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Œuvres de la suite de Nicolas de Leyde

[compte-rendu]

Année 1969 127-1 p. 54
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Œuvres de la suite de Nicolas de Leyde.

— Grâce à un la les musées de Strasbourg viennent d'enrichir leurs collections d'un buste du cardinal Armand-Gaston- Maximilien de Rohan et surtout de deux figures de rois mages en grès rose, d'une hauteur de 103 centimètres, de la fin du xve siècle. Les deux personnages doivent provenir d'une Adoration des Mages : ils ont les genoux plies, dans le mouvement de la prosternation : les bras de l'un sont mutilés, tandis que l'autre tient dans sa main droite un chapeau et s'appuie de sa gauche, mutilée également, sur un élément d'architecture, sorte de montant vertical qui laisse supposer, comme le fait M. Beyer, qu'il se trouvait immédiatement à gauche de la Vierge à l'Enfant. Par l'utilisation d'un élément architectural dans la situation d'une figure, et surtout par les rapports stylistiques très étroits entre ce roi et le chanoine de Busnang, nous sommes ici en présence de deux œuvres placées dans le rayonnement de l'art de Nicolas de Leyde.

Bien que les textes mentionnant une Adoration aussi grande dans un édifice strasbourgeois fassent défaut, il n'est pas inutile de rappeler à la comparaison le portail Saint-Laurent où une telle scène est représentée sur le contrefort gauche : le Roi Mage au hanap, sur la face droite du contrefort, rappelle, dans le mouvement général de son corps, le roi moustachu du don Schwarz-Minck. Les figures du portail Saint-Laurent ont une quarantaine de centimètres de plus que celles dont nous parlons : elles ont été exécutées par Jean d'Aix-la-Chapelle, entre 1495 et 1503.

En fait, c'est peut-être avec l'art de Conrad Sifer que les rapports sont le plus évidents : c'est à lui que l'on doit d'avoir ajouté à l'immense apport de Nicolas de Leyde cette note de familiarité parfois à la limite de l'excès, que traduit son œuvre de Sé-

lestat et de Strasbourg, où il est maître d'œuvre à partir de 1491 et sculpteur seulement à partir de 1495. N'est-ce pas plutôt après 1490 qu'en 1480, comme le propose M. Beyer, qu'il faut placer l'exécution de ces deux figures ? — ■ Victor Beyer, Vestiges d'une Adoration des Mages inconnue de la suite de Nicolas Gerhaert de Leyde, dans Cahiers alsaciens d'archéologie d'art et d'histoire, tome XII, 1968, p. 69-73, 4 fig. hors texte.