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Villes Neuves - Villes Nouvelles - Phillipe - Panerai

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V IL L E S 1ST3TJVK3 KT V IL L B -S KO- ÎVELL

LES’ C0KFÜSA5TES F-ÀTIÜanŒLtjBS 3F L* UJÎBA5ISKE FSÂSTCAIS

* h ilip p 2 F-AXERAI - B e r n îir d GE'S.OEE - dtUMr ‘ifcajr-i* CHATELET

Bc-oi* d ’ â ro h i îectu rs: de V ersoi l i e s - D ép artas^ nt de KechercLa


Lûijnraioi ra ” H is t o ir e a rci» t^ o tu r a ie e t c u lt u r e s u rb a in es
V ï L L E S M E U V E S JS T V I L L E S N O U V E L L E S

LES COMPOSANTES RATIONNELLES DE L ’URBANISME FRANÇAIS

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— iaE

Philippe PANERAI - Bernard GENDRE - Anne-Marie CHATELET

1986

Ecole d ’Architecture de Versailles - Département de Recherche


Laboratoire ” Histoire architecturale et cultures urbaines ”
Cette étude a été financée par la Direction ae l'Architecture et ae i’Urbanisme
du Ministère de l’Equipement, du Logement, de l’Aménagement du Territoire et des
Transports, et réalisée par le laboratoire "Histoire architecturale et cultures
urbaines", Département de Recherche (ADROS - UPS) de l’Ecole d ’Architecture de
Versailles sous la direction de Philippe Panerai.

Bernard Gendre a effectue l’ensemble du travail de documentation, d'analyse et


de dessin sur les cinq villes étudiées.
Anne-Marie Châtelet a rédigé les textes d ’introduction et de présentation de
l’atlas et coordonné la réalisation du rapport.

Botre dette est multiple :


envers Philippe Boudon, qui, avec Richelieu nous a ouvert la voie,
envers Jean C-astex et Fatriek Céleste auxquels nous avons emprunte analyse et
documentation sur le Versailles ae Louis XIV, envers Françoise Divorne et Bruno
Lavergne avec qui nous avons engagé le travail ae reflexion sur ies bastides,
envers Diane Sire et Jean-Yves îireau dont nous avons utilisé l’etuae sur
Montauban, et François Cachet, celle sur la Roche sur Yon.

Notre gratitude va egalement a David Mangin avec qui nous avons pu développer
notre réflexion sur la rationalité des découpages et a Jean-Michel Culas et
Frédéric Durand dont nous avons repris le dessin axonometrique d ’Aix en
Provence.
Un tel travail n’aurait pu être possible sans les réflexions menées depuis
plusieurs années à l’intérieur de l’Ecole dans les enseignements d ’histoire de
l’architecture et d ’histoire des villes. Henri Bresier, Jean Castex, Marcelle
Demorgon, Françoise Divorite et David Mangin ont contribué à enrichir, ce débat.

Nous sommes enfin redevables à Bruno Fortier et Philippe Prost (Institut


Français d'Architecture) qui ont bien voulu nous faire profiter de leur
expérience en matière d ’Atlas et à Jacques Sautereau (Bureau de la Recherche
Architecturale) qui a assure avec compréhension le suivi de cette recherche.

Les opinions et jugements exprimés n’engagent que leurs auteurs.

Philippe Panerai, juillet 1986.


SOMMAIRE

Ave rt isse me nt

Sommaire

VILLES MEUVES ET VILLES MOUVELLES

Introduction

Si tuâtion/statut
Figures/tracés
Parcelles/peuplement

Conclusion y.

Notes

L ’ATLAS

introduction

Liste des planches


Commentaires
Notes techniques
Données

Bibliographie

Sites et situations
Ficrures
4_>
et tracés
Découpage et dimension
Pour qui aime à feuilleter, â se laisser dériver dans les phrases et les images,
l'atlas est un livre favori qui emporte à travers le temps et les espaces. Comme
le grand Khan parcourant, dans les récits de Marco Polo, les villes invisibles,
on traverse les rues et les places au fil des pages. On s ’étonne des jardins
immenses des princes face à la densité du quartier des marchands, ou du
minuscule de cette ville qui tiendrait entière dans la paume de la place royale
de cette autre.
La comparaison révèle les différences avec d ’autant plus d ’acuité que de prime
abord les termes semblaient proches. Les villes analogues permettent l’analyse
des logiques qui ont engendré les variations. L ’idée, aussi, était de
privilégier une forme urbaine particulière plusieurs fois répétée à travers
l’histoire, et, "en écho aux interrogations que soulève la pratique actuelle de
l’urbanisme, d'analyser les créations volontaires -anciennes” , des villes
nouvelles proposant par leur fondation une réponse aux problèmes de lotissement.
Mais les exemples sont nombreux, et nous avons retenu, dans un premier temps
quelques jalons de l’histoire de l’urbanisme français : Montauban et Miramant de
Guyenne témoignent, au Moyen-âge, d ’un des premiers moments connu de cette
"réflexion sur la rationalité des tracés urbains” , desquels nous avons rapproché
trois réalisations du XVIIe siècle : Richelieu, le quartier Mazarin d ’Aix en
Provence et Versailles pour terminer début XIXe avec "Napoléon-Vendée” plus
couramment appelée La Roche sur Yon.
Des similitudes de leur origine, ces villes ont en commun la régularité de leur
tracé que traversent des écarts formels et dimensionnels qui témoignent de la
variété des situations politiques, géographiques et économiques. Le regard, que
permettent les dessins à même échelle de ces plans de ville, interroge ainsi
l’histoire donnant au dessein tout sa valeur. D ’où vient qu’il y ait à
Versailles des îlots de formes si disparates ou que la place de la Roche sur Yon
soit six fois celle de Montauban ? Ce sont ces réflexions nées de l’observation
des plans qui ont suscité ces pages, qui, loin d ’être un bilan exhaustif des
connaissances sur l’histoire de chacune de ces villes, doivent être lues comme
un témoignage de la richesse de l’atlas et de l’exercice comparatif qu’il
provoque.
Villes neuves et villes nouvelles, les mots sont rarement innocents.
Philippe Boudon nous avait déjà parlé des vieilles villes nouvelles. Hotre
intérêt ici serait plutôt dans ce double mouvement de lecture que décrit si bien
Marc Bloch où le présent nous apprend le passé en même temps que celui-ci nous
permet de comprendre celui-là Cl). D’où la structure de cet atlas qui tente
d ’établir un lien entre l’état présent d ’une forme urbaine et les états anciens
de la même ville.
Ces villes ont été neuves, nouvelles en leur temps et nous avons essayé de
cerner les conditions d ’origine, le site où elles se sont implantées, le premier
découpage du sol en parcelles et le premier tracé de rue. Tributaires des
documents disponibles cette connaissance est inégale et nous n ’avons pas hésité
parfois à proposer des reconstitutions qu’il faut comprendre comme des exercices
où les questions soulevées importent plus que le dessin final. Le travail de
l’atlas en effet est d ’abord un travail de dessin.
Présenter des documents à même échelle et avec les mêmes codes c ’est bien sûr
permettre à d ’autres de les comparer, de les utiliser, mais la part visible,
achevée, de la recherche n'est que le sommet de l’iceberg. C ’est dans le moment
même de sa confection, à la suite des multiples choix qu’il impose et des
multiples questions qu'il soulève que le dessin prend tout son sens. A tel point
que nous serions tenté de dire àceux qui peuvent porter un intérêt à ce travail
que sa meilleure lecture consiste à prendreun calque et un crayon et à
redessiner, à redécouvrir dans l'irrégularité la trace ancienne et sous l’écart
la régularité, puisqu’au^si bien ici le dessin n ’est pas l'illustration d ’un
texte qui contiendrait lui, la pensée, mais l’outil même de la connaissance el­
le moyen de sa transmission.
A l’origine d ’une ville neuve se trouve une volonté puissante, le plus
souvent liée au pouvoir, qu’il soit royal, impérial, ou plus simplement
seigneurial. Un geste de cet envergure, capable de bouleverser la répartition
des populations, attirant dans des lieux jusque là déserts, de futurs citoyens,
ne peut émaner que d ’une autorité capable de leur dispenser l’octroi de
prérogatives alléchantes. Mais les raisons qui président à la fondation de ces
villes sont diverses et marquent de leur nature la relation de ces villes avec
le territoire.

Fondées à la veille de la guerre de cent ans dans tout le Sud-Ouest, les


bastides ont répandu à des soucis tout à la fois militaires et économiques.
"Témoignage des avancées et des reculs de chaque camp, chaque bastide française
est un place forte implantée aux nouvelles frontières, tandis que chaque bastide
anglaise semble contrer l’offensive capétienne sur Bordeaux". (2) Elles
s ’inscrivent ainsi dans un réseau stratégique, tout en constituant un tissu de
peuplement permettant une exploitation plus efficace des terres. Au delà de
l’enceinte, la ville ordonne encore "la périphérie immédiate : jardins potagers
et fruitiers découpés en cazal, la campagne environnante : cultures, vignes
découpées en arpents et les réserves forestières répandant ainsi au double
objectif d ’assurer le peuplement et la mise en valeur du territoire.” (3) On
serait tenter de rapprocher ce mode d'implantation régional des techniques
romaine de centuriation qui, en divisant les terres prises aux ennemis en
centuries (environ 50 hectares), organisaient le territoire agricole à grande
échelle (irrigation, drainage, desserte des champs) en même temps que s ’y
implantaient des villas destinées à l’exploitation et des villes permettant le
contrôle administratif et la concentration de la production. (4) Chaque bastide
est ainsi la maille d ’une résille qui se constituant, construit la vie
économique du Sud-Ouest. Le développement des relations à l'échelle de la région
est à l’origine même de la création de chacune d ’entre elles.
L ’insertion des bastides dans leur site témoigne de cette même attention aux
conditions géographiques. Première parmi les bastides, Montauban est né en 1144
des volontés d'Alphonse Jourdain, comte de Toulouse. "Quand, arrivé sur les
hauteurs frontières des pays de Toulouse et de Cahors, il vit se dérouler
jusqu’au Pyrénées les belles plaines de sa vaste seigneurerie, ne pensez-vous
pas qu’il dut se dire : un fort castel, une ville close de bonnes murailles,
feraient bien ici ?" (5) C ’est en effet ce promontoire taillé par deux petits
affluents du Tarn, entre deux plaines alluviales cernées par l'Aveyron au nord
et la Garonne au sud, qu’il choisit pour site de la nouvelle ville. Sur une
position dominante, elle est comme une première pièce posée dans ce vaste
échiquier de l’Agenais et du Périgord où, pendant plus d ’un siècle, vont
s'opposer Français et Anglais. "Et les contours du promontoire montalbanais, sur
le rebord duquel s ’implantera l’enceinte de remparts, imposèrent tout
naturellement à la ville sa forme de trapèze irrégulier. Deux de ses côtés, au
nord et à l’ouest, correspondent au tracé coudé du ruisseau Lagarrigue, tandis
que sa base, de direction nord-ouest/sud-est, suit la ligne générale Tescou-
Tarn. A l’orient enfin, la muraille et le fossé rectilignes qui barrent le
"mont" sur toute sa largeur, forment le dernier côté du quadrilatère." (6) La
place, elle aussi trapézoïdale, est située au point le plus élevée et au centre
de la ville. Ainsi, à l’origine de Montauban, il y a ce lieu aux
caractéristiques géographiques si spécifiques et celles-ci, de retour, marquent
de leur originalité la forme de la ville.

A contrario, lorsque Richelieu décida de créer une ville à sa gloire dans le


petit fief de ses pères, l’existence du château apparaît comme une contrainte
qui conditionne de manière arbitraire le choix, sans qu’aucune considération
d ’ordre géographique ou économique ne soit prise en compte. "L'envie de
consacrer les' marques de sa naissance l’obligea de faire bâtir autour de la
chambre où il était né".(7)
Pour résoudre la difficile question du peuplement, dans une région où les gens
sont "si gueux qu'ils n ’ont pas les moyens même de faire construire un
pigeonnier" (8), le Cardinal fait un certain nombre de donations à de hauts
fonctionnaires parisiens (9) et puis, outre les privilèges traditionnels
concernant les marchés et les foires, ainsi que les exemptions fiscales (10), il
donne à la ville un rôle administratif. Ce qui n’était qu’une petite
Seigneurerie devient duché Pairie relevant directement du roi, et accueille
successivement le Palais de Justice jusqu’alors à Faye la Vineuse, l'élection de
Mirabeau (les officiers de la dite élection sont enjoints d ’aller demeurer trois
mois à Richelieu) et le grenier à sel de Loudun. Mais tout cela n’aura pas
suffit à faire de Richelieu une ville. Toute cette architecture érigée à la
gloire du grand Cardinal n'est restée que décor au milieu d ’un pays pauvre,
coupé des grandes voies commerciales, à l’écart de toute économie. Comme le
remarquait spirituellement La Fontaine "La ville est désertée petit à petit pour
cause de l’infertilité du terroir, .ou pour être à quatre lieux de toute rivière
et de tout passage ... Je m'étonne comme on dit qu’il pouvait tout, qu'il n ’ai
pas fait transporter la Loire au pied de cette nouvelle ville ou qu’il n ’y ait
pas fait passer le grand chemin de Bordeaux." (11)

Mais ce que Richelieu ne put pas, Louis XIV presque le fit ... Trente ans plus
tard, le monarque décide en effet de transformer le modeste bourg de Versailles
en une ville érigée à la gloire du château. Là encore, l’emplacement de la
nouvelle ville est tributaire d ’une situation et n'a rien à voir avec un choix
judicieux au regard de la géographie économique de la région, ou des qualités
d ’une topographie particulière. Cependant, contrairement à Richelieu, Versailles
bénéficiait d ’une situation qui lui était propice. Sur la route de Bretagne à
Paris, la ville était une étape, la dernière avant la capitale, qui permettait
la halte avant de franchir les quelques collines et la Seine. Hais pour mieux
servir son dessein, le roi va déplacer des montagnes, façonner le site. Si
l’idée du trident s ’ébauchait déjà derrière le château de Louis XIII, axé sur
une avenue non aboutie et contourné par la route, il a fallu pour la mener à
bien entreprendre d'importants travaux de terrassement, "couper en 1670-71
l’éperon qui barrait l'avenue de Paris, puis modeler la butte de Picardie
<1677). Le Parc aux Cerfs fut entièrement remodelé à partir du moment où La
Quintinie dirigea les travaux du nouveau potager. De trois étangs on n ’en
faisait plus qu’un, creusant celui-là pour remblayer les deux autres. A partir
de 1677, des moyens énormes sont mis en oeuvre : les régiments suisses, qui ont
laissé leur nom à la Pièce d'eau, mènent à bien ce "remuement des terres" pour
lequel sont fabriquées en 1679 douze cents brouettes et même une "machine à
transporter les terres". (12) Plus qu’exploiter les configurations du site, il
s ’agit de le faire à l’image des volontés du souverain. Le château domine
maintenant sur sa butte des horizons savamment étagés.

Du quartier Mazarin nous ne parlerons pas dans ce chapitre. Agrandissement d ’Aix


en Provence il trouve son sens dans la ville et non pas dans une logique à
l'échelle du territoire. Nous sauterons donc au XIXe siècle avec la création de
"Napoléon Vendée" en 1804. Là l’intention 41 n ’était pas de célébrer le pouvoir,
mais de le fonder, et l'Empereur sera plus sensible à la situation de la ville
qu’à son site. Plus qu’ailleurs, il fallait, dans ce département récemment
soulevé de violents mouvements insurectionnels, que la Préfecture contrôlât
réellement le territoire et soit à même d ’étouffer le moindre signe de révolte.
La Roche sur Yon, au centre du bocage, occupait une position favorable, plus que
Fontenay le Comte, d ’abord choisie pour ce rôle, trop excentrée. Si le dessein
était vaste, le village, par contre, était plus que modeste et les
communications inexistantes; si "sous les rapports de la sûreté intérieure, de
l’introduction des lumières et des avantages qu'en doit retirer ce pays, rien ne
pouvait être imaginé de plus grand, ni de plus utile, (...) il n'existe dans ce
pays qu'une seule route tracée depuis environ 25 ans." Quant au bourg, "il a été
totalement incendié et lorsque je le visitai, il y a environ trente mois, on
n ’avait rebâti que cinq à six maisons” , écrivait le Préfet au Ministre de
l'Intérieur. (13) Aussi le texte même de l’arrêté qui transfère le Chef-lieu du
département à La Roche sur Yon spécifie que "des routes seront ouvertes entre La
Roche sur Yon, Les Sables d ’donne, Montaigu et St Hermine" et dégage à cet
effet un fonds de 300.000 francs; le corollaire de la position centrale de la
préfecture était la communication rapide avec tout point du département qui
nécessitait la création de voies de transport. Un réseau routier se développe à
travers la Vendée qui fait de la ville le point de sa convergence, construisant
ce qui plus tard aidera au développement économique. L ’efficacité primait sur la
représentation, et plus que la mise en scène du bâtiment de la préfecture,
c ’était la mobilité des troupes qui importait et à laquelle était attribué les
trois quarts du budget. La ville inscrivit dans le site la. régularité de son
plan, contournant le seul relief que surplombait les vestiges du château. La
figure du monarque s'efface devant les choix politiques, les décisions de
l’Empereur sont ici celles d ’un chef d ’état.

Les relations que développe la ville avec le territoire sont les seuls garants
de son développement. Les bastides, d ’une certaine manière ancêtres des cités
ouvrières, avec lesquelles la comparaison serait riche d'enseignement, ne se
comprennent pas en dehors d ’une situation, d ’une région. A l’inverse, et par
abus de pouvoir pourrait-on écrire, les villes nouvelles que nous avons retenue
font peu de cas de leur environnement, leur raison est ailleurs. Et pourtant,
"avant tout une ville, c ’est une domination. Et ce qui compte pour la définir,
pour la jauger, c ’est sa capacité de commandement, l’espace où elle l ’exerce.”
(14) En se mettant en avant, le Pouvoir semble en quelque sorte s ’être posé en
rivalité avec la Ville, il n'a retenu d ’elle que ce qui lui convenait, niant sa
dimension économique et elle, de retour, n ’a jamais atteint l’envergure
escompté. "Malgré les ressources de la centralisation moderne; malgré cette
exorbitante faculté de concentrer sur un point donné des centaines de
fonctionnaires, il n ’est guère au pouvoir de l’administration de fonder des
villes nèuves" ... (15)
"... Au plan général de la ville succédait l’enfilade d ’une rue, champ-
contrechamp, avant d ’en venir à la façade d ’une église. Puis c'étaient les vues
d ’intérieur de la nef, la découverte d ’un tryptique, le détail de la prèdelle,
avant de sauter, nouvelle séquence, montage eut, à l’hôtel de ville, l’envolée
de son escalier d'honneur ... Et la séquence s ’achevait par l’indispensable
coucher de soleil sur la ville et le paysage, comme dans ces documentaires
d ’autrefois où le commentateur d ’une voix au lyrisme tremblé, s ’écriait : and
now we say farewell to ... ” (16) Champ et contrechamp, ne pas s ’égarer dans la
citation et prendre l’enfilade des rues qui se suivent si semblables dans ces
villes que nous parcourons. Le dessin y est si régulier qu'il semble être issu
du jeu du té et de l’équerre, et pourtant les plans n ’existent pas toujours.

Nous ne connaissons pas d ’auteurs aux bastides. Ceux que l’on connait ce sont
les traceurs, ceux qui inscrivent à même le sol la trace des rues, de
l’enceinte, "ces prodeshommes des plus sachantz et des plus suffisantz qui mieux
sachent deviser, ordonner et arayer une novele vile" (17) . Mais de projet
figuré sur papier, il n’y en a pas l’ombre, ni pour l’une d ’entre elles en
particulier, ni, sous la forme d ’un "plan-type", pour l’ensemble des bastides.
"Peut-être même est-ce parce qu’il ne passe pas par une "représentation"
LA ROCHE SUR VON V E R S A ILLES
préalable que le modèle s ’adapte au terrain avec subtilité, exploitant les
caractéristiques du site." (18) Les bastides sont une réponse non formalisée à
priori : un certain nombre de conditions similaires engendrent des conventions
implicites et répétées qui donnent naissance à des plans semblables où les
seules variations sont le fait de l’adaptation à des situations d ’exception,
géographiques ou autres.

Les villes neuves postérieures, elles, ne jouent pas de la variation pour


s ’adapter à un site puisque, nous l’avons vu, l’importance des moyens mis en
oeuvre leur permet de l’adapter, le forger. Toutes l’oeuvre d ’un ou de plusieurs
artistes connus (19), elles affirmént à travers la modification, leur
originalité. Ce qui change de l'une à l’autre ce sont les "figures” , ces dessins
savants qui font d'une place un octogone (place Hoche à Versailles) ou un cercle
(place de la Roche sur Yon). Celles-ci en "s'éloignant plus ou moins de ce qui
eût été l’expression simple et commune" (20), marquent leur appartenance à une
rhétorique : le trident de Versailles, ne peut se comprendre sans faire
référence au trident romain de la Place du Peuple mis en place par Jules II au
début du XVIe siècle (21). L ’intervention d ’un auteur, qui écrit le dessein
avant qu’il ne prenne forme, suppose, l'utilisation d ’un langage où la référence
et l'allusion construisent un discours qui va au-delà de la simple réponse à un
programme. Cette opposition que nous esquissons engage donc plus qu'un point
d ’histoire, la forme même de la ville, celle de ses espaces publics et de ses
îlots. Mais la figure n'apparaît que lorsqu’un événement majeur la commande,
RANGEE DE MAISONS - RUE - ILOT
aussi du lotissement rationnel à la patte d ’oie du monarque, il y a bien des
occasions de jouer et de composer.

La bastide, bien-sûr, illustre l’économie de l’espace, la simplicité de


l’expression, l’art de la rangée et Miramont de Guyenne, créée dans le Lot et
Garonne à la fin du XlIIe siècle, en est une parfaite illustration.
L ’association linéaire de parcelles bâties y constituent des rangées qui, elles
même associées deux à deux et dos à dos, forment l’îlot. "Il est bordé sur les
grands côtés par des rues principales (10m) avec un bâti continu, sur les petits
côtés par des rues secondaires (6m) avec bâti discontinu. La limite des fonds de
parcelles (carreyrou 3m), parallèle au grand côté, sert à recueillir les eaux
usées; elle forme une césure qui conserve à chaque demi-îlot une certaine
autonomie et marque bien le rôle essentiel de la rangée dans la constitution du
tissu.” (22)
La place du marché, une raison d ’être de la bastide, est carrée (50mx50m).
Située à l’intersection des voies qui inscrivent la ville dans un réseau
économique régional, elle réserve son espace central au commerce en rejetant la
circulation latéralement sous les couverts. Mais cette position de la place ne
s ’est définie que peu à peu à travers les années. Première bastide, Montauban
est le 14eu d ’un débat d ’expérimentation qui va se poursuivre pendant presque
deux siècles. A la comparer aux suivantes dont Miramont offre une image
canonique, on peut se poser quelques questions.
Il semble en effet que la place se fixe assez vite sur un des itinéraires qui
traverse la ville et relie de porte à porte deux routes importantes : soit
qu’elle soit bordée sur un des côtés par une grande rue comme à Libourne ou
Villefranche de Rouergue, soit qu’elle se glisse dans la baïonnette d ’un circuit
dédoublé comme à Montpazier ou Miramont ... A Montauban curieusement, la place
est hors du passage, ce qui crée encore aujourd’hui cette rivalité entre la
place où se tiennent les marchés et la rue commerçante. D ’où l’hypothèse que le
rôle de la place comme centre, matrice de la ville, lieu du commerce et du
rassemblement des habitants, place du marché qui attire les "paysans” extérieurs
et place d ’armes en cas de trouble,' ne se définit que progressivement. Montauban
à en lire le plan ressemble d ’abord au croisement de deux villages rues issus de
la tradition des sauvetés à partir desquels se construit la ville avec cette
place à l’écart des grandes rues de circulation.

Richelieu, dés l’origine procède différemment. Ce qui prime ici, c ’est la rue,
c ’est cette perspective qui amène au château. Si nous ne connaissons pas les
dessins de Le Mercier, nous disposons d ’un plan exceptionnel qui donne l’état
d ’avancement des travaux le 6 août 4633. Il précise le contrat passé par
Richelieu à J.Barbet, maître maçon, le 2 mars de la même année.(23 ) Celui-ci
s ’y engageait à construire, le long de la Grande Rue, 32 maisons semblables de
dix toises de face dont quatre grandes et vingt huit plus petites. Donnant ainsi
priorité à la rangée, le Cardinal semble proposer une traduction architecturale
de l’allée d ’arbres plantée qui précédait les nobles demeures. "La ville comme
composition générale, vaut comme entourage et préparation perspective du château
d ’une manière qui ne diffère pas d'avec les allées du parc. L ’élémént dominant
n'est pas la place ou l’un de ses édifices citadins, mais la rue axiale, traitée
analogiquement avec une des allées."(24)
Cependant si les places restent ici des éléments mineurs, la modification qui
les a affectées, du plus ancien des plans connu, datant de 1634, à leur
configuration actuelle, n’est pas sans intérêt. Sur le plan de Tassin, quatre
sont figurées. La plus imporante, carrée, située dans l’axe de la Grand Rue est
déportée du côté du château précédant immédiatement l’accès sur le jardin. Les
trois restantes, articulées sur les autres portes de la ville sont, en forme et
en dimensions, la moitié de la première. Ainsi sont très clairement exprimé leur
vocation. Une même figure est modulée suivant l'importance accordée, si toutes
sont, en quelque sorte, des "places-portes” , une seule se referme autour d ’un
espace civique, ou plutôt religieux, sur laquelle s'ouvre l’église. La Grand Rue
débute donc Sur un demi carré et, bordée d ’îlots de taille dégressive qui
semblent souligner l’approche, mène à la Place, et, au delà au château.
Actuellement, il y a, à Richelieu, deux places, deux places carrées et la Grand
rue est bordée de quatre îlots parfaitement similaires. Le plan est gouverné par
une symétrie construite sur l’axe transversal de la ville, lequel n ’est qu'une
petite rue sans aucun rôle urbain. La figure de style, la clause de style
pourrait-on presque écrire tant elle semble incompréhensible au regard de la
situation de .la ville, a pris le pas sur le déséquilibre construit pour le
château par le premier projet. Il reste que la rigueur formelle de ce tracé n ’a
pu neutraliser cette dissymétrie originelle, et que la seconde place loin de
faire écho à l'animation de la première, n ’est qu’une vacuité traversée de
circulations. "La ville appelle ce qui lui est extérieur : le château; elle joue
la solidité et la fixité- de son contour contre son appartenance à un ensemble
plus vaste où tout indique que le château au milieu de son parc est prêt à
PLAN ATLAS DES ROUTES ROYALES
1743 prendre le commandement.” (25)

Ni bastide, ni ville d ’apparat, mais simplement agrandissement, l'extension


d ’Aix en Provence serait un moyen terme. Opération de lotissement, elle fut
réalisée en deux étapes : tout d ’abord l'aménagement du quartier Mazarin.en
1646, du nom de Michel Mazarin, frère du grand Cardinal, puis celui du cours
Mirabeau en 1651, qui concluait l’articulation du nouveau quartier et de la
ville par l'aménagement sur les anciennes enceintes d ’un "cours à carosses” . Le
quartier Mazarin fut réalisé sur des terrains qui étaient alors presqu'en
totalité biens d'église. Ses promoteurs "terme moderne, réalité ancienne qui
associe l’ambition â l’argent, le mécène et le financier, ce sont Mazarin et
Hervart d ’Hevinquem ’’ (26); l’auteur de son plan c ’est Jehan Lombard,
"contrôleur des bâtiments et des oeuvres publiques de la ville".
Le tracé proposé pour ce nouveau quartier est d ’une grand régularité : les voies
nord/sud, parallèles, prolongent les rues d ’Aix, coupées régulièrement, à angle
droit, par des voies est/ouest. Leur largeur est de 3 cannes (6m) excepté les
voies de la croisée principale (rues Cardinale et du Quatre Septembre) qui ont 4
cannes (8m). Les îlots sont donc tous quadrangulaires et de même largeur, mais
leur longueur varie, tributaire de l’écart imposé par les rues de la vieille
ville. Les seules irrégularités de ce plan sont dues à des problèmes fonciers,
comme celle qu’engendre les contours du faubourg St Jean ou comme encore ce
défoncé de l’enceinte à l’ouest provoqué par le refus du "Sieur Guérin, avocat
en la cour", de vendre ses "jardin bastimants vinier" (27).
On peut cependant douter que le dessin de l’îlot procède de la rangée. D ’une
part, aucune division parcellaire ne figure sur le plan de J. Lombard; d ’autre
part, si le lotissement s ’est fait par "place" (lot) de 32 cannes carrées
(120m2), il est difficile d ’y voir un lien avec les dimensions des îlots (28) :
leur largeur étant de 46m, une "place" serait inconstructible par son extrême
étroitesse (2,6m). Le tracé prime sur la parcelle, le dessin domine la stricte
économie foncière qui aurait appelée une organisation basée sur l’unité
économique, le lot.
Cependant sur le plan de Cundier, présentant le quartier vingt ans puis quarante
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ans plus tard, la rangée de nouveau réapparaît. Les parcelles sont traversantes
sur lesquelles s ’édifient au nord, à l'alignement sur rue et en mitoyenneté, les
P M hôtels pàrticuliers qui précèdent les jardins orientés vers le sud. Une
t JE. J . .« . - ' p régularité s ’instaure, que l’on imagine réglée par des contraintes urbanistiques
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modelées sur le lotissement du cours Mirabeau qui, plus vite construit, montra
-*-.r t. * t J t- t -t. A _ t . t . -t. * A “
>„l A.l.t.' ItAA A A J . t sans doute l’exemple.
Cette rangée bâtie préfigure avec quelques siècles d'avance les Siedlungen
d'Ernest May à Francfort. Décrite en termes modernes, l’extension d ’Aix pourrait
en effet se présenter ainsi : quatre séries de "barres” parallèles dont les
accès se font toujours par la façade nord tandis que les séjours s ’ouvrent au
midi. Elles sont équidistantes et séparées par des espaces verts largement
plantés. Des voies de desserte nord-sud distribuent les entrées, une route et
quelques rues perpendiculaires relient l’ensemble à la ville ancienne et à la
campagne. Les fondements de la Charte d ’Athènes sont ici déjà en place (29).
L'on se rappelera d ’ailleurs,qu’un peu plus tôt, lorsque Raymond Unwin propose
la rangée comme unité de réalisation des cités jardins, il lui donne une origine
française : "en France, lorsqu’on tient à donner des façades tournées au midi
aux maisons d ’une voie dirigée du nord au sud on réparti les maisons par petites
rangées perpendiculaires à la route dont l’accès se fait par un simple sentier."
(30) Comme à Francfort, à Aix, le vide a un statut et l’espace vert un nom. Sur
une emprise de terrain analogue, la plantation ordonnée d ’arbres, platanes
aujourd’hui, autrefois ormes en boule, définit ici le cour, quand, là, l’espace
se fragmente en jardins attenants aux bâtiments proposant la variété de leurs
plantations qui se diversifient au gré et au goût des habitants.
Aix en Provence démontre à l'évidence la possibilité de constituer un tissu avec
des barres, prouve que l'urbanité n ’est pas d ’abord affaire de style ou de
composition. Il n ’y a pas de "figure” dans ce plan où la petite place des Quatre
Dauphins reste fort modeste. Esquissée en pointillé par J.Lombard, elle ne
parviendra jamais à être véritablement ordonnancée. Ce qui domine ici, c ’est
l’opération de lotissement, qui n ’évoque son commanditaire que par le nom des
rues. L ’écriture urbanistique y est un tracé conduit par une rationalité qui n'a
que faire de célébration architecturale.

Versailles est tout à l’inverse le lieu de la glorification. A l’origine était


le chateau, et la création de la ville va de pair avec son réaménagement. Vers
lui convergent trois avenues (de St Cloud, de Paris, et de Sceaux) qui dessinent
un trident, tout à la gloire du Roi. Figure énorme de par ses dimensions, elle
semble régner en maître alors que chacun des fragments qu’elle découpe en
passant s ’organise suivant une autre logique. Ainsi au Nord, la "Ville Neuve”
est constituée de deux places réglées sur un tracé orthogonal avec lequel
l’avenue de St Cloud fait un angle d'environ trente degrés. Sur le projet,
contrairement au plan d ’Aix, sont figurées en plus du dessin des voies, les
divisions parcellaires et même l’implantation prévue du bâti. (31) La rangée y
constitue les rues, mais aussi les places. "Chaque quart de la place (du marché)
ressemble à une rangée coudée, qui se serait cassée sur la pliure pour laisser
un pavillon carré occuper l'angle en diagonale, détaché des maisons voisines
qu’il ne touche plus que par une arête, et disposant d ’une confortable parcelle
carrée.” (32)
Le château impose un découpage à une échelle monumentale, de larges avenues, qui
si elles fédèrent la ville derrière leur rideau d'arbres, ne peuvent la
structurer de leur ordre. Dans chaque portion du trident se confrontent alors
des désirs d ’esthète et de financier qui fabriquent des figures avec cette forme
achevée du lotissement : la rangée.

Si donc la figure appartient en propre au langage urbanistique "savant” , elle


est par son expression remarquable, comme un panégyrique qui ne s ’écrit qu'à
l’adresse d'une personne illustre. Mais, à l'époque contemporaine, l’éloge est
celui de l'institution, et dans cette ville musilienne qu’est La Roche sur
Foron, la grande place rectangulaire y célèbre l’armée (160mx200m permettant le
rassemblement de 20.000 hommes) tandis qu'un demi-cercle honore la Préfecture.
Née de la volonté d ’unification et de contrôle qui avait, en 1791, imposé le
découpage territorial de la France en départements et créé d ’un même geste les
préfectures, la ville neuve de "Napoléon-Vendée", imposée par l'Empereur au
centre de cette région révoltée avait une double vocation : administrative et
militaire.
Mais là, comme à Aix, on ne sait si le découpage régulier et les dimensions des
îlots, trouvent leur fondements dans la définition de la parcelle, de la rangée.
"Aucun réglement administratif ne procède au découpage de l’îlot ni à son mode
d ’appropriation; Tout est fonction de la demande et des conditions de contrat de
concessions à remplir." (33)
Ces quelques exemples nous conduiraient à penser, que le découpage parcellaire
n'est figuré que lorsqu’il y a concession de terrain. Dans ces villes neuves
royales où le souverain offre à ses sujets des lots à bâtir, il serait
nécessaire de le figurer, alors que dans les lotissements spéculatifs, chacun
achetant à sa guise, il suffirait d ’un tracé de voiries; mais ce n ’est là qu’une
hypothèse ... Il reste certain que la rangée est une "technique ” de lotissement
dont la figure elle-même doit s ’accomoder lorsque les intérêts économiques
s ’imposent.
Parcelles et peuplement

" ...Puis c ’était les vues intérieures de la nef, la découverte d ’un tryptique,
le détail de la prédelle ...” (34) De ces rues parcourues nous pénétrerons dans
les îlots, cherchant la porte cochère, l’orientation, puis la cour et le jardin
et même peut-être l’escalier, la gypserie qui s ’effrite. De ces villes nous en
chercherons l’âme, les âmes qui les ont hantées alors que les plâtres étaient
encore frais, et dont le profil déjà s ’esquissaient dés le dessin, le tracé de
la ville. En marquant les lieux d ’une implacable hiérarchie, celui-ci a induit
des sens, des positions, des expositions, et esquissé la logique du découpage
parcellaire.

Si d ’une part l’îlot vient de la rangée, de l’alignement de parcelles bâties, et


que d ’autre part il est quadrangulaire et donc limité par quatre voies, seules
deux de ces voies peuvent desservir des habitations; et effectivement peu de
portes s ’ouvrent sur les rues qui longent la largeur de l'îlot, la profondeur de
la parcelle. La promenade dans Miramont, Richelieu ou Aix en témoignera. Mais
les inflexions qu’introduit le tracé par la création d ’espaces publics, donne à
certaine de ces rues un rôle particulier dans la structure urbaine, alors il y a
conflit,^et le découpage se complique. Ainsi par exemple à Montauban, l’îlot
légèrement trapézoïdal limité par les rues des Bains, des Carmes, de l’Ancien
Palais et St Louis, est longé sur une de ses largeurs par une voie qui,
traversant la ville, fait la liaison entre la route de Paris et celle d ’Albi. Il
est intéressant d ’avoir pignon sur cette rue (St Louis) aussi les parcelles lui
sont-elles perpendiculaires. Le découpage de cet îlot se fait donc suivant deux
directions à peu prés orthogonales, donnant une importance particulière à la
parcelle d ’angle qui dés lors regarde de deux côtés à la fois. Le phénomène est
analogue autour de la place, puisque certains îlots la borde de leur largeur; et
les parcelles riveraines s ’installent alors, comme précédemment,
transversalement, aux autres.
Ce retournement du parcellaire et du bâti sur les voies traversantes ou les
parcours principaux a été remarquablement mis en évidence par G.L.Cannigia et
G.Maffei à propos des villes médiévales. (35) Si dés Montauban cette logique se
combine avec la rationalité opératoire du plan quadrillé, les habitants se
chargeant de corriger par eux-mêmes les dispositions initiales lorsqu’elles
s ’opposent au développement des activités commerçantes, l'expérience se
poursuivra ensuite à Montpazier, à Miramont et dans la majorité des bastides et
sera systématisée à grande échelle dans la ville américaine. Là l’îlot
résidentiel répété à l’infini propose les mêmes retours en bordure d ’une voie
plus commerçante ou d'une avenue, et la rangée de tête accueille alors des types
de bâtiments différents, plus hauts, abritant des commerces, un équipement
public, un hôtel ... (36)
Le découpage parcellaire donne un sens à l'îlot et confirme les accents de la
vie urbaine en altérant la rangée. La dimension des parcelles bouleversées, la
profondeur sur laquelle se font ces retournements traduisent l’ampleur de la
modification, la portée de l'événement.

Le développement de Richelieu, de la volonté du Cardinal à la ville actuelle


éclaire ce propos. Quatre îlots rectangulaires, sont divisés très régulièrement
en sept parcelles identiques toutes perpendiculaires à la Grande Rue. Chacun de
ses îlots est bordé transversalement d'un côté par la rue "traversante” et de
l’autre par une place. Sur la petite rue, de peu d'importance, une seule
parcelle s ’est ouverte n ’affectant que la moitié de la profondeur du lot
initial. Par contre du côté des places les bouleversements sont multiples,
particulièrement sur celle qui accueille l’église et les halles. Là, les
parcelles, dont on peut voir l’origine dans les murets figurés sur le plan
d ’état des travaux, se retournent sur une profondeur qui annihile deux des lots
primitifs.
La maison sur rue a cinq travées, un étage et un galetas. Parmi celles qui se
trouvent sur des parcelles d ’angle, ne se retournent que celles qui sont sur la
place où leur façade n’a que trois travées pour faire pendant aux petits
pavillons déjà prévus et qui vraisemblablement en marquaient les angles. (37)
L ’architecture esquissait ce que le découpage parcellaire a depuis lors
confirmé.

Riche d'enseignement par son orientation, la parcelle l'est aussi par ses
dimensions. Il y a une corrélation certaine entre l’importance du lot vendu et
le pouvoir économique de l’acheteur. (38)
A Miramont, les dimensions des parcelles, d ’après l’étude du cadastre actuel,
devaient être approximativement de 6.xl0m; hypothèse appuyée par la dimension de
la parcelle gothique, dont la largeur, déterminée par la portée d ’une poutre en
bois se situe entre 4 et 7 mètres. A Montauban, la charte d ’Alphonse Jourdain
précise : "pour chaque emplacement (casai), qui aura six astadios de large et
douze de long, le seigneur aura douze deniers." (39) On ignore la valeur de
cette mesure (40), cependant si l’on suppose que la largeur est celle du lot
gothique, le rapport du simple au double amène à conclure sur des dimensions
proches de celles de Miramont.
À Richelieu l’échelle change du tout au tout. Le contrat de donation fait par le
Cardinal en février 1633 indiquait que "chaque parcelle mesurait 10 toises de
face sur 40 de profondeur (environ 20x80m) et était passible d ’un cens d'une
maille d ’or, valant trente sols tournois" (41). La surface en est donc environ
sept fois celles des bastides.
De fait le peuplement de ces colonies agricoles est bien différent de celui de
la Grand Rue de Richelieu essentiellement constitué de ces hauts fonctionnaires
parisiens que nous évoquions (4). Mais toute la ville de Richelieu n'est pas
faite de ces parcelles énormes, d ’autres plus modestes accueillent marchands et
artisans, à l’inverse des bastides dont la composition sociale est relativement
homogène, ce que traduit la grande régularité du parcellaire. Les lots sont
presque tous équivallents, et leurs dimensions restreintes leur a donné une
certaine fixité, le remembrement étant plus difficile à réaliser et donc moins
fréquent que le morcellement auquel ces parcelles ne se prêtent pas.
"Les villes neuves de nos derniers rois ne sont pas de vrais bastides. (...) Une
des causes de leur irrégularité, c ’est la diversité des conditions, qui ne
permet plus de faire les emplacements égaux en surface et en profondeur, comme
dans les bastides du 'moyen-âge. Il faut des hôtels, de grandes maisons parmi la
multitude des petites". (42)

Aix et sa nouvelle extension reflète tout à fait cette composition sociale


bigarée que l’on retrouve dans toute les villes neuves que nous avons choisi. "A
la différence des bordures nord du quartier Mazarin, de la rue St Sauveur et de
la place des Quatre Dauphins, où s ’élèvent et s ’élèveront jusqu’à la fin du
XVIIle siècle les "demeures de vanité” , les îles de l’intérieur du quartier ont
été, dés 1’origine, habitées par des artisans isolés et des artistes. A côté
d ’hommes d ’affaire (commis, sous-traitants, bourgeois), des maîtres artisans
multipliant entre eux les alliances de famille: maçons, architectes, sculpteurs,
peintres et graveurs, orfèvres, imprimeurs, professeurs." (43) Cette variété
n ’est pas sans évoquer celle qu’ordonnait habilement certaines villes neuves
florentines de la fin du XlVe siècle, comme S. Giovanni Valdarno où les îlots
ont une profondeur qui diminue peu à peu permettant des parcelles
décroissantes destinées à tout l'éventail des classes sociales. (44)
Deux îlots serviront notre démonstration, choisis, l’un sur le cours Mirabeau,
et l’autre sur la Place des Quatre Dauphins. Tous deux pris entre la rue du
Cheval Blanc et la rue St Sauveur ont la même largeur (46m) et leur longueur est
similaire (55m).
Le premier, en bordure du cours Mirabeau (1649/51) fut tracé sur un terrain, que
P.Maurel acquit dés 1647 à des fins spéculatives, et divisé en trois parcelles
traversantes, perpendiculaires au cours. Sur le lot central, vendu à Esprit
d ’Arnaud, conseiller à la cour des comptes fut édifié l’Hôtel de Suffren. Lui-
même, Maître des courriers en la Généralité de Provence, fit édifier sur le lot
occidental une "demeure princière" : l'Hôtel Maurel de Ponteves et sur le lot
oriental, l’Hôtel St Férréol qu’il destinait à l’un de ses fils.
A quelques distances de là, l'îlot sud-est de la place des Quatre Dauphins
accueillait à l’époque 17 maisons et se compose aujourd’hui de 15 parcelles.
Leur surface est donc bien moindre et les habitants y sont différents. Sans que
l’on puisse précisément attribuer l'homme à la parcelle, on sait toutefois que
l’on y trouvait des avocats, un professeur royal de médecine, un bourgeois, un
commis, des maîtres-fontainiers, des savetiers, des revendeurs ... "variété et
distinction sans ostentation" ... très probablement les premiers logeaient-ils
autour de la place et les seconds sur les rues adjacentes. Ainsi la diversité
qui traverse ce quartier se retrouve-rt-elle à l’intérieur même de ce monde
miniature de l’îlot.
L ’histoire fabuleuse de l’îlot de Toulouse, à Versailles, qui à lui seul
propose un éventail de formes parcellaires et architecturales couvrant une large
gamme sociale, en est une belle illustration . Son côté oriental forme le quart
de la place du marché tandis qu’à l’angle occidental se dessine la place Hoche,
il est "l’espace où se conjuguent deux figures, ou plutôt l’espacement des deux
figures qui garantit l’intégrité de chacune et qui les définit en les
distinguant avec soin.” (45)
Dés le premier projet (1670/75), les distinctions et les écarts sont marqués,
bientôt confirmés par la répartition sociale. Le coeur de l’îlot est occupé
d ’une parcelle d'un seul tenant où se trouve l’Hôtel de Toulouse qui sera occupé
par un fils légitimé. L ’angle des rues Foch et Carnot jouxtant "l’avenue de St
Cloud bardée de pavillons d'apparat isolés qui scandent l’arrivée au château, il
a fallu placer dans ce coin deux de ces pavillons” qu’habite la noblesse. La rue
Hoche, elle, est bordée de lots dont l’ampleur permet, après la maison, une cour
puis un jardin agrémenté d'un parterre. Là vivra le bourgeois qui prétend au
service du château: maître charpentier, maître d ’hôtel de table royale, Le Nôtre
lui-même, le■secrétaire du commandement du Duc d ’Orléans, le maître d ’hôtel du
Maréchal de Grammont ... Enfin, la bordure du marché est constituée de petites
parcelles où s'élève un corps de bâtiment en façade, derrière lequel est une
cour qu’entourent des dépendances, le lieux des marchands et des artisans.

Ces hiéràrchies, de caractère tout à la fois spatial et dimensionnel distribuent


les classes sociales topographiquement, sur des parcelles inégales. A cette
répartition font écho les traités d ’architecture de l’époque, proposant des
modèles réglés sur la condition du propriétaire. Au fil des pages les dessins
déclinent les exemples du château du monarque à la maison du marchand, comme le
fait L.Savot en 1642 :
” 11 n ’est pas possible de décrire tout ce qu’il faut pour loger un grand Prince,
une grande ville n ’y serait pas quelquefois suffisante : et comme l’étendue de
sa souveraineté ne se peut borner que par la mort, aussi la grandeur de sa cour,
et par même moyen de son palais, et du logement des officiers, ne peut recevoir
de description. (...)
Les Princes et les Seigneurs les plus grands auront leur maisons principalement
aux champs, non seulement composées de toutes ces pièces, mais même de plusieurs
de quelques unes d ’icelles ...
Les autres inférieurs en qualité Jusques aux Bourgeois, choisiront parmi tout ce
dénombrement les pièces dont ils verront avoir besoin...
Les Marchands et les artisans, outre quelques unes des pièces précédentes, ont
besoin de boutiques, arrière-boutiques, etc ” (46)
On pourra ainsi lier à partir de ces traités, et des archives disponibles sur
chacune de ces villes, l’architecture à la parcelle, en traversant les classes
sociales, sans s'arrêter à l'un de ces modèles, mais au contraire en exprimant
ces jeux de la diversité que distille la ville.
Conclusion

Stricto sensu le lotissement, est "l’action de répartir par lots.” (47) Il


..concerne donc des opérations urbanistiques qui procèdent de la parcelle et
suppose en amont du projet une interrogation sur ses dimensions, elles même
'H r : : ^ " :S O !. I... K •• fonction du niveau social des acheteurs potentiels.
L’exemple des bastides paraît à cet égard très clair, le dessein économique et
militaire de petites colonies de peuplement relativement homogène, produit des
rangées de parcelles identiques qui, associées selon des lois simples
s ’inscrivent dans un plan procédant du quadrillage. La bastide est le prototype
1 =
de la ville coloniale, le modèle sur lequel s ’édifieront celles de la conquête
espagnole en Amérique latine, ou celles de la première colonisation militaire
française au Magreb (48).

Avec les villes neuves créées pour célébrer le pouvoir, la rationalité


13 □
auj minimum des rangées et du quadrillage, sans disparaître, passe au second
plan. Richelieu et Versailles jouent d ’abord de la grande composition en
inscrivant la ville dans la dépendance du château. De discrète qu’elle était

asW encore à Aix en Provence, la figure s ’amplifie avec les prétentions de son

nu
fondateur, jusqu’à embrasser la totalité urbaine. La ville, dans son pian meme,
devient emblème, figure baroque, comme à Versailles où tout converge vers la
chambre du Roi, où le dessin urbain n ’est que le symétrique de celui des
jardins. Pourtant ce serait une erreur de n ’en retenir que cet aspect
j
emblématique.

ifQ i
Derrière ces grands tracés qui inscrivent la ville dans la symbolique
universelle de la course du soleil, son tissu nait de techniques éprouvées qui
combinent savamment des fragments de rangées, des éclats d ’îlots et des figures
E g f _O C
mineures. Jardiniers ou architectes, les auteurs de Versailles savent manier la
rimmel géométrie du lotissement, et le "remplissage” , la matière même de la figure sont
faits d ’un mélange subtil et maîtrisé de différents types de logements. A
v . partir de Richelieu, d ’Aix et de Versailles, mais aussi de la place des Vosges,
de Charleville, de Bordeaux ou de Dijon, il serait tentant de dresser
o l’inventaire de ces figures mineures qui, procédant de la rangée, engendrent le
tissu. Qu’un tel savoir ne nous ait pas été transmis par l’écriture laisse à
= 0 croire qu’il était alors tenu pour une banalité, et pourtant on rêverait
aujourd'hui de dénicher un second tome au Le Muet, une "Manière de bien lotir
pour toutes sortes de personnes”. (49)
mm C ’est dans la résolution du conflit qui appose la rationalité de la production
? urbanistique ordinaire issue des techniques du lotissement, à la rhétorique du
grandiose venue des parcs et jardins dont l’échelle est le territoire que
s ’élabore ces villes. Mais ici intervient parfais encore un troisième art, celui
de la fortification. Le développement des ouvrages défensifs à la Renaissance,
lié au dévellopeweaf des armes à feu, a enserré la ville dans un carcan dont
l’ampleur sans cesse grandissante culmine avec Vauban et sa théorie des glacis.
La cité se fige, définie par ses murailles dont le dessin prend â travers les
traités, des ingénieurs italiens à Durer (50), la régularité d ’une géométrie
abstraite. De là cette idée de la ville comme une forme finie, telle que
l'exprime Richelieu ou encore la Roche-sur-Yon cernée dans un pentagone, écho
peut-être des propositions de Pietro Cataneo (51) ou d'une visite a Libourne
(52). Cette vision se heurte à celle que propose l’art des jardins, les grands
tracés perspectifs. Quand son principe est celui de la limite, eux, au
contraire, jouent de l’infini. Versailles, parmi les premières fera fi du
corset, prenant pour frontière l’horizon. ” 11 n’y a plus là d ’ensemble unitaire,
défini par un contour fermé et pensé dans un schéma géométrique simple qui en
régisse le rapport des éléments constitutifs, comme à Richelieu ou comme toute
ville creée jusqu’alors.” (53)

A travers ces conflits, ces concurrences et ces compromis se construisent ces


villes, et l’on pourrait même oser, les villes. L ’histoire de l’urbanisme peut
s ’écrire comme cette dialectique qui concilie la rationalité du lotissement, la
rhétorique des jardins et de la technique des fortifications, comme la
io. Disegno di Berruirdo Buontalcnti per Vampliamento délia città (1 5 7 6 ).
résolution de ces trois termes dont le rôle sans cesse évolue au fil du temps et
des circonstances.

'N
NOTES

(1) Marc Bloch "Apologie pour l'histoire", Paris, Armand Colin, 1974.

(2/3) F.Divorne, B.Gendre, B.Lavergne, P.Panerai "Essai sur la régularité, les


bastides d'Aquitaine, du Bas-Languedoc et du Béarn” Bruxelles, AAM, 1985

(4) cf le catalogue de l’exposition qui s ’est tenue à Modène en 1983/84 :


"Misurare la terra : centuriazione e coloni nel mondo romano" Modène, Ed.
Panini, 1983.

(5) Chanoine Le Bret, premier historien de Montauban, 1668, cité par C.Higounet
J-B.Marquette, P.Volff "Atlas historique des villes de France, Montauban" Paris
Ed. du CNRS, 1983

(6) C.Higounet op. cit.

(7) La Fontaine, lettre à sa femme cité par P.Boudon "Richelieu, ville nouvelle
- Essai d 'architecturologie" Paris, Dunod, 1978

(8) Cf Avenel T.IV, notes 3 et 5. E.Millef "La vie économique dans le Richelais
aux XVlIe et XVIIIe siècles" cité par P.Boudon
'N
(9) ”Le 11.2.1633, étant au château de st Germain, le cardinal fut en mesure de
signer, devant Parque, dix-huit contrat de donation tous semblables pour des
parcelles de la Grande Rue ou de la Place Méridionale. Chaque parcelle mesurait
10 toises de face sur 40 de profondeur et était passible d ’un cens d ’une maille
d ’or valant 30 sols tournois.” Les bénéficiaires étaient :
- Michel le Masle, prieur des Roches, chanoine de N. Dame,
secrétaire du Cardinal
- Léon Bouthillier, secrétaire d ’état et des commandements du Roi
- Etienne Jappin, trésorier général de l’artillerie
- Claude le Ragois, secrétaire du Conseil
- Mathieu Garnier, conseiller d ’état, trésorier des parties
casuelles
- Alphonse de Loppes, juif portugais, agent du Cardinal
- Nicolas Rambouillet et Marc Antoine Acéré, banquiers du Cardinal
- Claude Malier, intendant et contrôleur général des finances
- Michel Particelli, intendant et contrôleur général des finances
- Philippe Aguesseau, maître de la garde robe de la Reine et
receveur général du clergé
- Charles Duret, intendant et contrôleur général des finances
- Thomas Morant, grand trésorier des ordres du Roi
- Nicolas Le Camus, procureur général à la Cour des Aides
- Arnould Le Nouveau, grand maître des courriers et surintendant
général des postes, chevaux de louage et chevaucheurs d ’Ecurie de
France
- Gaspard de Fieubet, trésorier de l’Epargne
- Gabriel de Guénégaud, trésorier de l’Epargne
- Etienne Bryois, secrétaire du Roi
- Louis Le Barbier, secrétaire et maître d ’hôtel du Roi

cité par M. Dumolin ”La construction de la ville de Richelieu" in Bulletin des


antiquaires de l ’Ouest, 1935

(10) "La ville jouira d ’un certain nombre de privilèges jusqu’à ce qu’il y ait
"cent maisons au dit bourg” . "Mêmes privilèges, franchises et immunités que
celle de notre ville de Niort, et également foires Et "pour donner sûreté
à toutes personnes d ’aller habiter et peupler le dit bourg, faisons décharges
... à tous ceux qui y demeureront de toutes tailles levées, subsides et
impositions qui se feront pour quelque cause que se soit". Archives de Tours,
titres de Richelieu, E.146, cité par P.Boudon in op. cit.

(11) La Fontaine, Description du château de Richelieu, cité par Carré de


Busseroles, cf P.Boudon, op. cit.

(12) J.Castex, P. Céleste, P. Panerai "Lecture d'une\ille : Versailles" Paris,


Ed. du Moniteur, 1980

(13) Lettre de M. Merlet, Préfet de la Vendée au Ministre de l’Intérieur, à la


suite du décret impérial du V Prairial an XII, citée par A.Bretaud "La Roche-
sur-Yon" Ed. Ville de la Roche-sur-Yon, 1981.

(14) F. Braudel "L'identité de la France” Paris, Arthaud-Flammarion 1986

(15) F. de Verneilh "Architecture civile du Moyen-âge" T.XII, 1852, in Annales


archéologiques

(16) F.Vitoux "Il me semble désormais que Roger est en Italie" Paris, Actes Sud,
Hubert Nyssen Ed. Avril 1986

(17) F. de Verneilh "L’architecture civile au Moyen-âge” Tome X, 1850, p 270/81,


in op. cit.
"Au Moyen-âge, quoique l’on écrivit point de traités ex-professo sur la manière
de tracer des villes neuves, comme dans l’antiquité romaine et pendant la
renaissance, la pratique marchait très bien sans la théorie. (...) En 1298,
Edouard 1er écrivait à la commune de Londres de lui envoyer "Quatre prodeshommes
des pluz sachantz et des plus suffisantz qui mieux sachent deviser, ordonner et
arayer une novele vile au plus profit de nous et des marchannz ... pretz et
appareillés d ’aller outre pour cete besoigne là où nous leur enjoindrons." *
C’était ainsi que Pons Maynard et Gauthier de Montflanquin avaient été appelés
tracer le plan de Castillonès.’’
* Citation de M. Delpis in Bulletin de la Commission de la gironde 1846/47, p 41

(18) in "Essai sur la régularité, les bastides d'Aquitaine, du Bas-Languedoc et


du Béarn", op.cit.

(19) La plan de Richelieu a été dressé par Le Mercier, mais nous n ’en avons pas
trace. Le plan du quartier Mazarin par contre a été conservé, il est signé par
Jehan Lombard. De Versailles nous connaissons plusieurs plans et plusieurs
auteurs et sans pouvoir faire d ’attribution précise, il faut citer les noms de
Le Nôtre, Le Vau et Orbay. Le plan de la Roche sur Yon enfin fut commandé par
Napoléon à Cormier, il existe toujours.

(20) "Et qu’est-ce que les figures du Discours en général? Ce sont les formes,
les traits ou les tours plus ou moins remarquables et d'un effet plus ou moins
heureux, par lesquels le Discours, dans l'expression des idées, des pensées, ou
des sentimens, s'éloigne plus ou moins de ce qui eût ét l'expression simple et
commune. "
P.Fontanier "Les figures du discours", Paris, Flammarion, collection champ
linguistique, 1968

(21) cf. "Rhétorique urbaine et autonomie spatiale" p7 in "Lecture d ’une ville


Versailles" op. cit.

(22) in "Essai sur la régularité, les bastides d'Aquitaine, du Bas-Languedoc et


du Béarn", op.cit.

(23) Contrat cité par P. Boudon in op. cit. donnant des indications très
précises sur les maisons à bâtir (distribution, matériaux ...) A.N. Archives du
Roy. Section Adm G.215.

(24) Benevolo, cité par P. Boudon in op. cit.

(25) in "Lecture d'une ville : Versailles" op.cit.

(26) J.P.Coste "Aix en Provence et le pays d'Aix" Aix, Edisud, 2e Ed. 1981
Henri d ’Hervart d ’Hevinquem était contrôleur général des finances, frère de
Barthélémy d ’Hervart d ’Hevinquem banquier allemand, établi à Paris et devenu un
des principaux agents financiers de Mazarin.

(27) J.P.Coste "La ville d'Aix en 1695, structure urbaine et société" Thèse de
3e cycle, Aix, La pensée universitaire, 1970
(28) Le Corbusier "La charte d'Athènes" Paris, Gonthier, 1942.

(29) Raymond Unwin "L'étude pratique des plans de villes" Paris, L’équerre, 1981
(London 1909)

(30) indiqué par J.P.Coste in "Aix en Provence et le pays d'Aix" op. cit.

(31) Ce plan, datant sans doute de 1675, est un document de travail antérieur au
plan gravé définitif conservé lui aussi par les Archives Nationales. Il est
publié (Fig 24) dans "Lecture d'une ville : Versailles" op. cit.

(32) in "Lecture d ’une ville : Versailles" op.cit.

(33) F.Gachet, F.Hossin "Etude de la ville de la Roche-sur-Yon" Mémoire de


diplôme, UP3, Juillet 1984.

(34) F.Vitoux in op. cit.

(35) G.Cannigia, G.L.Maffei "Composizione architettonica e tipologia edilizia"


Venezia, Massiiio, 1979.

(36) cf H.K.Meyer, R.C. Vade "Chicago the growth of a Metropolis" Chicago, The
university of Chicago Press, 1969.
et R.Plunz "Habiter New York", Paris, Kardaga, 1982 (New-York 1980)

(37) "Il fut prévu, dés l’origine, sur les places, un type de pavillons plus
petits que les maisons de la Grande Rue et dont le coût n ’était que 8.000
livres.” M. Dumolin "La construction de la ville de Richelieu” Bulletin des
antiauaires de l ’Ouest, 1935

(38) "L’élément déterminant de la typologie parcellaire serait la destination


fonctionnelle de la parcelle, l’utilisation qu’un homme, défini par sa classe
sociale et son metier fait du terrain qu"il a délimité et de la maison qu'il a
construite."
F.Boudon "Tissu urbain et architecture, l’analyse parcellaire comme base de
l’histoire architecturale" in Annales, Economies Sociétés Civilisations 30e
année, n ‘4, juillet/août 1975

(39) cité par H.Higounet in op. cit.

(40) "Nous ignorons la valeur exacte de cette mesure, l'"astadio” - de hasta


lance; et depuis huit siècles, bien des remaniements sont intervenus dans le
cadastre montalbanais.” H.Higounet in op. cit.

(41) cité par M. Dumoulin in op. cit.


(42) F. de Verneilh "Architecture civile au Moyen-âge" T XII, 1852, in op. cit.

(43) Le texte s'appuie largement sur la thèse de J.P.Coste qui est un inventaire
répertoire du registre de capitation d ’Aix en 1695. Elle indique, pour le
quartier Mazarin, entre autres, la répartition sociale par îlot. Cf op. cit.

(44) cf E.Detti, G.F.di Pietro, G.Fanelli "Citta murate e sviluppo


contemporaneo" Lucca, Ed. CISCU, 1968.

(45) Une analyse très précise de cet îlot figure dans "Lecture d ’une ville :
Versailles" (op. cit. ) dont nous avons extrait toutes les citations de ce
paragraphe.

(46) L.Savot "L’architecture françoise des bastimens particuliers", Paris, 1642,


cité par P.Boudon in op. cit.

(47) Définition "Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue


française”, Paul Robert, Paris, Sté du nouveau littré, Ed. de 1979

(48) 6. Boutoutaou le. cas des villes de Jondabon Coloniale 3dns 7a. Jlit/dja '
These de magist&r e* urbanisme., EPAU, Alger, 1986.

<49) Le tome écrit par P.Le Muet est intitulé "Manière de bien bastir pour
toutes sortes de personnes", Paris, 1623.

(50) A.Durer "Unterricht zur Befestigung der Stàdte, Schldsser und Flecken"
Paris,1870 (lere ed. 1527)

(5D Pietro Cataneo, schéma pour une ville pentagonale et reseau viaire
orthogonal, cité par M.Morini "Atlante di storia dell'urbanistica" Milano, Ea.
Ulrico Hoepli, 1963.

(52) cf le projet pour l’agrandissement de Libourne propose par Bernarao


Buontaienti en 1576 qui nous semble très proche de la Roche-sur Yon. Outre le
pentagone des fortifications, il s ’agissait aussi d ’un agrandissement; l’ancien
bourg est enserré dans le reseau régulier ce la trame de la nouvelle ville, avec
un rapport de surface tout a fait analogue où celle-ci prédominé nettement,
Projet publie par M.Morini in op. cit.

(53) in "Lecture d ’une ville : Versailles" op.cit.


Il y a eu cet intérêt pour les bastides qui de l'une a l’autre a incite â
la découverte, puis au dessin à travers lequel se sont nouées quelques idées
finalement consignées dans un essai sur la régularité. De ces villes nouvelles a
Versailles, le lien n ’était pas immédiat, mais il y avait cette réflexion menée
dans la lecture d ’une ville et cette Ville Neuve cent fois traversée qui, ne
serait-ce que par son nom, imposa la filiation. Les autres exemples alors
suivirent. Ainsi s'esquissa l’idée de l’atlas.
Comme d’autres racontent au fil des cartes postales le village, l'église,
le paysage traversé, c'est à travers les plans qu’ici se faix le voyage. De
chaque ville nous avons rapporté les cadastres et tracé à l’encre le parcours a
suivre. Juxtaposées dans les mêmes cadres, présentées toutes à la même echelle
elles ont un autre visage. Brusquement rassemblées sous la même couverture, ces
villes auxquelles leur site avait donné une dimension, semblent parfois devenir
disproportionnée : Versailles s'étend au point de ne pouvoir être contenu dans
la feuille, quant, au contraire Miramont devient liliputienne. La grille qui en
fond de plan indique l’échelle, la mesure, cet invariant, donne parfois le
vertige des miroirs déformants à cadrer ces objets que l’on croyait presque
identiques et sont plutôt homothétiques.
La méthode, on l’aura compris, est comparative. Ce que livre l’atlas ce
sont des planches dont la présentation veut permettre et provoquer la
confrontation qui conduira à bien des hypothèses oubliées par le texte, L ’écrit
n'est ici que l'illustration des possibilités que recèle le dessin. La
représentation graphique a cet étrange pouvoir de contenir virtuellement des
propositions non explicites, particulièrement lorsqu’elle s ’attache à décrire.
Le schéma exprime l'idée, alors que le parcellaire en faisant un état des choses
permet l'élaboration de nombreuses thèses, les contient sans qu'elles ne soient
jamais explicites. L ’exercice est infini, l’atlas est un peu comme un livre de
sable* sans fin où les pensées ici, comme les pages la, semblent sourdre du
livre.
Le dessin cependant n’est pas vierge de tout dessein, il en est même a
l’origine la traduction, et l'on pourra lire sous les représentations et l’ordre
choisis, les intentions qui ont été les nôtres.
Il y a trois chapitres dans chacun desquels sont présentes successivement ;
Montauban, Miramont de Guyenne, Richelieu, le quartier Mazarin d ’Aix en
Provence, Versailles et La Roche-sur-Yon.
Le premier présente l’agglomération et propose en outre un plan parcellaire et
un état du bâti.
Le second "figures et tracés" examine le site et l'évolution des plans, du plus
ancien au plus récent : le cadastre actuel.
Le troisième "découpage et dimension" s ’interroge a travers un parcellaire a
grande échelle sur les substitutions et les densifications
Nous laissons maintenant la parole au dessin ...
1. Site et situation

1.1. Montauban
1.2. Miramont de Guyenne
1.3. Richelieu
1.4. Le quartier Mazarin d ’Aix en provence
1.5. Plans parcellaires, état actuel : Montauban, Miramont, Richelieu, Aix
1.6. Plans du bâti, état actuel : Montauban, Miramont, Richelieu, Aix
1.7. Versailles
1.8. Versailles : plan parcellaire, état actuel
1.9. Versailles : plan du bâti, état actuel
1.10. La Roche-sur-Yon
1.11. La Roche-sur-Yon : plan parcellaire, état actuel
1.12. La Roche-sur-Yon : plan du bâti, état actuel

2.Figures et tracés
CM 00 CM

.1. Montauban : Le site, reconstitution


.2. Montauban : 1er'plan reconstitution, plan cadastral 1822/28, plan actuel
.3. Miramont de Guyenne : Le site reconstitution, 1er plan reconstitution,
plan actuel
CM CO CM

.4. Richelieu : le site, plan de Tassin 1634


.5. Richelieu : le site, plan atlas des routes royales, 1745
.6. Richelieu : plan de Tassin 1634, plan atlas des routes royales 1745, pian
actuel
CM 03

.7. Aix en provence, quartier Mazarin : le site reconstitution


.8. Aix en provence, quartier Mazarin : pian de Lombard 1646, pian de Cundier
1680, plan actuel
2.9. Versailles : le site, terroir et structure rurale vers 1665
2.10. Versailles : le site, premier plan vers 1665
2.11. Versailles : premier plan vers 1665
2.12. Versailles : plan actuel
2, 13. La Roche-sur-Yon : lesite effacement, du terroir et de la structure rurale
2.14. La Roche-sur-Yon : plan de Cormier 1804
2.15. La Roche-sur-Yon : plan cadastral 1842
2.16. La Roche-sur-Yon : plan actuel
3. Découpages et dimensions

3.1. Montauban : lotissement en bordure d'une rue principale, la place bordée


de couverts
3.2. Miramont de Guyenne : la rangée de maisons, la rue, la place bordée de
couvërts, l’îlot, l’îlot carré, l’îlot rectangulaire complexe,
3.3. Richelieu : lotissement de la Grande Rue
3.4. Aix en Provence, quartier Mazarin : retournement du parcellaire sur la
place; rangées, rues, îlots
3.5. Versailles : la place Hoche
3.6. Versailles : l’ïlot du marché
3.7. La Roche-sur-Yon : La place circulaire, adaptation de la trame au
pentagone
Page 31
manquante sur le rapport
Mais Versailles qui dés sa création s'affirme différente, où "il n'y a plus
d ’ensemble unitaire, défini par un contour fermé et pensé dans un schéma
géométrique simple", échappe à la question.

2.Figures et tracés

2.1. Montauban : Le site, la reconstitution


La reconstitution a été faite à partir du plan cadastral et de l’Atlas
historique des villes de France, sous la direction de C.Higounet,
J .B.Marquette et P.Volff.
Deux particularités sont à souligner pour cette première bastide, ce sont d ’une
part l'adaptation du plan orthogonal au terrain, et d ’autre part, la situation
de la place au centre de la bastide, mais à l’écart des deux grands axes de
communication.
Les portes réalisées dans la foulée de la bastide confirment les grandes
routes: celle de Paris vers Albi, et celle de Moissac. Deux autres portes sur la
rive droite du Tarn ouvrent la ville vers le fleuve, et au-delà, vers Toulouse
et Castelsarrasin. Le pont ne sera achevé que vers 1335, soit, plus de deux
siècles après la création de la bastide.

2.2. Montauban : 1er plan reconstitution, plan cadastral, plan actuel


Situé entre la période de^la création des sauvetés (llème siècle) et celle des
bastides (13ème et 14ème siècle), Montauban apparait comme une étape importante
pour la formation des villes neuves.
La reconstitution du premier plan laisse à penser que la ville s ’est, faite en
réalité sur deux plans :
- le schéma des sauvetés, villages rues, villes zaringhiennes etc... où les lots
mitoyens sont perpendiculaires aux deux grandes routes.
- un plan nouveau ("celui des futures bastides) orthogonal et quadrillé où la
place bordée de couverts joue un rôle important dans la constitution de la
ville, qui deviendra un archétype.
Sans doute ce plan contient-il sous sa rigueur une part de symbolisme, et
pourrait-on évoquer ici la Jérusalem céleste, la cité sainte qui descendait au
ciel, d ’auprès de Dieu. "Elle avait une grande et haute muraille avec douze
portes. (...) La ville était disposée en carré, et sa longueur est égale à sa
largeur. (...) La muraille était bâtie en jaspe et la ville était d’un or pur,
semblable à un pur cristal. (...) Et. la place de la ville était en or pur ,
semblable à un cristal transparent. (...) Au milieu de la place de la ville et
sur les deux bords du fleuve se trouve l'arbre de la vie qui donne douze
récoltes. Apocalypse 21/22 (La Sainte Bible version synodale, Paris, 1923)
2.3 Miramont de Guyenne : Le site et le 1er plan reconstitutions, plan actuel
La reconstitution a été faite à partir du tableau d’assemblage et du cadastre.
Avant la bastide, il n’y avait sans doute qu’un ruisseau et un de ces nombreux
chemins qui, menant vers Compostelle, traverse la région. Le plan s ’inscrit
naturellement à la croisée de ces deux éléments structurant le paysage. La place
occupe le centre de la fondation sur la route principale, et les rues se
prolongent au-delà de la bastide, divisant le sol en casais.
Le plan semble avoir peu évolué et la bastide s ’être peu développée. Les rues,
les îlots les parcelles se répètent quasi identiques témoignant d ’une
rationnalisation du plan qui s ’enrichit par ailleurs des carreyrous (passage de
désserte à l’arrière des parcelles) et de l’îlot carré qui donne sur la place.

2.4 / 2.5 Richelieu : le site


La ville se construit sur la Grande rue qui se prolonge à travers le parc
jusqu’à l’entrée du château, suivant la direction de la rivière (Sord/Sud).
Le plan de l’Atlas des routes royales de 1745 restitue la figure définitive de
la ville. La zone marécageuse est progressivement asséchée et la rivière
canalisée permettant d'achever le développement de la figure symétrique. Un
faubourg se développe à l’Ouest de la ville le long d ’un chemin préexistant.

2.6 Richelieu : les plans ^


Des différences et des variantes apparaissent entre le premier plan de 1634 et
celui de 1745 :
- tracé de la seconde place carrée "place des religieuses”
- disparition d'une des voies transversales et régularisation des îlots
- apparition de la halle qui se substitue à deux petits îlots et articule deux
places.
Aujourd’hui, le mur d'enceinte a disparu, remplacé par une frange de parcelles
étroites sur lesquelles des maisonnettes se sont implantées dont les jardins
s ’orientent vers la riviere.

2.7 Aix en Provence, le quartier Mazarin : le site reconstitution


Reconstitution faite à partir
des schémas donnés par J.P.Coste dans Aix en Provence et le pays d'Aix
du pian de Cundier
Le quartier Mazarin est une pièce urbaine en prolongement du noyau ancien qui
s ’étend en annexant l'un après l’autre ses faubourgs, alors englobes dans de
nouvelles fortifications. Les anciens remparts détruits (Cours Mirabeau)
articulent les fragments. Les rues anciennes qui débouchent perpendiculairement
sur le Cours sont prolongées dans le quartier Mazarin. Le tracé intègre les
édifices existants : carmélites, hospitaliers.
2.8 Aix en Provence, le quartier Kazarin : les plans
A l’intersection des rues principales, la place carrée, esquissée sur le plan de
J.Lombard marque le centre du nouveau quartier. Le tracé des rues de la partie
Sud/Ouest n’a pu être réalisé.

2.13 La Roche-sur-Yon : le site


Le choix d ’une figure géométrique dans laquelle s ’inscrit la ville n’est pas
sans rappeler Vauban il compose avec la prise en compte du bourg préexistant, la
ligne de relief et la rivière.

2.14 / 2.15 / 2.16 La Roche-sur-Yon : les plans


le relief semble offrir une certaine résistance face à la planification et le
quadrillage du plan orthogonal trouve ses limites.
Le quart Sud/Est semble quelque peu délaissé par une urbanisation lente due à
l'échelle démesurée de la ville initiale. Il plane encore aujourd’hui un
sentiment d'inachevé sur le centre ville et ses grands espaces où règne
maintenant la spéculation foncière (îlots mal desservis, parcelles trop grandes,
faible densité).

3. Découpage et dimension

3.1 Montauban
Le choix de fragments de tissu urbain traduisent les hypothèses que nous
faisions sur la formation de la ville :
- celle du village rue avec ses lots mitoyens perpendiculaires a l'un aes deux
axes de communication principaux
- celle de la bastide avec sa place bordee de couverts.
On note cependant qu’un des îlots donnant a ’une part sur la rue et d'autre part
sur la place se structure différemment, les lots étant orientés tantôt sur la
place et tantôt sur la rue.
Les parcelles d ’angle signifient leur orientation par l'implantation du bâti.

3.2 Miramont de Guyenne


Ou la leçon d ’urbanisme illustrée ; pour faire une rangée cte maisons, une rue,
un îlot et une place, prendre ... , faire ..., et attendre.
Les parcelles se densifient progressivement, distribuée et èciairee par le
carreyrou.
Au 19ème siecie, l'Hôtel de ville vient s ’implanter au beau milieu de la place
supprimant son existence.
3.3 Richelieu
Lotissement de la Grand Rue : sept parcelles d’égale largeur et de meme
profondeur par îlot. "Chaque parcelle mesurait 10 toise de face sur 40 de
profondeur et était passible d'un cens d ’une maille d'or, valant 30 sols
tournois” Contrat du 11.2.1633, cité par M.Dumoulin La construction de la ville
de Richelieu
Sur la place le bâti se retourne en croisant les lots. Division, substitution,
équivallence, c'est le jeu des années qui modifie le parcellaire au gré des
opportunités foncières.

3.4 Ain en Provence : le quartier Mazarin


Deux fragments :
-l’îlot courant qui a sensiblement les mêmes dimensions que celui de Kiramont de
Guyenne, mais est organisé différemment. Alors que l’îlot de Miramont a une
double orientation, l’îlot d ’Aix est mono-orienté, les parcelles y sont
traversantes et le bâtiment principal est à l'alignement au Nord tandis que les
dépendances sont rejetees sur l’arrière. Un urbanisme rationnel qui fleure la
modernité et annonce la célèbre transition de l'îlot à la barre.
-la rue transversale et la place ; Le long de cette voie le découpage des lots
change d'orientation. La largeur des parcelles diminue au fur et à mesure que
l'on approche de la place (1; 1/3; 1/4; 1/5).

3.5 Versailles : la place Hoche


Comme la place de Richelieu, ce qui permet ici la figure, l'octogone, ce sont de
petits pavillons isolés. Le remplissage se fait peu a peu occupant dans un
premier temps les bissectrices, ligne de limite de parcelle, par les communs.

3.6 Versailles : l'îlot de Toulouse


Au départ il n’y a pas réellement d ’ïlot mais un "espacement entre deux
f ipures” , le contour de l'îlot se densifie assez rapidement laissant en son
coeur une béance où s'immiscera plus tardivement, "le petit monde protégé des
hangars et des villas, morceau de banlieue dans la ville".

3.7 La Roche-sur-Yon
La trame au plan orthogonal butte sur le bourg préexistant. Pour concilier ceux
directions differentes, la place circulaire s'impose comme l’artifice permettant
une rotation d'une trentaine de degré de la trame.
lotes concernant la réalisation de l'atlas

L ’accumulation des cadastres divers nécessite la tenue d'un fichier répertoriant


toutes les adresses des différents "services de cadastres" répartis dans toute
la France.

Les cadastres sont aussi bien dessinés au l/500e qu’au 1/lOOOe, l/1250e ou
l/2500e, et le travail de l'atlas fut de les mettre tous à la même échelle pour
effectuer une étude comparative de villes. Ces réductions et ces changements de
rapport entre la distance reelle et sa représentation (vous souvenez-vous de
cette nouvelle de Borges où les géographes fous hésitaient sur l’échelle
finissant par dessiner la carte à la dimension de la ville, couvrant la réalité
de son dessin ? ) ont été effectués chez RANK XEROX Montparnasse.

Les plans apportés pour ce genre de travail ne peuvent excéder certaines


dimensions, leur largeur est limitée à 0.90m. Leur langueur est illimitée.
Pour un simple tirage, sans modification d ’échelle, leur largeur alors est
encore plus réduite, elle ne peut dépasser 0.60m,

Le montage des cadastres fait souvent apparaître des différences notables


lorsqu'on les assemble, il faut alors composer avec ces deformations. Pour cette
délicate opération, il est préférable d ’utiliser le ruban adhésif plutôt que la
colle liquide.

"Notes concernant les objets qui sont sur la table à dessin’’*

Il est à vrai dire impropre a ’écrire "sur ia table a dessin", celle-ci ayant
cette disposition particulière qui lui permet o:e basculer, ce qui rend souvent
difficile 1’équilibré de ces divers objets qui habituellement traînent sur une
table. Maigre des chutes malencontreuses, il faut pourtant bien dire eue les
utilisant quotidiennement, ces objets y reviennent sans cesse a leur, ou plutôt,
a mes risques et périls. Mais venons en au fait.
Il y a bien sûr l'armée des stylos à encre de chine :
les plus forts les 0.5, 0.8, 1.00, et meme 1.2mm, particulièrement utilises
pour les schémas,
et puis le 0.35 ou le 0.4mm qui cernent le bâti sur les cadastres,
enfin il y a le 0.25mm qui pointillé et hachure 'avec cet espacement que
donnent les feuilles de papier ecolier, 2mm>.
Maigre un goût certain pour les pointes plus fines encore qui semblent inciser
le calque de leur acéré nerveux, je ne les utilise jamais pour ces dessins dont
le destin est la réduction et la reproduction. Eux qui à l’origine s’allongent
sur ces formats que permettent les rouleaux de calque larges et sans fin,
doivent s ’accomoder en bout de course des formats "courants normalisés" que sont
le 21 x 29.7 et le 29.7 x 42. Mais ces précautions parfois se révèlent
insuffisantes, et il arrive que les techniques de reproduction, et sous ce titre
pompeux se cache la modeste photocopie, livrent des documents imparfaits, des
traits "mités” . Alors reprend sur la table à dessin le jeux des plumes
correctrices.

Parmi les objets dont la présence et le choix ont été guidés par cet objectif un
peu particulier qu’est la réalisation d ’un atlas, il y a encore la gamme des
normographes dont les noms ont ces accents presque scientifiques tant ils sont
abscons, ils sont au nombre de trois :
le Ref. Faber Castell Feder pen 55,
le Ref. Faber Castell Feder pen 53,
et le Ref. Faber Castell Feder pen 52.

Bien d'autres choses encore y traînent, mais plus habituelles comme les gommes,
ou totalement étrangères au dessin comme la tasse à café, et nous ne céderons
pas ici au plaisir de l’inventaire.

* L ’inspiration est celle de Geoges Perec : "Rotes concernant les objets qui
sont sur ma table de trava-il” in Penser/Classer Paris, Hachette, 1985.
Date ...................... 1144
nature .................... Bastide
Dessein.................... économique /militaire
Fondateur ................. Alphonse Jourdain, Comte de Toulouse
Auteur du plan ............ y

Fortification ............. oui, irrégulière, 3 portes


Liaison géographique ...... Routes de Paris, Albi et Moissac

Rues ...................... 5 à 8m
Ilots ..................... plus ou moins trapézoïdaux, 60 x 100 ; 60 x 60
Dim. d'une parcelle moyenne. 6 x 30 m
Place ..................... 45 x 60m trapézoïdale
Rôle de la place .......... économique, lieu du marché

Ordonnancement des façades.. non imposé


Types de façades ..........

Population 1948 .......... 36.281


Population 1979 ........... 5-0.395
Rôle administratif actuel .. Préfecture du Tarn et Garonne

Bibliographie, iconographie
C. Higounet, J .B. M a r q u e t tVolfi
eP "Atlas historique des villes de France, Montai/ban"
Paris, Ed. du CNRS 1983
D.Sire, J-Y.Tireau "Histoire architecturale de la ville de Montauban", Mémoire de
diplôme, UPS Mai 1983

Plan publié par C.Higounet ... in Op.cit.


Plan cadastral l/250e, 1822-1828
Date ...................... 1281
nature .................... Bastide
Dessein.................... Economique / militaire
Fondateur ................. Edouard 1er, Roi d ’Angleterre
Auteur du plan

Fortification ............. ?
Liaison géographique ...... Routes d ’Espagne et de Périgueux

Rues ...................... 6 à 10m ; carreyrou : 3m


Ilots ..................... Quadrangulaires, 46 x 110m
Dim. d ’une parcelle moyenne. 6 x 21m
Place ..................... quadrangulaire, 50 x 50m
Rôle de la place .......... économique, lieu du marché

Ordonnancement des façades.. non imposé


Types de façades ..........

Population 1946 ........... 2.216


Population 1979 ........... 4.048
Rôle administratif actuel .. aucun
Date ...................... 1631 / 1642
nature .................... ville nouvelle
Dessein.................... accompagner lechâteau,
érection de la terre en duché Pairie
Fondateur..... Richelieu
Auteur du plan ............ Le Mercier, mais on ne connaît pas le plan

Fortification ............. oui, 6 portes dont deux principales


Liaison géographique ...... aucune créé

Rues ...................... 6 à 12m


Ilots ........... Quadrangulaires, 80 x 144m, <70 x 144m, 70 x 180m)
Dim. d ’une parcelle moyenne. 20 x 80m
Places .................... deux, carrées, 90 x 90m
Rôle des places ........... une civique, l’autre par raison de symétrie

Ordonnancement des façades.. Oui, contrat de 32 maisons avec J .Barbet


Types de façades ......... 5 travées, 1 étage et galetas "moellons recouverts d ’un
enduit avec cordons de pierre blanche”»-

Population 1948 ........... 1.915


Population 1979 ........... 2.529
rôle administratif actuel .. Chef lieu de canton Indre et Loire

Bibliographie, iconographie
*M.Dumolin "La construction de la ville de Richelieu" Bulletin des antiquaires de
l ’Ouest 1935
P.Boudon "Richelieu, ville nouvelle - Essai d'architecturologie" Paris, Dunod 1978

Iconographie, publiée par P.Boudon in op. cit.


Plan de l’état des travaux au lotissement de la Grande Rue, en date du 6 août (1633)
B.N.Estampes, Va 431a Indre et Loire, format 6
Plan de Tassin (1634), B.S. Cartes et Pians GEff 4476 bis
Vue cavalière d ’Israël Sylvestre, B.K. Est Va 72
Plan de la Ville et du Château de Richelieu vers 1745, Atlas des routes royales, A.N.
cartes et pians
Plan du Château et de la ville de Richelieu, A.N. cartes et plan
Relevés publiés par L ’architecture Française, 1943
Quartier Mazarin Cours Mirabeau

Date ...................... 1646 1649/51


nature .................... Agrandissement cours à carosses
Dessein.................... Spéculatif ? Aménagement des remparts
Fondateur ................. Michel Mazarin, cardinal le Parlement
Auteur du plan ............ Jehan Lombard o

Fortification ............. oui, deux portes


Liaison géographique ...... existant entérieurement

Cours Mirabeau ............ 38 à 44m sur 440m de long


Rues ...................... 6 à 8m
Ilots ..................... Quadrangulaires, 46 x 60m, 46 x 100m
Dim. d'une parcelle moyenne. 16 x 46m ((16 x 32, 10 x 32m)
Place ..................... fontaine des quatre Dauphins
Dim de la Place ........... 32 x 32m
Rôle de la place .......... marquer la croisée

Ordonnancement des façades.. ivon imposé


Types de façades ..........

Population 1948 ........... 46.053


Population 1979 ........... 114.014
Rôle administratif actuel'.. Sous-préfecture des Bouches du Rhône

Bibliographie, iconographie
A.Boulaya d ’Arnaud "Evocation du vieil Aix en Provence" Paris, Ed. de Minuit 1964
J-P.Coste "Aix en Provence et le pays d'Aix" Aix, Edisud, 2eme et Sème éditions 1979
et 1981 (1ère:1967))
J-P.Coste "La ville d'Aix en 1695, structure urbaine et société" These de 3eme cycle,
Aix, La pensée universitaire, 1970

Flans, publiés par J-P.Coste in "La ville d ’Aix en 1695"


Jehan Lombard "Plan de l’agrandissement de la ville d ’aix dans le bourc St Jean" 1646
Cundier ’’?’’ deux plans successifs en 1666 et 1680
Esprit Devoux "Plan géométral de la ville et es dehors d ’Aix, capitale de provence,
divisée en ses cinq quartiers" 1753
Date .............. 1660 / 1715
nature ............ Ville nouvelle
Dessein............ accompagner un château
Fondateur ......... Louis XIV, roi de France
Auteurs du plan .... Le Nôtre, Le Vau, Orbay

Fortification ..... non


Liaison géographique renforcée vers Paris

Rues ...................... 8 à 90m


Forme des îlots ........... irrégulière
Dim. des îlots ............ 160x240 PI. Hoche, 70x130 Parc aux Cerfs
Dim. d ’une parcelle moyenne. 50x50 av St Cloua 16x56 r Hochel4xl0 marché
Places .................... quatre, 140x140 du marché, 90x90 pl Hoche
Rôle des places ........... Commercial, de représentation

Ordonnancement des façades.. oui


Types de façades .......... ”la ville portait la livrée architecturale du chateau" *

Population 1948 ........... 70.141


Population 1979 ........... 97.133
Rôle administratif actuel .. Préfecture des Yvelines

Bibliographie, iconographie
J.Castex, P.Céleste, P.Panerai ”Lecture d ’une ville : Versailles” Paris, Ea. du
Moniteur, 1980

Iconographie, publiée in op. cit.


Ch.Piquet, 1821, Bibliothèque Municipale de Versailles
?, Plan vers 1675, A.N.
?, Pian de la Chalcographie, 1685, Bibliothèque Municipale de Versailles
Israël Sylvestre, plan, 1674, Bibliothèque Municipale üe Versailles
Coquart, La Ville Neuve, 1712, Bibliothèque Municipale de Versailles
Israël Sylvestre ”Veüe au chasteau, des jardins et de la ville de Versailles du
costê de l’étang", 1674, Bioliotheque Municipale de Versailles
Coquart "Vue du jardin et aes jardins de Versailles du côté de l'orangerie” , 1712,
Bibliothèque Municipale ae Versailles

*P.Lavedan (cf bibliographoe générale)


Date ........ 1804
nature ...... Ville neuve
Dessein...... Politique
Fondateur .... Napoléon
Auteur du plan Cormier

Fortification ............. Oui, 4 portes


Liaison géographique ...... Nantes, Les Sables d ’Olonne, Fontenay le Comte

Ilots ..................... Quadrangulaires, 80x90 (44x60 80x80 70x100 90x100)


Dim. d ’une parcelle moyenne. 30x40 15x30
Place ..................... 7 (plan de Cormier)
Dim. des places ........... 160x200
Ordonnancement des façades..
Types de façades ..........

Population 1979 ........... 48.053


Rôle administratif actuel .. Préfecture de Vendée

Bibliographie, iconographie
F.Cachet, F.Hossin "Etude de la ville de la Roche-sur-yon" Mémoire de diplôme, UP3,
Juillet 1984
A.Bretaud "En Vendee, La Roche-sur-Yon", La Roche-sur-Yon, Ëd.Ville de la Roche-sur-
Yon. 1981

Plans publié in op.cit.


Cormier, projet de la nouvelle ville, 1804
Plan cadastral de 1807
Plan de la ville de "Napoléon-Vendée” , août 1848
Extrait de la carte d ’état Major, 1862
Plan de la ville de La Roche-sur-Yon aressê par l’architecte de la Ville 1893
BIBLIOGRAPHIE GENERALE
■ Aymcnino ”L'etuae ces phenomenes urbains” in La Citia di Padova Rome,
Orficma Ed. 1970.

?. Boudon ”Tissu urbain et architecture : l'analyse parcellaire comme base de


i’histoire architecturale” AFOC ;97b pp773/813

}. Oani cri a , O.L.Maire! Comvosidione archi tettonica e tipolonia edilizia Venezia,


Mas SX iiO , I /9 .

j . Casse::, J. O. bepaule, Fh. Panerai "De 1 ' îlot à la barre” , Paris, Dunoc, 1977.

L . Camtarnous Sfe Foy la Grande Bastide Menoire ce diplôme, UPS, 1982

M. A.Cur ie-S’ei mores Essai sur les villes fondées dans le Sud-Ouest sous le nom
renèricue de bastides, Toulouse, 1380.

s. E>etti, G. F. di Pietro, G.Fanelli Ci tta mura te e sviluppo contemporaneo Lucca,


5d. CIoCU, 1968.

F.Divorne, B.Gendre, B.Lavergne, P.Panerai "Essai sur la régularité, les


bastides d ’Aquitaine, du bas-Langedoc et du Béarn" Bruxelles, AAM 1985,

M.Galera, F.Soca, S.Tarrago Atlas de Barcelona Barcelone, COAC, 1982.

B.Gendre Les bastides du Sud-Ouest, Mémoire de diplôme, UPS, 1983.

O.Guarda O.S.B. Historia urbana del Reino de Chile Santiago, Ed Andres Bello,
1978.

C. Rigounet "Les bastides en question” Urbanisme n*173/174, 4e trimestre 1979

Ch.Higounet Paysages et villages neufs du Moyen Age Bardeaux, Etudes et


documents d ’Aquitaine, 1975.

P. Lavedan "Histoire de l ’urbanisme : renaissance et temps modernes" Paris,


Laurens, 1941

P.Lavedan et .J. Hugueney "L’urbanisme au moyen âge" Bibliothèque de la Société


française d ’archéologie, Genève, Droz, 1974.

B.Lavergne Villes Neuves des Xllle et XlVe siècles Mémoire de diplôme, UP3,
1983.
H.K.Mayer, C.Made Chicago, growth of a metropolis Chicago, University of Chicago
Press, 1969.

M.Morini Atlante di storia dell 1 'urbanistica Milan, Ulrico Hoep'ii, 1963.

R.Plunz Habiter New-York Bruxelles, P.Mardaga, 1982

R.Unwin L'étude pratiquedes plans de ville Paris, L ’équerre, 1981.

F. de Verneilh "Architecture civile au Moyen-âge" Annales Archéo-logiques” de


Didron T IV 1846 p 161/174 (Périgueux, St Yriex, Limoges, St Yrieix
T VI 1847 p 71/88 (Montpazier, Beaumont, Molières, La Linde, St Foi)
T X 1850 p270/281 (Aigues Mortes, St Foi, Montpazier)
T XII 1852 p 24/31 (Comparaison entre Montpazier et Napoléo-Vendée)
T X 1860 p 98 à118, 142 a 150, 185 à 196

E.Viollet le Duc "Dictionnaire raisonné de l ’architecture française du Xle au


XVIe siècle" Réimpression F.de Nobele, Paris 1967
Articles "Maison" et "Alignement"(Plan de Montpazier)

"Histoire de la France" publié sous la direction de G.Duby, Paris, Larousse 1970

La manzana como idea de ciudad Barcelone, Ed.2C, 1982

Misurare la terra : centuriazione e coloni nel mondo romano Modène, Ed. Panini,
1983
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LA PLACE CIRCULAIRE : ADAPTATION DE LA TRAME AU PENTAGONE

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