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Montrer “ l''invisible inté rieur du corps”

Di Crosta M. – 151-173 – 2e sem. 2011

C U L T U R E & M U S É E S N ° 1 8 M a r i d a D i C r o s t a

MONTRER “ L’INVISIBLE intérieur du corps ” : entre médiation et spectacularisation

L ’ interdépendance entre stratégie narrative et projet de médiation scientifique et technique atteint un degré particulièrement élevé dans une forme singulière de récit audiovisuel : le voyage à l’intérieur du corps humain. Depuis les expériences pionnières du début du xxe siècle jusqu’aux réalisations numériques récentes, les tentatives de monstration, modélisation et exploration de notre « invisible intérieur » ont donné lieu à de nombreuses productions où les procédés narratifs et représentationnels, au même titre que les spécificités médiatiques des différents dispositifs employés, se trouvent indissolublement liés aux formes de médiation scientifique. Lorsqu’il s’agit de montrer/ raconter l’invisible, en effet, les interactions entre récit audiovisuel et enjeux pédagogiques deviennent, sinon plus complexes, du moins plus difficiles à démêler. Au niveau de la scénarisation et de la mise en scène, en effet, comment départager – a priori aussi bien qu’a posteriori – le projet didactique du projet communicationnel (expressif) et – a fortiori – spectaculaire dans un film de fiction scientifique ? Peut-on considérer comme une opération de médiation scientifique à part entière la monstration en images mouvantes et sonores, par exemple, d’un plasmocyte secrétant un anticorps, et ce au-delà même du caractère imaginaire de l’intrigue et du modèle ? Notre tentative d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions commence par l’analyse d’une expérience cinématographique