La fiscalité territoriale
Thème: Le pouvoir fiscal local
Réalisé par:
-Loubna Laamimich
Encadré par Mr le Professeur:Abderrahim El Oustani
-Jihad El Marzouki
-Jamal Hiti
Introduction
Le pouvoir fiscal peut être défini comme le pouvoir d'établir sur les citoyens une
prestation pécuniaire, sous forme d'impôt ou de toute autre sorte de prélèvement
obligatoire, au profit de l'Etat et, plus généralement, des collectivités publiques.
Son histoire est étroitement liée à celle des organisations sociales. L’impôt, et donc le
pouvoir fiscal, apparaissent, ainsi, dès les premières ébauches de structurations
sociales de l’humanité et se développent à mesure que les civilisations humaines se
complexifient.
Mais, ce n’est qu’à compter du XVIII° siècle que le pouvoir fiscal prend sa forme
contemporaine avec la consécration du principe de consentement à l’impôt.
Pour M. Bouvier le pouvoir fiscal local ne saurait se limiter à la simple gestion des
moyens financiers Déterminés par l'Etat.
La question de l'autonomie fiscale et financière des collectivités locales soulève un
certain nombre d'enjeux politiques majeurs. La question principale est celle de
l'incidence du principe de libre administration reconnue par la Constitution sur la
décentralisation financière.
Parmi les aspects de crise de la fiscalité locale, c’est qu’elle est toujours considérée, au
niveau macro-économique, comme une annexe du budget de l’État, sinon comme une
variable d’ajustement de la sphère financière publique, tant en raison de son poids relatif
dans cet ensemble que du fait des règles financières qui la cantonnent le plus souvent au
rôle de contributeur à des politiques nationales.
Même si certains atavismes demeurent vivaces en la matière, une telle attitude ne serait
plus raisonnable (en tout cas pour le Maroc), aujourd'hui que les Collectivités territoriales,
en vertu de la constitution de 2011, sont en charge et en responsabilité de politiques
économiques et sociales de première importance.
On ne peut plus, continuer à traiter la fiscalité locale selon les mêmes schémas d'analyse et
les mêmes conceptions en l'appréhendant comme simple résidu de la fiscalité nationale.
Dans cet ordre d’idées, on cherchera de savoir dans quelle mesure l’administration
fiscale dispose de pouvoir pour administrer le système fiscal local ?
L’administration fiscale locale est-t-elle libre pour élaborer des stratégies
comportant des objectifs, des références et des projets concernant ses activités ?
Enfin, la loi confère-t-elle à l’administration fiscale des pouvoirs suffisants pour
qu’elle exerce de façon efficiente toutes les missions prévues par les textes fiscaux ?
Afin de répondre à cette problématique nous avons proposé le plan suivant:
PLAN
Introduction
Partie1 : Aspect juridique et conceptuel du pouvoir fiscal local
Section1 : Le cadre légal et réglementaire de la fiscalité locale au Maroc?
Section 2 :Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local dans les pays de
l’union européens ?
Partie 2 : Le pouvoir fiscal local: relation avec l’autonomie financière et étude
de cas
Section 1 : le pouvoir fiscal local vis-à-vis de l’autonomie financière des C.T
Section2 : le Pouvoir fiscal local au Maroc et aux pays de l’Afrique.
Conclusion
Section 1: Le cadre légal et réglementaire de la fiscalité locale
au Maroc
Le cadre légal et réglementaire s’appliquant à la fiscalité locale au Maroc
a été modernisé durant les dernières années, notamment par le biais de
l’adoption en 2008 d’une nouvelle Charte communale.
L’adoption d’une nouvelle Loi sur la fiscalité locale : la loi 47/06, pour
adapter la fiscalité locale au contexte de la décentralisation et y
introduire les normes des systèmes fiscaux modernes.
Puis d’une nouvelle Loi sur les finances locales (la loi 45- 08) en 2009
et enfin, d’un nouveau Décret portant règlement sur la comptabilité
publique des Collectivités locales (Décret n°2-09-441) en 2010, qui a
compléter le renouvellement de cette architecture légale et
réglementaire.
Section1 : Le cadre légal et réglementaire de la
fiscalité locale au Maroc
A cet égard, nous considérons que les imperfections de
la dernière reforme (loi 47/06) sont dues en grande
partie à la méconnaissance de la réalité et des
spécificités locales, qui est due à son tour à l’absence de
consultation sur le projet de réforme. Le rôle du
gouvernement dans la phase d’élaboration est
d’organiser et de structurer le débat public autour de son
projet de loi.
Section 1 : Le cadre légal et réglementaire de la fiscalité locale au
Maroc
Le cadre global de gestion du système fiscal local,
notamment en raison des réformes récentes, est donc bien
défini et il en va de même pour les rôles et responsabilités de
ses différents acteurs.
Toutefois, La fiscalité territoriale ne constitue pas une sous-
fiscalité d’État. Une «bonne décision fiscale » national n’est
pas nécessairement une «bonne décision fiscale locale ». La
sousestimation de la contrainte spatiale et la
méconnaissance des spécificités économiques de la gestion
locale déboucheront certainement sur des impasses.
Section2 :Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local ?
Le pouvoir fiscal, tel qu’il s’est construit depuis deux siècles,
connait, depuis quelques années, des bouleversements
majeurs qui tiennent à la mondialisation des échanges et à la
montée en puissance de nouveaux acteurs comme l’Union
européenne et les collectivités locales. Dès lors, se pose la
question d’un réagencement du pouvoir fiscal afin de tenir
compte de cette nouvelle réalité.
Section2 :Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local ?
1 – La mondialisation des échanges
L’internationalisation des échanges depuis plusieurs
décennies a conduit à un développement aigu de la
concurrence fiscale. Ainsi, afin d’inciter les entreprises à
s’installer sur leur territoire, certains Etats pratiquent des
politiques fiscales avantageuses auxquelles les grandes
entreprises multinationales sont, c’est le moins que l’on
puisse dire, particulièrement sensibles.
Section2 : Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local ?
1 – La mondialisation des échanges
Pire, cette compétition fiscale peut, également, entraîner des
conséquences sur leur structure même, puisque ceux qui disposent d’une
fiscalité moins avantageuse que celle des autres peuvent voir leurs
ressources diminuer et être, ainsi, conduits à diminuer leurs
interventions dans la société. La solution passe, alors, par un processus
d’harmonisation, mais la diversité des intérêts en présence et le souci des
différents Etats de préserver leur souveraineté rendent cette tâche
difficile.
Section2 :Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local ?
3 – Fiscalité et collectivités locales
Les collectivités locales perçoivent le produit de plusieurs impôts
locaux. Si elles ne peuvent créer, modifier ou supprimer un impôt
local, elles peuvent, en revanche, en déterminer librement le taux
(dans certaines limites). Toutefois, ces dernières années, le
législateur a, à de multiples occasions, décidé d’alléger la charge
fiscale des contribuables locaux par diverses mesures d’exonération
(notamment, concernant la taxe d’habitation).
Section2 :Vers une réorganisation du pouvoir fiscal local ?
3 – Fiscalité et collectivités locales
Aussi, afin de compenser le manque à gagner pour les collectivités, des
subventions leurs sont versées par l’Etat, de sorte que leurs ressources propres
diminuent sans cesse. Si cette évolution peut s’expliquer par la volonté du
pouvoir central de mieux contrôler les finances locales au regard des
contraintes budgétaires européennes, elle va à contrecourant des multiples
transferts de compétences opérés depuis près de 40 ans. La question de la
reconnaissance d’un véritable pouvoir fiscal aux collectivités locales ou, à tout
le moins, celle d’une refonte globale de la fiscalité locale devra, alors, un jour
être posée
Section1: le pouvoir fiscal local vis-à-vis de l’autonomie financière
des C.T
L’autonomie financière locale
Placé au cœur de
Indépendance fiscale processus du
décentralisation
L’autonomie fiscale Souveraineté fiscale
La compétence pour une collectivité d'exercer
la totalité du pouvoir en matière d'imposition
: création de l'impôt, fixation de l'assiette et
des taux, recouvrement et suppression de
l'impôt
Section2: l’autonomie financière locale
La continuité de l'Etat unitaire a été affronté parce que le Maroc
reste attaché à la Nation qui s'est forgée autour d'un pôle
structurant l'Etat central qui a installé et légitimé son autorité au
travers d'un maillage administratif de l'ensemble du territoire. Et
ce n'est qu'à partir de la seconde partie du XXème siècle que la «
méfiance » pesant sur les pouvoirs locaux a été progressivement
levée.
Section2: l’autonomie financière locale
La constitution de 2011 institut un compromis
entre :
la complexité croissante de la réalité fiscale locale
La libre administration
Section2: Le pouvoir fiscal local au Maroc et aux pays de
l’Afrique
Investir pour le développement de l’Afrique investir sur ses territoires.
garantir un éventail de ressources financières suffisamment large aux collectivités locales
La fiscalité locale constitue en effet un jalon essentiel de l’accès aux financements pour les
investissements urbains
Une dynamique positive de recette fiscale permet de constituer les garanties nécessaires à la
mobilisation de fonds supplémentaires.
La fiscalité locale a un rôle correcteur des inégalités en redistribuant les revenus du patrimoine et de
l’activité économique au sein de la société.
Donc Cette section est consacré notamment à la présentation des études de cas examinant le degré du
pouvoir fiscale accordé aux collectivités locales, notamment dans huits villes africianes entre 2009 et
2013, et ce afin de comprendre le contexte institutionnel dans lequel s’inscrivent les décisions
politiques locales en matière de fiscalité.
Section1:Section 1 : Le pouvoir fiscal local en Afrique
Les villes de l’échantillon
Section1:Section 1 : Le pouvoir fiscal local en Afrique
La commune urbaine de Marrakech
Les administrations centrales continuent à administrer intégralement trois impôts locaux: la
taxe professionnelle, la taxe d’habitation, et la taxe sur les services communaux.
La définition de l’assiette et des taux est assurée exclusivement par la Direction Générale des
Impôts (DGI) et le recouvrement exercé par la Trésorerie Générale du Royaume.
La part de cette fiscalité gérée par l’Etat au profit des collectivités locales représente près de
31% des recettes de fonctionnement de la CUM.
La commune possède, la compétence de recouvrer le produit de la taxe sur les Terrains Non
Bâtis (TNB), sur les débits de boissons, sur le transport public des voyageurs, de séjour, et celle
sur les opérations de lotissement. La liberté de fixation des taux constitue la seule marge de
manœuvre dont dispose la CUM.
Les autres recettes fiscales sont constituées par la TVA de fonctionnement (30% du produit
national de cette taxe étant rétrocédé aux collectivités locales) qui représente près de 25% des
revenus de la CUM
Section1:Section 1 : Le pouvoir fiscal local en Afrique
La commune urbaine de Marrakech
Des défis qui restent importants en matière du pouvoir fiscal de la
commune urbaine de Marrakech
Renforcer les
synergies avec
La limite des
Mieux connaître d’autres services
moyens en Le casse-tête des
sa matière pour améliorer
ressources restes à recouvrer
imposable, un l’efficacité du
humaines et des
enjeu majeur recouvrement..
moyens
pour la CUM un défi complexe
logistiques
à mettre en
œuvre
Section1:Section 1 : Le pouvoir fiscal local en Afrique
Section1:Section 1 : Le pouvoir fiscal local en Afrique
La part de la fiscalité locale dans le budget global de ces collectivités locales est souvent
écrasante (90% pour Dakar, 78% pour Marrakech, 76% pour Koumassi, 63% pour Gitega ,
nous intégrons également Johannesburg où l’impôt foncier constitue la seule recette de
nature fiscale mais qui s’élève à 18%). Cette proportion recouvre des réalités diverses
cependant : Johannesburg, Dar Es Salaam, et Nouakchott disposent toutes les trois d’une
autonomie fiscale importante en ce qu’elles peuvent établir l’assiette, fixer les taux et
assurer le recouvrement de l’intégralité de leur fiscalité locale.
Marrakech dispose de la même liberté mais elle est circonscrite à un segment de la
fiscalité locale, une partie restant sous l’égide des administrations centrales, de même que
Mahajanga qui n’exerce son autonomie que sur ses impôts fonciers.
Dakar et Koumassi ne peuvent exercer ces prérogatives que sur les taxes municipales, les
impôts locaux restant des compétences fondamentalement centrales. Enfin, Gitega n’a
aucun pouvoir fiscal et ne dispose que de la seule compétence de recouvrement.
CONCLUSION
Tout concourt à montrer que la situation actuelle des Communes, en
matière de ressources, notoirement limitées, est en totale
inadéquation avec l’objectif que leur assigne la nouvelle
constitution et appelle donc à un réexamen profond en vue de les
doter de moyens adéquats et suffisants.
Pour remédier à cette situation, insatisfaisante pour tous, les
collectivités locales ont droit, dans le cadre de la politique
économique nationale, à une liberté de décider meilleurs en matière
fiscale en vu de se doter de ressources propres suffisantes dont elles
peuvent disposer librement dans l'exercice de leurs compétences.
Ces ressources doivent être proportionnées aux compétences
prévues par la nouvelle Constitution et la Charte communale.
La décision fiscale locale : libertés et limites Maaroufi khalid, Docteur en Droit
public
مجلة منازعات األعمال
FallaitPasFaireDuDroit.fr
https://www.memoireonline.com/12/05/17/m_specialisation-fiscale-gouvernance-
territoriale1.html
Une publication du FMDV, soutenue par le Ministère des Affaires Etrangères
français « Renforcer les recettes fiscales locales pour financer le développement
urbain en Afrique », Paroles d’acteurs locaux - Etude de cas des stratégies de 8
villes africaines ,Octobre 2014