftper-
déclarée en fa faveur. Cette conduite de la Rei-^ cutéc P*1
"
656 to *
ne mere alluma le flambeau de la difcorde entre
les deux frères. Mathilde commit fans doute
une grande faute ; mais Dieu la lui fit expier
par les épreuves cju'il lui envoya. Othon &
Henri £e liguèrent contr'elle ^ &
la dépouil-
lèrent même de fon douaire 9 fous prétexte
quelle avoit épuifé l'État par des aumônes
inconfidérées. Mathilde fe fournit fans mur-
murer , aux décrets de la Providence qui la
châtioit, &
fouffrit en efpritde pénitence, des
coups d'autant plus fenfibles , qu'ils lui étoient
portés par la main de fes propres enfants. La
perfécution fut aufli longue que cruelle. Les
deux Princes rougirent pourtant à la fin de
l'indignité de leurs procédés ; ils fe réconci-
lièrent fincérement avec leur mere , lui &
rendirent tout ce qu'ils lui avoient enlevé.
Mathilde , rétablie dans fa première fortu-
ne , diftribua plus d'aumônes que jamais. Elle
fonda aufli cinq Monafteres &plufieurs Églifes.
Les deux principaux d'entre les Monafteres
qu'elle fonda , furent celui de Polden , dans le
Duché de Brunfwick ; &
celui de Quedlin-
bourg , dans le Duché de Saxe. Ce dernier fut
deftiné à des Religieufes ( b ). La Sainte s'y
retiroit de temps en temps pour goûter les
Digitized by
750 Saîxte Mat n îldë*
charmes de la folitude. Elle ne s'occupa ptu$
M ars 14 k re^e de fa vie , que de pratiques de piété
*
& d'œuvres de miféricorde. Son plus grand
plaifir étoit d'apprettdre aux Pauvres aux &
ignorants la manière de bien prier , comme
elle avoit déjà fait à l'égard de fes domefti*
ques* Elle étoit au Monaftere de Qiiedlin-
bourg , lorsqu'elle tomba dans la maladie dont
elle mourut. Elle fe confeflk à Guillaume , Ar-
chevêque de Mayence , fon petit-fils. Quelques
jours après , elle fit une Confeffion publique
( I ) Sap. VIL 6.
Digitized by Google
Sainte Mat hildè. 751
ceux qui vivent dans les Cloîtres. On peut
même dire qu'elle regarde les premiers aune
manière fpéciale , puifque fans cela il ne leur
eft pas poflible de fe garantir de cette multi-
tude de pièges qui font tendus de toutes parts
à leur innocence. Qu'ils jetent les yeux fur
Sainte Mathilde. Ce fut par les moyens que
nous venons d'indiquer qu'elle fauva fa vertu
de la féduûion des objets extérieurs , qui eft
bien plus dangereufe dans les Cours , que par-
tout ailleurs. Qu'oppoferont à cet exemple
tant de Chrétiens qui fe croient nés unique-
ment pour le plaifir , & dont toutç la vie fe
paffe aans un cercle perpétuel de leâures pro-
fanes, de converfations frivoles, & de vifites
inutiles ? Aveugles cru'ils font de ne pas fe mé-
nager au-moins quelques infiants pour rentrer
en eux-mêmes , oc pour s'entretenir dans cet
efprit de chriftianifme qui rendroit méritoires
tous les affujettiflements de leur état! Faut-il
qu'ils foient gratuitement efclaves dans le mon-
de, & qufeprès avoir été malheureux ici-bas ,
ils s'expofent à l'être pour toujours dans l'autre
vie!
75* S. Acepsimas s &c. MM.
L'An 580.
^1 'Est par les Àôes de ces bienheureux
Soldats de Jefus-Chrift , que Saint Maruthas
termine fon Hiftoire de la perféaition du Roi
Sapor , qui ravagea FEglife de Perfe durant
l'cfpace de quarante ans. Il nous affure que
vivant dans le voiiinage du Beu où fis avoient
été martyrifés , il s'étoit exactement informé
des principales circonltances de leurs combats f
& qu'il n'a rien dit qu'il n'eût appris de té-
moins oculaires. H entre en matière par les
paroles fui vantes.'
» Soyez-moi propice , Seigneur, je vous en
» conjure par de ces Martyrs
les prières
» Affifté de la grâce de Dieu , &
muni de votre
» protection , ô généreux Athlètes , j'entre-
» prendrai d'écrire les tourments incroyables
* que vous eûtes à fouffrir. Je ne peux y pen-
» fer, fans me fentir couvert de confufion, &c
» fans verfer des larmes ameres , à la vue de
» nies péchés Ovous qui lifez ce récit
» comptez
Digitized by Google
S. Acepsimas 3 &c. MM. 753
» comptez les jours & les heures d'un efpace -
/
i
Digitized by Google
754 «S. Acepsimas J &c.MM.
vince , qui étoit pour lots à Arbellc ( a ). Le
& lui dit Aen•« le voyant, •
qu'il ne concevoit
MARS 14. Juge
^*t.c
i *• / j • •
Digitized by Google
S, Àçeps mas % Çfc. MM. 755
^Êmmm
le frappèrent fucceflivement. Son corps étoit -
Digitized by Google
I
Digitized by Google
S. AcetsiMas y &c. MM. 757
j>rofeffoîent la Religion Chrétienne : » Oui ;
» répondirent-ils , &
nous n'adorons qu'un mars 14.
h Dieu , créateur &
fouverain maître de tou-
» tes chofes ». Comme le Juge les preflbit
d'obéir à l'Édit du Prince , Acepfimas prit la
parole , & dit : » Votre efpérance eft vaine ,
» fi vous comptez nous porter à abjurer notre
» Foi. Vous n'avez qu'à nous condamner aux
» fuppiiees que vous voudrez. Celiez de nous
» faire languir ; jamais nous ne nous laiflerons
» intimider par vos menaces. Nous avons appris
» à ne pas redouter la mort. C'eft le propre des
» Criminels de la fouhaiter , reprit le Juge ;
» ils fe trouvent par-là délivrés des peines qu'ils
» méritent. Vos défirs ne fecont donc point
» accomplis. Vous vivrez ; mais je vous ren-
» drai la vie auffi infuportable qu'une mort
» continuelle. Je veux que vous ferviez d'exem-
» pie à tous ceux de votre Seâe. A quoi bon
» toutes ces menaces , répliqua le Saint ; Dieu
» en qui nous mettons notre confiance , faura
» nous donner de la force &
du courage».
À ces mots , les yeux d'Adarfapor étincele- Mo" de s#
Digitized by Google
7j 8 S. AcepsimAS s &c. MNf.
roient de chaque côté , les cordes attachées
9 t
aux différents membres de fon corps. Deux
Liâeurs le frappoient encore pendant ce
temps-là avec des courroies. Acepfimas ex-
pira au milieu de cet affreux fupplice. On
mit des Gardes auprès de fon corps pour em-
pêcher les Chrétiens de l'enlever ; mais ceux-ci
trouvèrent au bout de trois jours le moyen
de l'emporter fecretement. Il fut enterré par
les foins d'une fille du Roi d'Arménie , qui
étoit alors en otage chez les Perfes.
Jofeph &
Aïthilahas fubirent la même Quefc
tîon ; mais ils n'y perdirent pas la vie. Le der-
nier difoit au luge dans le plus fort de fes
tourments : » Vos tortures font trop douces >
y> vous pouvez les augmenter tant qu'il vous
» Adarfapor, faifi d'étonnement , s'é-
plaira.
cria : » Quoi , ces hommes défirent les fup-
> plices &
la mort , &
vont à l'un &
à l'au-
» tre , comme ils iroient à un feftin ! Ne vous
» en étonnez pas , dirent quelques Perfes qui
» étoient préients, ceci eft une fuite de leur
Digitized by Google
S. ^Acèpsimas , &c. MM. 759
<jue de de leurs Gardes. Aufli-tôt
la barbarie
après leur arrivée, une Dame de la Ville mars
m.
d'Arbelle, nommée Jazdundoûe, obtint du
Gouverneur, au moyen d'une grofle fomme
d'argent , la permiffion de les garder quelque
temps dans fa maifon. Elle panla leurs plaies
arrofa leurs corps de fes larmes , &
puila dans
leurs inftruôions de puiflants motifs de s'atta*
cher de plus en plus au fervice de Jefus-Chrift.
Peu de temps après , les bienheureux Mar-
tyrs furent tires de la maifon de Jazdundoâe,
{>our être conduits en prifon. On
les y laifla
anguir pendant plus de fix mois dans une pri-
vation prefque générale de tous fecours. Sur
ces entrefaites arriva un nouveau Gouverneur,
qui furpaflbit tous fes prédécefleurs en cruau-
té. Il apportoit un Édit du Roi, par lequel
il étoit ordonné que tous les Chrétiens con-
Digitized by Google
y6o S. A C EPS I M AS y &c. MM.
» me feras du bien , pour le mal que je te fais
» aujourd'hui ? Joseph : Il n'y aura plus alors
» de faveur à efpérer > ni de grâce a obtenir.
» Je prierai donc mon Dieu de vous amener
» à la connoiflance de fon nom , tandis mie
» vous êtes encore en cette vie. Le Juge : Tu
» penferas à ces chofes dans le monde oii je
» vais t'envoyer ; mais obéis au Roi dans ce-
» lui-ci. Joseph : La mort dont vous me me-
» nacez ne m'effraie point : elle eft l'objet de
Digitized by Google
S. Acèpsimas y &c. MM. j6\
verneur en ayant été informé , fit donner deux
cents coups au Mage , qui perdit lui-même 14,
connoiflance.
Cinq jours après ,
Thamfapor arriva au
Château de Beth-Thabala , qui n'étoit pas éloi-
gné d'Arbelle. Le Gouverneur lui envoya les
faints Martyrs. On leur promit la liberté la &
vie , s'ils vouloient manger du fang des animaux;
mais ils refuferent de taire ce qu'on exigeoit
d'eux. On leur offrit enfuite de prendre au-
moins le jus de quelques raifins , pour faire croi-
re au peuple qu'ils avoient pris du fane. » Loin
» de nous un tel crime , s'écrierent-ilSi Non ^
» jamais nous n'uferons de diffimulation; elle
» eft incompatible avec notre Foi ( b ). Leur mar*
Enfin , Tnamfapor &
le Gouverneur , après *****
avoir délibéré quelque temps , condamnèrent
les bienheureux Martyrs à être lapidés' par les
Chrétiens. Jofeph fut exécuté à Arbelle. On
avoit rajnaffé cinq cents Chrétiens pour fon
fupplice. Parmi eux étoit Jazdundoâe dont
nous avons parlé, plus haut. On exigea d'elle
qu'elle piquât feulement le Saint avec une plu-*
me, afin de paroître au-moins obéir aux ordres
du Roi. Mais il ne fut pas poffible de l'y déter-
miner ; & les Païens eux-mêmes furent forcés
d'admirer fa généreufe réfiftance. Les autres
Chrétiens eurent la foibleffe de lapider le Saint,
'on avoit enterré jufqu'au cou. On laifla des
S irdes auprès de fon corps , pour empêcher
les Fidèles de l'enlever ; mai? ceux-ci profite-
Digitized by Google
?6i Saint Bonifacë 3 E.
rent d'un ouragan qui furvint la nuit du troï^
MARS 14.
û eme i our y pour emporter fecretement. S.
1
'
Aïthilahas fut lapidé dans la Province de
Peth-Nuhadra.
Saint Maruthas ajoute cpi'il s'opéra plufîeurs
miracles à l'endroit oii Saint Aïthilahas avoit
été martyrifé , &
qu'on y entendit un concert
des Efpnts céleftes. Nos Saints fouffrirent Tan
de J. C. 380 , le 70 du règne de Sapor , le &
40 de la perfécution. Sozomene parle d'eux
dans fon Hiftoire ( 1 ) , leurs noms fe trou- &
vent dans le Martyrologe Romain fous le 1*
d'Avril.
LE MÊME JOUR.
SAINT BO NIFACE,
É VÊ QUE DE ROSS, «
en Écoffe.
Digitized by Google
,
SAINT LUBIN,
Êvêque de Chartres.
Lub in (c),qui étoitde Poitiers, fe fitRe-"
ligieux dans fon propre pays. Son application
à l'étude des Saintes Lettres , le rendit fort
habile dans la connoiffance de toutes les vé-
rités du falut. Huit ans après fon engagement
dans la Profeffion monaftigue , il demanda ,
& obtint la permiflion d'aller vifiter S. Avi*
3ui demeuroit dans le Perche. Il rencontra
'abord le faint Diacre Carilephe, connu fous
le nom de Saint Calais qui lui donna des
-,
Digitized by Google
,
^
Saint Lubin s'étant joint à deux autres So-
litaires , revintavec eux dans le Perche pour
vivre fous la conduite de Saint Avi. Ce Saint
les reçut tous trois avec beaucoup de charité ,
& leur donna de l'emploi dans ion Monafte-
re. Lubin y exerça la charge de Célérier , &
y demeura jufqu'à la mort de Saint Avi. U fe
retira enfuite dans le Défert de Charbonniè-
res ( b ) , où il pafla près de cinq ans , éloi-
Digitized by Google
SaintLubin 3 E. 765
gp£ de tout commerce avec le monde. Ethé-
rius , Evêque de Chartres , inftruit de fa fain-
teté , l'ordonna Prêtre ,& le fît Abbé du Mo-
naftere de Brou en Perche. Il le donna pour
compagnon de voyage à S. Aubin ^Evêque d'An-
gers , oui alloit voir S. Céfaire d'Arles* Lubin
avoit deflein de finir fes jours à Lérins ; mais
Saint Céfaire lui perfuada de retourner au
Monaftere de Brou. Il fuccéda à Ethérius fur
le Siège de Chartres , en Il remplit fidè-
J44.
lement tous les devoirs d'un bon Pafteur , &
mourut en 5 57. Il avoit affifté au Concile V
d'Orléans , &
au II de Paris ( c\ On garde
fon chef dans la Cathédrale de Chartres ; le
refte de fon corps fut brûlé par les Calvinif-
tes en 1568. Saint Lubin eft nommé fous le
1 < de Septembre dans le Martyrologe Romain.
Mais fa fête fe célèbre deux fois l'an au Diocefe
de Chartres , favoir , le 14 de Mars le 1 &
de Septembre.
Voyez fa Vie , écrite avec beaucoup d'or-
dre, de précifion &
de fincérité , peu de temps
après Vzp. 590. Elle a été publiée par le P.
Labbe , T. 2. BU. MSS ; par les Bolîandiftes
*d 14 Mort. &
par le P. Mabillon , A3. Ben. T.
$A p. Voyez encore le Gallia Chrifi. nova.
7 66 S. Abraham s HÈRMtti.
JOUR DE MARS.
SAINT ABRAHAM
HERMITE
ET SAINTE MARIE,
SA NIECE,
Pénitente*
Tiré de fa Vie f icriu
par Saint Ephrcm Jbn
ami > Op. T. i. p. i , Edit. nova Vatic Voyc^
Digitized by Google
S. Abraham ^Hermtte. 767
cellente éducation eurent foin fur-tout
: ils 2=5=5
de lui infpirer de bonne heure l'amour de la
j^^j ,
vertu. Ils lui propoferent, quand il fut en âge
d'entrer dans le monde , de s'unir par les liens
du mariage , à une fille douée des plus rares qua-
lités. Le jeune Abraham eût bien voulu garder
le célibat ; il en demanda même la permiffioii
à fes parents. Mais n'ayant pu l'obtenir, il s'en-
gagea par pure obéiffance, dans un Etat pour
lequel il ne fe fentoit gue du dégoût. Au relie
fa liberté lui fut bientôt rendue.
Après la célébration de fes noces , & les
fèftins qui accompagnent unè pareille céré-
monie , il découvrit à fon époufe la réfolu-
tiôn oii il étoit de vivre dans une continence
perpétuelle. Il partit enfuite fecretement , Sa & retraite?
fa femme. Sa
fuite défola fes parents fes a- &
mis. De toutes parts on fit les recherches les
plus exaâes ; Uce ne fut qu'au bout de dix-
fept jours qu'on trouva le heu de fa retraite.
On mit en oeuvre toutes les infbnces poflîbles
pour l'engager à revenir avec fon époufe ; mais
il demeura inflexible , & protefta que jamais il
n'auroit rien de commun avec le monde. Son
premier foin, après le départ de ceux qui l'a-
voient découvert , fut de murer la porte de fa
cellule. Il n'y laifla qu'une petite fenêtre par
,
laquelle il recevoit ce qui lui étoit néceflaire
pour fubfifter.
Abraham , uniquement occupé des vérités
éternelles , employoit tous fes moments à louer
Digitized by Google
,,,
Digitized by Google
5: Abraham , Hbrmite. j6$
» Seigneur, s'écrioit-il fouvent ,
daignez jeter
» des regards miféricordieux fur ma foibleffe. j^j^ x
^
» Afliftez-moi de votre grâce , afin que je puifle
» faire glorifier votre faint Nom. N'abandon-
» nez pas , ô mon Dieu , des peuples dont
» vous êtes le Créateur.
Lorfqu'il fut à la vue de la Bourgade, il ap- n convertît
perçut la fumée qui s'élevoït du milieu des Sa- ^f^t!
crifices offerts aux Idoles. Il verfa des larmes bitams é-
abondantes , &
redoubla l'ardeur de fes pria- toicm Païens
res. A peine fut-il arrivé , qu'il fe mit à prê-
cher la Do&rine de Jefus-Chrifl ; mais perfon-
ne ne voulut l'écouter. Il ne fe rebuta point.
Les Païens avoient beau le maltraiter le &
chafTer du milieu d'eux , revenoit toujours
il
Digitized
1
Digitized by Google
S. Abraham, Hermite. 771
w me ? Pourquoi ne me fites-vous pas l'aveu =====
» de votre cnûte ? Je vous aurois aidé à ren- x
Digitized by Google
77* S. Abraham Hermïte. 3 >
Digitized by Google
I
LE MÊME JOUR.
SAINT ZACHARIE,
Pape.
Z Acharie, Grec de Nation , fuccéda au
Digitized by Google
774 S. Z AC H ARI E , P APE:
vénération. A fa prière , il renvoya fans tan*
? on Prifoimiers cru'il avoit iaits pendant ht
MARS f5.
*
guerre , &
rendit à l'Eglife Romaine toutes les
Places qui lui avoient appartenu dans les Terri-
*
foires de Narni , d'Ofimo , de Numana , d'An-
Cône , &Valle - Grande. Le Saint
de la
ayant célébré les divins Myfteres à Terni,
en préfence des Lombards 9 édifia ces Peu-
ples par fa ferveur extraordinaire , s'attira &
de leur part les plus vifs fentiments de refpeft.
Quelque temps après , il fit un voyage à Pa-
trie , où étoit le Roi Luitprand. Son deffein
étoit d'obtenir de ce Prince la paix 5 la rèf- &
titution de plufieurs Places pour l'Exarchat de
Ravenne. Le Roi des Lombards refufà d'abord
ce qu'on lui demanda; maïs il fe rendit à la
fin aux inftarîces réitérées du faint Pontife.
Zacharie donna en plufieurs occafions des
preuves éclatantes de ion zele de fa pruden- &
ce. Il fit de fages Règlements pour reformer
les abus , pour maintenir la Difcipline , pour U
étouffer les femences de divifion qui trou-
bloient la paix de plufieurs Eglifes.
Saint Bonifkce , Apôtre d'Allemagne , lui
écrivit plufieurs lettres , pour le confulter
fur quelques difficultés. Il lui mandoit dans
une de ces lettres , qu'un Prêtre , nommé
Virgile , travailloit à mettre la divifion entre
.
Digitized by Google
S.Zacharie, Pape. 775
ïc dépofer , s'il à enfeigner de fem-
perfiftoit
blables erreurs. Mais on auroit tort de conclu-
MAKS i U
re de cette réponfe , ainfi que Font fait des
Ecrivains modernes, que le Saint Pontife con-
damnoit le fentiment de ceux qui admettoient
des Antipodes. Il avoit en vue certains Héréti-
ques qui foutenoient l'exiftence d'une race
d'hommes qui ne defcendoient point d'Adam,
& qui n'avoient point été rachetés par Jefus-
Chrift. D'ailleursne prononça point de ju-
il
Digitized by Google
776 S.ZACHÂttîÈ, Papê;
chands Vénitiens avoient acheté des Efclaves
à Rome , pour les revendre aux Mores d'Afri-
cjue , il leur reprocha d'abord un trafic fi inju-
'
'.
'
FIN DU SECOND VOLUME.
A VILLEFRANCHE DE ROUERGUE,
Deïïmprimerie de Pierre Vedeilhîé»
1764.
Digitized by Googl
TA B LE
DES NOMS DES SAINTS
DU SECOND VOLUME.
y u-n « a »
ii
t n n n mm
ii-rr ir-rr-n 11 11 11
IL JOUR DE FÉVRIER.
Ztf Purification de la Vierge , 3^
Sut la Bénédiction des Cierges & la Proccffion qui
Je /ont en ce jour ,
5wr Ai pratique obftrvle dans FÈglife de relever
Us femmes après leurs couches , 41
^. Laurent Archevêque de Cantorbéry 9
, 4y
Flofeale, Évêque 9 46
Diaitized bv CiOOoIe
IV. JOUR DE FÉVRIER.
S. Andrl Corfini ,
Èvlqut , ûz
ss. Philéas 6
Philorome , Martyrs ,
S. Ifidoredt Pilufe^ TA
S. Rembcrt ,
Archevêque , 71
S. GUkrt , Fondateur des Glibertins ,
5. Modan % Abbl ,
5. Avenein , Solitaire ,
«S
V. JOUR DE FÉVRIER.
$<ri/2tt Agathe 9 Vierge & Martyre > 88
Les Joints Martyrs du Japon , S4
Noticefur Us Martyrs de la Chine 3 101
Plujîturs faints Martyrs dans le Pont i ioS
S. Abrahaamius , Evêquc & Martyr , ÎOQ
S. Avit , Archevêque , ibicL
5. Btrtulphc , Abbl III
SU Voel 9 Solitaire , «I'
5«i«/e Adélaïde, Vierge,'
X. JOUR DE FÉVRIER.
Sainte ScolajBque , Vierge , i^i
&UKft Sotere, Vierge & Martyre , 196
Guillaume de Maleval , Hermitê $ 1 97^
Sainte Aujbtbcrte , Vierge , loi
Erhdph , Évtquê & Martyr , 107
IL JOUR DE MARS.
'Les SS. Martyrs d'Italie , 494
5, Ciadde , Evéque 9 49$
j. Simplice , , yo<y
5. Maman y Evéque 3 fo^
5. Joavan , Evéque , 5 04
X< Vénérable Charles le Bon \ Cornu de Flandres
ibid.
IV/JOUR DE MARS.
Cafimir , PW/tf* </e Pologne , 519
j. JLxfltt , Martyr ,
P**/** 6* 514
j. Adrien , Evéque & Martyr , ja6
s. B afin y Evéque 9 517
<
Digitized by Google
V. JOUR DE MARS.
ss. Adrien &Cubule , Martyrs , 51$
s. Kiaran , Evêque , 53 1,
s. Girafimt) AUé 9 53$
s. Tkiophik 9 Evêque f 53f
s. Virgile 9 Archevêque 9 53*
s. Draujîn > Evêque , J37
5. Roger , Religieux Francîfiain ; 53 £
Digitized by Google
5. Julien ^
Archevtque de Tolède ; " 619
s. Duthac , Évêque de Rof en ÉcoJJc , . 630
$U. Rofe de "Viterbe , Vierge , 631
j>Sinon , Évêque en Irlande , 631
* Pfalmode , ou 5. Saumay , Anachorète , 633
X. JOUR DE MARS.
£tt quarante Martyrs de Sébafte , 655
jj. Cîcîitf & Martyrs ,
Alexandre ,
661
j. Droclavcc, premier Abbé de s. Vincent ,
aujour-
d'hui st. Germain-dcS'Pre{ , 664
31. -^//tf/e \ fécond Abbé de Bobbio , 665
Mackeffoge , 0/* Kejfbge ,
Évêque , 666
Digitized by Googl
XII. JOUR DE MARS.
Grégoire 1$ Grand , Pape, & Dodear de rÊgli-
fif 685
Notice du Ouvrais de S. Grégoire le Grand 698
,
s. MaximUien , Martyr 9
710
s. Paul , premier Évéque de Léon
, 721
-F/jyr de z a Table.
Digitized by Google
Digitized by Google
v- - _-
n . ;î ri ftiïà I W/A
•
A \\ v. . • uV\"ï? .... .
\
EJlf