La Vierge de Dangolsheim.
La Vierge de Dangolsheim. — • Cette œuvre, acquise en 1913 par les musées de Berlin, constitue l'un des problèmes les plus complexes qui soit : sans origine ni descendance stylistique véritable, placée tantôt avant, tantôt après le séjour stras- bourgeois de Nicolas de Leyde, elle a fait l'objet de nombreuses études brèves. Formant avec la Vierge du portail de Champmol et la Belle Madone de Krumau une des étapes les plus spectaculaires de l'évolution de la Vierge à l'Enfant à la fin du Moyen Age, elle est en même temps une œuvre bien alsacienne, née dans l'ambiance artistique si riche que dominaient le maître de la Passion de Karlsruhe, le maître E. S. et surtout Martin Schongauer.
Mlle Fischel reprend ici une tentative faite par elle en 1936 dans les Archives alsaciennes de regrouper, autour de la Vierge de Dangolsheim, une série d'œuvres du même maître : un Saint Sébastien du Musée Dahlem de Berlin, les deux reliefs de la Passion du Christ provenant de Saint-Thomas de Strasbourg (Musée de Karlsruhe) et une tête d'Apôtre (naguère au Musée de l'O. N. D. à Strasbourg). On voit que l'entreprise est périlleuse, d'autant plus que celle des trois œuvres qui s'apparente le plus à la Vierge de Dangolsheim est le Saint Sébastien, œuvre équivoque, dont l'authenticité n'est guère assurée.
Cédant à une ancienne tendance de la recherche, l'auteur veut identifier le maître de la Vierge de Dangolsheim à un certain Hans Geuch. En 1916 déjà, Adolf Goldschmidt avait voulu attribuer l'œuvre à Simon Lainberger ; puis Rott l'attribua à Mans Kamensetzer et H. K. Frenz à Bartholomäus Weiditz. La question prend un certain in-