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Dedication to Edward Gibbon

This three paragraph document appears to be introducing an essay on the study of literature. The author expresses a desire to understand their own work with less bias and more objectivity. They also aim to add some new insights to the collective knowledge of truths and ideas, while being open to criticism from the public. The essay does not intend to be a complete treatise or make judgements against the current age, but rather justify the study of a favorite subject.
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Dedication to Edward Gibbon

This three paragraph document appears to be introducing an essay on the study of literature. The author expresses a desire to understand their own work with less bias and more objectivity. They also aim to add some new insights to the collective knowledge of truths and ideas, while being open to criticism from the public. The essay does not intend to be a complete treatise or make judgements against the current age, but rather justify the study of a favorite subject.
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OXPORD


tr , ùpsrr7
SCHCKÏLOP
SKOUSB

Diaitized bv Google
From the Lîbrary of
ANDREW LANG
Sold by Messrs. Sotheby
Dec. 5th, 6th, 1912
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E S S AI
SUR
L' É T U D E
DELA
LITTERATURE.
m * *
* «
*

Suivant la Copie,

A L O N D R E S:
*

^^^^ T.Br ck;et& P. A. de HoNDT.

CCLXII.
t »

^ t

• *» fa

Digitized by GoogleJ
t

TO
EDWARD GIBBON, Efq.
, I

Dcar Sir,. ;

No performance
nîon more contemptible
,
in my opî-

than a Dcdicacion of the com-


mon. fbit wheiî {orne grcàt man
;

is prefented wich! a -book, which[ '

if Science be the fubjeâ, he- . ié

incapable of underûandiôg ySf


police Licerature, incapable of
tading: and dûs honor is done
him, as a reward for vircuesi
which he neithcr does , nor déli-
res to, pofîefs. I know l)uc twô
kinds of dédicacions » 'whieh can
do honor tD the-pacron of
auchor. The iùrft is , whça • soi

.M J\ 2 un-

Digitized by Google
DE D-4 C A T I O Kr*

imexpcrknced ^
iviicer addrdiès
himfelf to a mafter of the art, in
which h.Q cndeavoufs to excel ;
whofe example he is ambitious of
imitating ; by whol^.. advice he
has been dire^ed , or ^holè .

approbation he is anxious tp
'

defcrve. ;

honorabjlfi* le by the
is dictated
heaic.âodoiFefedto fome per^
Ton whô is dear to us , becauiè
he oughc to ,be fo. It is an
^portunity "we embtacc wich
pleafure of màking public thofe
féntiments of bilieeih , of friend"
ihip, of gratitude , or of ail to-
gether^ whiph wereaily fed^ and
which ;i;fafielbce. we ddore ihould

-i.j s: A I ho-

Digitized by Google
DEDI C ATI ON.
* I hope , <!ear Sir my paft
,

condud ^ll;ea{ily • iéad -yôu ^ ts?


dilcover to whac piinciple you


(hould actribuce chis - epiOle;
which , if ic furpnzes , will , I
hope, not dilpleafe you. If I
am capable" ef pmducing any
thing worthy the attention of ,

thc ^public you that I


, it is to

ojye it ; j^^t truîy patemal


t<j).

carc which, from the^firft dawn-


iflgs o£i my .•leafion', has always
watched over my éducation-,and
al£orded me evcry opportunity of
improvement. Permit me here
to exprefs my grateful fenfe of
yjpur tendcrpçfs tq me ^nd , to
âîTure yoU* tliàt the ftudy of my
whole life ihail be to acquit my-
'v; • « A 2 felf.
DBP I C A T. l Q N..

{t\£i înibme meafure, obliga-


-

Ôons î ca^ A^ver fuUy lepay.


*

I .am,'

'
dear Sir,

mÙL cjié fîncercft

.
,
iiffe^ti^on dAd regard, .

your moû duciful foo^


1 ' '

» »1
'
and faithful fervaav
4 <

May the 28tb|

^ ' •

E. GIBBON, Juiïior.

AVIS

Digitized by Google
h
AVIS * ' m

AU
L E C T E U R.

C'çft un véritableEiïaî que je produis


au grand jour. Je fouhaitcrois de
me connoître. JVÏa prévention & celle,

de quelques amis m'en înrpîreroîent des


idées trop âvaot^geuTcs u mon Apol-
,

lon*, cette voix fecrétcque je ne puis


iaire taire, ne mVcrtiflbit fouvent de me
défier de leurs éloges. Dois-je me bor-*
ner à recueillir 9.Vec fêcônnoiilàrice les
bienfaits de mes prédécefl^urs ? Puis-jc;
efpérer d'ajoiitéf quelque chdie au trélor!
commun des vérités,ou du moins des
idées f Je tâcherai d^enteQdrje f arrêt du
i)ublic & même iqn iileqcç , 3c je ne.
'entendrai ipie pour m'y foumettre.
A4 ,
Point
#

^ Cynthius aurm
. ^^Mi à adnmuit.

Digitized by Google
( VIII )

Point de Pbilippiques contre 4non fiède^


point d'appd^ à k polarités '
^

L'envie de juftifier junc étude favorite,


c'cft-ànlire, Pamour propre un peu dé-
guinS, fit naître les réflcdioiis fuivanteSij

Je vouloîs'^aflrràncbir iSnc icfencé eftîma-


blc du mépris où elle . languit aujourd -
huL II cft vrai qu^on lit encore les ani
cicnSy mais on ne les étudie plus. On
n'y apporte pbs cette atteritbri , & cet
appareil de connoiiTanccs que Ciccronl
& que BofTuct cxîgent de leurs lefteurs.
Il eft encore des. gens de.goût^mais il eit
peu de littérateurs &
ceux qui ra\'ent
;

duc geps de lettres peuvent fe pafier


les
des récompenfes plus aifcmept que de
leftime du public « ne^ s'en éfianneronc
'
point. . .

Ceftuh efTai, je le répète encore , ce


nMl point un traité complet qu'on va
lire. J'ait cbvifagé la littérature fous
quelques points de vue qui m'avoient
Irappé. Plusieurs,. raos-dQUtc ^ me font
iobapcs*

Digitized by
f IX )

éehapé& }'en û négligé quelques au^


très. Je ne fuis point entré dans la
éaitiere immenfé dts beaux^rts » des
beautés qu^ils empruntent de la îîtté-
fature, & celles qu'ils lui fendent
de
Que ne un Cayius ou un Spen-
fuîs-je

ce * ! J^éleveroîs uû monument étemel


à leur alliance. L^on y verroit l'image
de Jupiter éclorrc dans le cerveau
d'Homcrc & venir, :fe placer foUs le
cifeau de Phidias. Mais ne nie fuis
je
point dit avec le Corrége ; j^&i moi
auin je fuis peintre/*

Le 3 Février, 1759»

Après avoir gardé , ptndant deux


ans f ce petit ouvrage ^ Tamufement de
A s mon
• Auteur d'un ouvrage nommé Polymetis.

La mythologie des poètes y eft combinée avec


celle des fcuipteors. Cet ouvrage plein de goût

£c de iavoir mériteroit . d'être plus connu en


France.
( « )

mon loifir à la campagne, je Aie ha*


ziurde enfin à le donner au public,
J'aibefoin de fbn indulgence pour la
Fonds des ehofès , &
pour le langage.'
Ma jcuncflè me donne un jufte titre à.
Tune, & ma qualité d'étranger me rend
Tautre bien néccilairç« ; . . ,
* w

Le26ÂVril« 1761I

p
• '

Digitized by Google
A
L A U T E U R.
reçois mon cher Monfîeur , Ie&
,
Je
de votre ouvrage, toutes
feuilles
mouillées au fortir de la prefTe. Le
ièiitiment, cjpi vous engagea à me les
communiquer, cft pafTé dans mon cœur/
Ne me demandez plus mon jugement^^
il ne peut être que partial.
Mais le public aura-t-il les yeux d'un
ami ? Cet eflai de vos forces , ce germe
heureux d'ouvrages plus confidérablesi
lera-t-il acuciili ,épargné ? In*
fcra-t-il
quiétude naturelte à un jeune auteur!
Elle rhonore; elle n'eft permife qu'^ lui.
A Dieu ne plaife que vous perdiez de'
Ibng-tems cette prccîeufe défiance de
fapprobation du public, qui vous mît
en état de la mériter Si Jamais vieux
! .

écrivain vous prenez moins de peine,


cVfl que vous vous conaoîtrez mieux &>
craindrez moins vos juges. " ' '
"
Yoi\drois-je ôtcrà la jeune beauté la.
modefte rougeur, qui lui fait mccon-
.
ûoîtrc
-
( XII )

noitre fes channes/ qui ne ceflfera&


que quand ils ne feront plus Non^
Monfieur; je ne vous rafibre point ; je
veux jouir de vos ailarmes, vos ccnfcura
vont paroitre^ armez-vous d'incrépit
dite. '

. . .
. Avcz-voué pu croire qu'oii pardon-
ncroit à un iionime né f>our afîifter,
ai!jx aiTcmbiées tumqltueufes du fénat,
& à la deftruftion d^s renards.. de fa.
province , des dîfcuflîons fur ce <ju/on*•

penfa, y a deux mille ans, fur les,


il

I^vinités de la Grèce & fur les pre- ,

miers fiècles de Ron^ç Quoi pas la! ? 1

moindre allufion à' ce qui fe paflTe dç


nos jours Une brochure , où il n^eil
!

queftten ni de la guerre ni du commer-^


ce, où ronneprcfçrit, point de iiniitçs«
ni ne propofe auçunc.ré.du<fi:ion, où Ton»
ne fait point de'complirncnt au Prince ni
de leçon à fes Miniftres Eh yéçké je !.

^ous stdraîre, &


qu^en difa-t-pn, Jeyôpfi!
le demande, en Hampfnire ?
Le grçc doit ^tré laifTc au collège . &
â la rotyrp ; ainfi IVt-on peut-être déj,
cii^ diéz' nos' vomtis \ & cette mode
menace

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( wi» )

menace de devenir contagîcufe. Je {ais


4)ue Paris ne fe croît pas encore desho*
Aoréc d'iin Caylus d!un Nivernois, &c
que Vôtre i(k compte avec phlfir Tes
Lyjtclton , fes Marchmont , fès Orrcry,
les Bath , Maïs vous
fes Grandville.
êtes jeuncy &
Vça foupçonne ceux quç
je viens de vous nommer d'ctrc un peu
4u ùédc pzffé. Vos notes ibnt iàvanr
4ies,;mals qui à Ncwmarket ou dans le
/caiffé d'Arthur peut les lire?

Point d ordre ni de liailbn, dira Iç


géomètre piqué. NVo foyez point iufr
pris, il en yous un transfuge. Vdu$
voit
jl'ayez point donné la pomme à fa Vér
DUS, &
U juge un écrit de gput furje^pif
'

iks élémens d'BocUde.


, Parmi vos cridques je vois le littéta*
tfeur luiHpême. Je ne dirai pas quç
-vovis penfeZy &; lui laiilèz le foin de rcr
cueillir. vous refpefte trop pour
Je
voler ce bon mot à Voltaire* Mais vo^
notes ne confiftcnt point en corrc^lîons
de palfages. Quel vers d'Arilèophan$
jjvpz-vous reftitué ? De quel manufcript
vous . ^puycs(-vow l D^ailleura yous
'»••• , ' « * t
en**

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( XIV )

ét^vifagez quelques objets fous un point


de vue ou nouveau ou fingulier. Votre
chronologie cft celle de Newton vous ;

juftifiez Panachronifme de Virgile ; vos

Dieux ne ibnt pas ceux de • • « *


Craignez fâ nouvelle édition ; vous au-
rez place dans ks notes.
Je ne vous reproche point loblcurité,
ilirai-je, ou la profondeur de quelques

unes de vos penfées , vos phrafes cou-


pées, la hardiefiè de vos figures. La
nation Académique fera moins facile^
& frondera quiconque voudroât vous ap»
pliquer une de vos notes l'aveu &
modefte de l'opateur Romain , eii reli'^
faut dans Pâge de la maturité un mor-
ceau applaudi de fa jeuncflè. ^antîs
illa clamribus , adolefcentuU , (ilavoit26

ans), dlx'mus de fuppUcto parncidarum ?


iquts nequaquam faits deferbuijje pojl ali^

quanto Jèntire capimus . , * Sunt


enim mnia, Jtcut adolejcentis^ non tam re
^ maturitate^ quam Jpe ^
expeclahone^
kudati f.

»
Jai
' * La da i^LXXX. J'atUM &c.

t CiCBEo, Orat^r. 29.

Digitized by Google
: **pai gardé^ poxsr le dernier ie pkis
grand de vos crimes. Vous êtes An-
gloiS) & vous choifiilez la langue de
vos ennemis. Le vieux Caton frémît,
& dansTfbn Club And-gallican , vous dé-
non ce» le punch k la main» un ennemi
de la patrie. ^ Mes chers amîs ,
dit-il,

la liberté' cft prête d expirer* Ce


peuple dont nous avons tQujours
,

^ triomphé, regagne par fes artifices


^ plus que ne lui enlèvent nos armes.
N'eft-ce pas aflez que nous ayons des
baladins, des frifeuis, des cuifinieis
de I^ris , qu^oh boive dans notre Ifle^

qu'on boive des vins, qu'on life des


^ livres françoîs ; faut-il encore^ grands
^ Dieux ! cû-ce dans le plus haut pé-
liode de notre gloire qu^un Anglois
dcvoitdonner ce premier exemple?
^ faut-il encore qu'on en écrive?^
Contré une attaque auili grave quel
rempart vous fcrez-vous ? Trouvcrcz-
Yous des dcfenfeurs où vous navez
point de complices? Oleral-je élever
ma. voix moi > qui, Anglois iimplement
par choix fans 1 être de nailTancc ,^ a^ai
( )

pU, après vingt, aas féjour dans votre


ifle, naturalifcr ma langue auffi bien quo
cton^cœiir ? ! :

^
Dirai-je ce que Plutarque , à peu près
dans kmcme cas (}iie moi , aurott dic#
que rien m
fut plus vain que la prophé^.
(iede Tacrc ceoiciir , qutf le grec pciS
droit fa patrie j puifquau contraire, elle
s éleva 9u comble de la gloite du poù^ &
yoir dans le tems que les lettres grecque^
& 1 érudition étrangère y fleurirent lè
plus.*, que ce peuple qui, tant qu'il fut
libre, plaça fa grandeur dans ce qui feul
fait j% grandeur un peuple , âc venir
jd •

fcs grammairiens, mais non fes généraux


de la G(éce, au lieuque Carthage y prit
fes foldats 5c fes généraux &
eti défendît

k langue, f ; x]ue FUmbius , Sci{À>n,


Caton même , . . .mais comme eux je
parie grec h votre liosme. Il ignoré
Çgalei^eot qiieCiceron fut initié à Athè-
nes^ & que le nom de Chefterfield ib
trouve dans les régiftres d^unc célèbre
Attdémie de Paris ; il jiirDroit '
que les^

: \ / ' ;Edouard&

f JOÎTIN. Xxl 5/
t *

Digilized by Google
Edouards & les Henris hc pàtîeréht oû^
du moins ne lurent jamais de frânjpois^
Se fi je k prciïois il rnc foiitîendroît peut-^
être que le Rm, -
jdc Pruffe. (croit déjà
maître Je Vienne, s il" n'cDt pas écrit, en*
ftiic de Vobaire, fes Méinpifp db Brapi* '

*
dcbourg.-"-^

doute de pios lK)pt<:ux.. Mais l^i mcprî-^


fe-t-on à moîrî^:<^ifon ric^ortiic Pcxc|a-
fion à roùteautrc? CieerônY^î écrivît

dônc'cette langue, Ktt,, qgi it eiat j|amais


éè ri^al' ^é2hi \à fierttïe qur \i ctb^oît,*

^
que
t-^tre
la grecque
préj iigé,
*^, & qui, s^I
,

ne la rendit

pga telle étendit les bornçs^ de^û jurîf''

dîélîon plus que Ccfar celles Je llÊi'DpIre.


vraî'^^e le g.étiie iibi^tkbte^
d^cs dlverfe làngùes empêché ceîuf.qui
v't^t \éi cbékAkt d'eicceUiéé^yè)^ âiïtrune^
auroit eortr fans doute de s'éjcpoifçr aiï
rH^ dë ^rbftipre k ^^^ p celle
qui nous eft natufcile , faos wéravoir
imtûéikiébàr^^iht celfé/ qjul^r Peft
pBÀ, Mâistant^en fiut oùe'rejcpcrienT

Di Fimk L III.
( XVIIX )

çe ait çon6rn|é çette prétendue cralni^er

cles Jamais ies Romains


mélanges»
n'écrivirent mieux en latin qu^au for tir.
des écoles grecques. Le morceau de *
.

Ciccron^ dont j'ai parlé, nous a proba-*


blement valu les chîefs-d^œuvre ktins de
Sallufte, &
fans Phiftoirc de Polybe^
revue par le héros, qui avoît été fon
difciple nous n'aurions peiiiretrc jamais
,

eu ni Tîte Live ni Tacite. >


Toute langue, qui fe fuffit, efl: boméeU
La vôtre , plus que toyte autre , sVft;
cnrîciue par fes emprunts. . . ^croit-il iniK
poflible eue Titalien ne pût. çncorç
rendre plus douce , PaUenifuid plus?
corapréhcnfiYO ; le françoîs plus p<:gn
àk Se plus régulière. ;
âomHables à ccs^
lacs, dont les eaux s^épurcnt &: $én
dbûrdflcnt par le mélange Tagitadon &
de celles qu'ils fieçpiyent des âeuy^
voifins »langues modernes ne de<7
les
meurent vivantes que par leu£ capfiiruj^
nicatlon, & fî je Tofois dire par leur chpq
sédproque^ . .
,

'
Non
ce n^eft point de récrivain, qui
,

s^exerce à écrire avec pureté 4ms un^ ;

langue étrangcrci que la ilcnnç a lieu de


crain*

Digitized by Google
( XIX )

i^ndrç ^w'îl ne Taltcrc mal à-propos.Lè


clegré de perfcâba ^ auquel ellb peut at«
teindre , cil fou objet , & l'anaiqgic fa
fé^lc U connoSt-trop les richcfTcs de fa
laogue^..pQur|a charger de mots inutilet
ment tranfplantés. Il a étudié fbn carac-p
Igrc» 6c i^e le permet poiot de confbruc^ .

fions forcées fous prétexte de fe faire lircw


ilefpçétantjiiéme fesUsarcdcs^lfaitqulua
long ufage exige de grands ménagemens^
^ que Vhommttfktié ne letliftiogue jà?
mais beaucoup^8ç. trqs rarement lepr^^naier.
r Qui ^ont
: iskme fies vciiitaMàs-icorrupf
IMVs A^s laiigi|ç^?;.Ce$ petits bçaux eP
pçics, qui; £i)ite 4^ooavellàsrîdo^i ii\>nt
ppur k ,.iiU]^inguet que. Jb)r ncolqgique
jatgon ; ce* jeurtc^ yoyagcïitfi,^^ qui ,r cfe

JPW*'iftu!ils Qpt vu,rappoKecit:& font


Ci^l^r t reT^rcfltoii du joui' qu ils fiVuit
|As ç&inpeii^ ; iSi, plus futiks. /^e> ks. m$
& les autres, cçs dîemi-favans, qui croyent
^nner du ire^ef à lours paradoKfis &; de
la variété à leur ftilc,par Pintrdduftion dq
^iOQBVxif^haxi^Ar^, dont kwa diôtwmai^l
IDÇ leur ai pfeuç^trç à grand peine, iijdiquô

• :
Rs(ÇSfymkf9i itraogcr.;;p;ir»cjQU:-âl . à
B 2 éaire
écrire dans une langue , qui nVft pas ta
tienne^ de manière à n^ènre pas reconnut
Mais faut-il qu'il ne le (bit pasf- Liicui*
lus aurbit pu iê pailer d^a£Stâer des lad^
lûTmcSi de peur d^ètre pris pGùt tin Grcc|
& je ne crois pas que vous vous piqukst
d'être moins facile àreconnditre pour mi
• Anglois que Lucullus pour un Romaîri;
Maisc'câ cda même qui^ aux yeux d\iiî
François, vous donnera un nouveau mé-
rite. Il remarquera un mot ^ un tout
étranger à fa langue, & peut-être fbû-
hakeroit-il iquU ne le fur pas^ Ces traits

faillans, ces. figures hardies ,


'
ce facr i licé
de larégle4U^£mtimeft€'^ & dé k çadenf^
ce à la force, M caraAcriferont une na-j

tbn* origmak, qui mérite d'èure étudiée;


& qui gagne toujours à Tê^e. L'indr^H
du ne kî échapera pas, &r 11; fàura dii^
cerner c&quevous deviez à votre iâe 6ti

ce que vôtre ifle vous doit.


*•

> Quaûd on ne fait qu^u^ lat^gue^ c-e^è


par les traductions feules qu'on connoîe
les auteurs étrangers^ Suffîent-elles pour
eh juger ? Fqrai-je là fatire dçs pcrfon-^
nés» qui (c coniacrencà la pénible tâche
de traduira ^en affirmam que -leur moln-
* i
drç

Digitized by Google
( xxi )

drè défaut cft de nous faire perdre le


caraâérc national. pedbno^l de leurs & '

auteurs ? Ah que ces auteurs n'ont-îls


!

écrit eux^mâmesy quoique œali tkns une


autre langue ! Mon cxprefllon cft celle

^
me
accompagne .ma
traduifez feiitei-vous ce
penféeif ..

que j'ai fend?


:Vous qui

Montaigne feréît toujours Mdntaigne^


t^il eut lui-même été le cuifinier Anglois
dïBL Tes elTaity & j^eftimerois vingt fois
plus un des livres de Mllton écrit en
ftançois ou en italien par Milton^ que les
traduâ:lans éiégames de Du Boccage &
dcRoUi. '

: Que (î, dans vos climats û heureufe-


ment Ifolés, quelques perlbnncs jaloufcs
de Puniverfalité que le françois s'^ ao-
quife fur le Continent, fc plaignolent que
vous rompez la dernière digue qui s op-
pofe à Tinondation, qu elles me permet-
tent ri^der cobime un grand
dib iiè pas
malheur qu'une langue commune lie de
1>lus en plus les Etats dé rEurapc, faci*
îte les conférences des Miniftres ^ pré-
vimsuà ksiengue^rs dcsncgociadons&
lés équivoques des traités^ faife fouhaiter
paix^ & la rende plus durable 8c plus
• -
B 3 chère

I
chèrd Lepretnifr pas qu\>n dcMve faira
pour s^accorckr, c eft de travailler à s'eii-»
*
tendre. :
*
% .
'

'
Vous venez» Mc^^ieur, de donner usi
grand exemple. Au milieu des fuccès
de vos armes vous avez honoré les let-»
très de vos ennemis. Ce dernier triom-
{)fae éft le plus noble» PuUTot-il deve*
nir général & réciproque & le lems ; ve-
nir 9 'où les divers peuples ^
' membres
épars de la même famille , s'élevant au
ddfltis desdiftîné^ns partiales d'Anglois,

de François, d^Allemand| de RuiTei &


mériteront le d^hommc titre
1 !

- JaLrhonneurd^re avec des fend*


mens^ qui nedq)endeQt 'da^ncliniik
ni d'aucun iiéele. ^« ' n

. . Monfieun . .
'

Votre très humbk : . ;r:


i

& très obcïlfant MieiHV^^


Du Muféc Brîtannîquf^ I \ %

le lôjuiai 1761,

t « ^

ES-

Digitized by Google
. ÈSSAÏ, SUR L'ETUDE
DE LA LITTERATURE.
M'

XT *Hirtoîre des Empires cft celle de U jitt de


JLiœifére des hommes. L'hiitoire des l*hî(!oire

&icoco$ eft tdle de leor grandeur de & littéraire.

Jeur bonheur. Si mille confidcrations doi-


vent rendre ce dernier genre d^étude pré*
cieox aux yeux du Fhilofophe , cette réflé-
xion doit le rendre bien cher à tout
teur de rhumanité.

n. Que je voudrois qu'une Yeriié anflî


cpnfolante ne reçût aucune exception! Mais
hélas ! rhomme ne perce que trop fouvent
dai» le cabinet du iavant. Dans cet' azile
delafagefie» ileft encore égaré par le^
préjuges, déchiré par les paillons, avili

^ L'Empire de mode efl fondé fur


la Pin*
conilance des hommes £mpirc dont: l'ori-
gine eft li frivole &
dont les effets font fi
funeftès. L'homme de lettres n ofe fecouër
fon jongt & fi Tes réflexions retardent £i
-'déiaitef elles la rendent plus liomeufe.

i
Tous les païs, tous les ûççles ont jik .

'quelque fcience iol^et d'une préférence


, X\ . \ B ^ . . . fou*
ESSAI SUR iJETV^E

études lanouiiToîcTic dans uft mépris tout


duili peu r aî(u£iua|>ta< ^^étiphyfique §L
la DiaieAiqiie fous les fuccefleors d'Akxan-
drej ^, la Politique & l'J^loqaeQçp^/ous la
'
' ' '
r
r . . ^ ... , • • V '
i.t

...^.wJ..
^ # Ce Siècle fut ceîuî des re<5>es PWÎofophîques , qui
«combat t oient pour les Syllimes de leur Maîtres leijuecr
Jûfs, avec tout l'acharnenient de§ théologiens,
^ L'Amour des fyflcftits produit nécefl'airement celui
Tics prÎDcipes g'cnéraux ; Se .celui-ci conduit d^ordf-
'
tmiresiaiiiépri^s^ccnihoifiantes^i^^^ '

L'Amour des fyftcfnes (dit Mr. E$^et) qtn t^tu^


« para des efprits après A rîrtote , fit abandonner aux
** Grecs r(îtude de Id nature S: arr<;tii la pro'^^rcs de
** leurs découvertes philolophlques : les railonnemens
***'
fubtils prirent Jâ place des expériences : les fciences
^" exactes, la- Géoiuctric, PAitronomie , la vraie Phi-
-
â'MoTdlifaid di^arorent prerqu'eiitiêremeDC« On
î«.:8*of»upa;p|ps du faînd'acqaiôri:dç»nf9ii^
oooYetles»,ibàis de.celui.de r^ger^ 4c de .lier les
*' unes aux autres, celles que ron croyoït avoir^ poiir
en former des lyftémes. C'efMà ce qui forma tou-
tes les différâmes ferles : les mriJleurs efprits
*^ s'évaporèrent dans les abflra^f^ions d'une Mctaphyr
iique oUcufe, où les mors teooient le pks- Jo.uxçp,t
• la place des chofçs, Sa ia Dialccftiquc nommée pî^r
Ariflote HaftrutoieQt de liotrc Efjprir.'^evint chez fes
M difciplet Ikibjct piincipat 8e frèlqâe- aciqi^'de'foijr
" apphcatioir.ri fc îp«îffljii à étudier
'La vie entîértr
<M'art duraifonnenieot, & a ne raifonncf jamais, Ott
^* du -moins *d ne raifphner que iur des ubiets fantafti-
** I *
ques,** '
. - ^

, Mém.dctAcad^d$s^B. L. tom. VLf* 150.

. -ci by Google
DE LA L ITTE RATU RE. 3

République Rcftnatne ; rHiftoire, la PoëTie


danslefiècle d'Aogufte ; la Grammaire &
la Jurirprudcuce ious Je bas-£mpire ; la
i^ilofophie Schola(Hque dans le xiii. fiècle^
les Belles-Lettres jufqu^aux jours de nos
pércs ont fait, tour«à«tour , radmiratiott
êc 'le appris des hommes. La Phyfique &
les Mathématiques font prcOnt fur le
l
trône. Elles voyent toutes leurs fœurs
profternées devant elles, enchaînées I leur
char, ou tout-au-plus occupées à orner leur
triomphe. Peut-être leur chute u^eft pas
éloignée. .
^
ii feroitdigne d'^ua habile homme de
fiiirre cette révolution <Iatts les RéIigionSf
les Gouvernemcns , les Mœurs , qui ont
fucceffivemenr égare, défolé & corrompu les
hommes. Qu'il fe gardât bien de chercher
un fyftéme; mais qu'il fc gardât bien d'avan?
uge de réviter.

» m. Si les Grecs n'avoient été efcla\'e9, RcnaifTan-


les Laùns feroient encore barbares. Coaf« ccdesBeJ-
tantf rioplfe tomba fous Ic'^ fer de Mahomet.
^"'g^c^Jj,^
Les Mcd icis accueillirent les Mufcs défo- qu'^n
encouragèrent les Lettres^ JEr^tf-* pourcUet.
m fit plus, il les cultiva. Homère Si
GcerM -pénétrèrent dans descourrées in-
connues à Alexandre, & invincibles pour
B 5 les

nioitized by
4 ESSAI SUR LETUDiE.Q.
'ks RofUaîtis. Ces fiécles irtiavmcftt'jqùll
4ii6\tbeau d'étudier les aadeos de le» &
admirerai Icnôtfe penfe quHLjeft ^và
nifé de les ignorer & de les méprifer. Jt
crois qu'ils ont touc les deux raifou. La
guerrier ks lifok fous ùl tenter L'hoorai^
derat les étudioit dans fon cabinet» Ce
fexe même, qui , content des grâces 4 nom
laifle les lomiércs» s'embeUiflbit à l'exemple
d'une Délie » &
fouhairoit dé trouver ui^
U^ikuUe dans foo aiuanr. £lisab£;th ^
(ce nom dit tout poiir Sage,) appreiu^k
dans Hérodote à défendre les droits âe
i'ihumanité ooiitrc ua nouveau Xerxès , &
au fortir des comhati fe Toyoit célébrée
*

par ^i&y^ fous k nom da vain^ienri de

de Fabnctus^
Feuilletez la Bîhlioth^ûue Latine
le meilleur de tous ceux qui n*ont été que compila-
leurs ; rous y verrez que diias l*elpace de quarante
ans après l'origine de l'imprimerie, prefqQe tous les
anceurs Latins étoient imprimés» quelques uns même
'
plus dNioe lois* Le gomdesidteurs n'égala pas» ji
eflmii karzéle*. Les écrivains de fhiflplre Âu^
^r^<fparurent avant 7/'/if-Lnr ; & l'on danna ^«/«^
^«//^ avant de longer à Virgile*
' * £'/r^>'/^ a fait une tragédie, {IfsPcrfes) on il a
peint avec les couleurs les plus vives la gloire des Grecs
U, lacondernation des Perfes après la journée de
lanuae. y^e^^ le Thjit* iss^ Çrecs du P. .Brmy%
tô|n« IL p« 171» St&^ ^.

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DE LALirrERATURE. ^
Si Christine préféra ia fctcnceau goo»
vernemeac d'un Etat le Politique peut lat
,

méprifer, le .Philoiophe doit la blâmer^


mats l'homme de lettres chérira fa mémoira
Cette Reine ecudioit les anciens elle en :

êooiidéroit ks iiiferprétcs» Elle diftiogue


ce Saumaife , qui ne mérita ni radmiratioti
de- fes- contemporains » ni le mépsfô 4om
nous noas e&FçoM de le- cdmfalcF*

IV. Sans doute elle poufla trop-loifl le

Fadmtiattott pour ces ans. Souvent leur p^^^^r^^r


dcfenfeur, jamais leur zélateur, javoiierai
£u)s peine que leurs mcours écoienc groiIié>»
reSii leucs travaux' quéfquefois minétîeuir ;

que noyé dans une érudition pé^


leur efprit
éaDtefque commentoit ce qu'il fallott fenur^
& eomprtof t au lieu àe raifonuef. - 'On étoii
afle^ éclairé £Our fcmir lutiliié de leura
; * . rtcherw
• i 4

f Ecoutons !c Préfideht Hinanh. ''Cette Prin*


ccfTc aoit lavante. Un jour quelle cniietenoit
5* Calignon , qui fut depuis Cîianeelier de Navare,
•* eiic lui fit voir une trr.clu<^tion en Lntin, cju'clle avok
" faîtei de quelques tra|>cdies de Sophocle de deux
*t hmv^m 'dQ DemajUtne. £lie iiiii-yemiit d^
*• prendre une copie d'une cpîgramme Grecque -de £|
fji^on ; & elle lui demanda fon avis fur des pàlTagês
^ de Lycophroity qu'elle avoit alors entre les mains»
& dpnt elle vouJoit traduire quelques eii4roIw.**

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ESSAI SUR -
4
recherches ; mais 1 on n^ctoit ni aifczii^ai*
fenmible ni aflez poli, pour connoître qo^etr
les auroicnt pu are guidées par le flambeau

de la Philofophic
r
• . v w
• t

Quand il V. La lumîérc alloît paroître.


<îevenoit carUs oe fut pas Littérateur^ mais les BeU
^1^^ ks^Lettres lut fout bm
redcfaUes. Un
Phiiofophc éclairé béricier de fa ^mctho^
de, approfondit les vrais principes de la
Critiqtî^ Bcjfu^ Bèileaup Kapin,
£fumy apprirent aux hommes à connoatrii
mmuc le prix des iréfoi^ qu^ils poOedoieiMir
Une de CCS Sociétés, qui ont mieux immor«
uUlé. LOUIS .XXV. x)u!une ambijtQO lmf\
veat peraicieufe aux hooiineSt commeaçoit
déjà CCS recherches , qui réuniflent la
jui^ eiTe de 1 efprit , ramenité 1 eruditi^nf &
où Ton voit tant de découvertes , qod^ &
quefois , ce qui ne cède qu'à peine aux
découvertes
'
9 une ignorance modeile &
favante.
Si les hommes raifonnoient autant lorf^
qu'ils agifient que brfqu'ils difcourent , lea
Belles-Lettres feroienf devaoues l'objet -
de
Tadmir^iion du vulgaire & de l'eitiffle dea

t 4 »
VL
* Mr. Le Clerc f dans fon excellent Ars crUiea$ fc
dans pluHeurs autres de fes iw vraies*

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DKLALItTËlLATURE. y
• '
VI. Ccft de cette E poque qu^eltes da* Décadence
tent le commencement de leur décadence. ^^^"^'^
Le Clerc , à qui 4^ ftitcMses & ]A lîberc^
doivent des éloges, s'en plaignit déjà , îl
y
a plus de foixance ans. Mais cVfl dans la
fameufedirputé dM ancktis dë$ moder« &
nés qi^elles reçurent le coup mortel. Il n'y

a jamais eu un combat auffi inégal. La


Xogique exaâe de Terrajfon ; la Philofo-
phiedéliçede Fontenclle ; le ftile élégant
& heureux de la Motte ; badinagc léger
le

de Sh iî/yjaii/^ / trâ?ailloieat de concerté

âttichémèiit auX'Riitfatiés, je ne fai quelle^


prépeq^ ipas à une fupériQntc naturelle de^
aacif08> des prqjng^t, des injures des &
dtSfltions. Tout le ridicule leur demeura*
Il en rejaillit une partiç fur ces ancieus^
tt4j$t :lU foutenoieut la 'c^uereUe : & dîét
cette nation aimable, qui a adopté, fans
peofer» le prioctpei<dâ Ddylord S^luffuim'y,
ùà diftingu^ fom *hs soriSré^ tet
ridicules. i


'Bepuis ce tems, nos PhilofopberiribDt
étonnés que d» honimés péfleiit pafl^r une
Vie,. entière à raflembler des faits des &
mots; &
a fe charger la mémoire au lieu 4q
%lé(i}^.Qr ï^pm*, Mos beaux Efprîts ont

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H ESSAI SVH U^iTHl^E :

femij quels avantages leur rcîiendroietit: de


rignorMce leurs leâciirs. Ils ont corn*
blé de mépris les âacieo^i .^ çei^x q^i
étudiçoc encore ^f^
'
^ .
-

VIL Je voudrois faire fucc^der à ce


^bleau quelques réôéxioq».^ qui pourront

On a oiê àcctte étude le nom de Bellcs^Lettres^


^liMilé longue prefcripdûn fembloit lut avoir codfacr^
^ryfubftitoer celui d^énidttioB.- (i) Nos Linêra^
teors font devenirs det fitisaiiae. t v t

j U Ahht Ma JJleu traitok cette dernière exprcILon de


Néologifmcai 1721. (2) Changeroît II de ton à pré-
fent ? Il ficroit mal à un étranger de vouloir le déci-

der. Je connois tous les droits des grands êcriyaiot


fiir la'fengaè ; mais je voudrob qii'après aieîr* re<^
CDMiaqtt'an érudirpentaVoif da gotit / desfnes» de la
fimiTe dsas Vcfpn^ (3>lls<io^f6. ,iqi?iCent pas de ce
terme pour 4éGgneruiijèiTticâdiiitratqar des «ooeiM^
d'auunt plus aveugle qu'il y a tout yû, hora leurs grâ-
'-'•-'^
ces ficleors beautés. (4) ' '

I
f Fonte ne lU dans fadigréffion fur les âncieos & les
9lfyleros%» ^iiieun. iOw^ 4fi,<^tr€£€t. tom.
P»45» „ 'î'î'/;!.;i

Voyez La Mattc & d*AUmhert, *


^ .

(1)
2) Majfhu dans fa préface aux œurres de TeurçiL
3) Mr. ^Altntb^ dans l'art. £RVDi^ioii,âe VE$^

:r.<4) Mt, i'^itMl;'Âiiis*fedifcMifS prNioiiaftiri»' d«


|!£QSyclop£die» & ailleurs.

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DE I.A LITTERATURE. ^
.i Les exemples des grands hommes ne <^rands

proareat rîeo .; ÇaJ/Jni , avant de régler le j^^^"^^^^*


cours des Planètes , crut y lire le dcftia
deSfhi^qKacs.^ ^, Cependant» loriquiis (om.

eor grand nombre , ils préviennent avant


rcxamen/ après i examen ils coofirment.
Qa:.(^t '^i aboïKi ^mi' génie c^Ue. d^
iaifonner, une & hrd4
imagination vive
i^pj^œ.gauteroÂcnt jamais une fdcncop
^ ae Àroit.qne de Bbétooms.» .Bcioqkjcm
hommes qui ont éclaire la terre , pluficuri
-

fe font livrés à l'étude des Belles-Leitf es f


beaucoup Tout cultivée ; aucun » ou pref*
*

qu'aucun , ne l'a raépriféc. Toute, lanti-


VMfà ^^(liHiontrQti;. ^aps voile auii yeux do
G^Uius éclairé par fa< lumière, il. devekH *

poit les o;*âcles facrcs ; il combattoit Pigno^


rajii^.^kt foperâipH^D} il àdoufiiflbitiÂ
iiof reors àc kr> g^erriew Si De/cattesl; lîvcâ
«

tput.eatiei: à fa fhilpfopfaiie» .méprifoitioutOi


j^fii^^cK*a« ^ytiêfif^Hm pas # .lAMmt^
ne dédaigna pas de conftruireun fyfléme de
Cjbroooiifipgie , qiU\>a eu des partiiana élq^

mwp^P d'«linilli^W^ i^ajèâdig klnâK

^ Fontiticlle dans fon £loge. yoi.TAi^i^*


^ *
XVll. p. 79. ^

• \^lyewiùn refbmoit la Chronologie ordioairCt &


y
liOQfEok «les ecjD^urs de dn^ fix oeet. ans» Voyex ,

flès remaries* «riâ^m&rtafe^ ;

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. ESSAI SUR
har Phiiofopbe des Littérateurs & le lÂeil*
kun Littémeur des. fhilobphes, ti pliqddlti
Epicure CD Critique , & le défcAdoit erV
Phyllciea : Leibnkz paflToit,^ de fes rechcr-^
dits iinmeofes faffi'hfiftoir^/'Ott)! iil<ii^iUiétrt-^

petits. Si fon édition de Martianits Ca-' '

paru, iba exemple auFoit^ftJfie


jbeJla avoit
les Litrërsrebrs , iundèrés les motëM
éclaires Le Dié^ionnaire de Jiay/e fera
Mnommètit éseroel 4t fotieo i & HJe^'Iir
fécondité de Téruditioa combiaéc avec le
' • ^ .*• V î- irî(»4 #f
^eDie* ' • j » ,

Littfra- . VIIL Si nous ne ftifons attention qu'è


^^^^ confacré prefque tous leur^r
*^nds
hommes, tcàvaokà.la lMtiràt«t6y lés^^iis 'éMtm9
fturs fauront toujours diftiilgucr & appré-*
ebr refpsic délicat & étendu â*Era/me}

goBtt k^finefft de 7à;f^^fiy^/^/^^^^


reflburcés> la fétirtïd[lté <l^|^tfa Fqffh/r W

& éclairée de Sailier ; refprit profond &


philofophiqucdc Le^ltrc, & àcFrereU Jls

' ^
• • - •
'
. .
'

^ ^ f .ade Leibniis^^^'^ dcNcu/villi^ à


vie la lèj^Mift
14 TheedUét^

Diyiiizea by Google
I

mes a?fC:de iimpks. compila teurs> u&


^mter > Saumlfi , wiMaJfm, & taofc
d autres , hommes à la vérité utiles par
Ji^r^ criivaux» iit4is4)ui ne mériteat jaœaig
notre admiration , qui.*:CÎBcfiteM"TaremeBf
jiQtrc gûuty &
qui quelquefois. leulemeac

i> IX; iLqsMdfiA^xauteuca^oat laiSé desLEGour.


nodeloi. ponOwfifcax 'qui voiront Jnavchc^ Trois foar-
Aw leurs tracer des lc<ftures aux autresi^es de
:

fiilkMs poitfîfoiit puiidr les pMûqp^ du boa^^*"^^**

câs précieufes productions, où la. vérité


fc montre qu'embellie de cous les tréfors de
lïtflagiojancmrT^Xas ^oËtcs iSoIlestOtatiéurs.-
4(tîvçiU f«if>drâîjla natutè. Tout l'Uni* . — •

afttf^fjpopt^. JfcqCi&giiirr dci» tCaoteilv; ; mais


fçkim Getter^ar rétésjftimenfe on pefH rant
g^r iouj^ trois cUI&p les images ddnt fe
iitf^«elk^liJlhotte^Mu^lUll^ Les
iOia^s de U| première ^fpéce^ le tableau de
iflm^me» é^iûsigcandeurs^iidc; ieSi pctitef»
£»in^ ftAiip^^fissii iTib itei • cUngemeost
ihPit cfiHe%qut coadutfent le plus
-
furements
itfl .Chaque foi}
écrivain >àvlifxiif)ârtaiitfi» ,

qpiToQi jia qvK%éremt' on ydécoa«!


yre de nouvelles beautés. Cependant ce
a'eft ni à la conduite fourcnc détcâueufs de
.1 Z C leurs

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12 ES^I SUR LSETUDB -
ieurs pièces , ni ^ux fioeiTes cachées de leur
. JieorMfe fimplické que ces Poeits doiveoft -

leur renommée. Le cœur fe recontioSt


4aas leurs tableaux vraiaÀ oaifs, s'y rd- &
coimolt ftTCc pknfir.
: La ûatore, toute v^fte qu'ellç éfl:, à
tovLïùï peu d'images au Boëies.^ Born^
par leur o^et ou par le préjugé dei hom-
mes à fon écorce, ils n''onc pu peindre que
la fuccei&ve variété .des iaifons une met ;

irriiée par lei^ tèmpèm ; kê- Zépbini 4*


Printems refpirant Tamour les plaifirft
Un petit, nomtm de -géomi Mt- bMitâl
épuUe ces tableauxt -..j '- tij
.

tmagessr<*< ' Xr L*«rt leufr tidkièu -^-^tm^ f^st Xvst


tifiddlas. tout ce donc les homme» ont orné ou dé«
figuré la iiaturej les rcligioqSr les^ goiuver^

TÎs : il faut convenir qu'ils ont tous eu


raiioD. Leurs ^concitoyens/ & 1 turs coqà
impcirttiiisiëseiMiickMortef
lîfoîent avec pfeîfir.
Im
Iteaimoient à retrofi-
^ &
ver dans les ouvrageft des' grands hoouMt
4e leur tIatNNi tdét «rqulcwii»^ tente: Mfk
peélables leurs ancêtres ; tout ce qu1ls
gardoiem eomme fiicré Mot pni^
tiquoieàt cçQune utile* ^ ' .
j

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Dfi . LITTE RATURÉ, 13

XL Les Mœurs des Anciens étoicnt LesMœurs


plus favorables ^ ia Pocfieqoe les nôtres
(!6ft oùe
/•
forte
jT ^ ^.
pféfcmimfoii
.
M ils .
'
&oiig y '^'^'^'.T
rablcs a ia
ont furpalTes. p^- jj^
. A meiur&que les arts fe font perfcâion* dgQ, y^^xi
Bifo» tesé rtefibm rfé* fom Amplifiés; Dans Militaire»
la guerre, dans la polirique> dans la re!t<-
gtoQ» de pltt^ grands eticts ont 'été pro*»
'

ëtiiis |N»r 't^es' ^âiifw {4i»t £m Sinr


dôute les Maurice &'les Camberland ^ en*
widolesic mieiiK fait mitptâire'qiieies AchiU
te &les Aj^Q * \t
n/Q'els ner riparufeiat points ^ux ri?e8 da

Sous ces Murs tant vantés que Pirrhus

ttiXSet niiqbea^lKénM^ qui


'
moaiésf for w
Char '-^

^» Cpmbattoient «n d^fordre .marcboieat &


«>^r mhezardwf ^ !• *
^ . »

Cependant les bataHies du Boëte Françof^


• * «

^ Je n'fù d^eFfhi à fairt un Dp«i|>lin|6Mwi,SDll


A» R»; Mgr, le Dacde Cumberland > dont je refpeûe

înfiiîiTfient la naîflance à. le rang fans ofer apprécier


fes talens milic^èires. Si I*ôn fc rappelle que les vers
fnîVAns font Xirlit du Poeine llir Ja baitaille de Fonte*
&oy> oa fentira que c'ett plutàt Mr. éi V^it^re qui
parië<}iie diot Je ne crois paa> cette rcmaÉÎpto iiia»

IM-gto^d'dTpiiu^ioiit uonpii.
t O^wr^t de Votr. rm* //. /. 300* .

Digitized by
1.4 ESSAI SUR L'ETUDE
:£»C'jQlies dimfifiéescooMae celles: dd Poëte
Grec î Ses héros fi^tsileiauffi intéreflafis'
Tous- €es combats fioguikrs (ks Qiefs;
^
; tons CCS longs difcours aux moiirai»';. ton^
'tts ces rencontres inattendues prouvent
^ \ • TcafaDcedc Ifrt, mais ddnaeot au Poëte lû
moytVh de ooiis fiiire connottre iès. héros, &l
de nous intérefler à leur deftîn. Aujour-
d'hui les armées font de va (les machines auirr
mées^arieioiifle; do .GéttéraL Mttlè •

le refufc à la defcription de fes manceurrcs a


elle n'ora percer ce tourbitloovde poudre
depottffiàre^ qui cache àies yeux .le h(£jlw
& le lâche, le chef & lis foldat^
*

DaoslaPo- -XIL îles anctenuea RépoUSques de le


litiquc,
Grèce igooroîeot tes pr emers principes d3uit
bon gonvemement« Le pcnpltf a'i^eitibloit
en tumulte pour décider plutôt que |î0ui*
délibérer. Leurs faélîons éloient furieufes
& itmdrtelb»; klirs lidkii>n. fd^MWfil
terribles leurs plus beaux jours rem-
;

plis de méfiance, d^cnvie & de confufion ^ :


Leiiri Citoyens étoiebt nAlhenreux : '4iâis
' • - *'

. leujra
* î' '
' •» '

^ Voytt.le IILLir«de 7%ii9r^/ib«. ,a


Diodm de Stcile^ depuis, le* Lb; Xi. ju^ute
L. XX. prefque par tout, _
'
- - •
i

La Préface de l'Abbé Tîfrr^j^jK au III. tom. d^ fa


.

traduâion de DiodHM Jt^iciit'f .ic Mu»ifi*S Foliticii'


DE LA LnrER^rURE. is

JmisEcrifftios, Fiœagtimioa édianfioe-par


CCS affreux objets , les peignoient comme ils
Jet featoieot* La tranquille admioiftratioa
des loix ; ces arrêts iklatairesi , qui , forris»
du cabinet d'un feul ou du confeil d^un pe*
tît nombre^ voat fcpaadra la félicité chez
un peuple entier , n'emitent chez le Poëto *

'

que 1 admicacian, la plus froide de toutes


kapaflimii»
* - •

- XIIL La Mythologie ancienne» quiani-P^^^laHe


SKoit toute la aatnre ^ éfeodoitifoo iiiâoeoce%^
àJa plume du Poète. Infpiré par (4 Mufe
li-cbamoîtks attrib^s , les avantures , &
kft malhéurstlcs Dieux* L^Ëtre nAtAf que
la Religion & la Philofophie nous ont fait
connoitre, eil au*deilus de fes chaats : lei

ibblioie à* 6m égard devicw poérUcw Lt


JFtat de Moïfc nous frape * ; mais la raifon
wt fauroit fuivro lea traYaux de la Divioîcc^
quiébraule fans eferct & faut fnftrumena
des millions de mondes, & rimaginaciou na
peut yoir arec platfir les Diables de Miltan
combattre pendant deux jours les armées du
Tout-Puiâanc f,
C3 Les
• Voyez les pièces de Huet & de Dif^riaux^ ààm,
fclll.tom. des Oeuvres de celui-ci.
-
f Lie compas d'or dont le Créateur mefure l'univers
fettiie chca MiUm. feauétre ç)iez lui eft-il po^es,

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16 SSSyîI SUR LLTUDE H

& les cmployoienr avec fncccs. Ces cheft«


d'oeuvre que nous adioii'^m eococe en Xbot
b meilleure pfoiiive, ; ^ «
-

Moyens de- XIV. Mais OQMS, placés fous iio aurna


fentîr les
CieU nés dann un aocrc fiécie» noDtJpefrirtani
céceffairement routes ces beautés, faute de
pouvoir nous placer au même point de yuo#
oâ fe rroui^oient tes Grecs & les RdiiiaiM»
Une connoiffance détaillée de leur lièclc cft
le fenl tmsfexiqm poifle mus y eoiidoîrsi
C^etquès idées 'fuptrficidlts , quelques lu-«
inièrespuiféesau befoin daos uu commea^
ïair^t Ht nous laiflerooc faifur que les beaa4
tés les plus fanfibles , & les plus apparen-
tes : toutesgrâces j toutes les. âneiTea
les

tfe no» éciaperoni;


ieors' Mivri|reis &
nous traiterons de gens fans goût leurs con*
tcmporains» pour leur ^voir pcodigué.des
éloges, don? notre ignônim ncm timpér^
'

ehera dâ leutir la jufteiTe, La couDoiirancc


* • * -

cbes Homère il eut été fublime* Nof jifé^^ .pUloi^«


. .

phiqnes delà Divînhé nuifèst au Pôëte. Les mêmes


ornemens la défigurent, eux qui auroicnt relevé Je Ju-
piter des Grecs. Le beau Génie de AUJ/on lutte
contre le fyftême àn fa Reli^jon, Si pin oit jamais fi
grand que lorfqu'il en ci\ un peu aftrançhi pendant; :

^tt'UD ^rv/^rÂ^ déclamateur froid dt foible^ ne dois-là


rtnotDfliée qa'aa fpeaaclc riant de fa Mythologie^

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' D E Va LirrERATUKE. If
de notre y m camoieoiafre:
raiitiq«ité,TCUà
mais ce qui eft pins néceflairc cocore» c'eft
un certûa cfprit qui ca efl: le rélultat {
tSpnt qui noiHfcoiemeot nous £m ooomlcro
les chofes, mais qui nous familiarifc avec
elles^ &QOiis doMC \ leur égard les yeu£
ées andeot» Le fâmeiix exempte^ de Pêr^
mult peut faire l'entir ce que je veux dire t
ht groîfiéreié des fiècies héroïques cboquoic
le Smfieit En win BmUau lui remoiH
iroit-il Homère vouloir «Se devoit peindre
les Grecs & soq .poiat les Frao^îs ; ibo
e^it deoieoroit cooTaineo > fiuia écre per«.
fuadé'^. Un goût antique » (j'enteas pour
lea idées de cooireackKi,) Teix flairé pluf
<]ue toutes les ie^ons de fonadverfs^ire*

XVt J^aiifitt il y a im eiomet^.què laminages ar-

raifon autorifoit ces images, artificicUes^^î^^^*^ ,

.maisau tribunal de Tamour de Ja gloire.;^^^^^^^


je ne ftia fi la décîfion feroii la mème.ia gloire^
Nous aimons cous la gloire : mais rien n'efl:

plus diâ^rcQC que la nature & . le^çgré de


cet amobn Chaque homoib Tsirie dau ùl
manière de Paimer. Cet Fxrivain n'aime
que les éloges de fes Contemporaios. La
non OMI mà loiitfs fes efpérâiices ^ & L
' / i ' '
C'4 ' '
*
'
ton*
r

Voyez les Remarque} de M, Dejfréaux. fur


Ungin,

d by Google
toutes fes craiotes» Le KMBbes^u
. feu corps peut enfevelrr fan ,tMKU Un- cdf ;

hoinme peut fans fcrupulc employer de^


images familicresi aux feuis jogCftiioDt \\ re^.
ebetcbe iet . applaudifleroenfl^.- Cet éùtm
Kgut fon nom à la paftérUé.ia*jjdusi.recu-tf
)ee Il £e.piait à peofcr que mille aott»
aprèl fa mort, l'Indien des bords Gaogc, dti
Si leLapooûisau milieu demies glaces Uronc
fa» oimages , èc porteront tAsic païi &1 m
.au fitcle qui Pont vû naître. '
- •

r Celui qui écrit poux tous les boiumes bc


dok puîftsr qué dans àtB foorces coniimiihtt.'
à tous les hommes, dans leur coeur & dans
lefpeâade.de.kL^ uature«. .Ix^ fcul org^iatl
peut rengager ^ii pafler «es liriikti;. j1\ pciM^i
prcfuïner que la beauté de fes écrits lui afiu*

\ Texpliquer , & qui radtmreront ettcorfii


plus parce qu'il8LrauroQtiexpl»^é. : \ .
«

*' " •
»

»».i.rfn^r XVL Mon^feulemeiït le caraélêre de


1 auteur, mais encore celai .de^tûD ouvrage
îafloë à cetégard for fa conduke. La hau^- ^

te poëfie,: cpopce I la tragédie ,"Fode em-r ,

pruQteront plus rareoient ces images quc>


la comédie & ^f' jfatîre / |»ux9 ^eUia^ prim
gucut les pairiQnS|& que celles-ci crayonaeut
_ ' * rr * ' ,r t I les

Digitized by Goo^e
DEVIU LirTER^rUR E.
les fottiiirt.' Horme
Piaute font pVef^^ &
qa quiconque n'^a pas appris
inintelligibles à
àfiwe > penfar comme le peuple Ro«:
imifo. Xe rival ât-Piamie , VéiégMt Té^-
r^nce eft tnicuk entendu , parce qu'il a fa-^'
crifié ia phnfaDterie aa hm goût an lieu: -
^.

que Plante a immolé les bienfcanccs à la .

plaiiancerie. Tér^oce fo&geoic qu*il pti«'


gnoitdea ÂtbéBfeos; tout dans fes pièces eft;
Grec, hçrmis le langage'^: Piaute favoit*
qu^il parloir à des Roumains : on retrouve
diez iaf i Thébes*, A Arbéoes , àCalydon»
les mœurs, lesloix &Jufqu'dux bâtimcnsdo

XVIL Dans les Poètes héroïques, les Contraftc


Mœurs, bien qu'elles ne iaflenc pas Ic.food^^^^"^'''^'
de lenrs tableaux, en G«-neBt fouvent le loîn-^ ^^.^^^^
tain. Il eft impcflible de fentir le plan>^ d< iumûo^
VMTt, les détails àt^Virgilê, fans étrb inftruici
à fonds de l'hiftoire, des loix, de la religion
• • . '
' C **5 .

"'
' des

. * Voyei'TWvir/. £aitucb» JiSu II. Se fl.'HctmÔBu


«Ajft. ^c* !• »*.-'''»•.. •
^

•Les. Cupeâinârît dont parle Térence ne -détrtiîfirot


point cette rcfléction. Ce mot (quand racnic on'
n'adoptcroit pas ha conicclm e de Saumuif^) Ctoit de-
venu d'un nom propre un nom appeilaiif. Voyez 2V« ^
.

rfnce, Eunuch. AR, If. Se. il.


t Arophyir. Ad. IrSc. î« ^id fanant nunCtfi^

Digitized by
22 ESSAI SUR L'ETUDE
{itort EaUBusy &le tëàidmk Tmnwn, itmit
transformes en Monarques puilTans.: Tou-
te lUcalic craint pour fa liberté* Eoce
triomphe des homiDes & des Dieiix^ Firgi/â^
fait encore faire rejaillir fur les Troycns;
toute la gloire des Roaiains. Le fonda-
teur de Rome fait difparoître cebi de
Lavinium- Ceft un feu qui s'allume.
Bientôt ii embrafera loaie la terre. £n^ .

(fi j'ofc hazarder Pexprcffion) contient le


germe de tous f«s defccndans. AiEégé
dans ion camp ii nàur rapeile Céfar &t
Alexîa, Nous ne partageons point notre
admiration.
Jamais Virgile n'employé nneux œt ait.
que lorfque , dcfcendu aux enfers avec foa
héros/ fon imagination en parok afirancbie/
Il îî'y crée point d'êtres nouveaux Éaia*- &
tafques. Romulus & Brutus , Scipion &
Céfar s y montrent, tels que Hcme.Jci
admira ou les craignit.

Um Geor- XIX^ On Ut les Gcorgîques avec ce


Siques.
gQÛ^ yjf qu»03 ^qJ^ a^ beau , & avec ce
plaifir délicieux ^ jque raméoité de leur
.

- - , objer
n

ktit i Fenelon. lisent connu qu'il le» fallott orner*


un peu pour manager la délicatefle de leurs concî-'
toyens ; mais qu'oo cboqùetoît ctttte même' dtiicatefle
^ oii^ les âi^oit teaoeoup.

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DK^A LITTERATURR. 2.5

ebjtt mfyite à Mute aflir hoAnéce fenfibte &


On pourroit cependant feûtîr croître foo
admiraiî^ , fi déccnifcoit -chfzjew
aùteur àn bue aoffi i:elevé que t exécu«%
tiQD en GÛL achevée. '

Je puife coujourt
cMmpIes cbez. Virgile.: Se$ beaîiil.

vers & les préceptes de foa ami Horace


fixèrent leî gçoc des Romaias pea)ifejijU(

Inftfmre la poftéricé la plut reculée*


Mais pour déveloper mes idées, il faui les
l^eodrc d^uu peu loin.

XX.
Les premiers Roniains ^comibât^
*
Les vété-
«Dieac pour la gloire 450Mhli '-paw?ic*
Df^puis le«fiége-de . Wies ito-^Mecwicub
èbc" paye affez modique , & quelquefois
des réconapenfes api'c^i
.
les triomphes f i
mâîslïs les comme ime grâce,»
reccvoient
& «Qa.a>iiinicunq dettCt I«a;.gueci'e iiaie,
chaque fotdat deveno citoyeii-«£b jMÂrdc
dans, fa cabane & fufpendoit''fcs armes
miHnies ^ prêt à les reprendre jprem^r

^ 'C^d Sylla rendit la fï^fl^Hké à la


^Ipûblique ^,^|(:s^ étoient Ueachan*
>r' ' gces.

f L/t;. L. XXX. c. &C. ' ' '

-rfriJi^/iiïtff'i T^ie», p. 181, ic.


*
-
»'
- '
. ' » *

Digitized by
^4 ESSAI SUR LETUD£
mes accoutumés au carnage & au lu-
^ùm biens > faor patrie> fans t>rin^

Dfâateur ies Içur avoic dooiiées en argenti


AiifMt te- taux. étaUi ^ efi^c par An^ifte;
elles lui auroicnt ccnipé |)iiis de trente deux

MiUîOQS 4e JQOUrcixioaooycf « fomme im«

t Ce taux étoit de ou douz^


trois mille drachmes;,
mille fefterCes pour le fimpie légionaire, du doublé (î )

pour le cavalier & lecentenier, & du quadruple pour


le tribun (2). La légion Romaine, depuis Wugmen-
lâtioi> 4e Mâniii ) (3)'4toit de fi^ imlle tuÊ^s^Sai^^

dci^roittcAs chcTaHat. Ce grafid cdrpi tl^aftafe q(i|


i^Xante% ft^Sciers,
^nbttWt- YWU« calcul
fay^otr 'fpix^uite
t .
^
ceottoicM
^

oa t s,ôdo! Xellerces |. ou litres y aSiÇO^Ofr

98 9 tribans â id,eoo draclmiet ou)

Sttivaat
I - -
~ . m-^-i—.««..fc»— .....-^—^iY-^" ^Ml>lll

(2) fVottùfi^f Hiftory of tùq^u.^ J J 4t


(3) Ro/j». Antiq. p. 964.

Digitized by GodgW
DE LA LirrE RATURE. 25
^nesib dM$ les tetns les plus- profp^e9>
Mië afera 'tiiKl«fiUtkief«ftcdré8 ki r6-
.publiqMé Sylla embrafTa un parti > que It
nételficé & foD tiiréféc parcicuHei^ f plutte
<}ue le bien de l'Etat
, loi diâérent il doa- :

1^ des lerres aux fbldat^ Quarante fept


iégiaèbAircat difpâr fett daas Ûa mMa
fonda vingt-quatre colonies nfiilitaires ^.
£«f)(édieAi rubevù 1 SI. .-oa 1^ m^it^ ils

quittoient leurs habîmiots pour fe retroa*


ver*. Si. on les laiflbit en corps, le prc»
4iiiAr/cdÎDeuH.]r.'tQQ4VQtCwU]ie anncci toute
f>r£ief« t*!Ces<vieisK- guerriers '«enhojfés: du
jjepQSbs^: i& trouvAni.. .au-deffous deux
d^achecer par la fueur.î^'igoi. ftmcm. m
coûter

Suivant lc$ calculs de yi. ^^Ârhuthnot cette fomme ne


(croit que de 30,705,^20, la drachme valant
livres

j/ffous' d'Angleterre (4). Mais .quelques nqjiferèhei


^j'âiefafitesi ladra(^méAtiî()ue <ki4efiif0i% tëtar;

tiloit8|>de cette monnoye (5). . - .


.^.^

vS. th. L. LXXXIX* EjpitOQL Freiashcim. fappl«

^^^^ *
f 7tf^//,Aûiud«XiV*)^ dt4$t«dk.Lip(u«^

(4) Tabl<î^. p. t j.^ ^ . . ^ ,

(5) Voyel meè^RèW/ mSS. fqr les pôicÈV «c. lies


anciens. Hwftr % pag;'io8. fk, Eifcnjebtnidi %

uiyiu^L.LJ Uy Google
,CQWW1^ que du fang .^^ diflîpçrcnt leur^
.

nouvcauji. biçQS •par- lu débauche t-^. 4i*cfr

jpéxêm. clelklat que daas une guerre civile,


jervirenc puiffammeat les deflciliâ de. Car
jjyiiu.^^f Angoile: pmflë p^t ittteci
jembarras, fuivit le même plan, & en craigf

sil 5' Des kux. qu^a tûhmè ' kt ïku^


•.v j. . iiiaHrMié.f»*^''u' <i"'' - r'rrî.-îji

Les Mardis vétérans acheté


h'âvoienti
ieui^ poiTeflions- que pap i une guerre faut
{^Dce, & Jeors. éréqpseaa sAcs^Se viotekci
jnomroieoc aiTez qu'ils CFOf oi^ toiijjomra
Icaafinesitja.iqaiiLlf. 'i'-^^ i^' ..^'û
i

But de XXI. Qu^y-avoit-il alors de plus afforti


VirgUc. j^i^gQQCç politique d'Augufte, que d*enif
jployer jfes chants h^rfn^^oox d^^ aiml
pour ïfii^.reçoDcilier / à leur nouvel .é\^J
Axd& ikiiwCoofettWt^il t*de 'toflî|N^^^
^- -[^ iH»i •/
ouvrage i
* * *

îiCT/;;^ M0f>^lS9«aa^ .p.] 44!* .1 a .V;-.rv' \

fi
*
^Vii^il. Eclôg.^IX. T. 2, Iccii *
.0:,

Digitized by Copgl&i
DB LA LITTERATJJRE. ny

T^a faciiem tur/um, atque audacîbus adnu€

fgmrofyufC vU mecum mfaratus ùgrefles


Ingredere , vqIu Jam aune ajfu^cc vo^

L'agriculture avoir cependaut plas de ciu'^


jquante^écr iTaios Grecs f ; les livres de Caim
& de Varron étoient des guides plus fûrS>
|>lus minutieux &piusexa£ts que ne pou»
mit l'être un Poète» Ma» ii ffiUôit; faîfè
goûter à des foldats le repos de la cam-
fiagne plutôt que les initruire dans les
principes de Pagriculture ? De Jà toutes
ces defcriptious toucbaotes des plaiiirâ
iioccns do campagnard, fesjeux, fes foyers^
ies retraite^ délicieufes oppofées -aoTr àmtt-
femens frivoles des hommes , & à leurs
«ffinrés fUs /finvoles que-, leurs amu^

Il tableau de ces traits


y a dans ce
inattendus» de ces détours cachés
& heureux > qui montrent tn Virgile un
génie pour la fâtyre , que des vues fi^-
périeurâ& là i>oulS de foit: coetir Tem*
a8 ESSAI SUR VETU DE \
péclioiefft ùxûm de cultfrer^. Qocl vé-
téran ne fc reconnoifToit pas daos le vieil-
lard Coiydea ? Comme tnx acccmta-
mé aux armes dès fa jeuneffe , il trouvoît
enfin le bonheur dans une retraite fauvage,
que fes travaux avoir transformée en nn
lieu dè dcllccs f / '
'
t

L'Italien las de mener une vie. remplie


ât eraintes légitimes déplocott avae FirgîU
les malheurs du tems & plaignoit foa ,

Prince de k
voir emporxé par la violeocs
des vécéransi c " .

Utf cum carceribus fe/e effuJere quar

jiddttni in f^Ha, &t fru/ira ntlnacula


tendens . » ?

Ftrtmr equis .suriga neque ûadit comût


habenas-W. r

Se recommcnçoic fes travaux dans Vt fpeit


d'tm nouveau iiècle dW«

. * XXII.

Utgemmâ iiiatt Saftano dùrmiai qfiro^


*

t II étoit dunombfe d<eftttrstei aiU^ds Pwpée


SToit dpdni des tenneà. V. Serv\
-
m îic,
4 I
Vdl. Fa*
ier.L. II. p. 56-* -

tt /^/;^. Gcorg.L. 1. t. Sl3#


D£; LA LITTERATURE.
XX IL
Ton adopte mes idées , Yîr»Sonfuccès.
Si
gUe oeft un (Implt écrivain > qui
décric les tAmx ruftiqQcs* Ceft un
jiouvel Orphée > qui ne manie fa lyre qua
paur fitre.déppfer tux btiYdges leur fe%
rôcité> & pour les réunir par les liens des
mœurs & dus iuÎK ^. -

Ses cbiiiC8.pr€dat(lreiiit cette lAtrveitlei


Les vétérans s^accoutimicrent infenfible*
iaeQ( aa repos. Ils paiféreai: en- paix les
trente aot -qur. s'écoulèrent avant qu^Aïf^
gufte eue établi , noh fans beaucoup dô
ii«iiâoaiDeMan%tréfor mUiuice .pour les pajr«
•ftargeatf^,\ . \ . .

XXIU» ^nftpte,. qni portoh la JumtèrôLACftiTN


dans les tencbrcSîde la nature &
de rarr,<tuE. Idée
le ,pèrc de k critique.., Le lems , dont^^^*^"^'
IdijoftiM'Ientt» joteia furé^ met enfin la tre*"!^^*
rité à la place de Terreur , a brifé les fta*
du mais a confirmé lea
anas
.
f^lnloili^phc
r' . De,
,

dé*

' * Silvâjîres hùJnlnci faccr interprffijue Deotuni


Cœdil'ut h viflu fccdo déterrait Orphens] ^'

Diûus si hociemrc tigres^ rah'uiofqnc iirm^sS

f Ttllemant, Hift. des Emper.


'
Tacit. Annal. L. K p.
t)hnyf. L. LV. ^."56^

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3a RSSAl SUR DETUDE
dccîfions du critique, Deflitué d'obferva-
tioQSi il a donné des chimères pour des
faits. Formé diiis lecole de Phtm , êc
dans les ccrirs d'Homère , de Sophocle^
Euripide
à!^ &
de T^ùîicydide, il a puifé fei
régie» daos la nature des ehofes dans la &
connoilTancc du cœtîr humain. Il les a
édaircies par les exemples des plus grands
modèles.
Deux mille ans fe font écoulés depuis
Aridote. Les criiiqaes om perfe^oni
leur arc. Cependant ils ne font pas eu«
cote d^accord fur Tobjec de leurs traTauH*
Les ie CUrc, les Cot^, les Des^^mat/eatm
les de Sainte-Jtîarthe nous en offrent des
définitions diâ^reutes. Pour moi « je les
crois tomes oo trop partiales; on tfop aiU
bitraires. La critique eft, félon moi p Part
de juger des écrits ;& cedes écrivains
- .

qu'ilsont dit s'ib l^nt bieni dk > s^la cm


dit vrai f. De la première de ces bran^
ches découle la grammaire, la connoiilance
des langues , &
des manufçrits , le difcer*
ncmenc des ouvrages fuppofés, lerétablif-
^cmenf

^ CtfHÂ Àrs Crit. iJr. I. c. t,

f II faut borner ce vrai aa fi^î biflorique» 4.1a


Térité de & non de leurs opiniecis.
lears témoignages
. Cette dernière efpèce de vérité jdk plutôt da reflprt
de la logique que de eelui dtf la cridqûe.

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DE LA LITTERATURE. 31

ftmcDt d€8 endroits corrompus, Tùait b


théorie de la Poefie & de Tcloquence fe
tare de la féconde. La troiûème ouvre ua
chàmp iiniiieDfe'y Tea^imea la critiqao&
des faits. On pourroit donc diftinguer la
nacion des criciques, en critiques Gram*
vatriens , en oitiqaes Rhéreorà , en &
critiques Hiftoriens. Les prétenfions ex-
dofives des premiers ont nui ooti-feule^
ment )l leur travail j mais à celui de leurs
confrères,

- XXIV. Tout ce qu'ont cté les hom- Mttéifaaîc


gués ; ce que le génie a créé ; tout
tout ^i^'
ce que la raiibn a pefé ; tout ce que lo^^^*
travail a recueilli , voilà le département
4e la critique. La jufteile d'efprit, la
fiaefle p la pénétration . font toutes nécelV
faires pour rexercer dignement» Je fuis
le lictcrateur dans fon cabinet. Je le vois
entouré desproduâioos de tous les fiècles)
fa bibliothèque en eft remplie fon efprit :

en eil odairé fans en étte chargé.


. Il
étend Tes regards de tous x6tés.. L'auteur
le plus éloiffné du. travail de l'indant n'eft
pas oublie: .un tciit iumineuK pourroit
s'y rencontrer , qui confirmeroit les dé*
couvertes du critique ou qui ébranleroit fes
li9fothèf«Si-^^Iw mTOtl de ierudit eft
D achevé*.
3^ ESSAI SUR VETUDE
•cbevé. Le pbibrophe de dos jours s'y
arrête & lotse la mémoire du compila-
teur. Celui-ci ca çft quelquefois la
dupe
rédifice*
,
^
& preod ^ ks amtériaux pour

Opérations , XXV, Ma» le mi criric}ge .fcnt quo


"^"^•fa tâche ne fait que commencer. Il pcfe,
il combine , il doute» il déci^e« Ëxaâ &
impartial il ne fe rend qu'à la; raifan, ou k
) lautoriié , qui eft la raifon des faits

Le nom le plus cède quel*


refpeâdbie le

quefois. au téméignage^- d*écri vains aux*


• *
'
quels les drconllances feules donnent im
poids momeotanCf Prompt & fécond eo
reffources ; mdis fans faufie- fubtriité , il
pfe facrifier l'hypothéfe la plus briliantCf
la plusfpécieufe» ne lait poipL parlers-i&
les maîtres ie langage de* fek œnjcéhires«
Ami de Ja vérifie i il cherche le genre de
preuvet» qui eonvieût à fou ibjct il s'e» & #

contente. Il ne porte point la faux de


.
,

Fanalyfe fur ces beautés dciicaticfi. , ç^i ie


fifmenr/fousJa^CDoche la méma/rude ; maia
auili peu content d'une admiration ftcrile,

il fouille jufqoefr*' dans kl pcincipes les plua


> - irr, . T >::r .
cachet

àtucn' ^ ^ Ci

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DELA JLITTMRAmJLJS. 33
cachés da cœur humain , pour fe rendre
raifoa de fes plaifirs de Tes dégoûts» &
Modefte & fenfé il n étale point fes con»
Jeâures comme des vericcs , re$ ioduàions
comme des faits, fes Tiaifembtsaces comme
des démoudraâoas*

XX VL On a dit que la géométrie étott Lacritique


une bonne logique, & Ton a cru lui dou*J*"*. '>oonc
»cr un grand cloge: il eil plut gloricw^ ^S*^^^*

aux fcieoces de déveloper ou de perfec^


tionner Phomme que de reculer les bor-
nes de i'umvers, ^is la critique oe peut-
elle pas partager ce titre i £lle a même cet
avantage : la g^métrie s'occupe de dé-
'
pooftrations qui ne ie trouvent que chcx
elle : la critique balance les diiférens de-
grés de vraifembianç& Caft en, les com*
parant <)uc nous réglons tous les jours nos
aftions, que nous décidons fouvent de no-
tre ion K Balaa$oos des vraifemblaaçes
crittquci^

XX Vn. Notre fiècle, ^ui fc CroiçControver.


deftiûé àjchanger les bix en tout genre/^/^r i hif.

a enfanté wa Pirrhoaifaie hiftoriquei'^'f^


. D 4 .
Utile

^ Il $*agit pnndpalemcot de? Etteaw i$ la Géat


jnétrie & de çeux la criti(]^ue«

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34 ESSAI SUR L'ETUDE
«île & dangereux. Mr. de Pouilly , dprtt
brillan€& iuperficiel, qui citoit plus quîl
ne lifoir, douta de la certitude ^ des cinq
premiers ixèc les de Rome j mais foo imagk
nadon peu fiiitc pour cet recherches ccda
facilement à lerudîtio!! & à la critique
Mr, Frmt & de V Abbé Sqjli^r
cje

Mr,dt£eaufort &t revivre cette contro-


verfe & l'hiftoire Romaine fouârit beau»
;

coup des attaques d^uo écrivain , qui iavojt


douter^ & qui faYoit décider*
Th^téen. XXVIIL Un traité des Romaine & des
trc Rome Carthaginois devint entre fes mains une
&Garthage.objcâioa accablante Ce traité fc ren-
f.
contre chez P^j^^ , btftorien exaâ âr éclair
ré j|. L^original fe confervoît à Rome de
fon temSf Cependant ce monument au^
thentique contredit tous les bifloriens. L.
Bruius
« a

* Une définition de cette certitude fur la«


claire
qufUe on pA abréger la controyerfe«
fe diiptttoit auroit
*«C'eft la certitude biftoriquc/' Mais cette ceititude
varie de Cède en fiècle. Je croîs en gros à l'exiften-
ce Sç aux avions de Charlcmagne : mais U ccrtirude
que j'en ai u'çft point cgalc à celle des exploii»
d^Hçnri IV,
Voyez Méjn. de i'Jcad. dis SfUn-Leitres^ -

t©m, VI. p. 14, 199. , „ .

f Drjhrt.jhr Nnc^tit. dcHift. ifw p. 33— 4<i.


'
tt Hift. Uv. Bi. ç; aa;

Digitized by Google
DE LA LITTERATURE, si
Brumt & M. Horatras y paroilTeot comœo^
exerçant Confulat eofemble» qaoiqu'JHb*
le
ratius o y parvint qu après la mort de Bru^i
tm« XM Romains y ont des fujeis qui
ii*éroient encore que leurs alliés. On en^
tend parler de la marine d'un peuple , qui
ne conftrmfit fes premiers vaifleamc que
dans la première guerre Punique , deux
cens cinquante ans après le confulat do
Brutns. Quelles conclufioas fatales n^
.

tire-t-on pas de cette contrariété? Elles


iom touces au déiavaatage d^ biiloriens^

XXIX. Cette objcâion a fort emba- Ce traîiê

édairci.
raffé de Mr. de Bêaufurt^
les advcrfaires
Ils ont doQté de ranthentîciré de ce mo«
fiumenc original Ils en ont avancé la
date. Tâchons par une explication ^nA^
femblable de concilier le monument & les
hifloriens* Séparons d'abord la date
'
d'avee le corps do traité. Celui-ci eft da
tems de Brutus. Celle-là efl de la façon Les coa«
de ou de fes antiquaires Romains*
Les non» des conâiis- ne fe lifoient jamais
dans les traités folcmnels , dans les fœdera
confacré^ par toutes les cérémonies de ta
religion. Les fenls miniftres de cette rèlU
gion, les fêciaux^ les fignoicnt : & cette
dr€onitanc< diAingnoit les fydi^ra ,^ le^

Diqitized by Google
36 ESSAI SU g, L'ETUI^.Mv
JponfiQnes^ Nous devons ce détail k T//^-
Lhc K II fait diljp^i^aure la di Hcalce*

Le9 antiquaires wront pris les fcciatw


pour les con fuis. Mais laus fonger à cette
n^cifci ces antiqiiaire^ j que ricB a^oUn
geoic.à la précifion dans Texplicacioa des
jnoQUfneos publics , ont marqué raauée
du régifuge » par les QOtss célèbres da
fondateur de la liberté & de celui du
capitoie, li leur imporcoic peu de
s'aifiarer s^ils e&ercéreai k xcmfuéat eo^
Icmble. ...
Letfajets XXX. Let peuplés d*Ardée , *d'An*
des Ro- tium, de Terradne n^ctoicnt point fujcis
.uiaios.
^
tartens
Romains» ou
nous ont donné une idée très-,
s'ils récoi^oc, les hif-

faufTe de Tétendue de la république.


Tranfportous-oous dans le .iiècle de Bru*
tus ^ & puifons dans la politique des .

Romains une défioicion du terme, d'ailié'


aflez éloignée de Ja jnôcre* Rome » qu(H«
que là dernière colonie des Latins, fongca
de bouae heure à.rcu&ir louco cette, mtîoa

^ ,
a .Sppponâerunt conftdes , Icgati , guitjïorcs , /r/-
ir/;// milittivi : noviinaquc eorum qui fpôponderuiît
iidhuc exjîantî ubiftexfoîdcreaéJa rcs cJet^^^Mer'^

. '^^ . TïT, Lit. I-iv. IX. c. j.

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DE LntERJTURE. 37
fcm fcè lohr« Sa dHcipline , fes héros 9t
fes vi£ioires lui acquirent bientôt une fu-
périDfieé décidée^ Fiers , mm ponciquos»
les Romains en uférent avec une fagefle
digne de leur bonheur. lis comprirenc
qne dès cités mtl ^fierfîes arréteroimt le$ ^

armes, épuiferoicnr les ircfors, & cor-»


romproient les mœurs de la république*
Sous te' nom plosfpécteux d'alliés^ lis fçii*
rcnt faire aimer leur joug aux vaincus.
Ceux-ci coofcmireot avec plaifir à recoin
noûrè Rome pour b cfapitaie de la narion
Latine, & à lui fournir un corps de trou-
pes dans toucea fes g^erm» La républi^
que ne teur devoir quune proteÀion»
marque de fa iouveraiueté & qui leur
«oocott fi Ces peuples écoicut alliés
cher.
de Rome, mais ils virent bientôt eux-mémcs
gu^ils eu écoiem efcidves

- XXXL Cette explication diminue la


di&cuitc, me diraTt-pn«. mais ne la dillîpi
pat. Tpehei l 'oprcflioD
il doot- fe f«f$
Pdyhe^ fignifie fujet , dans le fens propre
du mot. Je oe. k çontederai pas, ^ai&
nous tt^moîà qu»,la tridi^âton à»M^m^h
. ; &

Le Préiettr Anniut appelle 1« gpttTpni^e|^t <^€9


ZZ ESSAI SUR LETUD'E
& fi Too accorde I fct copies une confismcci
conditionnelle pour le fond des chofes , il

fio doit pas éire permis de rien conclure


de leurs expreffious prifes è la rigueun
Les alTemblages d'idées font fi arbitraires,
les nuances ii légères , les langues fi dif«
férentes , que le plus habile traduAeur
peut cheixhcr des cxpreffions équivalentes,
nais Q^en trouve guères que de fembki*
blcs Le langage de ce traité étoit
ancien. Polybc fe fia aux antiquaires Ro?
mains. La vanité kut groffit les objets»
Fœderûti ne Cignvfie pas des allies égaux:
readoas^le, dirent-Us, par fujits^
»

Leur ma- XXXII. La marine des Romains cmi»


rioc.
baraffe encore nos critiques. Polybe noxnè
aflure que la flotte de DiùUhis fut leur,
premier efiai dans ce genre f. £h bien,
Polybe fe trompe puis qu^il fe contredit ;
voilà toute ma conclnfion- Mais én ad- '

mettant même fon récit, l'hiiloire Ro-


maine ne s'écroulerolt cependant pas. Vdci
une hypothèfe, qui explique ce phénomène
d une manière raifonnable ; & c eft tout co
411*011 eft ta drok d^sxiger d*iiae liypOM
thèfe.

* Voyez Clcric. An Gâtic. liv. U. c* 2* §• i« a» 3*

t f«i^^,Uv.i:ç»3o, .

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DE LA LITTERATURE. Z9
ihèfe. Tarquio opprime le peuple & les
foldatt. Il s'approprhi Mttt le bodtu On
fc dégoûte de la milice. On équipe de
péri» bâtimeo^ qui fcmc des coorifis fur
imn La république ntiflmte les pro«
tége^ mais met un frein par ce traité à
Icurd déprédations. Des guerres contii»
tmellesi la paye qu'on accorde aux trou*
pei de terre fout uégliger .la marine ; £c
dans uft fièele ou deux » on oublie queilc
a jamais cxlfté ^. Polyhe aura parlé d^uno
£ifoii uo peu trop générale»
- • ' «
,

XXXlII. première ma*


D^îilleiirs la

rine des Romains ne pouvoit être com*


que de bitîmeos \ citoquance- rames»
Gelon&Hieron couftruifirent des vaîffe*
«ux plus grands Lea Grecs Si ka
Qnthagftfoîs 1er imitérest; dans la &
)>remière guerre Punique , les Roimins
nirtni-^ mer da çes.vaifleaux à trois on
quatre rangs d&rames;* qui étonoettt en-
core 410S amiquati?és. &^ nos. méchanidens^
.1 T. " _ .5m :£iac

• je ne dis rîen de la flotte qui parut devant Ta*


rente. Je crois que les vailleaux apparicnoient aux
habitaos de Thuiicun» ,
Voye^p.ifm^ir///;» Aipplenu
lâviao. liv. XIl» c. 8. -
^. . \
f ArhathnôtU TablcB, p. 3 liiduirc du coQà*
merce des andens^ par Hust. ç. 22 1*
40 ESSyîI SUR L'ETUDE
Cet udxfxutùt éuM hktk propre à fûn
oublici' leurs efîais antiques & groiHers ^.
Réfié»QRS' X2CXIV« J'âi . défeciéii «fee ptaifir \im
fur cette hifloire utile & inccreOTaiitc» Mais j^ai
^S^tt.
fQf*toui; momrcr par ce« réâcxious
4tiMibim' ; finit éélkaces Jka difcttiâk»ii9^ de
critique, où il. ne hgh pas de faiiir la
démooilnuîoo.» imaisde comparer poidf .

ido traifeinfaiaMis oppofées; «oiôbiett &


il faut fe défier des fyftcmes le$ plus
éblomiTaos , puifqail f .oo e & peu qm
foutieuneuc Tépreuve d'un examen libre &
auemif%' • ' t
'
/
.» •- •..#1,

La critique, XXXV. Une nouvelle confidératiou


une prati -embai-aflc la critique. .d'une nouYeUe 4i&r
que fans^i^^ U dldcs fticaoSs quî OC joui «|W
ccre une , >
i
desconnoillances : leurs principes lant des
routine
véritésde fpéculation & non des nmimee
lie ebodoke; li e(t p\m fiidler 4e cêm^
prendre ftérilemeni une propofition que
4a £t ia rendre fattiiliàfe.^ de i a^ifiiiquejr
«vec juftdTe , de s'en Imir oomtaie d'un
guide

^ On peut voir atitri^ hyfN)thè(è dà cilébre ST.


Treret/ Elle plait par fa (impitcité , mais èlleme pa*
ïoit irifoutenable. Voyez Mémoires de tAcaJémU

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DE LA LITTERyirU RÉ. 41

Ipîde dans ies éoides


daos fes découvertes.
i & •
d W » fiaml^eaii
à

La marcha 4c. la critique n eil poiot


.

une routine. Ses principes généranio'ibiit


vrais, mais ftériles. Celui qui ne connoit
queux méprend également, quîl veuille
ie
les fnivre on quMl oie s'en écarter* tM «
'

génie plein de relTources , maître des ré-


gies 9 tsais m^itrie .4^âi dos raifoo^. do$
jr^gles , parok foûvent les méprt(èr. \ &
route nouvelle &
hardie .(èmbie l'en éloi*
gner i niiis fuifez^le, jufqu^au boutv ^ous
.voyez en lui un admirateur , mais un ad-
mirateur, éclairé des jpêmes régies > qui
ibn( tdfj^oursla b^fe 4e fes^raitonnémenf
& dç fes découverrcs, Que toutes les
iciences , fuflent legum
non botninu^^
pfibJicà^ tciïk Icfoohait.du peu^e dei
vans. Son accompliffemenc feroit Ion bon?
heur: mais on ne fçait que trop.^quciç
bonheur des peuples & la giotré de ceux
.qui les éclairent .oaqi^i gouvernept. ibni
les

i^ef objitts fouvent 4iilerens


^ quelquefqi# f
&
jOppofés. Les iavansdu premier o^dre ne
veul^qc que de^xu^cs femblables^ ^
jânce d'Achille : eïle n étoit faite ^ue pour
ks mains du hcros« EiTayons de la ma«
42 ESSAI Sl/R L'ETUDE ^

htPottt i XKKYL Lft iégitiiearde fe erid<)iie

^P^^^^'^^^' pocte doit rendre les


'^ït ^'^de

méut famam fc^uert^ aut ftbi com^nientia


- / ' • '
*
jfi^^^f '

'Scn/>tor^ Hotneteum * JS fortt rcp0ÙS


'

^
^chiUemi •
:
-

^ura negetfihi nata , mn urroget


-^ ' - &c. f . . - î

Réduîrons-nous dont le Pbëté au rôle


'

là an froid annalifle ? Lui ôterons^nous et


grànd pduvbiè éc Ik fiâioti , te cdntrafte,
ce choc des caraâèf es ; ces fuuations inat-
tenduesr où Ton tremble pour Fhomme , où
l'bïi àdittîre le héros ? Ou-Vicn , plus amik
des beautés que des régies , lui pardonne^»
iroûstoûs-'plus aifénuuiit le» anaehroaifmei
quercnnui?'

t» W «t - '
'XXXm Charife,.,
raijbn de l'bfprir, c'eft-là l'objet de la poëfie. Leï
partiales ae doivent jamais faire perdrt
xem'Jifdê Jfix
V tr&u«. Vue qu'elles lie font ^ue det mbyéâs del*

^ Voyez ïitntiey k Samuhâ âtt V« 120. ^^jiM


Poétique d*Hwacf^

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DE LA LITTERATURE. 43
iiné^kâîder fes o[>(ritîons, & non i
embaraiTer. On a vû que h phiiofophie
héhâëc de^démonftratfOQsr ofe ï peine en-^
nmer les idées reçues comment la pcclle ;

pourrok-dle «rpérer de plaire qu en sy


prêtant? Nous nons piaifons à revoir
les héros & les cvcnemcns de l'antiquité :'
paroiflent-ils traveilis , ils produtfent I4
ftirprife> mais une farprife qui révolte con*^
fée les nouveautés. Lorfqu'uft auteur veut
hazarder quelque cbaugement» il doit ré-
fiédiii^eil en naît une benuié frapMte ott'
légère > mais toujours proportionnée ait
tiûiation des toU^ Ce oeft qui ce prise
qu^il peut raycbêtef fon attentat. -

Les anachronlfmes à*Oio$4e nous dépbi*


/ént *• La vérité y eft corrompue fans
être embellie. Que le Mézcnce de f^irgil^
éil^^d%à '
caraâète* diffé^^^^^ Ce Prince
net
l'Air 'îSv .:r t :

fia maiiètede géographie éfc de chronoTo^e on'


Wl:pitt cemptâT'' fur' Vw»Mk é!Q9Uê. Ct poëlA
%DOÎt d'mie ignof^n^c) groRère dam ces-d^ fcifiicta»
Li(e7 la defcriptioci de» voyages de M($dêe ; Meta^
viorph, Lh. y III. V, 350 à 402, <7 leXiy* Liv dea
mêmes Met{ï7norph^ Celle-là eft remplie d'erreurs
g6ograj)hiques, <jui donnent aux commen-
îa lorture
tateurs mêmes : ^^cdui#âfounQiUe d^J^?uea,cltfô*

E
44 £ SSAI SUR JU!Ea:UD R.\.
jat péfic que par les Uvio
dîA&ago&^^«
Mais quel lefteur aflcz pour glacé y
fonger uo iuiUnt , lorfqu'il voie Ëoce
BÎflTe dcB vengeances célefte» , dctenif io .

prote<rieur àts nations opprimces, lanccf:


la foudre fur la téce du coupable
ciraatt
mats s'attendrir fur la vtâiiBe infortunée
de fes coups , le jeuQie & pieux LàuQir
digne d'un aatre père» td'iin dalUfi phit.&
propice i Que de beautés l'hiftoire faifoit^
perdreau poçte; Encourage par ce Aiccès»,
U r^dxMidonnc qmxid il pÊt dûi Ja Um
vre. Enée arrive dans Tltalie fi déC-
rée ; les JUitîns accourent pour défendra
leurs foyersy/.tout m^wce du phis (anglaBi
combat.
y Déjà de traiu ça Tair s^ékvoic ui^
nuage;
^ Dgà / ;
* -

coubit le fang preioices du car*


nagef/'
Le nom tomber les nrmet aux
d'Enée fait
çnnjemis. Ils de combaitre ^e
araigoenjt
guetrier, dont la glotrie s^éiéve de» cendre*
de ià patrie. Ils courent embrafier ce
Prince annoncé par tant dorades , qui leur
apporte du fond de PAUc» tes ». pnei

- •
» 'Vv race
^ iS<rrt'. ad Virg. ^neid Lîv. ÎV^ t. 620. Z^/««#
'* "
^T^/zV^rfi. antiq. Rom. Liv* L

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l«te dc-:héM8, '& ia promêfl6nâê>4^inpirtt
4e Funivers. Latinus lui ofFrc wn azile
éB.ia;&U& Quel coup de théâtre I Qu'il
^mtîdignede ki tei^efté de l'épopée ^ & dft
k plume de ^^/V^^iV^/ Quoa lui compare^
£• oa^ l'ofe «r^ i'ittibtiradei dlitpneiir^ le pit .

laisde Làdous>i^ le difcom du Mo^


©arque fé^i//.. ou i
• •

'•.XXXvilL Que le Poète, je le rcpéteEdaîwHre-


encore, >âDfc iaazArder , pofuriû que Je jy^c-^.^"^^*^^^'
^aaioos.
ie»rretéc>iimftodjouF8'4^
même degré de plaifir , que la \éx\ié & les
QppeeaQces laj i
epfli^iç ^
offert» Qu!U oe
SpuleverTe^asJlè^ anoales d'un fi^le pour>
djre une antiihérc. Llnvention ne trou*
yçra pas .cçttfc loi trop, févére fi
. eliç
l^êfiéçhit^ <ju^^ ;«pjÀrtirat à
tous les hommes ;i que l^s .çouQoiiTaQces
ne font le partage que d^n petit npmbrej
A-quc^ebcau agit plus puiffamment fur
1 arac que le vrai fur l'cfprit. Qu'acné fe
Ibttlpîéttné.*;!!?!!!^» fois qu'ti-oeftLdcs; éoafts
^tiericn ne peut faire oublier. L'imagî-'
nation forte de MUton , la yerûficacion]^
^rmooieufe de; Voltain^!9p ,jixm tt-.
> E a •
cott*
«

• Ttt. Lh. Lit. I. jC. 1/


.
t Viri* iSEaeid. Lit, VU. t. X48..iuf4tt!à a8j,
4^ ESSuil SUH
coocilieroiëot' ' jafmais âiréc :6êâr' lâchre^
Caciiiûa vertueux Henri I V* Taïuqueut
, .

desRoaimné Diions^ éo reffemblsiit nci


idées, que les cara<ricres des grands* hom*
mes doiveoc être facrés ; mais qvLt les
poètes peavAst écrire Icor iiiftoire ^ nxiiiit
comme elle a été-que comme cUe eut dû
être ; qu^uoe créarion nouvelle--^ Jiéroltt
noios que des changement efleuttelg f
parce qiic xcux^ci fuppofcot rcrrcur , .&
eeUes^ià -floe -.fioiplç .igooraoce ^ qu^en» ^
fin m tiippnclw ^es «fiSmeBt^éBt cani
que les iieujÊ» r.'i.': v . <
i
*

' On doit fans doute de l^'nduîgence aux


iiècles reculés, où les fyftcmcs des chrono^
Fogiftes font les fiâions tfes pbëfiss^^ à l'a*
grcmcnt Quiconque ofe condamne^
près.
fépifodede DidoD eft plus philofophe ott
moins hommè de goût que mot^*^ /

. • On peulbdeiiterGêpeiidantficeC%i^^ UalTek

i£ritabi<dinmolo^« Dus le fyftéme .pl^ble éf^


.

Chevalier Newtofp , Enée & Bidon fe trouvent coo«i


temporains (i). Les Romains- dévoient mieux con«v
noitre l'hiiloire de Carthage 5|ue les Grecs* Les af-
^ • • cbives

(i) Voyez Ncwtun'i Ghronoiogy of anâent Kiog«

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DE LA LirrERyîTURE, 47
XXXIX. Fins on a «ppraAmdi Jes i-"^"
. .

ictences , plus on a vû qu'elles étoient ^^"*


E 3 toutes ^JJ,";,,

€bifes de Cirtliage ftoîcnt paflees â Rome (a)f


langue Punique y ttoit afTcz connue (3). Les Ro-
mains confultpient volontiers les Africains fur leurs
origines (4). P*ailleurs, (8c c'cfl afTcz pour difcuU
pernotre pocte) f^/r^/V^r adopte une chrpnologie plu»
confornoe aux fupputatioos de A'irnj/ow qu'à celles
^Emtofthene^ Peut-êtrçpooçfçrapas fachê dç voir
Jes preuves de ce fentiment.
Sept d peine au cotimmx de JuaoQ
sidsfitffireiit

& aux voyages d'Eoêç, Ç'çft Didon ^ui pç J'ap»


prend ; , . ,

j jVtf^'^ y tf^jf fiftima portât


Ommbut frrantem Hrri$ ÙfluQibm (s)»
Quelques mois après il arriva au bord du Tibre. Ce
fut-là que le Dieu du fleuve hu apparut , lui pr^cHç.

lie noM veaux constats ^ mais )iù t^éref unç fm


glorieuf^ â fi^s tnaux. Un prodige wmTW^ ji'oraclc»

tfoç traye couchée ht le rmgc n^btrôit» p^r fev


ircQtepetils qMi i'rQviropboiept > le nombre d^anoée*
(giù dévoient s'écouler avaot ^ue )c jeunç Afçagnç

(4) Sallnjl>\n Bejl, Jugurth. c. î?. Amyntan.


ffUrcel, Liv. IL XX Mémoiref de l\AçadémU d^s
J^tf//^/i>j>//r^/^ jox»* ly » Pf 464* - '
.

;izeci by
48 ESS^I SUR LETUDE. ...

toàtcs iiéei.' '


Oo a cru voir ou -bols, im-


Jamque tîhi^ [nè van a putes hdcc Jingere fovmum^

Trlgtnta capjttupifictus emxa^ jacem


{Hic locumrhh êrît^ rcguics 44{ certa Igdfwum ;)
Ex quo ter dénis ur6eP4 redeuvtibus amiis »
j4fcamiis clarî condei cognçminîs Alhcivi (6).
Cette vilk demeura pendant trois cens ans lefiègc de
î'Enipirs & le berceau des Romains \ ,
'

I
Bie jofft ter ç$uUs tàtos regnabitwr mumh

Ce font-lâ les cxpreiiioiiS que Virgtlt: met à la boo^


che de Jupiter. Nos chronolagîAes 5*embarr.frent
peu de*faiie tenir fa parole au Maître du tonncirc»
Ils; font détruire la ville d'Albe pâr Tulius Uofiiliii|

Iprès de çinq cens ans nprcs fa fondation , & 'eimroli


cent après celle de Rome (8).
aifs Mais tout s'ap/S
^ladit dani le fylléme de Ngnum. Lz prîfe de Trûyeà
placéè aTîtr. 904 , fmvle dWin^rirafie de
éns, nous conduit a 567 , 60 ans après les Palilia,'
époque, qui quadre âu mît;ux avec le régne du troi-
ficme fuccefTeur de Roniulus (9), Une .ancienne tra-
ditioo coniervée par Pluiarqtie (10) y coïncide avea
prêdfioB* On déterra les livres de Numa » hn^

(6) Anei^. Liv. VUL ¥.


(7) /^/V. Liv. I. V. 272. ,

(8) Vqye;?; I^s .fîTbles Cbn»nolog,d'£nr/vimr» k\X


a^n.A:C.'656,&c." '
.
\.
(9) iWfW/wV Chronoîogy, p. 52. &C,
(10} Voytz. P fc/;. iû Nuiua. •* '^'4
- '

Digitized by Google
menib. Au pixmicr coup d'oeil tou$ ]«s
£ 4 arbr<:s

^ni, Chr. i8 I , quatre cens ans après la mort de ce Rgi


le commenccmçot du régne d'Ho(ti!iu9« Nuroa
mourut donc f8i ans avant l^re chrétienne. Qnel
'art dans le pocte de faifir le moment où £née arrive à
Carthage, pourripondre A fes critiques» de la feule
manière que la rapidité de fa marche la grandeur
de fon fujct pou voient le lui permettre Il Icvn fait !

^
fentir que dans fes hypothcfes la rencontre de l>idoo
& d'Enée n'efl point une licence poétique. Virgile.
n*crt point le fcul qui ait révoqué en doute la chronolo*
gte vulgaire de« Rois Latios« , Ja fpqpçomie {UÉioe
le
.d'avoir putfé ies idées dans les ouvrages de fon con-
*
temporain Tr^gnt'Pmpie. Cet hUlorien , le rival
de Titf'Lh^SLâe SaUuJle (ii)» dpnnoit ,au Royau.-
me d*Albe k même durée detrob cens ans. Si fou
perdue, rous y ver»
biftoirc univerfcllenes't'toit pas
rions apparemment le dttail Se les preuves de cette
opinion. A préfent il faut nous contenter d'çn lire la
iimple expoiJÛOQ ctiea; fon abréviateur. ^'Albam
long0m condidit qua treccnth annis caput rrgn:
/«//(in)". TîV^-iw lui-mêoie, cppère de Phif-
,

toîre Romaine» qui fait paroitre quelquefois taotd'atv


tachement ila chronologie reçue (13), mais qui gUflê
d'ordinaire fur les endroits fcabreux d*une façon qui
montre fa bonne iûi 8c fon ignorance, femble fe défier
<ie fes guides d«uis ces ficelés rççulc^ Rien de plus
naturel

(11) Flav. Vopifc.'vk proem. AurcIiaiH


(12) Juftin. Uv.XLlII. c.

(13) TU. Liv. JLiv;L c. 18. Se alibi pa/Em.


io ESSyll SUR L'ETUDE ^'^

arbres qui lc>formoiciit pmUùicQt «iibiét<;


xnais a t-on percé la fuperficic on a ,

yù qae toutes U& racines étoknc cotre*


mêlées.
Il n*y a point d*étudc , pas mcme la
plus chéti?e ^ &
moins connue , qui
la .

;i^*oflrre quelquefois des faica ^ des ouverto-

res, des objcâions à la plus fublime & à


ia plus éloignée des connoiiTanccs. J'aime
pefer fur cette confidératioo* Il faut
iaire voir aux nations & aux profeiïions
^diâércDtca» leurs befoins récipr^oqucs. Mo^
nez
naturel que de marquer la durée du régne de chaque
Roi Latio dont il rapporte le nom (14) Or il fe tait i

fur est article* Rico de plus nêceflaîre que de fixer


au moins Hntenralle entre £irée St Romulus ; il ne
it fait point. Ce n'eft pas toet« *'E^ deftmâkm
d*Albe» dit-îl» fiiimde40oa&sfsfendsiiûii (i;)*'*
En retranchant cert ans pour les régnes de Romulus
& deNuma, & pour la moitié de celui d'Hoftilius, il
nous ca reikra 300 au lieu de 400 que nous donne-
roit iii chronologie &Eretefthef?e. Tite Ijve eft donc
d'accord avec Virgile d peu de chofe près ; & cette
petite différence anermit leur union plutôt qu^elIe ne
!*affoiblit. Je prévois une objeOion , mais des phs
SDtnces* Y répondre ce feroit créer des roonfires pour
bs eombattre; atnTi^ je finis Cûlbe digrdEon déjà
trop lopgue. ^

(14) 7//, Irt». Liv, I. ç. 9.


(15^ Idem Liv. X.c. 29.
DE LA LITTERATURE. 51

tro^ rAngtois les ^ witagcs do Jnnçois ;


faites connoître au phyficien les fccours
que la littérature lui préfente ; l'amour
propre fopplée à ce que la diicrétion tous
« fait fupprimcn '
Ainfi la Philofophie
s étend : rhttmauité gagne. -Les hoaùnea .

écoieot rivaux } ils ibnt frères,

XL« * Daas toutea les fciences nous Liaîfon de


lunis appuyons fur les Taîfonoeioeiks & fur laPhyfique
les faits. Sans ceux-ci nos études fe- ^dclaU*
r^ot chimcriques ; privées de ccux-ll
. elks ne faurotem être qu'aveugles, C-eft
ainfi que les Belles-Lettres font mélangées*

!3^ouiea les branches de l'étude de la na«


ture» qui cache fouveut fous une j^etîteiTe
apparente une grandeur réelle, le font
per^iUenent. Si la phyÂque a fes iii^nj,
elle a auffi, T(pour parler le langage du
tems>) fes érudiis, La coAnoiiiançe de
Faotiquité leur offre aux uns & aux
autres une riche moiffon de faits 4:)ropre8

à dévoiler la oature , ou du moiusàem*


pécher ceux qui l'étudient de prendre
un nuage pour une Divînité. Quelles
lumières le médecin ne puife t*il pas
daos la defcription de la pelle qui defola
Atbàoes ? J*admire avec loi la force ma*

Digitized by
52 ESSM SURI/ETUDE ^

TlmcydUê
jcftueiiic.de l'art & Pénergie
de Lucrèce j mais il va plus loin il :

étudie da&&les maux des Athéuiea& ottuc


de fes concitoyent.
Je fais que les Anciens s appliquoîcot
peu aux (ciefices naturelles.; que deâUiià
&
d mftrumens». ifolés dans leurs travaox,
ils n ont pu railciubier qu'un petit nombre

d'obfervations mêlées d'incertitudes , dimi*


*
naées par les iojures da tema, jettées aa &
hazard dans un grand nombre de volur
mes f : mais la paiivreté <loic-eUe iiiijpjnc
la négligence ? L'aftivitc de rcfprit humaia.

s'excite par les difficultés. La néceffité


mère da relâchemeat fercHC un aiTcoiblagâ
*
étrange. '
*

Avanu-
^LL Les }«utifiiis in«nwt les plut
aocicDs*
zélés des modernes ne dilconvicndront
SpeélaclesP^s, je peofe» des fecours que les anciens
de l'am- poflcdoienc & dont nous manquons. Je
pbitéatre.f appelle cu frémiilant les fpeAacles ianglans
dea

^ • Thucydtd. Lîr. I.

' ** Lttcret. de Rer. Natur. Liv. VII. v. i x 3 6. &c.


.
f Mr. Freret croyoit iei ^fervaûoni pbiloiàphU
Ques des anciens plu^ exa^ps ^*oa ne k peme« Qui-
conque conodt le génie & les Inniières de Mr. Frcref
fent le poids de Ion autoriié. Voyez Mi'înoircs de
fAcadémie dci BelUs'hettrest tom. JwVIil. p. 97.

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DB IXÂ LlfTER^^URE, 4:3

Rôti)aius« Le fage Ciceron les décdloil


9t les iméprifoit ^. La folicude .& 1(3
fiteoce r-tmportofent de ^ucoup chez lui
fujTi cçs chefs-d'œuvre idc magniticcnceA
t^koTiTeui' &
de mjiu¥ai$. goût £a ,

cfFcr,' fe plaire au carnage ncfl: digne que

d;Moe VQupe de. fauvage^s Oa.ne jicax^


v^c.rélfvtr des palais pour y ftirecom*
battre des bêtes, que chez un peuple, qui
préf^roit les ^l^coratious aux beaux ver$|
& . lies macbkies aux fituadpns Mais ida
-f**

croient les Romains : leurs vertus , leurs


vices > & jufqu^à leurs ridicules étoiçai
tous liés ik leur priuçipe donûoant» l'aoKMiis
de la patrie. #

Çppçadaot .ces fpe^aqks, fi aiFreiM


aux yeux du phiioibphe , fi frivoles
à ceux de l'homme de goût , dévoient
lits^ bjeo préâeui^ .pour le uaciiraliile*

; ,
Quoa
• * Ciceron cnvîc le fort de fon ami Marîus ,
qui
'paHa à' Ja ciiinpHgne les jours des jeux ma^niHqucs
de Porbpêe. Il parle &vcc allez deni4pril du -refto
des (peélacles: mais il s'attache for* tout : aux
oont*
.

bats des Jbêtes fanKaai^ \^Ji^im^ funt. venatlmes^ *

(oit-ii) btna fer dm


qutnque ; magnifier ^ nmo
gat : fed quit potefi hûfhîm efe paJifo delsBàhù ^^ cum
mit boî/io iml'Cciihts a vàlèniijlijna htfiîa iauï(Hurt^él^
pra^clara bejlia vcnaUnlG iranfverbcraiur ?
Cicero ad FaniU. Liv, ViL epift. i«
•*

t ^^r^^ lân
'
li. cpltt. r. 187.
54 ESSAI SUR 1

fournir à ces jçux, les n cfors des riches &


le pouvoir des Grands mis en œuvce pour
déterrer des trémres fidgùltères p»r léBf
fieurc, par leur force, ou par leur rafetc,
Ëour ameoer dans i'amphitcatre- de
les
pour mettre en jeu llammâl en»
êt
tier Ce devoir erre une école admira*
blei 4ur-rout pour cette partie h plus no«
blé de l^iftoire natiffelle , qui s appHqut
pluiôt à étudier la nature & ks proprié*
f£s desaoimauK qu'à décrire ^eors if w
leurs cartilages. Souvenons-nous que Pliné
X a fréquenté cette école, & que Tignoranco
a deux filles, riucrédulité & la foi aveugle^
Ne dcffcndons pas moins notre liberté
contre l une ^ue coDcre Tautret ^

Païsoùles' XLII. Si Ton fort de ce théâtre pour


phyriciens entrer dans un autre plus vaitct & pour
•Dcjens f exaroioer
-
quelles étoîenc les contrées

b iplatwe
^^'^^^^^^ naturalises & au* phylT-
'
çiens de l'aotii^uité , aoiis» ne les plaîii*
drons pas^

1 Je fçlts que la navigation nous a ouvert


lîin nouvel hemifphère ; mais je fçais auill
qu^ la découvcrie d'un matelot , Sa M

s
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DE LA LlTrE RATURE. 55
yoy^gt d^oa marchand n'-eclaiscot pat teu*
jours le monde comcne ils, reorichJâèoc..
Lia du, ipQqdt cQODa fooit plog
iJimksea
étroites que cellesdu ipoqde matcriel ^ Si
les bornes du monde, çcbiré font eo^rç
.
plus «eferrées* Pu tena dci. Ptine » dct
Piolomeep & des Gaiien , TEurope , à pré-
ieo( k
liège des fcieûces , Técoit égalet
nfant; tnais la Grèce» l-Afie^ la Syrie^
l'Egypte, TAfrique, païs féconds en mira-
clciS^.ctoieDf remplis d^^^c. digMS dal^
fOir. Tout ce vafte corps étoit uni par
la paix 9 par les loix & par la langue.
L'Africain &
te Br^ctoa ^ TEipagMl
l'Arabe fe reticoQtroieiit dans la. capitale,
& s'inftruifoient tour-à-tour. Trente des
preàièrs de Rome > fouTént éclaîrca enx^
mêmes , toujours accompagnés de ceux
qui .rétoieojt partoicnc. tous les ans dq
la capitale 'poQ^ goaterner iea profiiH
CCS, & pour peu qu'ils cuiTent de cu-
riofité» Tautorité applaniflbit le» roucea da
hfciiyicé*

r , y^LML CetCM Tans dott(e «..49 (qq grandi

bêiupère Agricola que Tacite apprit que ?'^^^?f"®


roccaa v^ondoit la- grande Bretagne & ^p^j,
rcûdpKan.

^ Voyez SttiA. Lir.XVlK ^:8i6« «dit. '

ized by Google
Si^ ESSAI SUR. VEnùE-'^
rctidoît UQ amas de marais
cz païs
Hertfditn inoas confirme ce fait Ce*
peodatit'*aujourd^hm» è qiielqueft tndrmts
près le tcrrein
, notre ifle eft affez*
élevé f. Pourrbît-on ranger ce fait parmi
«èdx qàf "coofihneiic le fyftéme de h
niinutîon des eaux ? Trouvcra-t-on dan»
les'ouvrages des hommes de quoi afFraachîl^
le* pfis -da jotig de l'oeédn ? Le fort éa
marais de Pomptine , de quelques &
àtttresiKMts donaerok dWez miacca idées
-.'^
: d«

: . t Tacite. s*exprimc d*ane njapière plus forte qti*/W


fodicn, *^Uiium addidanm ( dit-il ) nuj<iuam latins
(toininari 7fiare ; multiu/ijinminum hue aîqui illuC
Jerrïy nec littore tenus accrefcerc aat reforberi\
i« Jcd infiuere penifus ût^ue awbire ; etiam j^it éi*

' '
^ Lé^coftlbl Gédicgus defTécha ce marais, A^. U. C«
{92. Du tcms de Jules-Cefaril ctoit dereçt^f iDpndé.
Ce Dictateur avoit (Jeffein d*y Faire travailler. Il pa-
roi tqu* Au «ufte i*: fit, mais je uoute que Tes tràvàu*5i

aient mieux réuiU que les premiers. Du moins PJifti


'
iNi^Be encore' mrtigi '
Umtcê l^voiit ca.î{Citiqi]ft

BtiçMur mêrti nos nojkaquê


' 1

y Sierilh uf paitis duâmn aptafiiercmh


Vtcinas ur t es aiu ^
gravefenjît aratrum,
Trehîsheim. fuppl. Liv, XL
VI. cap. 44. ^uctQ^\é*\^
%. 44» Plin. bilt. bat. Lîv. 111. C
BE'JL^ LrrXERATURE. S7
ét lûirs travaux. Quoiqu'il en foît^ .con«
tent d'avoir fourni les matériaux , j'en laifle
l'fiOiplQiaux pbyiiciens.' Ce ned pas chez .

ks andeas qu'oa ^appreod à n'approfondir.


rien , à elîleurer chaque chofe à parler- ,

a.Vi^ le plus de bardkJÛle des fujets xju'^oa


. .

entend U
oraéii^* . i

. . •
!.

;
. »
.... î
:

. XLIV. ^^Après ..refprit de. difi:erne«^ L'esprit


^ oÉent; et quil y aldo phis rare aaPHiLoso« :

.monde (dit le judicieux la Bruyireyy^^^^*


ce 'font lea perles & les diamans.'^
Je mets fans* balancer refprit pbilofophî-^^f^^^^
queavaat celui de-difcttonement. C'eft la^J^^Ç^^^^
^
thofedu -monder: la ^lis tpronée v la ploa^^u^^
^norée & la plus^ rare. II n'y a point
d^éaivaiai. quir/ ny afpire# Il de facrifie
hoDM gMce Ja fcuêncel . Poor peu qne^
f DUS le prefTiez , il coaviendra que le
jligement ieiéC'C cndmrafle les opérationa
d»';.gémet jnda^liiiicotts .aflbraaA totijottrai
que ttt efprit philofophique qui brille ,

4aos .fe8 écrits, ^tipt le caractère du fiècle


oà^JlOlla Ti?oris;r< phiiofopbiqua L'efpric
d^un petit nombre de grands hommes u
.

jËDrmé^ félon: luÎ4:.ttluî*du liècle< Celui-d


aVil répandu dans tous les ordres dé J'ëiàt;
& leur a préparé i à fon tour ^ de digues
iÎKiccj^rs.
XLV.
58 ESSAI SUR VETU DE
qu'il XLV» Cepemhot fi nous jmiôw
^P***tes yeux furouvrages de nos fages,'
les

leur diverficc nous laiâeroic dans jla*


oertitisde fur la nstiire «de ce tilsot; 66
celle-ci pourroit nous conduire à douter
tfil leur <ik combe en partage; Chea^
les ttûs il conûfte à f< frayer dci rou*»
teà nouvelles, &, à fronder toute opi-
'
&mi à(mnianxe > fut-câie :de SêcrOte ou
d^un- Inqukiteur Portugais , par la feule
rairoa qu'elle cà docninaate. Chez les
adirés cet efpric s^îdeuofie dvec la géo*
mcirîe, cette Reine impcrieufe, qui , noci
contente de regoer » pcofcric fés fœuri^
. dedàre tout raUbDaèmeàc (peu digM
de ce nom, qui ne. roule pas^ fur des
lignes & fur des nombres. Rendons
js^ce^ ï ha«dt
J'efpric ». dom ies^ tetmf
ont quelquefois conduit V la vérité ,

dont les: excès mêmes >> comiae • tes -^6^


beUtoQs- dei' peuples: iifpineK mie traiiiw
te falutaire au
deCpodfnEie»^ Béné^ronsr^
aotts. bien de
totu ce que « nous devôu»
à refprit •géoméirë : mais

cherchons
pour Tciprit phiiofophique» uu objet plus»
fiige que œlui-li^ & plusi umvepfel^ qutf
'

celui-ci. . ^
^

••
XLVL
• I *

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DE LA LITTERATURE. 59
'
XLVI. Qttîcoiiquc s'cft familîarifè avec qaSI

les écrits de Ciceron, de Tacite , de BucWf


de Leibnitt > de Bayie , de FmtenelU » de

MonteJquicUt t'eû .fera faic une idée auili


jii(le& bien plus parfaite qae celle qlie
JefTaierai de tracer.
'
Lelpric philofophique coniiiie à pou*
voir remonter aux idées fimplei ; à îkifir
& à combiner les premiers principes» Le
caup-d'œiL de fon poiTcfleor eft Juite
,

SMib en- mime tems étendu» Placé fur


une hauteur , i! embrafle une grande
éieodue de païs> donc ii fe forme une
image nette èc unique > pendant que des
cfprits auifi juiles, maisplus bornés n'en
découvreoc qu'une partie. Il peut être
géomécre, antiquaire, muûcien» mais ii elt
toujours philolophe , & \ force de péné-
trer les premiers principes de fou «rt ii
ksi devient ffipérieur. Il a place parmi
ce petit nombre de génies , qui travail-
lent de loin en loiu à former cette pre<» .

inièrc fcicDce , à laquelle , û elle étoit


pcrfeûiQopce , les autres feroient fourni-
fes» En ce fcm cet efprit eft bfén *peg
commun. Il cfi: aflez de oénies capables
de recevoir avec ju 11 elle des idées pat*
ticuHères;.il en e(L peu. qui puifleot
reofermer dans une feule idce abilraiie
F un

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6o -ESSAI SUR DETUDE ^

un affemblage nombreux d'autres idéea


moiûs gcûei:ale8*

Le recoms XLVIL Quelle étude peut former


cfprit ? Jc u'eu coQQois aucuue*
d^ïa
tirer
ruLiureP^^û du ciel , le grand nombre l'ignore
ou le raéprifc les fages le fouhaitcnt ;
;

qudques uns l'ont reçu; nul ne Tac-


quiert t «nais je crois l'étude de la litté»
.

rature , cette habitude de devenir , tour-


à-tpur. Grec, Romain» dUcipie de Zcnc»
0tt d'Ëpicure » bien propre, è le dévelo-
per à l'exercer. A travers cette di-
verûté infinie d efprics, on «remarque une
iKinformité générale entre ceux , à qui
leur fiècle , leur païs , leur religion a
inipiré une. manière à-peu*près parciUe
d'envifager les mêmes
Les auMa objets.
les plus exemptes de préjugés ne fau-
roient i|*ea défaire entièrement. Leurs
idées ont uu air de paradoxe ; en &
brifant leurs chaînes vous fentez qu'elles
< les onç Je cherche chez tes
ponées.
- Grecs des de la démocratie ;
fauteurs
. des. eathoufiaftes de l'amour, de la patûe .

çhex les Romains; chez les fujeis des


*
Commodes, des Sévères ou des Caracalla
-
^

apolqgUUs da pouvoir abfolu; <&


DE. LA UîirEKATuRE, .61
chez l'Epicurien del'aïuiquité *Ia
condam-
nation de fa religion. Quel fpeâade
pour UQ efprit Vraiment philofophique
de
-voir les opinions les plus abfurdcsreçuei
chez les notions les plu$ écbiréer; des
terbares parvenus à la connoiffance da
plus fubliracs vérités des confequeneei
;

.vrajcsmais peu jotte» tirées des princi-


pes les plus erronés ; des
principes
admirables qui approchoiciu
toujours de
Ja vérité iàns. jamais conduire y ; le lan-
gage formé fur les idées , & les idées
jullifiées
par Je Jaagagei .ks. fdutm de
u morale par-co»t les mêmes les opi- ;

Uions de la çontcntieufc
m^pjiyiique
partout variées^ 4 ordinaire extravagantes
;
nettes feulement pendant qu'elles furent
luperfidclles ; fubrffes , obfcurcs. , incer-
taines , toutes iea fois qu'elles; prâeodirenc
4 la profondeur; Un ouvrage Iroquois^
fut-il rempli d'abiurdités
, feroit.ua mor-
ceau impayable. II offriroit une expérien-
ce unique de la nature de l'efpfit humain

- *

• Depuis <{u'Efîcurt ^ut rfpandq (a d«arine


, oà
.

comment 'i k dklarér aflcz publiquement fur la


KHgion d^ininante & à oc fa regarder que commer uné
iDftîtation. Voyez Lucra. de Rer. Natur. Lib. 1.
V. 62, Sec. Sai/uJ^. in bell. Cjitiliû.
51. Ckm
pro Clueac c 6i*
62 ESSAI SUR L'ETUDE
placé dans des cîrcon fiances que nous
a'^voQS jamais éprouvées^ dominé par &
desiaœursi &des opinions reiigieofes tô^
(tlement coocraires aux nôtres. Quelque-
fois QOos ferions frappés & inftruf ts par la
contrariété des idées qui en naîtraient ;
liras en chercherions les raifons ; nous
fuivrions l^ame d'trrcnr en erreur. Qoel-
qucfois auffi nous rcconnoîtrions avec
piaifirnos principes , mais découverts par
d'antres routes p &
prefqne tonjonra modi-
fiés & altérés. Nous y apprendrions non-
icolement à a?<aier, mais à fentir la for-
ce des préjugés, à ne nous étonner jamai*
de ce qui nous paroît le plus abfurde , & à
nous défier fou?ent de ce qui nous femblc
le mieux établie
J^aime à voir les jugemens des hom-
mea prendre une teinture de leurs préven-
tions , à les confidérer qui n^ofent pas tirer
des principes qu^ils reconnoiiTent pour être
juftes les conclulions qu'ih fentent être
cxaéles. J aîaie à les furprendre qui dctef-
lent.chez le Barbare ce qu'ils admirent
chez le Orec , te qui qualifient la même
hidoire d'impie chez le Payen^ 8i defacréç
cheziejuif*

Sans

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DELA LirrEKJTTJRE. 63

Sans, cette connoiilance philoTopbique


de laotiquité, nous ferions trop d'honneur
\ i'efpéce huoume. L'empire de la cou*
tame nous ferott peu connu» Noutcôn*
fondrions à touc moment Tincroyable &
rabfurde» Les Romains étoient éclairés;
cependant ces mêmes Romains ne furent pas
choqués devoir réunir dans la pcrfonne
de Céfar un Dieu, un Frctrc & un Athée
Il vit élever des temples i fa démence
Collègue de Romulus il recevoic les vœux
^ dela nation f. Sa ftatue étoit couchée»
dans les fèces facrées , auprès de ce Jupi*
ter, qu'un iudanc après il alloic lui*même

Invoquer ff.
Fatigué de cette vaine
* 3 pompe
w

* Athée en niant Cnon l'exiflence du moins la


providence de la divinité ; car Céiar éioit £|ptcurieo»
Ceux ^QÎ ont envie de voir comment un bommo
4'efprit peut rendre oMbure une vérité claire > liront
avec plaifirles doutes ^ue Mr. Bayh s fa répandre far
les fentimei» de Céfar* Vojre» Diffiatnmre de Bayli
i l*article César.
Voyez Mémoires ik Pjkadémif iUs MMti^Lth
ires^ tom. !• p. 369, &c«

f 4iicêrQ ad Aitie. Libi XIL tsfSu 46 > te« Ub*


%\VL epft* 38.
f f Céfar étdit fowen&i Pondfc , & ce facerdoce
n'étoit point pour Empereurs un vain titre. Les
les
beUçs differtations de Mr. de la BaJîieÇ\ix le pontificat
des Empereurs convaincront les incrédules ^ s il en
64 ESSAI SUR LETUDE'
pompe il chercboit Paofa & Tr^batias
poar fe moquer avec eux de la crédulité
du peuple , & de ces Dieux i'ciïet St
rx>b|ec de fa< terreur

1 -
*

« •
-,
XLVUL
eft, fur cet article. Confultez far-tout la troifième
de ces pièces inférée dans les Mémoires d€ tÂcadémi^,
des Bêiies'Lsttr^s^A^oi, XV. p.

Lucrèce né avec cet euthouCafme d*îmagînatl6n>


<{bi fait les grands poètes les miifionnairdt» trcmhit
étrelVinft l'autre. Je plaindrais théologien qui k
ne féroit pas graee au dernier en £ivetMr du premier.
Lucrèce y aprcs avoir prouvé la Divinité malgré lui-»
mcme, en rapportant les phénomènes de la nature â
des caufcs générales, cherche comment l'erreur qu'il
combat a pû.s'emparer de tous les efprits. H eo trouve
trois raîfons I. Nosfonges;
: ndûs y voyons des
êtres &. des effets que nous ne rencontrons point dans
ce monde ; nous leur accordons anffit6t une exiftence
réelle tl une putflance immenfe* IL Notre ignorance'
de la nature, quî nous fait recourir par tout ^ l'adioa
de Ja Divinité, lll. Notre crainte, l'effet de cette
ignorance; elle nous engage n fléchir devant les ca-
lamités c]ui ravnr^ent la terre , & nous fait effayer
d'appaîfer par oosjprières quelque être invifibie qur
nous &ffiige# Lucrèce exprime cette dernière raifea
avec u^e énergie & une rapidité qui nous enlève. iS. '

ne flibus accorde point le tems de I^ckanmier \


I t \ t •

«• Prj^tcrà
DE LA LITTERATURE. 6s
XLVIII. L'hiftdrccft pour un cfprî t l^^îftûjre
philofophique ce qu^écoic le jeu pour le«*'*^^**»-
Marquis de IDangeau Il voyoît xm}^
^ ^^^^
fyflcrae, des rapports, une fuite, là-où leseffet»,
autres ne difcernoieut que les caprices de ]a
fortune. Cette fcience eft pour lui celle
-
des caufes & des effets. Elle mérite biea
que j'eiTaye de pofer quelques régies
propres > non à faire germer le génio;
mais à le garantir des écarts peut-être que :

ii ou les avou pefées ou


toujours, bien
^urott pris plus rarement la Aibtilité pour
la finelTe d^efprit, lobfcurité pour la pro»
fondeur, &
-^n air de paradoxe pour *

génie créateur,

,.F4. XUX.
f* Pr^ffrea^ cui non animus formidine DMm
*• Contrahîtur ? cui non conrepunt vicmbra pa^

Fulmnis iûrrikiU ctan pUga iorriia iillus


Cwntr^t , ér mgmm penurrmt murmuré

f* Non populi , ffttUffU9 iremunt f Regef^ue Ju^ '

" perhi
' '

'
Conripîunt Divûrn perculjl me7?ihra tïmors^
Ne qucd oh admtfTum fœdè diélumve fuperb}
Punarum grave fit jolvendi tevipus adaÙum?^^
J4UCit£T.deRer, Natuialib* V.t* i2i<i» Àc«

' ' * FmUen. dans l'Eloge da Mai^* de

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66 ESSAI SUR L'ErUDE »

Régies pour XLIX* muicitode des Uns,


Parmi la
choifir les
}] y cVft le grand nombre, qui
ne prouvent rien au-delà de leur propre
cKiftœec. 11 y en a encore qui peu*
tenc bien être cites dans one conclofioa
partiale, d'où le philofophe peut juger des
mocifs d^UQc aâiott» &dttn trait dans
caraftèrc : ils cclairciffcnt un chaînon.
Ceux qui dominent dans le iyiléme général»
tpÂy font liés intimentent , ft qui en ont
fait mouvoir les refforts , font fort rares;
& il eil plus rare encore de trouver des
erprits qnt fâchent les entrevoir dans le
vjrfte cahos des événemens, les en tirer &
purs & fans mélange. *
-
A ceux qui ont plus de jugement que
d érudition il paroîcra peu ncccifaire d'à*
yertir qn^on . doit toujours proportionner
les caufes anx effets , ne pas bâtir fur
laélion d'un homme le cara^ère d un fiècle»
se pas chcKber dans un
'

effort mUqueb
forcé &
rutneux la inefure des forces Se
des d^uo £tat> dr fe fouveniç
richeifes I

que ce n'eft qu^en râffembiant qu'on peut I

juger qu'un fait cclarant éblouît comme


;
j

un éckir , mais jqu il inftruit peu ii i on ne !

le compare avec dWres de la même


cfpfce. Le peuple Romain fit voir en
élifam Caton ,^u'il aimoit iniei^x ^ 4trc
cor« '

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DE LA hirtEKATUKK &f
corrige que flatté dans ce même fiècle, oîl

ilcondamna maieievérké dans lapcrfou-


la

se de Livius Salinator f ,

• t.. Déférez plutèt aux faits qui vien^


Jr^JS
nent d'eux-mêmes vous former un fyftéme, traits. Dif-
^u'à ceux que vous découvrez après avoir fértoce du
conçû ce fyftéme. Préférez fouYcnc les vice & de
petits traits aux faits brillan?. Il en cft'*'^***

d un fiècIc ou d'une nation comme d'un


homme. Alexandre fe défoite mieust
éâns de Darius f| que dans les
la tente
champs de Guagmela. Je reconnois tout
avcant la férocité de^ Romains \ les voit
condamner un malheureux dans l'aniphi*
féatre qu'à les confidércr qui étranglent un
Roi captif au pied do Capitote* Il ny %
point dapparat dans les bagatelles. On
lé desbabitle iorfq[u'on efpére nctre pas
tft; mais le c(fri Aix cherche \ pénétrer
dans les retraites les plus fecrétes, Potsr
décider fi la un
?ercu triomphoïc chez
peuple dans uii eerfèiti iiècte , J'obfenre
,

plutôt fes allions que Tes difcours. Pour le


condamner comme vicieux je fais, phis
• ^
*
. F 5i>-: ' tcniion

Uv. Lis, XXXIX c. 40. Plutarcb. io Catoiu


'
JJv. Lib. XXi5C.X. 37, ' P '
t

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68 MSSAI SUR VETU DE.
tention à fes difcours qu'à fes allions. Oit
Içuë la vertu fans ia couaoicre ; qq la cou-
noie fans la fentîr ; oo la feoc fans la pracif
quer; mais il en efl: bien difFércmmeat
du vice On s'y porte par paffion : oo le
juftifie par rafinement. D'ailleurs ^ il y a
toujours & partout de grands criaiiucls :
mais fi la corruption n>& pas générale
ceux-ci même refpedene leur fiècle* Si lo -

fiécle e(l vicieux, (& ils font habile à le


difcernerO ils le méprifenc » ils fe mpntiicat
à découvert , ils bravent fes jugçmens ou
ils efpèrent de fe les rendre favorab}^. Ils
se fe tropapent gudres. Celai qui dana le
fiècle de Caton eut détcfté le vice fe
contente d'aimer la vertu daqis ceiui de

Lcfîcclede LL .Jai chpiûcc fiècle avec réflexion.


Tibcic le
Le vice parvint alors à ion comble* luti

tox dc^'
Tibère me lapprend , mais un
toai, P^^^^ f^î^ confervé*. par ^ par
ST^iTi^ ^m'en alTure mieux : le
encore
voici, La vertu des Romains puntfToii;
dç inprt rincontjfiepce chez. l^virs.:/qairi
gie^
'
Iicur poliuque permettoit dé*
la
bauche

* Les Remams confioîeDt le .loin de la veitù des


fttamfastàkar ùmUté jCeUtt^a-s'aflsiiihkft, ju- k
gç.ois

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D E LA LITTERATURE., 69
banche chez les courtifaones & poor
régler ledcfurdre on les forma en mcme ,

corpSé Sous Tibère un grand nombre de


femmes de diftinâton ne rougirent point
de fe prcfcntcr publiquement devant leurs
Ediles^

g^t fi elle {toit acicoICe » h condamooit à mort le


exéctttoii: la fèmence fi elle fe trouvoit coupable. La
loi pardonnoit auili ûli courroux du niari ou du pcrc
'qui tuoit le galant, fur-tout s'il étoit de condition fer-
vile. Voyez P/utarc^, \n Komu\. D/ofiyf. Halrca m,
hib. VII. KfwV. Annal, Lib. XIII. Fakn Maxh^u
lib« VL c. «3— 7«. £ofim. Amùq. Rom. Ljb. .VUU
b1 859. kc. ;
* Le dîlcoars dt Mido dans Terence-, H manière
dont Cieeron excafe Içs débauches de Ton 'cKent , Se
l'exhortation de Caton peuvent nous faife conttoître
Immorale des Romains a cet égard. Ils rie blâmoient

1^ débauche que lorfqu'eiie détournoit le cito^reo. do


fcs dévoilé eflenticis.
Leurs oreilles D'étolent pas plus chaftcs què leur
eooduite: peo de gens connoifTent la Cafina de PUutei
unis «eux ont lù cette mifêrvble pièee ne peinreui
comprendre qu^Un'y ait eu que quarakite à ^inqvapc^
ans de cette farce^â l'Aodrieniie. Ujoe tnttignefale .

d cfciaves n'y eft relevée que par des pointes & des
oblcénités dignts d'eux. C*êtoît cependant la co-
in edie de Piaute qu'un voyoit avec le plus de plaifir,
& qu'on redemaodoit plus fouvcnt. VoiU les
IDceurs fie la féconde guerre Punique , de cette vertu
que la poftérité des anciens Romains regrettoit
admîroit*. \tig^t%T(ix^nt, Adelph. adt«i, fc. 2. y. 38*
Ôicetû^xxï CœKoiT'C. 17. ^ Vmra^. fatyi4 'Lith î. jTal*
2. r. 29. II. Prolog ad Qafin, Plavit.
70 ESSM SUR VETU DE
Ediles, de fc faire iofcrir^ dans le rôle des
coarrifaniies» &de brî(cr par leur proprs
infamie barrière, c^ue lealoi^ oppofokot
la

à leur praiticutioa ^»

Parallèle
JJl^ Qioifir les faits , qui doivent être
principes de nos raifonnemens ; on feot
^^deTiu-
Liyç^
* combien la tâche eft difficile. La négli-
gence ou le mauvais goût d^an hiilorien
peut nous faire perdre i jamais un trak
unique pour nous étourdir du bruit d*ua

toujours htftorie&s , il feroit du moins ï


fouhâiter que les hidorieus fuifent pbi*
lofopbes. ;

Je ne cannois que -radtep quiait rempli


mon de cet hiftoricn philofophu
idce
L'intéreflant Ttte^Lîve lui-même ne iau«
roit en ce fens lui être comparé. L'un
& l'autre ont bien fu selevçr au-deffus
de ces compilateurs groi&ers qui ne voyern
dans les faits que des fiiits t mais Fun a
écrit I hiftoire en rhéteur & Pautre en
pbiiofopbe, ,Ce n'eftpas que Tacite aic^
ignoré le langage des payons ou Tice-Live
celui de la raifon ; mais l'un plus attaché
àpM*
*

Ct8;.

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DE LJ LirrE RATURE. 71

4 phire qu'à inftraire tous coodoit pSM^


pas à la fuite de fcs héros , & vous faic

éprouver, tour-à*tour ^ Phorreur, l'admi*


tmoa & la pitié. Tactic ne ft fett de
,

reîTipîre que Péloquence a fur le cœur que


pour lier à vos yeux la chaise des éveue-
meos I & « remplir votre ame dcfs plua
fages leçons. Je gravis fur les Alpes avec
Haaaibal ; mais j^afii(le||a confeil de Tt^
bère. Tite^Liveme pemt Tabus da poa»
voir, une févcrité que la nacure approuve
ta frémiiTant , la vengeiiice & Tamour qui
qui tom*
s'aoiffiînt \ la liberté, la tyrannie
be fous leurs coups ^: mais les loix des
Dccemvirs » leur caraâère , leurs défaut»>
leurs rapports enfin avec le génie du peuple
Romain, avec le parti desDécemvirs , avee
leurs deflèins ambitieux ; il les oublie to^
talement. Je ne vois point chez lui coin-
ment ces loix faites pour une république
i)ornée, pauvre, à demi-fauvage, la boule**
vcrferent lorfque la force de fon inflitu*
tioû Teul portée au faite de la grau*
deur. Taurois treuvé dans Tacite.
Je
J'en juge, non-iêulement par la trempe
connue de foo génie» mais encore parce
^tableau énergique & varié qu^il oflFre des

^ JJv. Lib. IIL c. 44-^6a


72 ESSAI SUR VETU DE '

loiXf CCS enfâos de la corruption^ de la


'
liberté, de l'équité & de la faâion ^.
Remarque j^UL Ne fuivOOS poÎQt le COofeil dC
^^^^^^^^^cet écrÎTaîn, qui unir, comme FmteneUe, le

Iwibcrt.
i^voif ^ goût. Je m^opppfc, fans craio*
te du nom flétriâaoe d^éruditi^ à la feo-
tence, par laquelle ce juge éclairé , mais
févère, ordoaae qu'^ la fia d'un iiècle ou
niflembie tous lesTaits , qu*ou eu thcMiiffe
quelques uns, & qa on livre le refte aux
flammes f.
G)n(crvoaS'»Ies tous préciea*
femeoL Un Mmtefquleu démêlera dam
les plus chétifs des rapports inconnus au
yulgaîre. Imitpos les botaniiles^ Toutes
les plamâ ne font pas utiles daos la méde»
cine, cependant îls ne ceflent d eu décou-
irrir de nouvelles. Ils eipèreot que le ,

génie & les traVlMis heureux y verront dm


jpropiiccéâ julqu à préfeac cachées*

Oo a fait LIV. L^incertitude cft pour nous un


les hom- forcé» L cfprit borné ne fauroit fe
équilibre dont fe plquoit
fyitémat?
ques ou l'écolc de Plrrhon» Le génie brillant fe
tropcapri- laiHe ébiûttir par. fes, propres coo^eâures :

ô««x.
4
, , a
* Tactî, Annal. Llb. lîl. p. 84. cdit. Lipf.
\ Yy\'^lemberi Mélanges de philofopilîe & de.lit-

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DE LA LITTERATURE. 73
il facrifie la liberté aux liypothcfcs. Da
cette difpofition naiffent les îyftémes. Oa
a vû du deffcia dans les avions d'un grand
homme ; on a apperçA un ton dominant
dans fon caraftère , des fpéculaiifs de &
cabinet ont aufli-tôt voulu faire de tous les
hommes des êtres auffi fyftématiques dans
la pratique que dans la fpéculation. Ils
ont trouvé de Tart dans leurs paffions , de
la politique dans leurs foiblelTes , de la
diflimulation dans leur inconfiance ; en uq
mot, à force de vouloir faire honneur à
*
lefprit humain , ils en ont fouvcnt fait
bien peu au cœur.
Juftement choqués de leur rafîneraent^
& fâchés de voir étendre à tous les hom-
mes des prétentions qu'on eut dû borner
à un Philippe ou à un Céfar , des efprits
plus naturels fe font jettés dans l'autre
extrême, lis ont banni lart du monde mo-
ral pour y fubftituer le hazard. Selon
eux les foibles mortels n'agiiTent que par
caprice. La fureur d'un écervelé établit
un empire la foibieiTc d'une femme le
:

détruit,
ik * •.* • •

LV.
L'étude des caufes déterminées, Cauresgc-
mais générales, doit plaire aux uns & aux °^''a^«s,
autres. Ceux-ci
» ^
voyent avec
1 T
pl^^fir
niais de-
y
rhomme
4

74 ESSAI SUR LETUDE


rbomme humilié > k3 mottfe de fes'ââtans
inconnus à luî-même , lui-même le jouet
des caufes étraDgàres^ &
de la liberté de
chacQû l'origine d'aoe oéceflité générale.
Ceux-là y retrouvent l'enchaînement qu'ils
aiment > &
les fpécularioas dont leur eipnc
ic oporrit*
Qu'une vaftc carrière sVuvre à mes
réflexions ! La théorie de ces caufes gcné-
falefif feroit eotre kamama d'oa Montefi
quieu une hiftoire philofophtqiic de l'houi-
Hiei. Il nous les feroit voir régltat la graii«
deâr & la chute des Empires, empruotanff
fucceilivement les traits de la fortune, de
la prudence» ccMrage > de la fcnblefle ;

agiffant fans concours des caufes parti-


le
culières, &
quelquefois même triomphant
d'elles» -Sopériettr à remotir de fes ptoprea
fy(l.énie3, dernière palGon du fage il au- ,

roUfçÀ recoanokre que i malgré 1 étendue


4e ne Ikifle paa d-éfre
ces caufes, leur eifoc
borné, &
qu il fe montre principalement
daas cea évenemens généraux , donc i iQ«
fittence lente maie fâre change la lace do
la terre, fans qu'pn puifle s appercevoir de

1 époque de ce changement » & fur^tout


dada les m^o^rs , les «digions , & tVui ce
qui efl fournis au joug de l'opinion. VoîHk
une partie des le^ona que ce philofopjbe

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DE LA LITTERATURE. 7
eut tirées de ce fuja. Pour moi , j'y
.trouve fimplemem oae occafion de m'eiTayer
à peofer. Je vais indiquer quelques faits
incéreilaos^ & tacherai eafuiiiedeQ rendro

'm LVL- Nous connoîflbns Je Paganirme,Syfï^™«^«


ce fyftéme riant, mais ablurde, qui peuplc^*'^^*'^^^"^^*
Tuai vers d'être» fautafqueis , donc la pxAU
'

lance fopérieure ne les rend que plus


injuiles & plus inrenfcs que nous-mêmes.
QuclJc fut la nature &
Torigine de ce»
Dieux-? Furent-ils des princes des fonda- ,

teurs de fociétés , des grands hommes ia-


venceursdes arts i Une reeonndifTance in-
gjnicufe , une admiration aveugle , une
adulation intéreffée plaça-t-elle ^dans le
ceux qui pcndam leur vie a voient cté
ètcl,
nommés !es bienfaiteurs de ia terre ? Ou
bien faut-îi rcconiioîtrc dans' ces- Divinités
mitant de* pk^tXti de l'univers , auxquelles
Tigaorancc des premiers hommes avoit
tccordé la vie & ia penfée i Cette queftion
cft^gnc de notre attention : elle cil çu-
(leufe^ mais elle eil difficile.

G LVIL

Diyiiized by
76 ESSAI SVR L'ETUDE
Difficulté LVII, Nous ne coaûoiflbns guère le
de conooî-
fyftéme du Pagaoifme qoc par les poètes ^,
Ij^^qo!**'^
par les pères de PEglife; les uns &
les autres aux fiàioM f. Les
trèa «donnés
ennemis d une religion ne la conooiiTent
jamais parce qu'ils la haïifent , fouvenc &
h haïilenc parce qu^ils .ne la cofuioifiei^
r
pa$. Us adoptent cent 'elle , avec em*
preiTemeat^ ks . calomnies les plus atroces* .

Ils imputeut à leurs adverfaires des dogmes


qu^ils déteftent , & des conféquences aux-,
quelles ils a ont jamais fongé* Les £q£U^ .

teurs d'une religioii , de Tautre coté» rem«


plis de cette foi , qui fe fait uu crime de
douter , iacrifieut fouvent. pour la défeafe
leur raibn , &
même leur vertu. Forger
des prophéties , ou des oiiracles , pallier
cequils ae peu?eut défendre > ailégorifer
ce qu^tlt ne peuvent pallier , nier har-- &
diment ce qu'ils ne peuvent allcgorifer,
font des moyeqs» que jamais dévot n'a
rougi d'employés^ Rappellpnspnous les
.

Çbrétiens
0
* Il faut (^ependaDt diftîogoer Homère^ Héfiode^
Pindare^ Se lea poè'tes tragiques » qui vécurent p
dant que la tradidon étoit plus pure.

^ Voyez fur cet article la Recherche libre dtt


Doéteot MiMcton^ Se VHpoîre du Maniehéi/me de
Mr. de Bcaufibn, deuxbeaw moDomiu d^an fiàde
éclairé.

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DE LA LITTERATURE. 77
Oirécitns fes& Jm&
Imerrogtz leurs ^ •

ennemis fur leur compte ; c^étoient des


magiciens £c des idolâtres eux, donc le
cntoe écotc jmffi épuré, vfM leurs mœurs
cLoient fcvèrcs» Jamais Mufulman n'a
héfjté fur^l'unicé de Dieu ^"^^ Cepeudant
combien de fois • nos bons ayeux ne les
ont-t-ils pas accufes d'adorer les aftres f ?
Dans le fein même de ces religions» il s eil

étefécent feâcîs différentes/ qui , s*accufiint


les unes les autres d'avoir corrompu leurs
dogmes oomiiiuiis,> ont inipii^é la fureur
nux peuples ^
la modération aux fagcs.
Ceipeadaac ces peuples étoient civilifés ^ &
des livres reconnus pour étrp émanés de
la Divinité fixoienc les principes de leur
croyance» Mais oi!i trouver ces principes»
dans un noms confus de fables , qu'une •

tradition ilolée , contradidoire , altérée,


diiStoit à queiq[ucs tribus de làuvagesdaaa
la Grèce i

: .
— . .
G a
*

LVIIL
.>

• Taàf. Hift. Ltb. V. FUmy Hift, EccleT. tom. X.


p. 369 & tom. ff. p. 5. &
les Âpùlogies de Jujiit^
^larJ^Ty &-dc Te^riulliefty qui y font citées.

D'Herieioi , BiWiot. Orient. Artic. Av^aÉ.


p. 100, & Sale*^ A/c9rMn Preliai. DUc* p. 7 1«
t de RéL MaHooim* part, li. ^4A7f
I

7? ESSM SVR L'ETUDE


Le raifon- , LVIIL •
Lcf raifoDDcmieDt 11008 eft id
nement ^\^^ foible fcconrs. Il eft abfurde de

"^"^^^"conlacrer des temples à ceux dont oa


voit les fcpulcrci. Qu y iht-il de trop
abfurde pour les hommes ? Ne connoit-
pas des uaiioos ircs. éclairées , qui en
appellent au témoignage âes km pour lea
preuves d'une religion , dont un dogme
Penfée fur priocipai contredit ce témoignage.^ Ce^
lecolte ré- pendant fi ie$ Dieux do PagantAttO
hommes, le culte réd-
^i^^^Ta
]^IyJn^.P^oqxyc^,^qj^ Icun adoraicufs leur reE^
dolent eut écé bien peu ratioenable , a
^e tolérance peu raifonoable n'efl pas
Terreiur do peuple»

Créfuscn- LIX. &it coûfulter loracle


Créfus
toyeàDel-^ Delphes Alexandre timverfe 1» fa?
P**^' bles brûlans de la Lybie pour demander à
Alexandre Jupiter Âm^ioft S il eft fon fils
f.
Mais ce
coofultc devenu le
jypiicr Grec, ce roi de Crète
maître de la foudre n'en eut-il pas écrafé
IjJJ^ ,

Amam. cet Ammon, , ce nouveau Sal-


ce Lybieu
monce , qui tentoit de la lui arracher ?
Deux
• Voyez fVarturiotfs Divine Légation» tom. I.

,p, 270 —«74* ,

Hérodote Ub. I.
t DIodor. Sic. Lîb. XVIL ^ .
^iini. Curt. Lîb. IV.
-
j^rrian* Lib.llU
'

c. 7^

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DE LITT^R^TURJ^ 79
Deux rÎTanx fe difpiireQC fenspire dn
l'univers, pcut-oa à la fois les rcconnoîtrc
tous deux Mais û Tun
! & l'autre M fo-
rent que TEther , le Ciel , Di?i- la même
nitc , le Gfçç &
l'Africain Pauront dé-
itgoée par les fymboles » qui çonveaciesc
à leurs mœurs, & par les noms , que leurs
langues leur fourni^ienc pour exprimer
ies attributs^Mats loin de pous les rai*
fonnemens, ce font les faits qu'iifwc iuter*
roger. Ecoutons leur réponie,

LX. Malheureux habitans des forets, I-a rdigioo


ces Grecs fi orgueilleux tenoienf coiuc <ies?^^^^"f^^
étrangers. Us Phenkiei» leur apprirent J-^i^g
Tufage des lettres les arts, Icsloix
; tout gyptkone, ,

ce qui ciéve Thomme au deflus des ani^auxi


tk ie dûrent aux Egyptiens. Ces derniers
leur apportèrent leur religion, & les Grecs,
en Tadoptant , paj^renc le tribu.t que :

l'ignorance doit an iavoir. Le préjugé ne


qu'unt rcfiilaace dis bienfcaQce » & fe
rendit fans di^çulté après avoir entendu
Toracle de Dodone , qui décida pour le
lipuveau cpltç.f. Tel cft le récit dii-
tûdûtef qui isonnoiflbit la Grèce & TEgyp* ^

fç, & dout le ûècle placé catre la grof-


Q 3 iiéreté
• * 4 « «'rf

• Herûdot. L. II.

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8o ESSM SUR UETUDR
fiéreté de Tignorance & les rafinemeni
de la philofophîe rend le (émoigoago

i.a religion LXL Je vok déjà drfparoitre^ Me


EgypticnDcboBn^ des
parti*légendes Grecques,
tj^oa.
i^ApolIon né dans HUe de Dclos , le
^ Jupiter enféfeli dans la Crètek Si ces
Dieu^ habitèrent autrefois la terre > TË-
gypte & non la Grèce fat leur patrie.
I jVJass fi les- prêtres de Memphis fàrc^t
auffi bien leur religion que l Abbc Ba^^
. nier \
jamais PEgypic ne donna naiffance
I leurs Dieuk A
trarers leur mecaphyfî*
que ténébrcufc, la raifon luifit affez pour
leur faire fcntîr que jamais homme ne
peut devenir Dieu > ni jamais Dieu être
transformé en fimple homme ^. Myf-
térieux dans leurs dogmes dans leur &
euke » tes îmerprètes^ du* Gel de Ia« &
fagelîc déguifcreot, par un langage pom-
peux » les vérités de la nature ^ qu'ua
peuple greffier eut mépriféés dans leur
inajeilueufe fimplicrté. Les Grecs mé-
eoQUiirent cétte reiigièn à bien des égards^
Ils laltcrcrent par des mélanges étran-
gers^

f Daas & Mj$Mogh expUpiU fur HifioÙTÊ^

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DE LITTERATURE, 8i

geri , mais le fonds demeura , & ce


fonds Egypdea fuc par confçqueat allé-
gorique ^#

LXIL Le culte héroïque , Ci bien cul te


i^^^^^^^
diaiogoé de celui des Dieux dans les
'
premiers fiècles de la Grèce, nous montre
que Dieux n ccoîcut pas des Héros f.
les

Les Anciens croyoient , que les grands


G 4 lioai**

* Je doîs beaucoup , dans ces rechçrclieS , au


favant Frerei de l'Académie des Belles -LetUes^ Il a,

donné des ouvertures dans une route 9 qnt paroiflbis


Tue de tous côtés. Je croîs cependant que fts rai*
fonncmeiis vaknt mieux» lorfqu'ileA quelGan de faits
que quand il s'agit de dogmes. Prévenu d'eftmio
pour ce littérateur, je dévorai avidemment fa réponfc
à la chronologie Newtonienne ; mais oferai-je le dire ?
il ne répondit point à mon attente. Que lui rede-t-il

de nouveau, ii vous luiôtezles principes d^une théo*


logie Se d'une chronologie nouvelles , que nous pof«
fédions déjà (i) » des généalogies défeâueufes 6c très
J>ett
concluantes » quelques recherches minutieufest
iir la dironolpgîe de Sparte , une ^onomie ancien-
ne, que jo n'entends pas trop Inen , À la belle préface -

de iMr. BçugainvHle^ que. jq r^lis toujours *vçç ua


goutaouveau î

t Hifloin de tAcMdtmif des Belles^teitres « tom.


XVI. p. 28. &c.

^
( 1 ) Dans les Mimûrcs de l'Jcéd. tom. V. XVUI.

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82 ESSAI SUR L'ETUDE
kemmes» admis après leur mort imx ftiHot
des Dieux jouïli oient de leur félicité,
,

fdos participer à leur puiiTance.- lis s^af*


fembloienc autour des tombeaux de leurs
bienfaiteurs ; leurs cbauts de louaogcs *
eéiébroient leur mémoire , & faifoiant oai*
tre une émulation faluraire de leurs vertus.
Leurs ombres évoquées des enfers goù»
toieat avec plaifir les offrandes- de la d£«
votion 11 eft vrai que cette dévotion

deviut infenfiblemeuc uue cuire religieux»


mais ce De fut que très tard » & lorfqu^oi^
identifia ces Héros avec des Divinités an-
cieones , donc ils porroient le nom , oa
rappelloienc le caraâère. Dans le fiécle
d^Homcre, on les diflinguoit encore. Her-
cule û^ett point uo de Dieux. Il ne fes
reconncrit Efculape que pour un médeciii
diilinguc f , & CaOor & Pollux fout pour
lut des guerriers morts » enterrés \ &
i Sparte f f.

Syftétne LXIIL La fuperftjtion avoit cepen«


d'Ephé- daQt franchi ces limites , les Héros étoient

de*

Voyez AUmûim dt Unirai, toia»^!!' p. $• ftc.


UEzici» Spitnhtm in Callîm.
Homer, OdyC Lîb. XI. ^ ,

f Uid, lliad. Lib. IV.v. 193. -

\\ Uid, Lib, V. V.24I.

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DE LA LntEKAlURE. 83
deirenus des Dieux « & le culte qu'on ren«
doit aux Dieux les avdt cirés du rang
des hommes ;
lorfqii*un philorophe hardi
entreprit de prouver quila Tavoienc étc#
Ephémère le Meifénicn avaoça ce para-
doxe ^. - Mais loin den appeller aux
moQumeQ$ autheptiqucs de la Grèce de &
KËgypte f qui auroieut dû cosferver la
mémoire de ces homiiies cclcbres il va ;

perdre daus rocéan. Uoe Utopie mé«


prifée de tous les anciens , une iile de
Panchaïc, riche*, fertile , fuperftiticufe , &
coouue à lui feul» lui ofire dans un tein«
pie magnifique de Jupiter une colonne
d'or , où Mercure avoit gravé les cx-
ploiu &
rapocbéofe des héros de fa race f«
G 5 Ces

* LaàianL Inftk. Lib. L c.XLp, 62 :

Jntiquut auâor Ephcvierm , ^ifi fuit } chitaff


'

Mcffanâ , resgejias Jcvii if çaietùrum fui Dit pu*


tantur eMegit , hiflêriêmfue C9Mtxit ex titulii ét
injcrîpthniius faeris » fk^ in antsquifimu UmplÏM
habebaniur^ inaximetjue in fano Jovis Triphyllii , uhi
ûUTiah': iuluiinurru pojiiarn ejfe ab ipfo Jov^ « titu*
lus indicabat; in quu cclumnil pejla fua perfcripfit
ut tno7iÏJi,cntum ejjct pqflcris rcruju JuarufM, Ce
récit de Laûancc diffère un j^u de celui (le

t Diodore d€ Sicih j JLib. V. K 39 « 30, Se

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84 ESSAI SUR L'ETUD£
Ces fables étoient trop groffières pour les
Grecs eux-mécues. Ëiles ne valureot à
leur auteur que te vinépris général avec le
Bom d Athcc

LXIV. Enhardis peut-ctre par ton


,

exemple, ks Cretois it vantèrent de pof-


léder le tombeau de Jupiter , qui étoie
mort dans leur ifle, après y avoir long*
é
tema
4

Il y 8 fur Ephémcrf une diflertatlon de Mr,


Fourmont l'ainé , qui contient des conje^iires très
hardies, & des emportcmcns fort plaifans (i). l!

fied mal à un jeune homme de méprifer quoique


ce Ibitt maïs je ne faurois réfuter cette pièce f^ri*
cufement. Cdoi qut ne voit pas que la Paochaïe
dioAte dans Dhdore dé^ SkiU 4toît fitaée au midi
de la GidroGe , è l'ocddent peu éloignée
de Ja péninfulc des Indes , peut croire avec Mr.
Fourmont que le Golfe Arabique eH: au midi de
TArabie hcureufe , que le païs de Phank fur le coq-
tinent eft Pisîe de Panchaïc , que le délcrt de
Pharan efl le plua beau lieu du monde » & que la
villede Pierie eb Syrie eft la captale d'un petit
camoi^ anx eevirons de Medioe*

* Caîlivu ap. Plut. tom. II. p. 88o. Erafùfii.


& P^j^k ap« Strab* Geog. Lib. IL p» io^« lOj, at
Ltbt VU. p. 299. edit« Cafaui.

(1) Mcmoirci de LiiUrai. tom. XV. p. 965. âcc

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DE LA LITTERATURE. 8s
tcms régné Caltîmaque fe montre in»
digne de cette fî<5lton , & fon Icholiafte
nous en dévoile Koriginc Oa avott
écrit fiir un tombeau: tombeau de Aî/my
fils de Jupiter. Le tems ou le deffeia fit
difparoitre les mots de iii» &
de Minos ;
on lut Tombeau de Jupiter f. Cepen-
dant le f^fléme d!EpMmè^rt s'accrédicoit
lentement malgré fes preuves. l>îodore^
de Sicile parcourut la terre, pour raf*
. fcmbler dans les traditions des divers
peuples de quoi l'appuyer ff. Mais les
Stoïciens, dans leur mélange bizarre du
Théifmc le plus pur , du Spiaorifme, &
de ridolâtrîc populaire rapportoient ce
,

paganilme ». dont its éioieac les a^éiateursa -

att

• Laâant* In (lit. Llb. I. c. XI. p. 65* LwMftm


Tîmon , p. 34.^ Jupit. Fcag. p« 701. CU^r. d«
Nat. Dcor. Lib, IH. c. 21.
CalUmaçL Hym. b JoTcm, t. 8. ^ Scholiaft^
yet. ID )oc« edit. Gnec.
f Tel eft le rtcitdu fcholiafle adopté par îeGhe-
Newton*
vaiier Mais Laclance rapporte l'infcrip-
tion ZAN XPONOJ' , ce qui niti J*air bien plus
lUili^e« Lucien , car les fables vont toujours co
augmentant» nous apprend , que l'infcriptîon portott
^ue Jupiter lie topnok plua » qu'il afoit fobtkibn
des mortda*
tt Diodarf (le£ialed'^zU$ çîoqprcoiiçr» iiYrett
4

S6 JSISSM SUR L'ETUDE


au culte de la nature brifée en antant
de DieuK qu'elle a de faces di^éreoces^
Cicercttf cet académicteOf pour qui tout
étoit objection & rien nétoic preuve,
ofe à peine leur oppofer le fjiléma
Ephémère
r

Ncpréva- LXV. Ce
ne fut que fous Tempire
lût que
Romain idées du Meflenien ptU
, que les

^^^^ ledeflus. Daos le tems qu'un monde


inê S»-
maL. elclave décernoit le titre de Dieux à des
monftres indignes de celui d'hommes,
cetoit faire fa cour que de confondre
Jupiter &
Domitien. Bienfaiteurs de ia
terre f ainfi les appelloit yadulation, leur
pâture » & leur pyiiTaQce , étoient égales.
Par politique ou par méprife , Ptine lui-
même ne fe garantit pas de cette er-
reur En vain Plutarque eiTaya-t-il
de reTendiquer la foi dp fes ayeuit
Ephcmèrc régna par tout ; les pères &
de TEglife , le fermant de leurs avanta-
ges, attaquèrent le paganifrae du coté le
plus foible. Pourroit-on les blâmer ? Si
les. Dieux prétendus aie furent pas en
c&r
* Clher, tfc Nat. Deor. Lib. 1 1 1 . a !•
'

Plin. Hift. Natur. Lib. y II, c^ 51. & paC


f P/«/.dç pIaçit.PInIofoph.de ina.&Ofind,

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DE LA LirTERATURE. %7

effet des hommes déïfics , ils 1 ecoient de-


venus t du moins dans ropinion de leurtt

adorâceurs; & les pércs n'en Touloleuc


qa^à lears opioioos.

LXVL Allons plus loin ; tâchons de Enchaîne-


'
ftlivre l'enchaînement non des faits , mais
des idées, de fonder le cœur humain, &
4cdemekr cefil d^errcurs, qui du fenti-
ment vrai , fimple > & univerfel qa'ii y «
une puiffance au delTus de Phommc , le
conduific par degrés à fe fairé des Dieux,
auxquels îieut rougi de reflemblen
Le fcntiment n eft qu'un retour fur Sentîmen»
jious-mémcs. Lfs idées fc rapportent ^^^''^
aux objets hors de nous. Leur nombre^
en occupant refprit, afibiblicle fcntimenr.
C eft donc parmi les fauvages , dont les
îdces font bornées aux befoins, & les be« * i

ibins iimplement ceux de la nature , que


Je feutiment doic érre le plus ?if • quot^
qu^en même tems le plus confus. Le fau*
vage reflent à toût moment des agitations^
qu il œ peut ni expliquer réprimer»
ni
Ignorant & foîble, il craint tout, parce qu'il

Ae peut fe défendre- de rién. Il admire


*

mt parce quil ne connotc rien. Le me*


ris bien fonde de lui-même, car !a vanité
M ouvrage de fociété , lui im fentir
i'ex-

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88 E SSAl SUR VE T^D E
Texlftence d^unc puiffaQce fupérieure*
Ceft cette pmfikûce » dont
ignore les il

attributs , qu'il iavoque ,


dont il de* &
mande des grâces^ iaus fâvoir à quel titre
il GQ peac efpérer. Ce fentiment peu dif-
thîc^ proJuifit les Dieux bons des premiers
Grecs « &
les Divinités de la plupart des
fâuyages # les uns& les autres n^eu &
furent régler ni le nombre , ni le caraâére,
ni Iç culte»
a

n ?.dore LXVIÎ. Bientôt !e fentiment devîat


tout ce idce. Le iauvage rendit fon hommage à
^tt avoit/j^t ce qui rencouroit. Tout Weroît lui
paioîçre plus excellent que lui-mcme* Ce
chêne majeflueux^ qui le coufroic de fou
feuillage épais , avoit ombragé fes ayeux»
depuis roriginede fa racew II élevoit fa
^rqirai? tête jufqu^aux ooes; fys' Ai^uilaQ ic , k
perJoit à travers fes branches. Auprès de
cet arbre alti^r qu'écioic.. fa durée i ik
' xùWii fa force?. La . recoittoiflance êt
joignit à l'admiration. Cet arbre , tpiî
Jiii prodiguoit fes glands, cette onde claire
où il fe defalceroit, étoient des bienfwteurs^
qui reodoient fa vie heureure ; fans eux il

ne^ pouvoit fubiifter > mais quai befoia


«Toient*fl^ de lui ? En fans les lumiè-
res , . (jui Qous upprenueui ^ combieu k
raifon

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DE LA LITTERArURE. 89
fairoa feule cil fupcrieure à coûtes ces
parties d'an fyftéme iotelli*
nécefiaires
gcnt, chacune d'elles efl: au dcflus de hom- 1

jne» Mais privé de ces lumières » le fau«


vage leur accorda à chacune la ?ie Ja & "
puiiTance. Il proilcrna dcvauc foa
ottvrage»


LXVHL Les idées du fauvage font ses idces

trarqucs parce qu'elles font fimplcs. JRei^^'**"»*


niarquer les qualités différentes des objets,
obferirer celles qui leur fout communes^
& de cette reflemblance former une idée
abftraite , qui repréfente le genre , faas
être d^aucan objet particulier ;
l'image
font ouvrages de refprit, qui agit,
les

qui fe replie fur lui-même , qui déjà &


fbrcbargé -d'idées -, cherche à fe foulager
par la méthode. Dans le premier é£ar>
rame pailive & ignorant fes forces no
Mt que recevoir leé' ^fmpreffions étrafri
g-ères : ces impreffiôûîs ne lui rendent le#
objets qn'ifolés , & comme ils font eut

cnximéaies. Lt ^fttftagie rencontroit kê


Dieu^ par tout , chaque foi^t > ehâqutf
<

prairie en fourmiliolc

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90 BSS^I.Sini LEJODE
Il combine LXIX. L"*expérîence Jevclupa Tes
fesidees&
jj^çg^ Car Ics naiioQs, comme
bummes, les

f^lZ «oat à rcxpériTOCc. Son cfprit


familianle avec un grand nombre d'objets
étrangers s'apperçui; de leur nature com»
saune» & cette nature devint poqr lui aoe
nouvelle Divinité fupérieure à tous fes
Dieux particuliers* Mais chaque chofe
qui exifte a (on exiftence déterminée à un
tems ou à un lieu ; &
c'ed ce qui la àxS^
tiDgae de toute autre cbofe. L'homme a
du fe conduire différemment à Tégard de
ces deux maulères d exiiler. 1 une feoiible
.

& devant fes yeux » l'autre paflâgère » mé*


laphyfique , & qui que \%
n'eft peut-ctrc
fttcc^iBon des idéps» La nature corn*
.

mnne> différentiée uniquement par le tenu*


a dû faire difparokre les naturés particu-
lières > pendant que çfllea qui fo^t di(Ua«
guées^par les Ueux om pu fubfifter commé
parties de la nature commune. Xe Dieu
tdei rivières n'a pcûnt ao^m^^ i^s droica
du Tibre où du Clituinne maisvent le

du Sud qui fouffloit hi^, que nous


celui
XtjS^^nst aujpurd'hui
. \ ne lont Tun '
&
'
. lautrc
»

.
• Hijhin dt l'AeadémU det Bellts-Latrtt, toou
va. p. 36. Piin. Epift. Lib. VIII. £pia. 8.

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DE, LA LITTERATURE, ji

l'autr« que ûs Tyran furieux , qnt fou»'


Uvc le» âotg dé k mer Adriatique

LXX» fIttsoû s^tterce à penfer» plus Sute de


OQ filic d€ torabinaifonSk Deux genres fescom^
font différens à Wnaifoai.
quelques égards > ils
reilemhieu id autres: iis fom deftinà aa
même ufage , ils font partie du rame clé»
ment. La fontaine devient rivière > la ri*
tière fe perd daàlK la mer» Cette mer fait
partie du vafte océan , qui crabraffc toute
îéceadue de la (crre> & la terre eUe-méme
Jcai^iM^ dans fea fêta» feutceqoi Tub**
fifte> par un principe de végétation* A
meAire que les nations fe font éclairées^
ieor «doiâtrie a dâ fe rafiaen Elles, ont
mieux fenti combien 1 univers eft gouver*
tké par des lois générales ; elles fe font
plus rapprochées de l\inlté d'une caufe
efficiente. Jamais Grecs n'ont fù Am-
les
plifier lenrs idées audelà. de Teau, delà
terre , & du cîel , qitî , fous les noms de
Jupiter , de Neptune & de Plutôt > coa- k
aeaoîeiU & r^lfineut toutes ^hofes» .^Maie
* ' içs

f Hor. Carm. Ub. ïlï. Od. 5*


92 ES sAl SUR UETWE -

ks Egyptiens 9 d'un géoiepltis propre ans


fpéculatioisd abftraices, fom^mâsà ettfin kror
Ofiris le premier des Dieux, le principe
'
incelligeni ^ qfui agUibit fans cei& for le
prbcipe matéHel conmi Ibusie Tiom d^Ifid
, .

ia femme & fà fœur. Des gens, qui


croyoieoi-^l^étcroké de laontieiv; pou^ m
voient guère alier plot loin f* ,

r
• *

Génération- LXXL Jupiter^ Je Dîeti dr la ner St


Si Hicrar-le noîr Plutott étoient frèfes. Toutes les
i bic des branches de leur poilmté seteodoient
Dieux, ji &.renfermoiaM; tcnnie b «atiira
pinfini ,

Telle étoic la Mythologie des Anciens*


four des hommes groÛUrs , ïidéfi de gé»
. . «lâPft*

• Remarquez que cet Ofiris Se fa four etoient les


plus jeunes des Dieux. Il avoit fallu aux Egyptiens,
un grand nombre de ilècles » poui; parvenir à cette
*
limplicité ( i).' ' '

f Le culte du folcil a étiçonnu à tous ks pcupîes*.


*
Je dirai ce qui m'içp paroît la rarfon. C'efl peut-
être le féal oh^}ct de l'univers *à h fois fcnGbie 6c

«vakfiie, /S^ilibk à tcMis Içs peuples , de la maoiàiâB


^laj^ plus brillante & la plus bienfaifante , il enlevoit
leurs hommages. Uniqee & indivtCble , les raifon*
neuvs qui n'étoientjpas trop diflictlfstroavoient ea loi
tous les grandi |nut»de la Divinité. _

(l) DiodêVi ài Sicile^ ^b. I. c, 8.

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DE LA LITTE RATURE. 93
neratton éeoit plos natarelle que celle d<
création. Elle étoit plus aîfoc à faîfir ; elle
fuppofoit moins de puifTance ou y étoit ;

conduit par des liaiîfons fenlibles. Mais


îiufli cette génération les mcnoit à établir
une hiérarchie» dout ces êtres libres, mais
bornés, ne pofivoient pas fe paflisr; Les
trois grands Dieux exerçoîent une puil^
fance p^ternciic (i^r leurs eufans, habitaos
4e 1| terre , des airs, des mers ; & la &
primogcniture de Jupiter lui donnoit uue
ITppériorité fur Tes frère^i qui lui mérita le
skre de JRoi dqs Dieux , de Fèrè & du
hommes. Mais ce Rci , ce père fiiprênie,
éxpxt trop boroé à tous égards
,
ppur nouf ,

permettra xlé faire honneur aux Gmcs dç


'
la croyaacc4.uû être fuprème* / \ :

LXXTI. Ce fyflcmç, tout mal conf- Dîeux de


i^^-
truit qu'il ctoit , rcndoil ij^'i^a de. tous
.

Jes effets de la nature IM^i ïçr! moiide ,

moral, l'homme , fou fort ,


&' fcs a<5ijons . .......^

étoient fans Divio^ités» X


éch^r çu la ter«
re y eut été .peu- propre. Du* befoit^
de nouveaux Dieux naquit une nouvcllç
^ibaine d'erreurs qui s^UQiiïant avec
première , forma qu'un même Roman
fhcologiquc. Je foupconne que ce fyi-
céme naquit plus tard. Xihpmme ne
« ' II/ <Ji % -1,1 ... vfonge ^
94 ESSAI SUR VETU DE
foDge guère à rentrer en lui - mcmc^
qu^prcs avoir épuifé les objets étraa«
gcrs, • .

syftémes LXXIIL Dcux hypothéfes o&t tou*


de la liber- jours été , & ((BroAc . toQjoQrs. Dm$
Tune, l'Lomme n^a reçu du Crcareur que
atomes,
la raifon & la volooié. Ccft à lui i
décider de IHifage quil dd fera & à
régler fcs aftions à fon grc. Dans
Tautre» ne peut agir que fuivant les
il

ioix préétabliés de ta Ditinité , dont il


n^elt que rinilrumeuu Le fentiment le
trompe , &
lorfqa'A croit iuivre ûl to*^
ioiîic, iî ne fûît en effet que celle de
iou Maître. Ces dernières idées ont pû
naître dans i^efprit d'un peuple à peint .

ibrii (Je Tenfance. Peu fait aux reflbrts


Les an* compliqués de la machine , les grandes
cienfm- Tèrtus , lés' crimes atroces ^ les inventions
'

^ utiles de ce petit nombre d*ames fmgu»


^* lières 1 qui nç doivent rien à leur liècle^
lui partirent furpaiTer -
les forces hnnuu^
nés. Il vit partout des Dieux agiffan^,
qui inrpiroient le vice ou la vertu aux
foibks mortels , incapables de fe fouf«
traire à leurs volontés Ce n'cft pas
^
• ' '
la

* Jt ne fiû» pas iti^ «<atent de cet endroit.

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I i

D£ LALltrBRATVRE^i^S
la prudence qui ,
iofpirc,, à Pandare le
dejfôn de rompre la trêve , . & de de-
cocher un traie aa cœur de Ménclas*
Ceft Miaerve .qui le poufle à cet at*
jcentat K lu^ miilheureufe Phèdre' o'eft
point coupable. Venus , outrée des me»
pris allume d^ns le cœur
d'Iiippolite
,

ile Reine une flamme inceftueufei


ciettc

-qui la précipite au crime & à la mort f.


XJn Dieu ife chargea de chaque évéoe*
ment de. la Tte » de chaque paffion dé
.

Xmt, t 5lc &cluque ordre de


,
U

iJyCiy, Mai;j ces Dieux de l'hom- Union des

me, ces'pââiQns & .ce8 iFaçaltes géné- ^^^^^^P^*'

ralifées, & perfonîfiées de cette manière ^^^^^


n avoicat j^u'iioe exidencç métaphyûque
.

trop peu fenjfible pour lés. hommes*


Il falloit les fondre avec les Dieux dé
la nature , & c^eit ici que l'allégorie
imagiiur miUe rapports faacalqoes , car ,

refprlt veut au moins .une apparence


H 3 de .

. .

.

Je donne la meUléUre taifim qne j'ai pu troviver,


'Mais 8 mèftftide «fiie dans cet preinlevi fièdes » on
txkt dû être guidé par le fentiment , & lefentiment eft
tout entier du cùtc de la liberté.
Homer. Ilîad. Lib.IV. v. 93,.^ •

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p6 ESSM SUR rÉTUDE
« » f

de ?éntél H étoie naturel qtie le pkn


de la mer lè fut des matelots. L'ex*
jpreÛioû Êgurce de. cet œil / qui voit
tout , dé myons , qui percent le*
airs, pouvoir alfément faire du foleil un ,

jbabiie prophète , & un archer, adroiu


^

Mais pourquoi la planète Véous efl-eH«


mcrc des amours ? pourquoi s'^tlcvc-t-
elle dé récume des flocs ? Laiâbns cet
énigmes aux dévins. Aàfl[r-tôf que le^
dcparuiTicna des Dieux de la nature

humëiûe furent établis , ils dlirem en«- *

lever tout le culte des hommes, IH


f>arloi€Dt au cœur 8c aip& paiTiçns , au
ieù que Jes DicuJi phydiques", qui- n^a^
, voient point acquis d attributs moraux ,

rentrèrent inknliblement dans' 'le mépris


& datis; loublL .Auffî n^eft-db ^^e ikns
l'ainiquiré ta plus reculcc qiie je vois
'
fumer les autels de Saturoe

Les Dieux '


LXXV. Les Dicu?^ s'intérefTcnt donc
ontdcspaf.j^j^g
, affaires humaines. 11 uc le palfe
lonshu-
^j^^ j^^^ ^ foieriif les auteurs. Mais
(çnt*ils les auteurs crime: Cette coij-

féquence noua effraye ^; ^|l pn^^fu u'hefi-


4 M- . totf

J'en tens chez lc« Grecs, j fbo cûUc fc coofciTa

Digitizca by Googlg^
DE LA LITTERATURE. 07

'tûii: point à l'ddoieure , ^rpe pouvoit,/ . .r

en effirt bcfiteK Les Dieux iofpirotent .

ibuveut dç^ deiTeias yicieux. Pour- 1^


/oggérer, il-f^llpic le« voi^pir, mêm^ &
.les aimer. Il ne leur reflolc pas la
<f;ç0purce d'ui). petU mai permis daqs le .

meiltcor des inioades po^bles CSfc

,mal n ctoic pas feulement permis^ il étoit


.autorifé I â( ;d'aiikur$ les dilE'çeatesi pi«
vmices bornées à leurs départfmeus par»
ticuliers , étoieut très indifférentes \ un
.^a« général ^a^elles ne cç^^oifToieujt
ji

'^IQC Çhacqoe; Anivoi^ ion caraéière^


^& nlnfpiroit que les pallions quelle
i-r/eii'enroic. Le Dieu de la gWfrrc étoîjp

.fier,^ brvta), & ïanguinaire-; U^X^ée,î^c dp


JLa prudence , fage, retenue, peu fincére ;
la '
mère des amours aimable , volopcu*
.fvic I 'empoltée dans fes caprices la ;

rufe & la fouptefTe coofenoient au Diea


des marchands; âr les cris des. malheu*
-reux flatoient 1 oreille du Tyran foupçon-
.oeux des iQorUf du ndr Mouarqiie
jdes eofiêrs; '

"
h - - --
4 txxvL
^
* FantenclU dans l'Eloge de Mr«iXi€ibpitz.
I

i,B ESSM SUR VETUDE


Ils 0Qtdes LXXVI. Vû Dieu père des hômtnea
Fjwcn- Tcft de tous également, I!ne connoît
m la haine» ni la fatean Mais les Di-
vinités partialls doivent avoir des favoris
Ne pas ceux dont !e
diftingueront-elles
goût eft conforme an leur^ ^ars ne
peut qu*aimer ces -Thraces , dont hi -

guerre cft lunîque occuparion & ces


Scythes dont la boiiTon la plot délt^
cieufe efl; le fang de leurs ctinefnts ^«
Les mœurs d'un habitant de Cypre \
tm de Corinthe, lieu; oik tom refpl^
roit le luxe & la mollefie , dévoient
plaire à la DéeiTe des amours. La re«
connoiffance fé joignoit au gçut. Dca
feutimeos de préférence çtolent dûs à dc^
peuple

ISif les Epitr. ^l^Ovîde, tom* 1. 9, , j

^ *» iib. IV.c 64. 65. - .


-

" Vaugclas m'apprend que lorfqu*!! s'agît


f Mr. 7<f

de toujours dije Gyprc , cjuoique k


l'âuiic[uité il faufc
nom moderne foit Chypre (i). Je vois que M.
de Feneioa (a) & de Vçrtot (3) ont fait cettQ dif%
tiiiâion.
"
^ f T * ^
^
' '

'

(i) ^(fw. d^Mr, de Vaugelai Jtçr ia langue Fra»^^


foije, tom. l, p. 102, zoj»
(a) DansleTV/m^^

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DE LA LirrERATURE.. 99
peopfes ; drnit las itfôetlrt n'étdleBr cjqVhi .

culte détourne de leurs Dieux tutélaire^


\a cake même qu'on kur rendoit fe rap^
pôrtoit toujows à Jeter ainiâère» Cet
TiftJmés humaines , quî expiroiefit fur
•i^auie) de Mars ^ , ces mille courn&aet
qut fe dé?oudent au teiDple de Venus
toutes ces femmes diftioguées de Baby*
tone qui 'lui immole! eut leur pudeur f ;
H 5
'

. ^^ Mêrûd, Lîb. V. c. 4. 5. Mhuc. Fœl. OéfàtK

Strak, Geog. Lib. VIII, y, 373«

Elles éu^ient teoues i k, prefiitqer uoe fbi» de leur


^eau premier venadans le temple de Venus, Mr.
»
'

Je Veltairc^ qui leur fmpofe cette obligation une fois


tous les ans, la traite de fable infenfée (i), Cepers
dant Ht rodote avpit voyage fur les lieux y & Mr. de
Voltaire a trop iû rhiftoirCi pour ignorer combien
de triomphes pareils la fuperflition a remportés for
rhumanitê & far la vertu* Que penfe t-il d'un aâa
de ibi i Je^ préviens, ia reponfe. Aurcfie jHgnori^
que Babyboe fât la ville de Pnolvirs la mieux policéd
£Wrr^ h
dépeifit comme la plut licencienfel
Bérofc le Babylonien fe plaint lui-même que fes con-»
.citû;yQ09 1 £raQctûfliw( louf^^ .iç^ b^rrior^s de la pu-
' dcusT
too. ESSAI UETQDE, ^

pouvoÂ^nt/qoatUftr qes .diYer^.pç5it


|>les y la favMr la pkis diftingyée- de
ieurs protecteurs. Mais comme les înté^
j-éu de», aacîoos o# Xo^c pas moiqs* op^
fiofés-que leurs imears^ U faUoit q,ue les
I)ieux adopiâflent les querelles de leurs
adorateurs, . ^'Qupi i. voir avec> paûeoice
que cette ville qoi m^éléye cent te»-
pics fuccombe lous le ;/eir..4aa fgop
^Vquérant ? Ah ! ptaiôt !
Cefl: ainfi q^ie chez les Grecs, une guerre
fArmi ie$ hommes^ e|i .alUmioit uoe parmi
feff Dieux. Trdyé book^erfii lei Gek
Le Scaiîiandre vit brilier PEgide -de
Leurs que- jvliaervc il fut lémoia de Teffet des
,
relies.
flèches forties du catrqMs d'ApoHba , il '

feotit le redoutable trident de Neptune,


iqui^lgulevoit ]a.t;çrj^ (ur fes fondemçQ^^
Quelquefois les, arrêts iuevîtajbles d^
Deftin rcubliflbicnt la paix ^. Màis le
plus fou veut les divers Dieux couvenoient
« 1

deur, vivoicnt à la manière des bctes , & le fchoiidilc

de Juvenal nous fait fcntir ^^^^^ ,46 foo.tçm^ ils oV


'
vpiçn^point dégénérés ,(a)^ ; .
*

[\ \,

• Myth^L de Bâkiët ^ tom. II, p. 48 fi • Çttli.


Metam. Lib. XV.

( 2) ^«wf . Otitt. Q«fte Aie*' i^*. y î 1; * f^n*


mcac. Freinsheim. in loc.

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DE LA LIirERATUllE. loi
*
mutuellement de s'abandonner réciproque- *

ment leurs ennemis ^ j car fur TOlytii^


pe, comme fur la terré » ia haine a. tou-
'

jours ccc plus piiiffaate que lamitié.' .

LXXVII. Un
épuré eut été ih ont h
culte
ï^fetr afforti à de telles Diviniics. L€$ ^S'^^^^'*'
peuplçô veulent des objets feolihics j une
figuté^qui décore leéri* temples , fi^ti^

leurs idées. Il falloit affurément la plus


'

belle de toutes Mais: quelle


les figures.
f^ 'mtt A^tt^i iDemindies^e efax.biMv
mes , c'eft fans-'Jomc ia leur. -ïcutr '

être m
taureau repoodroit^îi. p^u
différci^imenf f. La fculpturc fe perfec-
tionne pour f(iiriritt à ; Ja dévotion y &
les temples fe rempliiTent de ilâtute^ de
vieillards, déjeunes gens, de femmes,
^ d enfads ^ fui vaut l^f,aimb)i(g^ dii£preDSr -<

de ebecM des t>îep2i4 - * «


.
*• I <

fondée: "que fui" ^Fufagew .. \À %urç 1^


mairie n'eil: bciic que parce qu'elle le
rapporte fi bien aux ufages^ auxquels

Eurip, Hippolit, ad. V. ver. 1327^ & OwA


"
Metam. fajjiiu* *

f CiV. de Nat. E{eor..l4b. 27» 25. \ \ ^

Digitized by
102 ESSjil SUR VETUDE
Ils cproa. elle eft deftîoée. La figure Di?iae tft

laiiirs^ &
la mcmc ; îl fiwt que fcs ufages le foknt
fet maux * ^ même fcs défauts* Dç là celle
coijorels. génération groffîère des Dieux , qui ne
compofent plus quune famille à la ma-
nicre des homme» ; de ià leurs fèces de
Neâar dm d'Ami]trofiû , & la nourriture
qu^ils reçoivent dans les facrifices ^.

De cSDcore leur fomsieil & ^urs


donleara f. Des Dieux ». devraifs des
hommes très puiffans , dcYoîcnc fouveat
militer la terre» habiter dans les templçs,
ifis plaire aux aamfemens de l'hommei
affilier à la chaffc , à la danfe , & quel-
Quefois dev^^nis; fenûbies charmes . aux
d'une- morselle & « donner saiflànceïà une
race de Héros, . ^ ^ .

Evcnemens LXXIX, Dans ces grands événe»»


gcQwuux. 2Qens où do jcur d'un grani nômbtn
, I

d'adeurs, dont les rues, la fituation & le


caradère différent , il naît une unité
d'aâton t où plut^ d^efiet ; c'eft peut^
Cire

• Voyez \L^Oéfnrt de Julie?: par Mr. Spanheim^


p. 257- 258* RexD. 876. les OijiuuK d^Arift^taw
ac Zémi^ prcfqne psirto^t. .

Hoi/i, lliad. Lîb. I. v. 609. " . .

t »id. disd. Ub. V^kt. m-

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DE LA LirtERATURE, jo$.

être dans les feules câufes générales qu'il


faut chercher la \cw^

LXXX. Dans ks événemens plus par- ^î'^iangc

tîcuKérs , le procédé de la nature eft


très différent de ceiui des Philofophes.
Chez elle y a peu d'cftèts aûiez
il fim- parui:a*
pies , pont ne devôîr leur CH-igine qu'à lien»

s'^attâcbeai d'ordinaire à une caufe^ nou^


feuleoteut aniverielle > mis unique» EvK
tons cet pour peu qu'une aftiou
écueil ;

paroiile compliquée* admettons y les eau*


les générales $ fans rej^r le deflbia &
Je hazard. Sylla fe démet du pouvoir
fouterain. Céfar k
perd avec la Tic:
tependant leurs attemact atoitnt éx& pré** s_
cédés par leurs conquêtes : avant de dc-
Tcntr les plus puitfans des -Sidaiains ils
en Soient les plus renomn^^ Augufle EJératioii
les fuit de près. Tyran fanguinaire d'AuguO^e,
foop^onoé de lâcheté , le pins 9ran4 des
crimes dans un chef de parti f , il par-
TÎcot au trône > fait oublier, aux ré^
publi-

• Après la prifc de Perufe il lacrîfia trois Ccds


des principaux citoyens fur un autel érigé'ila i)nriim,i
,4«foopcrc* Voyez Su€t* Lib» \U c. 15*

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J04 ESSAI SU R l'i; tude ,^

fttUicaioftt qu'ils eitfieiit jjamaie été libres;


La difpofirioD de ce9 répoblicaias dimi^
nue ma farprife* Egalement iocapables
és liberté ibw Sylk Se fous AiigoAe,
ils ignoroient cette vérîté fous celui-là :

de^ guerres deux profcripiious,


civiles Se
pins cruelles *<|iie!.ia guerre, leur avoieut
* appris, du tems de celui-ci , que la rù
|ii|t>iîque , adirée fous, ie poids de Ta grau-

dour & de (à com^tioû , ne p<Ni?aic Tub*


Cfter fans maître. D^ailleiifs Sylla , chef
de k lUobleiTe, coiubactqit à la téte de
ce» fiefs f>atrictefif > q\A vauioieor biea
lanner du glaive du derpoiifme pour lei
woger. dé feura ^^ueiqia
, des fî^ » &
maïs Don leiflbr entre fis nmios le pou«
Vcsir de eux-mêmes,
les détruire
Ilf
emiettc vamcu , oou pour lai «iiais mtç
lui la harangue de Lépide ^, & la con^
:

; duite de Pompée Jront alfez femif


que:.S]rUa eiida imieoot dçfceodre du tr^
ne tomber.,
qu'en Mais Augufte , à
•llea^mplc de Céfar .f^.ue fe; fer vit que
4a acet hardis dmituà^r^,. Agrip^
t i ceoe,

^ * Sa/Iujlyfcsigm» p. 4O4. cdit. Thyf. .


.
^
'
'

à. 33. _ '

t Tacité aôoal* Lib. IV» p* 109. SueêotL alti

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DE L:Â LlTtERATURE. tos

ceoe', Pollion, dont la fortune attachée à


k 'iicaQe s'évanouliToic dans uoe ari(lo«*
crscie de iid^lcs,' dUifés entr'eiix»
mais unis pour accabler tom homma

LXXXI. D«# drcoaftances heureufes,Scâ caufes.

lt$' débauches d^Anioine , la fcûblefle de


Lépide la crédulité de Ciceron travail-
,

Jereiu de concert pour lui avec cette


dUfoikion générale t ïsm$^ tt fpue avouer
.

auffi que s'^il


, iic fit pas naître ces cir*

conftances» il les .emplop en grand po-


tiiiffuê;'^ La Terieté mes objets ] que •

ne me permet-elle de faire connoÎLre ce


•gouvernement rafiné ces chaînes
, quW
p^mt*ùns tes fentir, ce< Prince 'MOi»
fonda parmi les citoyens^ ce fénar rci^
:peâ6 par fou oiaitre ^ i ChoîMbas^ea
tm traii;.
'
' ' *
A u-
* J'attCDS avec impatience la fuite des ({iflèrta*
'éonsfur 'be fujet» que Mr. yif la Blettrle nous a
promifes^ Le fyftéme d'Augoiftie ifi fouv^ent méconnà
y paroîtra deffinê jufqo'â moindres rameau3<.
fcs
Cet auteur penfe avec fineffe & une aimable libeV-
té , il difcute fans féchcrcfu; & s'exprime avec,

toutes ies grâces d'un ftyle clair & élégant. Peut-


être que» Defcartes de l'hidoire, il raiibone ub peu -

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tù6 ESSAI SUR L'ETU DE
'
Aaguftc ) maître des rcvauin de Tem*^
'
pire & des ricfacfics du monde » diftin*
gua toujours fon patrimoine de parti»
cuiier du. tr^foc. public. Il fie amfi pa«
roitre à peu de frais fa modéndoAf
qui laiflbit à fes héritiers des biens ia*
fériecurs à ceuic de plufieurs de les fa»
• jets ^, St km amour de la patrie » qui
avoit abandonné au fer?tce de VIEa^
deux patrîmoioea entiers & uœ ibmmt
immenfe proYCQue des legs de fes amis
defuacis f»
• • •
' •
.

Mèrtw ac» LXXXIL Une pénétration ordinaire


tioa caufe
(^^^ p^gj. feotif lorf<ju'une a£tioa eil à
^ ia fou caufe & effet. Dans le monde
moral il y en a beaucoup qui le font^
49a jfinÀiùLp ÂLj ea a uès^peu» u^
i. . . 11. iieunaor

taoHis fur des autorites particulières que fur des ia-


cîuftioDs générales : mais ce défaut eft celui d^ua
homcie da beaucoup d'erprit, .

]
* Toutes déduâîons faites de fesJegS4iu peupfe
% aux foidatS) Attgufte oc JUiflà A Tibèce Âc. à Livif
que miUies , treote millions de livres.
^uingtntiff
L'augure mort fous fon rogne poirédoit
Lentulus
fuatcr millki.^ quatre-vingt millions. Voyei Suc^
ion. Lil). II. c« ICI. Sencc, de Benefic.Llb. Il» \, \

\ ^^^r diCies miiUif,^ deux C(el|s <^aim»i>t|^

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DE LA LirtEKAruKE. 107

nennent plus ou moins de la nature de


iuQe &'de lauirc.
; La cbrraption de tods \t% ordrel
des Roinaias vint de Tétendue de leuf *

empire, & prodaiût la grandeur de. la


république
Mais il faut un jugement peu commun;
fasrique xteux chofes exigent toujours en*
feaibie pamCent intiméttieQt tieés» pour
difceraer qu elles ne fe doiveat poiat Uur
origine Tuiic à IVnicre»

^ LXXXIIL Les fciences, dit^oUi naïf- Les rdea» .

fet^dalne^i^ im peuple éclairé tou*' ne


jours vtcieuK; Je ne le crois pas. Lesr
kîeuces m font poiat les filles du luxe
flws fune &l'atftrenaiffdÉtdà lmda(h*to
Les arts, ébauchés fatisfont aux premiers
bciaias de l'hoaicae» FerfeâioQucs iU lui
tu tnxtmt tfd wmeaux ^ le boa*d«^
dier de Minerve de Vicellius | Jurqu'auit
etm

Je diftiiigae la graadeaf dç l'empire Romain j^^a*


^ fee cette de la république ; !*iine eonfiftoît' èm le
nombre des prov^inces, l'autre dans celle des citoyens.

f Vitclliasenvoya des galères jufqa'aujt colonnes


d'Hercule pour chercher polifon* ks plus rares^doat
il remplit ce plat mondrueux. Si nous en croyoût M» •

^/*ja//6ji<9/, ileoata765. 62$.l. (lerl. V^ftz Snetn^

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io8 KSSAI SÛR UETUDÉ.
eUtrecicM philofophiqQet de Ciceroik
Mais à mcfure que le luxe corrompt
h% mœurs , les fciencos les adoudfleac {
femblaUes mx
prières dans Homère , qvR
parcourcDC toujours la terre à la fuite de
riojaftice» pour adoucir les fiirtorsde cette
cruelle Divinité *i •

Concluûon.^ Voilà quelques réâéxious > qui ont m


folides for les difiéreus: ufiiges des
Eru
dIesLertres, Heureu» fi 'je pouvoîs ea
iofpirer le goût! J'wfûU xtop bQUua
opinion de moi-même » fi je oe feotois
pas les défauts decetcfîki, j'en aurols une
trop mauvaife ù Je uefpércàs pas» que
dans ma âge moins ^précoce avec des &
^
,connoîflances plus éteodues je pourrai me
,voir plus ca état d'y fuppléer^r On pourra
^ire que cea réflexions font Traies ma«
.ufées> ou qu'elles font nouvelles mais para*
doxes* auteur akae ks critiques i
Cependant première me déplairoif le
la
jnoiûs. L'avantage de Tare m'eft plus cher
me la gbife de Tarciftei:
^ Hêmtr^ liiad^ lab. IX* v«5oé*

*

¥ I N..


'-Il '
i .V. .
TA*

D'igrtized by Google
T AELE
DES ARTICLES, (a) J

Art.I&U. Idée de fhtfi^n httérairâ • - î

III. RcmiJJance des belUs-kitrcSn (jotit ju^on eut


'
pour elles *
3
IV. On le pouffa trc^ loin '
5
y, ^and'il devenoit plus r^fymahk ? o
VI. Decadifuii des BetleS'Lmtii *
• 7
VIL Grands hommes Littérateurs * 8
VIII. Littérateurs Grands hommes ^ '
iq
IX. Le Goût. Trois fources de beautés /il
X. Imdgcs artificielles -* - 12
Xt. I^j Moeurs des jindms favorabks à h poè/le
dans tartmlitairâ • • *
13
XII. Dans la politique • \^
'
Xm. Z^owx /tî Religion "
'

XIV. Moyens de fentir les beautés '


- 16

XV« Images artificielles tiemmtt. 4 l'amour de la
*
^ ^
'
gloire - - '
* ^ •
17
XVI. £f à la nature du fujet . -
*
18
XVII. Çpntrajle de l'erfance à de la grandeur de
Rme '
- - * • '
19
XVm.* JrtdeVirgik^ . . . • 21
XIX, Z^x Ceorgiauee • • 22
XX. les Vétérans • 2 23
la ^ Art.

(a) Cette Table m la foifante ne (bot poiat dam ItàMcn de


Londres.

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Art. XX!. But AV^irgifê - . ^6
XXII. Jutcèl • •

XXÎÎT. La Critique. Idée (Macriiijw ~


Jjji

XXiy. Matériaux du criti^wt • ^ 3*-


XXV. O^f)0ism du <riiiffÊ^ « «i * r .
jq;
XXVI. Im critique vrfibiomkgiqud 33
XXVIL Cmitrovcr/e de t hijîoire Ramaine
XXVIIL Traité entre Rm€ à i*arthagfi
34
XXIX. Ce Traité éclairci ^ je
XXX & XXXI. Lesjujgtsdis R(mmns \ 36
XXXII ficXXXm. Uurmint» « 38
XXXIV, Réfléxions fur cette dè/pvte • 40
XXXV« l^CritijU4 , witf J>r0tiqu0 Jam ^trc um
rcutine
XXXVI. I4f P(?-<f/rf /^«/-i7 j W/^r î 4^
- XXXVII.
^
U loi ir raifim é /a Loi. Exmpk d^
rirgth - w
4:^
XXXVIII. Eclairdffènwis à reftr ici ions 45
XXXiX* Les SciENCEs Naturelxm 47
Bejcin mutuel des hommes .4^
XL. Liéfifin dt ta Phyftqm é de I4 Uiliraitu^ 51
XLL Jwmtages dee Jmims^ SpeSielei defAm^
pbithéatrc - • -«
5^
XLn« Pau ou Us phy^çum anciens étudioient la
nature • .
. . , -54
X LIII« La Grande Bretagne irmdée par t^acian 55
XLlV» L*£s?KlT PHlLOSOPHlqjJE '
57
XLV. Ce qu'il keji pas • - > • 58.
XLVL
—turc
XLVlI,
Ceqt?ilejl 55
Lejecours qu'il peut tirer de la Uttiros.
- -

;

. - - . 60
XLVIUv Vbifiwd ejl la fctenre des cav/es à de$

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'
Ait. Hhlt. Xégks pour cholfir les fdtts .
<r '
66 .

Avantages As petits traits • 67


fc.
'
Différé^ èivie$ de à
vertu
U. Le fiècle de Tilire, h phs ^cieffX de tms 6t
LU. Parallèle de Tacite à de Titc-Live — '70
LUI. Remarques fur une idée dé Mr. d" AJenihert 7%
LlVi On a JfeÀi le* hmmes trfp f^mati^ues m
ceipHénsaC -
I *
LV, Caufes ghthaféSf mait memànhi . 73
LVL Syftevu du Pagmifine \- •
* • * 75
LVII, Dificulté de ccnnoftre une religim 7^
i^VlU« " Le raifofumwit nous aidera peu 78
Pjenfèê fur k culti mipr^ué és fiSes

"
LIX, envoyé A D^^/ *

-
Jlexamlre conjulte l ùraçle de Jupiter Jm-
mon • 78

tuttm • " 79
LXL La nligion Egyptimm al^oriqu0 80
hy^W. Le culte héroïque • 81
LXllI&LXIV. Syjième d" Ephém}re - 82
LX V Neprévahi ^liJius ti^re Rmain
• 86 .

fcXVL t^k^tnemem des trrwtê -»


87
^
Sentiment vif à canfkts du Sauvage
LXVIL ^/ ""^'^'J î^fi -» W
pourquoi ? * ^

LXVIIL idées J^nt uniques - * 89


LXIX. // €(imhuxefis idées à multiplie Us Dieux jjq v

LXX. Suite de fes cmAinaifins • pl ' •

LXXI, Génération à Hiérarchie des Dieux ÇZ


,I#XXU« Vit^u^ é la vie hunmifie * 93

l 3 .Art,

uiyu u-cd by Google


TABLE. DES ARTICLES.
Alt. IXXHL Syjlhm delà Uberté à delà nccejfiti 94
La anciens fui vi refit le du mier ~
LXXIV. Union des deux ejpeces. de Dimx 95
LXXV. J>j D/Vz/a: des^mi bnmmii pd
LXXVL Ilsmadêspr^irmii • . 98.
Leurs quenlles . .
• v 100
LXXVIl. /// o/a/ y^^t/rif htmmnê * -
101
LXXVIIL //x éprouvent les maux Cêrp^êls IQ%
LXXIX. Evéjumens gifiéfàux^ • • - —
LXXX. Mèlangi 4f, Oftf/is. 4m Us éuhtemms

Elévation é^Augt^t ^ , - ; *
LXXXl, Sescauffs • • w 105
LXXXII. -/Jfâw^r aaioncaufê à,^et 106
"

LXXXUI. Uifcicn^t fjf vunmifat (k kxe taj

Fl^ DE LA TABtk

• _ • • •

TABLE

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^
TABLE
H A B T Q^U
AL P t I IL
A.
AéHon (même) caufe 5c Dieux, i]s ont des paillons hu«
^
cfTet . io6 maincs • ».
96
^Jlembéri , remarque à Ton des préférences 98
fujc^ .
• 72 leurs querelles 106
Alexandre confiilte l'ôracle de ils ont la forme humai*
Jupiter Ammoa *
78 ne * - lol
éprouvent les maux
'
Amphitéatre j3 ils

Anciens, leurs avantages — corporels • t03


j^rt militaire. Vojâz Mœurs. E.
Ausuile^fon clévationi 036^105 Eph,inùre^ fon Tyrtéme 82
'

B. ne prévalut que fouS


Beautis , moyens de les lèâ- Tempire Romain 86
tîr - * 16 Erreurs, Ict^r enchaînement 87
Bdles-liettrek » leur maSlTan- PEfprit philofophique 57& iUiv»
. ce, ftc • ^ &fum fecoarsqu^il peut tirer
—» leur décadence 7 delà Littérature
'
60
Bcfoîn rtaturel des hommes 48 Evénemens gcncraux ig2
(la Grande) Bretagne inondée paniculiers lOj
parTocian - .
55 F.
C. Faits, régies pour les choîiir 66
t%u(ês géoàialcs t mabdéter-
mtnte - 73 Gébéràtioh'ft Hiérarchie deï
CréTus envoyé à Delphes >8 Dieuic
'
• - / '
9^1
Iba Cfidqne 39 & ftiv. leCoAt' * 11
— eft une pratique fans Grands hommes Littérateurs 8
être une rouûae
Confuîs - -
41
3J
H.
l'Hiûoirc Littéraire (idée de)
^ i

Culte des feâes payeûoes 78 I


I Ronlaîne -
33f

héroïque / '
81 «— — - eft, la fcieotice des ca^f99

D. tc4es effets • 6{
]>ienx, leur géniratioii k hie* les Hon)meà7 on. les a fait trop
xanhic • '92 iyftématiques Ott trop caprif
de la vFe humaine 93 cieuit * 7i
Union des deux efpè- Littérateurs S & 10
de pieux ^ ^5 |
Ima*

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tges aitificiellet f 2 RdiguM figyptlettiie âflégod^
tîeimencâi'adioiir dt U que > 1 -> • 80
gloire • 17 - Romaim» leurs fajett 36
Si à [À ù^iQte du fujçtiè * *^Mafioe leur 38
Rome, contraile de foa eafauce
deJa Libcrtw' 6c néceilué 94 & de fi^^andeur ....
19 .

Xittérauurs Grands hommes S»


Saunage
. confus
» ^ •
featùtielit vif (c
'
* *
- sy
fiaitoQ - * $t il adim tout ce qu'à *

|.ogiqtie> la eriti^ae to cft uae vùh - 8»


'
bonAe -
33 fes idées font uniques ,

La Loi Se la raifon de la Loi4l


il combine fes idées &
ttiuhipiie fes Dieu^c90
Marine des Romains 3 S Se 40 ~fes comUnaifoos 91
Mœurs des anciens» favorables les Sciettces ne viemieDt pasda
à la poSùt daos l'arl mili- luxe* - tdf
/taire • . ; tj Sdeocçi nâtttMlleft ; 47
—.—É.^ daiiftlapolidqae I4 Siècle dë Tibère» le (lus vi-
^ dans lareligioa
'
15 cieux^ic tous 68
; \ N. •
Spe^tacies de Pamphitèatre 53
K'^ture, vàyâZ Phyficîens.
Ncceiliiéi VQyci Libeité*
Sujets des Romains .
\ . 0
P taciie k TJtC'Livi » )iâs' en
Pàganirmè» ibàfyfttme '
7$ parallèle ' *
7#
PilYricicD^ ancléna > païs où ib tîbèie, .i;ii^«ède. . .

aucfioiciit là nature $4 Traité entnéISMie Se Carthage


Phyfique, voyez Littci^ature. '
êclaîrd 34&^f
Pôëfîe d<is ànci^nSiVoy, Mœuiâ. Tr^câ> (petits) leurs avantages
Le Poe te peut-il S*écarter de . ' '
6^•

l'hl'bire.^ 4aât4jf V.
^Politique» Jif xttfW '
! Vice Se Vertu leur différence 6t
, II»
\ ^if^^/V<^> fon art - 9t
lljpligtofidelancieittt^kAfGeijrii,
'

fei Gepi^quef ^
^
*

difficulté de eonooître foû but ,

'i^»e fteitgioâ '


.
76 5tr8 fdtffiiceèt \,^9
la. Religion Grecque, étoit d*o- exemple titj^ je luî 4a
*

f ;*rigi«e£^ptieûoe
*
^j-^ les vétérans •

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Google
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7

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